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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Tout à fait. Ce qui m'a surpris au premier abord était le nombre de 54 ASMP-A, alors que dans les déclarations précédentes de Sarkozy c'est une quarantaine qui étaient cités. A partir de là on peut imaginer que les 54 ne soient pas tous pourvus de leur tête nucléaire - missiles de réserve et qu'il n'y ait que 40 ASMP-A armés. On peut imaginer que le nombre ait été augmenté - François Hollande semble attacher un prix particulier à cette composante il aurait pu prendre cette décision. Si on imagine que 54 ASMP-A armés soient dans l'arsenal, alors pour un total de "moins de 300" têtes nucléaires actives, ça n'en fait que 81 au maximum par lot de 16 M-51. Ce qui peut être interprété comme signifiant en fait 80 TN à raison de 5 par missile.... ou comme 6 TN pour la plupart des missiles et 1 TN unique pour certains qui seraient dévolus à un rôle particulier - frappe aux antipodes, ou frappe spécifique type IEM. Par exemple une combinaison de 13 missiles à 6 TN + 3 missiles à TN unique pour chaque lot donnerait précisément 81 TN par lot. Mais ça reste des spéculations, il y a un peu de jeu qui reste pour imaginer davantage de TN par sous-marin et moins sur les ASMP-A.
  2. Elle a mis en service un total de 743 T-90 avant d'arrêter leur production pour préparer le tank d'après "T-99". Suivant les sources, un minimum de 1500 T-72 restent en service, plusieurs milliers étant en réserve. Ce qui fait bien un total de 2 200 d'active. Après, on est d'accord qu'entre un T-72 modernisé et un Leclerc, un M1 ou un Leopard dernier standard, ce n'est pas la même bête.
  3. La politique est l'art du possible... De ce que j'ai compris Porochenko refusait par principe de négocier avec les représentants du Donbass qu'il appelle "terroristes". Il était donc impossible d'avoir les deux côtés dans la même pièce. D'où les représentations et autres trucs destinés à permettre des discussions qui sinon seraient impossibles. Que les accords de Minsk-2 soient imparfaits ne fait aucun doute... mais si l'un des côtés les considérait parfaits, c'est qu'ils seraient totalement inacceptables pour l'autre, donc que nous ne parlerions pas d'un accord de paix mais d'une victoire totale. Et cette victoire totale n'est accessible pour Kiev en aucun cas, et pour Donetsk seulement si Moscou ouvrait totalement les vannes du soutien militaire, ce que Poutine n'a pas fait jusqu'ici. Ne reste qu'à souhaiter qu'on en reste là... :(
  4. Ce texte sur le blog de Paul Jorion se place dans l'hypothèse d'un refus allemand aujourd'hui. Qui n'est pas certain. Mais il est intéressant car montre bien ce que sont les propositions - pas du tout irréalistes et en fait très raisonnables - du gouvernement grec. Et ce que seraient les raisons d'un éventuel refus de Berlin.
  5. Je pense qu'il parle des actives, mais quoi qu'il en soit à ce niveau de puissance destructive une différence de 20% ne paraît pas très significative. -_-
  6. On devrait le savoir pour de bon aujourd'hui en tout cas. La Grèce a fait une contre-proposition hier qui revient à faire une partie du chemin - assez limitée. Puis le gouvernement grec a annoncé que le conseil européen d'aujourd'hui n'avait que deux choix "accepter ou refuser" cette proposition. Ce qui revient à affirmer qu'ils ont atteint les limites de leur flexibilité. C'est aussi un moyen, si finalement il n'y a pas d'accord et si la Grèce est jetée hors de la zone euro - dans huit jours - de ne pas être ceux qui ont dit non. Tsipras est actuellement soutenu par plus de 80% des Grecs y compris la majorité même de ceux qui n'ont pas voté Syriza, mais il n'a probablement pas le mandat pour sortir de l'euro, sans compter qu'il ne le souhaite probablement pas. En revanche il préfère clairement être mis dehors par la force plutôt que se coucher et appliquer les décisions de la Troïka qui ont fait tant de mal à son pays. La décision finale sera prise par Angela Merkel, qui est restée jusqu'ici en retrait relatif, Wolfgang Schaüble montant au créneau pour défendre une position dure envers la Grèce "obéissez, sinon...". Ni France ni Italie ne font davantage qu'émettre des suggestions polies sans prendre les moyens de peser dans la décision, les pays du Nord partisans de laisser la bride courte aux dépensiers du sud et les gouvernements des pays hispaniques engagés dans l'austérité et mis en cause par leur population en conséquence suivent naturellement la position Schaüble. La décision rationnelle est d'accepter la proposition grecque. Elle serait politiquement coûteuse - remise en cause même partielle du bien-fondé de l'austérité et de l'ajustement par baisse des salaires - mais financièrement moins coûteuse qu'un défaut grec, tandis que la sortie de la Grèce présenterait un risque politique grave pour l'avenir de l'eurozone. Mais ce n'est pas toujours la rationalité qui domine dans un contexte de passions exacerbées et lorsqu'il s'agit de choisir entre deux mauvaises options, et du point de vue allemand aucun des deux termes de la décision n'est satisfaisant. Si l'Allemagne décide de refuser, alors la BCE ne pouvant prolonger les programmes de soutien au système bancaire grec au-delà du 28 février, la Grèce fera face le 1er mars à un effondrement de son système bancaire, auquel la seule solution pratique en plus d'un contrôle des capitaux sera la sortie de l'euro. Nous serons alors en terrain inconnu. Rien de tout cela n'est prévu dans les textes, c'est exact. Il n'est d'ailleurs pas non plus prévu que les institutions européennes, sous pression évidente d'un pays membre - l'Allemagne - organisent la faillite du système bancaire d'un autre pays - la Grèce - de façon à le forcer à quitter l'euro ! Ce qui me paraît probable c'est que la Grèce utilise cet acte sans précédent - un acte hostile, n'ayons pas peur des mots - comme prétexte pour se libérer de la contrainte de la dette due à l'Eurozone, laquelle représente environ 70% du total de sa dette publique. Soit dénoncer cette dette entièrement, soit négocier sa diminution, et évidemment de toutes façons pour la rembourser en nouvelle drachme et non en ancien euro. Et bien sûr ressortir le dossier des "162 milliards" prétendument dus par l'Allemagne au titre de réparations de guerre. Dans la négociation avec les institutions européennes, la Grèce a jusqu'ici montré le visage aimable du pro-européen Varoufakis. Une fois expulsée de l'eurozone, le ton changerait à coup sûr, et Tsipras pourrait par exemple envoyer comme négociateur son partenaire de coalition Kammenos, l'équivalent local d'un Dupont-Aignan ou d'une Le Pen. Avec une dette limitée à 30% * 175% = moins de 60% de son PIB, une nouvelle monnaie adaptée à son économie, un solde public brut excédentaire et un gouvernement décidé à faire rentrer les impôts des armateurs et autres hommes d'Eglise tout en s'attaquant aux prébendes et à la corruption... la Grèce sera en réalité bien placée pour rebondir. Le plus probable reste que l'Allemagne cède. Merkel me semble suffisamment pragmatique pour cela. Mais le risque de l'expulsion et de ses conséquences est élevé.
  7. D'accord avec cette analyse. Debaltseve était un cas particulier, dont les discussions à Minsk n'ont malheureusement pas abouti à définir l'avenir - d'où de nombreux morts évitables. Si les séparatistes recommencent leur avancée alors que les dispositions du plan de paix n'ont même pas commencé d'être appliquées - et d'abord la période de temps prévue pour le retrait des armes lourdes loin de la ligne de contact, cela signifiera que Moscou se laisse entraîner vers l'avant. Que ce soit par influence séparatiste ou de la propre décision de Poutine n'y changera alors pas grand chose. Je n'y crois pas vraiment, parce que ce serait stupide du point de vue russe, Moscou a atteint l'essentiel de ses objectifs avec Minsk-2, et il ne m'a pas semblé que Poutine était stupide. On verra dans les prochains jours si les tirs près de Marioupol sont un événement local ou le début d'une nouvelle offensive.
  8. Un petit texte d'opinion du stratège américain William S. Lind sur son blog - non conformiste et marginalisé par les instances de décision américaines, il reste celui qui est à l'origine du concept de "guerre de quatrième génération" Tant que "Minsk-2" tient, les avertissements et les facepalm de William Lind et d'autres ne sont plus d'actualité. Je suis plutôt optimiste concernant ces accords - mais optimiste ces jours-ci signifie 50% de probabilité de succès. L'échec est un risque bien réel. En cas d'échec, on reparlera à Washington de guerre par procuration contre la Russie. Et ce genre de guerre ne serait pas nécessairement indéfiniment une affaire limitée à l'Ukraine, car l'Amérique serait au final humiliée en Ukraine comme le rappelle Lind, et alors Washington s'en tiendrait-il là, ou serait-il tenté d'élargir le conflit ?
  9. ... Sinon le fait qu'on se croie obligés de pratiquer ce genre de petit jeu comme si la guerre froide n'était pas terminée, tout de même ? Il arrive assez rarement que des Rafale français et des Eurofighter allemands viennent se jauger et montrer leurs missiles au-dessus de Strasbourg ou de Karlsruhe, et ceci parce que les guerres franco-allemandes sont terminées. Il est assez désolant que près d'un quart de siècle après la fin de la guerre froide on en soit encore là entre OTANiens et Russes. (et ceci indépendamment des responsabilités des uns et des autres dans cet état de fait, je ne cherche pas à rouvrir le débat)
  10. Attention aux idées reçues, même si elles étaient encore vraies à l'époque de la guerre froide alors que l'Allemagne avait plus de deux fois plus de chars lourds que la France. Aujourd'hui, la Heer a 400 Léopard dont 250 en ligne. La même quantité presque à l'unité près que les 400 Leclerc français dont 250 en unités. Soit dit en passant, si c'est ce que l'Allemagne appelle se concentrer sur ses points forts traditionnels <_< ... les Etats-Unis ont environ 2400 Abrams au meilleur standard dans leur force d'active, la Russie environ 2200 chars lourds d'active dont un tiers de T-90 et deux tiers de T-72 plus anciens. Avec 8 à 10 fois moins de chars, Allemagne comme France sont des nains qui à mon sens sont allés beaucoup trop loin dans le désarmement, semblant avoir fait le pari que la guerre terrestre de haute intensité était passée de mode - un pari dangereux. Du moins la France a-t-elle une flotte un peu sérieuse, mais l'Allemagne quels points forts lui reste-t-il militairement ? Je crois qu'au lieu d'enrayer le phénomène il serait plus juste de parler de moyen d'organiser au mieux la pénurie. Au-delà des avantages opérationnels sujets à caution, il est d'ailleurs assez évident que politiquement ce genre d'organisation serait utilisé pour justifier des réductions encore beaucoup plus sévères des capacités et des moyens - puisque les autres s'en chargeront !
  11. Je suis tout à fait d'accord. Il vaut cependant la peine de rappeler que ce la décision du gouvernement ukrainien a été non pas le "rapprochement" avec l'UE au prix d'une coupure d'une grande partie des liens avec la Russie et du sacrifice d'une partie de l'économie ukrainienne - qu'aurait entraîné l'adhésion à l'accord tel qu'il était - mais l'abandon de cet accord avec aide économique importante de la Russie. Cette décision a été ensuite contestée par des manifestations à Kiev, soutenue par des manifestations dans le Donbass. Ce qui a déclenché l'intervention de la Russie, c'est le coup d'Etat du 22 février dernier, avec milices néofascistes prenant d'assaut Parlement et Présidence et installant un "gouvernement provisoire" comptant 1 / 3 de néofascistes. C'est après ce coup d'Etat, et seulement après, que la Russie est intervenue. Pas pour annuler une décision démocratique de se rapprocher avec l'UE que l'Ukraine n'a jamais prise. D'accord avec cette description de la situation et des responsabilités générales de cette crise. Pas tout à fait d'accord sur la première phrase celle que j'ai mis en bleu. Il est vrai que menacer la sécurité d'un pays nettement plus puissant que vous n'est pas sage. C'était vrai pour Cuba en 1962, ça le serait pour l'Ukraine si elle décidait d'héberger des bases militaires OTAN. Et si Monaco se mêlait d'accueillir des missiles nucléaires chinois, il y fort à parier qu'une révolution express type "1789 le retour" déposerait son roitelet d'opérette :) ! Mais ce n'est pas que l'Ukraine choisirait un destin d'ennemi de la Russie ce qui lui serait refusé par la force par Moscou. Le fait principal est que l'Ukraine unie ne peut être l'ennemie de la Russie. Je ne veux pas dire qu'elle n'en ait pas le droit. Mais simplement que si l'Ukraine est unie, elle ne sera pas l'ennemie de la Russie. Tout est dans ce "si"... qui n'est pas réalisé c'est le moins qu'on puisse dire. Divisée contre elle-même comme l'est l'Ukraine, elle ne peut se réunir que sur une position de neutralité, de préférence bienveillante, envers et l'Europe et la Russie. C'est au fond ce qui s'est passé durant les 22 premières années après son indépendance : même si le pouvoir changeait des pro-russes aux pro-européens et retour, même c'était parfois "sport" au Parlement (genre boxe), même si les événements étaient parfois à la limite d'un fonctionnement régulier (voir le "troisième tour de l'élection" en 2004 appelé "révolution orange"), même si les intérêts étrangers ne manquaient pas de monter manœuvre sur manœuvre à la fois les Russes et les OTANiens / Européens, même si la politique étrangère du pays faisait des zig-zags... au final, tout cela se passait dans un cadre institutionnel stable et globalement légal. Mais le 22 février 2014, un coup d'Etat violent a installé un gouvernement qui ne représentait qu'une moitié du pays, déniait à l'autre moitié la possibilité de s'exprimer, et tout cela avec des extrémistes en pointe. Ce que nous avons pu depuis, ce sont les conséquences. De la séparation de la Crimée au refus du Donbass d'accepter le nouveau pouvoir, et la guerre civile au final. Mais si l'Ukraine est unie, il n'est nul besoin d'invoquer une nouvelle version de la "doctrine de la souveraineté limitée" chère au regretté Léonide Brejnev. Bien d'accord : il ne peut être question d'accepter une souveraineté limitée pour certaines nations. Surtout quand ce sont de vrais pays, pas des micro-fiefs tenus par des roitelets comme au hasard Monaco. En revanche, la souveraineté de l'Ukraine n'est absolument pas contradictoire avec une position de neutralité bienveillante envers tous. C'est-à-dire que tant que l'Ukraine était souveraine et unie cela a été sa position - même si avec nuances et zig-zags.
  12. Ce qui est comique dans la sortie de Stoltenberg, c'est le ton. "Je somme la Russie de retirer toutes ses forces de l'est de l'Ukraine, de stopper tout son soutien aux séparatistes, et de respecter l'accord de Minsk sur le cessez-le feu, a-t-il déclaré en marge d'une réunion informelle des ministres européens de la Défense à Riga." On "somme" un malfrat de sortir les mains en l'air de l'immeuble encerclé par les forces de l'ordre. Ou un résistant de se rendre quand l'armée d'occupation l'encercle. Le rapport de forces entre OTAN et Russie n'est pas précisément celui-là et Stoltenberg n'a aucun levier sur Poutine. Quand on n'a pas le pouvoir de changer une situation mais qu'on a encore trois neurones connectés, on se la boucle ou du moins on s'exprime différemment par exemple en exprimant une "préoccupation", ou en accusant l'adversaire d'avoir une position "incohérente", "dangereuse" ou quoi que ce soit du même acabit. On ne lance pas un ordre qui ne sera évidemment pas exécuté ce qui ne fera que souligner sa propre impuissance. Ou en plus direct : mieux vaut se taire et passer pour un imbécile que de l'ouvrir et faire disparaître tous les doutes. :lol: Nous savons désormais à quoi nous en tenir s'agissant de Stoltenberg...
  13. Euh... quel rapport avec l' "Europe de la défense" ? Ces concepts de nation-cadre, de grappe et de spécialisation des petits pays dans tel ou tel type d'unité militaire ou de mission, sont compris dans le cadre exclusif de l'OTAN. En pratique, cela signifie que quoiqu'ils ne prévoient plus d'assurer "que" 50% de chaque capacité de l'OTAN, les Etats-Unis se ménagent quoi qu'il en soit une influence prépondérante sur toute opération. Demander davantage d'efforts militaires aux Européens va bien avec le concept du "lead from behind" - diriger de l'arrière - et n'en est d'ailleurs qu'une version modérée - mais enfin la direction reste au même endroit. Ce n'est pas qu'il soit anormal qu'une nation qui a créé et maintient une alliance autour de la protection militaire que sa puissance lui permet de proposer se réserve en échange la direction du groupe de nations ainsi rassemblé. Il s'agit d'un échange protection contre loyauté, il n'est pas anormal que les pays qui basent leur sécurité sur la participation à cette alliance fournissent en échange la loyauté requise. Simplement, cela n'a rien à voir avec l'idée qui était celle d' "Europe de la défense". Idée qu'on ne peut plus à mon avis appeler moribonde : elle est morte. Et ce n'est pas la dégradation structurelle des relations entre pays européens à l'occasion des crises de l'endettement public et de la politique d'austérité qui laissera de sitôt quelque chance que ce soit de la ressusciter.
  14. Oui, la question du remplacement se posera dans un environnement mondial nettement différent de celui d'aujourd'hui. Même si les événements sont toujours imprévisibles, il y a quand même pas mal de questions sur le monde de 2024, date de la fin d'un éventuel nouveau mandat de Poutine... - La baisse continue de la quantité de pétrole produite dans le Monde n'aura-t-elle pas commencé, forçant au plus une croissance très faible voire une décroissance économique globale ? - La pyramide d'endettement mondiale (trois fois le PIB) sera-t-elle toujours debout ? - Le dollar sera-t-il toujours la principale monnaie de réserve, et les Etats-Unis seront-ils toujours un pays solvable ? - L'Union européenne existera-t-elle toujours ? - La France et bien d'autres pays européens seront-ils toujours solvables ? - Le réchauffement planétaire aura-t-il commencé à avoir un impact visible sur l'économie, notamment l'agriculture ? - Ceci sans compter les crises politiques que risqueraient d'entraîner l'un ou l'autre de ces événements, impacts pas toujours prévisibles voir le rôle de déclencheur sur les révoltes arabes de l'évolution des prix agricoles... Même si certaines choses sont évidentes, comme les inconvénients et les risques de tout système qui ne permette pas en pratique la remise en cause du pouvoir et ne donne pas la place nécessaire à une "loyale opposition", les défis auxquels devra faire face le système politique russe à échéance de dix ans ne sont pas prévisibles, encore moins les réponses qui pourraient ou ne pourraient pas être apportées. Soit dit en passant, les défis auxquels seront soumis le système politique français, l'américain ou celui d'autres pays de l'UE dans la même période... seront tout aussi dantesques si ce n'est plus. L'évolution de ces systèmes, et le français m'intéresse tout particulièrement, est une question tout aussi difficile voire je dirais davantage que celle du système politique russe.
  15. Roooh... homme de peu de foi ! Ne sais-tu pas que d'après les paroles de la chanson patriotique soviétique, Ленин всегда живой, Ленин всегда с тобой c'est-à-dire "Lénine est toujours vivant, Lénine est toujours avec toi" Allez, au refrain ! Lénine est toujours vivant, Lénine est toujours avec toi Dans la montagne, dans l'espoir et la joie. Lénine dans ton printemps, En chaque jour heureux, Lénine, en toi et en moi ! Tout comme l'Esprit Saint l'esprit de Lénine, l'esprit de Poutine sera toujours vivant avec toi. Il suffira de changer une syllabe... Plus sérieusement : cette chanson date de 1955, deux ans après la mort de Staline, c'est-à-dire à l'aube des bureaucrates soviétiques faisant suite aux révolutionnaires et aux tyrans. L'une des hypothèses pour la suite de Poutine est le maintien pour longtemps d'une bureaucratie dont le principal objectif soit de conserver la Russie en l'état et de poursuivre sur la ligne qu'il aura fixée. Sans nécessairement se priver d'y apporter quelque inflexion, mais discrètement et avant tout pour faire durer le système et le rendre plus commode pour les plus puissants et les mieux introduits. Ce n'est que l'une des hypothèses ! Comme le rappelait Kalligator, sauf événement spécifique tel qu'un décès prématuré, Poutine restera probablement président de Russie jusqu'en 2024, son mandat actuel se termine dans trois ans mais sa réélection est le scénario central pour dire le moins. D'ici neuf ans... le Monde, et la Russie auront bien changé.
  16. Ben dans le cas de Barack Obama c'est même une certitude, étant donné qu'il terminera son second mandat fin 2016. A moins qu'il ne fasse élire Joseph Biden comme président et ne se réserve le poste de vice-président... :lol: ;)
  17. Il y a ces trois-là, et puis encore Finlande, Irlande et Autriche. Mais je suis d'accord sur le fait qu'appartenir à l'UE ne procure pas en soi de protection de sécurité déterminante.
  18. Je le pense aussi, mais le problème est que nous parlons là de probabilités. Si les pays baltes n'avaient pas adhéré à l'OTAN, leur indépendance n'aurait très probablement pas été menacée par la Russie. Nous autres hommes étant ce que nous sommes, et l'Histoire ce qu'elle est, tous les pays souhaitent cependant davantage que des probabilités, même fortes, sur ces questions. L'adhésion de ces pays à l'OTAN correspondait aux souhaits des Etats-Unis, pour leurs propres raisons de politique mondiale - qui naturellement n'ont pas nécessairement grand chose à voir avec le bien-être des Baltes... - et elle ne semblait pas avoir d'inconvénient du point de vue des Baltes. La plus grande puissance du monde, réalisant la moitié des dépenses militaires mondiales, vous propose sa garantie de sécurité gratuitement ! Ne faudrait-il pas être fou pour refuser ? (bien sûr, un cynique aurait pu demander si quoi que ce soit en ce monde peut être gratuit, mais...) La "finlandisation" c'est-à-dire la neutralité armée jointe à des relations proches avec tous les voisins, théoriquement une solution attirante, aurait été nettement plus difficile dans le cas balte. D'abord pour exercer une dissuasion militaire quelconque : la Finlande a une population plus importante que la Lituanie sans parler de Lettonie ni d'Estonie, son territoire fournit une profondeur stratégique incomparablement plus grande, elle a une industrie militaire conséquente et adaptée à ses besoins ce qui ne se crée pas en un tournemain, et elle a démontré en 1940 que "qui s'y frotte s'y pique". Les pays baltes n'ont aucun de ces atouts. Ensuite l'histoire récente avec le grand voisin. Du point de vue russe, la Finlande a certes participé à la seconde guerre mondiale aux côtés de l'Allemagne, mais elle a refusé de s'engager trop loin notamment dans le siège terrible de Saint-Petersbourg, tandis que les pays baltes ont fourni beaucoup de recrues aux Allemands notamment leurs unités SS... que certains nationalistes baltes honorent dans des cérémonies commémoratives que les autorités n'ont pas le bon sens d'interdire. Et du point de vue des voisins de la Russie, l'histoire des relations finno-russes après 1945 est positive, tandis que les pays baltes ont été bien sûr occupés jusqu'en 1991 d'où des ressentiments et peurs assez compréhensibles. A partir du moment où Washington, pour ses propres raisons et ses propres calculs, proposait une garantie de sécurité gratuite aux Baltes, je crois qu'il était inévitable qu'ils l'acceptent, ou plus exactement qu'ils sautent à pieds joints sur l'occasion. Maintenant, quel est le danger réel ? Dans la situation actuelle il est minime, d'une part les Russes sont effectivement persuadés que les Baltes sont des peuples différents, d'autre part leur participation à l'OTAN ne crée pas de véritable menace pour la Russie. Ce ne sont pas quelques chasseurs de l'OTAN exerçant la police du ciel qui vont faire craindre une agression à Moscou. Pour clarifier tout à fait les relations, il serait évidemment souhaitable que Lettonie et Estonie règlent généreusement la question de leurs habitants privés de citoyenneté parce que ne maîtrisant pas la langue du pays - la Lituanie n'a pas ce problème, et il ne déparerait pas que la Russie ne recommence pas ses cyberattaques. Mais à mon avis l'essentiel est que les Baltes n'accueillent aucune base militaire OTAN ni US. Car dans ce cas la Russie ferait alors face à une véritable menace concrète à partir des pays baltes. Moscou aurait à étudier sérieusement l'hypothèse d'une agression militaire commençant à cent kilomètres de Saint-Petersbourg. La réputation de paranoïa russe en ce qui concerne les questions de défense n'est plus à faire, et créer ce genre de menace n'est dans l'intérêt ni des Baltes, ni des Russes, ni des autres Européens.
  19. C'est très vrai. Mais au vu de la réaction aux récents attentats au Danemark, je me demande s'il sera aussi facile de "s'habituer". Par s'habituer je ne veux naturellement pas dire considérer ce type d'attentats comme acceptable, mais les considérer comme une simple nuisance que l'Etat et les institutions se donnent pour objectif de réduire, non d'éliminer, car reconnaissant que ce serait irréaliste. Un peu comme les accidents de la route, les accidents domestiques, les cancers dus au tabagisme, etc. Ce type d'attentat peut bien tuer très peu par comparaison aux fléaux que je viens de citer, il reste une différence essentielle. Qu'il s'agisse d'une voiture accidentée ou d'un cancer du poumon, c'est une mort souvent sans coupable trop visible - certes très souvent quelqu'un a bien des risques inconsidérés, mais il est facile de l'oublier - et du moins c'est une mort sans coupable qui voulait tuer. Si chaque année 500 personnes en France étaient tuées par des terroristes, pendant que les tués par fait de tabagisme diminuaient de 1%, il y aurait lieu de se réjouir ! Ce serait une bonne affaire pour notre espérance de vie et la France serait devenue un pays plus sûr... car le nombre de tués diminuerait, les dégâts du tabac sont estimés à 73 000 morts par an Mais à mon avis, l'impression produite serait plutôt que la France est devenue un coupe-gorge et un terrain de guerre !
  20. Et encore, on ne parlera pas des produits dérivés très spécifiques à partir de l'un de nos responsables politiques les plus célèbres. Ce brillant économiste qui s'est illustré à la tête du FMI... et aussi en d'autres lieux. <_< ... Oui, moi aussi je connais la sortie. J'y cours !
  21. Non non non c'est impossible ! Les conventions internationales interdisent les traitements cruels et dégradants.
  22. Alexis

    Inde 2e client export du Rafale

    Juste, quand la France a vendu ce qui était alors son meilleur chasseur le Mirage 2000-5 à Taiwan, le dragon chinois a émis beaucoup de fumée, mais ce fut à peu près tout. Reste à savoir si et quand les Taiwanais pourraient être intéressés. Après tout, les M2000-5 datent des années 90, il s'écoulera bien une décennie avant que Taipeh cherche à les remplacer. Et naturellement les Etats-Unis seront sur les rangs avec leur catastrophe volante avion de l'avenir F-35.
  23. M O D E R A T O R J u d g m e n t D a y :lol: Bon, cela dit, je persifle, mais ça fait 19 pages sans véritable départ de feu dans le nouveau fil Ukraine... On progresse, c'est indéniable ! ;)
  24. "I find your lack of compassion disturbing" https://www.youtube.com/watch?v=11Ee02WLxGk (oui, oui, j'use et j'abuse des références à la guerre des étoiles... mais j'me soigne :P !)
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