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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Il me paraît évident qu'il s'agit de l'artifice classique pour discréditer des adversaires politiques, un mouvement politique potentiellement impactant ou des critiques dérangeantes. On les associe à un ennemi ou malfaiteur quelconque Dans ce cas, l'artifice est particulièrement peu crédible, parce qu'il ne suffit pas de vouloir provoquer du désordre en France ou ailleurs (Moscou pourrait effectivement être intéressé) il faut encore le pouvoir Ni Poutine (si on est pro-Démocrate américain en 2017 ou pro-Macron en 2025), ni Soros (si on est très à droite), ni Navalny ou l'OTAN (si c'est à la TV russe qu'on cause) ni tel ou tel personnage choisi comme bête noire par tel ou tel bord n'ont une capacité d'influence à cette échelle, qui devrait être véritablement massive Le rasoir d'Ockham s'applique. La France connaît actuellement des tensions économiques fortes, à quelque cause qu'on les attribue (ça dépend du bord politique où on se situe). Eh bien la cause d'éventuels événements politiques forts voire troublants ce sont... ces tensions, tout simplement
  2. On en avait parlé il y a une douzaine de pages, mais je tombe sur cet entretien fin juin par Jens Spahn, chef du groupe parlementaire CDU/CSU au Bundestag, qui il est vrai a de quoi faire lever les yeux au ciel d'un point de vue français car il pourrait être interprété comme une volonté de prendre le contrôle indirect des dissuasions française et britannique Cela dit il me semble que ce n'est pas ce dont parle Spahn à mots couverts. Il propose un programme d'armement nucléaire allemand, avec le mot "européen" par-dessus pour faire joli. Ce sur quoi nous n'avons en tant que Français guère de commentaire à faire Sinon de remarquer que Spahn ne semble pas être pleinement conscient des développements techniques nécessaires, ni s'être vraiment posé la question, et il ne parle pas non plus des questions de droit international - il faudrait prévoir la sortie du TNP, et le reniement de l'engagement pris envers les quatre anciens occupants lors de la réunification allemande en 1990 (je ne pense pas que Paris ni Londres monteraient sur leurs grands chevaux, mais je ne suis pas sûr que Washington serait très chaud, surtout compte tenu de la réaction prévisible de Moscou et de la demande implicite que pourraient anticiper les Américains de protéger l'Allemagne contre la Russie pendant le développement des armes allemandes). Il ne semble même pas avoir une idée précise de ce qu'il voudrait, ou alors il n'en parle pas clairement, il parle d'armes nucléaires communes entre Allemagne et d'autres pays (qui ne seraient donc ni France ni Grande-Bretagne) avec un "bouton rouge tournant" () ? Si l'Allemagne choisit finalement de s'y mettre - je ne l'exclurais pas à terme, même s'il me semble que ce n'est pas la tendance actuelle - il faudra un peu plus de sérieux (Le chef du groupe parlementaire CDU/CSU) affirme également son objectif de faire de l'Europe une puissance nucléaire indépendante, sous la direction de l'Allemagne (...) WAMS : Vous avez évoqué la question du parapluie nucléaire européen. Quel rôle l’Allemagne devrait-elle jouer dans ce domaine ? Spahn : L’agression russe est une menace totalement nouvelle. L’Europe doit devenir capable de dissuasion. Pour y parvenir, des bombes nucléaires américaines sont également stationnées en Allemagne. Mais cela ne suffira pas à long terme. Nous devons discuter d’une participation allemande ou européenne à l’arsenal nucléaire de la France et de la Grande-Bretagne, et éventuellement de notre propre participation avec d’autres États européens. Cela coûtera cher. Mais ceux qui souhaitent une protection doivent aussi la financer. WAMS : L’Allemagne doit-elle devenir une puissance nucléaire ? Spahn : Je sais que les réflexes défensifs sont immédiatement éveillés, mais oui : nous devrions débattre d’un parapluie nucléaire européen indépendant. Et cela ne fonctionne qu’avec un leadership allemand. Ceux qui ne parviennent pas à dissuader les armes nucléaires deviendront des pions de la politique mondiale. Cette réponse n'a de sens que si Spahn pense à une troisième puissance nucléaire en Europe de l'ouest, qui serait soit l'Allemagne soit un groupe de pays emmenés par l'Allemagne WAMS : Et qui décide de l’utilisation de ces armes dans le cadre d’une alliance nucléaire, qui a le doigt sur le bouton rouge ? Spahn : La France ne nous laissera certainement pas toucher à son bouton rouge, pour rester dans la métaphore. Mais il existe plusieurs idées pour une puissance nucléaire européenne, même si certaines paraissent a priori alambiquées et théoriques. Par exemple, l’idée que la responsabilité tourne aléatoirement entre les États membres. Ainsi, même un adversaire potentiel reste dans l’ignorance. Là encore, dans "puissance nucléaire européenne", le dernier mot est un masque de "allemande". Sinon ça n'aurait aucun sens. Spahn parle ici d'autre chose que d'une participation allemande aux dissuasions française et/ou britannique
  3. En juillet, le porte-parole du ministère de la Défense annonçait « Le ministère de la Défense n'a actuellement aucun projet d'acquisition de F-35 supplémentaires au-delà des 35 appareils déjà prévus dans le contrat. » Concernant les Eurofighter, 20 nouvelles commandes sont envisagées dans le cadre de la "méga-commande" pour l'armée de terre Selon l' agence de presse Reuters , citant des sources gouvernementales, le gouvernement allemand du chancelier Friedrich Merz ( CDU ) prévoit, entre autres, l'achat de 20 avions de combat Eurofighter, jusqu'à 3 000 véhicules blindés de transport de troupes à roues Boxer et environ 3 500 véhicules de combat d'infanterie Patria Ce n'est pas encore acté cependant. Et surtout, ce n'est pas à l'échelle du réarmement massif, ou plutôt de la dépense massive en armement projetée Ce qui suggère soit une focalisation presque exclusive sur l'armée de terre, comptant sur les autres Européens pour compléter du côté de l'armée de l'air (pourquoi pas ?), soit la supposition que les Etats-Unis seront toujours là pour assurer l'armée de l'air. Ou encore que Berlin n'a pas encore d'idée claire sur le sujet
  4. Je remarque que la phrase en gras n'est pas une citation d'un quelconque dirigeant de quelque pays européen que ce soit. Mais des journalistes ayant écrit ce torchon cet article Autrement dit, ce n'est pas un responsable politique qui parle. Mais deux journalistes dont pour être gentils on pourrait dire qu'ils n'ont pas compris grand chose au film Bon cela dit ces deux amateurs - qui sont français hein - ont fait une mauvaise action, @Patrick a failli avoir un coup de sang ! Je te propose de traiter Mathieu Viviani et Julien Gouesmat comme ils le méritent, et de les remettre sur le droit chemin Plus sérieusement : tu as raison, mais ça n'en vaut pas la peine
  5. En effet. Je peux avoir manqué certaines choses, mais j'ai l'impression qu'en ce qui concerne l'armée de Terre l'Allemagne prend des décisions, l'organisation commence à se mettre en place, le pays semble savoir où il va Pour la Marine ça semble moins clair Et pour l'armée de l'Air, sauf encore une fois à ce que j'aie manqué certaines choses, ça me semble vraiment très flou. De nouvelles commandes d'Eurofighter ne sont pas actées, ni de F-35, le SCAF est en rade... La différence fondamentale entre France et Allemagne à mon sens est la stratégie de défense du pays La stratégie de défense de la France consiste à se défendre. Celle de l'Allemagne consiste à supposer que l'Amérique s'en chargera Les conséquences de cette différence sont multiples. J'ai cru que l'Allemagne pouvait être en train d'évoluer sur le sujet, mais il semble que ce n'était qu'un mirage Je ne comprends pas "l'UE c'est eux ou rien". Tu parles du point de vue allemand sur l'UE, ou d'autre chose ?
  6. Sinon, dans la série "Les boucs émissaires, comptez-vous !" La Maison Blanche pense que l'Europe sape secrètement la fin de la guerre en Ukraine Selon Axios, de hauts responsables de la Maison Blanche estiment que certains dirigeants européens soutiennent publiquement les efforts du président Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine, tout en essayant discrètement de réduire à néant les progrès réalisés en coulisses depuis le sommet en Alaska. (...) Deux semaines après le sommet entre le président Trump et le président russe Vladimir Poutine, peu de progrès tangibles ont été réalisés pour mettre fin à la guerre. Les collaborateurs frustrés de Trump affirment que la responsabilité incombe aux alliés européens, et non à Trump ni même au président russe Vladimir Poutine. (...) Axios a appris que les sanctions que les États-Unis exhortent l'Europe à adopter contre la Russie comprennent l'arrêt complet de tous les achats de pétrole et de gaz, ainsi que des droits de douane secondaires de l'UE sur l'Inde et la Chine, similaires à ceux déjà imposés à l'Inde par les États-Unis. « Les Européens ne peuvent pas prolonger cette guerre et nourrir des attentes déraisonnables, tout en attendant des États-Unis qu'ils en supportent le coût », a déclaré un haut responsable de la Maison Blanche à Axios. « Si l'Europe veut intensifier cette guerre, c'est son choix. Mais elle courra à sa perte alors qu'elle était sur le point de remporter la victoire. » Ce qu'ils pensent : les Européens pousseraient Zelensky à attendre un « meilleur accord », une approche maximaliste qui a exacerbé la guerre, selon l'entourage de Trump. Les responsables américains estiment que les responsables britanniques et français sont plus constructifs. Mais ils se plaignent que d'autres grands pays européens veulent que les États-Unis supportent l'intégralité du coût de la guerre, sans s'impliquer eux-mêmes. (...) Un haut responsable de la Maison Blanche a déclaré à Axios que Trump envisageait sérieusement de se retirer des efforts diplomatiques jusqu'à ce que l'une des parties, voire les deux, commencent à faire preuve de plus de souplesse. « Nous allons rester en retrait et observer. Laissons-les se battre pendant un certain temps et voyons ce qui se passe », a déclaré le responsable. Soit dit en passant, les propositions américaines à l'Europe de sanctions secondaires contre Chine et Inde sont du vrai foutage de gueule. Washington se garde bien de "sanctionner" la Chine, les industriels américains ayant prévenu que des droits de douane élevés sur les produits chinois mettraient toutes leurs chaînes de valeur sens dessus dessous. Qu'à cela ne tienne, dit le gouvernement américain, les Européens peuvent le faire !
  7. Une raison de plus de citer l'indémodable maxime de Fernand Naudin Que ce pétrole soit russe, iranien ou autre chose, ça peut être un détail rigolo, mais ce n'est au fond que l'application de cette vérité que quand des pays s'amusent à se sanctionner mutuellement, les autres non seulement ne s'impliquent pas dans la dispute, mais s'adaptent pour continuer leurs affaires - voire pour faire leurs petites affaires On peut aussi remarquer que beaucoup de pièces chinoises se retrouvent dans les drones russes... mais aussi dans les drones ukrainiens Et si on y réfléchit bien, c'est en fait un comportement tout à fait normal pour Pékin, comme pour New Delhi Un comportement de vrai neutre Dit autrement : faire des sanctions ça donne l'air c..
  8. C'est pas pour dire mais... Y a une faute d'orthographe
  9. "De moi vous osez vous fouter !" Bon, c'est drôle, mais le mieux sera de refermer ce triste chapitre. Et de faire autre chose
  10. "De moi vous osez vous fouter !" Bon, c'est drôle, mais le mieux sera de refermer ce triste chapitre. Et de faire autre chose
  11. Bon cela dit, dans l'histoire nous n'avons pas perdu grand-chose De la bande passante et de la charge mentale, sans doute. Mais bon le développement du Rafale F5 est en cours, les démonstrateurs préparant la suite aussi... Une fois que Berlin aura officialisé sa décision, restera pour Paris à décider si nous reprenons simplement le projet à notre compte et avec nos entreprises, ou si nous tentons d'y impliquer d'autres pays européens qui pourraient (je dis bien pourraient, c'est à voir) être intéressés. Ceci avec des répartitions de charge claires, comme Dassault le demande Je pense en particulier à l'Espagne (il faut voir quelle est la vraie décision de Madrid, pour l'instant c'est Berlin qui semble bien avoir pris sa décision), également à la Suède (industrie aéronautique tout à fait sérieuse) ainsi qu'à la Grèce (intérêt marqué pour l'aéronautique, client du Rafale, l'un des participants au drone nEUROn) Evidemment nous avons nos propres contraintes (dissuasion, aéronavale) qui s'appliqueraient à eux aussi, mais d'une part ça peut ne pas les déranger (surtout l'Espagne qui a elle aussi une aéronavale) et la liberté par rapport à ITAR peut leur sembler positive, d'autre part avoir 10, 15 ou 20% du développement d'un avion de combat est mieux que d'acheter du 100% étranger Ca n'est pas une obligation bien sûr, mais d'un autre côté si certains pays européens sont prêts à vraiment coopérer sur des bases sérieuses, pourquoi ne pas regarder ?
  12. Voici l'article dans Bild évoqué plus haut A partir du moment où on leur a expliqué que le pays voisin exige "80%" des parts de travail tout en fournissant seulement un tiers du budget, il est assez normal que tout politicien à qui l'on demande de commenter va voir rouge, et expliquer qu'il ne faut pas se laisser faire Les réactions outragées de ces politiciens sont parfaitement compréhensibles Ce sont les lanceurs de l'intox "80%" qui sont responsables. Des "sources gouvernementales" ==>C'est-à-dire que le gouvernement allemand a décidé de partir, sans assumer sa décision, donc il manipule pour en rejeter la responsabilité sur le voisin Les Allemands menacent de rompre Conflit entre Merz et Macron au sujet des avions de chasse Berlin – Un énorme conflit couve entre l'Allemagne et la France ! Il s'agit du développement d'un nouvel avion de combat. Le gouvernement allemand menace même d'abandonner ce projet d'un milliard de dollars Le dîner du chancelier Friedrich Merz avec le président français Emmanuel Macron ce soir dans sa résidence d'été méditerranéenne sera un sujet de controverse majeur. La prochaine phase de développement est censée débuter par la construction du prototype. Or, le projet d'avion de combat, baptisé SCAF , est bloqué ! La raison : le groupe de défense français Dassault revendique la maîtrise exclusive du secteur aéronautique, tandis que l'allemand Airbus est sur le point d'être évincé. Seuls le développement des drones compagnons et du système de stockage de données resteront à Airbus. L'entreprise d'armement française Dassault (sur la photo, un avion de combat Dassault Rafale sur le porte-avions Charles de Gaulle) veut construire son nouvel avion sans implication allemande Le ministère allemand de la Défense tire la sonnette d'alarme : des concessions à Paris auraient de « graves conséquences » pour l'industrie allemande et l'expertise technologique de la Bundeswehr. Des experts de la défense des coalitions conservatrice et de gauche font pression sur Merz pour qu'il ne cède pas. Andreas Mattfeldt (55 ans, CDU), directeur du budget de la défense, a déclaré au BILD : « L'industrie française exige beaucoup plus de travail aux dépens de l'Allemagne et assure ainsi davantage d'emplois. C'est pourquoi j'ai demandé au Chancelier de mener enfin une décision sur le projet, sur un pied d'égalité avec le président Macron. » Mattfeldt, lui-même demi-français, menace d'abandonner le projet : « Si Paris n'est pas prêt à le faire, nous devons résolument poursuivre la voie allemande, idéalement avec d'autres partenaires de l'OTAN. Un projet de cette envergure peut être discuté pendant un certain temps. Mais il est temps de prendre une décision. Et cette décision relève du chancelier et du président. » Son collègue du SPD, Andreas Schwarz (60 ans), a déclaré : « Le chancelier ne doit faire aucune concession à la France et céder des parts allemandes dans le nouvel avion de combat. Il en va des emplois allemands et des technologies d'avenir. » Selon BILD, le gouvernement envisage également une rupture avec Paris sur le projet d'avion de combat. Des sources gouvernementales affirment qu'elles ne veulent plus se laisser mener par le bout du nez sur le dossier du SCAF. Soit la France accepte une répartition équitable des parts de développement, soit il faut trouver une autre solution. Une alliance avec la France pour les avions de combat s'était déjà rompue une fois : l'Allemagne avait alors développé l'Eurofighter avec la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Espagne.
  13. Quelques détails sur Opex360. Le plus beau, c'est l'expression utilisée par Boris Pistorius En effet, le 28 août, à l’issue d’un entretien avec son homologue allemand, Boris Pistorius, la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a fait valoir que le SCAF était un « projet essentiel et fondamental » et qu’il fallait le « rendre aussi dynamique que possible ». Aussi, « l’engagement de l’Espagne est total », a-t-elle poursuivi, tout estimant que « tout le monde devait travailler ensemble ». De son côté, le ministre allemand a appelé « à mettre les intérêts nationaux au second plan »… ce qui, compte tenu des spécificités françaises relatives à la dissuasion nucléaire et aux opérations aéronavales, est un vœu pieux. (...) Accusation assez grotesque contre Paris. A moins que ce ne soit un appel à oublier les spécificités françaises comme la dissuasion nucléaire, ce qui serait encore plus grotesque s'il est possible Par ailleurs, le ministre allemand a fait part de son intention d’organiser une réunion trilatérale à Berlin, cet automne, « afin d’examiner en détail les questions en suspens concernant le SCAF ». Cela étant, malgré les déclarations de M. Pistorius, le gouvernement allemand serait prêt à aller jusqu’à rompre avec Paris sur ce projet. Du moins, c’est ce qu’avance le quotidien Bild. Des sources gouvernementales affirment qu’elles ne veulent plus se laisser mener par le bout du nez sur le dossier du SCAF. Soit la France accepte une répartition équitable des parts de développement, soit il faut trouver une autre solution », a-t-il en effet rapporté, le 28 août. Là, c'est une resucée de l'infox des "80%", qui venait bien aussi d'une "source gouvernementale" allemande. Infox totalement différente de ce dont Dassault a annoncé avoir besoin afin de pouvoir travailler, et déjà démentie par Trappier Comme je ne crois pas que les sources gouvernementales en question aient des hallucinations, je ne peux que supposer qu'ils mentent consciemment, qu'il ne s'agit pas d'une erreur Il s'agit donc probablement du début d'une manoeuvre de sortie, le gouvernement allemand a décidé de quitter le projet SCAF - suivi par l'Espagne semble-t-il ? Cette manoeuvre inclut un volet communication destiné à rejeter la "faute" sur Paris. Ce n'est pas Berlin qui est "mauvais Européen", n'est-ce pas ? Edit - Flûte, grillé par @scrat s16 !
  14. Paul Leterrier, dernier survivant des fusiliers marins de la bataille de Bir Hakeim, s'est éteint hier à l'âge de 103 ans Voici l'entretien qu'il avait accordé au Figaro en 2022 lors des 80 ans de la bataille - je ne recopie pas, mais le texte est complet et je recommande «On avait un moral du tonnerre» : Paul Leterrier, dernier Français libre de Bir Hakeim R.I.P. Et Merci, Monsieur !
  15. C'est vrai, mais cela revient à supposer préexistant l'accord pour cesser les hostilités. La carotte ne peut pas créer cet accord, elle ne pourrait qu'aider à le maintenir s'il existait Etant donné que le projet russe est de satelliser l'ensemble de l'Ukraine, sans compter les parties qui seraient pleinement annexées, ce qui me semble par définition impossible à accepter par les Ukrainiens sauf à être vaincus avec l'armée russe sur la place Maïdan à Kiev, tout accord est impossible tant que le projet russe ne change pas, c'est-à-dire tant que Vladimir Poutine - ou le cas échéant son successeur - ne renonce pas à la satellisation. Et Poutine n'a aucune intention d'y renoncer Ce qui correspond à l'idée d'eux-mêmes qu'ont les Russes, et que Poutine a fait réactiver pour l'occasion - Dans les paroles de l'hymne russe, "Une volonté puissante, une grande gloire — Ton héritage pour toujours !" (Могучая воля, великая слава — Твоё достоянье на все времена!), la volonté - Dans "Je suis russe", chanson à succès sortie par le jeune chanteur Shaman en juillet 2022 - et presque certainement "validée" avec le pouvoir auparavant, pour ne pas dire qu'elle résulte d'une commande du dit pouvoir - ces paroles Je suis russe, je vais jusqu'au bout ! (...) Je suis russe, au grand dam du monde entier ! Les réactions de l'opinion russe à la guerre depuis plus de trois ans - tout le monde ne suit pas comme un seul homme, mais les réfractaires sont nettement minoritaires donc faciles à intimider - montrent que... ça marche La survie de l'indépendance ukrainienne est impossible sans d'abord parvenir à épuiser la volonté russe, ce pays qui accorde une telle valeur à la volonté. Une condition nécessaire (et non suffisante) est de vouloir davantage et plus longtemps que Moscou Les Ukrainiens ne pouvant y arriver seuls, cela suppose que leurs soutiens occidentaux fassent preuve de la même capacité à vouloir (très) longtemps Comme les Américains ne veulent plus, il ne reste que les Européens. Et il faudrait que ceux-là veulent particulièrement fort, pour compenser les limites de leurs forces comparées à celles de l'Amérique
  16. Merci. Cependant, en regardant la page Wikipedia en lituanien du LVZS, je constate qu'il faisait un score de 17% en 2020, seulement 7% en 2024 Ce n'est pas un parti de masse. Et l'invasion russe en Ukraine semble lui avoir fait beaucoup de mal Quant à Waldemar Tomaszewski, interrogé en 2011 sur l'intégration de la minorité nationale polonaise dans la société lituanienne à Vilnius, il répondait « Vous [les Lituaniens] devez vous intégrer à ce pays, car vous êtes venus ici. Vos ancêtres doivent s'intégrer ici. Et nous n'avons pas à nous intégrer. C'est notre terre. » Je soupçonne que ce n'est pas une position majoritaire en Lituanie
  17. Le Covid, puis la guerre d'Ukraine, m'ont forcé personnellement à diminuer très fortement l'estime que je portais à plusieurs personnages publics. Je suppose que ce cas est répandu. "C'est au pied du mur qu'on voit le cuistot", c'est lors d'une crise sérieuse qu'on s'aperçoit de la compétence concrète des analystes, dirigeants et de ceux qui aspirent à le devenir Le niveau "1" de la compétence consiste tout simplement à ne pas dire absolument n'importe quoi Trump a fait deux tentatives pour amener Poutine à cesser la guerre 1. Série de bluffs si la Russie n'arrête pas la guerre. Bref menacer du gros bâton, attention ça va faire mal ! ==>Si Poutine avait été naïf, ça aurait fonctionné Mais il a bien vu que c'était des bluffs : - Nous allons donner beaucoup d'armes à l'Ukraine - mais Trump a promis de ne plus subventionner l'Ukraine il ne va pas se dédire - Nous allons faire baisser le prix du pétrole en produisant à fond "Drill baby drill" et en s'entendant avec Riyad - mais c'est Moscou qui a Riyad dans sa poche et ces deux compères ensemble donnent le la du marché du pétrole, ce n'est pas Washington - Nous allons mettre des sanctions économiques écrasantes contre les acheteurs de pétrole russe - mais Washington a reculé plutôt que de mettre des tarifs énormes sur la Chine à cause des contrecoups sur les chaînes de valeur des entreprises américaines, il ne va pas le faire pour les beaux yeux de l'Ukraine, et même avec l'Inde puissance bien moindre que la Chine la manoeuvre échoue New Delhi refuse de plier sous la pression 2. Echanger la reconnaissance officielle des avantages que Moscou a déjà obtenus par la force - une partie plus grande du territoire ukrainien jusqu'à la ligne de front, la garantie que l'Ukraine n'entrera pas dans l'OTAN - ainsi qu'une série d'avantages économiques - levée de toutes les sanctions, coopération sur l'exploitation des ressources de l'Arctique - contre l'arrêt de l'agression russe. Bref, amadouer Poutine avec des carottes, puisque Washington ne dispose d'aucun bâton efficace et bon marché qu'il soit prêt à utiliser - ce qui aurait de graves inconvénients pour lui-même Washington ne l'utilisera pas ==>Ca aurait fonctionné si Poutine était quelqu'un comme Trump, un ancien homme d'affaires qui pense avant tout à l'argent et à l'économie ... Mais bien sûr, si Poutine était quelqu'un de ce genre, il n'aurait pas lancé l'invasion de 2022 ! Poutine ne s'intéresse pas à faire des affaires avec l'Europe ni à gagner de l'argent avec les Américains dans l'Arctique, il est motivé d'une part par l'idéologie du "Monde russe", d'autre part par l'ambition historique être un nouveau Pierre Ier le Grand ou Catherine II la Grande Ce qui est bien sûr plus dangereux que quelqu'un qui veut "juste" gagner plein de fric, en vous faisant les poches au passage, quelqu'un comme Trump ou comme Xi Je soupçonne que Trump a fait l'erreur même contre laquelle met en garde Maurice Gourdault-Montagne dans ses mémoires diplomatiques "Les autres ne pensent pas comme nous". Il a pensé que Poutine c'était quelqu'un comme lui. Donc quelqu'un qui veut avant tout que la Russie se fasse des gonades en or massif, quelqu'un comme Trump qui mesure le succès en dollars, parce que Trump est avant tout un ancien homme d'affaires. Alors, on lui donne un bon gros paquet de fric (en s'arrangeant au passage pour que ce soit les Européens qui le payent, ou alors le sous-sol ukrainien), et on va toper pas vrai ? Ca, plus la confiance illimitée qu'il semble avoir en ses talents de négociateur, son assurance inébranlable - que je trouve franchement un peu naïve - que si on se met autour d'une table, surtout avec le maître de la négociation Donald Trump, on va forcément trouver une solution
  18. C'est évidemment la question qui compte. Ce que fait la superstructure UE n'est pas la question, la question c'est comment limiter les conséquences pour la France des actes de cette superstructure C'est la solution idéale, mais l'option est fragile, il faudrait trouver >= 3 pays avec au moins 90 millions d'habitants. A part l'Espagne (et encore, je suis peut-être optimiste ?) je ne vois pas de chance vraiment sérieuse, certainement pas en tout cas les PECO qui donnent la priorité à l'Ukraine, ni l'Italie où Meloni semble dans la poche de Trump Toutes ces idées ont un inconvénient, il faudrait pour les implémenter mettre sous contrôle la superstructure. Or elle est en mode "Si Trump gronde, on cède, c'est lui Daddy qui nous protège !" Je ne m'illusionnerais pas sur la capacité à placer sous contrôle, ou du moins à limiter les dégâts de la superstructure, sans passer par une épreuve de force C'est d'ailleurs ce qu'a fait Trump ! En menaçant de conséquences effrayantes. La France pourrait se chercher un levier comparable - même si ce ne serait certes pas sur le même plan Je ne vois guère que la compensation pour la France au moyen d'une négociation "dure" sur un sujet concret rapportant un argent sonnant et trébuchant Le prochain budget pluriannuel de l'UE 2028-34 pourrait être l'occasion de poser le principe d'une contribution nette égale à zéro de la France, en mode Thatcher "I want my money back", et de tout bloquer tant que ce principe n'est pas adopté. Margaret Thatcher, rappelons-le, l'avait emporté Il s'agirait d'une compensation de 9 milliards par an - le montant de la contribution française actuelle nette à l'UE - que j'imagine suffisante pour nous payer du manque à gagner en exportations aux Etats-Unis (asymétrie des taxes) comme en diminution des investissements directs (puisque nos partenaires se sentiront obligés de les diriger vers les Etats-Unis pour espérer leur protection)
  19. Tout cela est bel et bon, mais a l'inconvénient de dépendre entièrement d'un présupposé : que la Russie va accepter d'arrêter sa guerre contre l'Ukraine Ce n'est qu'alors que les conséquences décrites par le général s'ensuivent, notamment le fait que le bilan stratégique de cette guerre serait très négatif pour la Russie, et les troupes de pays européens de l'OTAN stationnées en Ukraine pour "maintenir la paix obtenue" ... Seulement voilà, la Russie en fait le refuse Donc, à moins de trouver un moyen de faire changer d'avis Vladimir Poutine, tout ceci restera lettre morte Et un moyen de le faire changer d'avis, ça fait un moment que Donald Trump essaie de le trouver, il n'est arrivé à rien et semble envisager de jeter l'éponge
  20. Comme tu le sais, je suis en désaccord avec toi concernant les chances d'une intervention de pays européens en Ukraine Cela dit le point que tu soulèves pourrait se poser dans le scénario du pire, c'est à dire le passage d'un seuil et le basculement vers l'effondrement de l'armée ukrainienne, suivi d'une décision de Poutine de prendre le contrôle de l'Estonie voire des trois Baltes en mode "battre le fer tant qu'il est chaud", par exemple en 2026 Dans ce pire scénario - Soit l'invasion de l'Estonie serait dissuadée par Washington - Soit le président américain ferait remarquer qu'il était imprudent pour un petit pays comme, l'Estonie de s'attaquer à un pays aussi grand que la Russie. Et que tout ça est très dommage sans doute Dans cette dernière éventualité, où il n'y a pas de doute que plusieurs pays européens y compris la France entreraient en guerre... Oui, ce serait un test en vraie grandeur de l'idée comme quoi certaines armes américaines auraient un "kill switch"
  21. Il y a quand même des problèmes récurrents dans la traduction de l'anglais au français Nous apprenons que la Russie a effectué des "grèves délibérées". Confusion de l'automate entre "strike" la frappe et "on strike" en grève Sans le contexte, on pourrait comprendre que les Russes sont une espèce de Français, et Vladimir Poutine est à la tête de la CGT La question de l'équilibre entre questions intérieures et géopolitique se pose bien évidemment, mais ce texte me semble un peu orienté ... Bon, au moins ça change des sycophantes de Trump, puisque dans ce cas c'est JD Vance qui est identifié comme Notre Sauveur
  22. Vrai, mais Dassault me semble avoir une structure de marchés saine, avec deux piliers avions d'armes et avions civils de luxe ce qui renforce sa résilience Au temps des vaches maigres pour le Rafale, avant le contrat égyptien de 2015, c'est la gamme Falcon qui assurait la prospérité de DA Toutes les entreprises n'ont pas pour vocation de devenir des mastodontes soviétiques occupés à bouffer capitalistiquement le voisin Être excellent sur deux marchés distincts, cela suffit à la prospérité d'une entreprise
  23. Je décèle une influence russe sur Steve Witkoff Je n'ai qu'un seul souhait. Que le comité Nobel se décide enfin et réalise que vous êtes le meilleur candidat depuis que ce prix Nobel existe pour recevoir cette récompense. Votre réussite change la donne dans le monde aujourd'hui Russe tendance décennies 1930 et 1940, s'entend. Ainsi cette déclaration de l'écrivain Tvardovsky à l'occasion du 70ème anniversaire du dirigeant Il y a le pouvoir des mots incorruptibles dans le monde, Mais il y a des sentiments qui sont à l'étroit dans les mots. Il y a l'amour des gens sur terre - Tel qu'il ne peut être exprimé par des mots. Grand leader, notre père bien-aimé, Non, ce ne sont pas des mots qui vous sont adressés, Mais cet amour des cœurs humains simples, Qui ne peut être comparé à rien au monde. (...) Il est donné au leader et ami, Avec qui nous sommes devenus les plus heureux du monde, Qui a montré le chemin digne au pays, Qui a rendu la vie plus sublime et plus belle, (...) Merci de nous avoir guidés Des ténèbres profondes vers là où sont la lumière et le bonheur, Qu'aux heures difficiles de notre terre natale Vous l'avez sauvée d'un malheur fatal. On pourrait aussi faire une variation sur l'Ode à Staline de Paul Eluard Et Trump pour nous est présent pour demain Et Trump dissipe aujourd’hui le malheur La confiance est le fruit de sa moumoute orange La grappe raisonnable tant elle est parfaite ... Et après les Républicains américains vont prétendre qu'ils sont anticommunistes !
  24. Bien d'accord. Le plus probable me semble que SCAF survive jusqu'en 2027. Sous assistance respiratoire certes, mais qu'il survive Il faudra un nouveau président français, de quelque bord qu'il soit, pour débrancher le respirateur. Il est très difficile à Macron de reconnaître son échec Sauf bien sûr si le chancelier allemand prend l'initiative, Merz n'était pas dans la décision initiale qui a été prise par Merkel, s'il sort l'Allemagne du projet ce ne sera pas pour lui un échec personnel. Mais je ne suis pas sûr qu'il y aille Pour le rappel historique, et le plaisir, voici la version originale de "L'Europe, l'Europe, l'Europe" et des cabris. Et au-delà du meme, le message essentiel : "On ne fait pas de politique autrement que sur des réalités" Ce qui n'a pas beaucoup de sens d'ailleurs. Perdre la capacité de production me semble dangereux, c'est une perte d'expérience qui rendra plus difficile la reprise. Il y a forcément de l'expérience et du savoir-faire qui ne s'exprime pas dans des bouquins et des fiches techniques, et laisser filer ce savoir-faire imposera plus tard de surmonter des "erreurs de débutant" au moment où il s'agira de redémarrer quelque chose Série de Compromis Aléatoires et Foutraques ? Tout à fait. Voici un parlementaire outre-Rhin qui le dit, et il n'a pas tort (enfin les alternatives qu'il propose pour l'Allemagne ne sont pas forcément toutes réalistes, et cette sortie participe probablement d'une tentative de pression sur le gouvernement français, mais bon) Le gouvernement allemand doit rapidement décider s'il souhaite poursuivre le développement d'un avion de combat franco-allemand ou abandonner le projet, a déclaré à Reuters un membre éminent de la commission de défense du Parlement allemand à la veille de pourparlers de haut niveau. (...) « Si nous ne parvenons pas à prendre une décision à Toulon pour passer à la phase 2, tout deviendra de plus en plus difficile », a déclaré mercredi Christoph Schmid, membre de la commission de défense du Parlement allemand et membre du parti social-démocrate du ministre de la Défense Boris Pistorius. « Plus la décision sera retardée, plus la mise en œuvre du FCAS deviendra irréaliste. » (...) Schmid a cité l'exemple de l'Eurofighter, qui a été une réussite commune pour l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie, sans que la France y participe. (j'ose espérer que c'est la publication, pas le parlementaire qui a "oublié" l'Espagne... ce serait de mauvaise politique ) « Ce ne serait pas une catastrophe pour l'Allemagne et la France de se séparer maintenant si cela est dans l'intérêt national ou européen », a-t-il déclaré, tout en faisant pression pour commander 60 avions Eurofighter supplémentaires d'ici 2029 afin de remplacer la flotte vieillissante de Tornado du pays. (...) « Cela nous donne l'occasion, étape par étape, de progresser vers le développement d'un avion de combat de génération 5 plus », a-t-il déclaré. « Le résultat pourrait être un perfectionnement de l'Eurofighter, un produit national, une participation au GCAP ou une coopération avec un partenaire complètement différent, tel que la Suède. » Il a tout à fait raison sur ce point, ce ne serait pas une catastrophe. Et il a raison du point de vue allemand de militer pour une commande supplémentaire d'Eurofighter, afin de maintenir les compétences de production Quant aux options qu'il liste, le perfectionnement de l'Eurofighter semble une bonne idée à court terme, mais ne change pas le besoin d'un nouvel appareil vers 2040-50. Reste en fait deux options 1) Rejoindre le GCAP... mais bien sûr British Aerospace applique la même politique pour le développement que celle proposée par Dassault. Ils ne sont pas fous (et ils ont l'expérience de l'Eurofighter ) Donc la place prise par l'industrie allemande ne sera pas plus grande, voire elle sera plus petite puisque les parts sont déjà définies (mais dans un plus gros gâteau ?) 2) Un programme national, ou en coopération avec un partenaire possédant une expérience intéressante mais avec une part forcément minoritaire vu sa dimension comme la Suède Plus la troisième option bien sûr... acheter du F-47 quand il sera prêt. Qui est la pire à mon sens, mais bon c'est l'Allemagne qui décidera
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