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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Si, c'est probablement un délit en territoire Daech aussi... même si je ne suis pas très au point sur leur droit interne Et puis, après avoir pourtant cherché un peu, je ne suis pas parvenu à trouver le site officiel justice.gouv.daech. ... Bon j'abandonne, justement on frappe à la porte - ah tiens non y a des mecs masqués qui la défoncent en criant Police, m.... alors !
  2. Les commentaires impertinents de plusieurs politiciens allemands sur les actes du gouvernement polonais passent assez mal auprès de pas mal de Polonais. Le magazine Wprost affiche en couverture une caricature toute en finesse (Kolossale Finesse, si vous me permettez l'expression !) (*) (*) Pour la vidéo, c'est par là
  3. Alexis

    menaces intérieures

    Y aurait p'têt un coup à faire en les abonnant à La Croix ? ===> [ ] J'suis déjà sorti !
  4. Oui, mais il est permis d'attendre d'un journal ou magazine de faire davantage que du copier-coller d'agences. Sinon, autant aller directement à la source. Un axe évident pour une plus-value est l'ajout d'un filtre, d'une mise en contexte, d'une vérification aussi. Sur ce coup l'Usine Nouvelle a été défaillante. L'idée de disposer ou non de suffisamment de réserves dépend d'un présupposé comme quoi la Russie aurait besoin de les dépenser pour assurer son train de vie. Ce présupposé ne résiste guère à l'examen : - D'abord, les réserves sont plutôt en augmentation depuis le printemps derniers, même si c'est légèrement. Moscou n'a vraiment pas l'air d'être en train de taper dans son bas de laine - Si on tient compte du fait que la politique monétaire (banque centrale sous contrôle), commerciale, ainsi que les principales sources de rentrées de devise (pétrole et gaz sous contrôle d'entreprises publiques) sont dans les mains de l'Etat, la nécessité ou non de dépenser les réserves pour faire face aux dépenses courantes peut s'apprécier en regardant simplement la balance commerciale. Celle de la Russie était positive d'environ 10 milliards de dollars par mois en octobre 2015... moins certes qu'il y a un ou deux ans lorsqu'il s'agissait plutôt de 15 milliards par mois, mais quand même ! Naturellement le pétrole a continué de baisser depuis octobre quand il était encore à 45 dollars, alors qu'il touche maintenant les 32, mais si on se rappelle qu'une bonne partie des exportations russes sont constituées de gaz dont le prix est beaucoup plus stable, il est permis de douter que la balance commerciale russe passe en négatif prochainement. Alors, de là à être en déficit grave et prolongé au point d'épuiser les réserves financières... - En ce qui concerne l'Etat russe, il est endetté à moins de 20% du PIB - à comparer avec 80%+ pour l'Allemagne, 100% pour la France, davantage pour les Etats-Unis ou l'Italie... Et un déficit de 3% voire 5% du PIB n'a rien de vraiment effrayant dans ces conditions. Sans compter que les impôts sont bas, et pourraient sans doute être augmentés sans que la pression fiscale devienne écrasante. La position économique russe est en réalité très solide. La clé, c'était de laisser flotter le rouble plutôt que de défendre sa valeur, décision beaucoup critiquée en 2014, mais qui s'est avérée judicieuse. Dans ces conditions de monnaie (très) flottante, un prix bas du pétrole, cela signifie pour la Russie une croissance faible, voire une stagnation, ce qui est certes désagréable, mais... de là à menacer un président dont le taux d'approbation est dans la stratosphère, et alors que le principal partenaire commercial l'Europe maintient ses sanctions économiques, ce qui fournit une explication toute trouvée à toute difficulté économique éventuelle... La seule difficulté potentielle pour Poutine, c'est qu'il a déclaré fin 2014 dans une conférence publique qu'il s'attendait à ce que les difficultés économiques durent un maximum de deux ans. Si le prix du pétrole est toujours dans les toilettes dans un an, et l'économie russe stagnante, il faudra bien qu'il explique pourquoi, alors que deux années seront passées. Cela dit, même dans ce cas, les manœuvres diverses saoudiennes autour du prix du pétrole pourraient lui fournir un prétexte commode pour mettre tout sur le dos des ennemis du pays. Sans compter que si le prix du pétrole est dans les 30 voire 20$ pour longtemps, cela ne pourra être que par déficit de demande, donc en toute probabilité dans un contexte de stagnation voire de récession mondiale - et alors si fin 2016 le pétrole est à 25$ mais que d'un autre côté l'économie mondiale est en récession, il sera facile à Poutine de dire que les circonstances ont changé, que personne n'avait vu venir cette crise économique mondiale, et que bien sûr la Russie ne peut pas être la seule prospère dans un monde qui va mal.
  5. A condition de tous les connaître. La reconnaissance photo ou radar n'est pas nécessairement infaillible. D'autant que certains des accès peuvent très bien avoir été creusés "par en-dessous", pas depuis l'extérieur. Voir n'avoir été creusés que partiellement, en laissant les derniers mètres de terre en place, prévoyant de les enlever par dispositif explosif le moment venu. A partir de là, une base reliant plusieurs postes de tir préparés - ou plusieurs dizaines - par des tunnels souterrains, le tout réparti sur quelques kilomètres, même à seulement 100 ou 200 mètres de profondeur, peut être en pratique indestructible par attaque balistique nucléaire... car il faudrait que l'agresseur connaisse le tracé précis des tunnels pour savoir où frapper. Et si c'est encore plus profond - ce qui est tout à fait possible techniquement parlant - l'agresseur sera mis en échec même si par reconnaissance ou espionnage il arrivait à avoir le plan de la base, pourvu qu'il ne connaisse pas tous les débouchés à l'air libre. Et même s'il les connaît, pourvu qu'ils soient plus nombreux que les ogives nucléaires en sa possession. Un débouché supplémentaire pratiqué à tel endroit d'un tunnel sera certainement moins cher qu'une ogive supplémentaire, si on intègre au coût de cette ogive celui du missile, de son porteur, des forces qui le servent, etc. Il y a des raisons de penser que la capacité de seconde frappe de la Chine fonctionne sur cette base.
  6. Ça date de novembre, mais c'est bien fait Sous les cocardes N°3 - Les Forces aériennes stratégiques
  7. Selon une étude du CEVIPOF, le vote FN aurait très fortement augmenté parmi les personnels des armées et FdO, et aurait été aux alentours de 51% lors des dernières régionales, soit pas loin de deux fois la moyenne nationale. Par comparaison, il était estimé à 30% en 2012 - à comparer avec 18% du vote national pour MLP au premier tour de la présidentielle. Ce décalage s'est donc renforcé. En l'exprimant d'une autre manière, et en ordre de grandeur : Parmi l'ensemble des Français pour 1 partisan de FN il y a 3 qui ne le sont pas. Au sein des armées et FdO c'est plutôt du 1 pour 1. (oui, l'échantillon du CEVIPOF n'est pas très grand et l'incertitude en est augmentée, et oui il faut tenir compte des abstentionnistes - qui n'ont cependant pas nécessairement des opinions très différentes des votants - mais si on parle en grandes masses et en ordres de grandeur il semble bien que ce soit ceux-là) Ce n'est évidemment pas une très grande découverte que les militaires votent généralement plus à droite que la moyenne - et en sens inverse, les profs par exemple votent plus à gauche. Mais d'un autre côté, le FN représentant une version spécifique de la droite par rapport à une UMP/LR plus classique, et le décalage étant quand même grand avec l'ensemble de la population, ce fait me semble intéressant.
  8. (je cherche un fil adéquat pour y rapporter cette nouvelle sans doute pas essentielle, mais qui me semble tout de même intéressante... je n'en trouve aucun, donc je propose d'élargir le sujet - au départ, c'était juste pour pouvoir y mettre ma p'tite info - et aussi pour lui donner un intérêt un peu plus durable) Les armées comme les FdO sont des corps au service de la nation, et leurs personnels sont soumis au devoir de réserve. N'empêche que ces personnels ont des opinions, que les corps recrutent davantage au sein de certaines couches de la société que d'autres, qu'ils peuvent donc présenter un certain décalage - ou au contraire un décalage limité - avec l'ensemble du pays. N'empêche que leur responsabilité commune, ainsi que ses servitudes particulières, crée sans doute pour au moins une partie de ses personnels une "culture" commune particulièrement forte, davantage en tout cas que celle des employés de l'entreprise privée X ou Y, voire peut-être même que celle par exemple des personnels des hôpitaux ou bien des enseignants. Ce fil est destiné aux informations, aux réflexions, témoignages ou discussions sur le sujet des armées et forces de l'ordre en tant que sociétés distinctes, ainsi que de leur lien avec l'ensemble du pays.
  9. Moi j'en ai une autre, de remarque : Christopher Granville est gentil tout plein, mais ses chiffres sont faux Les réserves internationales de la Russie sont de 370 milliards de dollars, non de 100 milliards. Après être descendues de plus de 500 jusqu'aux environs de 350 milliards entre la fin 2013 et printemps 2015, elles sont depuis en train de remonter lentement (dans le lien, changer l'échelle du graphique à 5 ans) Exprimées par rapport au PIB, qui était en 2015 de 71 trillions de roubles, soit environ 940 milliards de dollars au cours actuel, les réserves internationales de la Russie se montent à 39% du PIB, non 6,5%. Il y a tout simplement un facteur 4 à 6 entre les chiffres présentés par Granville et ceux publiés par les institutions monétaires et financières de référence, et accessibles à tout un chacun au prix de quelques minutes de recherche sur des sites très connus. Ce qui me dérange le plus là-dedans, ce n'est pas l'incompétence crasse du directeur de ce cabinet de conseil "Trusted Sources". C'est le fait que l'Usine Nouvelle n'ait pas vérifié un minimum ses dires, ce qui était pourtant très simple à faire.
  10. Moi, tout ce que je demande, c'est que Laurent Fabius ne s'occupe pas de cette affaire. Après qu'il a nié que Svoboda et autres partis pro-fasciste d'Ukraine soient d'extrême-droite - "plus à droite que d'autres" selon lui - après qu'il s'est réjoui que Al Qaeda en Syrie fasse "du bon boulot", je n'ai vraiment pas envie de l'entendre au sujet des bandes et milices anti-Merkel combattant les loyalistes du côté de Leipzig ou Hambourg.
  11. Perso je ne pense pas que ce soit ni du génie, ni de la stupidité. Je comprends ça comme de l'auto-promotion intelligente du point de vue d'un homme d'affaire, jointe au plaisir de faire parler de soi et d'être le centre de l'attention, sur le soubassement d'un ego et d'une assurance en béton, avec peut-être une pincée d'autodérision tout au plus. L'impression de décalage vient surtout du fait qu'une auto-promotion conçue pour un homme d'affaires ne convient pas nécessairement à un politicien, surtout à un candidat à la magistrature suprême. Mais je parierais que ce décalage renforce la popularité de Trump, qui apparaît d'autant plus comme quelqu'un qui n'avait jamais eu dans son "plan de carrière" de devenir jamais président, qui n'y a jamais "pensé tous les matins en se rasant", qui est donc d'autant plus crédible dans le personnage d'un regular guy, un mec comme vous et moi, avec sa franchise, ses emportements et occasionnellement ses ridicules, qui s'est juste trouvé dans la position d'être candidat à la présidence. Que ce personnage soit une réalité ou non, d'ailleurs. Nul ne sait quand Trump a vraiment commencé à viser la présidence, sinon lui-même. Il faut reconnaître que dans ce registre, notre Marine Le Pen est enfoncée. Non seulement elle n'a jamais chanté un duo comique habillée en paysanne, mais au contraire de Trump elle est tombée dans la politique étant petite. Elle ne peut pas être aussi crédible dans le registre "je suis une fille comme vous et moi"
  12. Trump faisant du catch... Trump expliquant ses points communs avec Napoléon et Alexandre le Grand... Trump : le jeu... Trump plongeant dans le décolleté d'une dame pour sentir son parfum... Trump : les steaks... Trump chantant (et pas si mal !), une fourche à la main... Ça vous intéresse ? ===> C'est en vidéo, et C'est par ici !
  13. Alexis

    menaces intérieures

    Personnellement, je ne dis pas que le symbole de la dénationalisation des criminels terroristes serait totalement inutile, mais il cause tant de complications pratiques, pour un bénéfice réel si mince - pratiquement limité au symbolique, justement - et sans aucun effet dissuasif sur les criminels en question, qui justement vomissent leur pays, qu'il me semble que le jeu n'en vaut absolument pas la chandelle. Je suis effaré, aussi, par la place que prend ce sujet dans les débats politiques et médiatiques, aux dépens de discussions sur des mesures anti-djihadistes vraiment utiles. Une véritable distraction. Si notre pays est vraiment menacé de nouveaux attentats aussi meurtriers que le 13 novembre, voire davantage - et il y a des raisons de le penser - est-ce de distractions que nous avons besoin ? De plus, je trouve assez inadéquat de chercher à priver un Français - de naissance ou pas, binational ou non, qu'importe - de sa nationalité, en le désignant en quelque sorte comme "mauvais" Français, ou "indigne" de la France. Avant même de l'appeler indigne, moi je lui donnerais un autre nom. Quand le président de la République annonce que nous sommes en "guerre" contre l'E.I. - et eux sont clairement en guerre contre nous ils ne se posent pas de question à ce sujet - est-ce une formulation pour faire joli, ou est-ce que c'est sérieux ? Si c'est sérieux, si nous sommes en guerre contre les djihadistes, alors un Français qui se bat pour l'ennemi de son pays porte un nom. Et ce nom n'est pas "indigne", ni "mauvais". Et ce nom ne change pas que l'on descende de Français sur trois générations, ou que l'on n'ait été naturalisé que l'année précédente. Le nom est : traître. Quand au sort des traîtres, la tradition est bien établie à leur sujet. Le mot-clé est "douze". Pas douze ans de prison, non. Douze balles dans la peau. Non seulement la France a aboli la peine de mort, mais son interdiction a été constitutionnalisée en 2007. Je ne crois pas souhaitable de la rétablir. Mais s'il faut être un peu sérieux tout de même, la peine de substitution à la mort - que méritent les traîtres, pas de doute là-dessus, c'est seulement à cause de nos normes morales que nous ne l'appliquons pas, non parce qu'ils mériteraient mieux - ne peut pas être une simple perte de nationalité, ni "indignité nationale" qui a aussi été proposée. Et pourquoi pas les mettre au piquet avec le bonnet d'âne et privés de dessert, pendant qu'on y est ? Ce n'est pas une peine sérieuse. Une peine de substitution valable, c'est la perpétuité sans rémission. Si on souhaite vraiment faire dans l'humanitaire, on peut imaginer se limiter à une peine de sûreté de trente ans. Le raisonnement étant que non seulement après trente ans le terroriste aura beaucoup moins l'âge de faire le malin, mais qu'à ce moment-là il y a de bonnes chances que son idéologie favorite n'ait plus guère le vent en poupe. Dans les années 80, des terroristes tuaient en France au nom du communisme... aujourd'hui c'est plus tellement la mode, et un vieillard terroriste qui sortirait de prison maintenant aurait bien du mal à convaincre les p'tits jeunes de s'engager pour la grande révolution prolétarienne. Dans les années 2040, le djihadisme sera probablement bien démodé, et les terroristes djihadistes ne feront sans doute plus guère recette à leur sortie de prison. Après, la question de savoir si la prison idéale pour ce genre de condamnés devrait être aux îles Kerguelen, au fin fond d'une mine... ou juste dans l'une ou l'autre des riantes provinces de France - mais avec des cachots bien sombres, de nouveaux quartiers de haute sécurité en somme - cette question m'a l'air relativement secondaire. Partisan du moindre effort comme je suis, je proposerais bien une prison ordinaire - avec simplement séparation totale de tous les détenus non-traîtres à la nation, des fois que ça soit contagieux. Je suis désolé, je suis tout à fait prêt à être dur avec les traîtres, mais il y a des limites à ne pas franchir. C'est la dignité humaine qui est en jeu. Je rappelle que la France a aboli la torture dès l'époque de la Révolution. L'abonnement au Monde, non !
  14. Alexis

    menaces intérieures

    Un autre avantage, c'est que ça règle TOUS les problèmes de restriction alimentaire, pas seulement celui des musulmans "modèle courant". Mais encore celui de musulmans qui en plus de s'abstenir de porc tiennent encore à manger hallal. Et encore celui de juifs qui veulent manger cachère. Et celui des hindouistes, certes peu nombreux parmi les Français, mais enfin il y en a certainement quelques-uns. Sans oublier naturellement les végétariens eux-mêmes, conviction certes non religieuse mais qui est tout aussi respectable qu'une conviction religieuse. Et encore, sans faire de différence entre tous ces gens, sans favoriser une règle (actuellement, le refus du porc) par rapport à une autre, ce qui revient à favoriser certains aux dépens d'autres... et les juifs pratiquants, ils sont censés faire comment ?
  15. Dernier sondage en date pour la primaire républicaine, à début janvier : Trump 35%, Cruz 20%, Rubio 13%, Carson 10%, les autres en dessous de 5%. Les trois premiers restent plus ou moins au même niveau depuis mi-décembre. Et les premiers votes effectifs dans les premiers Etats s'approchent. Voici une illustration en image du problème rencontré par l'establishment républicain (rôle tenu par le Capitaine Haddock) face à Donald Trump (le sparadrap)
  16. Convaincre les migrants récents que ces règles sont les meilleures, peu de chance en effet. Les convaincre qu'ils doivent les respecter en revanche, c'est sans doute possible. Le problème de ces cours étant effectivement le volontariat - ceux qui veulent y assister sont des migrants qui précisément souhaitent respecter les règles du pays d'accueil, pas ceux qui vont créer des problèmes donc. Le public n'est pas le bon, ce sont les fauteurs de trouble qu'il s'agit de toucher, pas ceux qui sont ouverts d'esprit "ces Européens sont bizarres, mais je suis chez eux donc je vais les respecter" Et des fauteurs de trouble, ça ne se "convainc" pas avec des leçons de morale, bien sûr. Il y faut la règle du maître d'école. Voire le fouet.
  17. Situation analogue à celle que traite la France à Calais, parce qu'elle interdit aux migrants voulant passer illégalement en Grande-Bretagne de le faire, prenant donc à sa charge le problème d'ordre public que cela pose, plutôt que de simplement leur dire "bon vent" et de laisser la police britannique s'occuper d'eux à leur arrivée. Ce qui serait plus pratique pour nous, en étant un brin cynique. Si la Turquie empêchait les migrants sur son territoire de passer en Grèce, elle ne ferait qu'appliquer une la même politique. A une autre échelle, je le reconnais. Le droit international interdit de renvoyer les réfugiés syriens chez eux. A partir de là, il y a historiquement deux solutions : 1. Réfugiés intégrés à la population d'accueil, avec des droits si pas identiques, du moins significatifs notamment la possibilité de travailler régulièrement et d'éduquer leurs enfants. 2. Réfugiés maintenus dans des zones de regroupement fermées où ils attendent de pouvoir retourner dans leurs pays ou d'être admis dans un autre, tout en dépendant de la charité internationale pour leur subsistance et l'éducation de leurs enfants. Ça s'appelle un camp de réfugiés. La première est évidemment préférable à tous points de vue. Avec cette réserve qu'elle peut ne pas être applicable si le nombre des réfugiés est très important, avec comme facteur aggravant le fait que peu d'entre eux soient employables, par manque de qualification. Dans ce cas, la seconde peut avoir du moins l'avantage d'être praticable à plus grande échelle. Un exemple historique - que j'ai personnellement eu l'occasion de voir de mes yeux - ce sont les camps de réfugiés cambodgiens à la frontière thaïlandaise qui ont existé de 1975 à 1991, pendant toute la période Khmer Rouge puis occupation vietnamienne et guerre civile cambodgienne. Les Cambodgiens concernés n'ont jamais eu le droit de sortir de ces camps, ils étaient en Thaïlande mais n'avaient pas le droit d'accès à l'essentiel du pays. Ces camps étaient entourés par l'armée, et plusieurs incidents dramatiques avaient depuis longtemps convaincu les Cambodgiens que les champs de mine rendaient la sortie du camp impraticable. Je ne recommanderais pas l'utilisation de la deuxième solution hors de nécessité vraiment incontournable. Même s'il serait certainement possible de faire les choses en nettement plus humain que ce que j'ai vu en 1991 à Site II sur la frontière thaïlandaise. Je n'ai pas l'impression que ni Allemagne, ni Turquie, en soient là. A mon sens, le mieux serait de faire cesser les mouvements désordonnés de réfugiés d'un pays à l'autre - en pratique à partir de la Turquie, de l'Afghanistan, du Soudan ou du Liban, en direction d'autres pays. Problème d'ordre public que les polices européennes peuvent certainement résoudre, y compris si la police turque ne les y aide pas : il s'agit essentiellement de refoulement à la frontière, et un bras d'eau de 10 kilomètres peut être franchi non seulement dans un sens, mais aussi dans l'autre. Et pour chaque pays accueillant un certain nombre de réfugiés, de s'assurer de leur intégration, à lui de voir avec quels droits - les Allemands pourraient par exemple se poser la question du regroupement familial pour ces réfugiés-là, est-il raisonnable de l'autoriser ? - et avec quelles perspectives - assimilation à la population d'accueil, ou statut d' "hôte de long terme" auquel on demandera de quitter le pays une fois que le sien sera en paix, même si c'est dans dix ans ? Les problèmes d'ordre public que pourraient poser certains de ces réfugiés (voir Cologne le jour de l'an), il reviendrait au pays d'accueil de les résoudre - et une adaptation du cadre légal assurant une bonne et saine dissuasion des mauvais comportements est certainement pensable. Il y aurait dans ce cadre intérêt pour les Européens à proposer aux Turcs une aide financière à l'entretien de ceux de leurs réfugiés qui se trouvent dans des camps, en échange de l'aide de la police turque pour interdire les mouvements désordonnés de la Turquie vers l'Europe, sachant que cette aide serait très utile, mais qu'elle n'est pas strictement indispensable. Au chapitre des solutions alternatives théoriques : 3. La cynique - déclarer la Syrie comme pays d'origine sûr, vers lequel on peut tout à fait renvoyer des migrants illégaux. Bien sûr, tout le monde comprend bien que ce n'est pas vrai, et que les adeptes de l'Etat islamique, pardon djihadistes, je veux dire islamistes, oups gentils démocrates qui respectent tout le monde même ces satanés kouffars d'alaouites y compris les alaouites qu'ils aiment d'amour sont en danger chez Bachar al-Assad. Il ne peut donc être question de les renvoyer, car il faut être gentil avec les gentils démocrates. Mais du strict point de vue légaliste, ça marcherait, même si ce serait basé sur une fiction légale et une solide poignée de main en direct caméras avec le président syrien. 4. L'impérialiste - déclarer la révocation de la souveraineté syrienne, envahir le pays et le transformer en protectorat impérial puis y placer les réfugiés. Car la population syrienne a été longtemps une partie de l'empire ottoman, avant d'être sous protectorat français. Or, si l'on part du principe que l'Empire turc c'est du passé, l'Empire français aussi, reste une possibilité d'avenir - l'Empire turco-européen ! Donc les Européens et les Turcs pourraient définir entre eux le régime politique syrien - par exemple une République avec des droits internes analogues à ceux de la Turquie, mais sans la souveraineté bien entendu, avec à sa tête un gouverneur militaire, disons le Pacha Louis-Roberto von Gutewaffen pour faire bien turco-européen - mettre entre eux 300 000 hommes sur la table, ou plutôt sur le territoire syrien, et expliquer "gentiment" (voir les exemples historiques) aux Syriens que ça va se passer comme ça et pas autrement, et que ceux qui ne sont pas d'accord vont être exilés - six pieds sous terre. Bon ça c'était "pour le fun". Les solutions 3 et 4 ne sont pas sérieuses bien sûr.
  18. Merci d'avoir posté cet article en français. J'avais signalé l'article du Welt en question hier, mais ne comprenant que très imparfaitement l'allemand, beaucoup de choses m'avaient échappé. Je recommande de lire entièrement l'article posté par Julien. Il semble bien que les événements aient été encore pires que ce qui en a été dit jusqu'ici. Et l'accusation de déni et de mensonge envers les autorités allemandes devient très très concrète. Une petite remarque sur la chute de l'article "plusieurs responsables allemands, dont la chancelière Angela Merkel, ont promis de faire toute la lumière sur ces événements. Voire d’expulser les individus responsables de ces actes." En l'état actuel du droit, et s'agissant de Syriens, une telle expulsion est au minimum très difficile à envisager, voire peut-être impossible. Voir l'article 33 de la convention des Nations Unies sur les réfugiés de 1951 Autant il aurait été possible d'expulser un Syrien en direction d'un territoire d'où il vient d'entrer illégalement et où sa vie n'est pas en danger, typiquement si la Grèce reconduisait les réfugiés systématiquement sur la côte turque - la possibilité en a été discutée en long en large et en travers dans le fil Migrations de masse aujourd'hui fermé... mais cela n'a pas été fait. Quant à le faire maintenant, je peux déjà imaginer le refus moqueur de Monsieur Erdogan. Autant il semble très difficile de passer outre à l'interdiction d'expulser quelqu'un vers son pays si sa vie y est en danger. La formulation de l'alinéa 2 ci-dessus me semble être utilisable pour un terroriste, mais pas pour un "droit commun".
  19. - Risque constant d'attentats djihadistes, qui restent tout de même la menace principale. - Quartiers qui sont un concentré de chômage, de descendants d'immigrés récents, qui ont été trop souvent abandonnés aux bandes - non par volonté mais par incurie - et qui peuvent à l'improviste être le siège de violences de groupe. - Possibilité qui pourrait commencer à s'ouvrir de violences en marge de manifestations contre l'insécurité - en Corse, un accident, ou un signe précurseur ? - Et maintenant des groupes d'agresseurs sexuels issus de la migration de masse commencée en 2015. Non seulement les responsables de la sécurité publique ont du pain sur la planche, mais ils ne peuvent résoudre tous ces problèmes à eux seuls. Les responsables de la politique pénale, ceux qui définissent la politique migratoire, l'ensemble des législateurs, sans oublier les responsables de la politique étrangère doivent les aider. J'ai bien compris que ce n'est pas une proposition sérieuse. Et une dystopie ça peut faire réfléchir. Cela dit ce n'est pas une solution "technique", une ou plusieurs mesures technocrates, voire médicales pendant qu'on y est, qui peuvent assurer la paix civile. La solution est politique, dans le sens de gouvernement des hommes non des choses. Cela dit, s'il faut évoquer des politiciens qui débattent du sexe des anges plutôt que de construire des politiques de fond pour résoudre les problèmes - le meilleur chemin pour que les choses s'aggravent et le désordre s'installe, dans les rues et dans les têtes - je trouve que les postures et hystéries actuelles en France sur la "déchéance de nationalité" sont un exemple assez gratiné. Qu'on soit pour ou contre, tout le monde s'accorde à penser qu'il s'agit d'une mesure presque uniquement symbolique. Donc, pour ou contre, la question devrait être à peu près l'alinéa 10, 20 ou 30 de la discussion sur la protection contre le djihadisme - et encore. Mais non ! Les jeux et coups fourrés politiques, délices et poisons, c'est tellement bon ! Les politiques concrètes, les mains dans le cambouis, c'est ennuyeux, et ça n'intéresse pas tant de journalistes non plus d'ailleurs. Il y a eu quelques jours de mobilisation dans les têtes après le 13 novembre. Il fallait devenir sérieux, tout le monde le comprenait. C'est passé maintenant... jusqu'à la prochaine fois. Cette réflexion pourrait apparaître HS dans le fil Allemagne, mais c'est un autre exemple de réaction en cas de problème de sécurité publique nouveau et grave... nos pays européens n'ont pas encore appris à agir à la fois sérieusement et dans la durée. Ni l'Allemagne ni la France. J'ai le sentiment que nous allons l'apprendre dans les années qui viennent. Contraints et forcés.
  20. Jean-Paul Picaper, qui fut pendant 26 ans le correspondant spécial du Figaro en Allemagne, parle de la réaction en Allemagne aux événements de Cologne. (attention, comme déjà dit sur ce fil, l'entretien ne tient pas compte de la confirmation récente que la majorité des émeutiers étaient des Syriens - et non des Nord-Africains comme Picaper le dit) Comme le dit Picaper, les autorités allemandes réagissent. Tant qu'elles ne prendront pas un coup d'avance - voire plusieurs - sur les événements, ce qui nécessiterait d'avoir une politique complète et réaliste concernant la migration de masse, la situation continuera probablement à se dégrader.
  21. J'ai aussi quelques doutes sur l'idée d'une coordination préalable entre un millier d'hommes. A voir quand même les précisions qui pourraient être apportées. Concernant les coupables, à Cologne ça semble clair La généralisation ("tous les immigrants en masse sont comme ça") est évidemment fausse. Cela dit il y a un certain nombre de facteurs structurels, que d'ailleurs tu abordes : - Environ 50% des réfugiés sont des hommes seuls, la plupart jeunes (les statistiques du HCR donnent en gros 65% d'hommes, 15% de femmes et 20% d'enfants, soit donc un minimum de 65 - 15 = 50% d'hommes sans femme) - Ces hommes sont pour la plupart désœuvrés, en plus d'être frustrés - Grosse différence culturelle dans la manière d'éduquer les hommes pour qu'ils sachent se tenir vis-à-vis des jeunes femmes, ce qui est nécessaire dans toutes les civilisations, la moyen-orientale comme l'européenne. En Europe, un homme doit se tenir bien envers les femmes, point. C'est-à-dire que si elle porte une micro-jupe et un haut pigeonnant, c'est le même tarif : si tu la brutalises, tu es un minable. Tu n'es pas un homme digne de ce nom, mais plutôt une brute. Ainsi sont élevés les hommes en Europe, et même si certains s'écartent de ce modèle, il n'en est pas moins le modèle de référence. Au Moyen-Orient aussi, un homme doit se tenir bien envers les femmes. Mais la différence est qu'il y a une "condition", ou plutôt une partie de la responsabilité est mise du côté des femmes : un homme étant supposé très "inflammable" sexuellement parlant, la femme se doit de ne pas le provoquer, ceci en dissimulant la quasi-totalité de ses charmes, y compris ses bras, et jusqu'à ses cheveux. Si tu brutalises une femme voilée, tu es un minable, une brute, pas digne du nom d'homme. Mais si elle ne l'est pas... eh bien, c'est moins clair. Ainsi sont élevés les hommes au Moyen-Orient, c'est leur modèle de référence - J'ajouterais que ces hommes ne sont pas des immigrés réguliers mais des gens qui ont "forcé" le passage en osant et en y allant franco, leur expérience récente est que quand on y va en (grand) groupe les forces de l'ordre européennes sont impuissantes et on peut obtenir ce qu'on veut A partir de là, il est bien évident qu'un certain nombre, probablement une majorité assez conséquente, des migrants récents parviennent quand même à bien se tenir dans ces conditions. Que ce soit sur le mode "je ne suis pas chez moi il faut que je m'adapte", ou bien "elles se comportent mal mais ce n'est pas leur faute elles sont élevées comme ça", voire "ce sont des pécheresses, mais je vais prier pour ne pas céder à la tentation" Le problème bien sûr c'est que quand on parle au bas mot d'un demi-million d'hommes seuls, frustrés, désœuvrés, éduqués seulement à respecter les femmes voilées, et ayant constaté l'impuissance des polices européennes... une petite minorité de ce total suffit à créer un problème d'ordre public majeur. Quant à l'origine de ces facteurs structurels, eh bien oui c'est une décision des politiques européens, notamment allemands. Quant à "ce qu'il faudrait faire", je crois que les deux mesures urgentes sont : 1) Arrêter le flux de migration chaotique 2) Restaurer le respect des migrants pour les polices européennes - le respect des femmes européennes en découlera Ça ne résoudrait pas tout, mais ça donnerait sans doute un peu de temps pour décider de la suite. M'enfin je ne suis pas allemand hein... c'est aux Allemands de décider, après tout c'est leur pays.
  22. "L'Europe est dangereuse" ? Quand je considère les questions de long terme, les scénarios, les possibilités et les surprises possibles concernant par exemple la situation d'immigration désordonnée de masse, ou encore les questions d'identité, de souveraineté, de démocratie et de droits, sans parler des questions de la maîtrise croissante du vivant et de l'humain, aujourd'hui, dans les années à venir, ou à un peu plus long terme, je suis conduit à me rappeler de ce qu'écrivait en 1989 feu l'essayiste américain William Pfaff - observateur et fin connaisseur des relations américano-européennes, un homme qui possédait un rare niveau de compréhension des Européens, davantage que la plupart ne se comprennent eux-mêmes : Oui, l'Europe - je parle de la civilisation bien entendu, pas de l'organisation UE - peut être politiquement créative et originale. De manière inattendue. Pour le meilleur ou (et ? à la fois ?) pour le pire. J'ai le sentiment - intuition ? illusion ? - que l'Europe entre dans une période de créativité politique renouvelée. Je mentirais en disant que la perspective m'enchante.
  23. Tout à fait d'accord. Je parlais d'efficacité à court terme, mais à long terme ce serait désastreux, pour plusieurs raisons. J'avoue qu'il y avait une dimension rhétorique à ma description d'une option "Abu Ghraib" : j'ai cherché honnêtement une autre solution que celle qui m'est immédiatement apparue nécessaire, je n'en ai trouvé qu'une détestable comme je m'y attendais, et j'ai donc détaillé cette option détestable surtout pour souligner que, quoique utiliser la force létale dans des situations d'émeute violente puisse paraître extrême - surtout parce que cela fait des décennies que nous n'en avons pas eu besoin, assez de temps pour nous convaincre que puisque nous n'en avions pas besoin cela devait bien être quelques chose de barbare que des gens bien ne sauraient décider en aucun cas - cette application rigoureuse voire impitoyable de la légitime défense est à tout prendre la plus raisonnable des solutions théoriquement possibles. Je parle de légitime défense car à partir d'un certain déséquilibre numérique entre agresseurs et victime, nul n'est besoin d'avoir des armes pour menacer la vie de quelqu'un. De nombreux hommes qui s'attaquent à main nue à une victime, cela s'appelle après tout un lynchage, c'est une méthode comme une autre de mise à mort, et défendre la victime avec force létale - si c'est la seule option disponible - est bien de la légitime défense tout à fait proportionnée. D'autant plus quand certains ont des armes dans la foule des agresseurs, barre de métal voire couteau, ou quand la foule jette des pierres ce qui s'appelle alors une lapidation, le risque vital est alors d'autant plus présent. Seulement dans l'état actuel du droit et aussi de la pratique et de l'entraînement des forces de police ordinaires, utiliser des armes à feu contre une foule armée de pierres ou de barres est à ma connaissance exclu. Tancrède a apporté des précisions auxquelles je souscris. Il s'agit effectivement à la base d'un problème logistique : combien de policiers suffisamment formés et suffisamment équipés disponibles sur place combien de temps après le début de l'émeute ? Sauf événement ponctuel et localisé - par exemple, un carnaval organisé dans toute la ville ou tout un centre-ville comme bientôt à Cologne, je crains que ça ne compte pas comme événement localisé - les policiers seront peu nombreux et beaucoup n'auront pas la formation spécialisée du CRS ou du gendarme mobile. Ils devront donc soit réagir avec les moyens du bord disponibles au temps T, sans doute courageusement mais avec une efficacité limitée comme à Cologne le jour de l'an, d'où peu d'agresseurs punis et répétition probable de telles émeutes avant peu. Soit avoir les moyens de réagir de façon dissuasive, ce qui me semble bien nécessiter un niveau de violence plus élevé, et dans certains cas la force létale oui. Pour donner un scénario concret, on peut imaginer trois policiers face à une centaine d'émeutiers brutalisant les femmes ou attaquant les passants avec des armes contondantes ou jetant des pierres en groupe, d'abord sortant leur arme de service et lançant une sommation, puis commençant à abattre systématiquement les émeutiers qui n'auront pas soit cessé leurs attaques, soit commencé à fuir, jusqu'à ce que tous les émeutiers aient choisi l'une de ces deux options. Avec bien sûr l'indispensable réaction immédiate des autorités, confirmant qu'une enquête sera bien sûr réalisée pour vérifier le déroulement des événements décrit par les policiers, mais que si l'enquête confirme leurs dires ils ont bien agi, que les quatre morts et neuf blessés par balle étaient une nécessité vu les circonstances, et que les officiers de police peuvent être félicités pour leur sang-froid. Aujourd'hui, ce scénario est de la fiction pure et simple. Je préférerais qu'il devienne réalité, plutôt que le scénario "Abu Ghraib" que je donnais comme repoussoir, sans parler de pire encore comme l'installation de criminalité de groupe impunie du type Cologne-nouvel-an avec ses conséquences politiques type régime extrémiste et / ou milices. Je ne chargerais absolument pas les "Pinot simple fic" c'est bien clair ! Ils ont fait ce qu'ils pouvaient dans ces circonstances assez dantesques. Et oui le risque de débordement est bien réel. Quand on ne met pas en place des procédures cadrées y compris du point de vue légal pour l'utilisation de la force létale, il est fort possible qu'il y ait des émeutiers morts dans une situation où c'était évitable - parce qu'un policier a vraiment disjoncté sous la pression - ou bien qu'il y ait des morts alors que les policiers ont eu effectivement raison de tirer... mais où ça reste illégal, d'où confusion, démoralisation des policiers au vu du procès inévitable contre leurs collègues, encouragement aux émeutiers futurs, j'en passe et des pires
  24. Je ne vois pas de raison de penser que la Corée du Nord puisse lancer une guerre d'agression. Et aussi délirante soit la rhétorique, ses actions sur le dossier nucléaire ne sont pas irrationnelles. La rationalité principale est clairement celle de la dissuasion pour prévenir l'agression extérieure et garantir la survie du régime - il peut y avoir d'autres motivations, comme renforcer la loyauté de la population et le prestige interne du "guide suprême". Et pour dissuader, il faut rassembler à la fois une crédibilité technique, c'est-à-dire montrer qu'on a les moyens, et une crédibilité politique : "il serait assez fou pour oser". D'une manière générale, plus on est relativement faible, plus il est nécessaire de mettre le paquet sur la crédibilité politique. Il s'agit que les adversaires potentiels soient bien convaincus qu'on envisage tout à fait d'utiliser ces armes pour de bon. Pour prendre un exemple, dans les années 1960, quand la France n'avait que quelques escadrons de bombardiers supersoniques tout juste capables d'un aller simple pour Moscou, De Gaulle prenait garde d'apparaître très déterminé, et il aurait été possible d'interpréter certaines de ses déclarations comme "de la folie". Deux exemples viennent à l'esprit : - l'ambassadeur soviétique demandant au président ce qu'il adviendrait de la France et de sa faible force de dissuasion en cas de guerre, le Général lui répondit avec un grand sourire "Mais monsieur l'ambassadeur, nous mourrions ensemble !" - évoquant lors d'un discours la possibilité d'utiliser des armes nucléaires tactiques sur le sol français, De Gaulle concédait que l'éventualité puisse susciter quelque inquiétude, mais rassurait immédiatement "Ne vous en faîtes pas, cette décision je serai là pour la prendre !" Plus tard bien sûr, la crédibilité technique de la dissuasion française étant continuellement renforcée, les présidents successifs se crurent de moins en moins obligés de pratiquer ce genre de manœuvre psychologique. Aujourd'hui, la Corée du Nord n'a qu'une force nucléaire limitée, et encore, les experts étrangers n'expriment pas de certitude que Pyongyang ait déjà réussi à intégrer une arme nucléaire à l'ogive d'un missile ! Le scénario comme quoi elle n'aurait encore aucune arme opérationnelle ne peut être totalement exclu. La crédibilité politique en est d'autant plus essentielle. Et il faut reconnaître que sur ce point, Kim Jong Un ne peut être pris en défaut. Il fait le boulot. Exactement. Posture dissuasive s'il en est. Les sanctions mises en place contre la CdN en 2006, renforcées en 2013, sont déjà très lourdes. Elles jouent dans le sens de renforcer la conviction de faire face à un monde hostile, devant lequel toute faiblesse serait une invitation à l'agression. La dernière chose que peut faire le régime en réponse à ces sanctions est d'abandonner les armes nucléaires. La réaction la plus évidente est d'en construire davantage et de plus puissantes. De fait, la Chine peut bien exprimer (Paroles, paroles, paroles... aurait dit Dalida) son déplaisir devant le développement nucléaire nord-coréen, elle n'a certainement pas envie ni d'une guerre dévastatrice à sa porte, ni d'un effondrement du régime amenant un allié des Etats-Unis à sa frontière terrestre. Sinon, ça peut être aussi obtenu sous forme de préparation...
  25. Ça n'est pas forcément contradictoire avec la déclaration de Téhéran. Il faut tenir compte de la compétence des forces saoudiennes. Certes ce n'est pas tombé exactement dessus, mais c'est parce que les aviateurs saoudiens tirent comme des buses. C'est bien l'ambassade iranienne qu'ils voulaient frapper ! (Oui, Monsieur l'hodjatoleslam, je vous envoie les coordonnées de mon compte en banque à Chypre... comment, un paiement en roubles, vous dites ?)
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