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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Amusant c'est certain... mais enfin la vérité est que ces braves garçons se montent un peu le bourrichon au sujet de l'OTAN. Malgré les postures martiales et autres attitudes "fermes" et "courageuses" des dirigeants occidentaux soutenant le gouvernement de Kiev, il est très peu probable que ces partisans de Bandera, d'Adolf et de l'Europe reçoivent des renforts militaires OTAN :) On les soutient à l'ONU, ce n'est déjà pas si mal !
  2. Au sujet de certains groupes paramilitaires parrainés par le ministère de l'intérieur de Kiev, notamment le bataillon Azov qui s'est illustré dans la région de Marioupol Rien de nouveau bien sûr, tout cela est déjà connu, mais enfin une photo a l'avantage d'être parfois plus claire qu'un long discours.
  3. "Deutschland, wie viele (Panzer) Divisionen ?" - l'Allemagne, combien de divisions (blindées) ? Sérieusement, c'est la réaction évidente lorsque la chancelière de l'Allemagne réunifiée manie un langage martial pour interdire à la Russie d'avoir des relations avec les pays d'Europe de l'Est indépendamment du contrôle de Berlin. L'article du Point est basé sur des sources allemandes (Der Spiegel) et semble - malheureusement - exact. Quelques-unes des "perles" de Madame Angela : Je doute que la Bundeswehr impressionne beaucoup le président russe. Jusqu'ici Merkel pouvait être considérée comme l'élément le plus raisonnable parmi les dirigeants occidentaux. Ce revirement vers le bellicisme - désolé, il n'y a pas d'autre mot - est inquiétant. Il semble y avoir une contagion parmi les dirigeants et hommes d'influence occidentaux en direction de l'affrontement. Et l'effet-miroir joue à plein, un raidissement du côté russe justifiant a posteriori une escalade verbale à tonalité hystérique du côté occidental. Faut-il penser que le risque d'une vraie guerre en Europe n'est plus négligeable comme il l'était encore il y a trois mois ? Si la raison a quoi que ce soit à y faire, le risque est négligeable et le restera. Mais n'est-on pas en train de donner congé à Dame Raison ?
  4. Oui, tout cela est vrai, et tout cela est juste et judicieux. Mais date de 2010. C'est là le problème : la citation que je rapportais date d'il y a quelques jours. Et c'est maintenant que Poutine se met à justifier la cruauté du régime de Staline, non en soi, mais comme ayant évité de plus grands maux : "La cruauté des dirigeants a sans doute joué aussi un certain rôle [dans la victoire]. Nous pourrions bien sûr en disputer et émettre des avis politiques. Il est simplement difficile de dire si nous aurions pu gagner la guerre si les chefs n'avaient pas été aussi cruels, s'ils étaient comme ceux du temps de Nicolas II. C'est très difficile à dire. Et quelles auraient été les conséquences, si nous avions perdu ?" (ma traduction) Autrement dit, Poutine entre 2009 ou 2010 et maintenant a clairement changé d'interprétation au sujet de plusieurs faits historiques. Et ces changements vont dans le sens d'une part du rejet de toute critique envers la patrie, surtout une critique perçue à tort ou à raison comme venant de l'Occident ou instrumentalisée par lui. D'autre part, c'est le plus ennuyeux, d'une justification a priori de toute mesure y compris tyrannique si c'est dans le cadre d'une guerre où la survie du pays est en jeu et pour éviter de pires maux. Le problème évidemment c'est que cette attitude peut avoir vocation à s'appliquer aujourd'hui et à l'avenir. Et la justification est fausse car s'il est vrai qu'il faudrait préférer le règne d'un tyran (Staline) à l'extermination physique par un ennemi (Hitler), ce n'est pas ainsi que les choses se sont passées : - Les destructions énormes perpétrées par Staline n'ont pas gêné Hitler, mais l'ont aidé, comme je l'expliquais plus haut - La "cruauté" d'un régime n'aide pas son armée à se battre c'est tout simplement complètement faux. A preuve, l'armée française qui pendant la première guerre mondiale a soutenu des taux de perte ahurissants et a cependant "tenu", certes avec des lois dures contre les déserteurs mais qui n'ont abouti au final qu'à quelques centaines d'exécutions tout au plus (pour peut-être huit millions d'hommes ayant combattu) et ceci naturellement sans détruire la démocratie. Les millions - littéralement - de soldats soviétiques envoyés au goulag n'ont pas aidé la résistance de l'armée soviétique. C'étaient des morts inutiles, non un mal nécessaire comme le prétend Poutine ! Et la tyrannie de Staline n'avait aucun avantage pour ce genre de guerre vitale ("guerre sacrée" comme on dit en russe) par rapport à une démocratie pratiquant l'union sacrée comme celle de la France en 1914. Mon impression générale est que Poutine a changé depuis son retour à la présidence en 2012. Et ce n'est pas la politique anti-russe actuelle de l'Occident, assez évidente en ce qui concerne la crise ukrainienne, qui va le modérer. Bien au contraire, un effet de miroirs avec radicalisation des oppositions entre directions occidentales et russe est à craindre, s'il n'est pas déjà largement à l'oeuvre. L'effet miroir, avec une doctrine officielle en gestation à Moscou comme quoi un pouvoir "fort" étant nécessaire en temps de crise, il faut lui passer d'éventuels excès voire "cruautés" (le mot de Poutine), pourrait potentiellement aller loin. Une raison de plus d'essayer d'arrêter au plus vite la dérive vers la radicalisation. Ce ne sont naturellement pas les bruits et cris divers de sanctions venus de l'Ouest qui y aideront.
  5. C'est très "guerre froide" tout cela. Le fait que chacun envoie des espions chez les uns et les autres n'a rien de remarquable, ça se pratique couramment depuis fort longtemps. Mais suivant la qualité de la relation entre les pays, les cas d'espions vraiment détectés seront traités discrètement et sans faire de vague, ou au contraire démonstrativement et avec fracas. Voire même, des diplomates seront expulsés sans qu'ils aient été détectés comme espions, juste comme ça pour montrer l'humeur. Deux cas coup sur coup d' "espions" détectés précisément en ce moment par deux pays OTAN, auxquels la Russie répond bien vite en détectant encore davantage d' "espions"... le concert diplomatique se transforme en véritable cour de recréation pour maternelle. Tous des sales gosses, j'vous dis ! Où est la maîtresse ? Angela, viens vite ! :lol: .... Oh zut ! Elle en est aussi, elle jette des boules puantes comme les autres :(
  6. Illogisme foncier et évident à traiter une région en pays séparé tout en lui faisant la guerre pour éviter qu'elle ne devienne un pays séparé. Mais encore incantation sur incantation en effet.... c'en est impressionnant. Car enfin Poroshenko n'est certainement pas stupide et il sait bien que la situation économique va continuer à se dégrader gravement et pendant pas mal de temps. C'est dangereux pour son pouvoir de promettre monts et merveilles, sachant qu'il ne pourra pas tenir ses promesses. Faut-il l'interpréter comme une fuite en avant ? C'est-à-dire : la situation est si grave qu'on pare au plus pressé, sans se soucier moindrement ne serait-ce que du moyen terme ? [idée noire] L'hélicoptère de Poroshenko chauffe-t-il déjà sur le toit du palais présidentiel... prêt à décoller à tout instant vers des cieux plus cléments ? <_< [/idée noire]
  7. Voilà une question intéressante, et absolument pas limitée au monde musulman, encore moins à sa fraction fanatique. Tous les hommes sont au fond les mêmes, nous sommes tous construits sur le même modèle, "chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition" comme disait Montaigne. Donc une universalisation des comportements, au moins tendancielle, en théorie, pourquoi pas ? Une telle uniformisation est certainement possible, c'est dû à la nature même de l'homme. Non seulement c'est possible, mais encore cela a toujours été possible, puisque la nature de l'homme a fondamentalement toujours été la même depuis cent mille ans au moins que notre espèce existe : très peu de variations génétiques depuis et sur rien de fondamental. Ce qui peut commencer à créer un petit doute tout de même... des millénaires que l'universalisation est possible, et elle n'est toujours pas advenue ? <_< On pourra dire : les moyens de communication n'étaient pas les mêmes. Pardon : le commerce à longue distance existe depuis les temps préhistoriques, l'archéologie l'a prouvé. Et si les contacts n'étaient pas aussi rapides, ils se faisaient tout de même : les inventions, les idées, les religions, les langues, se transportaient d'un continent à l'autre déjà il y a des millénaires. Et ces échanges n'ont pourtant pas entraîné d'universalisation. Si une véritable universalisation survenait, ce serait un phénomène nouveau. Et certes tout un courant d'idée considère qu'un tel phénomène arrivera sûrement. Ce courant n'est pas nouveau, puisqu'il s'agit du messianisme juif, pardon chrétien, pardon démocratique, je veux dire matérialiste marxiste, je veux dire matérialiste libéral ...ouf j'y suis enfin arrivé ! Et le fait que les attentes successives de ces divers messianismes aient été comblées de la manière que nous savons laisse bien augurer que celles du dernier messianisme en date le seront tout autant ;) Il existe bien sûr à notre époque des phénomènes tout à fait impressionnants d'influence culturelle à grande échelle, souvent appuyée sur des technologies nouvelles - de l'Internet à la pilule, souvent associée à un certain nombre de langues "impériales" au premier rang desquelles l'anglais. Une période brillante technologiquement et culturellement, appuyée - ou appuyant c'est selon - un empire actuellement centré sur les Etats-Unis après l'avoir été au XIXème siècle sur l'Angleterre. Oui, mais de l'empire grec après Alexandre à l'empire arabe après Mahomet, de l'empire romain après la destruction de Carthage à l'empire mongol après Gengis Khan, j'en passe et des meilleures... des phénomènes de ce genre ont déjà eu lieu, certes jamais de la même manière exactement, certes pas nécessairement avec la même productivité culturelle ni étendue géographique, mais enfin les hommes qui se retrouvent réunis sur une aire géographique plus grande qu'ils n'auraient pu l'imaginer, les idées qui circulent tout à coup bien mieux qu'avant... le monde a déjà vu cela, et le résultat n'a pas été une quelconque universalisation des comportements. Il y a probablement plusieurs raisons à cela. La plus profonde à mon sens, c'est que les phénomènes unificateurs sont toujours ambigus. D'une part on s'unit très souvent contre quelqu'un d'autre - même si on n'en est pas toujours conscient, d'autre part une influence culturelle forte sera reçue différemment par des populations différentes par leur passé, leur situation et leurs valeurs profondes et provoquera toute une palette de réactions... allant immanquablement dans certains cas jusqu'au rejet. Les courants wahhabite, salafiste, takfiri et autres par exemple sont clairement des réactions à l'influence culturelle extérieure - que nous nommons modernité - ce sont en cela des mouvements modernes au sens où ils sont moins traditionnels par rapport à la civilisation musulmane que réactionnels par rapport à la situation présente et au monde actuel. Je ne crois pas beaucoup à la capacité de ces courants à définir une alternative véritablement fonctionnelle dans la longue durée - quoique on peut toujours être surpris - mais le fait est que dans d'autres cas, d'autres réactions de rejet ou disons d'adaptation par la différence et la confrontation seront plus efficaces. Les exemples ne sont pas difficiles à trouver, de la réaction juive à l'empire séleucide lorsqu'il voulut imposer les dieux grecs aux Hébreux - révolte des Macchabées qui fut couronnée de succès, jusqu'à la réaction intellectuelle allemande au défi posé par la Révolution française et la défaite prussienne de 1806, réaction qui aboutit à la création d'une Allemagne unie... voire un peu plus. Et ce ne sont là que deux exemples rapides, il ne serait pas difficile d'en trouver d'autres, en histoire des idées, ou en histoire religieuse. A mon sens nous arrivons plutôt à la fin d'un cycle avec l'ascension de puissances possédant un fond culturel nettement différent du fond anglo-saxon qui pour le meilleur et pour le pire tient le haut du pavé depuis un bon siècle et demi voire deux siècles. Laquelle ascension risque de se combiner avec une tendance à la stagnation technologique dans le présent siècle, voire au pire possiblement à de fortes régressions. Le tout aboutissant probablement à une clôture de la période technologiquement et culturellement particulièrement brillante qui a commencé au XIXème siècle. Période qui dans ce scénario n'aurait pas été la première, et ne serait pas la dernière... mais enfin ce genre de phénomène ne se voit pas tous les quatre matins, et aucune personne aujourd'hui vivante ne verrait la suivante. Enfin ça c'est juste ce qui me semble le plus probable. Quoi qu'il en soit, et même si la période de créativité et de communication particulièrement large et aisée que nous connaissons devait se poursuivre encore longtemps, je ne crois pas à une quelconque uniformisation ni universalisation des comportements. Aucune fin de l'histoire à la Hegel ou à la Fukuyama en vue. Ce n'est pas que je ne croie à aucune universalisation ni fin de l'histoire. Je suis moi aussi un bon petit Occidental. :lol: Mais je laisse en ce qui me concerne cette croyance sur le terrain exclusivement et explicitement religieux. Or, il a été explicitement et clairement dit de ne pas se soucier du moment (Matthieu 24, 23-27 notamment), de ne pas chercher à connaître, prévoir ou autre ce moment. A mon sens, que l'on soit croyant ou que l'on rejette toute religion explicite, il est recommandable de se méfier en tout cas des religions profanes, ces doctrines qui cachent qu'elles sont religieuses, qui n'avancent pas "franco" à découvert mais dissimulent leur véritable nature. Et je pense que Hegel et Fukuyama quels que soient par ailleurs leurs mérites sont tombés dans ce piège.
  8. Oui, c'est vrai. Le discours officiel ukrainien affirmant ouvertement "Oui, nous menons des opérations sur l'arrière de l'ennemi" est nettement plus inquiétant.
  9. Selon le même conseilleur du ministre de l'Intérieur ukrainien Zorian Chkiriak, Kiev mène une "guerre de partisans" sur les arrières des forces de Donetsk. Enfin, les armes lourdes ce n'est pas pour une guerre de partisans. C'est pour autre chose. Ça pue de plus en plus, impossible de le nier.
  10. Ce n'est pas la question d'être méchant ou gentil. :) Il faut quand même noter quelques perles assez ahurissantes dans son discours au club des historiens il y a une semaine. 1) Mixée dans des critiques envers les accords de Munich - qui ne posent pas de question - se trouve une justification pleine et entière de l'accord germano-soviétique de 1939... Le fait que la Pologne mit à profit les accords de Munich pour occuper la région de Teschen originellement tchécoslovaque est critiqué, mais l'alliance Hitler - Staline de 1939, le défilé de la victoire commun à Brest-Litovsk après la glorieuse victoire sur la Pologne remportée par les deux armées allemande et soviétique combinées... cela ne saurait être critiqué ! En effet, "c'étaient les méthodes de l'époque". Et puis "si l'Union soviétique ne voulait pas combattre, où est le mal ?". Ceci quelques phrases après une critique sévère des accords de Munich et de l'attitude de la Grande-Bretagne et de la France ! Ce qui est intéressant est qu'en 2009 une polémique avait éclaté au sujet de cette période, des historiens russes prétendant que certes le pacte avait été nécessaire, que bien sûr il n'y avait rien eu de mal... Le premier ministre, un certain V. V. Poutine, avait alors condamné clairement le pacte germano-soviétique, tout en soulignant - à raison - les responsabilités partagées par les autres puissances. En somme, Poutine était raisonnable il y a cinq ans en ce qui concerne l'histoire, et nettement moins aujourd'hui. Toute critique de la patrie, toute introspection historique même équilibrée cherchant les erreurs de tous et non de la seule Russie... semble devenue intolérable par essence. 2) Moins aberrante, mais tout aussi fausse, l'idée suivant laquelle la cruauté du pouvoir soviétique a joué un rôle dans la victoire de l'URSS. "Il est difficile de dire si nous aurions pu gagner la guerre si les chefs n'avaient pas été si cruels". Quand la réalité est bien sûr que la cruauté terrible de Staline a bien aidé l'entreprise d'Hitler ! Extermination de la majorité du haut-commandement de l'armée lors des purges de 1936, total refus de croire les signes de l'offensive allemande qui se préparait si bien que Staline le paranoïaque le spécialiste des complots... tomba de l'armoire le 22 juin 1941, persécutions effroyables contre les peuples soviétiques si bien que beaucoup accueillirent les Allemands avec espoir avant de se rendre compte que Hitler réussissait à être encore pire que Staline tandis que des centaines de milliers de Soviétiques combattirent jusqu'au bout au côté des Allemands....
  11. "La politique, c'est l'art du possible". Le fait est que la Russie, au plus tard à la fin août, a mis son veto à la reconquête militaire du Donbass par Kiev, lequel n'a ni les moyens militaires de lever ce veto, ni les alliés disposés à faire la guerre à sa place. Et Moscou ne donne aucun signe de vouloir renoncer à son veto : que les récents renforts soient destinés à préparer une nouvelle offensive séparatiste - version publiée par Kiev - ou à dissuader une nouvelle offensive loyaliste, de toutes façons ils sont une confirmation d'un soutien russe dans la durée. Moscou n'est pas prêt à échanger l'écrasement de Donetsk contre la levée des sanctions antirusses occidentales. Il n'y a rien à gagner pour Kiev à repartir à l'offensive. Cela ne garantit pas qu'il n'y repartira pas, seulement que dans ce cas c'est une "politique du pire" qui serait recherchée : par exemple pour focaliser les mécontentements internes contre un ennemi extérieur en espérant les détourner du gouvernement. La possibilité existe, mais dans ce cas la décision ne serait pas basée sur un calcul économique. Abandonner officiellement le Donbass serait sans doute politiquement irréaliste. Mais Kiev ne serait pas obligé d’acquiescer officiellement. Après tout, Chypre n'a sauf erreur de ma part pas abandonné sa partie Nord, ni la Serbie le Kosovo, ni la Géorgie l'Abkhazie, ni la Chine Taïwan... ces pays se sont contentés de constater qu'ils étaient dans l'impossibilité physique de recouvrer ce qu'ils estiment être leur intégrité territoriale. Un conflit gelé ce n'est pas une très bonne situation, mais il y a largement pire.
  12. Il est un peu provocateur de suggérer que le gouvernement de Kiev pourrait voir quelques avantages à une véritable reprise des combats dans le Donbass, je le reconnais. C'est une possibilité réelle je pense, mais il est possible aussi que Kiev ait une peur bleue de nouvelles opérations militaires se soldant par un nouveau fiasco et de groupes armés se retournant contre lui en le prenant comme bouc émissaire de la défaite. Difficile de savoir. Ce qui semble certain c'est que dans le cas où la guerre ne reprendrait pas, Kiev risque d'avoir toutes les peines du monde à garder tranquilles les groupes militaires - sans parler de les désarmer comme ils devraient l'être... - puisque ce qu'il a à offrir dans l'immédiat voire le moyen terme à la population du pays n'est rien d'autre que des larmes et davantage de pauvreté.
  13. Moins sous les feux des projecteurs que l'aéroport de Donetsk ou les mouvements de troupes de part et d'autre dans le Donbass ... mais probablement plus important pour l'avenir de l'Ukraine Des réformes ou un putsch, prévient l'armée (issu du Journal de Montréal) Je ne sais pas ce qui va se passer en Ukraine. Mais le fait même que ce genre de discours puisse être ouvertement tenu, et de manière répandue, montre que la stabilité du pays est fragile. Sans compter que le contrôle que le gouvernement exerce sur au moins une partie de ces groupes militaires semble pour le moins ténu. L'article ne fait que confirmer des indications déjà apparues ailleurs : leur financement est privé (oligarques ici Kolomoïski), leur idéologie pas toujours modérée (c'est une litote), ils font la loi localement (voir le coup de fil "explicatif" au directeur du théâtre), certains ont été accusés d'exactions et les objections éventuelles du gouvernement de Kiev ne les empêcheront pas d'agir (cas du bataillon Azov) La guerre dans le Donbass si elle reprenait aurait pour le gouvernement de Kiev du moins l'avantage de focaliser les mécontentements de la population et les énergies des groupes militaires. Mais elle pourrait aussi ne pas reprendre.
  14. Pour rajouter à ce qu'ont déjà dit Tancrède et Bat, je ferais la différence entre plusieurs niveaux : 1) Le fond, celui de la compatibilité des valeurs et de l'Histoire de très long terme. De ce côté, Etats-Unis et France sont d'un certain point de vue non seulement des amis mais peut-être "les meilleurs amis du monde". Non seulement les révolutions française et américaine sont liées dans la réalité des faits historiques et surtout des valeurs, mais la France est du point de vue américain le "First Ally", le premier pays allié, et le seul à avoir apporté un soutien décisif et indispensable à la création du pays. Tandis que les Etats-Unis sont perçus comme le seul pays à avoir apporté un soutien indispensable à la libération de la France en 1944 (c'est un peu injuste pour la Grande-Bretagne et la Russie, mais c'est comme ça) Tout ceci n'empêche pas l'expression d'un tropisme francophobe à la fois persistant... et pas très profond. Il a bien été possible au gouvernement américain et à ses soutiens internes de mobiliser l'opinion sur le thème "la France c'est du caca" en 2003 pour faire contre-feu à l'action anti-guerre de la France à l'ONU. Mais les commentaires furieux n'ont été qu'un feu de paille, et le député inventeur de l'expression "freedom fries" (pour ne pas dire "French fries") a même été jusqu'à présenter ses excuses quelques temps plus tard ! Preuve que tout cela n'était qu'une tempête propagandiste dans le verre d'eau auquel se réduit la tradition francophobe américaine. D'ailleurs, si on veut bien être honnête, il existe aussi une tradition américanophobe française, qui elle aussi tient dans un verre d'eau... mais le verre d'eau parfois s'agite. 3) L' écume des jours, c'est-à-dire les luttes d'intérêts, luttes qui n'excluent certes pas les coopérations, mais qui sont avant tout dans un contexte de compétition. Là, naturellement, "les nations n'ont pas des amis, seulement des intérêts". C'est vrai, c'est la réalité de tous les jours... mais c'est aussi leur écume. Ce n'est pas très important. Noter de plus que la France du point de vue américain est une puissance relativement secondaire sur la scène mondiale. Brzezinski la classe parmi les cinq puissances les plus importantes du monde extérieur aux Etats-Unis (parce qu'il manifeste ouvertement une confiance presque méprisante envers l'alignement de Grande-Bretagne et Japon sur les intérêts géopolitiques américains, ce qui "sort" ces puissances du jeu), mais elle n'est certainement pas au même niveau que la Chine, voire sans doute pas que la Russie. Donc France puissance certes importante, mais venant en second après la Chine ou la Russie sur la scène mondiale, et en second après l'Allemagne sur la scène européenne. Ce qui à la fois signifie moins d'attention de l'Amérique envers la France... et aussi des possibilités de coopération peut-être meilleures, car il peut être intéressant pour l'Hégémon de s'allier sur tel terrain avec la puissance extérieure N°2... contre la N°1. ... Il reste le niveau 2 ! Le niveau intermédiaire : ni aussi profond que le fond de très long terme, ni aussi transitoire que l'écume des jours des intérêts de court terme. Je l'appellerais 2) La situation historique Car le regard que la France, avec son histoire, ses tendances profondes que cette histoire a révélé, porte sur l'Amérique telle qu'elle est aujourd'hui, est un regard sur l'Hégémon. Or ce n'est pas la première fois que la France a connu un Hégémon, c'est-à-dire une puissance d'une part européenne (ou néo-européenne comme les Etats-Unis) d'autre part qui prétend établir son pouvoir sur l'ensemble du monde. Pouvoir certes pas direct (pas de policiers américains dans les rues de Djakarta, de Moscou ni de Paris) mais plus habilement indirect : monnaie, pétrole, défense, espace, réseaux, imaginaires... Et la France, lorsqu'elle n'était pas elle-même en train de succomber à la tentation de devenir cet Hégémon (Napoléon), s'y est historiquement opposée. Non seulement lorsque la tentative impériale était basée sur des valeurs opposées à celles de la nation - l'empire nazi exemple évident, l'empire communiste aussi - mais aussi lorsque les valeurs étaient compatibles. Citons au Moyen-Age l'Empereur. Et encore à un autre moment la Papauté. A la Renaissance Charles-Quint. A l'époque classique l'Espagne de Philippe II, combattant pourtant au nom des valeurs partagées par la grande majorité des Français - à cette époque le catholicisme. Mais le cardinal Richelieu déjà dénonçait l'hypocrisie des puissants d'Espagne de son temps utilisant le catholicisme et l'Eglise comme un instrument alors que "leur cœur en était bien loin"... Tout ressemblance avec la relation des puissants d'Amérique de notre temps avec la notion et les valeurs de la démocratie... ne serait pas nécessairement un hasard ! :) La politique mondiale des Etats-Unis reste sur cette ligne, et les changements d'administration entre Républicains et Démocrates ne l'affectent qu'à la marge voire pas du tout, car elle est profondément intégrée par l'ensemble du système politique. Le parallèle est assez évident avec la politique mondiale de l'Empire de Charles-Quint, l'Autriche dont la devise était AEIOU : "Austriae Est Imperare Orbum Universum", c'est-à-dire : il revient à l'Autriche de gouverner la Terre entière... Le problème naturellement étant que ce genre d'entreprise, n'étant pas exactement caractérisé par la mesure ni par la conscience de ses propres limites, a tendance à dériver de plus en plus vers une quête du pouvoir pour le pouvoir, qui s'éloigne de plus en plus à la fois des réalités et du service des valeurs que l'on prétend défendre. Jusqu'à être abandonnée, avec plus ou moins de dégâts dans l'intervalle. Au-delà de l'écume des jours et des intérêts, c'est dans ce monde que nous vivons, et c'est cette partie qui se joue derrière les mots codes de "monde multipolaire" ou d' "Occident", c'est l'enjeu et le ciment de l'entente croissante entre BRICS, le cadre de la question du dollar, la toile de fond de la question du pétrole moyen-oriental, et encore du système d'espionnage mondial révélé par Snowden, etc... La France est présentement muette sur ces questions, parce que sa politique fondamentale est de se faire un petit soldat de l'Amérique, sur toutes les questions géopolitiques qui comptent vraiment. C'était éminemment vrai avec l'UMP aux affaires. Ça l'est autant, voire encore davantage si la chose est possible, avec le PS. C'est une politique. Ce n'est pas la seule possible. Au delà des souhaits différents que tel ou tel peut avoir pour la politique de la France, ce qui me semble indubitable est ceci : compte tenu du "passé" de la France quand il s'agit des relations avec un Hégémon, il est tout sauf certain que cette politique soit indéfiniment maintenue. Pour la suite, je passe la main à Madame Irma ! :lol:
  15. Tsk, tsk... si tu voulais ton pourcentage, il ne fallait pas faire de faute d'orthographe grossière. Ce n'est pas "longue" qu'il fallait écrire. Mais "long". Et le mot de trois lettres qui suit s'écrit avec un t à la fin ! Je ne mets pas d'illustration, afin de conserver le caractère familial de ce forum et d'éviter un Scud à tête atomique de la part des modérateurs.
  16. Zamanbek Nurkadilov Selon l'équipe qui a mené l'enquête D'un autre côté, il n'est pas tout à fait impossible que Nurkadilov se soit tiré deux balles dans la poitrine puis une balle dans la tête. Certes il faut être "pêchu" pour ça, avoir une (très) forte motivation voire une motivation surhumaine. Mais ne peut-on pas envisager qu'il ait été tellement dévasté par le remords d'avoir osé critiquer le Président que sa motivation pour expier ses actes ait atteint ce niveau surhumain ? A l'approche des élections présidentielles, il aura voulu offrir au Président ce témoignage de sa contrition, espérant laver son honneur. Une version avec arme à feu du suicide rituel des guerriers japonais, en somme. Après tout, il est bien arrivé qu'un premier ministre "retourne contre lui" l'arme de son garde du corps. ---> Oui, oui, je sors ! :lol:
  17. Même si c'est dans des proportions nettement moindres, la BCE tente elle aussi de se diriger vers une relance de la planche à billets. Et elle y est d'ailleurs pressée par l'OCDE qui soutient la campagne de Draghi, contre l'Allemagne et pays associés, pour un nouveau programme d'impression monétaire par achat d'actifs douteux tels que des obligations d'entreprises et d'Etats. Ledit "montant notable" serait de l'ordre du trillion (soit 1012, mille milliards) Par rapport à la taille de l'économie européenne, il ne s'agit certes pas d'un montant "japonais". C'est plutôt une version "américaine", même pas une utilisation "anglaise" ni "suisse" de la planche à billets. Reste bien sûr que 1 000 000 000 000 €, ça fait des sous. :lol: Quelque chose comme 3 000 € pour chaque habitant d'un pays de l'eurozone, enfants compris. A mon avis, s'il s'agit de susciter des dépenses nouvelles et de l'inflation, Draghi ferait beaucoup mieux de verser directement le flouze sur les comptes des citoyens. Une famille moyenne avec deux enfants aurait ainsi 12 000 € en plus sur son compte. Du point de vue de la bonne gestion d'une monnaie, ce ne serait ni pire ni meilleur que de filer le blé aux banques. Mais il est vrai que dans ce cas ce ne serait pas les mêmes qui en profiteraient... Loin de moi l'idée de suggérer que Draghi, comme beaucoup d'autres responsables monétaires et financiers, est un "guerrier de classe", menant par des moyens détournés une lutte pour les intérêts d'une classe non seulement supérieure par les revenus, mais surtout - à la différence de la classe des entrepreneurs capitalistes - improductive. Et ce n'est certes pas moi qui prononcerait le mot de "profiteur". Mais enfin je reconnais que si quelqu'un l'utilisait... j'aurais du mal à trouver un contre-argument. ... Bon avec tout ça les rôles semblent bien répartis. La Fed cesse d'imprimer, tandis que la BCE et la Banque du Japon prennent le relais. Les banquiers centraux se sont répartis les rôles, pour continuer la planche à billets sans que ce soit toujours les mêmes. Ça permet de continuer sans mettre davantage en danger - pour l'instant - le rôle central du dollar.
  18. Désolé si je n'étais pas clair. Je voulais dire que cette mort paraît très suspecte en effet. Les coïncidences existent naturellement, et il est possible que c'en soit une, mais enfin comme disait je ne sais plus qui "je ne crois pas aux coïncidences". Enfin, pas trop.
  19. L'article de Françoise Compoint est propagandiste c'est l'évidence. Non. L'article est de La Voix de la Russie, qui n'est pas le tout de la presse russe d'aujourd'hui. RIA Novosti par exemple est bien différente. Le commentaire est propagandiste jusqu'au délire... comme les textes de Béchamel sur l'Ukraine, qui eux non plus ne représentent pas le tout de la presse française sur le sujet. Il est d'ailleurs intéressant que Compoint soit (je le présume) française. Comme Béchamel. Est-ce une coïncidence, ou y a t il une tendance particulière d'une partie des commentateurs français - heureusement pas tous - à partir totalement en vrille dans la propagande, que ce soit d'un côté ou de l'autre ?
  20. "La victime est morte de trois balles dans le dos. On a conclu à un suicide." R.I.P. ... :(
  21. C'est marrant, avant même d'ouvrir ton lien, j'avais déjà deviné que le pays dont parlait Chomsky comme principal Etat terroriste était un pays frontalier du Rio Grande dont la capitale n'est pas Mexico. Le monsieur n'est pas tout à fait imprévisible... :lol: Cela dit, faut avouer qu'il n'a pas tort non plus. Savoir si les US of A ont bien la Full Spectrum Dominance dans ce domaine là aussi serait à examiner de plus près pour ce qui est de la période de guerre froide - y avait tout de même la concurrence soviétique, et puis les maoïstes n'étaient pas des rigolos non plus - mais ça parait vraisemblable pour ce qui est de la période actuelle. En dépit du Voentorg déployé par Monsieur Vladimir en soutien de l'un des côtés de la guerre civile ukrainienne. Petit joueur, le Poupoute. Trop prudent. ;)
  22. D'accord sur l'habitude irritante de trop de journalistes d'interrompre un argument au cours de la 1ère phrase - trois phrases comme tu le dis, c'est encore la version optimiste ! Je ne te suis pas sur le rôle particulier des femmes à cet égard. Il ne m'a pas semblé que les journalistes hommes étaient exempts de ce genre de pression destinée à réduire le raisonnement de l'invité à un simple slogan. "Sioniste" est pris dans le meilleur des cas comme signifiant "partisan de coloniser les terres palestiniennes de Cisjordanie". Dans le pire des cas - heureusement plus rare - comme un un simple synonyme de "juif", débouchant sur une rhétorique à la limite de l'antisémitisme. En réalité, "sioniste" veut dire "partisan de l'existence de l'Etat d'Israël". Je suis bien évidemment un sioniste, de même que je l'espère tout le monde sur ce fil. Le général De Gaulle lorsqu'il prononça son discours de 1967 critiquant Israël pour sa conquête récente de la Cisjordanie et prédisant que la résistance contre lui serait appelée "terroriste" et qu'Israël ne pourrait jamais la réduire... tenait un discours sioniste. Et toutes les forces politiques moins anti-israéliennes que le Hamas sont composées de sionistes ! L'extrême-droite je n'en suis pas sûr. Mais l'abus du terme crée des passerelles vers une forme d'antisémitisme oui c'est un risque.
  23. Oui, Matthieu Auzanneau est souvent très intéressant sur le sujet pétrolier. Sinon, le titre de son dernier article "Le pétrole pas assez cher" n'a pas manqué de me rappeler une certaine pub pour voiture... ceux qui sont suffisamment âgés pour avoir connu apprécieront ;)
  24. Ni Donetsk ni Kiev ne se sont par le passé avéré des sources fiables d'information. Toutes les déclarations comme quoi "ceux d'en face" réarment voire vont bientôt attaquer - les deux côtés en font - sont à prendre avec des pincettes format XXL. Ce qui ne semble pas douteux, c'est l'atmosphère très loin d'être à la conciliation. Si on résume brutalement, les discours récents c'est d'un côté "rien de moins que l'indépendance sèche et totale" et de l'autre "même pas un statut d'autonomie partielle, temporaire et révocable à tout moment, on l'a déjà révoqué". Donc une situation très inquiétante en effet.
  25. J'ai retrouvé l'image en question - extraite de The Onion. Attention, ne pas visionner si vous êtes facile à choquer... par exemple athée ;)
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