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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Dans ses mémoires de guerre, Charles de Gaulle exécute Albert Lebrun -président de la République de 1932 à 1940- d'un trait : "En tant que chef de l'Etat, deux choses lui avaient manqué : qu'il fut un chef, qu'il y eut un Etat" Souhaiter qu'un chef d'Etat le soit vraiment, notamment qu'il ait des qualités de chef, n'a rien à voir avec du royalisme, encore moins avec une quelconque aspiration à la dictature. Les démocraties aussi ont besoin de chefs d'Etat ! Une démocratie doit avoir à sa tête un chef d'Etat, régulièrement élu, pour un mandat de durée déterminée, dans le cadre d'institutions respectant la séparation des pouvoirs et la liberté effective d'expression. Constater que la Russie a un véritable chef d'Etat à sa tête ne signifie d'ailleurs pas qu'elle remplit les autres conditions de cette définition - je pense avant tout à la séparation des pouvoirs. Sur le "je me retire puis je craque"... je compatis. C'est dur, hein ? :lol:
  2. Je vois mal l'EIIL s'effondrer du fait de la pression militaire américaine. Il y faudrait en effet soit des forces au sol en nombre, ce que Obama refuse à raison, soit des acteurs au sol capables de conquérir le territoire du Califat et il n'y en a pas à court terme. L'EIIL pourra consolider sa légitimité dans les zones qu'il a conquises, en y établissant son gouvernement, la loi et l'ordre, ce qui peut être attractif pour les populations concernées à condition d'être sunnite bien entendu. Ce qui sans doute faisable et d'ailleurs déjà en cours est de stopper la progression d'EIIL. Terrain dégagé, alliés au sol (les Kurdes), puissance aérienne persistante (drones)... les facteurs semblent favorables. Que va faire la France dans cette galère, c'est une autre question. La réussite des Kurdes et des Américains dans l'objectif de stopper la progression d'EIIL est certes souhaitable, mais la France n'a pas exactement une armée pléthorique et suréquipée ni des finances en si bon état que l'on pourrait se permettre de négliger les principes de concentration des forces et d'économie des moyens ! L'achèvement de la mission au Mali, sans oublier la réussite de celle en Centrafrique, me semblent plus qu'assez. Sans oublier le risque d'imprévu stratégique : il serait sage de conserver des forces disponibles pour le cas où la France ou bien les alliés qui dépendent d'elle -en Afrique- seraient directement attaqués. A 4% du PIB pour la Défense je ne dis pas, mais nous sommes assez nettement en-dessous de 2% ! A saupoudrer partout, quelle serait l'efficacité, quelle serait l'influence qu'en retirerait le pays ? Il doit l'être, oui, mais d'un autre côté... depuis combien d'années au juste ? :) La réalité brutale est que les pétromonarchies sont protégées militairement par les Etats-Unis, et que Washington a été jusqu'à protéger l'Arabie saoudite contre le peuple américain lui-même au lendemain du 11 septembre, en dissimulant ou passant sous silence les liens très importants entre le système saoudien et Al Qaida et en fournissant des cibles alternatives comme exutoire à la colère justifiée des Américains. Cible secondaire avec l'Afghanistan, cible n'ayant carrément rien à voir avec l'Irak. Si Washington protège les pétromonarchies dans de telles circonstances, ce n'est pas l'EIIL qui va le faire changer d'avis. Le financement des djihadistes par Saoudiens et consorts a de beaux jours devant lui. Ce que la France pourrait faire - ou qui sait qu'elle fait déjà ? - est de "convaincre" les financiers des djihadistes qu'ils doivent s'abstenir d'apporter de l'aide aux ennemis des alliés les plus proches de la France. Concrètement : la règle "pas d'argent pour les djihadistes français ni africains" devrait être l'objectif. Quant aux moyens, les seuls envisageables sont du domaine des services secrets, les cibles n'étant bien sûr pas les djihadistes, qui sont prêts à mourir, mais les financiers eux-mêmes, qui ne le sont pas. Peut-être en se rappelant le conseil de Nixon comme quoi se faire passer pour fou peut être avantageux. Et en soignant l'aspect opérationnel : si tel dirigeant, prince ou grand prince de (très ?) haut niveau est assassiné par un groupe djihadiste peu connu - voire dont personne n'avait entendu parler jusque là - il ne saurait être question que l'on découvre qui est derrière. Même si bien sûr le message serait passé par des canaux discrets comme quoi le financement de djihadistes en Afrique et/ou en France n'est décidément pas bon pour la santé. Plus que cela, c'est-à-dire une pression ou une condamnation ouverte plutôt que des actions discrètes, ou encore un objectif plus large d'arrêter de financer le djihadisme en général plutôt que seulement dans le périmètre géographique intéressant la France... ce n'est pas à notre portée, et il ne sert à rien d'en parler. Il y a le minuscule problème comme quoi l'Irak reste un terrain de jeu américain, le gouvernement Maliki restant soutenu par Washington et tout prêt à approuver les guerres américaines dans le pays, tandis que dans la région les pays arabes du Golfe sont sous influence politico-militaire américaine. Difficile d'imaginer les Etats-Unis autoriser Russie, Chine ou Inde à intervenir militairement indépendamment en Irak. Les éventuelles interventions européennes ne sont d'ailleurs pensables qu'à condition d'être sous strict commandement Tazu.
  3. La Russie annonce le doublement en cinq ans du format de ses troupes aéroportées (article en anglais) Décision assez impressionnante de mon point de vue, même tenant compte de la probable réduction de format et/ou élongation de délai classique suite à ce genre d'annonce, y compris voire surtout en Russie. Moscou semble accorder une priorité aux forces capables de réaction et d'intervention rapides. Sinon, ce genre de nouvelles confirme le contraste de plus en plus criant voire abyssal entre des puissances émergentes militarisant à marche forcée (Chine, Russie, Inde...) et la France ou plus généralement l'Europe en processus de désarmement depuis une vingtaine d'années, processus qui a tendance à s'accélérer quoi qu'on en dise et qui menace de devenir proprement structurel une fois que les seuils minimaux de capacité industrielle et/ou opérationnelle seront franchis, et nous en approchons à grands pas pour ne pas dire que nous y sommes déjà.
  4. Pendant que continuent les tribulations de quelques clampins partisans de la lutte armée contre l'agression grand-russe / l'impérialisme américano-otanien - rayer la mention inutile -, il y a aussi des gens un peu plus sérieux qui s'intéressent à la situation. En Asie par exemple, le conflit ukrainien oppose une nouvelle fois Chine et Japon. Tokyo consultera l'UE avant de définir sa politique à l'égard de Moscou ... tandis que La neutralité de la Chine profite à Moscou
  5. Je n'ai pas la même lecture des dispositions de ce mémorandum... et je ne pense pas que EU ni RU aient failli à quoi que ce soit lorsque la Crimée a été intégrée à la Russie. Il y a obligation de respecter indépendance et souveraineté de l'Ukraine. Mais pas obligation de les défendre par les armes, ni même par tout autre moyen ! Les obligations du mémorandum ne sont que négatives : s'abstenir d'agir contre la souveraineté ukrainienne. La seule obligation positive est de porter l'affaire devant le Conseil de Sécurité de l'ONU si l'Ukraine est soumise à un chantage ou un bombardement nucléaire. Ce qui n'est - fort heureusement ! - pas arrivé, et d'ailleurs chacune des cinq puissances nucléaires officielles disposant d'un droit de veto au CS, porter l'affaire dans cette arène n'est guère une protection rassurante... A l'extrême limite on pourrait peut-être soutenir que les signataires se sont engagés à soutenir militairement l'Ukraine dans le cas où elle serait attaquée à l'arme atomique par Israël, Inde ou Pakistan, mais c'est bien tout.
  6. [HS ON] Le sort des pilotes impliqué dans le bombardement de Bouaké, Barys Smahine et Youri Souchkine, n'a d'après ce que j'ai compris jamais été clarifié. La rumeur a couru à un certain moment que s'ils n'ont jamais été poursuivi en justice, c'est qu'il n'y avait pas besoin de le faire, et que le gouvernement avait ses raisons d'être absolument sûr qu'on ne les reverrait plus... Les mécaniciens des Sukhoi ont quant à eux été expulsés de Côte d'Ivoire sans être inquiétés - non pas qu'il y aurait eu matière à le faire. Les pilotes, eh bien soit la rumeur est véridique, soit il doit y avoir un accord bien solide avec les autorités françaises pour qu'ils se fassent définitivement oublier... car le fait est qu'on n'a jamais eu de nouvelles d'eux après Bouaké... [HS OFF]
  7. Je ne comprends pas cette remarque... expérience en quelle matière ? Les "sanctions" ?
  8. Ouaip... c'est à voir. De ce que j'ai compris, les sanctions ne peuvent être approuvées qu'à l'unanimité par les 28 membres de l'UE. Or, à la fois République Tchèque et Slovaquie se sont publiquement prononcées contre de nouvelles sanctions envers la Russie... On verra si les autres pays membres sauront les convaincre de changer leur position. Voire même les "convaincre", qui sait ?... :lol: Ainsi, éventuellement, que d'autres mécréants récalcitrants. En attendant, le train des sanctions vertueuses contre la pécheresse Russie pourrait mettre quelque temps à partir ;) Il semble que certains gouvernements européens reviennent à la raison. Cette politique de "sanctions" n'a aucun sens et ne mène nulle part.
  9. Alexis

    Protection du secret

    A moins de le crypter au préalable, non ? C'est personnellement ce que je fais, en l'occurrence en utilisant AXCrypt. Je ne me fais pas trop d'illusion sur la confidentialité, si un service d'Etat devait s'intéresser à ma petite personne, mais comme c'est plutôt contre des malfaisants ordinaires (sans les moyens d'un Etat) que je souhaite me protéger, il me semble que le cryptage à l'aide d'un outil grand public suffit, non ? Machine à écrire... ou ordinateur totalement coupé du réseau. C'est tout de même plus pratique qu'une Remington ;) Je ne sais pas si c'est vraiment la méthode qui a été utilisée pour le Flappening (ou si c'est la communication d'Apple qui se raccroche aux branches :lol: ) mais quoi qu'il en soit les mots de passe trop simples sont une véritable plaie pour la sécurité. Il y aurait certainement un effort d'éducation à faire... mais comme tu le dis il va à l'encontre des objectifs commerciaux. Enfin, à quelque chose malheur est bon, le Flappening et autres affaires similaires finiront bien par "sensibiliser" le public au fait que la sécurité informatique c'est important, et que se reposer sur les assurances des services commerciaux est insuffisant.
  10. Ce qui reviendrait à utiliser suffisamment de violence pour donner à la Russie et aux séparatistes la motivation ou le prétexte pour continuer la guerre voire l'étendre. Mais pas assez pour atteindre à la place de Kiev les objectifs qu'il a d'abord choisis puis s'est découvert incapable d'atteindre, c'est-à-dire résoudre militairement le problème politique dans la Donbass. Sachant que pour réaliser cela, il faudrait des unités OTAN intervenant en nombre et en force contre les séparatistes, d'où risque élevé de guerre terrestre directe avec la Russie, à la fois inacceptable pour les populations européennes et américaines et dangereux par risque de montée aux extrêmes. En somme, relancer la guerre sans aucun bénéfice pour l'Ukraine, y empirer la catastrophe, c'est-à-dire faire la guerre à la Russie jusqu'au dernier Ukrainien. Cette stratégie pourrait être dans l'intérêt bien compris des néoconservateurs américains voulant perpétuer la domination Tazu. Elle n'est en aucun cas dans notre intérêt à nous autres Européens. Ni d'ailleurs dans l'intérêt des Américains en général, par différence avec le parti des hégémonistes et des bellicistes parmi eux.
  11. Ce n'est pas une force de ce genre qui arrêterait un corps blindé, c'est clair. Elle aurait cependant deux utilités : - Capacité à arrêter des coups de force, du type de celui très habilement exécuté en Crimée en mars dernier. Empêcher un aggresseur de créer et solidifier un fait accompli par une action rapide et "sous le seuil" d'une invasion militaire en bonne et due forme - Capacité à bloquer la progression d'une invasion en servant de gage d'une implication plus grande. En pratique, si cette force apparaît tout-à-coup sur le chemin d'une force blindée d'invasion, celle-ci devra choisir entre arrêter son action et combattre pour culbuter la force de réaction rapide. Ce qui d'une part serait probablement couronné de succès... d'autre part signerait à coup sûr le début d'une guerre impliquant tous les pays de l'OTAN, donc l'arrivée même plus tard de forces lourdes au final irrésistibles pour la force d'invasion en question Pour être clair : ce n'est pas de défense de la Pologne qu'il est question. Varsovie a des forces armées non négligeables et un corps blindé solide, elle peut se charger de tout cela toute seule, en pratique ralentir une hypothétique invasion russe en attendant que "les gros" arrivent. Il s'agit des pays baltes. C'est eux que la création de cette force de réaction rapide vise à rassurer, notamment contre le risque que le voisin russe s'essaie à la stratégie du salami. Par rapport à une force de réaction rapide américaine, française, britannique ou autre, la force de réaction rapide OTAN aurait l'avantage d'impliquer politiquement tous les pays OTAN, donc de constituer une dissuasion plus crédible si elle se met sur le chemin d'une force d'invasion. Tout le monde serait mouillé par l'action d'une telle force. C'est d'ailleurs aussi son inconvénient. Nécessitant un feu vert politique des gouvernements de 28 nations, sans la moindre exception, un aggresseur potentiel pourrait douter qu'elle soit mise en action. L'un dans l'autre, il me semble que ce n'est pas une mauvaise idée : - Elle est un signal politique fort envoyé aux pays baltes, dont l'inquiétude est compréhensible, sans diminuer les capacités de réaction rapide possédées en propre par les pays membres - Elle permet d'envoyer ce signal sans franchir le pas de l'installation de bases OTAN dans les territoires anciennement Pacte de Varsovie, ce qui nécessiterait de sortir de l'accord de 1997 avec la Russie qui l'interdit, provoquerait une réaction de Moscou même si elle est imprévisible (Poutine prend bien garde soit dit en passant de paraître imprévisible), bref ne serait pas sage Il y a deux problèmes. Le premier étant le "A" dans OTAN qui signifie Atlantique. Le deuxième le "N" qui signifie Nord. :lol: (je me doute bien que tu le sais... mais je crois utile d'insister, tant on a fait n'importe quoi dans les dernières années avec cette OTAN) L'extension indéfinie du domaine de l'OTAN est une dérive. Nous en sortons enfin en ce qui concerne l'Afghanistan, non sans y avoir laissé des plumes... et des vies perdues pour le résultat que nous connaissons. Ce serait vraiment dommage de s'y précipiter à nouveau, que ce soit en Irak, dans le Pacifique ou au Zimbabwe ! Concernant le cas extrêmement hypothétique où la Chine concentrerait ses moyens navals contre la Nouvelle-Calédonie ou la Polynésie, ce serait dommage pour la flotte chinoise vu son retard criant dans le domaine de la discrétion sous-marine (demander à M. Suffren ce qu'il en pense) pour ne rien dire des carences de sa protection contre les missiles furtifs, à Mach élevé et puissance explosive non négligeable (demander à M. ASMP-A son avis) Ne dit-on pas que "Aimer, c'est regarder dans la même direction" ? :)
  12. Sachant que Poroshenko, au vu des déclarations des derniers jours, semble avoir acquiescé aux conditions définies par Poutine les insurgés du Donbass, je pense qu'il y a une très bonne chance que la rencontre de Minsk soit fructueuse. Le principal risque de reprise de la guerre que je vois à ce stade serait une révolte à Kiev de la part des nationalistes extrémistes (Svoboda, Pravy Sektor, Yarosh...), peut-être coordonnée avec Yatseniouk qui semble s'opposer à Poroshenko (au moins en paroles). Révolte menant à la déposition de Poroshenko, à une phase de désordre avec extension de la guerre, regroupement des loyalistes sous une nouvelle direction, nouvelles mobilisations et nouvelles offensives loyalistes soutenues par... disons, the usual suspects (davantage Washington voire Londres que Paris ni Berlin). Le tout aboutissant à de nouvelles souffrances et au final à un résultat encore plus désastreux pour l'Ukraine. Scénario catastrophe, peut-être capillotracté. Je l'espère en tout cas ! Edit : Au nombre des usual suspects, ou faut-il parler de Véritables Amis de l'Ukraine ? Il a dit cela aujourd'hui 5 septembre. Il s'est retenu d'ajouter "Vazy, mords-y l'oeil !". Ainsi que le fond de sa pensée : "Nous devons faire la guerre à la Russie jusqu'au dernier Ukrainien !"
  13. L'Europe occidentale prise dans son ensemble est nettement plus économiquement efficace par rapport à l'énergie ou au pétrole qu'elle consomme que les Etats-Unis, lesquels sont plus efficaces que la Russie ou la Chine. Je veux dire que pour produire 1 € de PIB, il faut moins de pétrole en Europe qu'aux Etats-Unis (pratiquement deux fois moins), et que Russie et Chine sont encore plus inefficaces. Par exemple, la France consomme environ 700 millions de barils de pétrole par an de mémoire, ce qui représente environ 2,2% d'une consommation journalière mondiale au-delà des 85 millions par jour. Son PIB en revanche est environ 3,8 ou 3,9% du total mondial. Il y a une constitution en Russie, ce n'est quand même pas la cour de récré quand le pion est aux fraises. Elle peut certes être interprétée dans l'intérêt du pouvoir en place, voir Poutine profitant d'une imprécision sur l'interdiction de deux mandats pour définir que l'interdiction ne portait que sur des mandats consécutifs et en profiter pour revenir en 2012, Medvedev lui ayant gardé la place au chaud. Mais ça ne veut pas dire que tout est possible. Ces arguments se ramènent il me semble à deux : 1. Si on dépense trop, ça ne peut pas tenir (que ce soit un Etat trop gourmand ou des parasites trop voraces) 2. Il faut investir pour maintenir la production Bien sûr ils sont tous deux valables et s'appliquent d'ailleurs à tout le monde. En ce qui concerne la Russie cependant : > 1. L'Etat a un budget équilibré et n'est que peu endetté (moins de 20% du PIB, à comparer avec une moyenne au-delà de 90% dans l'OCDE) >. 2. Comme déjà expliqué hier par Nemo sur ce fil, je ne vois pas de raison vraiment convaincante de penser que la Russie ait un problème sérieux à ce sujet Ca ne veut pas dire que la Russie ne pourrait tomber à l'avenir dans l'un de ces deux problèmes. Il est possible qu'elle y tombe. Simplement ce n'est pas le cas actuellement et elle est même dans une situation proprement excellente en ce qui concerne les finances publiques.
  14. Moi je l'dis : pour enfin tenir tête à Poutine dans les négociations internationales, il n'y a qu'une seule solution. -----> David Douillet président en 2017 ! Alors, Volodia, on rigole moins ? Mais ça manque de style. Diantre, Messire, autrefois l'on savait vivre... on s'invitait courtoisement sur le pré ! Pour remédier à cela, la solution serait simple et d'ailleurs a été mille fois proposée. Mais attention, avant d'en parler il faut d'abord se préparer à courir vers la sortie pour échapper au lynchage par les principaux intéressés... voilà ça y est je suis prêt. Il faudrait insérer le salaire variable des députés en fonction de leur taux de présence, commençant au RMI pour présence nulle, jusqu'au salaire actuel pour présence sans défaut. Et en profiter pour interdire le cumul des mandats. ... Ca y est je suis parti !
  15. Les propositions de Poutine correspondent à la réalité sur le terrain, qui est l'échec de la tentative kiévienne de reprendre le contrôle du Donbass. Il aurait été fort surprenant que dans ces conditions les insurgés et Moscou approuvent un plan équilibré. Ils maintiennent une pression très élevée sur Kiev : le cessez-le-feu aujourd'hui est conditionné à la signature préalable de l'accord politique. Je vois peu de raison de douter que cet accord prévoie l'intégration de l'ensemble du Donbass, ville de Marioupol comprise donc, à la partie de l'Ukraine bénéficiant d'une autonomie très large par rapport à la capitale. Donc le retrait des forces kiéviennes, notamment ce fameux bataillon Azov. Même avec de fortes nuances, à la fois la communication loyaliste et la communication insurgée ont signalé un recul des insurgés, suivi d'un grand recul des loyalistes. La première phase, lorsque Kiev progressait régulièrement, a certainement eu lieu. Il y a eu simplement un peu trop d'enthousiasme à Kiev au sujet d'une victoire définitive qui leur apparaissait certaine et à portée de main. Et la plupart des médias occidentaux ont relayé cette version avec trop peu de sens critique ni même de distance, il me semble.
  16. La transition vers l'après-Poutine risque d'être problématique c'est clair. C'est l'un des défauts des situations où un dirigeant prend une influence démesurée sur un système politique, au point où une part importante de sa légitimité est personnelle. Cela dit, entre une transition incertaine voire un peu chaotique, et un second effondrement type années 90, il y a de la marge. :) Des tendances notamment idéologiques et groupes d'intérêts distincts se discernent derrière Le Président. Mais il n'y a pas de raison qu'ils s'entretuent le moment venu, car la pérennité du système est dans leur intérêt à tous. Que ce soit tel clan ou telle tendance (plus occidentaliste à la Medvedev, ou plus orientaliste) qui l'emporte, de toutes façons les "perdants" ne disparaîtront pas, ils auront seulement perdu en influence et en positions tout en pouvant espérer "se refaire" plus tard. L'auctoritas... le successeur en aura probablement moins. Le Régent n'était pas un Louis XIV, ni Pompidou un De Gaulle. De là à ce que le système politique tout entier s'effondre...
  17. Une baisse du pétrole profonde et longue est difficile à envisager. Le cours mensuel du Brent se balade depuis 2007-2008 dans une bande de prix de 50 à 130 $ le baril, dont il est rarement sorti. La plupart du temps, il a été entre 70 et 130 $, la dernière fois qu'il en est sorti était en 2009. Deux forces de rappel puissantes l'ont jusqu'ici contraint à rester dans cette bande - Si le prix du baril augmente trop, il en résulte un effet dépressif puissant sur l'économie mondiale - la corrélation entre crises pétrolières et récessions mondiales est étroite -, d'où baisse de la croissance voire récession, provoquant une limitation voire une baisse de la demande en pétrole... donc une baisse du prix - Si le prix du baril baisse trop, les producteurs marginaux - ceux dont le pétrole, ou l'équivalent liquide de pétrole, est le plus cher à extraire - commencent à produire à perte, donc ont tendance à réduire leur production, d'où limitation de l'offre... et hausse du prix. Dans un contexte où le taux de rendement énergétique des sources existantes est sur une tendance de décroissance de long terme - on a exploité d'abord les sources les plus faciles, ce qui n'est guère surprenant - ces producteurs marginaux sont les pétroles de schistes, les biocarburants, les pétroles ultra-difficiles à atteindre (et ultra-chers) en Arctique etc. Ces sources de carburants liquides "cher à produire" sont par ailleurs les seules à pouvoir augmenter la quantité disponible à l'échelle mondiale. En effet, le pétrole "conventionnel", c'est-à-dire le pétrole à la papa, est sur un plateau depuis environ 2005. Le pic du pétrole conventionnel était probablement en 2006 - on n'en sera certain que lorsque la production aura réellement commencé à baisser, une fois le plateau devenu intenable. Deux facteurs rendront inévitable la sortie du prix du pétrole de sa bande 70 à 130 $ actuelle à terme assez proche - D'abord le pétrole conventionnel ne restera pas longtemps sur un plateau. Il ne peut pas se passer plus que quelques années avant que la production mondiale n'entame une chute qui s'accélérera de plus en plus. Rappelons qu'un grand nombre de pays producteurs de pétrole conventionnel ont déjà passé leur pic. Que le seul qui aurait la capacité d'augmenter significativement sa production est l'Irak et... disons, il pourrait en être empêché. Que les découvertes de nouveaux gisements sont depuis très longtemps inférieures à la production. Quant aux investissements des grandes compagnies pétrolières, ils sont en baisse... - Puis, les producteurs marginaux - les seuls à assurer une augmentation lente de l'offre mondiale de carburants liquides depuis 2006 - non seulement ne pourront augmenter leur production indéfiniment, mais pourraient être amenés à la baisser. Les huiles de schistes ont des limites intrinsèques quant aux réserves réellement possibles à mettre en production, les biocarburants de même, les pétroles ultra-difficiles sont longs à mettre en production avec de nombreuses déceptions. La sortie de cette bande devrait se faire par le haut. Sauf si Offre de carburants liquides atteignant un plateau, puis commençant à décroître par limite physique, alors que la demande mondiale continuera à croître... la conséquence semble obligée : pour assurer l'équilibre du marché, il faut qu'il y ait destruction de demande par augmentation du prix jusqu'à ce que suffisamment de consommateurs se soient découragés et que la demande solvable ait suffisamment baissé pour égaler l'offre stationnaire, puis l'offre en diminution. La sensibilité faible de la demande au prix dans le cas du pétrole - la demande baisse à peine lorsque le prix augmente beaucoup - ne laisse en apparence qu'une issue : le prix augmentera. Beaucoup. Analyse classique et simple. Qui est le scénario central. Il en existe cependant un autre. Proposé notamment par l'analyste Gail Tverberg, voir cet article par exemple (en anglais). En très gros, l'argument est que l'analyse classique de l'équilibrage du marché par destruction de demande est dans ce cas simpliste, car elle néglige les effets sur l'ensemble de l'économie laquelle est à tout niveau dépendante du pétrole, et du pétrole pas trop cher. Si celui-ci vient à manquer - le pétrole est trop cher - les effets induits et les boucles de rétroaction dans l'ensemble de l'économie mèneront plutôt à une destruction conjointe de la demande et de la production, sur fond de prix trop bas. Ceci aboutissant au final à une destruction de la production par impossibilité pratique de mettre en oeuvre les technologies avancées nécessaires aux plus difficiles des gisements de pétrole, l'économie ayant été trop désorganisée pour supporter ces technologies. En somme, prix du pétrole trop élevé dans un premier temps - Tverberg soutient que nous avons déjà abordé cette phase - menant au final à effondrements économiques rendant impossible d'abord financièrement, puis même technologiquement, de maintenir la production. Cette analyse est à première vue surprenante. Elle est très argumentée. On peut souhaiter qu'elle s'avère erronée, mais on ne peut la négliger d'un revers de main. Les conséquences pour la Russie ? - Dans le scénario central, la Russie deviendrait beaucoup plus riche, ses ressources énergétiques se vendant à prix beaucoup plus élevé. - Dans le scénario alternatif, la Russie connaîtra un second effondrement économique, après celui des années 1990. Mais même les plus russophobes ne s'en réjouiront pas... car ce sera l'ensemble de la planète qui connaîtra cet effondrement.
  18. Le titre est assez incroyable, et franchement digne du Gorafi. L'Otan bien évidemment ne se porte pas au secours de l'Ukraine ! C'était évident dès le départ. Le contenu de l'article d'ailleurs le clarifie d'ailleurs sans ambiguïté. C'est le titre seulement qui est du grand n'importe quoi.
  19. Oui, ça me rappelle d'ailleurs une chanson très anti-Poutine qui date de ses premiers pas en tant que président (2000 ou 2001) "J' m'appelle Vova, Vova tout court..."
  20. Oué. Par le même raisonnement, vu la démographie allemande, et celle de l'Alsace, nous autres Français avons du souci à nous faire... Quoi ? C'est par là ? OK, j'y cours... Il ferait mieux de s'y habituer, le petit père Zbig, à mon avis... Certains soutiens des séparatistes ukrainiens ont toujours prétendu que les dirigeants de Kiev étaient fous. Jusqu'ici, à l'exception évidemment importante des membres de Svoboda, Secteur Droite, Yarosh et consorts, je n'y ai pas ajouté foi. Je commence à avoir des doutes. Et ce n'est pas une blague. :(
  21. Encore une nouvelle d'Ukraine que l'on croirait prise du Gorafi L'Ukraine construira un mur à la frontière avec la Russie (Iatseniouk) De deux choses l'une : - Soit le premier ministre ukrainien est, en termes techniques, "complètement chtarbé" - Soit RIA Novosti s'essaie à la propagande la plus grossière Bon, dans la première hypothèse, il faudra tout de même rappeler à M. Iatseniouk que la réalisation des plans du regretté André Maginot a pris un peu plus que six mois...
  22. Pas besoin d'amende honorable ! C'était de l'humour effectivement mais je n'ai pas forcément suffisamment été clair là-dessus... :) Bon, ça pourrait fournir matière à une "blague française", réponse du Bruxellois aux "blagues belges" du Parisien... c'est toujours ça de pris ! :lol: « Je pense qu’un accord final entre les autorités ukrainiennes et le sud-est de l’Ukraine pourrait être trouvé et fixé le 5 septembre, au cours d’une réunion du groupe de contact et j'ai déjà faxé aux séparatistes les conditions à accepter et celles à exiger de Kiev» Là... ta citation était incomplète, j'ai réparé l'oubli ! :lol:
  23. Exercice prévu de longue date - il a déjà eu lieu l'année dernière. Originellement planifié pour juillet, il a été décalé "pour plus tard dans l'année" compte tenu du besoin pour Kiev de consacrer ses forces militaires aux opérations à l'est. L'annonce de sa replanification à court terme est évidemment un acte politique. Cela dit : - il aura lieu à Yavoriv, à l'ouest de Lviv et à moins de 20 km de la frontière polonaise - la dimension est assez réduite : 1300 militaires dont 200 Américains - le thème sera le maintien de la paix Si on le présente avec un grand titre "déploiement de l'armée américaine en Ukraine pour exercices" il a l'air impressionnant, mais quant à la sécurité concrète qu'il apportera au gouvernement de Kiev... eh bien disons qu'une éventuelle invasion russe ne pourrait sans risque prendre Lvov. Il lui faudrait s'arrêter à Kiev. Je ne dis pas que cela arrivera, bien sûr :) Ce qui est clair en revanche est que ce n'est pas cet exercice qui décrédibilisera la menace latente de la Russie d'aller aussi loin qu'elle le désirera en Ukraine. Sauf en Galicie (les trois oblasts tout à l'ouest), mais même le clown ultra-nationaliste Jirinovski proposait d'offrir cette région à la Pologne plutôt que de la mettre sous influence russe ! :lol:
  24. Ce que je dis, c'est juste moi qui le dis... je peux évidemment me tromper. Cela dit, essayant de voir la situation d'un point de vue russe, il me semble que Poutine doit se dire les choses suivantes : 1. L'Ukraine dans l'OTAN, c'est inacceptable au sens fort du terme. Il s'agit de la sécurité fondamentale de la Russie, et de ma crédibilité en tant que protecteur de la Russie 2. Je ne peux faire aucune confiance au gouvernement ukrainien, ni Poroshenko ni ses successeurs éventuels, pour ne pas demander l'intégration à l'OTAN. Pas davantage qu'aux Européens ou aux Américains pour la refuser 3. Je suis dans une situation de force telle que je peux imposer mes conditions, et ça ne durera pas. Notamment, une fois qu'un accord de stabilisation aura été défini et appliqué dans les faits, la seule influence que j'aurai en Ukraine sera par l'intermédiaire des habitants du Donbass s'ils restent des électeurs ukrainiens, et ça ne suffit pas il s'en faut de beaucoup La seule conclusion rationnelle possible me semble être : - Je ne peux pas relâcher la pression politico-militaire, notamment la menace d'extension de la Novorussie, tant que je n'obtiens pas en échange des garanties en béton excluant l'intégration de l'Ukraine à l'OTAN
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