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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. En effet, la position de l'économie russe n'est pas si délicate que cela. Voir aussi une analyse un peu plus détaillée Le Triomphe et le sang-froid, ou les chances de la guerre économique Comme le veut l'expression consacrée "je ne suis pas en désaccord avec l'auteur" :lol:
  2. L'Ukraine met officiellement fin à son statut de pays non-aligné qu'elle avait adopté en 2010. A mon avis, les chances des négociations de paix entre Kiev et Donetsk viennent de prendre un grand coup sur la tête. :(
  3. George Friedman le directeur de Stratfor "l'agence de renseignements privée" l'affirme au magazine russe Kommersant - Le renversement de Yanoukovitch fut "le coup d'Etat le moins dissimulé de l'Histoire" - L'origine : "Aucun président américain ne peut se permettre de rester les bras croisés quand la Russie devient de plus en plus influente", spécialement au Moyen-Orient - L'objectif des Etats-Unis est de "maintenir l'équilibre des puissances en Europe", sachant que "les Etats-Unis considèrent que l'alliance potentielle la plus dangereuse serait entre Allemagne et Russie", car elle unirait "la technologie et le capital allemand avec les ressources humaines et naturelles russes" Moi j'ai deux commentaires : - Friedman est en train de prendre des risques concernant l'avenir des activités de Stratfor avec le secteur public américain... - Et puis je vais lui réclamer des royalties.. parce qu'enfin il est bien gentil de dire exactement la même chose que moi, mais j'ai des droits d'auteur ! :lol:
  4. Une pièce de plus au puzzle B.R.I.C.S, comme celle que je signalais à l'instant sur le fil "B.R.I.C.S" correspondant. Ça pleut, en ce moment... Naturellement, Téhéran se réjouit. Et Ankara se tâte. On pouvait dire à un Américain du XIXème siècle désireux de faire fortune "Go West, young man". A Vladimir Poutine, il faut dire "Go East, proud Russian" Pas de doute, l'isolement de la Russie va bientôt forcer le président russe à venir à Canossa faire amende honorable et implorer le pardon.
  5. C'est maintenant confirmé officiellement par Wang Yi, le ministre des affaires étrangères de Pékin La Chine est prête à aider économiquement la Russie en cas de besoin Une pièce de plus, et de taille, à la coordination B.R.I.C.S. La Chine est clairement le plus puissant des membres de ce groupement, et elle choisit de déclarer son soutien concret à un autre membre lorsqu'il se trouve en butte à une campagne de guerre économique des Etats-Unis et des pays de leur mouvance. Qui plus est, elle le fait habilement, en prenant toutes les précautions pour éviter toute trace de condescendance : le ministre des affaires étrangères chinois loue la "capacité" et la "sagesse" de la Russie et affirme que le soutien entre Chine et Russie est mutuel. Décidément, la guerre est un accélérateur de l'Histoire.
  6. J'approuve ! Discussion à mon avis intéressante, mais n'ayant clairement pas sa place dans le fil Ukraine. Si un modérateur est du même avis... :) La Russie soutient sans faiblesse le Donbass. Diet Maros - le Père Noël version russe - amène des cadeaux pour tous les enfants. Et aussi pour les soldats, il est permis de le parier.
  7. Eh oui, c'est la longue tradition des échanges franco-américains :) Un brillant soldat américain déserte pour rejoindre la Légion étrangère
  8. L'esprit de Noël, oui. Chacun sait que les batailles de polochon sont traditionnelles pendant la veillée de Noël. Mais je ne savais pas que ça se pratiquait aussi au moment de Hanoukka ! On en apprend tous les jours... :lol: Si quelqu'un avait un doute sur le fait que Jésus est juif, un détail est révélateur, le nombre de fois qu'il commence un discours avec cette expression typiquement juive "En vérité je vous le dis". La Vérité ! Dans le Sentier, on n'a pas oublié cette tradition. :lol: Petit exemple : "La Vérité ! Quiconque commet le péché, est esclave du péché" ...Jean, 8, 34, version "Sentier" spécialement restaurée par... euh, moi...
  9. Les gars, je sens un fort potentiel pour une belle... BATAILLE DE POLOCHONS !!! ... Ouaaaiiiiis ! Tous sur ceux d'en face ! :oops:
  10. Que cela plaise ou non, l'Allemagne a une influence nettement plus grande sur son voisinage notamment oriental, que la France sur le sien. Le constater n'est pas du complotisme. Et je n'ai pas parlé de "pilotage en sous-main" ça c'est une expression à toi :) Comme je le disais, c'est précisément lorsque Allemagne et Etats-Unis s'opposent que la France retrouve une marge de manœuvre en politique étrangère. C'est arrivé un certain nombre de fois ces dernières années, pas de doute. Ce n'est en revanche pas le cas en permanence naturellement, et lorsque Berlin et Washington sont en phase Paris n'a plus guère de marge de manœuvre.
  11. Non il s'agit de 7 Etats ou 110 millions d'habitants en plus de la France. Pour information, il s'agit du fonctionnement d'un super-Etat fédéral. Lequel "Etat" n'est certainement pas démocratique, ne serait-ce que compte tenu de l'absence de séparation des pouvoirs. Si l'on parle d'un Etat démocratique, France ou autre, il s'agit d'une superstructure contraignant la liberté de déterminer une politique étrangère. Evaluer le niveau de la minorité de blocage revient à apprécier la rigueur de la contrainte exercée par la superstructure. Naturellement, la plupart des Etats du monde, ne s'embarrassant pas d'une telle superstructure, ne subissent pas ce genre de contrainte.
  12. "La prochaine guerre mondiale est déjà engagée" ? Non, je ne crois pas, d'une part l'affrontement n'est pas mondial, même s'il pourrait dériver plus tard dans cette direction et que des tendances se dessinent en ce sens. Surtout : il ne s'agit pas d'une guerre au sens classique du terme d'affrontements armés pour conquête de territoires - ce que l'auteur dit d'ailleurs lui-même. Oui, c'est très vrai et c'est très nouveau. Les instruments de guerre financière mis en place par les Etats-Unis contre la Russie n'ont jusqu'ici été utilisés que contre les Cuba, Venezuela, Irak ou Iran, bref contre des puissances faibles ou au plus moyennes. C'est la première fois que Washington tente la même chose contre un pays qui est - excusez du peu - à la fois l'une des dix premières économies mondiales, le premier exportateur au monde d'énergie fossile, l'une des principales puissances militaires et l'une des deux principales puissances nucléaires, en plus d'être peu endetté et d'avoir une balance commerciale structurellement très positive. Bref contre un pays qui a les moyens de riposter sur le même terrain, et qui d'ailleurs a déjà commencé en ciblant le point faible des Etats-Unis, c'est-à-dire leur dépendance envers le rôle de principale monnaie de réserve du dollar. "You're not in Kansas any more" comme le veut l'expression américaine. Tu n'es plus dans ta zone de confort - tu en es même assez éloigné. On peut estimer que les limites sont de nouveau "testées" : où est l'espace propre de la Russie, c'est-à-dire l'endroit où moi Amérique je dois m'abstenir d'imposer mes intérêts faute que la Russie me fasse un œil au beurre noir ? Ce genre de limites a déjà été testé par frictions et par crises, de la crise de Berlin à celle de Cuba que citent l'auteur. Alors, c'était d'ailleurs plutôt l'Union soviétique qui venait chatouiller l'espace que l'Amérique considérait comme propre, tenter d'appliquer la position de Khrouchtchev que Kennedy décrivait comme "Ce qui est à nous est à nous, ce qui est à vous est négociable". En un sens, c'est la même chose qui recommence, ce n'est pas nouveau. En un autre sens ça l'est, car une certaine tendance aux Etats-Unis à la faveur du "moment unipolaire" de l'après-guerre froide a estimé ou du moins s'est comportée comme si les intérêts de l'Amérique pouvaient être imposés partout... bref comme s'il n'y avait plus de limite. D'ailleurs l'UE a eu une tendance parallèle et coordonnée à considérer que tout l'espace est-européen avait vocation sinon à être intégré, du moins à être transformé et mis aux normes de l'Union européenne - c'était l'enjeu de l'accord refusé par Yanoukovitch. Cette tendance s'est pour la première fois heurtée à une limite "dure", c'est-à-dire imposée par une puissance qui a les moyens de le faire, non par une puissance secondaire facile à circonscrire ou à mater. Cependant, l'affrontement militaire reste un tabou. Il est absolument inimaginable que Washington envoie ses troupes combattre dans le Donbass en soutien des troupes de Kiev. Le risque de combats directs entre troupes américaines et russes, surtout aussi près de la frontière avec la Russie, est trop énorme pour être couru. Des troupes d'une grande puissance dans le Donbass, vu de Russie, c'est "été 1942". Non seulement les pertes américaines seraient importantes - même si moindres que les russes - mais surtout le risque de dérapage vers le nucléaire tactique serait très grand. Voir l'exercice Zapad-99 pour mémoire. Personne n'est prêt à courir un tel risque. Tout le monde en a une peur bleue. A raison. Naturellement, une guerre par procuration n'est absolument pas exclue. Oui, exactement. Mon impression - impossible à prouver évidemment - est qu'il s'agit effectivement d'un réflexe, de l'application sans réflexion de recettes toutes faites habituelles. Philippe Grasset parle de "la politique de l'idéologie et de l'instinct" Les chances de succès d'une guerre économique contre la Russie sont minces - même si elle peut entraîner des événements impressionnants tels la chute du rouble, mais de faible portée sur le long terme - celles d'une guerre de déstabilisation avec révolution colorée ou révolution de palais à Moscou sont négligeables. Et pourtant Washington s'y engage, apparemment sans plus y réfléchir. Alors que sa position internationale sera significativement affaiblie par les ripostes de Moscou - renforcement de la Chine, de l'Iran, de la coordination intra-BRICS - bref qu'il y aura un prix élevé à payer. Ce n'est pas une décision mûrement réfléchie. Non en ce qui concerne une tentative de déstabilisation sérieuse de la Chine. Ce ne sont pas quelques manifestations à Hong Kong, dont le statut est particulier et la taille minuscule comparé à l'ensemble de la Chine, qui peuvent en tenir lieu. Même si les Etats-Unis peuvent les exploiter dans leur discours. Non concernant l'alternative "la voie militaire empruntée sans détour" Les armes nucléaires existent. Et contrer la dissuasion chinoise, tout comme celui de la dissuasion russe, est hors de portée d'une première frappe surprise américaine ou de leurs défenses antimissiles.
  13. L'Allemagne a certainement joué son jeu en Ukraine pour pousser au renversement de Yanoukovitch et à le remplacer par son poulain Klitschko. Elle a échoué sur le deuxième point puisque c'est le poulain des Etats-Unis qui est parvenu au pouvoir (Yatseniouk), c'était le fond de la conversation de la sous-secrétaire d'Etat américaine Victoria Nuland interceptée par les services russes avant le renversement du gouvernement ukrainien : "Fuck Europe", c'est-à-dire c'est notre poulain à nous les Américains qui prendra le pouvoir, ce n'est pas aux Allemands de décider. Le rôle de l'Allemagne a été néfaste et elle a joué son jeu. Cela dit, pour être honnête, elle est loin d'être la seule à jouer ses intérêts plutôt que le collectif, cela se voit très souvent pour ne pas dire la plupart du temps, sur la plupart des sujets. Et ce n'est pas surprenant. La question de la politique étrangère unique de l'UE et de la liberté des nations est celle de la minorité de blocage au conseil européen. Quand la décision ne porte pas sur une proposition préalable de la commission, la proposition pour être adoptée doit rassembler 72% des Etats représentant 65% de la population. Donc, lorsque la France veut bloquer une proposition qu'elle estime contraire à ses intérêts, par exemple pour avoir une politique étrangère un peu libre, elle doit rassembler avec elle 7 autres Etats <ou> des Etats totalisant 110 millions d'habitants de façon à parvenir à la minorité de blocage. Lorsqu'une proposition est soutenue à la fois par l'Allemagne avec sa clientèle proche et (en sous-main) par les Etats-Unis avec leurs nombreux obligés (*), il paraît "assez" difficile de réunir cette minorité de blocage. La France n'a alors pas d'autre choix que de s'écraser en votant comme les autres, ou encore de s'opposer en vain soulignant son impuissance, ou enfin d'essayer d'influer à la marge la décision non pas sur le fond mais en chipotant sur des détails puis de s'imaginer qu'elle a fait valoir son influence et défendu ses intérêts. En pratique, le résultat est le même, naturellement : la proposition sera adoptée et la France devra l'appliquer. Nous sommes membres de l'Union européenne, il convient de le rappeler. C'est lorsque Allemagne et Etats-Unis s'opposent que la France retrouve une certaine liberté de politique étrangère. Sinon, le Conseil européen la sur-détermine, et l'opinion de Paris sur ce que devrait être sa politique étrangère, pour dire le vrai... n'est pas si importante. Dans cet exemple, dans le cas théorique où la France aurait souhaité ne pas alourdir les sanctions envers Moscou, elle n'aurait pas été en mesure d'empêcher cet alourdissement, et comme elle s'est engagée par traité à appliquer les décisions du Conseil européen elle aurait tout de même du l'appliquer pour ce qui la concerne. Enfin ce cas est théorique bien sûr... nul n'imagine que François Hollande ne souhaite en réalité arrêter la course aux sanctions pour laisser le temps à la diplomatie de faire son oeuvre, et qu'il se retrouve obligé de faire contre mauvaise fortune bon coeur parce que Berlin et Washington poussent dans l'autre sens... à moins que ? Eh, finalement, qu'est-ce qu'on en sait ? ^_^ (*) Je parle naturellement des décisions vraiment importantes, suffisamment pour que l'Hégémon s'en soucie. Comme le disaient les Romains, de minimis non curat praetor
  14. Je n'ai pas noté de grande surprise dans le discours de Poutine ce matin. La chose la plus notable semble être la prédiction que la crise économique durera "un maximum de deux ans" (François Hollande, sors de ce corps ! :lol: :P ) Accalmie pour la Russie sur le taux de change, aux alentours de 73-75 pour un euro, quand il a brièvement touché les 100 jeudi, et était à 48-50 au début de l'année. A voir si l'accalmie est durable et si les sorties de capitaux sont contenues sans nécessité de recours aux mesures "non-conventionnelles" type contrôles sur les capitaux. Quoi qu'il en soit, c'est dans les semaines ou les mois qui viennent que la situation se clarifiera... les mouvements de court terme peuvent être impressionnants, mais c'est le moyen terme qui compte. Politiquement, je n'ai pas aperçu d'évolution dans le discours du président russe ? Sauf erreur de ma part sur ce point, le choix de Poutine semble être de maintenir sa position et faire le gros dos en attendant que la tempête économique se calme. C'est dans la longue durée que cette affaire sera décidée... sauf percée diplomatique et accord sur l'Ukraine et sur la normalisation des relations UE - Russie.
  15. Où ai-je écrit qu'aucun crime de guerre n'avait jamais été perpétré nulle part ? Ce que j'ai en revanche effectivement écrit se résume à ceci : contrairement à ce que tu écrivais, un crime de guerre n'est ni "de bonne guerre", ni "logique", ni "attendu". Et je n'ai évidemment pas écrit qu'un crime de guerre serait "plus scandaleux" si commis par le gouvernement de Kiev que si commis par quelqu'un d'autre. Concernant l'interprétation de la dépêche que je citais, de deux choses l'une : - soit la nouvelle est fausse et alors évidemment la discussion est inutile, - soit elle est vraie, et dans ce cas il n'y a aucun doute à avoir sur l'implication de certains éléments ukrainiens dans la tentative de Zakaev - au moins, sans parler du cas le pire où c'est le gouvernement lui-même qui serait impliqué On devrait en savoir plus dans les prochains jours. Personnellement je souhaite que la nouvelle soit fausse ! Ce n'est pas ce que j'ai écrit. Et tu le sais très bien :) Cela fait deux fois que tu déformes jusqu'au grotesque l'argument d'un contradicteur, ce qui certes facilite la réponse à un argument devenu absurde. Procédé de rhétorique classique... mais guère efficace, désolé ;)
  16. Je ne m'étendrai pas sur la différence pourtant fondamentale entre une invasion aboutissant à annexer un territoire sans consultation de sa population - type Alsace-Moselle 1871 - et un commando militaire forçant un parlement local à organiser une consultation de séparation d'un Etat pour en rejoindre un autre, proposition ensuite adoptée par la population à une grande majorité comme toute personne connaissant un tant soit peu la situation sur place pouvait aisément le deviner - type Crimée 2014. Je serais d'accord avec ton raisonnement si les Ukrainiens envoyaient en Crimée des guerrilleros pour monter des coups de main sur les arrières de l'armée russe. C'est-à-dire : ça n'est pas malin vu la situation d'ensemble, mais c'est attendu à partir du moment où un Etat estime qu'une de ses provinces est sous occupation étrangère. Mais ce n'est pas ce dont il est question ! Il ne s'agit pas d'opérations militaires de guerrilla, sinon quel besoin les Ukrainiens auraient-ils eu de faire appel à ce Monsieur Zakaev ? Pourquoi seraient-ils incapables de monter des coups de main eux-mêmes ? La spécialité de Zakaev c'est bien les opérations terroristes de grande ampleur, c'est-à-dire tout sauf des opérations militaires légitimes. Ça n'est pas du tout attendu, même en temps de guerre. Tu oublies la participation des Iraniens, celle de Abe et Xi interrompant un moment leur lune de miel aux Senkaku, sans oublier Iznogoud Al Baghdadi qui a joué les intermédiaires main dans la main avec Netanyahu. :lol: Plus la fée Clochette et les Bisounours ;)
  17. Hassan Zakaev, wahhabite tchétchène et l'un des organisateurs de l'attaque terroriste contre le théâtre Doubrovka à Moscou en 2002, a été arrêté aujourd'hui alors qu'il tentait d'entrer en Crimée depuis l'Ukraine avec de faux papiers. Coopération entre certains des pires des djihadistes tchétchènes et au minimum des éléments des forces ukrainiennes anti-russes, au pire le gouvernement de Kiev. La tentative d'infiltration de Zakaev en Crimée n'était certainement pas prévue pour lui permettre de faire du tourisme... Même dans l'hypothèse minimale - que des Ukrainiens extrémistes plutôt que le pouvoir de Kiev soit à l'origine de cette coopération - voilà qui ne risque pas de contribuer à calmer Moscou...
  18. Sinon, j'ai trouvé cet entretien assez intéressant, notamment par sa conclusion qui exprime bien l'objectif politique et le "scénario rêvé" recherché par les partisans de la guerre économique contre la Russie Je ne crois pas à ce scénario, comme déjà dit. Je verrais plutôt l'option "la Russie (qui décide) d'assumer son rôle protecteur pour ses entreprises", en pratique utiliser une partie de ses réserves et excédents futurs pour refinancer les dettes extérieures en dollar et euro de ses entreprises et banques. Avec pour résultat un découplage progressif des relations d'investissement réciproque entre Russie et Europe, ainsi qu'une augmentation de l'influence de l'Etat dans l'économie, en tant qu'investisseur premier dans l'économie. Tout ceci étalé sur deux ou trois ans. Enfin bien sûr ça suppose une stabilité relative de la situation pendant cette période... l'avenir le dira.
  19. Hmmm donc tu suggères que je serais trop subjectif voire irrationnel sur le sujet de la Russie, au point où j'aurais intérêt à profiter de cette particularité pour mettre du beurre dans les épinards ? :lol: Juste une question : penses-tu être objectif toi-même ? :) Ce n'est pas si facile d'être objectif... avec les meilleurs efforts - que je fais pour ce qui me concerne - on ne peut que s'y essayer. Personnellement je me connais un point de subjectivité forte, qui est que j'ai en horreur les irresponsables qui jouent avec le destin et la paix civile de pays fragiles pour leurs petits calculs, leurs hypocrisies et leurs illusions. Ce qui est précisément ce qu'ont fait les Occidentaux poussant au renversement du gouvernement démocratiquement élu d'Ukraine, jusqu'à s'allier non seulement avec des éléments de la classe compradore locale mais encore avec des milices fascisantes leur bras armé pour prendre le contrôle de Kiev. A part ça, je me soigne ;) ... mais cette subjectivité-là d'abhorrer les irresponsables et les pousse-au-crime, désolé je la garde ! Pour trouver une solution mutuellement acceptable par tous, par les Etats-Unis comme par la Russie, par les maïdanistes de Kiev comme par les insurgés du Donbass, il faut de la bonne volonté de tous les côtés. Je ne sais pas si Poutine est sur cette longueur d'onde - je suis loin d'en être sûr au point où en sont rendus les choses - mais ce qui me paraît clair est que ni les Etats-Unis ni les maïdanistes ne le sont. :( On ne peut qu'espérer que cette situation change prochainement ...
  20. Un graphique intéressant qui montre que l'instabilité perçue du rouble est beaucoup plus apparente que réelle. En réalité, le rouble est resté stable pendant toute l'année 2014, et il reste dans une fenêtre de variation réduite ces derniers jours... ... si on l'exprime en barils de pétrole plutôt qu'en dollars ou euros. Un rouble, c'est environ 1 / 4000ème de baril Brent.
  21. Et tu le lis ?!?! Malheureux ! Ne sais-tu pas qu'à écouter le Malin, on tombe dans ses filets ? :lol: Pour le salut de ton âme, va réciter deux Paters et trois Ave lire deux éditoriaux du Monde et trois du Washington Post
  22. La différence est que l'Irak était une petite puissance. Pas besoin de beaucoup de raisons pour lui taper dessus... vu que c'est si facile, et sans risque. La Russie est différente sur ce point. Quand on tombe amoureux, est-on en mesure de l'expliquer rationnellement ? Les Etats-Unis, et à un moindre degré l'Europe de l'ouest, sont tombés ennemis de la Russie.
  23. Il faut voir de quel seuil de rentabilité on parle. Prenant en compte le seul coût d'extraction... l'ensemble des coûts d'exploration mise en production extraction... ou l'ensemble de ces coûts plus les coûts financiers ? De ce que je comprends, la plus grande partie du secteur de l'huile de schiste n'était pas rentable au sens financier du terme même avec le pétrole à 100 $. Le boum des investissements était en partie spéculatif, c'est-à-dire dans l'attente d'une rentabilité espérée pour l'avenir - extension des exploitations et effet d'échelle, diminution des coûts par progrès technique, attentes d'augmentation du prix du pétrole... - mais pas encore présente. Si telle est la situation, ce secteur est probablement beaucoup plus vulnérable que ne le laisseraient supposer les seuils cités par Sapir à 65 dollars l'huile de schiste et 70 dollars les sables bitumeux du Canada. Les seuils à 40 ou 50 dollars pour "certains" puits, ce n'est pas contradictoire, ce sont juste les extrêmes du bon marché schisteux, et la moyenne est plus importante... Mgnff... je ne suis pas trop convaincu par les théories "tout ça arrive parce que Untel agit contre Unautretel" Qu'est-ce que la Saoudie ou l'OPEP aurait fait pour provoquer la chute du pétrole ? Riyad n'a pas décidé de réduire sa production pour limiter la baisse c'est vrai... mais la question ne s'est posée qu'une fois que le mouvement de baisse était déjà bien enclenché voire allé bien loin ! Objections similaires contre les autres scénarios, du type le Grand Ordonnateur Et Contrôleur De Toutes Choses américain (gnark gnark gnark) complote contre la Sainte Russie. On peut discuter des intérêts des uns et des autres à ce que telle chose arrive. Mais cela ne prouve pas que celui à qui profite le crime l'a commis car il n'y a pas nécessairement de crime : bien des choses arrivent sans que qui que ce soit l'ait prévu encore moins contrôlé. Et entre la demande, résultant des tendances de l'économie mondiale, elles-mêmes influencées d'ailleurs par le prix du pétrole jusqu'ici (pétrole cher égale récession, ça se vérifie depuis 50 ans au moins), ainsi que les errements de systèmes financiers titubants (ZIRP, QE et autres) et l'offre somme des offres de multiples acteurs, limités par les contraintes physiques, les flux d'investissement (massifs depuis quelques années pour tenter de maintenir les volumes de pétrole classique), les espoirs publicités et incertitudes autour des schistes, sans oublier les accidents géopolitiques et autres de plus en plus nombreux ces derniers temps (Libye désorganisée et moins 1 million de barils journaliers sur la production mondiale, Etat islamique menaçant le futur développement du pétrole irakien, Fukushima et plus 1 million de barils à la demande japonaise, sanctions contre l'Iran) ... ... Qui aurait la capacité de contrôler le bouzin ? Ce système est beaucoup trop complexe, les acteurs trop distribués, les boucles de retour trop nombreuses, les facteurs extérieurs trop puissants et nébuleux ! Ma conviction est que personne n'est en mesure d'exercer dessus une influence forte et maîtrisée, sans parler de le contrôler vraiment. C'est-à-dire que bien sûr les principaux acteurs ont le moyen de pousser un bouton, tirer un levier là, donner un coup de latte ou secouer un bon coup "pour voir ce qui se passe". Et quelque chose arrivera, probablement. Mais pas nécessairement ce que l'acteur voulait... Le plus puissant acteur, la plus forte puissante du monde, je suis d'accord avec Ian Bremmer le président de l'Eurasia Group pour l'identifier... Certains croient que les dirigeants des principales puissances sont aux commandes. Pour d'autres, c'est la classe sociale des super-riches. Pour d'autres encore, des groupes discrets voire occultes tels la Trilatérale ou Bilderberg. La réalité est à la fois plus simple et plus effrayante encore.
  24. Le commentaire de Ambrose Evants-Pritchard sur ces événements est assez instructif. 1. Nous voyons des banquiers et autres spéculateurs qui auraient visiblement bien aimé que la Russie continue à brûler ses réserves monétaires en essayant de soutenir sa monnaie, et sont critiques de la décision de plutôt remonter le taux d'intérêt : “This is being driven by pure fear. We have crossed a line and the crisis is now self-feeding,” Chris Weafer, from Macro Advisory in Moscow, said before the rate rise. “The central bank must intervene immediately with a great deal of money to overwhelm the sense of panic.” ... ou encore : “This is extreme central banking, and the question is, what are they trying to achieve?” said Tim Ash, from Standard Bank. Moves like this create systemic risks, the risk of panic among the general population, and surely risks major deposit flight. It makes you think whether they forgot to read the manual which came with the bazooka. But this is a really high-risk strategy from the central bank." Pas surprenant : il y a des profits énormes à réaliser dans ce genre de situation, du point de vue de spéculateurs. Leurs intérêts sont alignés avec ceux du gouvernement américain qui du point de vue géopolitique doit souhaiter que la Russie perde autant que possible de ses réserves afin de l'affaiblir. La remontée des taux d'intérêt permet de lutter contre la chute de la monnaie sans perdre les réserves. Il faut noter aussi qu'un taux d'intérêt élevé récompense petit à petit ceux qui laissent longtemps leurs fonds en roubles, tandis que dépenser les réserves récompenserait rapidement ceux qui se séparent de fonds en roubles... 2. Le problème principal, le refinancement des dettes extérieures en dollar d'entreprises et de banques russes est évoqué ainsi : The crumbling rouble has effectively doubled the real burden of nearly $700bn in external debt, mostly owed by banks and companies, and mostly in dollars. They cannot roll over the loans because the global capital markets are shut for Russian companies. These firms must repay $125bn by the end of next year. Several have already requested help from the state to meet their dollar obligations. Mr Weafer said others have built up a stash of dollars in reserves and should be able to weather the crisis. Une partie de ces 125 milliards de dollars sera probablement prise en charge par la Banque centrale russe, achetant des obligations des banques et entreprises les plus vulnérables. Ce qui diminuera les 416 milliards de dollars auxquelles sont rendues les réserves en devise étrangère après les 80 milliards brûlés en vain pour défendre la monnaie et aboutissant en fait dans les poches de spéculateurs. Je ne vois pas de raison de penser que la Russie ne puisse tenir ce régime : certes le niveau des réserves diminuera à court terme, mais elles seront renflouées à court / moyen terme lors de la remontée du prix du pétrole - et sans oublier que le prix du gaz, étant fixé dans des contrats pluriannuels, ne diminue pas lui. Remontée qui ne peut pas tarder des années... il est d'ailleurs à remarquer que le prix moyen du pétrole en 2014 restera au-dessus de 100 $ car la baisse est arrivée surtout en fin d'année. Le prix moyen du pétrole en 2015 lui... n'est pas prévisible :) A noter également qu'une partie de la dette extérieure des entreprises et banques russes est due à des institutions étrangères... dans les mains de riches Russes. Montages fiscaux et autres... D'où l'appel de Poutine à un rapatriement des fonds à l'étranger et la mise en place d'une amnistie totale à cet effet. Si cet appel réussit même en partie, surtout aux prix bradés auxquels se retrouvera l'économie russe du point de vue d'un détenteur de dollars et d'euros... la dette extérieure des entreprises russes diminuera mécaniquement, diminuant la charge de cette dette.
  25. Oui, panique et compagnie. La question et la vulnérabilité principale de l'économie russe est celle de la dette extérieure libellée en dollar et en euro des entreprises russes. Plus précisément du refinancement progressif de la partie qui arrive à échéance. Ce refinancement étant bloqué par les sanctions américaines qui reviennent à interdire à toutes les banques dans le monde entier d'y participer, sous peine de voir attaquées leurs activités aux Etats-Unis. Je me demande si la Russie ne devra pas mobiliser ses réserves pour pallier aux banques internationales refusant de refinancer les dettes en dollar et euro. Ce qui reviendrait à utiliser ces réserves pour financer l'économie du pays. Possible y compris à long terme étant donné que la Russie continuera à moyen / long terme à avoir une balance des paiements excédentaires du fait de ses exportations de pétrole et gaz et de la remontée du prix du pétrole à court / moyen terme. Une condition : que tous les capitaux ne sortent pas du pays, d'où la nécessité soit d'établir des contrôles de capitaux ce que refusait Poutine dans son discours la semaine dernière - c'est que le président russe est un libéral, il ne faut pas l'oublier - soit de stabiliser la monnaie... d'où la remontée brutale des taux d'intérêt, évidemment. La Federal Bank avait appliqué une stratégie similaire en 1980/81 sous la direction de Paul Volcker - les taux grimpant jusqu'à 20% ! - aboutissant effectivement à maîtriser les attentes d'inflation, l'inflation elle-même et à faire remonter - grandement - la valeur du dollar. Au prix d'une récession assez prononcée en 1982, qui n'empêcha pas le Great Communicator, alias président Reagan, de célébrer dès ce moment le grand "retour de l'Amérique" (qui n'était jamais partie :lol: !) dans un contexte d'exacerbation de la fierté nationale et du danger posé par un ennemi extérieur diabolisé (l'Union soviétique). Toute ressemblance avec la stratégique de communication dans les mois à venir d'un certain ancien agent du KGB nommé Vladimir... ne me surprendrait pas outre mesure ;) L'Union soviétique moderne ayant pour capitale... euh Washington, oui :P La Russie peut adopter cette stratégie puisque à la différence des pays occidentaux notamment - surtout - les Etats-Unis sa dette publique est très faible - 15% du PIB, à comparer à 80% en Allemagne, 90 à 100% en France et au Royaume-Unie, 130% aux Etats-Unis, 140% en Italie... - donc le refinancement fortement renchéri de cette dette du fait de l'augmentation brutale des taux d'intérêt ne menace pas la solvabilité de l'Etat. Le gouvernement russe semble d'ailleurs envisager une baisse des dépenses publiques de façon à limiter le passage dans le rouge des finances publiques... pendant qu'en Occident les finances publiques sont entre le rouge et l'écarlate suivant les pays, et depuis de nombreuses années. A côté de Vladimir Poutine, Angela Merkel apparaît comme une dépensière irresponsable...
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