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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Non, il encore reste à prier en public pour que le Créateur fasse rentrer l'Iran sous les eaux. On n'y est pas encore, tout de même. Ils attendent probablement que la réunion de la Ligue arabe soit passée. Y a quelqu'un de très bien qui disait "Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu". Je me demande quel nom il conviendrait alors de donner aux artisans de guerre - de qui sont-ils les fils ?
  2. Article du quotidien britannique The Independent en juillet 2014, au sujet de l'aide apportée par des "donateurs privés" saoudiens et qataris au financement de l'organisation Etat Islamique, avec le probable assentiment tacite des autorités de leurs pays - à l'époque, le "Calife" n'avait pas encore déclaré la guerre à la dynastie Saoud. Certes ce n'est pas une surprise totale, mais l'article est basé sur le témoignage de l'ancien chef des SR britannique (MI6) Sir Richard Dearlove, particulièrement intéressant, et rappelle aussi d'autres sources comme Wikileaks qui ne laissaient aucune place au doute. Dearlove rappelle notamment des paroles assez effrayantes peu de temps avant septembre 2001 du prince Bandar ben Sultan, alors ambassadeur à Washington, avant de devenir plus tard secrétaire général du conseil national de sécurité puis chef des services secrets saoudiens avant de démissionner en 2014 : "Le moment approche au Moyen-Orient, Richard, quand ce sera littéralement 'Dieu vienne en aide aux chiites'. Plus d'un milliard de sunnites en ont tout simplement assez d'eux" La prédiction de l'influent Bandar s'est bien réalisée dans de nombreuses régions d'Irak et de Syrie aux mains des rebelles sunnites. Il se trouve simplement que le retour de flamme atteint aussi le principal instigateur de cette politique, avec les appels à la rébellion contre les Saoud lancés par le chef et "Calife" de l'E.I., sans compter le risque il est vrai limité que Etats-Unis ou certains pays européens s'éloignent de l'A.S. vu le mal que leur fait l'E.I. - risque il est vrai très limité sauf en cas de bouleversement politique à Washington ou en Europe menant à une évolution de la ligne diplomatique.
  3. La stupidité, et peut-être aussi une certaine faiblesse ou incurie de la part du chef de tous ces braves gens. Rien n'empêche un président de la République de faire le ménage en annonçant à ses conseillers que les SR français vérifieront périodiquement leur vulnérabilité en tentant tout simplement de les espionner, et que celui qui aura baissé sa garde sera immédiatement viré. Ça s'appelle tenir ses troupes.
  4. Si on refuse comme tous les gouvernements du monde de considérer le Califat comme un Etat, ben en tant qu'organisation non gouvernementale... il y a bien l'organisation E.I. elle-même =======> J'suis plus là !
  5. Intéressant, je ne connaissais pas ce blog, merci. Je note l'interrogation de l'auteur sur le rôle dans cette escalade de la rivalité entre les deux jeunes ministres, affaires étrangères et intérieur, tous deux héritiers potentiels du vieux roi affaibli, qui pourraient chercher à démontrer leur capacité en tant que futur "homme fort". Le premier a déjà déclenché la guerre saoudienne au Yémen, il faut bien que le second déclenche sa propre catastrophe pour égaliser le score... pendant que le roi, âgé et probablement plus sage, ne suit plus les affaires que de (très) loin. L'annonce il y a quelques semaines par Riyad d'une coalition pan-musulmane (sunnite) de "43 pays", suivie du démenti immédiat de la plupart des membres potentiels comme quoi eh oh ils ne sont pas d'accord, voire n'en ont jamais entendu parler première nouvelle mais qu'est-ce que c'est que ce truc, était tout de même d'un amateurisme qui laisse pantois. L'impression que de mauvais garnements sont aux manettes serait-elle à prendre au premier degré ? Sinon, on annonce des attentats à la bombe contre des mosquées sunnites en Irak avec des blessés, l'assassinat d'un muezzin sunnite toujours en Irak, en plus du meurtre d'un homme en A.S. dans le village d'origine de Al-Nimr, un garçon étant gravement blessé. Plaît-il ? Le ministre de l'intérieur saoudien, un agent du FSB, reportant directement au Tsar Orthodoxe Vladimir IV ?
  6. Elle n'a pas grand chose comme marge de manœuvre s'il s'agit de partir à l'attaque, c'est un fait. Cela dit, en défensive, son bouclier n'est autre que la première armée du monde, ce qui n'est pas rien. D'où effectivement le choix d'une stratégie de tension pour agir contre l'Iran, espérant "wag the dog" - que la queue parvienne à remuer le chien. Mais le toutou m'a l'air calme, je parierais plutôt que l'aventurisme saoudien se diluera en agitations diverses, sans arriver à grand chose.
  7. - Oman est le seul pays au monde où la 3ème branche de l'islam est majoritaire : ils sont ibadites plutôt que sunnites ou chiites. Ils sont un peu à part géographiquement, très à part quant à la capacité à s'énerver pour des différences entre sunnites et chiites puisqu'ils ne sont tout bonnement pas concernés, et du point de vue diplomatique ils ont de bonnes relations avec tous leurs voisins. Des gens très raisonnables en somme. - Quand tu dis que "la Turquie devrait rester neutre", est-ce une prévision ou un souhait ? Je peux très bien comprendre le souhait de ne pas s'impliquer trop loin dans cette catastrophe qui menace, mais la Turquie n'est-elle pas déjà trop proche de l'un des "camps" pour son propre intérêt ? Après tout si la majorité des Turcs sont sunnites, un nombre assez important sont alévis, et surtout je ne vois aucun intérêt pour la Turquie à manifester de l'hostilité aux chiites ni aux Iraniens ? Ça semble la motivation la plus probable en effet. Quant aux chances de succès, je ne les surestimerais pas. Obama ne m'a pas l'air spécialement disposé à laisser "la queue remuer le chien", à se laisser dicter sa politique par un Etat client. Et quant à l'élection présidentielle, si Clinton a une position interventionniste, en face on n'est pas vraiment sur la même longueur d'onde pour dire le moins. La politique étrangère de l'A.S. est de plus en plus aventureuse, entre guerre au Yémen, soutien redoublé aux djihadistes non-E.I. et non-Al Nosra en Syrie et maintenant exécution d'un dignitaire chiite, ça se voit, et ça n'incite guère à les suivre. Il faudrait écrire "au cours des 29 dernières années" , ne pas oublier l'attentat de la rue de Rennes en 1986. Bon cela dit à cette petite modification près je suis d'accord avec toi. En 2002-2003 lors de la marche à l'invasion de l'Irak, les Etats-Unis ont exigé demandé le droit d'utiliser le territoire turc comme base d'invasion de l'Irak par le nord. Le parlement turc leur a dit non. De fait, allié et vassal ce n'est pas la même chose. Mais c'est un scénario heureusement assez exotique. Pour qu'il y ait conflit généralisé, plutôt que série de guerres par procuration comme maintenant en Syrie et au Yémen, il faudrait tentative d'invasion et ligne de front. Qui va envahir qui, et avec quelles forces ? Ou encore il faudrait bombardements réciproques au Shahab-3 et au F-15. Ce sont les Saoudiens qui vont commencer... eux qui ne peuvent utiliser leur force aérienne sans l'accord des Américains ? Ou bien les Iraniens, eux qui savent que toucher au grisbi à la Saoudie et à son pétrole c'est se prendre dans les dents l'ensemble de l'US Air Force ? Non, il n'y aura pas de guerre généralisée A.S. - Iran à terme prévisible. Des tentatives de déstabilisation réciproque en plus des guerres par procuration, ça en revanche c'est très possible. Vu les djihadistes extrémistes type E.I. qui se révoltent contre papa et appellent les sunnites à les renverser, tandis que les chiites de l'Est du pays supportent mal la tutelle de Riyad et pourraient se révolter eux aussi... on peut comprendre que la monarchie saoudienne ait le feu aux fesses. C'est d'ailleurs sans doute la raison de fond de leur politique aventureuse, qui ressemble de plus en plus à une fuite en avant. Elle est motivée par la peur.
  8. De fait, à te relire tu n'en parles pas. Plusieurs autres personnes ont parlé de l'Iran avant toi, et j'ai interprété ton post dans ce contexte... D'autre part, sachant que AS et Iran sont des adversaires stratégiques, la comparaison semblait raisonnable. Sur-interprétation, on dirait Ben c'est pourtant vrai. Il est vrai aussi qu'elle n'est pas la seule dans ce cas. Là, d'accord.
  9. C'est-à-dire que chacun voit le monde depuis sa fenêtre. Du point de vue israélien, il y a un pays où l'on exécute des opposants, et qui développe son potentiel scientifique et technique, et qui fabrique ses armes lui-même, et dont une partie des dirigeants semblent développer une obsession assez malsaine au sujet des jui... des sionistes. Il est compréhensible que ce soit lui le mauvais bourreau, plutôt qu'un pays d'assistés incapables de fabriquer quoi que ce soit eux-mêmes et dépendants des Etats-Unis. Du point de vue français, il y a un pays qui répand depuis de nombreuses années une idéologie politico-religieuse suscitant des mouvements terroristes frappant plusieurs pays amis, notamment en Afrique, et de plus en plus la France elle-même. C'est bien sûr lui le mauvais bourreau, plutôt qu'un pays certes dictatorial, mais nettement moins répressif envers femmes comme minorités et surtout qui n'agresse la France ni directement ni indirectement. Après, une autre question est de savoir dans quelle mesure la politique française envers l'A.S. est déterminée en fonction des intérêts du pays, plutôt qu'en fonction des intérêts d'autres puissances, par exemple les Etats-Unis. Voilà qui nous entraînerait assez loin, mais est clairement hors-sujet donc je n'en dis pas plus. Tension à coup sûr. Et même guerre indirecte, qui menace de s'intensifier hélas, en Syrie et au Yémen notamment. Guerre directe, c'est difficilement imaginable. Je ne pense pas que le gouvernement turc réitérera son "coup" du 24 novembre, au vu des avertissements on ne peut plus clairs de Moscou à ce sujet. Téhéran ne va pas envoyer de troupes régulières au Yémen, ils n'auraient pas la logistique pour ça. Ni Riyad ni Doha n'enverront de troupes en Syrie, où elles se feraient hacher menu - leur "performance" au Yémen est assez remarquable.
  10. L'idée d'organiser en Crimée un référendum approuvé par les deux pays concernés est séduisante sur le papier, mais je ne lui vois pas d'application pratique. Avant le coup d'Etat en Ukraine, et même Yanoukovitch étant président, pourquoi l'Ukraine l'aurait-elle acceptée ? De plus, ce temps est passé. Après l'organisation forcée d'un référendum en Crimée, et les Criméens ayant décidé de rejoindre la Fédération de Russie, pourquoi la Russie remettrait-elle ce résultat en cause ? Non seulement elle n'y aurait aucun intérêt, mais surtout ce serait se déjuger et refuser ce qu'ont déjà exprimé les habitants de Crimée. La Crimée est désormais russe, et le restera à terme indéterminé. De même que le Kosovo n'est plus serbe. Et que le nord de Chypre échappe à son gouvernement et continuera de le faire sans terme prévisible. Et que Jérusalem restera israélienne à terme indéterminé. Tous ces cas sont différents, mais leur point commun est qu'un état de fait mis en place de manière contestable du point de vue du strict droit international est devenu un état des choses stable, qui ne pourrait être changé que par une guerre, et une guerre dont le succès serait extrêmement douteux... l'Ukraine ne va pas vaincre la Russie, ni la Serbie vaincre l'OTAN, ni Chypre vaincre la Turquie, ni la Palestine vaincre Israël. Autant en prendre son parti.
  11. On a déjà discuté en long et en large du sujet des migrations de masse vers l'Europe... c'était avant ton arrivée. Le sujet est là, il a depuis été fermé par la modération, mais il reste accessible et contient beaucoup d'informations. Concernant la vague actuelle de migration vers l'Europe, quelques points : - Environ 20% des migrants ont une formation, dont 7% une formation universitaire, les autres sont sans formation. Source : Bureau du travail allemand - Environ 50% des migrants sont déclarés de nationalité syrienne, sachant que le trafic de passeports syriens est bien développé et que les fausses déclarations sont nombreuses, ce qui a été rapporté par plusieurs reportages C'est ce que je résumais en disant "presque tous peu formés". Sachant que les métiers nécessitant une formation professionnelle mais pas universitaire sont déjà en tension dans beaucoup de pays européens, donc pour que l'intégration d'un nouveau venu au marché du travail se passe bien il est vraiment préférable qu'il ait une formation supérieure. Ce n'est d'ailleurs pas contradictoire avec l'idée - que je ne peux ni infirmer ni confirmer - comme quoi la plupart des Syriens migrants seraient de la classe moyenne. Notamment en se rappelant que les "vrais" Syriens sont minoritaires parmi les migrants, et qu'appartenir à la classe moyenne dans un pays de niveau de développement moyen ne nécessite pas forcément une formation suffisante pour être utilisable dans un pays développé.
  12. Il parait difficile d'imaginer que la Russie perde le marché turc. En 2014, parmi 25,3 milliards $ d'importations turques depuis la Russie, le pétrole représentait 16,5 milliards $ soit presque les deux tiers. Je pense que ce total inclut en fait le gaz. Mais qu'il s'agisse de pétrole ou de gaz, de deux choses l'une soit la Turquie continue ses achats en Russie et rien ne change, soit elle doit se fournir ailleurs et alors un autre marché se libérera mécaniquement pour pétrole et gaz russe - ce n'est pas comme si la planète croulait sous les capacités de production de pétrole et de gaz. Pour le principal des difficultés de l'économie russe, c'est-à-dire le prix du pétrole, il ne peut rester durablement bas - je veux dire pendant plusieurs années - sauf s'il s'agit d'un problème mondial de demande trop faible, autrement dit si le monde se dirige vers une situation non de croissance faible, mais bien de récession prolongée. Auquel cas la Russie aura certes des difficultés sérieuses, mais au même titre que les autres pays du monde. Sinon, le prix du pétrole ne pourra que remonter, très probablement d'ici un an.
  13. De fait, dire que les conditions du vivre-ensemble sont "nos valeurs, nos traditions, notre compréhension du droit, notre langue, nos lois, nos règles" c'est de l'assimilationnisme. C'est aussi la seule approche raisonnable pour l'intégration à une nation de ses immigrés. Le problème n'est pas là. Le problème c'est que l'assimilationnisme, comme toute chose humaine, a des limites. Et 1,1 million de nouveaux immigrés par an, avec rien de plus qu'un vague espoir de diminuer le rythme les années suivantes, pour un pays de 81 millions d'habitants - enfin, 82 maintenant - ça explose à l'évidence toutes les limites du raisonnable. D'autant plus quand les nouveaux venus sont presque tous peu formés, viennent de zones de guerre et de djihadisme, et sont de manière disproportionnée de jeunes hommes qui par le biais du regroupement familial devraient amener encore des épouses et d'autres parents de leur pays. Quoi ! Tu as oublié la francitude ?
  14. Une visualisation claire de la polarisation croissante des parlements américains successifs entre 1949 et 2012 Explication : les points rouges sont des parlementaires Républicains, les points bleus des Démocrates. Les points sont regroupés en fonction de leur tendance à voter ensemble ou séparément sur les différentes propositions examinées par le parlement durant sa durée, qui aux Etats-Unis est de deux ans. L'information n'est pas nouvelle... mais il est difficile d'imaginer la visualiser plus clairement. La même image en plus grand.
  15. Pas mal. A noter que la partie en gras... n'est au programme d'aucun parti dit "de gouvernement" en Europe. Et surtout pas de celui de Monsieur "Mon véritable adversaire, c'est la finance".
  16. Oui, ou pour dire les choses autrement on peut se référer à Henry Kissinger qui rappelait Even a paranoid can have enemies. Même un paranoïaque peut avoir des ennemis.
  17. S'il faut faire un aveu, parmi mes manies se trouve celle de commencer plusieurs bouquins en même temps, sans nécessairement en terminer aucun tous les terminer. Bref, j'ai effectivement "Achever Clausewitz" de René Girard, je l'ai lu il y a quelques années mais ne l'ai jamais... eh bien, achevé, précisément La pensée de René Girard est à mon sens à la fois très éclairante, et aussi assez fascinante en ce qu'elle est à la fois une théorie anthropologique et sociale rationnelle et puissante et une ouverture très claire vers le message évangélique. Nul n'est forcé naturellement d'en tirer les mêmes conclusions que Girard lui-même - initialement athée, il s'est converti suite aux découvertes qu'il estimait avoir faites - mais il reste que son oeuvre à la fois est entièrement rationnelle dans ses arguments et dans le cheminement qui a mené Girard à la construire, à la fois par la vision qu'elle dégage peut être comparée à un doigt pointé vers la Croix : "là est la clé". Concernant "Achever Clausewitz", deux entretiens avec l'auteur : - Dans Le Figaro, dont voici quelques extraits - Dans Réforme, magazine protestant, magazine intellectuel aussi, Girard peut se permettre de dire les choses à la fois plus clairement et plus profondément. Et au-delà de la guerre, il élargit son propos à la crise écologique, elle-même interprétée comme résultat de la violence intrinsèque à l'homme. Un court extrait
  18. Merci de bien vouloir ne pas me lire de travers. Je n'ai jamais écrit ni pensé que le signe d'une guerre sérieuse est les pertes dans son camp. Ni que je souhaiterais une odeur de "testostérone" pour "revigorer la virilité" que je lierais aux "morts et aux veuves". Ces fantasmes ne viennent pas de moi. Est-ce que ce sont les tiens ? Si oui, merci de ne pas les projeter sur autrui. En ce qui concerne l'action militaire de la France en Irak et en Syrie, je maintiens : nous n'avons pas de stratégie pour blesser vraiment l'Etat islamique ni pour l'éradiquer, nous n'avons qu'une part minoritaire dans une stratégie américaine ne se donnant pas elle-même les moyens de vaincre l'E.I. ni à moyen terme ni même à long terme. Cette stratégie est décrite ouvertement par le gouvernement américain, sauf pour la partie où ils prétendent que des "forces arabes sunnites" pourront reprendre le terrain sur Daech, ce qui n'est pas franc du collier étant donné que de telles forces n'existent pas mais n'est qu'un cache-sexe assez transparent sur la réalité d'une stratégie d'endiguement choisie de manière réfléchie et presque entièrement assumée. La stratégie des Etats-Unis, il ne me revient pas de l'approuver ni de la critiquer. En revanche, le gouvernement français maintient l'illusion qu'il mènerait une guerre visant - avec évidemment des partenaires - à "détruire" Daech en Irak-Syrie. Ce qui n'est tout simplement pas vrai et c'est ça que je réprouve. De mon point de vue, la politique d'un gouvernement doit être ouverte et franche vis-à-vis de ses concitoyens. Et en l'espèce, à mon sens il ne faut pas faire de guerre offensive contre Daech. Mais pour cela bien sûr il faudrait ouvertement l'expliquer et le défendre devant la population, et aussi bien sûr prendre les mesures adéquates pour lutter contre la propagande de la secte et bloquer ou rééduquer ceux d'entre nous qu'elle a endoctriné. Sans développer trop longuement : L'option "Pour" une guerre offensive contre l'E.I. Le fait que l'Etat islamique développe avec un succès certain ses activités et son recrutement à la fois en France même - plusieurs centaines d'entre nous ont été « retournés » par la secte - et chez nos alliés proches en Afrique rend indubitable le fait qu'ils nous font la guerre, et désirable de les détruire, donc de faire disparaître leur sanctuaire syro-irakien ainsi que leur établissement libyen. Ce qui suppose effectivement une "vraie" guerre offensive, donc un niveau certain de mobilisation économique et humaine au service d'une stratégie claire mettant en oeuvre une méthode réaliste pour parvenir à la destruction de l'entité Etat islamique. Et même si la France ne ferait certes pas tout, il faut dans ce cas être prêt à un effort prolongé, et déterminé à atteindre l'objectif malgré les pertes. L'option "Contre" la version offensive de la guerre Mais d'un autre côté le fait que la France comme les autres Etats occidentaux ne soit pas a priori la bienvenue en zone arabo-musulmane donc risque par sa seule présence d’augmenter l’effet de la propagande de l’E.I., le fait que cette entité se nourrisse du désordre et de l’effondrement des Etats –ce qu’affirme tout à fait consciemment « La gestion de la barbarie » le livre-référence des djihadistes – désordre auquel la plupart des interventions occidentales, Serval seul excepté, n’ont fait que rajouter, le fait que la guerre confessionnelle généralisée entre chiites et sunnites extrémistes déjà bien engagée ne peut en aucun cas être résolue de l’extérieur et qu’intervenir contre Daesh c’est s’engager dans cette guerre qui pourrait bien durer encore des décennies… ne militent pas c’est le moins qu’on puisse dire en faveur du choix d’une stratégie de guerre offensive contre l’Etat islamique. Si la guerre offensive est refusée, alors la protection de la France contre Daesh, qui restera son ennemi quoi qu’il en soit, ne serait alors assurée que par des mesures défensives – répression de la propagande de la secte avec interdiction de l’idélogie salafiste comme la Tunisie par exemple l’a déjà fait, contrôle aux frontières réprimant le trafic d’armes puisque celui aux frontières de Schengen n’est pas efficace, interdiction à tout Français de combattre sous quelque forme que ce soit sauf pour la seule France permettant d’emprisonner a priori les revenus de Syrie, éventuellement pour contre-endoctrinement républicain pour ce qui est des « récupérables » A noter que dans l’une comme l’autre option, l’opération Sentinelle serait démantelée. Il est assez évident qu’une protection si partielle et si aisément contournable n’est qu’illusion, et illusion coûteuse. A noter aussi qu’y compris dans l’option défensive l’opération Barkhane ou la réédition éventuelle d’une opération Serval aurait tout son sens : c’est qu’il s’agit alors de porter assistance à des pays tenant debout sur leurs jambes – Mali, Niger etc. – mais menacés d’une intervention djihadiste extérieure ce qui est bien différent d’aller en pleine zone de désordre anarchique – le milieu naturel des djihadistes – comme les régions d’Irak à majorité sunnite, la Syrie ou la Libye et de prétendre y favoriser l’ordre à la pointe du fusil.
  19. Alexis

    Petite présentation rapide

    Bienvenue à vous aussi, bande de petits plaisantins ! Raaaah.... 10 ans et 3353 messages plus tard. Bon, une question importante, sachant que dans toute légion romaine c'était les p'tits jeunes qui combattaient devant (Hastati) tandis que les Princeps plus expérimentés formaient la seconde ligne, et qu'en dernière ligne avec le popcorn se trouvaient les vétérans les plus expérimentés et mieux armés (Triarii) que l'on n'appelait à intervenir qu'en cas de situation vraiment difficile... A dix ans de forum, on a gagné sa place parmi les Triarii ?
  20. Les opinions de Kalligator sont assez claires à la lecture de son résumé en effet. Mais cela n'empêche pas que le questionnement sur l'avenir des relations entre Bloc occidental-américain et Russie soit justifié. Ce fil est utile, et un résumé présentant l'un des points de vue possibles est un point de départ qui en vaut un autre. Sur le fond, Non il n'y aura pas de guerre à grande échelle entre le Bloc et la Russie. D'une part les populations d'Europe de l'ouest et des Etats-Unis n'y sont absolument pas prêtes, d'autre part les armes nucléaires existent. La Russie ce n'est ni la Serbie ni l'Irak, décider les habitants du Bloc à lui faire la guerre nécessiterait de les motiver assez sérieusement, et quoi qu'on pense de la manière dont les principaux médias européens et américains remplissent leur mission d'information, même la plus habile des propagandes ne peut pas tout. Je rappelle en passant le titre en Une du Figaro après que la Turquie a abattu un avion russe à la frontière turco-syrienne "Syrie : la Turquie sabote la coalition contre Daech"... soit la propagande n'est vraiment pas habile, soit les choses sont plus complexes et les principaux médias du Bloc ne contiennent pas que de la propagande. Maintenant, oui il y a radicalisation de positions anti-russes devenues réflexe. La prolongation des sanctions économiques contre la Russie a été décidée par l'UE sans même de débat, aucun des 28 gouvernements concernés n'ayant jugé utile d'en reparler, la chose allant tellement de soi. Même le contexte de convergence des intérêts pour ce qui est de l'ennemi commun Daech n'a pu rien y changer, et Hollande a donné à Obama toutes les garanties que celui-ci attendait à ce sujet. Et ces sanctions économiques ne sont qu'un exemple, certes le plus permanent, quand des responsables américains désignent à l'occasion la Russie comme "adversaire principal". Et 2014 est effectivement une année charnière. Et il n'est pas certain que nous ayons encore atteint le plus fort de ce mouvement, soutenir l'attaque turque quoi qu'il en soit indéfendable contre le Soukhoi 24 russe est un signe inquiétant d'une possible poursuite de la radicalisation. Je ne crois pas à l'existence d'une grande stratégie de manipulation de l'opinion du Bloc contre la Russie. Pour une telle stratégie, il faudrait une autorité centrale, et des moyens appropriés, qui n'existent très probablement pas. Les manipulateurs existent bien entendu - on les appelle parfois des stratèges en communication, des experts en stratégie d'influence etc. - mais ils ne peuvent qu'essayer d'orienter des tendances préexistantes dans le sens des intérêts de leurs commanditaires, pas créer ces tendances ex nihilo. Ce qui pose la question de l'origine de ces tendances. Difficile d'aller au-delà d'hypothèses très générales et de spéculations. Je propose les miennes : - Une organisation politique, encore plus une organisation politico-militaire comme le Bloc, a besoin d'un ennemi, car l'ennemi est la seule justification possible de son existence, et le seul moyen de maintenir sa cohésion quand le choc des intérêts économiques divergents irait plutôt dans le seul d'une dissociation voire d'un éclatement du bloc. Le diplomate soviétique Arbatov disait aux dirigeants américains à la fin des années 80 "Nous allons vous faire une chose terrible : nous allons vous priver d'ennemi". Et c'est ce qui arriva. Le Bloc a bien du faire avec, et s'est rabattu sur plus petit gibier, et ennemi moins convaincant : l'infamie serbe en Bosnie et au Kosovo, le djihadisme armé en Afghanistan - auquel se serait rajouté l'Irak si certains dirigeants français n'en avaient décidé autrement. De ce point de vue, la Russie sortie de ses désordres des années 90 est bien pratique : assez puissante pour être un épouvantail plus crédible que quelques malfaisants régionaux ou quelques terroristes, pas si puissante qu'elle puisse être dangereuse au degré où l'était l'Union soviétique. Ce qui peut aider à comprendre d'une part que psychologiquement le terrain soit relativement favorable - toute communauté relativement disparate a besoin d'un ennemi, ça n'a aucun besoin d'être conscient - d'autre part qu'il puisse apparaître intéressant de le développer pour des personnes en mesure d'y aider consciemment. Cela a déjà été dit tout à fait explicitement par exemple par Brzezinski il y a presque vingt ans, et d'autres ont moins parlé mais davantage agi. - Le besoin d'un adversaire peut être rapproché du mécanisme bien connu du bouc émissaire. Originellement c'était un animal que l'on chargeait de tous les péchés de la communauté, suite à quoi on l'envoyait mourir dans le désert et la communauté était purifiée. Le bouc émissaire doit être proche de la communauté, s'il était trop différent il ne pourrait pas porter ses péchés. D'un autre côté il doit être suffisamment distinct pour qu'on puisse l'expulser sans risque. Il doit donc nous ressembler, mais pas trop, et la frontière entre lui et nous doit en tout cas être claire. Naturellement, pour que le mécanisme fonctionne bien, il est nécessaire de ne pas comprendre ce que l'on fait. Prenant un exemple particulièrement dramatique, si les chrétiens du Moyen-Age qui s'adonnaient à un pogrom s'étaient dit "nous allons imaginer que les juifs ont commis les pires crimes, ainsi une fois que nous les aurons massacré ou expulsé nous aurons l'impression d'être purifiés de notre propre part mauvaise"... eh bien ça n'aurait pas marché évidemment, les gens auraient eu l'impression - justifiée - d'être des criminels plutôt que l'impression d'être purifiés. Bien sûr, aujourd'hui l'antique bouc émissaire juif ne peut plus être pris pour cible : la Révolution française est passée par là, et le souvenir de la Shoah est encore plus prégnant. Pour des raisons analogues, s'en prendre aux Noirs, ou à qui que ce soit d'autre pour raison de couleur de peau est tout aussi impensable. Les musulmans ? Eh bien... c'est déjà plus envisageable. Mais d'une part ce n'est pas assez puissant, d'autre part ce n'est pas suffisamment distinct de la communauté pour être sans danger : une partie d'entre nous sont des musulmans, et le mécanisme du bouc émissaire n'est pas fait pour déchirer les communautés, il est fait pour les ressouder. Une interprétation de l'origine des plaisanteries sur les blondes, est que lorsqu'il est devenu impossible de faire des plaisanteries hostiles et méchantes contre Noirs ou juifs, il a bien fallu trouver une cible de substitution. La Russie est-elle "la blonde" du Bloc occidental ? Je trouve assez remarquable que Poutine soit vu comme un "homme fort", un "dirigeant autoritaire", bref ce que nous sommes censés ne pas vouloir ne voulons en aucun cas. Que les soldats russes soient censés être très bourrin et prêts à utiliser la violence sans aucun remords ni aucune limite, ce que nous rêverions bien de faire de temps en temps bien sûr nous refusons avec la dernière énergie. Bref, et ici je ne parle pas de la réalité de la Russie mais de l'image que nous aimons souvent en avoir, la Russie est-ce que ce n'est pas en bonne partie une projection de ce que nous aimerions parfois bien faire ou être... mais que nous savons bien devoir éviter ? En somme, la projection de nos péchés, de notre part mauvaise. Naturellement, connaître mieux la Russie et les Russes, ce serait s'apercevoir qu'ils sont souvent différents de cette image, qu'à d'autres moments ils nous renverront même le miroir et nous affirmeront que nous ne sommes pas si clairs nous non plus... mais encore une fois, pour que le mécanisme du bouc émissaire fonctionne, il est justement nécessaire de n'être au courant de rien. Et j'arrête là parce que ce post est déjà du genre fleuve, mais il y aurait beaucoup à dire aussi des usages russes de l'opposition au Bloc occidental... j'ai failli écrire au Démon américain et à ses gitons européens. Bref de toutes les déformations bien commodes de l'image des Etats-Unis et de l'Europe dans la propagande surtout télévisuelle russe. Car s'il est vrai que l'on peut tomber haineux comme l'on tombe amoureux, s'il est vrai que le Bloc a eu le coup de foudre pour "la blonde" de l'Est, celle-ci a appris assez rapidement à le lui rendre. Dès 2013 au plus tard, et avec intensification impressionnante à partir de 2014.
  21. Une "guerre de corsaires" contre Daesh ? Le colonel Goya propose pour la France une méthode pour faire pour de bon la guerre à Daesh, en lui portant les coups les plus sérieux dans son sanctuaire syro-irakien, tout en restant à l'intérieur des moyens réels - limités - de l'armée française actuelle, c'est-à-dire d'une épée d'un acier bien trempé, mais bien courte. Je recommande la lecture de l'article, clair et concis, mais en gros le moyen serait la création de trois à quatre GTIA, renforcés de plusieurs bataillons franco-arabes ou franco-kurdes formés et équipés par Paris, menant des raids blindés ou aéromobiles à partir de bases permanentes en Irak ou de bases temporaires créées en zone désertique au plus près de l'ennemi pour de courtes durées. L'ensemble ayant vocation non de tenir le terrain, mais de faire en permanence "mal" à l'ennemi, et dans la longue durée : Le résultat étant de renverser la situation actuelle en portant à Daesh des coups plus sévères que ceux qu'il nous a portés et en sortant de l'impasse de la stratégie actuelle consistant à renforcer légèrement une participation minoritaire à l'effort américain de soutien au sol des ennemis de l'Etat islamique : Le prix sur plusieurs années est estimé par le colonel Goya à "plusieurs milliards d’euros et surtout plusieurs dizaines voire centaines de soldats français tués ainsi que des milliers de blessés" Que cette stratégie soit choisie, ou une autre, je rejoins en tout cas Goya sur l'idée qu'il faut maintenant soit faire vraiment la guerre à Daesh, soit non, mais en tout cas arrêter de faire semblant.
  22. Opinion intéressante sur Donald Trump de Conrad Black, ancien directeur de journaux, lui-même personnage scandaleux car condamné pour malversation aux dépens des actionnaires. In defence of Donald Trump (je n'ai pas le temps de traduire des extraits, mais la traduction automatique fonctionne assez bien sur ce texte) Le principal intérêt est que Black, qui précise d'une part être un ami de Trump, d'autre part ne pas être partisan de sa candidature, remet quelques pendules à l'heure au sujet de ce que Trump propose vraiment, et remarque avec justesse que les opposants de Trump ont réagi à sa candidature avec des commentaires incomparablement plus extrémistes voire délirants que tout ce que Trump a bien pu proposer.
  23. Il est assez naturel que Poutine dise un peu de bien de Trump : d'une part il est possible qu'il soit le prochain président des Etats-Unis, d'autre part Trump s'est prononcé en faveur de meilleures relations avec la Russie. Cela dit, comme d'une part une présidence Trump n'est qu'un scénario parmi plusieurs, d'autre part la Russie compte à peu près 10% de musulmans, Poutine a pris quelques distances avec certaines parties du discours de Trump.
  24. François Asselineau avait bien publié cette nouvelle en temps et en heure sur le site de l'UPR le 6 juillet 2012. Le site "Miledeux" quant à lui s'est contenté de pomper l'article d'Asselineau avec un temps de retard de, oh, à peine plus de trois ans. Je ne comparerai pas cette réactivité avec celle de Rantanplan, ce serait faire injure à cette brave bête !
  25. Ce que je trouve significatif, c'est surtout que cette affirmation "nous pouvons prendre la Russie en 7 jours" n'apparaît que sur ce site AWD. Il serait assez surprenant qu'une déclaration aussi incendiaire n'ait filtré que par là, il y a quand même pas mal de gens qui parlent le turc. J'ajoute qu'en traduisant "Russie occuper" en turc en ligne, puis en cherchant ces mots avec le nom du ministre turc et en se limitant aux 7 derniers jours, je ne suis tombé sur aucun article en turc qui contienne cette affirmation. A mon avis, les journaux turcs auraient réagi si leur ministre avait sorti une telle énormité. De ce point de vue, constater que le site AWD News, qui a l'apparence d'un site de nouvelles, ne contient aucune auto-présentation (leur lien "About AWD News" ne mène nulle part), que le nom du propriétaire cité dans leur fiche who.is est celui d'un Néerlandais inconnu au bataillon, bref qu'ils ne clarifient absolument pas qui ils sont... n'est que la cerise sur le gâteau. Nous avons affaire à une fausse source, qui se présente comme un journal alors qu'elle n'en a ni les moyens ni les sources indépendantes, qui d'un autre côté doit avoir quelques moyens car leur site est assez riche en contenu - il y a des gens qui y travaillent, donc il y a du financement derrière. Si je devais lancer une hypothèse, vu leur ligne éditoriale, je dirais l'Iran. Mais ça pourrait aussi être quelqu'un d'autre.
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