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Tout ce qui a été posté par Alexis
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Tout est dans ce mot : "pourrait". A noter tout de même qu'aucun mouvement indépendantiste des quelques régions estoniennes ou lettones à majorité russophone n'existe pour le moment. A noter également qu'un coup d'Etat renversant le gouvernement démocratiquement élu à Riga ou Tallinn pour le remplacer par un gouvernement pro-américain est difficile à envisager... étant donné que ces gouvernements sont déjà pro-américains. Et tant que le gouvernement ukrainien n'avait pas été renversé, il faut rappeler que les russophones d'Ukraine de l'est étaient bien tranquilles merci pour eux. Ce qui existe en Estonie comme en Lettonie, ce sont des mouvements pour demander l'égalité des droits pour les russophones - laquelle est assurée en Lituanie oui, mais pas dans les deux autres pays Baltes. Soit dit en passant, Bruxelles, que l'on connaît si sourcilleux sur les écarts parait-il affreux des gouvernements hongrois ou polonais par rapport aux normes démocratiques, est aux abonnés absents sur le sujet. Si j'étais de mauvais esprit, je me demanderais pourquoi... Bref : 1) le danger couru par Estonie et Lettonie est minime 2) il serait carrément inexistant s'ils émulaient la Lituanie et accordaient l'égalité des droits à tous 3) ce qui n'est pas inexistant, ce sont les possibilités d'utiliser les frayeurs somme toute assez naturelles de petits pays voisinant un gros pour des petits jeux transatlantiques. On ne l'a pas oublié à Washington...
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Les pays baltes ne sont absolument pas indéfendables, au sens où une invasion russe, qui réussirait très probablement, n'empêcherait pas une reconquête / libération ultérieure par des forces ouest-européennes ou américaines. Ce à quoi les différents pays membre de l'OTAN seraient engagés de par l'article 5 du Traité de l'Atlantique dont ils sont signataires. Si les forces terrestres russes pourraient l'emporter facilement contre les faibles forces baltes et les minces renforts qui pourraient être envoyés rapidement, elles ne pourraient en aucun cas tenir contre des forces combinées ouest-européennes qui seraient mobilisées les semaines et mois suivants, sans parler de l'apport américain qui pourrait être encore largement plus grand. Ou dans une autre option plus "diplomatique", une prise de gage pourrait être effectuée par conquête de l'oblast russe de Kaliningrad enclavé en Pologne, suivie d'un "échange standard" des territoires à la table de négociations. La capacité physique à reconquérir un pays momentanément occupé constitue une forme de dissuasion classique, parce qu'un agresseur n'aurait aucun intérêt à programmer sa propre future défaite humiliante en passant à l'action par exemple en envahissant les pays baltes. Il est donc dissuadé de lancer son attaque - à supposer seulement une rationalité minimale. C'est ainsi que fonctionne la garantie mutuelle OTAN vis-à-vis des pays d'Europe de l'est. C'est ce que les Etats-Unis se proposent de changer, par déploiement annoncé d'une brigade blindée - pas d'une compagnie hein... - non pas en Europe de l'ouest, mais bien en Europe de l'est. Sans précision sur le pays hôte : Pologne, Slovaquie... ou Lituanie voire Estonie pendant qu'on y est. Narva est une jolie ville sans doute, c'est là que des chars américains avaient fait un petit défilé amical en février 2015, à deux cents mètres de la frontière russe. Une brigade blindée américaine en Estonie ne serait certes pas au sens propre une menace existentielle pour la Russie. Elle aurait tout de même une certaine capacité à menacer Saint-Pétersbourg, située à 150 km de Narva. Soit une étape du Tour de France, si on se rappelle qu'au temps de la Guerre Froide on disait que Strasbourg était à deux étapes du Tour de France de la pointe blindée soviétique. Cela créerait une contrainte réelle pour la défense russe d'avoir à baser des forces lourdes modernes - dont ils ont encore assez peu - en protection directe de la deuxième ville du pays. Et naturellement la mission qui nécessite aujourd'hui une brigade blindée américaine pourrait fort bien un peu plus tard en nécessiter deux ou trois. En tout cas c'est une option qui sera désormais facile à exercer pour les décideurs américains, selon le principe du pied-dans-la-porte comme quoi c'est le premier pas qui est le plus difficile, il suffit ensuite de continuer à pousser. De même si le déploiement initial de la brigade blindée américaine était un peu plus loin, par exemple en Pologne, il ne serait guère difficile de la déplacer ou la compléter ensuite par déploiement en Estonie - c'est le premier pas qui établit le principe, en l'occurrence le principe que des troupes américaines stationnées en Europe de l'est c'est normal. Tout cela est légalement inattaquable. ... de même que sont légalement inattaquables des soldats américains dans l'ouest de l'Ukraine pour former la "garde nationale" ukrainienne, ... de même que des bombardiers russes qui frôlent d'assez près les frontières maritimes françaises dans le golfe de Gascogne ou celles de la Grande-Bretagne du côté de l'Ecosse, ... de même qu'un petit défilé blindé américain à 200 mètres de la frontière russe, ... de même que des destroyers américains qui se baladent dans la Mer noire près de la base navale russe de Sébastopol, ... de même que des chasseurs russes qui font une démonstration de voltige aérienne pour l'amusement de l'équipage d'un destroyer américain en mer Baltique - ben quoi les meetings aériens c'est intéressant non ? Mais d'un autre côté - ça donne comme une certaine ambiance. Une drôle d'ambiance S'il faut être un tant soit peu équilibré, le fait est que ce n'est pas seulement la Russie qui a créé cette ambiance. Ni d'ailleurs seulement les Etats-Unis. Mon opinion personnelle est que les provocations issues du côté américain sont tout de même d'une autre dimension que celles issues de la partie russe. Je pense en particulier aux radars et différents projets d'installations "antimissile" en Europe de l'est, et encore à cette unité blindée lourde qui sera stationnée près de la Russie, il me semble que Moscou n'a rien fait de moindrement symétrique près des frontières américaines. M'enfin quoi qu'il en soit de l'opinion des uns et des autres, une chose est certaine c'est que les provocations viennent des deux côtés, quoi qu'il en soit de leur taille réciproque. Ce sont les deux côtés qui contribuent à la dégradation de la relation, dans quelque proportion que ce soit. Quand on tombe amoureux "au premier regard", c'est par effet de miroir réciproque. Ça n'est pas forcément tout à fait rationnel, mais ça vient bien des deux côtés à la fois, et l'un renforçant l'autre. "Parce que c'était lui, parce que c'était moi" comme disait Montaigne - mais lui parlait de l'amitié. L'OTAN - du moins sa structure de pouvoir, son patron américain, et une bonne partie de ses pays d'Europe de l'est - et la Russie sont en train de tomber amoureux l'un de l'autre. Sauf que ce n'est pas "amoureux" qu'il faut dire évidemment... c'est "ennemi". Rationnel ? Faut voir...
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Je serais le gouvernement saoudien, je la ramènerais un peu moins ces temps-ci. Non seulement le Royaume s'est fichu dans pas mal de situations embarrassantes avec des politiques et aventures qui n'aboutissent pas à grand chose de bon pour eux, du Yémen au soutien aux groupes armés islamistes syriens. Mais encore il existe quand même un risque non négligeable que la direction du parti républicain ne parvienne pas à bloquer la nomination de Donald Trump, ouvrant la voie à une possible élection du milliardaire trublion. Et si vraiment Trump se retrouvait à la Maison Blanche en janvier prochain, Riyad aurait vraiment, mais vraiment intérêt non seulement à se tenir à carreau, mais encore à ne pas trop s'être fait remarquer dernièrement.
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Allemagne
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Au sujet des gémissements d'Erdogan contre Böhmermann spéculant sur les pratiques sexuelles du président turc impliquant des chèvres, rappelons le genre de comparaison dont une certaine presse turque s'est faite coutumière depuis des années, sans que le pouvoir turc ne s'en inquiète : Si un dirigeant démocratiquement élu comme Angela Merkel peut être insulté pire que Erdogan l'a été - car être comparé à Hitler c'est largement pire qu'être accusé de faire subir les derniers outrages à des chèvres - alors un humoriste mouchant l'arrogance d'un despote étranger ne devrait à plus forte raison pas être inquiété. Quand je dis moucher l'arrogance... c'est exactement ce que Böhmermann a fait. En effet, c'est après les demandes d'Erdogan à Merkel de censurer la vidéo moqueuse et juste - que Shorr Khan, tout comme moi, a tant apprécié - que l'humoriste a fait une seconde vidéo où il commentait les réactions en Allemagne pour défendre la liberté d'expression, et donnait une leçon publique au despote sur ce qui est permis et interdit en Allemagne. Il a donc expliqué que la diffamation ("Schmähkritik") est interdite, et donné un exemple de cette Schmähkritik avec le poème dont il disait en somme : "Voilà ça c'est interdit... et donc ce n'est pas ce que nous disons ! (hé le public arrêtez d'applaudir un peu voulez-vous)" Evidemment c'était aussi un procédé rhétorique pour moucher l'impudence du despote qui croyait pouvoir traiter les journalistes allemands comme il traite ceux de son pays. Car il a effectivement prononcé ce poème tout en disant "mais ce n'est pas ce que nous disons !". Et donc dit sur le fond "je n'affirme pas que Erdogan baise des chèvres" Du point de vue légaliste cela me semble inattaquable même si évidemment facétieux. Du point de vue de la morale, elle est évidemment de son côté, de même que l'honneur de personnes vivant dans un pays libre - l'Allemagne - et dont un despote étranger à la sensibilité de midinette veut limiter les droits comme il limite les droits de ses concitoyens, et la prison pour qui ne file pas droit. L'honneur, bien sûr, n'est pas du côté de Merkel. Elle s'est mis dans les mains de Erdogan par son refus de prendre à son compte ouvertement une politique envers les migrants, soit d'accueil soit de refus. Et elle en accepte les conséquences... -
Il est bien gentil l'Anakin, mais s'il ne veut pas être comparé au Donald, il pourrait commencer par ne pas cacher de perruque blonde sous son masque... voir la vidéo à 6mn40s Monsieur Adam "Ears" Driver... y a vraiment des gens qui doivent porter les cheveux longs. C'est encore pire que mon petit cas personnel ... et moi je ne prétends pas être Darth Vader petit-fils. Tiens, bonne idée, je vais chercher une vidéo qui soit l'équivalent X de celle que j'ai postée dernièrement avec les répliques de Trump et les grands panneaux Make The Galaxy Great Again... (enfin, bien sûr ce ne sera pas "Galaxy" qui deviendra grande à nouveau) Mais quel est ce souffle sur ma nuque ? Oh... bonjour Monsieur le Modérateur Hmmm... bon finalement... j'vais m'abstenir. Ça rappelle de bons souvenirs ... La différence bien sûr étant que les événements rapportés dans la vidéo n'étaient pour l'essentiel que des querelles de personne, sans désaccord de fond sur la politique générale du pays sauf pour un ou deux d'entre eux - d'ailleurs mis au ban. Ce qui se passe aux Etats-Unis en revanche a un véritable contenu politique. Voir aussi cet article qui décrit, au-delà d'incohérences apparentes dont il est trop facile de se moquer, les lignes de force de la politique étrangère dessinée par le candidat Donald Trump. L'argument essentiel de l'article n'étant pas que cette politique étrangère serait souhaitable, mais plutôt que sa cohérence nécessite de vraies réponses argumentées de la part des opposants à Trump, médiatiques ou officiels, plutôt que des alignements de platitudes effarouchées qui ne feront que mettre davantage en colère l'électeur moyen et le pousser à voter pour le milliardaire. Donald Trump a une politique étrangère cohérente et réaliste
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Gekko pour Sanders ? Pfff... qu'est-ce que "Wall Street" ? Quelques millions d'entrées et puis c'est tout. Faut aller voir du côté des vrais gagnants ! Deux trilogies au compteur, un nouveau mythe... et eux, ils savent pour qui ils votent ! Il s'agit bien de "Make the Galaxy Great Again !" Aussi en vidéo pour les amateurs
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Ukraine 3
Alexis a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Politique etrangère / Relations internationales
Vous prétendez avoir besoin de cours particuliers en mécanique quantique ? Mouais, vous ne faites guère illusion... m'est avis que ce dont vous rêvez, ce sont des cours particuliers en mécanique tantrique ! Les femmes ont entre leurs mains la clé pour amener les hommes à faire la paix, en les forçant à choisir entre leurs deux activités préférées, celle qu'ils préfèrent davantage. Non seulement la chose est connue depuis l'Antiquité, voir le drame Lysistrata d'Aristophane où les Athéniennes se refusent à leurs maris jusqu'à ce qu'ils fassent la paix avec les Spartiates, mais elle a eu des applications récentes De manière plus concise, et parce que je suis enrhumé aujourd'hui, je dirai : faites labour, pas la guerre ! -
Ukraine 3
Alexis a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Politique etrangère / Relations internationales
"Regarder et être attentif" ? "Confiance" ? "Respect des autres" ? Oh il est triste lui... Tiens un bon coup de polochon dans ta face, ça te remettra les idées à l'endroit, et un peu de joie dans l'esprit ! -
Ukraine 3
Alexis a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Politique etrangère / Relations internationales
Ouaaaaaais ! C'est reparti comme en 2014-2015, on va se re-f..tre sur la gueule entre Adorateurs de la Bête immonde du Kremlin et Infâmes Laquais de l'Otane américanolâtre ! Dommage, vu l'inexistante féminisation du forum, on n'aura pas droit à qui aurait pu être sympa aussi... -
Arménie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Les combats ont continué lundi 4 avril. Maintenant trois jours d'affrontements. C'est quelque chose d'assez majeur ça me semble confirmé. La fin de l'article le confirme : il y a bien eu conquête de nouvelles positions par les Azéris. Il s'agit d'une offensive, probablement organisée d'avance et en tout cas soutenue politiquement. Est-ce que les paroles très nettes notamment des Américains pourront avoir quelque poids, notamment du côté de Bakou ? J'imagine que sur le plan intérieur Aliyev pourrait défendre comme positif même une opération qui se solderait par la conquête de seulement deux ou trois villages, avec un raisonnement "on leur a montré qu'ils ont intérêt à être plus souples, sinon on recommencera". Mais est-il prêt à se satisfaire de cela ? L'armée de l'Azerbaïdjan compte 57 000 hommes, celle de l'Arménie 46 000. Les dépenses militaires de Bakou sont nettement supérieures à 1,46 milliard $ contre 0,447 milliard pour Erevan, mais se sont-elles traduites en véritable modernisation ? Le rapport de force n'a pas l'air en tout cas si favorable qu'il doive tenter un leader azéri rationnel de trop forcer sa chance... -
Dissuasion nucléaire française...
Alexis a répondu à un(e) sujet de leclercs dans Dissuasion nucléaire
Les disponibilités en combustibles nucléaires, non ce n'est pas un facteur bloquant. Les chiffres rapportés par Henri sont suffisamment clairs. La vraie limite c'est la charge utile de chaque missile balistique. Ce facteur est d'autant plus limitant pour les MSBS tirés de sous-marins limités en volume : les Trident II D5 et autres M-51 ont une masse au lancement de 58,5 et 54 t respectivement, alors que les SSBS dépassent souvent la centaine de tonnes. Le Trident II D5 a une charge utile de 2800 kg, incluant la masse du bus chargé de manœuvrer pour placer les têtes nucléaires ainsi que les leurres sur leurs trajectoires respectives. Il est probable que le M-51, missile de même génération et de masse similaire, a une charge utile pas trop différente, du moins sur une trajectoire semblable - en cas de trajectoire tendue, utile pour gêner d'éventuelles défenses antimissile, la charge utile sera réduite pour une portée donnée. Il faut noter que l'altitude maximale de 1000 km citée pour le M-51 correspondrait déjà à une trajectoire plutôt tendue si la portée est de 8 ou 10 000 km. (la seule source ouverte pour la charge utile du M-51 la donne à 1400 kg, ce qui est étrangement faible, mais pourrait s'expliquer soit par une erreur de la part de l'auteur qui après tout est un spécialiste indien et non français, soit par une trajectoire tendue qui pourrait faire partie de la stratégie par défaut pour les missiles français, soit tout simplement parce que seules les TN seraient incluses à l'exception de leur bus porteur) Les Trident II D5 peuvent emporter des W-76 de 100 kt tout comme des W-88 de 475 kt. Quel supplément de poids pour cette augmentation de puissance ? Pour le combustible thermonucléaire supplémentaire, c'est facile à calculer : 375 kt = 375 * 4,184 E12 joule = 1,569 E15 joule, soit 1,569 E15 / (2,998E8)² = 17,46 gramme d'équivalent-matière. Or la réaction de fusion deutérium-tritium donne lieu à transformation de 0,375% de la masse initiale en énergie, ce qui donne une masse de combustible thermonucléaire supplémentaire de 0,01746 / 0,00375 = 4,66 kg. Sachant que le deutérium est a priori stocké sous forme de deutérure de lithium (LiD), il faut y rajouter le lithium de masse atomique 7 pour chaque deutérium de masse 2, soit un total de 4,66 * (7 + 2 + 3) / (2 + 3) = 11,2 kg (le tritium a pour masse atomique 3) Certes, onze kilos, cela peut sembler acceptable. Mais il ne s'agit là que du deutérium-tritium. Quid de l'étage primaire de l'arme, quid des dispositif pyrotechniques, et de tout le reste de la tête : doivent-ils être agrandis et si oui dans quelle proportion ? La réponse est à coup sûr classifiée, mais il paraît vraisemblable qu'on parle de plusieurs dizaines de kilos pour chaque TN. Donc quelque chose d'absolument pas négligeable. La raison principale pour laquelle la France a des TN de 100 ou 110 kt plutôt que de 475 kt, c'est parce que des TN plus puissantes obligeraient à des compromis sur le nombre des TN et / ou le nombre de leurres et / ou le type de trajectoire. Et le nombre des leurres comme le type de trajectoire sont plus importants pour la crédibilité de la dissuasion que la puissance de chaque TN, parce qu'ils participent à la lutte contre les défenses antimissile. Quant au nombre de TN... est-ce que 3 TN de 475 kt par exemple seraient plus destructrices que 6 TN de 110 kt ? Un peu oui, mais pas tant que ça : la surface détruite par une arme nucléaire explosant en altitude est en gros proportionnelle à la puissance (2/3) de son énergie, parce que le volume de la boule de feu initiale sera en gros proportionnelle à l'énergie, tandis que la surface touchée sera proportionnelle au carré du diamètre de la boule de feu. Donc 3 armes de 475 kt détruiront une surface de même taille qu'une seule de 2,48 MT, et que 6 armes de 110 kt qu'une seule de 1,62 Mt. Une surface supérieure de 33% dans le cas des 3 TN de 475 kt. La différence existe, mais elle n'est pas déterminante. A noter enfin que contrairement à la TN75 qui équipait les M-45 et les M-51-1 première version, dont la puissance de 110-120 kt était publique vu ses essais à Mururoa, la puissance de la TNO qui équipe depuis 2015 les M-51-2 et a été conçue et validée sans essais... n'est pas une donnée publique. Elle est généralement estimée à 100 kt, mais en réalité... cette information n'est pas dans le domaine public. Et l'estimation pourrait aussi bien être complètement fausse. Ajoutons que le stock de plutonium civil de la France est énorme et en augmentation constante, à raison de 10 tonnes par an. Le stock serait déjà plus proche de 300 que de 200 tonnes. Certes une partie est utilisée dans des centrales sous forme de combustible MOX, certes le plutonium civil a une concentration fissile de 60% non de 90% comme le plutonium militaire... mais il suffirait de laisser le plutonium moins longtemps dans les centrales pour que son isotope 239 fissile soit suffisamment dominant pour être de qualité militaire. Voir ce lien : "En fonctionnement, le seul moment où le plutonium possède la qualité militaire est quand le combustible est encore neuf et que l'isotope 239 fissile s'est accumulé avant que la plutonium-240 stérile se soit formé" Les opérations sur les réacteurs civils sont contrôlées par l'AIEA, donc une telle opération ne pourrait être discrète, mais enfin elle reste possible, et nous parlons d'un moyen de produire plusieurs tonnes de plutonium par an ! Si on se limite au seul uranium et plutonium militaire dans le lien rapporté par Henri, si on tient compte de l'évaluation 20 kg U ou 5 kg Pu pour une bombe, le nombre maximal serait de (26 000 / 20 + 6000 / 5) = 2500 armes ! Plus exactement 2500 +/- 500. Le tritium - indispensable aux armes à fusion - est quant à lui produit en réacteur d'irradiation. Ça dépend de ce qu'on appelle "faire plier". Il suffit que la menace brandie pour stopper un agresseur soit sans doute possible hors de proportion avec les bénéfices qu'il escompterait de son agression - la dissuasion française a un objectif de défense, non de conquête. Il est possible que 6 explosions nucléaires y suffisent - si l'Irak avait eu ce genre de capacité, aurait-il été envahi en 2003 ? Cela dit, un calcul rapide "sur un coin de table" de la capacité destructrice de 16 M-51-1, chacun à 6 TN-75 de 110 kt - je mets de côté les TNO dont la puissance n'est pas connue - et en utilisant la taille de la tempête de feu donnée par l'article que tu pointes donne : - Arme de 800 kt => tempête de feu certaine sur 230 km², probable sur 389 km² - Mise à l'échelle pour 110 kt => certaine sur 61 km², probable sur 104 km² - Chaque missile à 6 TN => tempête certaine sur 366 km², probable sur 624 km² Si on prend l'exemple de Paris + la petite couronne, soit 762 km² et 6,7 millions d'habitants pour fixer les idées de ce que nécessite la destruction du cœur d'une métropole - avec l'essentiel de ce qui a de la valeur et la majorité de la population - on s'aperçoit qu'un seul M-51-1 y suffirait presque, et que 2 M-51-1 ce serait trop. D'autant que la méthode de calcul ignore les effets de synergie entre plusieurs explosions nucléaires pour ce qui est d'allumer des incendies : certaines régions ne seront ni dans la zone "tempête" de l'arme 1 ni dans celle de l'arme 2, et pourtant elles seront dans la zone tempête de la combinaison 1+2 parce qu'elles seront chauffées par les deux explosions à la fois. Tenant compte du fait que certaines métropoles sont moins densément peuplées que Paris, parfois nettement, on peut prendre 2 M-51-1 par métropole comme moyenne vraisemblable, pour fixer les idées. On arrive ainsi à ce résultat qu'un SNLE avec 16 M-51-1 à 6 TN-75 peut détruire le cœur de 8 métropoles semblables à Paris, chacune perdant la majorité de sa population et l'essentiel de ce qui fait sa valeur. Cette quantité de destruction me paraît suffisante pour dissuader d'être agresseur n'importe quel pays, même le plus grand. Les intérêts vitaux ne sont pas définis, mais pour menacer d'une frappe atomique il faut quand même être un minimum crédible politiquement. Si le président français ordonne à une mouche de l'autre côté de la planète d'arrêter ses flatulences sous peine de frappe nucléaire, la mouche pourra continuer bien tranquillement, tout le monde comprendra bien que le président français ne fera rien. La limite précise de ce qui est vital et ce qui ne l'est pas n'est pas définie, mais enfin il y a certaines choses qui sont évidentes... Pendant la guerre froide, oui. Aujourd'hui, la situation est différente. Le seul pays au monde qui pourrait monter une invasion de la France et avoir une chance pour de vrai, c'est l'Amérique. Les autres n'en auraient aucune, ni en une semaine ni en un mois ou un an. La géographie est un facteur, ne pas l'oublier... Quant aux Chinois, ils envahissent les boutiques de luxe des beaux quartiers de Paris... et on est très contents de les accueillir ! La dissuasion française aujourd'hui sert : - à dissuader du nucléaire ou du biologique à court terme - à dissuader les Etats-Unis de nous envahir à court terme (bon... oui, ok, c'est pas le scénario le plus vraisemblable ) - à dissuader une invasion par une future puissance majeure qui en aurait construit la capacité, le raisonnement n'étant pas que ça pourrait arriver l'année prochaine - c'est impossible - mais que ça pourrait arriver en beaucoup moins de temps que le temps nécessaire pour reconstruire une dissuasion de niveau correct si nous avions l'imprudence de l'abandonner... dix ou vingt ans facile -
Oh en ce qui me concerne, habitant pas très loin d'une grande métropole... comment dire... L'impact planétaire, qui est ce dont on était arrivé à parler - à partir du sujet USA, on arrive à tout n'est-ce pas, il serait minime en termes de radioactivité. La quasi-totalité des têtes nucléaires des grandes puissances sont des engins à fusion très majoritaire, donc dispersant peu de radioactivité. Sans compter que la surface brûlée au sol est maximisée par explosion en altitude, ce qui empêche la boule de feu de toucher la surface donc limite grandement la quantité de roches vaporisées et projetées en haute atmosphère. Comme le dit Shorr Kan, une grande partie des victimes serait tuée par la famine. Parce que Etats-Unis comme Russie comme Europe de l'ouest sont des exportateurs de nourriture, et si toutes leurs villes sont dévastées, ces pays s'occuperont d'autre chose que d'exporter des céréales... ce pour quoi d'ailleurs des ports leur seraient utiles, et il n'y en aurait plus guère. Tout ça pour dire que même un "échange" nucléaire maximal, même en incluant la Chine dedans pour faire bon poids, serait certes la plus grande catastrophe de l'Histoire, mais de là à condamner une partie significative des terres ou le plus gros des populations par radioactivité ou "hiver nucléaire"... non, le genre humain survivrait sans problème, merci pour lui. Et puis quand on a augmenté de +5 milliards en 70 ans, on n'en est plus à 1 ou 2 milliards près ---------> Oh je sors, là et fissa !
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C'était peut-être vrai au plus fort de la Guerre froide, mais ça ne l'est plus aujourd'hui. L'évaluation minimale du seuil permettant le déclenchement d'un hiver nucléaire (d'où famine globale massive et autres joyeusetés) était de 5 000 mégatonnes explosant dans un faible laps de temps. Ils étaient bien là il y a trente ans, mais aujourd'hui le total de toutes les armes nucléaires en service est plutôt de l'ordre de 2 000 mégatonnes. Eh oui... l'apocalypse nucléaire, c'est plus c'que c'était. Tout fout l'camp, j'vous dit !
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Nixon est assez ahurissant quand il lance à un Kissinger réticent à sortir les atomiques "I just want you to think big, Henry !" Cela dit c'est un cas différent, ce qui était envisagé était le bombardement de digues au Nord Vietnam pour provoquer la mort de centaines de milliers de civils. Bref une attaque contre un pays non nucléaire. Ça peut être aussi rapproché du refus de Truman de donner à Mac Arthur le contrôle direct sur 50 bombes A pour utilisation éventuelle dans le contexte de la guerre de Corée. Truman comme Nixon n'ont finalement pas agi, mais dans les deux cas c'était bien différent d'une situation où ceux d'en face aussi sont armés...
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Le Nassim, il a écrit des choses très intéressantes. N'empêche que pour appliquer vraiment ses recommandations, il faut distinguer entre les événements extrêmes très improbables, et ceux qui sont carrément impossibles. Et surtout, entre les très improbables, et les très très très improbables. Sans oublier ceux qui sont plutôt entre les deux. Je veux dire que s'agissant du risque d'un événement qui tuerait 10 ou 100 millions de personnes, une probabilité de 1 sur 1000 chaque année ("très improbable") est en réalité très élevée. Et une probabilité de 1 sur 1 milliard par an ("très très très improbable") est dans ce cas vraiment faible. D'ailleurs même 1 sur 1 million serait "suffisamment" faible - c'est à peu près la probabilité de connaître dans sa vie un événement du type "le gros caillou qui vient faire bisou à la Terre a la même taille que celui que les dinosaures n'ont pas apprécié", et celui-là il risquerait de tuer bien davantage de monde hélas... Le débat était de savoir si l'événement "guerre nucléaire" était plutôt du genre 1 chance sur 1000 par an, ou 1 sur 1 million. Le Nassim il a pas grand chose à dire là-dessus je le crains. De plus, Taleb si je me souviens bien ne propose aucune méthode d'évaluation de la probabilité d'un événement extrême. Il tente plutôt de définir le genre d'attitude et de stratégie qui permette d'être "robuste" face à des événements extrêmes plus fréquents qu'on ne le pense, mais dont la liste précise des probabilités est en fait inconnaissable, tout comme d'ailleurs leur nature même. S'agissant de la robustesse du genre humain face à l'événement "guerre nucléaire", je dirais que Dieu la Nature la Sagesse humaine le Hasard a bien fait les choses : y en a 193 nations sur Terre, donc même si y en a deux de moins il en reste encore 191. Le Nassim, il peut être content !
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S'il y a un jour guerre nucléaire entre deux pays, alors bien sûr il sera prouvé que j'avais tort, mais la preuve inverse... est par nature difficile, pour ne pas dire impossible. Dans des conditions réelles, ça dépendra de beaucoup de facteurs, mais au strict minimum de la possibilité que l'un des leaders puisse ne serait-ce qu'imaginer se tirer avec un avantage personnel d'un conflit nucléaire. S'agissant de pays qui ont des centaines ou des milliers d'armes, et à portée intercontinentale, j'ai vraiment du mal à imaginer un scénario qui remplirait cette condition. Donc un conflit nucléaire Etats-Unis contre Russie, je ne vois pas. Théoriquement ça pourrait paraître plus envisageable s'agissant de pays moins armés et à la capacité de frappe en second moins assurée, ou du moins qui pourrait le paraître. Mais même là l'exemple historique celui du Pakistan contre l'Inde en 1999 - guerre de Kargil - c'était le premier ministre pakistanais qui s'était arrangé pour faire savoir aux Etats-Unis qu'il faisait préparer ses forces nucléaires pour déploiement, espérant obtenir une médiation favorable de Washington effrayé par la perspective. Bref la manœuvre diplomatique consistait à faire pression sur les Etats-Unis, pas à effectuer un tir ou même à menacer l'Inde de le faire. D'ailleurs Nawaz Sharif échoua complètement, les Etats-Unis refusèrent son bluff, il ordonna le retrait des troupes pakistanaises... et aucun tir atomique. Même en imaginant des dirigeants moins rationnels, ou faisant face à des menaces internes etc. il reste que celui qui ordonnerait des tirs atomiques serait "marqué" au point de ne pouvoir trouver refuge dans aucun autre pays... Cela dit, le suicide ça existe, et le suicide-meurtre à la Andreas Lubitz aussi, même si c'est excessivement rare. Je ne vois guère que cette exception à invoquer pour imaginer une guerre nucléaire. A supposer encore que le dirigeant-suicidaire-meurtrier ne serait arrêté par personne de son entourage - pas sûr, m'enfin il y a cet exemple du "pilote-fou" - alors oui, on pourrait se retrouver avec une guerre nucléaire entre pays "petitement" armés type Pakistan, Corée du Nord, Israël ou Inde. Pas d'arme nucléaire pour lui, SVP...
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Arménie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Un détail important à noter : la vidéo est datée du 10 décembre 2015. -
D'accord sur le tournant commencé par Obama, et sur le retard d'une partie de la classe médiatique et politique française à s'aligner. Cela dit, même si des actions irréfléchies du leadership américain - par exemple sous présidence Clinton, voire Cruz - aboutissaient à des affrontements armés entre Américains et Russes - en Ukraine, en Syrie ou ailleurs - une guerre nucléaire est tout à fait improbable. Il y a déjà eu des guerres entre pays nucléaires, Chine et Union soviétique en 1969, ou encore Pakistan et Inde en 1999. Il est même arrivé qu'une coalition de pays sans armes nucléaires attaque un pays qui en avait - guerre du Kippour en 1973. Il n'y a pas eu de tir nucléaire à l'époque, et il n'y en aurait pas non plus dans aucune guerre future de ce type. Simplement, chacun des belligérants prendrait garde à ne pas acculer l'autre, précisément parce que les armes nucléaires sont si effrayantes.
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Arménie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Ces arguments ont du poids, c'est clair. Et c'était au début l'explication la plus probable et de loin. Là où j'ai commencé à avoir des doutes, c'est en constatant que la situation ne s'était toujours pas calmée, deux jours après le début des "incidents". Si un commandant ici, un officier subalterne là, "débordent" et lâchent la bride à leurs hommes, il est permis de s'attendre à ce que le pouvoir politique y mette rapidement le hola. Or, malgré les annonces du pouvoir azéri, les combats continuaient hier après-midi. Est-ce que localement des militaires "prennent leur temps" pour obéir et tirent sur la corde ? Ou est-ce que les Arméniens ont raison de dénoncer l'annonce d'un cessez-le-feu comme un leurre et un "piège" ? Sur ce point, je reconnais qu'on peut conserver un doute, mais il devrait être dissipé aujourd'hui. Si des combats continuent au même niveau que les deux jours derniers, il sera difficile d'imaginer que des militaires sur le front prennent tant de libertés avec les ordres du pouvoir. Et si les combats s'arrêtent, alors le scénario de la conn.... sera effectivement le plus vraisemblable - ce qui est évidemment souhaitable ! Les déclarations de l'ambassadeur azéri à Moscou que je rapportais un peu plus haut dans cette page sont assez remarquables je trouve. Dire "Nous sommes prêts à une solution pacifique du problème. Mais s'il n'est pas résolu pacifiquement alors nous le résoudrons par des moyens militaires" serait déjà une menace claire et directe en temps ordinaire. Dans les circonstances où ils les a prononcées, c'est-à-dire des combats qui duraient alors depuis quelques heures ou une journée, heu... Alors maintenant je ne connais pas ce Monsieur. Peut-être est-ce un bouffon, peut-être est-ce qu'il essayait de se faire mousser... Je suis assez d'accord sur l'impression que fait Erdogan, mais je pensais plutôt à Aliyev le président azerbaïdjanais : si ce sont les Azéris qui ont déclenché les hostilités (ça reste à confirmer, tout de même, là je suis en train de discuter d'hypothèses), il lui faudrait quand même être très c.. pour le faire sans s'assurer quelques soutiens au préalable. Et puis tout de même concernant Erdogan il y a une exception : faire abattre un avion de combat russe dans des conditions hautement controversées - violation de frontière de 19 secondes sur trajectoire tangente plutôt que pénétrante - c'était assez "osé", et si c'était le fait d'un histrion c'est un histrion qui ne réfléchit pas vraiment aux conséquences de moyen-long terme. -
turquie La Turquie
Alexis a répondu à un(e) sujet de madmax dans Politique etrangère / Relations internationales
Diyanet, c'est-à-dire le bureau des affaires religieuses de Turquie, en charge de l'organisation et du financement de l'islam sunnite - avec un budget de 4,6 milliards de livres turques soit environ 1,4 milliards d'euros - vient de publier une bande dessinée pour enfants les encourageant à devenir martyrs Case de droite (traduction automatique, j'ai laissé tel quel ce qui était peu clair, de toutes façons le sens se comprend aisément) Titre : Ils sont notre Dieu est des tombes de martyrs prêts sont remplis avec de la lumière Le père : Comme il est agréable d'être martyr ! Le fils : Avez-vous jamais demandé à être martyrisé père ? Le père : Bien sûr, je demandai qui veut gagner le paradis argile nichée En Europe c'est le réseau des Ditib qui représente la Diyanet auprès des turcophones. Sa principale action est d' "exporter" des imams. En ce qui concerne la première faculté de théologie islamique en France à Strasbourg - toujours en projet, il a été retardé - il est prévu que : Pour qui voudrait creuser le sujet, voici une étude sur le site de Sciences Po Les imams « exportés » de la Diyanet en France : enjeu de politique étrangère, enjeu de politique intérieure -
Point de vue intéressant de JD Merchet sur les orientations de politique étrangère de Trump. Ou The Donald comme poursuite de la ligne générale de The Barack, quitte à "la caricaturer en la poussant jusqu’à l’isolationnisme et au protectionnisme"
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Arménie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
A verser au dossier : - Le 2 avril, l'ambassadeur azéri en Russie Polad Bulbuloglu s'exprimait ainsi à la radio de Moscou : "Les tentatives de résolution pacifique de ce conflit durent depuis 22 ans. Combien de temps faudra-t-il encore ? Nous sommes prêts à une solution pacifique du problème. Mais s'il n'est pas résolu pacifiquement alors nous le résoudrons par des moyens militaires". La position de l’Azerbaïdjan étant que les forces arméniennes se retirent d'abord complètement du territoire azéri, après quoi seulement il sera possible de discuter de la coexistence des populations azéries et arméniennes - Présent aux Etats-Unis, le président turc Erdogan expliquait que si le groupe de Minsk - puissances parrainant le processus de paix arméno-azéri - avait résolu le problème à temps, alors il n'y aurait pas eu de reprise des hostilités. Même si la Turquie fait partie du groupe de Minsk, il est probable que Erdogan attaquait plutôt les trois pays qui le co-dirigent, Etats-Unis, Russie et France Je suis d'accord avec Ciders, et je crois effectivement davantage à l'hypothèse turque qu'à l'américaine ou même la saoudienne. Quant au président azéri qui déciderait d'agir tout seul sans prévenir personne et sans s'être assuré aucun soutien... je ne crois pas qu'il s'appelle Saakashvili soit stupide. On aura sans doute plus d'infos dans les jours prochains. Sauf si les combats s'arrêtent net, mais j'y crois plutôt moyen -
L'Algérie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Kiriyama dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne connais guère la situation de l'Algérie, donc je retranscris quelques chiffres publics sur la situation financière du pays. Chiffres qui ont l'avantage d'être nettement plus solides que des affirmations, soit de sentiments optimistes soit de sentiments pessimistes. - La balance commerciale de l'Algérie, après avoir été positive depuis l'an 2000, parfois un peu parfois beaucoup, a pour la première fois affiché un solde (très légèrement) négatif en 2014. Ce n'est qu'en 2015 qu'il est devenu assez fortement négatif à -13,7 milliards de dollars - Les réserves de change ont baissé de 28 milliards de dollars en 2015 à 151 milliards en fin d'année. Une baisse supplémentaire de 30 milliards est prévue cette année Si on les compare au PIB algérien de l'ordre de 288 milliards de dollars, les réserves de change devraient représenter fin 2016 de l'ordre de 42% du PIB, une proportion similaire à celle des réserves russes par rapport au PIB de la Russie, c'est-à-dire un niveau très élevé. ===> La conclusion est que la situation financière du pays reste très solide Cela ne dit évidemment rien de la stabilité sociale, politique, de l'étendue des inégalités ou de la situation de sécurité extérieure. Ni en bien, ni en mal : ce sont tout bonnement des sujets différents. Mais au moins en ce qui concerne les finances, il est difficile d'imaginer que la situation de l'Algérie devienne vraiment mauvaise avant la fin de la décennie. Et ceci seulement dans le cas où le pétrole resterait très bon marché aussi longtemps. -
Arménie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Les dernières nouvelles de la journée, sur le fil RT qui est le plus fourni que j'aie trouvé Au sujet de ce cessez-le-feu unilatéral annoncé par Bakou, des reporters russes signalaient ce soir qu'ils s'étaient trouvés sous un feu d'artillerie près de la ville de Martakert, près de la ville de contact. Haut-Karabagh : des journalistes de Sputnik sous les tirs, malgré le cessez-le-feu clamé par Bakou Ce sont les pires "incidents" depuis la fin du conflit en 1994. Et ils ne semblent pas être vraiment en train de s'arrêter, après deux jours de combat. Ça sent quand même plutôt mauvais. La théorie d'un "simple" emballement entre commandants locaux de part et d'autre me semble assez difficile à tenir maintenant. Qui aurait intérêt à recommencer une guerre à cet endroit ? A qui est-ce que le crime profite ? -
Arménie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Parce que la géographie est née d'abord des nécessités de la guerre... une carte. A noter encore, cette intensification initiale des combats il y a quelques jours. Selon la représentation officielle du Karabagh en France - pro-arménienne donc - la première intensification aurait eu lieu il y a une semaine les 25 et 26 mars, et au 29 mars date de l'article il y avait déjà eu trois morts parmi les soldats azéris et plusieurs blessés parmi soldats arméniens et civils des deux côtés. Toujours selon la même source :