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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. - Les statistiques sur le nombre des immigrés existent, et encore sur la part des naissances issues de deux parents français / d'un parent français et un étranger / de deux étrangers. Elles sont fournies par l'INSEE. Sans doute ce sont des statistiques globales, pas de décomposition fine au niveau de la commune, mais n'est-ce pas suffisant ? A mon avis il n'y a pas de véritable problème de manque de données sur l'immigration. Si on parle des musulmans parmi nous - ou d'ailleurs des catholiques, des juifs etc. - pas de statistique de l'INSEE, mais des études par sondage de l'ensemble des Français qui sont suffisamment bien faites pour donner les principales indications - notamment sur l'extrémisme religieux qui reste minime. Il est par exemple beaucoup moins fort en France que dans les pays européens comparables si on mesure par exemple les préjugés des musulmans contre juifs ou chrétiens. D'un autre côté, nous avons certainement des djihadistes actifs dans notre jeunesse, ce qui confirme le tableau général d'une majorité de Français musulmans qui n'ont guère de mal avec les valeurs essentielles du pays et d'une toute petite minorité djihadiste - mais une minorité active et violente donc très dangereuse, et qui vise bien sûr à convertir l'ensemble des Français musulmans à ses vues. Donc, là encore, même si l'INSEE ne s'en mêle pas, on ne manque pas de données obtenues d'autres sources. - Concernant le droit du sang franchement je ne vois guère l'intérêt de changer complètement de système. Quel serait l'avantage ? A supposer que la France accueille 300 000 migrants chaque année en plus de ce qu'elle accueille d'ordinaire (chiffre vraisemblable si l'immigration de 2 millions ou plus par an évoquée par plus d'un responsable européen était répartie équitablement sur tout le continent) soit un triplement du rythme d'immigration, passer au droit du sang ne résoudra aucune des conséquences éminemment prévisibles en termes de chômage, pauvreté ni violence. A supposer d'un autre côté que la France n'accueille pas de migrants supplémentaires et que le rythme d'immigration ne change pas, changer complètement de système impliquera forcément des désordres et de l'agitation... à quoi bon ? A mon avis, nous n'avons pas besoin de changer nos principes ni notre système. Nous avons besoin d'une frontière qui nous permette de les appliquer, puisque nous sommes une nation plutôt qu'un groupe ethnique, et une nation a besoin d'une frontière encore davantage qu'un groupe ethnique. Que cette frontière soit celle de la zone Schengen - ce qui supposerait que l'ensemble des autres pays de cette zone se rallie au besoin d'une véritable frontière ce qui n'est certes pas gagné - ou... tout simplement celle de la France. Un système qui après tout a fait ses preuves !
  2. Légalement parlant : le refoulement des personnes qui sont de vrais réfugiés mais qui ont déjà un pays d'accueil, typiquement les Syriens immigrant depuis la Turquie, est tout à fait possible du point de vue du droit international (convention de l'ONU sur les réfugiés). S'il est actuellement empêché par les arrêtés rendus par les institutions européennes et que rappelait Berezech, c'est une décision strictement européenne que les Européens sont donc en mesure de changer pour peu qu'ils le veuillent, soit ensemble, soit un pays à la fois. Pratiquement parlant : la méthode idéale de refoulement suppose évidemment l'accord du pays d'accueil initial, et dans ce cadre il est certainement envisageable de participer financièrement au soutien à ces réfugiés, typiquement financer l'éducation des 400 000 enfants syriens de Turquie actuellement privés d'école, à la fois pour diminuer l'incitation à partir pour les réfugiés et pour aider leur pays d'accueil à faire face à ses responsabilités. Mais si cette méthode est impossible parce que le pays d'accueil ne coopère pas, eh bien il reste la possibilité de refouler les migrants illégaux exactement de la même manière qu'ils sont venus, c'est-à-dire les débarquer dans un port voire sur une plage. L'option "gérer ces arrivées massives collectivement" n'existe pas en pratique. Evidemment les mots "collectivement" et "gérer" suggèrent qu'on va s'y mettre tous, et que gérer on sait faire. Mais c'est faux, d'une part l'esprit collectif n'est pas notre fort en Europe, d'autre part et surtout l'échelle du problème le rend parfaitement ingérable. On ne compte plus les responsables européens qui préviennent que l'afflux durera de nombreuses années et qu'il pourrait encore s'intensifier, et à raison de un ou deux millions de personnes par an, si pas davantage, on est en dehors des limites du gérable. - Je ne crois pas trop aux stratégies intelligentes de long terme ni des uns ni des autres. Les relations internationales sont de mon point de vue en train d'entrer dans une phase de bor... désordre croissant, et tout le monde navigue à vue. Que les wahhabites du Golfe soient fondamentalement égoïstes, et d'autant plus favorables à la guerre sainte que ce sont d'autres qui y meurent à leur place... oui, certes. - Concernant la pression subie par Slovénie, Serbie et tous les autres pays de transit, à la fois elle doit être impressionnante sur le moment, et d'autre part ces pays ne sont que des pays de transit vers la Terre promise allemande. Les migrants veulent aller dans le pays où coule le lait et le miel, celui que non pas Dieu, mais Angela Merkel leur a promis. Et les Slovènes, Serbes et tous autres Croates sont certainement d'accord avec eux sur ce point - vous voulez partir de chez nous chers non-invités de passage, mais comment donc allez-y ! - Concernant l'issue de la guerre civile syrienne, même dans une version optimiste de pacification sous 2 ans le retour des Syriens dans leur pays pourrait être difficile à envisager. Voir cet entretien avec le géographe Fabrice Balanche qui soutient que l'essentiel des réfugiés syriens sont des sunnites que le régime est bien content de voire partir, quand il ne les y pousse pas Une pacification de la Syrie avec un pouvoir central héritier du régime actuel - que Assad reste ou non à sa tête - ne mènerait pas forcément à des conditions facilitant le retour de la majorité des réfugiés. Encore faudrait-il qu'ils le veuillent, et si les Allemands veulent les y pousser qu'ils ne trouvent pas d'argument légal comme quoi le pays reste dangereux pour eux. D'une manière générale, il est permis de supposer une plus grande volonté de retour de la part des réfugiés de Turquie, dont une minorité seulement vit dans des camps relativement confortables, le reste étant réduit à l'exploitation sur le marché du travail au noir quand ce n'est pas à la mendicité tandis que les enfants sont privés d'école, que de la part des réfugiés d'Allemagne. C'est que les Allemands n'envisagent pas de traiter les réfugiés qu'ils accueillent comme les Turcs le font ! Et je ne conseille naturellement à personne de remettre cela en cause, mais enfin la conséquence logique de ce traitement incomparablement meilleur, c'est qu'un nombre relativement réduit de réfugiés peut être accueilli de cette manière. Et accueillir des gens en situation de migration économique (Syriens venus de Turquie) comme s'ils étaient des réfugiés qui n'avaient jamais reçu de protection... c'est bien sûr diminuer la place pour les réfugiés qui en ont le plus besoin. Oui enfin d'un autre côté c'est le pire des trois. Sérieusement ce genre de tableau induit lourdement en erreur. Il y a évidemment une plus grande proportion d'immigrés dans les villes citées que dans la moyenne française, mais cela ne veut pas dire que le petit-fils d'un immigré devra surmonter les mêmes difficultés d'intégration qu'un immigré, ni que les petit-fils d'immigrés présentent la même sur-délinquance que les immigrés ! Si on veut représenter l'effort d'intégration effectif auquel doit faire face la population d'une ville donnée, il faut se baser sur le pourcentage de population immigrée. Rappelons quand même que la plupart des ancêtres de Louis XIV étaient des étrangers et quant à Napoléon non seulement son père est né étranger mais encore il a combattu la France les armes à la main... Si d'autre part on veut mettre l'accent sur le cas spécifique des musulmans - comme dirait Nicolas S "On ne va pas se mentir" donc allons-y Messieurs de LR puisque c'est bien de cela que vous parlez - eh bien les statistiques en fonction de la religion n'existent certes pas chez nous, mais enfin si on additionne la capacité des salles de prière musulmanes de la région, qu'on l'exprime en pourcentage du total national et qu'on fait une règle de trois par rapport à la population musulmane de la France (8% du total) on aura sans doute une idée pas trop éloignée de la réalité. Je n'ai pas fait l'exercice, mais je doute qu'il y ait tant de villes que ça où les musulmans soient majoritaires, il doit y en avoir mais enfin avec 8% de la population globale c'est quand même difficile d'être majoritaire dans beaucoup d'endroits. [HS ON] Ce parti "LR" me semble filer un drôle de coton. Ce genre de tableau aux données largement trompeuses, propres à provoquer des réactions exagérées ... J'en parlais l'autre jour avec ma copine Marine L qui se disait inquiète de l'évolution du parti de Nicolas Sarkozy. Faut dire qu'un incident récent lors d'une permanence de son parti l'a poussée à réfléchir : Bon c'est une blague et ce sont les Guignols de l'info bien sûr mais... à ce rythme le jour viendra peut-être où les Français de souche récente aussi en viendront à voter de plus en plus pour le parti de Marine L ! [HS OFF]
  3. Y a une erreur d'ordre de grandeur. En Slovénie, "plus de 60 000 migrants sont entrés dans le pays en une semaine". Le monsieur qui cause dans le poste ferait bien de travailler son sujet avant de l'ouvrir et de raconter n'importe quoi. La réalité est déjà assez troublante et inquiétante comme ça...
  4. Je crois comprendre le souci que tu exprimes il me semble clairement. Sur le fond, il est évidemment légitime. Si dans certaines circonstances des hommes ont pu planifier et réaliser l'extermination méthodique d'autres hommes, pour raison ethnique comme dans les camps hitlériens, pour raison sociale comme dans les camps staliniens (extermination des koulaks en tant que classe), il est nécessaire d'être vigilant envers tout ce qui pourrait mener à répétition, éventuellement sous d'autres formes, de tels événements. Je voudrais ajouter quelques points tout de même : 1. Si les juifs et les tsiganes ont été exterminés dans les camps nazis, ce n'est pas arrivé du fait d'un processus bureaucratique de "contrôle des populations" qui en serait venu à s'emballer pour quelque raison que ce soit. C'est parce que l'idéologie nazie le requérait. De même, l'idéologie communiste requérait la disparition de classes sociales entières, disparition physique dans certaines versions de cette idéologie par exemple la stalinienne. Là où aucune idéologie ne motivait à organiser l'extermination, là où personne donc ne s'est mis en tête d'en réaliser, il n'y en a pas eu. C'est aussi simple que cela. Autrement dit, il n'y a pas à redouter d'en venir à exterminer des gens par inadvertance. Pour éviter une extermination, il faut et il suffit de ne pas la planifier. En l'occurrence, les pays qui refusent des migrants même lorsqu'ils se présentent en grand nombre à la frontière - ce qui fait tout de même pas mal de pays dans le monde... - n'ont absolument pas pour objectif d'interdire à qui que ce soit de vivre. Tout ce qu'il veulent, c'est interdire l'entrée sur un certain territoire. Territoire qui suivant le droit international se trouve être le leur. Ce qui leur donne, toujours du point de vue du droit international, de décider qui est autorisé ou non à y entrer. 2. Ce droit à décider qui est autorisé à entrer n'est certes pas absolu. Il a des limites fixées notamment par la Convention des Nations unies sur les réfugiés, laquelle interdit de refouler des personnes sur une frontière au-delà de laquelle leur vie ou leur liberté serait en danger. Le droit, auquel tu sembles particulièrement attaché - à raison ! - puisque tu l'évoques plus souvent que la moyenne des contributeurs, fixe en ce domaine des limites claires. Il n'interdit pas de refouler une personne s'il existe un pays quelque part dans le monde où sa vie ou sa liberté sont en danger - par exemple son pays de naissance. Ce qu'il interdit c'est de refouler cette personne en direction de ce pays où elle est en danger. En résumé, le droit des Nations unies est parfaitement respecté par un pays qui refuse à des réfugiés l'entrée sur son territoire, y compris par des mesures de contrainte physique, pourvu que ces réfugiés viennent d'un pays où leur vie et leur liberté n'étaient pas en danger. Ce qui n'exclut pas soit dit en passant que leur existence y ait été rude - il suffit que vie et liberté ne soient pas menacées pour que l'expulsion soit conforme au droit. Là où le droit des Nations unies est respecté, je suis convaincu que le risque d'extermination "par inadvertance", ou d'autre atteinte massive au droit des personnes, est aussi minimal qu'on puisse l'espérer. 3. Concernant l'idée que "l'étranger c'est l'ennemi", elle fait évidemment partie de notre condition humaine - aussi loin que l'histoire remonte, quel que soit le peuple, notre espèce s'est organisée en groupes rivaux, nous avons toujours fonctionné avec au moins deux modes envers notre prochain - "le mien" et "l'étranger". L'idée est même probablement plus ancienne que notre espèce, puisque certaines espèces de grands singes fonctionnent avec l'idée de bande, et gare au singe qui n'est pas de la mienne. Cette idée est avec nous et le restera, ce qui ne signifie pas évidemment qu'il faille l'appliquer n'importe comment. De toutes les constructions culturelles appliquant le besoin humain fondamental d'être rattaché à un groupe et de considérer les autres hommes comme des "extérieurs", la nation pourvue de frontières, en paix avec les autres et échangeant avec eux, est la plus civilisée et la plus fonctionnelle de toutes. Elle est de mon point de vue à son summum actuellement connu lorsqu'elle inclut la possibilité d'assimilation d'autres personnes qui rejoignent le groupe, bref l'idée d'un aspect contractuel et civilisationnel à l'appartenance plutôt que seulement de naissance - mais ce point est sujet à débat, il est certes majoritaire en France ou aux Etats-Unis, mais le Japon par exemple y est tout à fait opposé, gaijin (gens de l'extérieur) et nihonjin (gens du Japon) restant des catégories étanches sauf éventuellement lorsqu'un nihonjin devient gaijin par un séjour trop prolongé loin de la terre des ancêtres. Ce que je veux dire, c'est que la frontière est la base, et la protection à la fois physique et symbolique du genre de groupe le plus raffiné que notre espèce ait su produire à ce jour - ni basé sur l'unité familiale et tribale, ni l'allégeance à un dieu, ni la ressemblance physique ou l'intérêt monétaire, mais sur l'acceptation et la volonté de poursuivre un certain héritage et une certaine aventure collective. Et la collectivité humaine dont il s'agit - la nation, les nations - se définissent au plus concret du terme par leur territoire et sa frontière. Briser la frontière est donc un acte symboliquement gravissime. Si Romulus tua Remus dans la légende de la fondation de Rome, c'est parce que son frère avait franchi le limes la frontière de la ville, qui comme toute frontière est sacrée, et le blasphémateur encourt la mort. 4. Ce ne sont évidemment pas quelques milliers ou dizaines de milliers d'immigrants illégaux qui pourront symboliquement "briser" la frontière, je veux dire non seulement commettre un délit ponctuel en ne la respectant pas, mais la tourner en dérision au point où elle disparaîtra dans les faits et aussi dans les représentations symboliques. A cette échelle, il ne s'agit que d'incartades. Tout le monde sait qu'en France par exemple vivent quelques centaines de milliers d'immigrants illégaux qui s'y sont accumulés en un certain nombre d'années, tel ou tel Français est plus ou moins sensible à la question, mais même ceux que cette réalité inquiète ou scandalise n'en sont pas à penser que les frontières du pays ont totalement disparu. A l'échelle des grandes migrations qui ont commencé en 2015, tout change. Quand plusieurs millions de personnes en rythme annuel traversent en masse les frontières théoriquement connues dans un nouveau Völkerwanderung ("migration des peuples", le nom donné en allemand aux migrations de population du cinquième siècle de notre ère, auxquelles les Latins donnent un autre nom), il ne peut plus être question d'incartade, on est à au moins un ordre de grandeur au-delà. La frontière maritime entre Grèce et Turquie n'existe plus, les frontières des Balkans sont tournées en dérision, même si la petite Hongrie fait ce qu'elle peut pour maintenir les siennes. Et naturellement ni l'Allemagne ni la Suède n'ont plus aucune frontière autre que théorique. Le risque - je dirais la quasi-certitude - lorsque la frontière est brisée, c'est qu'en cas d'agression ou de tension quelle qu'en soit l'origine, le besoin d'appartenance à un groupe et de protection ne se réaffirme pas sous sa forme la plus civilisée connue, la forme nationale. Mais sous forme de race, tribu ou groupe de croyance. Et lorsque un nombre indéterminé mais potentiellement sans guère de limite raisonnable de gens de pays pauvres ou en désordre voisins ont la conviction que migrer vers l'Europe est leur meilleure chance de progrès, lorsque une majorité de ces personnes n'a pas le niveau éducatif qui leur permettrait de s'insérer dans l'économie locale, lorsque une grande partie d'entre eux partagent des valeurs nettement différentes de celles des Européens, lorsqu'une minorité non négligeable d'entre eux est animée par une idéologie hostile voire violemment hostile à l'Europe telle qu'elle est - kouffar, dévergondée, dégénérée avec des hommes aussi faibles que des femmes et des femmes s'imaginant pouvoir élever la voix en présence d'un homme (je parle du regard de ceux qui suivent l'idéologie islamiste naturellement, pas du mien !) - les tensions croissantes sont une certitude, l'élévation marquée du niveau d'agression une probabilité extrêmement forte. Qui veut faire l'ange, fait la bête. Qui s'imagine pouvoir laisser tourner ses frontières en dérision, détruit les communautés nationales pour les remplacer par des formes plus antiques et plus brutes d'appartenance, avec un risque élevé de violences collectives. Ces violences collectives, si nous en arrivons jusque là - et il suffirait que la politique suivie soit maintenue pendant un petit nombre d'années encore - risquent d'être largement pires que de simples contraintes de police en application de la loi. Elles sont aussi et du moins pour l'instant parfaitement évitables. D'où mon désir de les éviter.
  5. Merci pour ces précisions. J’ai sans doute été trop radical dans mes formulations. Mais il me semble que mon argument peut être maintenu sous la forme suivante : si Constantinople ne s’est jamais remise de l’invasion de 1204, ceci en deux siècles et demi tout de même, la faute en revient avant tout aux Byzantins eux-mêmes. Ce n’est pas sur forum dédié à la défense que je vais apprendre à qui que ce soit que le monde est historiquement un endroit dangereux, que les agresseurs potentiels abondent et que les invasions et autres catastrophes, ça arrive. Une civilisation ne dure que si elle est capable de les surmonter. L’invasion de 1204 était sur le plan physique beaucoup moins destructrice que par exemple la première guerre mondiale pour la France – 20% d’une génération masculine tuée, 40% de l’industrie détruite. Ou encore la seconde guerre mondiale pour la Russie. On pourrait multiplier les exemples. Et que dire de la Shoah ! Or la France, la Russie, le peuple juif se sont effectivement remis de ces désastres, et en nettement moins d’un siècle. Le fait est que les Byzantins ne se sont jamais remis de leur conquête par les Franco-Vénitiens. Ils ont échoué, alors que bien d'autres ayant subi de pires épreuves avaient réussi. Il faut tout de même rappeler – je vais ici faire un résumé sans doute imprécis, souvenir de lectures anciennes, mais correct dans les grandes largeurs – quelques point saillants de l’histoire ultérieure de Constantinople : - Après 1204, les Byzantins se séparent en chefferies et potentats distincts, qui consacrent autant sinon plus d’énergie à se combattre les uns les autres qu’à combattre les Latins installés dans leur capitale, ou d’ailleurs qu’à combattre les Turcs. S’ils s’étaient unis, ils auraient sans doute pu se débarrasser rapidement des envahisseurs… mais non. Et ça dura plusieurs générations ! - Bien plus tard – 14ème siècle je crois – un empereur byzantin a une idée géniale : et si on démantelait la flotte ? C’est que ça coûte cher ces trucs-là ! Idée « génialissime »… et pourtant appliquée - Au même siècle, Byzance décide de confier sa défense à des troupes mercenaires. Il ne s’agit pas de renforts pour l’armée du pays – non ce sont eux qui sont en charge de l’essentiel. Idée d’une prudence contestable… - Même quand on est imprudent, on peut avoir des coups de chance. Et Byzance en a un quand elle engage des troupes catalanes, qui s’avèrent redoutables contre les Turcs dont elles font leur petit déjeuner – d’autant plus impressionnant que les Turcs étaient à l’époque la puissance militaire montante. Maintenant bien sûr, les chefs catalans voulaient davantage de pouvoir, ce qui créait un souci. Mais rien qu’une civilisation riche, raffinée et sûre d’elle-même ne puisse gérer : quand l’allié barbare énergique et utile devient trop ambitieux, eh bien on le fait épouser une princesse du pays pour qu’il soit moins bouseux et crotté, et sa loyauté sera acquise d’autant plus que c’est pour lui une promotion, tandis que ses enfants seront de bons Byzantins parlant grec sans accent désagréable. Ah, mais les Byzantins choisirent une autre méthode : ils invitèrent les chefs catalans à un repas et les tuèrent tous en traître et par surprise. Voilà une décision innovante et audacieuse ! Bien sûr, les Catalans privés de leurs chefs se retournèrent contre leurs commanditaires et ravagèrent le pays, se transformant en nouveau fléau se rajoutant aux Turcs. Je ne suis pas sûr d’avoir été exhaustif. Mais voilà l’essentiel de mon argument : Même une invasion destructrice on peut s’en remettre, et de nombreux pays ou peuples se sont remis de pire que ce que les Byzantins ont subi en 1204. En revanche, une longue série de décisions au mieux hautement contestables voire d’une stupidité criminelle, ça c’est fatal à n’importe qui. Cette série impressionnante d’erreurs graves avait certainement des causes structurelles. Même si je ne les connais pas, je les imaginerais plutôt du côté de la structure du pouvoir byzantin – enfin c’est juste la piste qui me paraît la plus vraisemblable.
  6. Les catégories qui votent davantage que la moyenne pour le FN sont d'une part la jeunesse, d'autre part les CSP les moins favorisées - ouvriers, employés. Celles qui votent FN moins que la moyenne sont d'une part les retraités, d'autre part les cadres supérieurs et professions libérales. Ces différences peuvent s'analyser en faisant appel à la seule variable de menace sur le revenu. Les jeunes sont soumis à un chômage deux fois plus grand que la moyenne tandis que les retraités ne sont pas menacés - tant que le système des retraites tient, s'entend. Les ouvriers et employés eux aussi subissent un chômage beaucoup plus grave que la moyenne tandis que les cadres en sont encore relativement protégés. La seule exception notable à cette règle, c'est que les immigrés et enfants d'immigrés votent moins FN que la moyenne, pour des raisons évidentes liées à l'histoire de ce parti, alors que si la menace sur le revenu était le seul facteur ils voteraient en masse pour lui. La question de différences de valeurs entre générations différentes peut naturellement être posée, mais je trouve tout de même très significatif que la variable de menace sur le revenu soit suffisante pour expliquer l'essentiel des variations du vote frontiste entre diverses catégories de population. C'est que les différences de valeurs, quelles qu'elles soient, doivent n'avoir qu'un impact relativement secondaire. Le FN actuel peut se comprendre à mon sens d'un seul mot : c'est un parti anti-globalisation, ou le parti de la protection contre la globalisation. Ce qui inclut à la fois lutte contre ses effets économiques - décrochage relatif de la situation économique des moins qualifiés, même s'il est limité par rapport à ce qui se passe dans pas mal d'autres pays il reste sévère pour les principaux concernés, lutte contre les limites de la liberté d'action des Etats - dans le cas de la France c'est en premier lieu le pouvoir directeur reconnu aux institutions européennes, mais aussi le retour dans le giron otanien et encore les traités de commerce à pouvoir supranational, lutte contre les changements culturels induits par une forte immigration d'où volonté de la limiter sévèrement. De ce que j'en ai compris, en fait l'essentiel pour ne pas dire la quasi-totalité du programme du FN peut se lire et se résumer de cette manière. C'est la cohérence de l'objectif qu'il se donne. Et ceci suffit à mon avis à répondre à la question d'un électorat homogène ou compatible une fois passée une barre de 15 à 20% d'électeurs : c'est l'unicité et la simplicité de l'objectif sous les différentes propositions qui garantit la capacité à rassembler des gens qui pour le reste peuvent être plus divergents qu'ils ne l'imaginent eux-mêmes. La barre des 20% d'électeurs à une élection générale a soit dit en passant déjà été passée à deux reprises par le FN, aux européennes et aux cantonales, et les intentions pour la présidentielle sont mesurées dans la fourchette 25 à 30%. Naturellement la valeur des propositions par rapport à cet objectif de protection contre la globalisation est une toute autre question. Les deux partis principaux "de gouvernement" quant à eux, quelles que soient leurs autres différences, sont des partis d'accompagnement de la globalisation. Ce ne sont pas des partis de l'inaction et du suivisme systématique naturellement, mais ils conçoivent la relation avec le monde extérieur sur le mode principal de l'adaptation au sein de grands ensembles et de l'accompagnement avec infléchissement à la marge, non sur le mode de la protection. Ce qui est troublant, c'est qu'il est permis de constater que plus le sujet est important, plus la tendance au simple suivisme est grande, n'admettant d'exceptions que très limitées et très catégorielles. Un exemple typique étant le mandat donné par les pays européens à l'UE pour négocier le TAFTA, le gouvernement français a tempêté tant et plus pour qu'en soit exclue l'industrie cinématographique, et seulement elle. Il a obtenu gain de cause sur ce sujet cher historiquement au PS, mais naturellement les dirigeants du FN ne se sont pas privés de faire des gorges chaudes sur le thème pourquoi seulement cette industrie certes importante mais assez petite en nombre d'emplois, pourquoi pas les autres Français, si la protection est utile pour les uns ne le serait-elle pas aussi pour les autres. L'avenir du FN, de mon point de vue, ce n'est pas la jeunesse. Ou plus exactement pas nécessairement seulement ni même en priorité la jeunesse... tout dépend de l'avenir de la perception par les différentes catégories de population de la menace sur leur revenu ! En d'autres termes, le chômage va-t-il être fortement réduit, brisant une tendance à l'aggravation progressive vieille d'une trentaine d'années, et se réduira-t-il en priorité chez les jeunes - le vote jeune pour le FN pourrait s'effondrer. Le système de retraite va-t-il être "réformé" mode casseur, d'une manière un peu similaire à ce qui s'est passé chez nos voisins latins - le vote des retraités pour le FN pourrait décoller. Quant à faire s'effondrer le FN, le moyen en est assez évident. Il suffit de montrer que se protéger contre la globalisation est inutile car s'y adapter dans le cadre de grands ensembles permet le plein emploi et la progression de tous, le montrer naturellement non par un raisonnement, mais dans les faits. En somme, démontrer que les problèmes économiques et de déclassement n'étaient que conjoncturels, et le défi migratoire aussi. Certes, atteindre cet objectif n'est pas nécessairement facile... Personnellement, voyant à la fois les problèmes de la globalisation et le défi migratoire comme structurel, sans même parler de l'épuisement progressif des ressources qui se présente lui aussi comme un problème économique, j'ai du mal à croire que les partis d'accompagnement de la globalisation parviendront à faire s'effondrer le FN, et je vois plutôt de nombreuses raisons pour lesquelles il pourrait continuer à progresser - parce que les gens qui se sentent menacés dans leur revenu devraient devenir plus nombreux. Sauf à imaginer la disqualification de Marine Le Pen par une accusation infamante - au moins du même niveau de gravité que celle contre DSK, quoique sans doute pas de même nature - ou la concurrence d'un autre parti qui parviendrait à rassembler autour d'autres propositions pour la protection contre la globalisation, il me semble que le scénario d'arrivée au pouvoir du FN à un moment quelconque dans les quelques prochaines années est assez réaliste. Je dirais qu'il l'est un peu pour 2017, et beaucoup pour 2022. Si ce scénario se réalise effectivement, la question deviendra bien sûr est-ce que le nouveau gouvernement appliquant ses propositions parviendrait réellement à démontrer un mieux sensible, des résultats tangibles en se protégeant contre la globalisation plutôt qu'en s'y adaptant au sein de grands ensembles. Et à le démontrer en cinq ans. Si oui, l'arrivée du FN au pouvoir serait le début d'une nouvelle époque, ou plus exactement la version française d'un mouvement plus général signant un changement important d'orientation. Si non, ce ne serait qu'un simple épisode. Une illustration de plus des différences, et sur plus d'un point des divergences, entre les différents pays européens. Notamment, et c'est relativement nouveau - une affaire de quelques années - entre France et Allemagne. Ce qui pourrait poser à terme pas si lointain la question de la stabilité de l'arrangement appelé "couple franco-allemand", initialement conçu comme partenariat équilibré autant que symbolique s'attribuant un rôle moteur dans la construction européenne tout en respectant les orientations et intérêts fondamentaux des deux pays, aujourd'hui non seulement déséquilibré au point de n'être souvent guère plus que le cache-sexe du rôle directeur de l'Allemagne, mais encore de plus en plus désaccordé quant aux orientations majoritaires des deux populations, divergence qui est d'autant plus gênante que la construction européenne en est arrivée depuis à des dispositifs vraiment intégrés. L'intégration plus poussée interdit que les politiques suivies soient par trop différentes, si bien que certains doivent bien céder plus qu'à leur tour, ce qui pourrait à terme ne pas être bon pour la stabilité des relations.
  7. Cet article date du 23 septembre, mais sauf erreur de ma part il n'a pas encore été posté. Des migrants qui se déguisent en Syriens pour rentrer en Europe (en anglais, par un journaliste arabophone ce qui a son importance) Je traduis quelques extraits seulement : J'adore l'explication de ce "Hamza" comme quoi en Algérie il n'y aurait que la drogue et le crime comme activités possibles... ce qui à ses yeux excuse son comportement visiblement. Les Algériens non criminels apprécieront !
  8. Oh il ne s'agirait pas tellement de contre-balancer l'Allemagne. C'est plutôt son gouvernement qui devrait être amené à des vues plus réalistes, et il n'a pas exactement derrière lui un pays uni sur la question - de moins en moins en fait. Il suffirait probablement à un président français d'avoir des propositions claires, nettes et réalistes pour traiter la crise migratoire, de ne rien accepter d'approuver au niveau européen qui aille contre et de répéter sa petite musique sur un ton docte et compatissant (*) surtout en face des problèmes croissants rencontrés par autrui - tiens d'ailleurs ce comportement ressemblerait assez à celui d'un de nos voisins concernant la crise de l'euro - pour qu'au bout d'un moment et au vu des inconvénients grandissants résultant de la stratégie "Grosse Boulette + Je m'entête + N'importe nawak pour tenter de corriger"... les ralliements à sa stratégie et à son panache blanc se multiplient. Il y aurait peut-être même un jour un magazine allemand pour afficher un portrait de Hollande en couverture avec cette légende "Si seulement il était allemand" Voilà qui aiderait sans doute grandement les perspectives électorales d'un certain François... (*) Que me susurrez-vous là ? "Faussement compatissant" vous dites ? Allons, allons... Sur l'idée de suivre la maxime de Napoléon "N'interrompez jamais un ennemi qui est en train de faire une erreur", moi je veux bien, mais l'Allemagne est-elle un ennemi ? Evidemment on peut toujours adapter la maxime pour parler d'un concurrent, mais je ne suis toujours pas convaincu : oui le gouvernement allemand s'est planté dans les grandes largeurs, oui il est parfois d'une insupportable arrogance... mais enfin le problème principal de la crise des réfugiés n'est pas l'Allemagne. Au final, nous sommes dans le même bateau pour ce qui est de la pression migratoire accrue et qui continuera à augmenter en tendance lourde dans les années et décennies à venir. Les jeux politiques il y a un moment pour cela, et ce n'est pas maintenant. Ce n'est pas faux, mais la comparaison... ! Je ne suis pas un fan de Windows 8 - j'ai peut-être ma dose de perversité, mais pas de ce type non merci - cependant comparer Windows 8 et l'invasion de l'Irak, il faut le faire !
  9. Les réserves souveraines se montaient fin septembre à 371 milliards de dollars. Même en se limitant aux réserves en devises - excluant notamment l'or, les SDR et la réserve consacrée au FMI bref tout ce qui est difficilement utilisable hors crise gravissime - la Russie en était à 312 milliards. Il est notable que ce chiffre de 312 milliards de réserves utilisables est stable voire en légère augmentation dans les six derniers mois. Il s'est certes effondré de 467 à 297 milliards entre octobre 2013 et avril 2015... mais depuis il remonte lentement. Ce n'est pas vraiment un indice d'épuisement imminent de ces réserves, au contraire de ce que suggère Evans-Pritchard. La stratégie économique affichée par le gouvernement russe ne peut certes porter de fruits que sur le long terme - et encore faut-il qu'elle soit efficace, ce qui pour l'instant est tout sauf clair. Là-dessus l'auteur a raison, une économie qui s'est adaptée à une rente élevée, la fameuse "maladie hollandaise", ne peut se convertir en un tournemain. En attendant que les résultats soient là - ou pas - il reste que la situation semble assez solide. Cela dit, à mon sens - et à nouveau en sens contraire du message d'Evans-Pritchard - le gouvernement russe ne prévoit pas un prix du pétrole bas pendant de nombreuses années. Poutine disait dans une conférence fin 2014 que les difficultés dureraient "environ deux ans" au plus, et je ne vois pas pourquoi ils remettraient en cause ce scénario. Le fait est que les producteurs de schiste américain sont en fort délicate posture étant obligés de produire souvent à perte, qu'ils ne continuent que grâce à la bienveillance des banques face à leur endettement croissant, et que cette bienveillance n'est pas nécessairement illimitée. Et si le schiste commence à défaillir, alors la production de pétrole marquera le pas elle aussi, ce qui sauf plongée de l'économie mondiale dans la récession ne pourra que faire se tendre à nouveau le prix du brut. A mon sens, vers 2017 soit le prix du pétrole aura fortement augmenté, soit le monde sera en récession. Du point de vue russe, soit les beaux jours reviendront, soit s'ils ne reviennent pas c'est que tous les pays du monde seront dans les problèmes... et alors il sera facile d'expliquer à la population russe que certes la Russie ne peut tout de même pas aller très bien quand tout le monde autour se porte mal. Dans les deux cas, le pouvoir devrait pouvoir se protéger de toute contestation vraiment sérieuse se basant sur l'état de l'économie. Ce qui est probablement ce qui intéresse le plus le Kremlin... et aussi me semble-t-il Evans-Pritchard.
  10. Bon ben je vais en être quitte pour faire le pèlerinage qui va bien sur la tombe du Général... et poster un selles-fi. Rôooh de l'humour ? Se moquer des ridicules de ceux qui montent d'autant plus en épingle une simple sottise... qu'ils n'ont rien d'autre à dire ? C'est pô bien.
  11. En même temps, il n'a pas l'air d'être le seul à en raconter des plus grosses que lui, ni le pire d'ailleurs. Cherchant sa déclaration en turc en ayant traduit au préalable "camp de concentration" ce qui selon mon automate préféré donnerait "toplama kampı", je tombe sur un article d'un journal Timeturk qui avertit avec inquiétude qu'Hitler est à Jérusalem. C'est qu'Israël en aggravant les restrictions de circulation pour les Palestiniens à Jérusalem aurait établi un régime qui évoque Auschwitz ! Le mur du çon, franchi à Mach 5 avec passage en hypersonique, et un très beau point Godwin en prime Combien de policiers, combien de patrouilleurs et autres forces navales, largement assez. Rappelons la phrase de Hubert Védrine : "Il n’y a évidemment pas de solution militaire d’ensemble, mais ne rêvons pas : un recours à la force sera à un moment ou à un autre inévitable." Combien de dirigeants prêts à les utiliser pour faire respecter les frontières de l'UE, ou de la zone Schengen, ou de leurs propres pays... euh. Vouloir exporter à un voisin non européen la responsabilité de faire respecter les frontières des Européens parce qu'on est incapable d'assumer les actions de contrainte physique nécessaires pour cela est non seulement d'une hypocrisie dégoûtante mais aussi une faiblesse insigne. Il est difficile de reprocher à Erdogan de tenter d'en tirer des bénéfices maximum.
  12. Ce que je trouve lamentable de faiblesse et d'hypocrisie à la fois, c'est que Angela Merkel, comme les autres dirigeants ouest-européens qui s'appuient clairement sur elle, est en train de demander à la Turquie de faire la police des frontières européennes à la place des Européens. Il s'agit bien de contraindre les migrants à rester en dehors de l'UE. Mais sans que les blanches mains des marines et des polices européennes - et surtout celles des gouvernements - soient le moins du monde entachées. Cachez ce sein que je ne saurais voir ! Il n'est pas surprenant que Erdogan tente de tirer le maximum d'avantages de la situation. N'importe qui ferait la même chose à sa place. Ah, et si le premier ministre turc en est à mépriser les dirigeants européens... qui pourra lui donner tort sur ce point ? Je suis d'accord qu'il n'y aucun sens à faire suer les Turcs à propos de Chypre. Personnellement je formulerais dans l'autre sens la question soulevée par Ciders : pourquoi faisons-nous suer les Russes à propos de la Crimée ? Mais bon ça nous ferait sortir du sujet de ce fil.
  13. Euh relis-toi... tu penses vraiment ce que tu as écrit ? J'imagine que c'est de l'humour, en général j'apprécie mais franchement laisse-moi te dire que sur ce coup c'est raté. Ce n'est pas drôle. Sinon, au chapitre des bonnes nouvelles, il semble que suite à opération réussie, le pronostic vital de la victime ne soit plus engagé.
  14. Je ne croyais pas si bien dire... Un homme a poignardé une candidate à la mairie de Cologne, en charge de l'accueil des migrants dans sa ville, par "haine des étrangers". L'attaquant a eu un passé d'extrême-droite au début des années 90. Le pronostic vital de Henriette Reker est engagé. Il y a une autre blessée grave, et trois légers.
  15. Très intéressant article du Spiegel sur la recrudescence du mouvement anti-islam et anti-immigrants Pegida. Non seulement il était en très nette perte de vitesse, et il revient en pleine forme, mais encore il semble en train de se radicaliser - érection de gibets au nom de Merkel et du vice-chancelier Gabriel, appel aux soldats à désobéir aux ordres pour stopper les migrants... La version anglaise est ici. La version allemande est là (mais elle est un peu différente) Voici la traduction de quelques extraits. Si vous en voulez plus, Very sorry / Es tut mir leid, mais il faudra aller voir l'un des articles L'Allemagne me semble être en train de commencer à se déchirer entre des positions très divergentes. La politique d'Angela Merkel, femme politique de droite, sur les migrants est celle d'Emmanuelle Cosse chez nous, c'est-à-dire la gauche du parti écologiste. Quant à Pegida, il me semble que s'ils étaient français, leur nouvelle radicalité les ferait virer du Front national, lequel sauf erreur de ma part ne peut d'ailleurs que rêver rassembler 10 000 personnes dans une manifestation. En résumé : ça commence.
  16. Il y a plusieurs choses dans le discours de Debray. Et le mot "admettre", comme dans "admettre un phénomène qui va marquer tout le 21ème siècle : le grand transfert du Sud vers le Nord" a au moins deux sens : d'une part admettre que quelque chose existe, d'autre part l'accepter sans résister. Debray a bien raison d'insister sur l'existence du phénomène de pression croissante pour l'immigration vers les sociétés stables, riches et libres du Nord - enfin certaines d'entre elles, il me semble bien que celle que subit le Japon est minime. Il faut être conscient que ce phénomène est réel, structurel et appelé à durer. Il faut effectivement admettre... son existence. Je trouve faux, irresponsables et pour tout dire pas à la hauteur ses propos comme quoi cette pression croissante serait une "punition", qu'il conviendrait de se préparer à "coexister" avec des migrants, et que la seule précaution à prendre serait de surtout éviter l'arrivée au pouvoir des "extrêmes-droite" sachant que le phénomène de l'immigration en masse devrait être accepté sans résistance : - La pression migratoire n'est pas une punition pour la colonisation, ceci pour plusieurs raisons. Premièrement la colonisation ne nécessite aucune punition, son bilan historique pour les colonisés est mitigé c'est-à-dire qu'on y trouve à la fois beaucoup de positif et beaucoup de négatif, ce n'est pas uniformément une entreprise criminelle loin de là, et quand bien même les crimes effectivement commis l'ont été par des gens disparus depuis très longtemps. Deuxièmement ce n'est pas la colonisation qui est à l'origine de la pression migratoire, y contribuent l'explosion démographique c'est-à-dire la médecine moderne, dans certains cas l'épuisement des sols, sans compter la circulation rapide de l'information sur les conditions de vie dans les pays du Nord, et naturellement en premier lieu le succès de ces pays à construire des sociétés plus prospères et plus libres que la plus grande partie de ce qui s'est vu jusque là. S'agit-il de dire que le Nord mérite d'être puni pour avoir inventé l'hygiène, la vaccination, les moyens de communication modernes et pour avoir su créer des richesses ? - Il ne peut être question de "coexister" avec des migrants. La vocation des immigrés est de devenir des Français, pas de se constituer en sociétés parallèles. C'est ce qui s'est passé dans notre pays depuis 150 ans qu'il est pays d'immigration, et il n'est pas question que l'objectif change. Bien sûr, la question des voies d'immigration légale et des nombres de personnes autorisées à en bénéficier se pose, mais quoi qu'il en soit ceux qui ont l'autorisation d'immigrer ont pour vocation de s'intégrer à la population française - Quant à limiter les actions à "faire face à l'extrême-droite" ! Il est bien entendu que si de nouveaux Anders Breivik se lèvent parmi nous ils devront être réprimés, et que si - je n'y crois pas du tout - des mouvements prônant la violence de milices voire l'extermination de telle ou telle catégorie de population apparaissaient il faudrait les combattre. Mais avant même ce scénario très hypothétique se pose la question de la politique d'ensemble de long terme de la France et des autres pays européens face à cette pression à la fois croissante et chaotique... question urgente, question qu'il est risqué de mettre de côté et de refuser de penser. Le proverbe chinois dit "Quand le doigt montre la Lune, le sot regarde le doigt". Debray est fort loin d'être un sot, mais sur ce coup il est très en-dessous de lui-même et lorsque le refus de l'immigration monte contribuant à l'ascension du Front national, c'est ce dernier qu'il regarde ! Alors qu'il faut regarder la pression migratoire démultipliée, chaotique donc inquiétante qui est elle-même à l'origine de ce refus Je rappelle le bon mot de Georges Bernanos : "Etre réactionnaire, c'est être vivant car il n'y a que le cadavre qui ne réagit pas contre le ver qui le ronge". Je ne me considère pas comme réactionnaire au sens politique du terme, mais si vouloir préserver mon pays et l'avenir de mes enfants conduit à l'accusation - d'ailleurs inexacte - d'être réactionnaire, eh bien soit, mieux vaut être vivant et taxé de réactionnaire que passif et suivre la politique du chien crevé au fil de l'eau !
  17. Tout à fait. Et il est interdit de poursuivre pour entrée irrégulière sur un territoire un réfugiés si il "(arrive) directement du territoire où (sa) vie ou (sa) liberté était menacée au sens prévu par l’article premier" (article 31 alinéa 1) De même qu'il est interdit de refouler un réfugié "sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques" (article 33 alinéa 1) Toujours cette condition : le territoire en question doit être celui où vie ou liberté sont en danger. Sinon... eh bien ni poursuite pour délit d'entrée irrégulière ni refoulement ne sont interdits par les conventions des Nations Unies. Même s'agissant d'un réfugié.
  18. Juste, j'oubliais les symboles de paix, qui dans le cas allemand fond culturel chrétien oblige commencent par la croix. Bien sûr il en existe de nombreuses versions, et les pacifistes allemands aiment décorer la leur de petites barres tournant vers la droite à chaque extrémité, ça fait un symbole très chou et qui - je te vois venir - n'a rien, mais alors rien à voir avec un quelconque point Godwin. Enfin, les partisans allemands de la fraternité entre les peuples n'ont pas encore fait leur apparition. Mais puisque certains migrants les appellent d'une voix aussi mélodieuse, nul doute qu'ils ne sauraient tarder. Enfin... c'est pas qu'je sois impatient... plutôt le contraire en fait
  19. Tiens ? Et tout ça on peut le dire en arabe avec seulement deux mots : "Allahu Akbar" ? C'est surprenant. Enfin, j'imagine que les masques et les bâtons participent aussi du message. Dis-moi, toi qui as l'air arabisant, le masque ça veut dire "médecine" ça paraît clair, mais qu'est-ce qui veut dire "merci" ? Le bâton j'imagine ?
  20. Quelques précisions, prises aux meilleures sources (en grande partie cette note de 2012 de l'INSEE ) I. Situation actuelle, hors crise migratoire 2015-.... - Entre 2007 et 2010, le nombre des premières admissions au séjour était compris entre 175 et 195 000 par an, dont 130 à 135 000 hors étudiants dont la majorité (pas la totalité certes) n'est en France que pour la durée de ses études (page 139) - Parmi ces 130 à 135 000 nouveaux immigrés dont on peut s'attendre à ce qu'ils restent en France et deviennent Français - ou sinon, leurs enfants - on comptait comme voie d'immigration : 15 à 20 000 motif humanitaire (réfugiés, etc.) < 20 000 économique > 10 000 divers 85 à 90 000 motif familial (regroupement familial, mariage, etc.) - à noter que le mariage avec un(e) Français(e) représente > 40% du total du regroupement familial, par exemple 38 parmi 87 000 en 2010 (page 143) - Ajoutons environ 50 000 personnes dont la demande d'asile est rejetée, et dont la très grande majorité reste en France - le taux de reconduite à la frontière étant au mieux de 20% suivant le Ministère de l'Intérieur - soit 40 000 nouveaux immigrés... mais clandestins - Au total, il faut sans doute compter de l'ordre de 170 000 nouveaux immigrés par an en moyenne récente, dont une partie de clandestins - mais la plupart seront régularisés, et en tout cas leurs enfants Un nombre important de personnes peuvent bien quitter la France, cela ne change pas la réalité de l'immigration dans la mesure où ceux qui partent pour une part sont des Français, pour une autre part des étrangers certes mais qui avaient déjà au moins commencé à s'intégrer au pays... quand ils sont "remplacés" par des étrangers fraîchement arrivés, du point de vue de l'intégration, tout est à recommencer ! En d'autres termes, le chiffre de l'immigration importe davantage que le solde migratoire - sauf pour les étudiants dont on peut effectivement s'attendre à ce qu'ils soient juste de passage quelques années Ce chiffre de l'immigration est plutôt inférieur en France à ce qu'il est dans les autres pays européens ou aux Etats-Unis, tout en restant assez élevé en termes historiques - supérieur au chiffre moyen sur les 150 dernières années d'immigration par exemple. II. Historique de l'immigration en France - La France est un pays d'immigration depuis plus de 150 ans, l'immigration commence à être significative sous Napoléon III. C'est le pays européen qui a historiquement le plus utilisé l'immigration et dont la population en a le plus bénéficié. J'avais lu une estimation - je n'ai plus la source - comme quoi la population du pays serait inférieure de 30% à ce qu'elle est, s'il n'y avait eu aucune immigration depuis 1850. Donc la France ne serait pas le troisième pays le plus peuplé d'Europe derrière Russie et Allemagne... mais le sixième ou septième à peu près à égalité avec l'Espagne - En ce qui concerne la diversité des religions et des couleurs, la France est notamment : le pays européen avec le plus grand nombre de juifs, troisième pays juif au monde après Israël et les Etats-Unis l'un des deux pays européens les plus musulmans, à égalité avec la Russie (8 à 12% de la population selon que l'on compte la foi effective ou plus généralement la tradition familiale) le pays européen avec le plus grand nombre de fidèles bouddhistes, ou encore orthodoxes arméniens probablement le plus "noir" des pays européens entre Antillais et immigrés africains, même si les statistiques de couleur n'existent pas (et c'est mieux ainsi) - Qu'on regarde l'utilisation de la langue française, l'ascension sociale, l'intermariage ou encore les personnes les plus remarquées - scientifiques, écrivains, artistes, hommes d'Etat, militaires, etc. - cette immigration sur la longue durée d'une part s'est effectivement assimilée (les descendants des immigrés d'avant 1950 sont des Français de souche comme les autres, y compris certains qui sont noirs ou encore juifs, d'ailleurs la plupart sont d'ascendance mêlée) d'autre part a incontestablement beaucoup contribué à ce qu'est aujourd'hui la France - Donc, encore une fois sur la longue durée, l'immigration en France c'est historiquement un succès à la fois pour le pays et pour ses nouveaux enfants. Ce succès est basé sur un modèle assimilationiste, étant donné que "assimilation" ne signifie pas oubli de qui l'on est, mais adoption de la France comme son pays en propre avec identification à la communauté de tous les Français comme communauté première, avant et au-dessus toute communauté particulière de type religieux ou culturel Je quitte maintenant le domaine des faits qui me paraissent incontestables, pour entrer dans les opinions et réflexions. Et aussi les interrogations sur l'avenir... III. Immigration aujourd'hui - des limites au modèle ? Si on admet aujourd'hui - je donne là mon opinion - que le modèle rencontre aujourd'hui des ratés sérieux, je citerais chômage très nettement supérieur des immigrés et descendants d'immigrés, communautarisme (une communauté particulière est considérée comme principale plutôt que la communauté des Français) qui progresse alors qu'historiquement il doit régresser, au-delà d'une sur-délinquance étrangère qui ne date pas d'hier même si elle me semble particulièrement forte, la question est "Qu'est-ce qui cloche ?". Quelques réponses possibles : 1. "Ce ne sont pas les mêmes immigrants" Il y a plusieurs versions à cette idée, depuis "les musulmans sont inassimilables" jusqu'à "seuls les Européens blancs peuvent vraiment devenir des Français". Peu de gens de mon expérience pensent vraiment cela, encore moins l'expriment aussi crûment - il faut dire que la liberté d'expression sur le sujet n'est pas totale - mais l'idée est très loin d'être absente. Y compris comme simple filigrane, car l'esprit humain est complexe et ambigu : un tel pensera "Cette idée est fausse je ne suis pas raciste" mais ajoutera à un niveau à peine conscient "bon enfin il en faut pas trop quand même". Tel autre pense vraiment et sincèrement que tout homme peut potentiellement devenir un Français, mais enfin il doit de temps en temps faire un acte de foi conscient pour maintenir cette croyance. L'idée existe aussi en version allégée, en gros "un petit nombre ça tient, beaucoup non" - parlant uniquement naturellement soit des musulmans, soit des noirs, sans appliquer le même principe disons aux Italiens ni aux Polonais. C'est soit dit en passant à peu près ce qu'exprimait De Gaulle à Peyrefitte au début des années 1960, paroles derrière lesquelles Nadine Morano a tenté de se cacher - sauf bien sûr que le Général parlait dans le contexte particulier de la fin de la guerre d'Algérie, que c'était il y a cinquante ans et que nul ne peut dire s'il serait du même avis s'il vivait encore aujourd'hui, et que Morano a poussé l'idée bien plus loin en suggérant que pour être vraiment Français il faudrait être blanc, ce que De Gaulle même il y a deux générations, même dans une conversation à bâtons rompus, n'a jamais dit, et il suffit de l'avoir lu pour savoir qu'il ne le pensait certainement pas. 2. "Ce n'est pas la même situation économique" La France est certes un pays d'immigration importante depuis cinq ou six générations... mais la période actuelle est la seule qui combine à la fois immigration de masse et chômage de masse de longue durée, lequel s'est installé en France depuis la fin des années 1970 et n'a globalement fait depuis que lentement empirer, même si les méthodes d'évaluation ont été plusieurs fois changées pour masquer quelque peu l'ampleur du phénomène. Georges Pompidou disait "Avec un million de chômeurs, la France explose !". Il avait tort, certes, mais... la France est-elle en si bonne forme ? Sachant que l'intégration puis l'assimilation d'un immigré passe d'abord par le travail - d'autant plus depuis que l'armée et l'Eglise ont perdu l'essentiel de leur rôle d'intégration, fin du service militaire et religion non chrétienne de la majorité des nouveaux venus oblige, sachant que la fin des industries de main d'oeuvre a particulièrement touché les Français les moins formés ce qui est d'autant plus vrai pour les immigrés et la seconde génération des immigrés récents... est-il si surprenant que l'intégration et l'assimilation connaissent des ratés plus ou moins graves ? 3. "Ce n'est pas la même France" S'assimiler à un pays, donc choisir cette communauté nationale comme identité première - même en gardant certes ses croyances particulières et des attachements autres qu'au pays, il suffit de les faire passer en second - c'est rejoindre une communauté qui a eu autrefois une Histoire, qui a aujourd'hui une force ou un prestige et en tout cas une identité et une liberté, et qui aura demain un avenir. a) L'enseignement de l'Histoire est une question. On peut trouver l'idée d'un "roman national" naïve, et cacher les moins belles parties de l'histoire de France serait de toute façon une grave erreur. Reste que si on n'enseigne pas l'Histoire en présentant la France comme un sujet - qui certes se dégage historiquement par étapes - dont les actions et réalisations sont glorieuses - mais les fautes ont aussi existé, tout en ouvrant naturellement à l'histoire des autres pays d'Europe et des autres régions du Monde... on n'aide pas les enfants à s'intégrer à la communauté nationale, et c'est d'ailleurs vrai pour les enfants de familles d'ancienne souche comme pour celles de souche nouvelle. b) La réalité d'aujourd'hui, et avant tout la pratique du pouvoir et l'indépendance de sa politique, en est une autre. Qu'est-ce que la France aujourd'hui sinon un pays qui ne contrôle pas sa politique commerciale, ni sa politique monétaire, ni sa politique budgétaire, dont une grande partie des lois ne sont que le décalque de décisions prises ailleurs, qui ne contrôle pas ses frontières et dont l'armée même ne peut guère agir - sauf exception africaine - hors d'une structure commandée par d'autres ? Est-ce que rejoindre ce pays de tout cœur ne serait pas plus facile s'il était... libre ? c) L'avenir du pays enfin est une question ouverte. Et cette question découle directement de la précédente. Est-ce que le destin de la France est de devenir encore davantage une simple province d'une structure européenne plus ou moins fédérale, plus ou moins bureaucratique, plus ou moins antidémocratique et impériale - selon le mot de Mitterrand "la France est ma patrie, l'Europe est mon avenir" ? Est-ce que la France pour sa politique étrangère doit devenir encore plus le bon petit soldat et fidèle (sous-) lieutenant d'une structure politico-militaire plus ou moins américano-centrée, plus ou moins impériale, largement otanienne et en tout cas "occidentale" ? Est-ce que la France doit devenir encore plus une simple zone d'activité économique et de productions de ressources humaines pour un capital transnational voire totalement a-national dictant en pratique sa politique économique ? Ce n'est sans doute pas ce que souhaitent une grande partie des Français... mais disons que vu d'un peu loin, tout cela ressemble fort à l'avenir le plus probable du pays tel qu'il est parti ! Charles de Gaulle écrivait que "la France n'est réellement elle-même qu'au premier rang : que seules de vastes entreprises sont susceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple porte en lui-même ; notre pays tel qu'il est, parmi les autres, tels qu'ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit. Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans grandeur." ...Serions-nous en train de vivre non pas le danger mortel, mais du moins ses signes annonciateurs ? Et si notre difficulté plus grande à assimiler les nouveaux Français faisait partie de ces signes ? Toutes ces questions, Histoire, indépendance d'aujourd'hui, avenir du pays, sont beaucoup plus larges et vont plus loin que la seule immigration et assimilation. Mais elles ont un très grand impact sur l'attractivité de la France comme communauté nationale attirante et "identité dans laquelle on peut se sentir bien". On l'aura compris, les véritables réponses sont de mon point de vue 2. et 3. - je dirais à égalité. La réponse 1. "ce ne sont pas les mêmes immigrés" est fausse sauf à se borner à constater qu'une distance culturelle initiale plus grande pourrait nécessiter une période d'adaptation plus longue, ce qui est de simple bon sens mais ne pourrait à lui seul que créer des difficultés passagères, non des ratés sérieux et persistants. IV. Crise migratoire et avenir de l'immigration Résumons-nous : si la France, le pays européen qui a le plus tôt et le plus intensément recouru à l'immigration, qui en a retiré des avantages certains, et dont la population est la plus diverse en termes de religions comme en termes de couleurs, rencontre aujourd'hui des ratés sérieux dans son modèle d'assimilation alors que le rythme de nouvelle immigration n'est que légèrement supérieur au rythme moyen des derniers 150 ans, ce n'est pas fondamentalement parce que la distance culturelle entre Français d'ancienne et de nouvelle souche est plus grande encore moins parce que l'être français dépendrait d'une couleur de peau ou origine, mais d'une part parce que la France est en crise économique depuis presque quarante ans avec un chômage structurel de masse qui de plus s'aggrave en tendance, d'autre part parce que la France en tant que sujet historique s'est largement perdue ou au strict minimum ne sait plus se relier à son histoire son présent et son avenir, ces deux raisons rendant beaucoup plus difficiles d'un point de vue pratique et affectif l'assimilation à la France. Pour sortir de ces difficultés, la France aurait besoin : 1. d'une part de parvenir à l'élimination progressive mais effective du chômage de masse 2. d'autre part de se donner un présent et un avenir autres que ceux de la province dépendante de telle ou telle structure européenne, occidentale ou capitalistique - le point essentiel étant la dépendance, plus précisément l'indépendance, donc le degré de liberté effective, de maîtrise de ses affaires et de ses décisions, et que ce soit vrai et que ça se voie 3. tout en mettant la pédale douce au rythme de l'immigration déjà supérieur à la moyenne historique, ou du moins en évitant strictement toute augmentation de ce rythme : question de simple prudence, car résoudre le problème du chômage de masse comme de l'indépendance du pays ne se fera sans doute pas en un an ! Le tout pouvant se résumer par l'expression "Vaste programme !" C'est ce pays qui est sur le chemin de la crise et de la pression migratoire des années 2015-...., laquelle concerne certes aujourd'hui prioritairement nos voisins allemands, mais sans doute pas pour très longtemps, sans compter qu'elle présente un fort potentiel d'aggravation dans des délais largement imprévisibles. Autant dire que pour nous, cette pression migratoire supplémentaire, sans même parler de son caractère chaotique, arrive au plus mauvais moment. Rajoutons donc qu'appliquer le point 3. - réduire légèrement ou au strict minimum ne pas augmenter le rythme actuel d'immigration - ne sera pas facile et n'en est pas moins indispensable ! Venant de poster quelques faits, chiffres et réflexions sur l'immigration - tiens à mieux y regarder il me semble bien avoir exposé la totalité de ma position sur le sujet - il me souvient qu'un certain Oncle de Suisse a promis autrefois qu'il partagerait sur le forum une étude générale sur le fait migratoire qu'il était en train de préparer. Tu ne saurais pas où il en est, des fois ?
  21. Ça serait bien, nous sommes d'accord. Mais on peut tout aussi bien dire que "ça serait bien" d'avoir quelques Rafale et Typhoon pour aider nos Sukhoi en Syrie... si on est un planificateur militaire russe. Ou que "ça serait bien" d'avoir quelques troupes européennes stationnées en Corée du Sud à côté de nous pour participer à la défense de ce pays... si on est un planificateur militaire américain. Posant la question autrement : pourquoi est-ce que l'Allemagne le ferait-elle ? En quoi est-ce que ce serait dans leurs intérêts ? Si j'étais allemand, je n'y serais pas du tout favorable. Pour quoi faire ?
  22. - Les ergols solides ont un sens pour certaines applications spatiales, je n'ai jamais dit le contraire. Voir les PAP fournissant le plus clair de la poussée d'une Ariane 5 au décollage. Ce qui est remarquable en revanche est qu'ils sont la voie royale pour des applications balistiques militaires, et que la plupart des pays qui possèdent cette technologie sont des puissances nucléaires qui l'ont développée pour leurs dissuasions respectives et ensuite seulement adaptées pour le lancement spatial - les exceptions étant le Japon et l'Italie... et encore pour cette dernière sa capacité vient à l'origine des projets de missiles balistiques italiens, aujourd'hui abandonnés - La nécessité des essais nucléaires ? ... eh bien disons que beaucoup dépend du type d'arme recherché, et de leur miniaturisation. Des armes thermonucléaires modernes de faible volume et faible masse, avec contrôle et variabilité des effets - il y faut certainement des essais, et beaucoup encore. Mais une arme à fission dopée, un dispositif qui dégage mettons 200 kt de puissance explosive avec une masse de 1 tonne (en étant prudent, peut-être moins de 500 kg en fait, voir cet intéressant article sur les balistiques et nucléaires indiens), il n'est pas du tout certain qu'elle nécessite un test, vu les moyens modernes de calcul et de simulation. Et pas besoin de tester une arme de 20 kt et 1000 kg pour être certain qu'elle fonctionne. Une dissuasion japonaise "d'urgence" n'aurait pas de balistiques à tête multiple, ça c'est certain - Pour construire un balistique longue portée, il faut aussi maîtriser la rentrée atmosphérique à 7 ou 8 km/s. Pas de problème, le Japon sait faire, voir par exemple Hayabusa - Avoir des balistiques longue portée c'est bien, encore faut-il qu'ils puissent survivre à une première frappe sinon il n'y a pas de dissuasion. De ce point de vue, un SSBS fixe en silo n'est clairement pas idéal, quelle que soit d'ailleurs la taille du territoire c'est valable autant pour Russie ou Etats-Unis que pour les autres. Et l'Epsilon n'est pas directement adaptable en SSBS mobile, pour ne rien dire de l'embarquer sur des sous-marins de taille suffisante dont le Japon ne dispose absolument pas. Ce missile n'est pas directement utilisable pour une dissuasion - tout en représentant l'ensemble des technologies nécessaires donc la capacité de fabriquer rapidement un SSBS suffisamment petit pour être mobile. Comme solution d'urgence... eh bien il ne serait pas difficile d'utiliser seulement les 2ème et 3ème étage d'un Epsilon ! Les caractéristiques détaillées du lanceur se trouvent ici. Petit calcul rapide avec ces deux étages, l'étage d'injection précise, une protection adaptée de la charge utile et des étages et une ogive de 1 tonne, on obtient un missile de masse 17,8 tonne, longueur 11 à 12 m et diamètre 2,2 à 2,5 m, bref quelque chose qui pourrait assez facilement intégré dans un camion TEL. Ses performances : vu les masses indiquées, portée de l'ordre de 1600+ km avec charge de 1 tonne, 2200 km+ avec charge de 500 kg (calcul approximatif mais donnant le bon ordre de grandeur). Pas de quoi dissuader les Etats-Unis bien sûr, ça tombe bien, c'est un allié. En revanche, la Chine... - Dans le même registre des éventuelles solutions d'urgence, il serait toujours possible de monter une bombe de 500 kg ou 1 tonne sur des F-15J, là aussi avec une portée de peut-être 2000 km autour du Japon Pour résumer, le Japon a l'ensemble des briques technologiques qui lui permettraient de fabriquer une dissuasion nucléaire mondiale - à base de SSBS mobiles sur TEL au début - et il est le seul pays non nucléaire dans ce cas. Quant à sa capacité "en urgence", disons sous 1 an si la décision était prise, il pourrait sans doute se doter de quelques dizaines de missiles mono-tête mobiles sur TEL, portée 1500 à 2000 km et puissance 200 kt, avec quelques dizaines de bombes à gravité de même puissance sur F-15J pour faire bon poids. Pas une vraie dissuasion mondiale sous un an, mais assez pour sauver l'essentiel dans le pire des cas, c'est-à-dire une Chine agressive jointe à un retrait américain sur la rive Est du Pacifique.
  23. Juste. De plus, aucun drone ne pourra réagir aussi rapidement en cas de menace qu'un fantassin humain entraîné qui peut par exemple se jeter de côté ou au sol tout en faisant usage de son arme puis en scannant les alentours une seconde plus tard. A mon avis, un drone s'aventurant dans une ruine hantée d'ennemis n'y fera pas long feu. Une courte rafale, et c'est plié...
  24. Non, non, ce post ne fait pas de toi un "réac collaboration" En revanche ça fait de toi quelqu'un qui a du mal avec le clavier de son portable (t'es pas le seul... moi aussi j'ai du mal avec les textos parfois... et puis ça a l'avantage d'un vocabulaire créatif, même si j'avoue que pour comprendre "la desaction politique est nolive" j'ai un peu de mal )
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