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Tout ce qui a été posté par Alexis
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Je suis d'accord, mais il reste que la décision de Sarkozy, soutenu par le PS, de s'asseoir sur le résultat de ce référendum en faisant adopter par le seul parlement un texte reprenant l'essentiel des dispositions de la constitution rejetée, a été suivie d'élections nationales régulières en 2012. Notre constitution permet malheureusement d'ignorer le résultat d'un référendum, elle ne permet en revanche pas de supprimer les élections. Et ces élections de 2012 ont été l'opportunité pour les Français de rejeter les partis qui avaient annulé le résultat du référendum de 2005. Opportunité que nous n'avons pas saisie c'est un fait, mais opportunité qui existait bel et bien. Au demeurant ce genre d'opportunité se présente régulièrement. :) Pour revenir au sujet de ce fil, au cas où les Grecs voteraient Non dimanche, le risque me semble faible que le gouvernement grec ne respecte pas leur choix. ;)
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Oui enfin les autres peuples ont aussi la parole. Mais dans leur cas, la situation n'ayant pas le même caractère d'urgence, c'est lors des élections nationales qu'ils sont en position de décider de leur gouvernement et de la politique suivie. Et tous les partis, par exemple en France, ne proposent pas la même politique économique et européenne, même si plusieurs s'accordent sur les grandes lignes et les fondamentaux de la politique actuellement suivie. Il y a donc bien choix, pas seulement pour les Grecs. Simplement, "la démocratie c'est la contestation à intervalles réguliers, pas la contestation permanente" comme le disait à peu près dans ces mots un certain Général. :)
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Les référendums sont adaptés aux questions binaires, lorsqu'il s'agit de trancher dans un sens ou dans l'autre. C'est précisément la question qui se pose à la Grèce aujourd'hui. Revenir au peuple, que ce soit par référendum ou par élections anticipées, est d'autre part la seule option honnête pour un gouvernement qui se trouve devant l'impossibilité de remplir entièrement le mandat que le peuple lui a confié. En l'occurrence, Syriza a été élue avec l'objectif de négocier avec les institutions un changement de logique dans la politique économique imposée à la Grèce, tout en préservant l'appartenance du pays à l'euro. L'aboutissement de la négociation, c'est-à-dire les institutions qui refusent tout changement en même temps qu'elles utilisent les leviers à leur disposition pour menacer la Grèce d'une expulsion de la zone euro, rend impossible à Syriza de remplir son mandat. Les seules options sont la trahison du mandat confié - ce qui s'est pratiqué plus d'une fois certes, y compris chez nous - ou le retour au peuple. Les Grecs ont ce dimanche deux options : - "Oui", et leur appartenance à la zone euro est assurée. Mais le risque est grand que la catastrophe économique grecque continue, la logique économique désastreuse des cinq dernières années étant maintenue - "Non", et le programme d'austérité ne sera pas appliqué. Mais le risque est grand que le pays soit expulsé de la zone euro Choix binaire, de fait.
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Un avis qui personnellement ne me convainc pas trop, mais qui mérite d'être écouté, venant de l'un des rares économistes qui avait vu venir la crise des subprimes de 2008. "Une situation presqu'à la Lehman Brothers" C'est bien évidemment poser la question du risque de contagion de la crise. Il y a certainement plusieurs voies de contagion possibles : par les banques grecques dont la solvabilité et la survie sont en question, par le FMI qui subira le premier défaut et la première perte de son histoire, par les taux d'intérêts sur les dettes souveraines des Etats européens les plus en difficulté s'il apparaît que la Grèce pourrait faire défaut sur sa dette souveraine, par le précédent potentiel d'une Grèce sortant de l'euro et la spéculation qui pourrait s'ensuivre sur l'identité du prochain, par l'impact sur la croissance européenne de cette crise à un moment où la croissance américaine déçoit et l'impact potentiel sur les marchés action... et j'en manque sans doute. La raison principale pour laquelle je suis assez serein de ce côté-là, c'est que les banques centrales du monde entier, y compris la BCE, sont maintenant habituées à étouffer toutes les crises et tous les risques sous des matelas d'argent fraîchement imprimés. Bien sûr, cette politique est dangereuse et à terme s'avérera catastrophique, mais je ne vois pas la crise grecque déclencher à elle seule la dépression inflationniste mondiale. A mon sens, ce n'est pas encore "mûr" et cette crise n'est pas assez massive. La planche à billets aplanira les problèmes éventuels... encore pour cette fois.
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Non seulement faits avant cette annonce, mais encore avec des questions qui semblent avoir été au moins partiellement ambiguës ou imprécises. Dimanche prochain, les Grecs devront se prononcer sur un accord précis, avec des mesures précises plutôt que de vagues "painful measures", dont ils auront eu le temps de prendre connaissance. De plus, quand bien même tout ce qui compte en Europe leur aurait annoncé sortie de l'euro et catastrophe pour le cas où ils voteraient non, ils ne se prononceront pas sur une proposition de leur gouvernement de sortir de l'euro, mais sur l'acceptation ou le refus d'un certain accord ("memorandum" étant le terme consacré). Bref, non pas sur une décision de sortie volontaire de l'euro, mais sur une exigence à accepter ou non sous menace d'être sortis de l'euro de force - ce qui n'est pas la même chose. Autant dire que le résultat est imprévisible. Compte tenu de la joie et de la sérénité que suscite traditionnellement toute perspective de référendum dans les institutions européennes, les pressions sur le peuple grec devraient être multipliées dans les jours à venir, étant donné que les institutions ont vu s'évanouir leur espoir que les députés grecs refuseraient l'organisation du référendum, contrairement à ce qui s'était passé en 2011 où l'UE était parvenue à empêcher le référendum initialement prévu. Les messages catastrophistes et la déclaration comme quoi le gouvernement grec aurait rompu les négociations du simple fait d'avoir appelé un référendum ont déjà bien aidé à la panique bancaire en Grèce et forcé le gouvernement Tsipras à fermer les banques et instaurer le contrôle des capitaux. Néanmoins, je ne vois pas bien ce qu'ils pourraient faire de plus. Une chose est certaine, quel que soit le résultat du référendum et la suite des événements, avec le refus panique de tout référendum comme avec l'expulsion illégale du ministre des finances de l'un des pays membres pour continuer l'Eurogroupe sans lui, l'Union Européenne montre une nouvelle fois ce qu'elle est et comment elle respecte à la fois la démocratie et le droit. Pour les opposants à l'UE, le spectacle est certes attristant, il n'est pas surprenant. Certains de ses partisans seront peut-être surpris toutefois.
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Il faut voir quelles informations Wikileaks fera sortir, Assange annonce de grandes choses, mais pour l'instant on n'a pas encore pu en avoir une idée. Le mieux serait que certains cas au moins d'espionnage économique soient suffisamment documentés pour pouvoir donner lieu à procédure judiciaire en annulation de brevet et compensations financières contre telle ou telle entreprise américaine. C'est peut-être demander la lune, encore une fois tout dépend du contenu effectif qui sera divulgué, mais ce serait l'idéal car ce serait à la fois - politiquement une réponse adéquate, suffisamment forte pour marquer le coup et nous faire respecter, sans trop mettre en avant l'espionnage des dirigeants où il est probable que nous ne sommes pas non plus blanc-bleus - et économiquement une menace claire pour toute entreprise étrangère qui à l'avenir pourrait être tentée d'utiliser les résultats de l'espionnage américain : vos gains pourraient être remis en cause ultérieurement, attendez seulement le prochain lanceur d'alerte
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"Les Etats-Unis jouent un sale jeu" avec les entreprises françaises Julien Assange annonce d'autres révélations prochaines, l'espionnage massif de la France par les Etats-Unis ne se limiterait pas aux "dirigeants français" mais aurait de grandes ramifications économiques. Il appelle la France à se faire respecter, ne pas faire la "politique de l'autruche" comme l'Allemagne et à lancer une enquête parlementaire et judiciaire. Entre Al Qaeda et l'Etat Islamique Wikileaks et le fonds Snowden, les Etats-Unis ne savent plus quelle est la pire menace en manière de terrorisme antiaméricain !
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terrorisme Daesh
Alexis a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Politique etrangère / Relations internationales
Imagine la scène fameuse du film La Vie est un Long Fleuve Tranquille avec le prêtre qui chante un chant religieux creux et plat... mais rejouée avec les troupes de l'EI dans la salle, tous en chœur "Jésus Jésus Jésus revient... Jésus revient parmi les siens" Se réveille en sursaut et en sueur. Ouf, ce n'était qu'un cauchemar ! :o -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Grave, oui. Mais ce n'est pas comme si c'était la première fois, et je ne vois pas d'autre scénario qu'une collaboration consciente du gouvernement turc avec l'EI. Il existe un certain nombre de témoignages sur les blessés de l'EI soignés en Turquie, il y a le fait qu'une grande partie du flot de recrues à l'international arrive par la Turquie sans être inquiété... -
Allemagne
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui le FMI a recommandé... et on attend toujours. Les recommandations c'est bien. Mais les partenaires de l'Allemagne (pour utiliser un terme qu'affectionne Vladimir Poutine pour parler des relations avec les Etats-Unis) étant aux abonnés absents pour appliquer sur Berlin la pression propre à le faire changer de direction, et les Allemands étant comme tout le monde c'est-à-dire partisans du moindre effort, tant que la pente actuelle demeure commode elle continue à être suivie... précisément pour cette raison. Je pense à plusieurs pays européens, pas à un seul d'entre eux. Mais tout de même, le plus concerné et le mieux à même d'appliquer la pression est un voisin occidental de l'Allemagne situé au sud de la Belgique, qui depuis une bonne dizaine d'années que le problème s'est d'abord dessiné, puis confirmé, puis grandement aggravé, est aux fraises. Le pouvoir dans ce pays en est à peu près au stade de la requête polie et humble pour-ne-pas-déranger. [HS ON] Il est assez remarquable d'ailleurs que dans ce même voisin de l'Allemagne, une Grande Méchante devient de plus en plus populaire, ce qui inquiète fort les dirigeants actuels qui serrent la mâchoire et d'un regard bleu acier promettent d'arracher les citoyens à la Voie du Mal. Sans sembler s'aviser le moins du monde que s'ils se mettaient à défendre les intérêts de leur pays avec un tant soit peu d'énergie et donnaient ce faisant quelque impression d'être de véritables dirigeants plutôt que de gros lapins baladés par le partenaire allemand quand ce n'est pas le partenaire américain, cela ferait bien davantage pour détourner leurs concitoyens du Côté Obscur de la Force et de Darth Marinador que quelque serrement de mâchoire que ce soit. [HS OFF] -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
J'aime bien cet euphémisme... "Une sécurité trop laxiste" a permis à des membres de l'EI de construire un véhicule piégé et de l'amener à travers la frontière jusqu'à Kobane. Oui, le gouvernement turc doit déplorer le laxisme de sa police... officiellement, du moins. D'un autre côté, que reprocher à des policiers qui obéissent aux ordres reçus ? -
Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne sais pas si c'est une provocation délibérée, ou simplement une (très) mauvaise réponse au besoin objectif des pays Baltes d'être rassurés quant à l'engagement des pays de l'OTAN à les défendre. Il est possible de répondre à ce besoin par la création d'une force de réaction rapide - déjà en cours - par la participation régulière d'Européens et d'Américains à la patrouille aérienne au-dessus du territoire balte - déjà mis en place - voire par des manœuvres plus régulières qui seraient possibles si le souhait est d'encore rajouter aux signes politiques pour rassurer les Baltes. Autant de moyens pour rassurer les uns sans inquiéter les autres - les Russes. Et sans jeter aux orties les promesses faites au moment de la guerre froide de ne pas déployer de troupes permanentes dans les pays anciennement du PAVA. Sur le plan objectif, le risque pour la Russie que représenteraient ces 5 000 hommes et leur matériel (soit en gros une brigade) ne doit pas être exagéré. En cas d'agression depuis les pays baltes avec renforcements de cette force par des troupes OTAN, Moscou aurait les moyens de bloquer l'arrivée des renforts suffisamment longtemps pour permettre à ses chars d'écraser cette brigade. L'outil de choix serait probablement l'Iskander-M, la meilleure version (non exportée) du sol-sol russe mobile, furtif, de précision décamétrique, à trajectoires et ogives diversifiées jusqu'à 400 ou 500 km. Le district de défense Ouest possède une soixantaine de ces engins en 5 brigades de 12, sur 120 prévus au final. Du moins prévus à ce jour. Je ne serais pas surpris que les achats de ces engins soient augmentés. Lors de manœuvres en début d'année, des Iskander-M ont été temporairement déployés à Kaliningrad. Ce type de déploiement deviendra peut-être aussi permanent, ce qui permettrait à la Russie de menacer facilement aussi le deuxième échelon d'une éventuelle agression OTAN depuis les pays Baltes avec pour base la brigade stationnée là-bas. Toujours dans l'objectif de mieux protéger Saint-Petersbourg. Naturellement, il n'y aura pas davantage d'agression OTAN en direction de St-P que d'agression russe contre les Baltes. Mais tout le monde a besoin d'être rassuré, y compris contre des peurs pas tout à fait raisonnables. Dans l'idéal, ce genre d'opération psychologique se fait avec moins de bruits et plus de dialogue. Lorsque l'un ou l'autre côté calcule mal - ou bien a pour objectif d'augmenter la tension pour avantage politique - eh bien ça se passe comme ça. -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
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Certes. En l'occurrence, les institutions européennes ont imposé au gouvernement grec la participation du FMI. La Grèce ne peut refuser le FMI qu'en refusant en même temps la tutelle européenne, ce qui signifie son expulsion de la zone euro par Mario Draghi. Et c'est précisément l'option du refus de la tutelle européenne que j'évoquais.
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Crise financière mondiale [info only]
Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
Crise financière : l’OCDE pointe une nouvelle montée des périls Volonté de "se couvrir" contre une recrudescence des risques ? Tentative de contribuer à un dégonflage "en douceur" de la bulle sur les actions, de crainte d'un krach brutal un peu plus tard ? En tout cas, l'institution l'affirme, l'impression d'argent par les banques centrales pourrait finir par générer des effets secondaires (Non :o ? Kilukru ?) -
Non. L'abandon de créances par le secteur privé a été de l'ordre de 40 milliards, en échange de la garantie des contribuables européens sur tout le reste. Voir par exemple ici.
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Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Si l'hypothèse "ceux d'en face sont de bons garçons et des gens prudents" était universellement acceptée, plus personne n'aurait d'armée, ou au minimum plus personne n'aurait d'arme nucléaire. Si cette hypothèse était justifiée, à ouvrir un livre d'histoire on ne tomberait jamais sur le récit d'une guerre. Attention à la facilité consistant à personnaliser exagérément la politique internationale, que ce soit pour trouver des héros ou des méchants. Quoi que l'on pense des inquiétudes vis-à-vis des tentatives antibalistiques américaines, le fait est qu'elles sont partagées par Russie et Chine. Sans oublier un autre pays qui agit très discrètement sur la question, alliance oblige, mais ne laisse pas le sujet en plan. Voir le lien que je citais concernant les évolutions du missile M51. Considérer que le fait que tel dirigeant, par exemple Vladimir Poutine, soit un (très) grand méchant et que cela expliquerait les actions de son gouvernement, en oubliant que tout pays a des intérêts y compris la Russie, que les intentions ça compte en politique internationale même quand on échoue - comme les EU ont échoué à annuler la dissuasion des autres pays - et que plusieurs pays partagent un certain niveau de préoccupation quant aux intentions de Washington sur le sujet - au moins trois - ce n'est pas sérieux :) Comme je l'écrivais, les tentatives américaines de défense antibalistique sont peu efficaces et faciles à parer. Il n'empêche qu'elles existent, et que Washington y a consacré depuis trente ans un budget annuel se chiffrant en milliards de dollars. Ce n'est pas faute d'essayer. Et les intentions encore une fois, ça compte. Si vous défendez une cité fortifiée et que des étrangers creusent des tunnels pour saper vos murailles, même si vous n'avez aucun mal à les renforcer pour réduire leurs tentatives à néant, vous ne manquerez pas de noter les efforts qu'ils ont consenti pour ces travaux. Vous vous demanderez aussi quelles étaient leurs intentions. Était-ce vraiment pour vous faire une surprise le jour de votre anniversaire en arrivant avec un gâteau et des fleurs ? -
Non, il s'agit d'une légende. - Les plans d'ajustement du FMI incluent toujours une restructuration de la dette destinée à la rendre financièrement soutenable. La dette de la Grèce n'a été que peu restructurée, l'essentiel en a été repris par les autres Etats de l'eurozone sans décote. La sauvegarde des intérêts des banques européennes qui avaient prêté aux gouvernements des pays "en crise" Grèce Irlande Portugal Espagne a reçu la priorité, de préférence aux intérêts des citoyens de ces pays comme des contribuables des autres pays européens. - D'autre part, les plans du FMI ne font pas obstacle à une baisse de la monnaie destinée à faciliter une relance par les exportations. La Grèce au contraire n'a pu bénéficier d'une telle relance, étant intégrée à la zone euro. Ce qui était censé remplacer cette dévaluation, c'est-à-dire la dévaluation des salaires, pensions, etc. supposée parvenir au même résultat de baisse des prix des produits du pays, sans faire baisser la monnaie, d'une part ne s'est effectué que beaucoup plus lentement qu'une dévaluation qui peut se permettre d'être nettement plus brutale, d'autre part faisait porter l'effort d'ajustement seulement sur les salaires et pensions des plus vulnérables et moins introduits au contraire d'une dévaluation qui change tout en bloc. A noter que pour faire accepter des baisses de salaire drastiques, rien de moins qu'un chômage massif est nécessaire afin que les résistances du monde du travail soient écrasées. C'est bien le chômage massif qui a permis cette baisse. Si la Grèce avait été hors de l'eurozone et soumise au seul FMI, elle aurait certes souffert, ce qui était inévitable vu les circonstances, et le FMI n'est pas dirigé par des enfants de chœur - il n'y a d'ailleurs pas à en être surpris. Mais restructuration de la dette comme dévaluation de la monnaie lui auraient depuis largement donné la possibilité de rebondir. C'est son appartenance à l'eurozone qui a tant empiré sa situation. Et c'est l'attachement non démenti des Grecs à l'euro qui les empêche de trouver la sortie en déclarant un défaut partiel et en dévaluant leur monnaie, l'échec du gouvernement Tsipras à négocier un changement de stratégie économique avec les créanciers européens sans sortir de l'euro en est une nouvelle indication. Ceci sans même parler de la possibilité d'envoyer paître y compris le FMI, ce que l'Islande a fait en 2009 et que Grimsson son président déclarait après coup avoir été la décision la plus importante pour épargner au pays une crise sociale majeure. Et de fait l'Islande a connu un ajustement douloureux, mais sa société a tenu sans catastrophe, bien loin de la situation de la Grèce avec 25% de chômage et 60% de chômage des jeunes, l'émigration des jeunes, l'augmentation de la mortalité infantile, l'explosion des suicides et j'en passe...
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Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Selon le gouvernement russe, les armes anti-balistiques mises en place et prévues pour extension en Europe centrale ainsi que sur un certain nombre de bâtiments de la Marine américaine affectés à une présence européenne et en Europe sont dirigées contre la force de dissuasion nucléaire russe. On peut ne pas être d'accord avec cette hypothèse. Par exemple, on peut ajouter foi aux justifications mises en avant il y a déjà pas mal d'années comme quoi ces moyens antimissile seraient destinés à attaquer à mi-parcours les missiles intercontinentaux nucléaires iraniens. Qui n'existaient pas à l'époque, et n'existent toujours pas aujourd'hui. Il est permis de douter que Pologne ou République tchèque par exemple ajoutent foi à cette version... sinon, pourquoi mettraient-ils en avant la défense antimissile comme participation de l'Amérique à leur défense ? Mais enfin, peut-être que les gouvernements de ces pays se trompent ? Peut-être que la protection contre ces missiles iraniens inexistants est vraiment la raison de ces dépenses se chiffrant en nombreux milliards ? En revanche, si l'on suit l'hypothèse du gouvernement russe, se pose la question de savoir dans quelle mesure ces armes antimissile pourraient avoir une quelconque efficacité. Une chose est certaine : leur efficacité serait négligeable en cas de première frappe nucléaire russe, qui pourrait aisément saturer sous le nombre les antimissiles. Une chose est moins claire : quelle serait leur efficacité en cas de première frappe nucléaire américaine, pour bloquer la riposte russe beaucoup plus réduite en nombre, beaucoup de missiles russes ayant été détruits au sol ? Là, on ne peut écarter d'un revers de main l'hypothèse que la défense antimissile parvienne à être efficace. Le risque d'annulation de la dissuasion nucléaire russe me semble extrêmement minime, étant donné les performances décevantes des antimissiles, l'existence de leurres, les points de départ possibles de missiles sur tout le territoire russe sans compter les océans depuis que la permanence des SNLE russes à la mer est de nouveau assurée c'est-à-dire 2012. D'un autre côté, il faut bien comprendre que tenter d'annuler la dissuasion nucléaire d'un Etat, c'est tenter de se mettre en position de lui porter un coup mortel. Nulle exagération là-dedans : avoir des armes atomiques face à un Etat qui ne peut riposter, c'est se trouver dans la position des Etats-Unis face au Japon en 1945. Les programmes antimissile américains, y compris leur dimension européenne, sont comparables à un coup de couteau qu'un agresseur porte en direction du cœur, mais un coup de couteau lent visible et peu convaincu, bref facile à parer. Facile à parer non parce que l'agresseur l'a voulu - les Etats-Unis dépensent des milliards de dollars annuellement depuis des décennies dans ce but - mais parce qu'il n'a pas pu faire mieux. Donc vous le parez bien sûr, et facilement. Mais enfin vous notez la chose... La Chine aussi est concernée, qu'il ne faut pas oublier et qui elle aussi a modernisé son arsenal face au National Missile Defense américain qui ne visait pourtant, paraît-il s'il faut en croire le pouvoir américain, que les missiles intercontinentaux nord-coréens qui n'existaient pas il y a quinze ans... et n'existent d'ailleurs toujours pas (mais tiens comme ça se trouve la Corée du Nord vu d'Amérique c'est dans la même direction que la Chine, donc en se protégeant contre un danger qui n'existe pas on tente d'annuler une dissuasion nucléaire qui existe bel et bien... oh comme le hasard fait bien les choses...) Russie comme Chine (*) sont confrontés depuis d'assez nombreuses années maintenant à ces tentatives certes peu efficaces du pouvoir américain pour se mettre en position de leur porter des coups mortels. Peu efficaces oui... mais l'intention est politiquement immanquable. Et il subsiste toujours le risque qu'à force de jeter milliards et milliards dans cette direction, les Américains fassent tout à coup une percée inattendue et que l'efficacité de leurs moyens antimissile, aujourd'hui limitée, augmente de manière non linéaire. La "sortie" du diplomate russe rappelant au gouvernement danois que pour la Marine de son pays, participer à ces systèmes antimissile et en fournir un élément signifie que cet élément en cas de guerre pourrait être pris pour cible par une arme nucléaire russe peut être critiquée comme... peu diplomatique, justement. Elle n'en est pas moins strictement exacte. Toutes les puissances font des plans pour l'utilisation éventuelle de leurs armes nucléaires en cas de guerre. Il est peu probable que le bâtiment danois ait figuré jusque là parmi les objectifs des armes nucléaires russes. Il est très probable qu'une fois armé d'antimissiles il y figurera. Sur le caractère peu diplomatique - attention, litote ! - de l'annonce publique que ce bâtiment danois sera rajouté à la liste des cibles, disons que les relations entre Russie et bloc atlantique sont depuis début 2014 marquées d'une certaine nervosité de part et d'autre, pour les raisons que chacun connait. Le constater n'excuse rien, ni d'un côté ni de l'autre, mais ça me parait l'origine assez évidente de cette "sortie". Nervosité, et volonté d'être (très) explicite. (*) Ce sont naturellement les deux seuls pays concernés. Après tout aucun autre pays ne possède de missiles intercontinentaux indépendants de l'Amérique. Non, non, et personne d'autre ne prend ses précautions, c'est certain. (c'est marrant, en matière de "défenses adverses", on ne voit pas grand chose du côté russe ni chinois... de qui le général pouvait-il bien parler ?) -
Ce qui politiquement ne ferait pas l'affaire des eurosceptiques, qu'ils soient au FN ou ailleurs, que ce soit d'ailleurs en France ou ailleurs en Europe, c'est la Grèce arrivant à négocier un bon accord lui permettant à la fois de relancer son économie en mettant fin à la politique austéritaire et de rester dans l'euro, avec une restructuration de la dette à la clé. Car ce serait une validation de la stratégie proposée par la gauche radicale européiste type Syriza / Podemos en Espagne / FdG en France, qui est l'alternative à l'euroscepticisme type FN ou DLF pour tous ceux qui refusent la politique économique commune européenne actuelle. Quant aux deux autres issues possibles, le gouvernement grec qui "s'écrase" et poursuit la politique d'austérité et la catastrophe économique grecque de peur de sortir de l'euro, et la Grèce expulsée comme une malpropre avec pertes et fracas de la zone euro, on peut discuter laquelle est la plus favorable politiquement aux eurosceptiques, sachant qu'elles le sont toutes deux. Dans le premier cas, la preuve est faite que la seule manière pour un pays d'échapper à la tutelle des institutions européennes et aux dégâts qu'elles infligent est de quitter l'euro. Dans le second cas aussi d'ailleurs, avec de plus la probabilité que disons deux ans plus tard il soit déjà clair que la situation de la Grèce s'améliore, et que sortir de l'euro et faire défaut, même si "ça a secoué", était bien la meilleure solution.
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terrorisme Daesh
Alexis a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour paraphraser Guy Debord, avec l'EI la cruauté est un moment du spectacle. Et l'un de ses leviers les plus efficaces. -
Le jour où elle changera d'avis, il faut lui conseiller d'aller se balader du côté de Barbès... ;) Jean-Yves Le Drian interpellé à Barbès en train de vendre des Rafale à la sauvette
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Oui pour le niveau de développement. Mais le niveau de "paix civile"... euh c'est une autre manière d'évoquer le taux d'homicides, non :) ? A noter que les départements français que j'ai cités sont des régions développées, guère différentes en cela des pays européens, et n'ont aucune guerre civile dans leur passé proche. Pour les frontières à problème, la Guyane en a sans aucun doute - je ne sais pas si c'est la cause de leur taux d'homicide ce serait à vérifier - mais en tout état de cause ce n'est le cas ni de Martinique, ni de Guadeloupe... D'une manière générale, le taux d'homicide est évidemment influencé par le niveau de développement, par la disponibilité des armes à feu et par d'éventuelles tensions pas complètement refroidies (pas dans tous les cas cependant, voir le taux d'homicide faible en Algérie, dix ans après une guerre civile sanguinaire). Mais ces facteurs sont très loin d'expliquer toute la variabilité... Il reste de l'inexpliqué. Beaucoup. Je n'ai pas d'hypothèse à proposer pour le résoudre, mais je crois important de le constater.
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Israël et voisinage.
Alexis a répondu à un(e) sujet de loki dans Politique etrangère / Relations internationales
Hem... juste un petit rappel, il n'existe aucun territoire qui s'appelle "Golan israélien". Le Golan est un plateau situé en Syrie, que Israël occupe depuis 1967. Indépendamment de toute opinion comme quoi Israël l'occuperait à raison ou bien à tort, c'est une simple question de fait que le Golan n'est pas israélien. PS - J'ai hésité avant de faire ce post : mon objectif n'est pas de relancer un quelconque débat ni discussion sur la légitimité ou non des occupations depuis 1967. Ce genre de débat me semble stérile. Je souhaite seulement apporter une petite rectification de fait, rien de plus.