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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Tout va très bien, Madame la Marquise... Cela n'est rien, tout va très bien !... Pourtant il faut, il faut que l'on vous dise : on déplore un tout petit rien... Ah, pendant que j'y suis, voici la version russe, qui correspond mieux ;)
  2. Me baladant sur des sites d'essayistes républicains américains - attention, mainstream, pas des repaires d'allumés - je tombe sur ce texte. L'auteur Robert Zubrin est un ingénieur qui a écrit dans une vie antérieure des bouquins fort intéressants avec des nouvelles idées sur la conquête spatiale. Maintenant il fait du commentaire politique, et c'est remarquable... Si Béchamel se bourrait de cocaïne et d'amphétamines, il resterait un analyste réaliste et mesuré comparé à ce qu'écrit Zubrin !
  3. Il y a un aspect évident "Retour à l'envoyeur" dans les initiatives de la Russie aujourd'hui. La Rada ukrainienne a été il y a quelques jours conquise par des hommes en armes - la milice Maidan - suite à quoi le Parlement ukrainien a commencé à créer un nouveau style de loi. A commencer par une nouvelle élection présidentielle le 25 mai. Le Parlement local de Crimée a été aujourd'hui conquise par des hommes en armes - des Berkut ? des FS russes ? - suite à quoi le Parlement local a commencé un nouveau style de loi. A commencer par un vote sur le statut du territoire le 25 mai. Le "retour à l'envoyeur" est un message. C'est une menace implicite : aujourd'hui Simferopol, demain Kharkov ? Donetsk ? Odessa ?... C'est aussi un spectacle à destination interne. Le président ne se laisse pas marcher sur nos pieds. Il confirme qu'il ne se laisse pas balader comme un faible. Il force le respect de ceux qui ne veulent pas nous respecter. Mais en voyant qui est l'envoyé spécial de Poutine exprimant le soutien de la Russie à la Crimée... là, le doute n'est plus permis. En plus, Vladimir s'amuse. Boxing Champion Duma Deputy Throws Weight Behind Russians in Crimea Il y a un ancien boxeur parmi les politiciens du nouveau pouvoir ukrainien ? ... Il y en a un plus fort chez les Russes ! 2 mètres 13, 148 kg, chausse du 54 fillette... Moi quand je dis "La Russie est avec vous", je suis plus convainquant que John "America is with you!" McCain. P..ain, où est Stallone quand on a besoin de Rocky ? Hey, hey, Mr Reagan ! Send him to Crimea !
  4. Merci pour ta suggestion :lol: ! Ceci dit, présentement je suis dans la même pièce que d'autres membres de ma famille, donc je vais passer pour cette fois-ci... <_<
  5. Allons, Tancrède, sois indulgent ;) S'intéresser à Béchamel, ce n'est pas tellement tirer sur une ambulance - qui est mauvais, pas bô et tout - c'est plutôt comme se gratter un vieux bouton de peau. Ça ne sert à rien, certes, on n'est pas obligé on pourrait l'ignorer, mais on ne peut pas vraiment s'empêcher de le faire, presque automatiquement. A la limite, pendant qu'on se gratte, on peut se concentrer et penser à autre chose. Bon cela dit, tout le monde a des qualités même ceux qui font tout pour les cacher, et Bernard Echelle il faut le reconnaître a du goût. Arielle est très jolie ^_^
  6. Je ne ferai que reprendre ce qu'a très bien dit Amarito : "Ma parole ces russes de vrais monstres, ils vendent du gaz pas cher et achetent la production industrielle de l'Ukraine pour les empecher de se developper !" :P Le gaz est beaucoup plus cher à transporter que le pétrole. C'est pourquoi il n'y a pas un marché du gaz mondial, mais des marchés régionaux. Le marché du pétrole quant à lui est mondial. Comme tout un chacun, tu as naturellement ta propre opinion. :) Quant à moi, dans un contexte de pic de pétrole qui est sur nous, et pic gazier sur ses talons, je ne me fais pas trop d'inquiétude pour les exportateurs de pétrole et de gaz. La Russie est l'un et l'autre. Oui, c'est la thèse de Hermitage. Eh bien je ne sais pas si ce groupe de recherche indépendant -ou faut-il dire "libre de toute indépendance"- qu'est Hermitage a raison de dire qu'une période prolongée de pétrole à 60$ "finirait" le régime russe. Mais je peux citer d'autres événements qui "finiraient" le régime russe. Par exemple, la chute d'un astéroïde de 1 km de diamètre sur Moscou. D'ailleurs, cet astéroïde est un scénario plus probable que celui avancé par Hermitage... -_-
  7. Ça, c'est un bon signe. Les modérés reprennent-ils du poil de la bête ? :)
  8. Cмешной, Tоварищ ! (c'est drôle, Camarade!)
  9. <HUMOUR ON> Parce que tu n'es pas un agent stipendié du N.O.M. ? Mais mince, faut te faire payer pour ton travail ! <HUMOUR OFF> (les balises html sont utiles pour éviter toute confusion)
  10. Ce n'est pas faux. Dans ce cas le chiffre de 37 milliards détournés -totalement après 2010, ou en partie avant, à voir- pourrait ne pas être exagéré. En revanche cela ne contribuerait de toutes façons que peu à expliquer la crise économique ukrainienne puisque justement la dette n'a que très peu augmenté depuis 2010. Ce ne serait pas l'argent en question qui manquerait, mais sa contrepartie en termes d'investissements publics. Ce qui est bien sûr grave en soi, mais n'est pas cité comme cause de la crise économique actuelle : ce ne sont pas des routes insuffisantes par exemple qui sont à l'origine de cette crise. Je parlais plutôt de l'aide annoncée par Kerry : 1 milliard de prêt garanti de la part des EU, 1 milliard et demi de la part de l'UE, ce qui n'est pas la même échelle. L'aide du FMI risque naturellement tout autant que l'aide russe de se retrouver en partie détournée. Et bien sûr l'aide du FMI ne va pas sans mise sous tutelle étroite : la contrepartie obligée en est un certain nombre de réformes économiques, dont les effets non universellement positifs, voire nocifs, voire dévastateurs -suivant les cas- ont été souvent décrits. L'un des conseils principaux donné par Grimsson, le dirigeant islandais qui a mené la barque de son pays pendant la crise gravissime de 2009 et l'a conduit à son renouveau actuel, est précisément de surtout ne pas faire ce que dit le FMI... L'Ukraine au final n'a le choix qu'entre tutelle du FMI avec crème chantilly UE par-dessus pour la décoration - tutelle économique lourde - et tutelle de la Russie - plus légère sur le plan économique, mais avec une dimension politique. Le nouveau pouvoir a choisi. Reste bien sûr à traiter le cas des régions récalcitrantes qui voulaient l'autre choix et ne reconnaissent pas la légalité ni la légitimité des nouveaux maîtres.
  11. Que les modérés à Kiev, sous pression à la fois de leurs soutiens UE / EU et de l'Ours russe, cherchent à faire rentrer les chiens à la niche, pas de doute. Mais ton expression est très juste : ce genre de mouvements est utilisé par les adeptes de la realpolitik quand ils pensent pouvoir les contrôler. Penser pouvoir, et pouvoir, ça n'est pas la même chose. Penser, c'est plus facile que pouvoir. Si on joue à la roulette russe, même avec une seule balle dans le barillet, on peut très bien penser que tout se passera bien. Vu les nouvelles qui arrivent d'Ukraine, moi je crains qu'il y ait plus qu'une balle dans le barillet. Bon, cela dit, si jamais ça ne se passe pas bien, c'est vrai que ça n'est pas très grave pour ceux qui prennent les décisions. Les politiciens ukrainiens ont à coup sûr tous déjà leur solution de repli confortable en dehors du pays. Et quant aux sponsors extérieurs, ils pourront toujours faire comme une penseuse et stratège américaine bien connue et dire : "FUCK!" Moi je dis bravo, car être conscient de ses préjugés c'est déjà la moitié du chemin pour arriver à les surmonter. J'ai le même problème de fascistophobie que toi, et je me rends bien compte que nous devons tous nous améliorer. Comme le rappelle très justement ce célèbre quotidien Le Gorafi
  12. Deux effets certains : - Ouverture plus grande du marché ukrainien aux produits industriels de l'UE plus compétitifs - Accès plus difficile aux clients extérieurs actuels de l'industrie ukrainienne, c'est-à-dire Russie et pays associés. Obligé pour la Russie de relever ses barrières douanières, sauf à laisser aux produits européens une porte d'entrée à son marché, sans obtenir de contrepartie dans le cadre d'un traité de libre-échange UE - Russie Un risque supplémentaire : - Energie plus chère, la Russie augmentant les tarifs au niveau du tarif moyen payé par les autres pays de l'UE. Là, décision politique La combinaison de ces effets serait fatale à de grandes parties de l'industrie ukrainienne.
  13. Et les Goths ? Les Goths de Crimée ? Pourquoi personne ne pense jamais à eux, hein ? Voilà encore une pauvre communauté maltraitée !
  14. Il est certainement souhaitable qu'il réussisse, pour tous les Ukrainiens ! Mais le problème politique est tout aussi urgent, probablement davantage, que le problème économique. Sachant d'une part que le pouvoir actuel est à base de milices irrégulières, d'autre part que les habitants des régions les plus industrielles du pays - où se trouve une bonne partie des plus importantes sources de revenu - donnent tous les signes de ne pas considérer le nouveau pouvoir comme légitime... si cette situation continue, donner confiance aux investisseurs sera plus qu'acrobatique. Carrément impossible. Maîtriser et faire sortir de la rue les milices qui poussent à l'extrémisme, tout en négociant avec les provinces récalcitrantes et en mettant suffisamment d'eau dans son vin pour les convaincre de rentrer dans le rang... est déjà un vaste programme - et quelque peu contradictoire. Cela suppose encore d'aller suffisamment vite avant que le sang ne commence à couler entre des miliciens Maidan qui iraient dans le sud-est et des miliciens d'autodéfense de ces régions... car si le sang coule entre des groupes non contrôlés, une montée aux extrêmes de la peur et de la violence est à craindre, qui même si elle est interrompue par les tendres chenilles des T-80 - qui pourraient dans ce cas faire figure de moindre mal... - aura un coût en terme d'unité du pays. Peut-être un coût définitif et irrémédiable, et alors où est la frontière ? Sans compter que "mettre suffisamment d'eau dans son vin" vis-à-vis des sud-orientaux peut nécessiter d'abandonner de larges pans du partenariat avec l'UE afin de ne pas condamner l'industrie de ces régions. Tandis que le partenariat avec l'UE est justement l'une des choses que les ouest-nordistes désirent le plus. Trouver un compromis là-dessus, coton ! La meilleure aide que pourrait proposer UE serait probablement d'accepter des périodes / exceptions / investissements garantis de façon à éviter que l'industrie sud-orientale ne soit mise en danger mortel. Mais l'UE n'est pas une organisation charitable - sorry for the bad news ! - et un tel accord amendé serait-il acceptable par nos princes et nos banquiers ?
  15. A voir ces calculs, non il n'y en a pas. Encore moins si on se rappelle le trajet en zig-zag de l'Ukraine ces dix dernières années entre Est et Ouest : révolution orange 2004 (Zig !), élection de Ianoukovitch 2010 (Zag !), nouvelle révolution 2014 (Zig !)... Les gouvernements ukrainiens se sont toujours plantés, au bout d'un moment ils sont devenus suffisamment impopulaires pour que les gens veuillent réessayer l'autre direction. A première vue il suffit à Moscou de faire le gros dos pendant peu d'années en attendant le prochain tournant (Zag !) pour récupérer Kiev dans sa zone d'influence aux dépens de l'Ouest. D'autant que vu les problèmes du pays et la faible propension des Occidentaux à aider, il est prévisible que ça soit encore plus rapide la prochaine fois. La chose qui change cette fois-ci, c'est la nature de la transition. Un Zig, c'est une chose. Un Sieg! en est une autre (*) Les dernières fois, même quand la transition n'était pas régulière comme en 2004, il n'y avait pas prise de pouvoir par un mouvement objectivement d'extrême-droite violente. Il n'y avait pas désintégration d'une partie de l'appareil de l'Etat, en pratique sa police. Il n'y avait pas en un mot des miliciens armés dans les rues, donnant tous les signes que ce sont eux qui dominent et qu'ils n'ont aucune envie de devenir de gentils petits démocrates. Il n'y avait pas des hommes politiques ukrainiens aux ordres, donnant à croire qu'ils sont prêts à servir de paravent à la mise en place d'un régime à côté duquel, avec tous ses défauts, le régime politique russe a l'air d'une Suisse (voir l'interview de Iouri Loutsenko que j'avais déjà analysée il y a quelques pages) La seule chose qui peut expliquer la réaction de la Russie, ce n'est ni l'orgueil de Poutine ni le nationalisme des Russes. C'est une inquiétude très sérieuse sur ce qui va arriver en Ukraine si les choses continuent comme depuis la chute de Ianoukovitch. (*) Oui, je sais... mais j'ai pas pu me retenir.
  16. Déclarations intéressantes du nouveau premier ministre demi-ukrainien (*) La corruption du personnel politique ukrainien ne fait pas de doute. Elle n'est pas nouvelle non plus, ni particulière à une équipe. Maintenant quelques chiffres tout de même : - La dette publique ukrainienne c'est 40,5% du PIB en 2010 à l'arrivée au pouvoir de Ianoukovitch et 42,8% en 2013 dernière année connue. Sachant que le PIB de l'Ukraine doit être de l'ordre de 170 milliards... "37 milliards" disparus, c'est un peu difficile à concevoir. - Cet article du Point donne quelques clés pour comprendre cette faillite qui se profile : Donc : Chute de la demande adressée aux productions ukrainiennes du fait de la crise + Soutien de la monnaie à niveau trop élevé pour payer les importations de gaz russe et le service de la dette en monnaie étrangère ===> Déficit extérieur massif structurel ===> Chute quand l'ensemble des marchés émergents chutent, sachant que la plupart des pays émergents ont l'air plus engageants pour les investisseurs que l'Ukraine donc seront moins désertés : l'Ukraine étant par comparaison frappée davantage Ce n'est pas principalement la corruption qui a fait chuter l'Ukraine. Même si ça a certainement aggravé les choses. L'Ukraine a de toute évidence besoin d'un moratoire, si ce n'est d'une restructuration, si ce n'est d'une annulation partielle de sa dette extérieure. Ce qui lui permettra de laisser baisser sa monnaie qui reviendra à un niveau plus réaliste, les achats de gaz étant réduits en conséquence. Ce que soit dit en passant personne ne lui offre. La Russie proposait 15 miliards de nouvel endettement... plus 6 milliards d'économie par an sur le gaz qui là auraient été une aide sérieuse. L'UE et les EU ne parlent d'aucune aide sérieuse : quelques petits milliards de prêts garantis... nouvel endettement encore. Iatseniouk est-il en train de préparer un argument sur la "dette odieuse" pour justifier un futur défaut ? (*) reconnu par une grosse moitié de l'Ukraine
  17. Les Rafale, Typhoon, Leopard, Leclerc et consorts, ça a quelle portée déjà ? En ancienne URSS, les distances sont vastes. Dans le cas qui n'arrivera pas où l'OTAN voudrait se lancer dans des opérations militaires en Ukraine, la première question à se poser serait les bases et la logistique. Iskander, quelqu'un ? Le faire sérieusement, ça voudrait dire soit un long build-up de forces massives aux frontières de l'Ukraine suivi d'une pénétration qui serait initialement couronnée de succès. Initialement. Pour la suite, voir le regretté Napo ou le pas regretté Ado pour les explications. Et encore, la fission et la fusion des atomes n'étaient pas maîtrisées à ce moment-là... Soit la seule manière de gagner la guerre contre une nation continentale massive : conquérir puis tenir une position sur son territoire et attendre qu'il vienne à négociations, voir la guerre de Crimée. Le gros, mais gros PB, c'est qu'il n'y a guère de position de ce genre sur le territoire russe. C'est plutôt l'armée russe qui pourrait adopter cette stratégie en Ukraine : "tenir la Crimée" et attendre que le gouvernement de Kiev vienne négocier.
  18. Oui, en tandem avec John "L'Amérique est avec vous !" Mc Cain. Il y a une moitié de l'Ukraine qui espère le chevalier blanc Amérique-OTAN pendant que l'autre moitié espère le chevalier blanc Russie. M'est avis qu'ils se font tous des illusions... il n'y a pas de chevalier blanc, nulle part.
  19. D'accord sur l'interprétation du commando Simferopol comme sous contrôle de Moscou, probablement direct. Soit dit en passant, c'est à mon sens moins dangereux que ne le serait le même commando issu d'une milice locale que personne de responsable ne contrôle. Un Etat la plupart du temps a un comportement prévisible, des objectifs définis même si pas publics, on peut négocier, influencer, faire pression... En revanche les groupes extrémistes que les événements ont encouragé à se considérer les rois du monde, prompts à la surenchère, l'utilisation non contrôlée de la violence... c'est beaucoup plus dangereux. Des groupes comme ceux de Maidan / Secteur Droite / Svoboda en somme... tant que des politiciens de Kiev ne les ont pas convaincu de désarmer et de rentrer dans le rang, ce qui est tout sauf trivial quand ils "assurent la sécurité" du président et du parlement, lequel comme par hasard a désarmé la police en leur laissant la haute main sur la rue, tandis que ces groupes s'habituent à conserver leurs armes et à faire la loi. Si ce chaudron de sorcières à Kiev n'est pas calmé et démonté d'une manière ou d'une autre par les modérés, il vaudra beaucoup mieux qu'ils aient en face d'eux les forces d'un Etat plutôt que des bandes armées issues de la petite moitié de l'Ukraine qui refuse leur pouvoir.
  20. Celle-là qu'on a vu à la télé avec zoo privé etc., je ne sais pas. Mais c'était déjà un milliardaire. De même que son adversaire Ioulia Timoshenko. Pas d'illusion sur la classe politique ukrainienne... Ils ne sont pas nécessairement tous corrompus, non, il pourrait y avoir une exception : Oleh Tyahnybok, à la tête de Svoboda ! En bref, dans le contexte politique local, le baron voleur des années 90 devenu milliardaire corrompu, c'est le gentil... qu'il ou elle s'appelle Ianoukovitch ou Timoshenko. Le méchant, lui, il est carrément fasciste.
  21. - Le Kremlin "aucune réaction concrète à la victoire des Maidanistes" ? Le rappel de l'ambassadeur, la dénonciation du pouvoir de Kiev comme illégitime car sous la coupe des extrémistes, la préoccupation affichée du fait de l' "orgie d'extrémisme" dans le pays... ce sont des messages certes, quoique suffisamment forts pour être des actes notables. Mais surtout, un exercice militaire massif ordonné à l'improviste à côté de l'Ukraine, sans parler de 50 mecs armés qui prennent le parlement de la Crimée... ça me paraît très concret. Et ce dernier groupe je n'imagine pas qu'il soit autonome vis-à-vis du Kremlin. - Ianoukovitch carbonisé politiquement certes, mais il peut encore avoir une utilité pour Moscou : être une feuille de vigne justifiant une intervention militaire à plus grande échelle. Et en attendant il est déjà utile pour Poutine en contribuant à crédibiliser cette menace. - "L'intérêt de tous est de faire descendre la pression", je ne crois pas... sinon Moscou ne serait pas en train de l'augmenter, la pression :) Ça ne veut pas dire que la Russie veut absolument intervenir militairement, elle veut peut-être seulement obtenir un certain résultat politique en Ukraine sans avoir à envoyer les VDV en se contenant de menacer de manière crédible. Quel est ce résultat qui satisferait Moscou, c'est la question à cent balles... - La faillite économique proche ne signifie pas que tout va se calmer, permettant d'éviter cette faillite... A mon avis elle ne sera évitée que si un accord arrive 1. rapidement 2. satisfaisant tous les acteurs 3. que tous les acteurs peuvent tenir c'est à dire imposer dans leur camp. Les points 2 et 3 sont problématiques : de quoi Moscou peut-elle se contenter, est-il possible au pouvoir de Kiev de survivre au prix d'une négociation. Et surtout si un accord était rapidement trouvé, le président ukrainien par intérim aura-t-il les moyens de l'imposer à Secteur Droite et consorts ? Je ne dis pas que la faillite est certaine. Mais je lui donnerais plus que 50% de probabilité. - L'investissement colossal de la part de l'UE ou des EU pour redresser l'Ukraine en dehors de l'aide russe... n'aura pas lieu.
  22. Je ne pense pas que nous repartions en guerre froide. Il n'y aura pas demain à nouveau N divisions blindées soviétiques nous regardant dans le blanc des yeux par la trouée de Fulda, avec N grand.
  23. Je ne sais pas. On n'a pas beaucoup de détails sur ce qui se passe à Simféropol, mais une action coordonnée par cinquante hommes déterminés dotés d'armes à feu il y faut soit une milice déjà bien organisée - les Criméens ont-ils pu en monter une aussi vite ? - soit l'entraînement d'une force armée établie. Je serais surpris que des Criméens aient organisé tout seuls l'action de ce matin. A mon sens, l'Ukraine est menacée de bien pire que d'une cessation de paiement... laquelle est probablement déjà tout simplement inévitable. Concernant les annonces, celle de la Russie n'est pas claire, ce qui participe sans doute à la stratégie de pression. Tout ce qu'on sait c'est que le gouvernement de Kiev est dénoncé comme illégitime et la Russie dénonce une "orgie d'extrémisme" dans tout le pays. C'est compatible à la fois avec une autonomisation de la seule Crimée sous protection russe leur permettant de négocier pour l'avenir d'une Ukraine unitaire, avec le même scénario étendu à la moitié de l'Ukraine de Odessa à Kharkov et Donetsk, avec une autonomisation visant à l'indépendance, voire avec les milices de Maidan à Kiev connaissant le même sort que les partisans de Hitler dans le bunker en 1945 et ceux de Dubcek en 1968 à Prague - bref tous les ennemis de Moscou, que nous les trouvions odieux ou sympathiques. Je ne crois pas, perso, à ce dernier scénario "maximal". Mais il me semble que Poutine laisse planer l'ambiguïté, peut-être à dessein. Ce serait à étudier, mais si la Russie le décidait il me semble qu'il devrait être possible de dépêcher des forces à Kiev - aéroportées ? - assez vite pour l'emporter sans que l'OTAN n'ait le temps de réagir - à supposer qu'il le souhaite ce qui me paraît douteux, pour dire le moins. A noter cette précision dans le communiqué de Ianoukovitch ce matin : Message clair de mon point de vue : le premier haut gradé de l'armée ukrainienne qui se permet d'obéir au pouvoir de Kiev pour agir à l'intérieur du pays prend ses risques... Si le pouvoir Maidan s'écroule, il se retrouvera en slip devant le tribunal et ne pourra pas dire "je n'ai fait qu'obéir aux ordres, je ne comprenais pas". Une forte incitation à la prudence pour tous les responsables de l'armée qui pourraient être tentés de suivre le mouvement Maidan...
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