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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Roooh... homme de peu de foi ! Ne sais-tu pas que d'après les paroles de la chanson patriotique soviétique, Ленин всегда живой, Ленин всегда с тобой c'est-à-dire "Lénine est toujours vivant, Lénine est toujours avec toi" Allez, au refrain ! Lénine est toujours vivant, Lénine est toujours avec toi Dans la montagne, dans l'espoir et la joie. Lénine dans ton printemps, En chaque jour heureux, Lénine, en toi et en moi ! Tout comme l'Esprit Saint l'esprit de Lénine, l'esprit de Poutine sera toujours vivant avec toi. Il suffira de changer une syllabe... Plus sérieusement : cette chanson date de 1955, deux ans après la mort de Staline, c'est-à-dire à l'aube des bureaucrates soviétiques faisant suite aux révolutionnaires et aux tyrans. L'une des hypothèses pour la suite de Poutine est le maintien pour longtemps d'une bureaucratie dont le principal objectif soit de conserver la Russie en l'état et de poursuivre sur la ligne qu'il aura fixée. Sans nécessairement se priver d'y apporter quelque inflexion, mais discrètement et avant tout pour faire durer le système et le rendre plus commode pour les plus puissants et les mieux introduits. Ce n'est que l'une des hypothèses ! Comme le rappelait Kalligator, sauf événement spécifique tel qu'un décès prématuré, Poutine restera probablement président de Russie jusqu'en 2024, son mandat actuel se termine dans trois ans mais sa réélection est le scénario central pour dire le moins. D'ici neuf ans... le Monde, et la Russie auront bien changé.
  2. Ben dans le cas de Barack Obama c'est même une certitude, étant donné qu'il terminera son second mandat fin 2016. A moins qu'il ne fasse élire Joseph Biden comme président et ne se réserve le poste de vice-président... :lol: ;)
  3. Il y a ces trois-là, et puis encore Finlande, Irlande et Autriche. Mais je suis d'accord sur le fait qu'appartenir à l'UE ne procure pas en soi de protection de sécurité déterminante.
  4. Je le pense aussi, mais le problème est que nous parlons là de probabilités. Si les pays baltes n'avaient pas adhéré à l'OTAN, leur indépendance n'aurait très probablement pas été menacée par la Russie. Nous autres hommes étant ce que nous sommes, et l'Histoire ce qu'elle est, tous les pays souhaitent cependant davantage que des probabilités, même fortes, sur ces questions. L'adhésion de ces pays à l'OTAN correspondait aux souhaits des Etats-Unis, pour leurs propres raisons de politique mondiale - qui naturellement n'ont pas nécessairement grand chose à voir avec le bien-être des Baltes... - et elle ne semblait pas avoir d'inconvénient du point de vue des Baltes. La plus grande puissance du monde, réalisant la moitié des dépenses militaires mondiales, vous propose sa garantie de sécurité gratuitement ! Ne faudrait-il pas être fou pour refuser ? (bien sûr, un cynique aurait pu demander si quoi que ce soit en ce monde peut être gratuit, mais...) La "finlandisation" c'est-à-dire la neutralité armée jointe à des relations proches avec tous les voisins, théoriquement une solution attirante, aurait été nettement plus difficile dans le cas balte. D'abord pour exercer une dissuasion militaire quelconque : la Finlande a une population plus importante que la Lituanie sans parler de Lettonie ni d'Estonie, son territoire fournit une profondeur stratégique incomparablement plus grande, elle a une industrie militaire conséquente et adaptée à ses besoins ce qui ne se crée pas en un tournemain, et elle a démontré en 1940 que "qui s'y frotte s'y pique". Les pays baltes n'ont aucun de ces atouts. Ensuite l'histoire récente avec le grand voisin. Du point de vue russe, la Finlande a certes participé à la seconde guerre mondiale aux côtés de l'Allemagne, mais elle a refusé de s'engager trop loin notamment dans le siège terrible de Saint-Petersbourg, tandis que les pays baltes ont fourni beaucoup de recrues aux Allemands notamment leurs unités SS... que certains nationalistes baltes honorent dans des cérémonies commémoratives que les autorités n'ont pas le bon sens d'interdire. Et du point de vue des voisins de la Russie, l'histoire des relations finno-russes après 1945 est positive, tandis que les pays baltes ont été bien sûr occupés jusqu'en 1991 d'où des ressentiments et peurs assez compréhensibles. A partir du moment où Washington, pour ses propres raisons et ses propres calculs, proposait une garantie de sécurité gratuite aux Baltes, je crois qu'il était inévitable qu'ils l'acceptent, ou plus exactement qu'ils sautent à pieds joints sur l'occasion. Maintenant, quel est le danger réel ? Dans la situation actuelle il est minime, d'une part les Russes sont effectivement persuadés que les Baltes sont des peuples différents, d'autre part leur participation à l'OTAN ne crée pas de véritable menace pour la Russie. Ce ne sont pas quelques chasseurs de l'OTAN exerçant la police du ciel qui vont faire craindre une agression à Moscou. Pour clarifier tout à fait les relations, il serait évidemment souhaitable que Lettonie et Estonie règlent généreusement la question de leurs habitants privés de citoyenneté parce que ne maîtrisant pas la langue du pays - la Lituanie n'a pas ce problème, et il ne déparerait pas que la Russie ne recommence pas ses cyberattaques. Mais à mon avis l'essentiel est que les Baltes n'accueillent aucune base militaire OTAN ni US. Car dans ce cas la Russie ferait alors face à une véritable menace concrète à partir des pays baltes. Moscou aurait à étudier sérieusement l'hypothèse d'une agression militaire commençant à cent kilomètres de Saint-Petersbourg. La réputation de paranoïa russe en ce qui concerne les questions de défense n'est plus à faire, et créer ce genre de menace n'est dans l'intérêt ni des Baltes, ni des Russes, ni des autres Européens.
  5. C'est très vrai. Mais au vu de la réaction aux récents attentats au Danemark, je me demande s'il sera aussi facile de "s'habituer". Par s'habituer je ne veux naturellement pas dire considérer ce type d'attentats comme acceptable, mais les considérer comme une simple nuisance que l'Etat et les institutions se donnent pour objectif de réduire, non d'éliminer, car reconnaissant que ce serait irréaliste. Un peu comme les accidents de la route, les accidents domestiques, les cancers dus au tabagisme, etc. Ce type d'attentat peut bien tuer très peu par comparaison aux fléaux que je viens de citer, il reste une différence essentielle. Qu'il s'agisse d'une voiture accidentée ou d'un cancer du poumon, c'est une mort souvent sans coupable trop visible - certes très souvent quelqu'un a bien des risques inconsidérés, mais il est facile de l'oublier - et du moins c'est une mort sans coupable qui voulait tuer. Si chaque année 500 personnes en France étaient tuées par des terroristes, pendant que les tués par fait de tabagisme diminuaient de 1%, il y aurait lieu de se réjouir ! Ce serait une bonne affaire pour notre espérance de vie et la France serait devenue un pays plus sûr... car le nombre de tués diminuerait, les dégâts du tabac sont estimés à 73 000 morts par an Mais à mon avis, l'impression produite serait plutôt que la France est devenue un coupe-gorge et un terrain de guerre !
  6. Et encore, on ne parlera pas des produits dérivés très spécifiques à partir de l'un de nos responsables politiques les plus célèbres. Ce brillant économiste qui s'est illustré à la tête du FMI... et aussi en d'autres lieux. <_< ... Oui, moi aussi je connais la sortie. J'y cours !
  7. Non non non c'est impossible ! Les conventions internationales interdisent les traitements cruels et dégradants.
  8. Alexis

    Inde 2e client export du Rafale

    Juste, quand la France a vendu ce qui était alors son meilleur chasseur le Mirage 2000-5 à Taiwan, le dragon chinois a émis beaucoup de fumée, mais ce fut à peu près tout. Reste à savoir si et quand les Taiwanais pourraient être intéressés. Après tout, les M2000-5 datent des années 90, il s'écoulera bien une décennie avant que Taipeh cherche à les remplacer. Et naturellement les Etats-Unis seront sur les rangs avec leur catastrophe volante avion de l'avenir F-35.
  9. M O D E R A T O R J u d g m e n t D a y :lol: Bon, cela dit, je persifle, mais ça fait 19 pages sans véritable départ de feu dans le nouveau fil Ukraine... On progresse, c'est indéniable ! ;)
  10. "I find your lack of compassion disturbing" https://www.youtube.com/watch?v=11Ee02WLxGk (oui, oui, j'use et j'abuse des références à la guerre des étoiles... mais j'me soigne :P !)
  11. Euh je ne connais pas le sud de l'Italie et je sais que le Mezzogiorno traîne une réputation, mais en ce qui concerne le reste de l'Italie je suis en désaccord complet. Pour avoir longuement visité Florence, Venise et la région avoisinante, non seulement la qualité et le service étaient au rendez-vous - niveau similaire à celui de la France je dirais - mais encore l'offre touristique est tout bonnement exceptionnelle ! Je parle des sites en eux-mêmes, ces deux villes sont chacune un concentré unique de culture et de beauté. Je n'ai jamais été en Grèce, mais je peux craindre que l'offre culture soit moins intéressante en effet : les ruines de l'Antiquité oui, mais sauf erreur de ma part il ne s'est rien passé en Grèce depuis qui soit équivalent, voire même arrive à la cheville de la Renaissance italienne. Le cœur culturel du monde grec au Moyen-Age était Constantinople Istanbul. Et comme le dit la chanson "No, you can't go back to Constantinople" Qu'on le veuille ou non, la pression migratoire est bien davantage devant nous que derrière nous. Le Sahel et le Moyen-Orient connaissent d'une part une grande croissance démographique qui devrait continuer encore longtemps, d'autre part sont déjà vulnérables quant à leur agriculture, vulnérabilité qui ira en augmentant avec les conséquences progressives de la crise climatique et de l'agriculture non pérenne, et qui ne peut guère être compensée par des exportations industrielles et très peu par des exportations énergétiques - l'essentiel des ressources sont concentrées dans un petit nombre de pays très peu peuplés, la grande majorité n'a que peu de réserves de pétrole et de gaz. Vulnérabilité encore aggravée par les crises politiques - guerres civiles - elles-même résultant en partie d'ailleurs de la situation d'appauvrissement, voir le rôle du prix du pain dans le déclenchement des émeutes du "printemps arabe" en 2011. La vérité est qu'il n'existe actuellement aucune politique à la hauteur des enjeux actuels, sans parler de la pression future. Ni au niveau européen ni au niveau des nations les plus directement concernées au sud de l'Europe. 1. "Forteresse Europe" ? Alors, il faut être prêt à voir mourir sur les côtes européennes des milliers, puis un jour des dizaines de milliers de migrants désespérés. C'est ce qu'il faudra pour arriver à décourager de tenter l'aventure des gens qui feront face à des conditions insupportables dans leurs pays de naissance. Il faudra se boucher les yeux et les oreilles, faire taire les religieux, se replier autour de notre égoïsme sacré ... Nous y préparons-nous ? 2. Immigration et assimilation ? Alors, il faut être prêt à accepter des dizaines de millions - peut-être davantage - de nouveaux Européens, dont la bonne intégration n'est pensable que structurée par un projet de libération humaine similaire à la formule américaine "Give me your downtrodden masses..." (Donnez-moi vos masses écrasées par la vie...) inscrite sur la Statue de la Liberté à New-York. Avec naturellement les dizaines de millions de nouveaux emplois à basse qualification qui vont avec ! Impensable d'assimiler à l'Europe, mais probablement pensable d'assimiler à la France, à l'Italie, à l'Espagne, bref à chaque nation individuellement. Pensable, mais quelles transformations seraient nécessaires ! ... Nous y préparons-nous ? 3. "Co-développement", c'est-à-dire fixer les peuples chez eux par un développement local ? Alors, il faut être prêt à diriger une grande partie des investissements extérieurs européens là où ils seront politiquement utiles à cet objectif, plutôt que là où ils rapporteront le plus à court / moyen terme. Cela n'est possible que par des politiques publiques de long terme et dotées des moyens adéquats, en partie financiers mais peut-être surtout réglementaires... on parle quand même d'une version assez dure du dirigisme ! Là encore, de grandes transformations seraient nécessaires ... Nous y préparons-nous ? Aujourd'hui nous faisons un peu du 1, qui est inhumain, un peu du 2, mais sans les moyens d'une véritable assimilation, et presque rien du 3. Personnellement je préférerais la version 3, car je refuse 1 qui est totalement inhumain, et 2 est incomparablement moins efficace que 3 en termes d'efforts requis pour maintenir une stabilité (j'irais jusqu'à dire que l'effort requis serait probablement hors de portée) Mais quel que soit l'option qu'on préfère, le fait principal c'est qu'aujourd'hui on ne fait rien de tout cela ! Si la pente actuelle de négligence coupable continuait d'être suivie, nous en arriverions à ne toujours faire rien du 3, mais à faire de plus en plus de 1 - répression brutale - en même temps que de plus en plus de 2 - immigration en masse. Mais sans prendre les moyens d'une véritable assimilation, et en montrant d'ailleurs suffisamment de dureté de cœur pour rendre l'assimilation encore plus difficile ("J'aime leur richesse, mais je ne les aime pas regardez leur égoïsme") Bref, le pire de chacune des options ! Rien d'étonnant, quand on refuse de choisir...
  12. Là, là... c'est fini, ne pleure plus.
  13. La politique énergétique allemande est un désastre écologique, pas de doute. Mais au sujet de la pollution atmosphérique qui en France viendrait pour moitié de l'Allemagne... euh quelle est ta source ? Je ne suis pas au courant de cette information, et surtout je suis assez surpris qu'on sache mesurer de manière fiable les diverses contributions à une pollution diffuse Oui, mais... où en sommes-nous de notre côté ? Pour parler d'anecdotes révélatrices, la SNCF accuse depuis plusieurs années des retards croissants et très énervants, et la cause principale est un déficit d'investissement passé dans les lignes moyennes et locales, au profit d'investissements massifs dans le TGV. Concernant la tendance générale, j'avais dans l'idée que l'investissement public en France était à la traîne depuis de nombreuses années, à cause de restrictions destinées à financer de préférence, au mieux la politique sociale, mais très souvent en fait les coûts de structure et d'administration. Je n'ai pas de chiffre précis à proposer et je suis tout prêt à apprendre si vous avez d'autres informations, mais... j'ai l'impression que le problème de sous-investissement public est beaucoup plus large que le seul cas allemand. Quoi ! Ne me dis pas que tu te promènes à Paris boulevard Magenta sans ton gilet pare-balles :o ? Tu veux mourir, ou quoi ?
  14. Bon, si l'accord signé à Minsk ne tient pas, ça aura au moins l'avantage d'ouvrir le marché ukrainien. Eh oui, si on refuse le marché des Mistral russes, il faut bien se rattraper sur quelque chose ? Alors un petit prêt du FMI, et hop encore des Rafale vendus ! ... Me raccompagnez pas, je suis déjà parti :P !
  15. Quoi ! Des préjugés contre Munich ? Je vais arranger ça :) ... M'sieur Godwin n'a qu'à bien se tenir ! :lol:
  16. Eh oui, 5 personnes sur 6 apprécient la roulette russe. Quant aux autres... ils ne sont pas plaints ! ^_^ Ben, Béchamel par exemple... il est déjà sur place, prêt à intervenir.
  17. D'accord sur tous ces points. Mais l'augmentation du "rendement énergétique" de l'économie mondiale sur longue période est de l'ordre de 0,8% à 1% par an si je me rappelle bien - je n'ai pas le lien vers le calcul sous la main. 1% par an c'est pas bézef. Ce chiffre est calculé relativement à toute l'énergie consommée, non au seul pétrole. D'autre part, le signal prix pétrole créera une pression à rechercher des solutions non pétrolières. D'un autre côté, ce facteur ne doit pas être surestimé, étant donné que "rechercher" n'est pas la même chose que "trouver", pensant avant tout au rôle du pétrole dans les transports. Et il ne faut pas oublier non plus que le TRE le taux de rendement énergétique des gisements a tendance à baisser avec le temps, étant donné que les gisements les plus accessibles et commodes ont été exploités les premiers, on passe de gisements où investir un baril de pétrole en rapporte 20 à des gisements où le rendement n'est que 15, puis 10... Ce facteur a tendance à limiter la production nette, c'est-à-dire une fois défalqué l'énergie qui a du être investie dans la production. Il me semble difficile d'estimer si les facteurs optimistes ou pessimistes l'emportent, par rapport à ce 1% annuel de base d'augmentation de la productivité énergétique. Reste que même une augmentation d'efficacité par rapport à la quantité de pétrole consommée de 2% ou 3% annuellement signifierait une contrainte forte sur la croissance mondiale, si la quantité de pétrole produite annuellement diminue ne serait-ce que de 1% annuellement. Sans oublier que la décroissance devrait s'accélérer avec le temps. Au total, le plus probable me semble une série de "stop-and-go" pour l'économie mondiale, avec oscillations entre prix élevé et bas du pétrole et entre croissance et récession. Avant naturellement une décroissance ininterrompue, évitable seulement en cas de percée technique permettant le remplacement global des énergies fossiles dans l'économie, percée qui n'a pas encore eu lieu. Du moins si on s'en tient seulement aux contraintes sur les ressources naturelles avant tout le pétrole. Il se pourrait que d'autres contraintes - financières, internationales (guerre et paix et toute cette sorte de choses) et sociales internes (Etats faillis ?) - se rajoutent, mais là c'est la bouteille à l'encre...
  18. Je reviens sur cette information signalée déjà il y a quelques pages, comme quoi le renseignement allemand estimerait le nombre réel des morts à ce jour dans le conflit ukrainien à "jusqu'à 50 000" Tout d'abord, le FAZ est un journal très sérieux, pas l'équivalent local du Gorafi ou de The Onion, et à ma connaissance il n'a publié aucun démenti depuis dimanche dernier. Cela règle la première question : des éléments des "cercles de sécurité" allemands ont réellement fait passer cette estimation au journal. La question suivante est la crédibilité de l'estimation, naturellement. Je note d'abord qu'il n'y a pas un facteur 10 entre chiffres officiels et estimations fuitées par les institutions de sécurité allemandes. D'abord les estimations de l'ONU sont "5 400 morts au moins", et celle transmise par Poroshenko est de 6600 morts au total. Cet "au moins" est essentiel, l'OSCE et les services compétents de ce que je peux imaginer ne comptent que les morts confirmées, ce qui dans le contexte d'une guerre civile doit laisser de côté pas mal de monde. Ensuite l'estimation transmise par la FAZ est "jusqu'à 50 000 morts". Là, c'est le "jusqu'à" qui est essentiel ! Ce chiffre ressemble beaucoup à une fourchette haute choisie pour son effet frappant. Ensuite, si l'on choisit le rapport entre morts et blessés pendant la Seconde Guerre Mondiale, il y avait environ 3 blessés pour 1 mort parmi les troupes engagées. Depuis, le ratio a augmenté parce qu'on sauve davantage de blessés mais les conditions de l'Ukraine ne sont pas idéales, puis il est possible que le ratio soit plus bas pour les civils, donc le ratio de 3 pour 1 me semble une bonne base pour une discussion d'ordres de grandeur. Et là le problème c'est que 50 000 x 3 = 150 000 blessés... ce qui serait très difficile à manquer, ou à masquer si l'une des parties essayait de le faire. Donc le chiffre de 50 000 me paraît effectivement peu crédible. Sauf à supposer que les récits des séparatistes comme quoi les pro-Kiev enverraient des troupes peu formées à la boucherie en vagues humaines puis dissimuleraient l'étendue de leurs pertes sont exacts, ce qui expliquerait certes que Kiev décrète vague après vague de nouvelle mobilisation comme si leurs besoins en chair à canon étaient énormes, mais... les récits séparatistes sur ce point ressemblent quand même très fortement à de la propagande de guerre. Difficile de les prendre au premier degré. Si le chiffre de 50 000 est effectivement "politique", alors son rôle est évident, il s'agit de presser pour une résolution et un accord de paix rapide, à Minsk demain, en soulignant l'urgence et en augmentant la peur qu'une guerre si grande en vienne à s'étendre. Reste l'argument principal, comme quoi les estimations officielles, de l'ordre de 5 à 7 000 morts, sont "clairement trop bas et pas crédibles" Même si le chiffre alternatif cité est trop élevé, l'argument principal personnellement me semble "sonner juste". Sans avoir de règle d'estimation à proposer, le fait que l'ONU insiste que leurs chiffres sont un minimum très probablement sous-estimé, le fait que Poroshenko cite seulement 1 200 soldats ukrainiens parmi les 6 600 morts qu'il annonce - il sous-estime certainement la réalité des pertes, le fait que plusieurs vagues de mobilisation aient été appelés, le fait qu'une région de 7 millions d'habitants connaisse la guerre depuis six mois avec tirs d'artillerie quotidiens... Pour moi, tout ça suggère des pertes largement pires. :( Qu'en pensez-vous ?
  19. Hmmoui il y a des choses intéressantes, mais certaines approximations voire contre-vérités font bondir ! - Les énergies renouvelables "représentent aujourd'hui environ 19 % de la production mondiale d'énergie" Le chiffre est faux, et surtout largement trompeur. D'abord les énergies fossiles représentent un peu plus de 80% de l'énergie mondiale, donc le 19% inclut le nucléaire... qui n'est pas une énergie renouvelable. Ensuite, les 14% de renouvelables incluent de mémoire peut-être 4% d'hydroélectricité et 8 ou 9% de biomasse traditionnelle... comprendre du bois de chauffe ! Le reste c'est du biocarburant. Quant au solaire, à l'éolien et au géothermique, bref aux "nouveaux renouvelables", ils sont dans l'épaisseur du trait et à l'échelle mondiale leur rôle est tout simplement négligeable. Or l'hydraulique ne peut guère être étendu car la plupart des sites propices sont déjà exploités, la biomasse traditionnelle devrait être réduite si l'on souhaite conserver quelques forêts et deux ou trois animaux sauvages - j'exagère à peine, la déforestation notamment la destruction des forêts primaires est un problème grave dans les pays tropicaux et une cause essentielle de l'extinction des espèces. Quant aux biocarburants de première génération, qui sont des agrocarburants, il serait souhaitable de les interdire purement et simplement étant donné qu'ils entrent en compétition directe avec l'alimentation humaine, alors que l'agriculture rencontrera de plus en plus de limites, que la population humaine devrait continuer à augmenter et que la sous-alimentation touche encore environ un milliard de personnes ! Bref, dire comme l'auteur que l'énergie renouvelable est en train de se développer et de réduire le rôle de l'énergie fossile, c'est complètement faux quant à la situation présente. En ce qui concerne l'avenir, les chiffres cités à l'appui de l'idée d'une compétitivité économique des nouveaux renouvelables viennent de l'agence pour le développement de ces énergies... Il s'agit du coût de l'électricité solaire à Dubaï, donc dans des conditions idéales, et négligeant complètement le coût de l'intermittence c'est-à-dire des moyens de pallier les moments où le soleil ne brille pas. Plus représentatif, tu meurs ! Quant à l'affirmation de cette agence comme quoi les éoliennes onshore seraient aussi compétitives que les centrales à gaz ou à charbon, c'est tout simplement faux. - Le rôle du pétrole compact et du gaz de schiste est réel. Mais prétendre qu'il s'agit d'une "situation unique" qui aura des "effets systémiques" c'est pour le moins aller un peu vite en besogne. Il faut rappeler d'une part que l'extraction de cette forme de pétrole est beaucoup plus chère que celle du pétrole tout-venant. Les dettes de ce secteur énergétique aux Etats-Unis sont très élevées et il est possible que même le prix du pétrole d'avant l'effondrement récent n'ait pas été suffisant pour assurer une exploitation réellement économiquement viable de ce type de pétrole, c'est-à-dire viable au point de ne pas accumuler des dettes croissantes sous le tapis. D'autre part, les réserves américaines sont relativement limitées, au point qu'un pic de cette source pouvait être prévu avant même 2020 avant l'effondrement récent du prix. Et il se pourrait fort bien que les réserves américaines soient les plus intéressantes au monde... En un mot, racler les fonds de tiroir en utilisant des gisements inhabituels tout en accumulant les dettes justifiées au nom d'un avenir mirobolant comme aux plus beaux jours de la bulle des actions Internet, c'est une chose. Changer en profondeur et pour longtemps le marché pétrolier, c'en est une autre. - L'auteur est plus convaincant au sujet des problèmes de l'industrie pétrolière et des grandes manœuvres qui pourraient se préparer. Ceci sur fonds de forte réduction des investissements dans la recherche et le développement de nouveaux gisements, dont l'effet ne se fera pas sentir avant un temps de latence... mais qui risque à ce moment de déboucher sur une réduction forte de l'offre de carburants liquides au niveau mondial. Surtout si les pétroles de schiste devaient atteindre leurs limites à peu près au même moment. L'avenir de la production et du prix du pétrole est difficile à prévoir dans le détail. Mais pour ce qui est des grandes tendances, nous sommes toujours en marche vers un pic pétrolier global qui aurait lieu en cette décennie 2010. Sachant que le pic pétrolier classique, c'est-à-dire pétrole "à la papa" excluant les schistes, GNL et autres agrocarburants a eu lieu en 2006. Le prix de ce pétrole dont la production commencerait à diminuer est quant à lui difficile à prévoir. Prix élevé, certainement au-dessus de 100 $, serait-on tenté de conclure. Oui, sauf si... sauf si le monde entrait en récession à une vitesse supérieure à celle de la diminution de la production pétrolière ? Bien malin qui pourrait le dire.
  20. En dehors des raisons de La Havane dont d'autres ont déjà parlé, il faut aussi citer le point de vue de Moscou. Comment dit-on en russe "Been there, done that", déjà ^_^ ? ("j'y suis allé, je l'ai fait") Je doute que la Russie soit prête à recommencer les taquineries de 1962... Oui bien sûr. Mais disons tout de même que la Russie devenant à nouveau une superpuissance, c'est très difficile à imaginer, tandis que les Etats-Unis cessant de l'être c'est certes un scénario possible, mais seulement un parmi d'autres. On fait comme ça. :) ... Halte au feu ! Bon, Bat, on se rencontre pour discuter d'un échange de prisonniers ? Minsk, ça te va ? ;)
  21. Ça progresse... rapidement. 1) Le gouvernement grec a confirmé qu'il restait droit dans ses bottes, la menace de la BCE d'expulser la Grèce en faisant s'effondrer son système bancaire ne lui fait pas bouger un cil. De l'avis du ministre des finances Varoufakis, Le gouvernement grec affirme que la menace de la BCE et derrière elle de l'Allemagne est vide, l'arme de l'expulsion de la Grèce de la zone euro est trop dangereuse pour ceux-là même qui prétendent l'utiliser. 2) L'Allemagne de son côté par la voix du ministre des finances Schaüble affirme rester inflexible. La chancelière Merkel en revanche, sortant d'une réunion avec Obama, a semblé laisser la porte entr'ouverte - du moins en paroles, (soit dit en passant, le j'ai toujours dit est assez savoureux :lol: !) 3) Les propositions du gouvernement grec se précisent de plus en plus. François Leclerc les résume ainsi sur le blog de Paul Jorion, Ce programme me semble couvrir l'ensemble de ce que Syriza avait annoncé vouloir faire. Bref ce premier ministre et ce parti ne s'appliquent pas dès le premier jour de leur entrée en fonction à faire autre chose que ce pour quoi leurs électeurs, à tort ou à raison, les ont choisi. Un responsable politique et un parti assez originaux, il faut le dire ! Pour l'Eurogroupe, la Chancelière et la BCE, la seule concession est que les pertes substantielles sur l'argent public prêté par les responsables européens seraient dissimulées : elles résulteraient des taux d'intérêt minuscules - probablement largement inférieurs à l'inflation future - permettant d'assurer qu'un excédent budgétaire primaire de seulement 1,5% du PIB suffirait à faire face aux intérêts voire à commencer à rembourser le principal. On parle certainement de taux inférieurs à 1%, ceci sur une dette à 20 ou 30 ans. Ce qui n'est pas du tout le taux du marché même pour les emprunteurs jugés les plus sûrs tels le gouvernement allemand. La différence serait payée par les contribuables des pays prêteurs, mais beaucoup ne s'en apercevraient probablement pas. Il est vrai que cette concession est d'importance, l'alternative étant de reconnaître honnêtement les pertes, ce qui à coup sûr attirerait des questions de la part des contribuables qui furent lésés au profit des créanciers privés d'origine qui possédaient les 60% de la dette grecque pris en charge par les autres pays européens. 4) Les Etats-Unis notamment sont à la manœuvre pour "expliquer" au gouvernement allemand qu'il doit assouplir sa position - entendre certainement des pressions très fortes. Le gouvernement allemand reste soit dit en passant, quoi que l'on pense de sa politique européenne - à mon sens exécrable, le seul gouvernement européen qui mène sa propre politique sur le sujet, plutôt que de faire du suivisme comme un vulgaire Hollande ou Renzi. Il faut lui reconnaître cela. A mon sens, la balle est maintenant clairement du côté allemand. Le gouvernement grec s'est engagé tellement ouvertement qu'il lui est impossible de faire machine arrière. Je ne crois plus que le scénario "ils reculeront au dernier moment avant d'être mis dehors de la zone euro" ait une quelconque vraisemblance. Quand on est poussé dans ses derniers retranchements - c'est le cas de la Grèce - cela peut certes être un avantage dans une négociation... L'Eurogroupe doit-il entamer une négociation sur la base des propositions grecques, ou refuser en insistant sur la remise en place de la Troïka ? La BCE doit elle rétablir à temps l'acceptation des obligations de l'Etat grec prévue pour expirer demain mercredi 11 février, ou laisser s'étirer le temps jusqu'au 28 février lorsque le dernier fil - "programme de liquidités d'urgence" - reliant le système bancaire grec à l'euro doit être détaché ? Bref, expulser la Grèce comme une malpropre et prendre le risque de conséquences politiques et économiques indéterminées au niveau européen OU négocier sur la base de ce que veut le gouvernement grec c'est-à-dire en accordant sans doute l'essentiel de ce qu'il demande, avec remise en cause progressive de l'ensemble de la stratégie financière et budgétaire européenne et des conséquences indéterminées en politique allemande ? C'est Berlin qui va choisir. Bientôt.
  22. D'un autre côté, les principaux messages de Sarkozy sur la crise sont : Les messages 1, 2, 4 et 5 me semblent incontestables. J'ajouterais que dire nettement que l'Amérique a des intérêts différents de ceux des Européens et que l'Ukraine n'a pas vocation à rentrer dans l'UE n'est pas courant parmi les hommes politiques européens, dont beaucoup n'en pensent probablement pas moins mais préfèrent un silence prudent qui les rend complices des illusions agitées devant le nez des Ukrainiens pro-européens. (naturellement, en ce domaine comme en d'autres la question de la sincérité de Sarkozy se pose. Je n'en dis pas plus la politique française n'est pas un sujet pertinent pour AD) Le message 3 est évidemment incontestable quant à ce qu'il dit explicitement - de fait, comment reprocher aux habitants de Crimée de voter comme ils l'ont fait au référendum d'autodétermination ! - et sujet à caution quant au sens implicite qui est suggéré c'est-à-dire qu'il n'y aurait rien à reprocher non plus à la Russie pour avoir forcé l'organisation de ce référendum.
  23. Oui c'est vrai que si on imagine que la dérive vers ce qui auparavant semblait impensable continue au même rythme que sur l'année passée... d'ici un an nous sommes en guerre ouverte avec la Russie en Ukraine et autres lieux, et dans deux ans les morts sortent des tombes pour dévorer les vivants ! Je n'y crois pas du tout, mais bon je dois reconnaître que si on m'avait posé la question en 2013 d'une guerre civile en Ukraine avec bataille de chars, duels d'artillerie et vagues de réfugiés je n'y aurais pas cru...
  24. Texte de Thomas Gomart le directeur de l'IFRI "Vladimir Poutine se rêve en Nicolas Ier" Son affirmation principale est qu'il est très difficile à Poutine de "trouver une issue diplomatique sans qu'elle apparaisse à la fois comme un abandon des séparatistes ukrainiens et un aveu de faiblesse". Le texte est à mon avis tendancieux et déséquilibré sur plusieurs points, mais il est certainement intéressant à lire, notamment sur la façon dont le président russe voit le monde extérieur et sur les relations entre Russie et monde musulman. Le ton de la dernière partie est assez remarquable. Un "accrochage fatidique" a déjà eu lieu... une guerre en Ukraine doit répondre à cette définition ! Alors, qu'évoque au juste Thomas Gomart... une guerre directe entre troupes OTAN et troupes russes ? Je n'y crois pas du tout. Mais en tout cas cette dernière partie est lourde de menaces. Il s'agirait que le président russe "change de rhétorique", sinon... sinon on va voir ce qu'on va voir ! Bizarre. Il m'avait semblé que Gomart était en général assez mesuré dans ses jugements.
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