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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. C'est vrai. C'est la raison pour laquelle la Russie fera à mon avis pression pour que la sortie de crise en Ukraine inclue un engagement convaincant de neutralité, c'est-à-dire que l'Ukraine s'interdise de rejoindre une alliance militaire. Disposition qui avait été mise en place par Yanoukovitch et a été supprimée par le gouvernement Maïdan. Par "pression", je veux dire... eh bien un peu plus que des pressions économiques.
  2. En effet. J'ai la flemme de chercher les références, mais : - La France utilise moins de gaz dans son mix énergétique que la plupart des autres pays européens. Ceci pour raison électronucléaire évidente. Les importations française de gaz sont donc moindres à taille équivalente - Ces importations moindres sont de plus assez bien équilibrées avec Norvège, Algérie, Qatar et Russie comme principaux fournisseurs. Cette dernière ne représentant que 15% de l'ensemble environ. En un mot, la diversification des fournisseurs de gaz de la France est déjà faite En ce qui concerne les autres pays européens, sur le plan des énergies alternatives, la principale piste pour avoir un effet sérieux serait politiquement difficile. Voir par exemple le retrait allemand du nucléaire... car c'est bien de cela qu'il s'agit :) Donc comme disent les Américains "I am not holding my breath" en ce qui concerne une diminution sérieuse des importations européennes de gaz russe. Bonnes idées. Je rajouterais le programme Félin, intéressant les Russes qui s'en sont détournés à cause des bisbilles liées à l'affaire ukrainienne. Un rabibochage devrait permettre de relancer l'affaire, et vendre des Félinovski pour les fantassins russes permettrait d'encore étoffer ces contrats ;)
  3. (j'ai mis en gras les points que tu cites sur lesquels je veux faire des commentaires) - Puissance militaire pas si faible que ça. L'armée est la plus puissante d'Asie centrale, correctement équipée en matériel russe. C'est par exemple le seul opérateur de l'intercepteur lourd MiG-31 en dehors de la Russie. Evidemment rien à voir avec la Chine, mais pas un pays qu'on peut conquérir en un tournemain, et un allié important de la Russie qui le protège - Islamisation et terrorisme peut-être en augmentation, mais il faut voir à partir de quel point de départ... Bottes à talon aiguille et mini-jupes sont les accessoires les plus populaires des jeunes femmes locales, et le foulard islamique s'y voit nettement moins qu'en France alors que les deux tiers de la population sont de tradition musulmane contre un dixième en France - Plate-forme du trafic de drogue, il me semblait que c'était plutôt l'Ouzbékistan ? Je ne vois pas qu'il y ait plus de problèmes de trafic de drogue au Kazakhstan que dans la plupart des pays - Les EU "vont devoir s'occuper"... Certes, mais après : - l'échec géorgien -le nouveau président a comme objectif de restaurer les relations avec la Russie - l'échec ukrainien en cours -"récupération" pour le moins à confirmer et de toutes façons d'un pays ruiné - l'échec syrien -pas de détails, ne remuons pas le couteau dans la plaie - l'échec afghan -"no comment", pour les mêmes raisons - un autre échec dont je ne parlerais même pas parce que là c'est carrément cuisant mais c'est un pays entre l'Iran et la Syrie ... Y a un moment où ils vont vraiment devoir se calmer Surtout, le désastre de l'Ukraine du fait du mouvement Maïdan est un argument rêvé pour prêcher la méfiance vis-à-vis des "révolutions de couleur" et de l'ingénierie sociale américaine. Et les populations des pays anciennement soviétiques ont des chances d'écouter avec attention - Proche de la Chine c'est justement un facteur important qui solidifie la proximité du Kazakhstan avec la Russie. L'Ukraine est partagée dans ses aspirations entre proximité avec l'Ouest et proximité avec l'Est. Du point de vue des Kazakhs en revanche, entre la Russie et la Chine... y a pas photo !
  4. Voici un intéressant sondage sur l'attitude vis-à-vis de la langue russe réalisé en 2007 dans neuf des républiques issues de l'ex-URSS. Le dernier graphe est extrêmement révélateur... il s'agit de la langue dans laquelle les sondés ont choisi de répondre au sondage, sachant qu'on leur proposait à la fois le russe et la langue particulière de leur pays. Que dit-on dans ces cas-là... "No comment", c'est ça ? :lol:
  5. Intéressant. Parmi ces différents pays, il me semble que le seul cas véritablement problématique est celui de l'Ukraine : - Les pays baltes ont certes une population russe relativement importante, qui sauf pour la Lituanie n'ont pas des droits strictement égaux à ceux des natifs. Et la province d'Estonie avec 73% de russophones est notable. Cela dit ces pays sont stables, plutôt que d'être en crise économique profonde, exploités par des oligarques et ballottés entre Est et Ouest du fait de leurs désaccords internes. Et ils sont membres de l'OTAN, ce qui compte pour quelque chose et devrait garantir que Moscou continue de militer pour des droits égaux pour les Russophones par des moyens diplomatiques seulement. - La Biélorussie est alignée sur Moscou plutôt que d'hésiter entre Est et Ouest, de plus elle n'a pas de tradition fortement anti-russe comme l'ouest et à un moindre degré le nord de l'Ukraine. Même si la dictature actuelle se libéralise un beau jour, il n'y a guère de raison pour qu'une démocratie biélorusse remette en question sa proximité avec Moscou. En somme, un terrain guère favorable pour une révolution de couleur issue de l' "ingénierie sociale" américaine - Le Kazakhstan peut apparaître à première vue comme potentiellement en danger étant donné que sa population d'ethnie russe est concentrée dans quelques provinces du nord. Mais : - Il est lui aussi aligné sur Moscou, sans tradition anti-russe, et son alignement est garanti par la peur méfiance que les Kazakhs nourrissent à l'égard du voisin chinois. Là aussi, peu de marge de manoeuvre pour une "révolution de couleur" - Nazarbaev, du temps de l'URSS premier secrétaire du parti communiste kazakh, depuis 1991 président du Kazakhstan (belle reconversion :lol:), a décidé en 1999 de déplacer la capitale d'Almaty au sud, la première ville du pays, à Astana au nord, située en plein milieu de la zone où les citoyens d'ethnie russe sont les plus nombreux. Il se murmure que les deux faits ne sont pas sans rapport - Le statut du russe comme "langue de communication interethnique" est sauf erreur tout simplement officiel, pratiquement tous les Kazakhs parlant russe tandis que tous les autres, de toutes autres ethnies, communiquent en russe - Enfin, la pyramide des âges est sans ambiguité : Au contraire de ces trois cas, l'Ukraine accumule les facteurs de risque : - Population russe et russophone concentrée dans certaines régions - Tradition anti-russe (à divers degrés) dans une large partie du pays, intense dans l'Ouest avec un véritable et profond ressentiment - Profonde crise économique, exploitation par des oligarques - Forts tiraillements internes (le mot est faible) et de longue date entre régions où l'on rêve de l'Europe et déteste la Russie, et régions où l'on envie le grand frère russe et se méfie de l'Europe - Question linguistique ouverte et pour certains brûlante - Située sur une ligne de faille géopolitique, ni membres de l'OTAN ni membres de l'Union eurasienne - Cible privilégiée de l'ingénierie sociale américaine, depuis la révolution orange de 2004 jusqu'à la révolution du maïdan de 2014
  6. Pas mal :) mais j'aurais plutôt imaginé que ces trois parties restent seuls dans une pièce, tous les autres dans la pièce à côté font une partie de belote en ignorant les bruits de coups venus de derrière la porte. Plus tard lorsque la porte s'ouvre Poutine, les séparatistes et Poroshenko sont tous sourires (ce dernier a plusieurs dents en moins et les yeux au beurre noir, mais baste les maquilleuses sont à côté il sera prêt pour la photo) et l'accord est officialisé sous les chauds applaudissements de l'OSCE, l'Allemagne et la France. Rien n'interdisant d'imaginer que les représentants séparatistes aient le format garde du corps / armoire à glace, et se frottent les poings douloureux à force d'avoir trop servi. 'tention ! Ca commence comme ça... ... et bien vite on en arrive là : Ca donnera du boulot plus tard à l'OSCE, quand il faudra organiser une conférence entre Cameron, les représentants séparatistes écossais, et Hollande dans le rôle du digne héritier de la Auld Alliance... Oui, mais le Donbass a 7 millions d'habitants sur 45 millions d'Ukrainiens, soit environ 15% de la population.
  7. C'est possible, mais indépendamment de savoir s'il y a un écrit ou non, une condition me semble être une décision sur la ligne de cessez-le-feu. Ni la communication de Kiev ni celle de Moscou n'en parlent. Bon cela dit, il pourrait y avoir eu une entente confidentielle sur le sujet. C'est ma minute d'optimisme. :) En l'absence, j'ai du mal à imaginer que la chose tienne, sur un front qui doit rester mouvant, avec des forces qui auront besoin d'être relevées, de se ravitailler...
  8. De mon point de vue, les sanctions sont une mauvaise politique aujourd'hui vis-à-vis de la Russie, et auraient été une mauvaise politique en 2003 vis-à-vis de l'Amérique. Ceci pour raison d'efficacité limitée quant à provoquer une évolution du comportement du pays visé, et aussi d'effets secondaires éventuellement lourds, indépendamment du rapport de force. Dans le cas de la Russie, et encore davantage dans le cas de l'Amérique, se pose en plus le problème du rapport de force... Je dirais que la Russie me semble avoir mis son veto à l'écrasement du Donbass par les loyalistes ukrainiens. Pour défendre ce veto, il doit en effet être prêt à aller loin, jusqu'à ce que ceux d'en face cessent de le remettre en cause. Quant au reste, à mon sens on peut s'attendre à ce que la position de la Russie soit plus souple. Pas de raison objective du point de vue des intérêts russes par exemple de préférer l'indépendance sèche du Donbass à un statut d'autonomie maximale avec maintien d'une souveraineté ukrainienne de jure. Explorer ce degré de souplesse est peut-être ce que Poroshenko tente de faire en acceptant ce "cessez-le-feu permanent"
  9. Pour parler comme dans le monde anglo-saxon, c'est là un double entendre. En anglais dans le texte ;)
  10. Oui en effet. Il faut dire que les prisonniers, il faut en rendre compte. On ne peut pas juste raconter n'importe quoi. --- Sinon, voici une lettre ouverte à la chancelière Angela Merkel du groupe Veteran Intelligence Professionals for Sanity (en anglais) Ce groupe est formé d'anciens officiers du renseignement américains. Il a été constitué début 2003 avec l'objectif d'alerter le public contre la manipulation de données de renseignement. Il a commencé son existence naturellement par une critique en règle des "informations" (comprendre : mensonges et fabrications) du gouvernement américain sur les ADM irakiennes. Je traduis juste le début de cette longue lettre, qui en donne déjà une idée :
  11. :) au sujet de l'ironie. Mais les situations sont différentes : d'une part il n'est pas clair si l'implication de soldats russes était un facteur parmi d'autres, ou un facteur prépondérant, des succès militaires séparatistes des derniers temps, d'autre part même si ce n'est qu'un facteur parmi d'autres - ce que j'ai tendance à penser, mais je reconnais n'avoir guère d'indice ni dans un sens ni dans l'autre - ... la différence majeure est que l'adversaire est l'armée de Kiev, dont les carences sont clairement importantes. Contre l'armée russe - car si l'OTAN livre des armes à Kiev, difficile de douter que l'implication de soldats russes devienne le facteur prépondérant - de simples livraisons d'armes ne suffiront pas, car Moscou pourrait au besoin adapter son niveau de force jusqu'à ce qu'il emporte la décision. Mais ils y sont déjà, en face sur le divan... il y a même plus d'un million d'Israéliens qui sont des Russes d'origine ! :lol: Que les pertes soient importantes c'est probable vu que les forces ukrainiennes semblent avoir connu une défaite lourde. Mais ces chiffres sont aberrants. J'ai lu une estimation de 50 000 hommes à la louche dans les forces de l'"opération anti-terroriste" / "opération punitive"... et il y aurait plus de 40 000 pertes entre tués, blessés et disparus ? Du grand n'importe quoi. Ce serait une destruction physique presque totale qui est parfaitement invraisemblable. Les troupes sont défaites bien avant de subir de telles pertes, même lors des batailles les plus meurtrières.
  12. Possible que ce soit un écart de language dû à l'énervement. Autre scénario : il s'agit d'un moyen élaboré pour faire passer un message. C'est-à-dire que Poutine aurait compté sur Barroso pour faire "fuiter" sa sortie "Si je le veux, en deux semaines je prends Kiev", comptant ensuite apporter le démenti qui va bien de "propos hors-contexte" (ce qui est peut-être vrai). Le résultat étant tout de même d'avoir fait passer cette idée en filigrane. Car le phrasé du démenti "Que ces mots aient été prononcés ou non, je pense que ces citations ont été retirées de leur contexte et avaient une signification totalement différente" est tout de même intéressant... Ce qui est dit est que Poutine n'a pas expressément menacé de prendre Kiev, mais l'information comme quoi il suffirait de deux semaines n'est pas démentie. Et passer cette information peut très bien avoir été l'objectif. Mince, j'ai l'impression de devenir un peu parano moi... bientôt je pourrai demander la nationalité russe ! :lol: Lapsus révélateur... puisqu'il s'agit en fait du front est-ukrainien. :)
  13. Oui et non. D'accord, la reconquête du Donbass par Kiev n'aura pas lieu. Militairement des livraisons d'armes à Kiev n'y suffiraient pas -il leur manquerait les forces entraînées pour les utiliser- il faudrait l'implication directe d'unités militaires américaines ou européennes, et pas qu'un peu. Personne ne s'y risquera, d'une part parce que politiquement ni la population européenne ni l'américaine ne suivraient, d'autre part parce qu'une guerre de haute intensité en plein sur un flanc vulnérable de la Russie aurait un fort risque de dériver vers l'emploi d'armes nucléaires tactiques. "Rien à faire"... pas d'accord ! La seule chose certaine est que le Donbass restera hors du contrôle militaire de Kiev, mais beaucoup de choses restent fluides : - indépendance sèche pour la Novorussie ou maintien sous souveraineté ukrainienne au moins de jure - la Novorussie limitée au Donbass ou intégrant Kharkov, Dniepropetrovsk, Nikolaev, Kherson, Odessa - stabilité du régime Porochenko ou luttes à Kiev entre modérés et extrémistes à la Yarosh tentant un nouveau renversement - poursuite de la guerre avec mise en oeuvre des ressources militaires importantes restant à Kiev ou accord de cessez-le-feu rapide - poursuite de l'effondrement en cours de l'économie ukrainienne (approvisionnement en gaz coupé, activité industrielle dans l'est au point mort, programme terre brûlée du FMI, désordres et dépenses de guerre) ou stabilisation avec aide de l'Europe et de la Russie -les deux étant indispensables Et j'en oublie certainement Eviter ces risques et ces nouvelles catastrophes qui menacent ne dépend pas que du gouvernement de Kiev, mais en dépend tout de même en grande partie. D'où la question que je posais : quelle politique pour Kiev et pour ses soutiens européens et américains afin d'éviter ces nouveaux malheurs ? Je n'en suis pas sûr. D'abord il ne s'agit pas de l'image de la Russie au plan mondial, mais seulement en Europe et aux Etats-Unis. Dans les autres pays (qui sont nombreux) et notamment parmi les grands émergents, je ne vois pas que l'image de la Russie soit dégradée par cette affaire. Je rappelle que les BRICS ont par exemple fait des déclarations conjointes contre les sanctions économiques EU/UE envers la Russie. Ensuite même en Europe les choses ne sont pas si tranchées. Non seulement une partie de la population européenne ne considère pas la politique russe en Ukraine comme incompréhensible ni inexcusable, mais cela se manifeste déjà chez certains gouvernements qui s'opposent aux sanctions contre la Russie, voir République tchèque, Slovaquie et Finlande notamment. Enfin il n'y a aucune raison que les investisseurs fuient la Russie et ses ressources énormes en pétrole et en gaz. Un investissement n'est pas basé sur du sentiment, et le Monde ne peut pas se passer des 12% du pétrole mondial produits par la Russie pas davantage que l'Europe ne peut se passer du tiers de son gaz qu'elle achète en Russie, sans solution de rechange crédible. Il y a clairement un prix à payer, mais il ne sera pas si grand pour la Russie, et celui que paieront les Etats-Unis et l'Europe ne sera pas moins grand : - Guerre des sanctions économiques, mauvaise pour les affaires à la fois de la Russie et de l'Europe -dont les économies sont complémentaires, et plus généralement moins de bonne volonté pour des projets d'intérêt commun - Encore davantage de mauvaise volonté envers la Russie chez certains pays européens déjà antirusses, notamment Pologne, pays baltes et Royaume-Uni - Destructions subies par le Donbass, que la Russie s'attachera sans doute à aider ce qui lui coûtera cher - Rapprochement russo-chinois aux dépens à la fois de l'Europe (pour l'économie) et des Etats-Unis (pour la stratégie). La Russie a donné son accord à la vente aux Chinois de ses meilleurs missiles sol-air, c'est déjà beaucoup et cela pourrait n'être que le début - Beaucoup moins de coopération russe aux objectifs stratégiques des Etats-Unis et de leur mouvance européenne. Voir l'Iran par exemple et la Russie parlant ouvertement d'y construire de nouvelles centrales nucléaires - Opposition russe décidée à la poursuite du système mondial de tribut versé aux Etats-Unis par l'intermédiaire du rôle monétaire central du dollar, alors que le sujet n'était pas au premier plan des préoccupations de Moscou avant la crise ukrainienne. La Russie n'étant pas en mesure de faire cesser ce système à elle toute seule, mais apportant son poids tout de même non négligeable au mouvement visant à passer à un autre système
  14. Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir (Jean de La Fontaine, Les Animaux malades de la peste)
  15. Le chaud et le froid ? Après la sortie de Vladimir Poutine hier envisageant un statut d'Etat séparé pour les Républiques autoproclamées de Donetsk et Lugansk (la "Novorussie"), des représentants de ces deux entités ont demandé à Kiev de reconnaître leur autonomie mais en se déclarant prêtes à rester à l'intérieur de l'Ukraine. (article en anglais) Ces pourparlers ont lieu à Minsk et incluent des représentants de la Russie et de l'OSCE en plus de Kiev et des républiques séparatistes. Après la menace (sécession et naissance d'un nouvel Etat aux frontières dangereusement indéfinies, la Novorussie), faire miroiter la carotte (les entités du Donbass restant incluses dans l'Ukraine)... la pression exercée par les insurgés et par Moscou est claire. Elle laisse aussi ouverte la possibilité concrète que la souveraineté ukrainienne soit maintenue sur le Donbass, bref que Kiev s'en sorte "à frais réduits"
  16. Résumons : - Une bonne dose de ce qu'il faut bien appeler de la flatterie envers les Français : "Il devient progressivement évident - et accepté en Europe et outre-Atlantique - que la France est désormais chef de file pour la défense du territoire et des intérêts européens" Ah bon ? Dans l'esprit de M. Pertusot peut-être... dans celui des dirigeants européens de l'Allemagne à l'Angleterre en passant par Pologne ou Italie, c'est moins sûr ! :lol: - Plus une suggestion, être "à l'écoute des inquiétudes (polonaises)" et "s'engager durablement à l'Est" pour rassurer les pays baltes. Ceci étant présenté comme la condition pour que ces pays "(acceptent) un leadership français dans le domaine (de la défense)". Rien que ça ! - L'article peut se lire au niveau minimum des exemples qu'il fournit. En clair : que la France continue à participer à la police du ciel au-dessus de la Baltique, et les pays baltes pourraient continuer à l'aider en Afrique, comme l'Estonie l'a fait de manière remarquée en Centrafrique. A ce niveau minimum, il fait sens. Il est aussi remarquablement évident et n'apporte rien. Personne ne propose de remettre en cause cette police du ciel. - L'article peut se lire aussi au niveau de ses phrases ronflantes sur le prétendu leadership français sur la défense européenne (il n'a pas dit celle du Monde, mais c'est pour ne pas nous effrayer avec nos si écrasantes responsabilités). Il s'analyse alors comme une tentative assez évidente de flatterie pour obtenir la bienveillance française aux décisions que tenteront de pousser les maximalistes de la politique anti-russe au sommet de l'OTAN des 3 et 4 septembre. A défaut d'être habile - car trop forcé - il est du moins drôle... :) - La dite bienveillance française étant d'autant plus souhaitable si l'on se rappelle les informations fournies par JD Merchet Le fait de disposer de satellites de reconnaissance en mesure de vérifier constituer une deuxième source par rapport aux images satellite fournies par les Etats-Unis et montrant les laboratoires d'armes biologiques mobiles de Saddam Hussein brigades blindées de l'armée russe opérant en Ukraine crée bien sûr un risque que - sans aller jusqu'à parler malpoliment à l'Oncle Sam, nous ne sommes plus en 2003 - le gouvernement français ne soit pas chaud-bouillant pour "s'engager durablement à l'Est", comme M. Vivien Pertusot le dit si bien...
  17. Intéressants billets de JD Merchet sur le blog Secret Défense. - Sur les différences d'appréciation entre la France - qui rappelons-le dispose de ses propres moyens satellite...- et l'OTAN lequel dépend des moyens de renseignement américains : Ukraine : les Français ont une vision "plus mitigée" que l'Otan - Sur la situation et les perspectives de l'Ukraine dans le Donbass : «En Ukraine, Kiev est en train de perdre militairement» un résumé des opérations des dernières semaines en date du 26 août, estimation des pertes et perspectives à l'approche de l'automne puis de l'hiver. Arnaud Dubien estime comme moi que Poutine joue le pourrissement
  18. Il ne faut pas comparer coût du minage d'un bitcoin avec le coût de création d'une ou de 1000 unités supplémentaires d'une monnaie fiduciaire telle dollar ou euro, lequel est bien sûr négligeable. Il faut comparer le coût de l'infrastructure bitcoin (mineurs + clients bitcoin + serveurs noeuds lorsqu'ils deviendront nécessaires) avec le coût de l'infrastructure permettant les échanges en monnaie fiduciaire. Infrastructure qui est tout sauf légère... La différence de coût est pour l'instant clairement à l'avantage du bitcoin, elle diminuera lorsque les serveur noeuds deviendront nécessaires - c'est-à-dire si le bitcoin se popularise vraiment - mais n'a aucune raison de basculer à l'avantage de la monnaie fiduciaire. Surtout que le système bitcoin inclut le moyen de réaliser des paiements rapides à n'importe qui sur toute la planète... si on compare son infrastructure à celle des Western Union, Paypal, Visa et autres, il est clairement plus léger. C'est évidemment une question importante : - La limite de 7 transactions par seconde n'est pas encore atteinte, mais elle devra clairement être dépassée pour le bitcoin devienne vraiment grand public. - La blockchain actuellement à 20 Go ne pourra être stockée sur chaque client, il sera nécessaire de passer à une logique client léger et noeuds stockant la totalité de la blockchain, ou encore d'élaguer la blockchain, ce que Satoshi décrit déjà dans le papier à l'origine du système bitcoin. Cette page (en anglais) fournit quelques détails. Oui. Bitcoin étant un système (très) innovant, cela correspond à la situation classique de personnes qui ont parié les premiers sur une start-up devenue depuis une multinationale. Ces personnes possèdent une part importante du capital de l'entreprise, dont la valeur a démesurément augmenté. (ce n'est bien sûr qu'une comparaison, bitcoin est une innovation mais pas une entreprise) Cela dit, nous ne parlons pas d'une part suffisante du système pour en assurer le contrôle. Ce n'est clairement pas un placement de père de famille. Bitcoin est très innovant, présente beaucoup de promesses, et a déjà commencé à réussir (de l'ordre d'un million de personnes possèdent un certain nombre de bitcoins)... mais l'échec est bien sûr possible. Acheter des bitcoins en espérant les dépenser plus tard lorsque leur valeur en biens réels aura fortement augmenté revient à placer de l'argent dans une start-up innovante proposant un produit unique. C'est un bon calcul si l'on est prêt à accepter un risque élevé en échange d'un gain potentiel très élevé. Il est généralement recommandé de ne faire ce pari qu'avec "de l'argent que l'on peut se permettre de perdre"... Enfin, à moins d'être (très) joueur :) Mais resteront (très) inférieurs aux frais de Western Union, Paypal, Visa et les autres. Rappelons que les frais de Visa sont élevés, de l'ordre de 2 à 3% sauf erreur. Ces frais ne sont pas visibles pour l'acheteur, mais il contribue bien à les payer puisque le vendeur a demandé un prix plus élevé sachant qu'une partie servirait à payer le service Visa. Oui, amusant. Je veux dire : pas grave. La nécessité (à venir si bitcoin continue à se développer) de noeuds d'archivage stockant la blockchain complète sur des serveurs n'empêche pas que le système demeure décentralisé : c'est qu'il sera facile à tout un chacun ou presque de proposer un tel service contre rémunération. Le matériel nécessaire, quoique au-delà du PC de M. et Mme Tout-le-monde, ne sera tout de même pas bien cher. Autant dire que nous verrons de nombreux fournisseurs de ce service, sans possibilité pour aucun d'imposer quoi que ce soit qui ressemble à un monopole. La facilité à entrer sur ce marché de services devrait à la fois limiter son coût pour l'utilisateur et assurer sa segmentation en une multitude de petits acteurs qui ne seront une menace pour personne. Pourquoi cela arriverait-il ? Il y a toujours des gens pour perdre des billets de banque... mais cela arrive-t-il souvent ? De même, si bitcoin se popularise, ceux qui en possèdent en prendront soin. C'est théoriquement possible, mais il faudrait rien de moins qu'une criminalisation du bitcoin. Il faudrait envisager que le simple fait d'utiliser des bitcoins pour une transaction soit défini comme un délit. Les Etats actuellement les plus "anti-bitcoin" sont la Chine et la Russie, et même eux ne sont pas allés aussi loin. Les Etats européens, les EU et le Japon ont pris des positions publiques variables, allant du "Ohlàlà attention c'est dangereux" à "Mouais, bof bof bof". Ils souhaitent décourager l'utilisation du bitcoin, mais aucun n'a pris de mesure pour l'interdire. Difficile d'imaginer qu'ils l'interdisent tout à coup, alors que des milliers de boutiques l'acceptent déjà, alors que leurs premières réactions étaient juste mitigées. Si les Etats s'étaient entendu pour étouffer bitcoin dans l'oeuf, ils y auraient probablement réussi. Mais à l'époque il était vraiment "sous le radar". Il me semble que c'est déjà trop tard. La possiblité que cela arrive tout de même fait partie des risques de placement en bitcoin... le risque est à mon sens assez faible, mais enfin personne ne conteste que bitcoin n'a pas encore réussi à devenir grand public, donc par définition court un risque d'échouer :lol: 21 millions BTC * 100 millions de satoshi par BTC = 2,1 millions de milliards de satoshis. Si le système bitcoin avait la même valeur que le total des actifs financiers mondiaux soit de l'ordre de 200 000 milliards de dollars sauf erreur de ma part, un satoshi vaudrait 10 cents de dollar. Je doute que cela arrive un jour... mais cet exemple extrême montre bien que la divisibilité de bitcoin n'est pas un souci. Et qui a absolument besoin d'avoir des prix en centimes de dollar ou d'euro (ça m'a toujours paru assez ridicule, perso... ;) ) Il y a déjà eu des gens pour oublier un portefeuille dans un train avec des billets de banque qui en dépassent... Utiliser des clés faibles pour protéger des bitcoins est du même acabit. Personne n'empêchera totalement que cela arrive, mais celui qui sait que la sécurité d'une somme d'argent qu'il possède dépend de la force du mot de passe qu'il choisit aura tendance à éviter les "azerty" et autres "987654321"... Je ne sais pas si ce serait possible, mais je doute que ce soit jamais nécessaire. Qui a besoin de prix en centimes quand la dizaine de centimes fait aussi bien l'affaire ? Lorsque la France utilisait le franc or, dont la valeur rapportée à aujourd'hui est de l'ordre de la dizaine d'euros, le centime valait environ 10 centimes d'euro actuels... personne ne s'en plaignait :) De plus, que le bitcoin remplace la totalité des actifs financiers mondiaux me semble un peu capillotracté tout de même... L'autre jour, j'ai laissé ceci sur une table de café : ... Ben figure-toi que quand je suis revenu, les billets n'y étaient plus !
  19. Tomber d'accord sur la légitimité ou l'absence de légitimité des actions des différents acteurs est clairement hors de portée, et j'ai surtout l'impression que nous tournons de plus en plus en rond sans plus approfondir le débat. Mais il y a plus important que la qualification presque morale que l'un ou l'autre donne à la politique de tel ou tel acteur : la question "Que faire", notamment. Je voudrais proposer une question Que devraient faire Kiev ainsi que ses soutiens européens et américains ? Je pose la question sur les plans exclusivement pratique et réaliste. C'est-à-dire au vu de la situation actuelle telle qu'elle est, avec les différents acteurs tels qu'ils sont, quelle serait la meilleure politique. Indépendamment donc de savoir si la situation est "acceptable" ou non, le comportement de tel acteur justifié ou non, la politique réalistiquement la meilleure "juste" ou non. Les six faits fondamentaux 1. La Russie a posé son veto militaire à la reconquête du Donbass par Kiev 2. Kiev n'a pas les moyens militaires de passer outre à ce veto 3. Les Américains et Européens n'interviendront pas avec leurs moyens militaires dans le Donbass 4. Le gouvernement russe ne sera pas forcé par des sanctions économiques d'accepter la reconquête du Donbass par Kiev 5. Le gouvernement russe ne sera pas forcé par son opinion publique d'accepter la reconquête du Donbass par Kiev 6. Il existe au minimum un risque sérieux que le gouvernement russe accepte de soutenir ses alliés du Donbass dans leur objectif d'indépendance totale de l'Ukraine, voire les pousse à étendre leur emprise loin au-delà, par exemple jusqu'à Odessa Remarque : si vous n'êtes pas d'accord avec l'un de ces 6 faits à mon sens clairs, pourriez-vous développer pourquoi et comment vous voyez les choses ? L'objectif à atteindre Il s'agit de protéger l'Ukraine aussi bien que possible, dans une optique patriotique ukrainienne. C'est-à-dire limiter ou faire cesser autant que faire se peut les atteintes à la souveraineté, à l'unité ou à la population ukrainienne : territoires devenant étrangers, dissociation interne, pertes humaines. Remarque : je ne prétends pas que le gouvernement de Kiev, ni les Européens, ni les Américains ont réellement cet objectif. Et je ne prétends pas non plus qu'ils ne l'ont pas. La question que je propose est : à supposer que c'est l'objectif, que faire ? J'ai déjà précisé ma réponse par exemple ici, et j'ai aussi cité là avec approbation celle de William S. Lind... ... Quelle est la vôtre ? Remarque finale : attaquez ma réponse tant que vous voulez naturellement, mais s'il vous plaît seulement avec des arguments pratiques et réalistes, non des arguments du type "ce n'est pas juste". Et si vous refusez ma réponse, alors proposez la vôtre !
  20. La maxime anglaise est que "Even paranoids have enemies" : même les paranoïaques ont des ennemis. Soit : le fait qu'un tel soit un paranoïaque n'empêche pas que certains des ennemis qu'il croit voir... soient bien réels.
  21. Très éclairant, merci ! ... Un cap très important c'est l'évidence. Les choses évoluent rapidement, et dans le mauvais sens. Moscou semble s'aligner sur les thèses des plus extrêmes des insurgés du Donbass. Voir cet éventail des différentes versions existantes de ces thèses. Si cet alignement de Moscou est confirmé, la possibilité pour le gouvernement de Kiev de "limiter les dégâts" par une négociation avec insurgés sur un statut d'autonomie très étendu à l'intérieur de l'Ukraine se fermera définitivement. La fenêtre restante, si elle existe encore, est en train de rapidement se refermer. Puisque tu fais référence à un film du regretté Kubrick :) permets que je partage ici la photo de toi dont je dispose... ;) ... ainsi que la citation complète
  22. [TROLL ON, oui je sais... mais mince, j'trouve ça drôle !] [TROLL OFF, rassurez-vous...]
  23. [petite parenthèse HS] Ce n'est pas ce que dit Lind. Il affirme que le Kaiser (non pas : Berlin) a tenté de sauver la paix, mais s'y est pris trop tard. Cela correspond à des analyses des évènements exposées par exemple dans Le Dernier Eté de l'Europe (David Fromkin) : le haut-commandement allemand a une responsabilité écrasante dans la marche à la guerre, mais le Kaiser lui-même ne le voulait pas, il a tenté au dernier moment d'empêcher la guerre, mais trop tard et sans faire preuve d'assez d'autorité. Une réhabilitation (partielle) de la mémoire de Guillaume II, moins va-t-en-guerre comme l'était le haut-commandement que dépassé par les événements et au final, faible. Lind quant à lui défend l'opinion que les responsabilités sont partagées entre les différents protagonistes, que je ne partage pas. [/petite parenthèse HS] Edit : Je vois (dans votre post suivant) que nous sommes en fait d'accord là-dessus
  24. Merci, G4lly, pour être resté "soft", poli et tout. Je n'ose imaginer ce qu'il faudrait écrire si on combinait la notion de "baisser (le) pantalon" voire "censure"... avec la notion de "Oeil pour oeil" ! :lol: M'est avis que ça serait un vrai b.....
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