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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Il ne faut jurer de rien naturellement, mais la Biélorussie me semble nettement moins fragile que l'Ukraine face au risque de guerre civile : - Son économie est en meilleur état avec un PIB par habitant presque deux fois plus élevé que l'ukrainien, une croissance forte dans la décennie 2000, un commerce extérieur globalement de même taille que l'ukrainien alors que la population est quatre fois plus petite, échanges extérieurs d'ailleurs davantage tournés vers la Russie que ceux de l'Ukraine - Elle n'est pas divisée contre elle-même par des questions de langue, ni de haine ou d'amour envers la Russie, ni d'adoration ou de méfiance envers l'UE, ni de position différente sur la seconde guerre mondiale, ni de richesse disparate suivant les régions - Enfin elle n'est pas du point de vue stratégique un enjeu aussi important que l'Ukraine, et de loin : pas de base navale russe, pas de façade maritime, territoire beaucoup plus petit A côté de tout cela, il semble bien que la Biélorussie ait un régime véritablement dictatorial, le seul pays dans ce cas en Europe. J'ai un peu de mal à imaginer que ce régime dure éternellement, mais il est beaucoup plus probable qu'il se termine par une révolution de palais ou une révolution pacifique comme les dictatures espagnole ou portugaise que par une révolution violente et une guerre civile comme le régime démocratique ukrainien en a connu cette année. Et ce genre de révolution ne devrait pas changer les alignements fondamentaux du pays, de même que l'Espagne n'est pas devenue membre du Pacte de Varsovie quand Franco est mort.
  2. Cette discussion me semble bien théorique. S'il s'agissait d'un processus négocié dans un cadre normal (pas de renversement du gouvernement ukrainien, pas de guerre civile), toutes ces questions se poseraient effectivement. Mais nous en sommes bien loin. Ce ne sont pas des normes internationales existantes ou à créer, ni des découpages et pesages administratifs qui sont en train de décider l'affaire. Si Kiev l'emporte, il se souciera bien peu de décider par des normes. Il établira son contrôle, voilà tout. Si les séparatistes l'emportent, ils se soucieront tout aussi peu des habitants du Donbass qui penseraient différemment -c'est-à-dire qui souhaiteraient rester ukrainiens ou qui souhaiteraient que le Donbass ne soit pas autonome. Bien sûr une assemblée sera élue, un gouvernement sera élu, mais le fait de la souveraineté ou de l'autonomie large à l'intérieur de l'Ukraine -suivant le résultat de la négociation mettant fin à la guerre- ne sera pas un sujet de discussion. Dans ce deuxième cas de victoire séparatiste -que je crois le seul réaliste- les frontières seront à mon avis simplement celles des deux oblasts de Donetsk et Lougansk. Bref, ce qui est revendiqué par les séparatistes les plus modérés. Sauf si les choses partent vraiment en capilotade pour Kiev et que les séparatistes choisissent de considérer que la Novorussie doit intégrer Kherson ou Odessa... ce qui serait une relance et une escalade de la guerre. Dans tous les cas, la question des frontières sera décidée par les faits sur le terrain. C'est d'une guerre civile qu'il s'agit. Je ne sais pas si ce sont "les mêmes" ? Surtout, la photo est prise de telle manière qu'il est difficile d'estimer la foule devant le palais présidentiel. Elle pourrait être grande... elle pourrait aussi être plutôt riquiqui.
  3. Je reconnais que lorsque j'écrivais en commentaire "Sur le fond, ça n'a guère plus de chance d'être dénué de propagande que la communication du gouvernement de Kiev, évidemment..." je faisais dans la litote. :) Certains éléments de l'interview sont en effet de la propagande en mode déchaîné. L'ONU a estimé un minimum de 2 000 morts à ce jour dans le conflit en signalant que c'est probablement plus, mais s'il y avait eu 12 000 morts dans les seules troupes de Kiev, ça se saurait. Et la "brigade spéciale d'assaut aéroportée"... sans aéronefs pour l'aéroporter était pas mal non plus. Puis si l'on additionne des effectifs typiques pour les 3 bataillons et 6 brigades qu'ils annoncent, on dépasse allègrement les 20 000 soldats ce qui est difficile à croire... sauf si les unités pompeusement appelées brigades ont en réalité l'effectif de bataillons, ce qui me paraît plus crédible. Une interprétation un tantinet unilatérale de l'histoire militaire de la Russie des deux derniers siècles, sur le mode "ce n'est jamais la Russie qui aggresse, c'est toujours les autres qui commencent" (les Polonais confirmeront) ainsi que "l'Europe est toujours unie en bloc contre nous" (comme en 1914, c'est bien clair) Surprenant la première fois qu'on l'entend, mais ce genre d'illusions est répandu dans une partie assez conséquente de la population russe - pas la majorité tout de même à mon avis. Heureusement, Zakharchenko a arrêté son ministre de la défense à temps pour préserver tes boyaux : "Ils ont jeté des corps lestés de pierres, depuis un hélicoptère, dans les Lacs Bleus près de Slavyansk. Z: Vladimir Petrovich, ne bouleversons pas la presse avec des détails aussi horribles." Oui, ce numéro un rien téléphoné était plutôt drôle. La guerre va durer oui, car ces dirigeants aussi maladroits soient-ils dans leur propagande souvent trop forcée pour être un minimum crédible sont bien ceux des troupes séparatistes du Donbass. Ces troupes qui résistent aux tentatives des unités loyalistes pour reconquérir la région, voire les repoussent. C'est là leur sérieux, sur le seul terrain où il est utile de l'apprécier, s'agissant d'une guerre donc d'un rapport de forces et de volontés. Leur revendication d'indépendance sèche est clairement inacceptable pour Kiev, mais "ce n'est pas avec ses amis que l'on fait la paix, c'est avec ses ennemis" Quand l'option de la guerre sera reconnue comme sans issue à Kiev, il faudra bien faire la paix et ce sera avec ceux-là. Ce qui ne veut pas dire à mon avis que le Donbass sera nécessairement indépendant... même si la possibilité en est clairement ouverte. La position de départ des séparatistes est "indépendance sèche", mais des négociations de paix ont un début et une fin, la fin ne se trouvant pas nécessairement au même endroit que le début. Surtout, l'influence de Moscou ne doit pas être sous-estimée, et si Poutine décide à ce moment que pour la Russie une très large autonomie interne du Donbass vaut mieux que son indépendence, il aura sans doute les moyens de faire pression en ce sens sur les séparatistes.
  4. Selon les autorités russes, 95 000 enfants de l'Ukraine orientale sont réfugiés en Russie, dont 30 000 déjà inscrits dans les écoles russes. Un millier d'entre eux sont sans leurs parents. Ceci parmi 730 000 réfugiés ukrainiens en Russie depuis avril dernier. A noter que ces réfugiés, dont la grande majorité doit venir du Donbass, en représentent environ 10% de la population (total avant-guerre un peu moins de 7 millions). Ce qui est aujourd'hui un déplacement de réfugiés en temps de guerre se tranformerait en véritable nettoyage ethnique si c'était Kiev qui l'emportait au Donbass, puisque la plupart des réfugiés ne reviendraient probablement pas, sans compter ceux qui seraient encore chassés par les loyalistes victorieux. Le tout mettant en application au moins une partie des desiderata des plus extrémistes des nationalistes ukrainiens. Je rappelle cette intervention proprement hallucinante du participant à un débat télévisé en Ukraine comme quoi parmi 4 millions d'habitants de l'oblast de Donetsk, "1,5 million sont en trop et devraient être exterminés"... d'autant plus hallucinante que ce monsieur n'a pas été immédiatement hué par les autres participants au débat, lequel s'est poursuivi comme si de rien n'était... Des nationalistes un peu moins extrémistes devraient pouvoir se contenter d'un "simple" nettoyage ethnique à la place d'une extermination. Il est bon d'être conscient que souhaiter la victoire de Kiev, c'est souhaiter la confirmation de ce nettoyage ethnique, peut-être son extension. Les insurgés du Donbass défendent très concrètement la possibilité pour leurs familles de vivre là où ils ont toujours vécu. Là où les choses en sont rendues, il est pour moi clair qu'une indépendance du Donbass, aussi peu souhaitable soit-elle (une autonomie extrêmement large à l'intérieur d'une souveraineté ukrainienne maintenue serait préférable), serait de beaucoup préférable à la victoire des loyalistes de Kiev.
  5. Bonjour Jeansaisrien, Il est heureux que vous ne fassiez pas une satire de même longueur lorsque c'est la propagande de Kiev qui se trouve prise en défaut par les faits plutôt que celle de Moscou. Sinon il vous faudrait écrire un roman-fleuve ;) Sur ces deux questions : Des médias russes d'opposition (www.slon.ru par exemple) se font l'écho des tiraillements qui peuvent exister. Cela n'apparaît pas à la télévision qui est contrôlée étroitement par le Kremlin, mais les médias écrits sont beaucoup plus divers. Cela dit, à mon avis la réponse la plus pertinente est : "Plus longtemps que ne l'accepteront les familles des conscrits ukrainiens envoyés dans le Donbass" Pour des raisons assez fortes de nombre relatif des pertes, de nature des soldats tués (conscrits d'un côté / volontaires et engagés de l'autre) et de taille du bassin démographique. Si l'on en croit ce qui est ressorti officiellement de la conférence de Minsk hier, Poutine a été assez clair. Donc : - suspendre l'opération de reconquête du Donbass, - dialoguer avec ses représentants avec l'objectif de prendre en compte leurs intérêts. D'ailleurs, ce discours n'est pas nouveau. En ce qui concerne les propositions desdits représentants, ceux de Donetsk dans leur conférence de presse (voir plus haut sur cette même page) ont eux aussi été clairs : Savoir quelles propositions sont les plus importantes, celles plus modérées du président russe ou celles beaucoup plus simples et définitives des représentants du Donbass, c'est une question ouverte. Elles ne sont pas nécessairement contradictoires, Poutine se résumant à dire "arrêtez le combat et dialoguez" tandis que l'interlocuteur du gouvernement de Kiev a déjà exprimé ce qui est sa position initiale pour ce dialogue. Poroshenko de son côté a exprimé une condition préalable "le renforcement des contrôles à la frontière russo-ukrainienne et la fin des livraisons d'armes aux rebelles séparatistes par Moscou". Mais cette condition préalable ne sera clairement pas acceptée - du moins pas mise en pratique dans les faits - par Moscou ni Donetsk / Lugansk. D'autre part, sauf si j'ai manqué quelque chose, il n'a pas exprimé être prêt à négocier avec les séparatistes, le seul interlocuteur possible pour lui semble être Moscou. On est encore loin des conditions d'un cessez-le-feu et d'une négociation, malgré les politesses minimales (dialogue sur le gaz...) que se sont faites Poutine et Poroshenko hier. A mon sens, c'est lorsque Poroshenko acceptera d'une part de suspendre la guerre sans condition préalable, d'autre part de négocier avec les séparatistes directement, que la paix aura vraiment une chance.
  6. Un document très intéressant : la conférence de presse du premier ministre et du ministre de la défense de la République populaire de Donetsk, avec sous-titres en français s'il vous plait ! Pour les gens pressés qui ne souhaitent pas écouter la conférence complète, voici le fichier des sous-titres français qui permet d'en prendre connaissance beaucoup plus rapidement. Je vous laisse regarder -ou lire. Quelques éléments pour se mettre en appétit : - Vous aurez l'OdB complet de l'armée de la RPD, dont la formation en unités organisées est annoncée comme maintenant complète - Les dernières opérations, les avancées des troupes séparatistes - Des louanges pour les valeurs de la Révolution française, que défendent les "officiers de la Marine française" qui combattent avec les séparatistes - De nouvelles évaluations des pertes humaines, très lourdes - Une théorisation historique à tendance unilatérale des attaques répétées de l'Occident contre la Russie, 2ème GM, 1ère GM, guerre de Crimée, guerre napoléonienne - Pourquoi le temps de la fédéralisation est passé, pourquoi seule l'indépendance est maintenant acceptable ... et bien d'autres choses encore ! Sur le fond, ça n'a guère plus de chance d'être dénué de propagande que la communication du gouvernement de Kiev, évidemment... Mais c'est quand même la première conférence de presse du genre, il me semble. Et ces dirigeants de la RPD expliquent très clairement leurs points de vue. La population est probablement majoritairement favorable aux séparatistes. Cela dit, une population ne servira guère de point d'appui sauf si elle s'est organisée pour et dispose au moins d'un équipement minimal. Les séparatistes ont-ils des alliés armés à Marioupol ? Je n'en ai aucune idée, je n'ai jamais rien lu à ce sujet mais d'un autre côté la possibilité ne peut pas être rejetée d'un revers de main. Les combattants loyalistes à Marioupol : question probablement décisive. S'il n'y a presque rien, ou alors seulement des gros bras ultranationalistes tout juste capables d'intimider des opposants mais pas de vrais soldats, alors il est imaginable qu'un coup de force séparatiste réussisse, oui. C'est le scénario "les loyalistes en slip à Marioupol qu'ils croyaient en sécurité loin de la ligne de front".
  7. Étonnant oui, mais peut-être moins si l'on retranche l'effet grossissant de la propagande des deux bords. Lorsque les loyalistes se battant dans les faubourgs de Donetsk annonçaient la chute de la ville incessamment sous peu, cela n'enlevait rien de la difficulté à faire la guerre dans une grande ville et les obstacles que ce genre de terrain met aux conquêtes. Et la propagande loyaliste a sans doute un peu trop claironné et fanfaronné. Maintenant que les insurgés ont lancé une contre-offensive vers la mer d'Azov et qu'on parle déjà de prendre le contrôle de Marioupol, il est possible que ce soit eux qui fassent preuve de trop d'optimisme. Chasser les loyalistes d'une ville d'un demi-million d'habitants, même s'ils n'y sont pas aimés d'amour par la population, n'a pas l'air d'une petite affaire, sauf si la panique se mettait de la partie et que la contre-offensive insurgée parvenait à l'exploiter.
  8. Hmmmoui enfin dans le même registre il faut tout de même se rappeler que ces soldats russes ne sont pas en fait pas sous les ordres du Kremlin ! Voir Le Gorafi encore.
  9. La Russie veut éviter de régler la question du Donbass simplement et rapidement en balayant les forces ukrainiennes engagées dans la guerre, parce que le coût politique d'une telle action serait trop grand. L'objectif est que les gens du Donbass parviennent eux-même à repousser les forces de Kiev. En même temps, Moscou a clairement mis son veto à la possibilité qu'ils échouent. Ce qui veut dire soutenir leurs troupes (renseignement, conseil, peut-être davantage) mais dans la mesure stricte de ce qui est nécessaire pour leur permettre de tenir. De façon à maximiser les chances que ce soutien soit suffisamment discret pour maintenir un "doute raisonnable" et une crédibilité minimale aux dénégations officielles. Nous avons affaire ici à un gros couac, puisque des preuves convaincantes sont apportées au fait que le soutien russe au Donbass va au-delà du renseignement et du conseil. C'est mauvais pour la communication internationale de Moscou. Ca ne changera pas grand chose sur le terrain. Mais ça peut aider ceux qui veulent augmenter le niveau des "sanctions" internationales contre la Russie -aux dépens de cette dernière et de l'UE, donc au bénéfice des EU. Je ne crois pas que cela puisse ralentir le timing de l'effondrement économique et peut-être politique de Kiev. Et ce n'est malheureusement que cet effondrement qui a le potentiel d'être le préalable à l'arrêt des combats dans le Donbass.
  10. Voici le témoignage d'un journaliste américain du New York Times, reporter photo qui a vécu un mois à Donetsk.
  11. Je n'ai peut-être pas été clair : en écrivant "Ca a l'air d'un beau gros raté en effet." je ne voulais pas dire que les soldats russes se sont vraiment égarés et que là est le raté. Le raté pour eux, c'est plutôt de s'être fait prendre. Je ne crois pas que le soutien militaire russe soit le facteur prépondérant de la résistance militaire du Donbass, mais quoi qu'il en soit, le fait qu'il existe un soutien n'est pas une surprise, ni le fait que Moscou n'en fasse pas la publicité, pour des raisons politiques évidentes.
  12. Heureusement, les Etats-Unis donnent l'exemple. Voir la libération d'un otage américain du Front Al-Nosra en Syrie annoncée il y a deux jours, et qui avait été négociée par l'intermédiaire du Qatar «sur une base humanitaire sans contrepartie financière» Puisqu'on nous le dit... En même temps, le point de vue du policier moyen faisant face à des suspects ou des délinquants dont beaucoup sont armés et violents n'est pas à négliger. Voir par exemple ce texte d'un blogueur américain qui essaie de reconstituer "à quoi ressemble le monde quand on vit la vie d'un policier américain" et me semble pertinent sur le sujet. (en anglais)
  13. Si la question était le rattachement de l'Ukraine à l'UE, oui. Quoique dans ce cas il est permis de se demander si les gens du Donbass aussi ne seraient pas d'accord :lol: ! Mais bien sûr il n'en a jamais été question. Le traité commercial ouvre les marchés ukrainien et eurounioniste l'un à l'autre, mais c'est tout. Pour ce qui est d'avoir une région ouest de l'Ukraine intégrée commercialement à l'UE tandis que le Donbass serait intégré à l'UEA (union eurasiatique) c'est théoriquement possible oui. Cela fait d'ailleurs partie du "contenu" de la fédéralisation tel que vu à Moscou. En ce qui concerne les desiderata des habitants du Donbass, au-delà d'un degré important d'autonomie vis-à-vis de Kiev, il est difficile de se faire une idée précise. Insisteraient-ils pour une indépendance franche, vu les événements - et les morts - des derniers mois ? Seul un processus politique permettrait de le savoir, et pour cela il faudrait un arrêt des combats et un rapatriement des centaines de milliers de réfugiés chez eux, suivi de l'élection d'une assemblée de Novorussie à même de décider sa réintégration dans une Ukraine fortement fédéralisée ou une indépendance "sèche". Et pour cet arrêt des combats... il faut d'abord que Kiev non seulement échoue dans son opération militaire, mais échoue de manière à abandonner tout espoir. Il y aura encore beaucoup de sang avant qu'on en arrive là. Ca a l'air d'un beau gros raté en effet. Pour l'objectif principal de Moscou, empêcher l'écrasement du Donbass, ce n'est pas grave. Pour l'objectif numéro deux, c'est-à-dire le faire discrètement, ça commence à être vraiment difficile...
  14. Ce n'est pas simplement la conception de pensée de telle ou telle personne sur le forum qui est dans une configuration guerre froide. C'est l'évolution très concrète des rapports entre un bloc EU/UE d'une part, la Russie d'autre part, qui va dans ce sens. Les différences que tu cites avec la guerre froide 1945-1991 sont bien réelles, et cette resucée de la guerre froide ne peut pas être aussi structurante que ne l'était la première version, parce que la Russie est relativement bien moins puissante que ne l'était l'Union soviétique, et parce que les Etats-Unis ont encore d'autres adversaires que la Russie. Mais cela ne change pas le fait brut d'un affrontement, d'ailleurs pas si feutré, entre EU et Russie, avec l'UE fermement dans le camp américain. Au demeurant l'aspect structurant au niveau mondial d'un affrontement est bien en train de se dessiner, mais c'est plutôt entre Etats-Unis et BRICS qu'entre EU et la seule Russie. L'affrontement entre Amérique et BRICS n'est pas (encore ?) aussi chaud avec toutes ses composantes : pas d'opposition militaire entre EU et Inde, ni entre EU et Brésil. Mais sur le plan économique (système monétaire) comme stratégique (câbles sous-marins) et de politique internationale (opposition franche aux sanction EU/UE contre la Russie), l'ensemble BRICS est en train de prendre une véritable consistance. Et c'est à l'évidence réactif : ce n'est pas l'amour réciproque qui rapproche Chine, Russie et Inde, mais bien une inquiétude partagée quant à la politique de l'Amérique visant à pérénniser sa domination. Les différents pays européens n'ont pour l'instant pas de position commune dans cette configuration autre que d'appuyer les actions de l'Amérique perinde ac cadaver. Il faut s'attendre à ce que tôt ou tard ces pays soient conduits à repenser cette position. Pour la France, cela revient à s'interroger sur la figure qu'elle veut présenter au monde, et la place qu'elle veut y occuper, plutôt dans la lignée "soldat loyal du bloc EU/UE" ou plutôt en ligne avec la tradition d'indépendance dont le gaullisme par exemple s'est fait le chantre.
  15. Je suis d'accord. ... Bon après, "plus sympathique que Al Qaeda et EIIL", la barre n'est pas bien haute ! :lol:
  16. Voici la gueule du nouveau point Godwin combiné : Monsieur Osama bin H.
  17. Perso, je ne pense pas que le risque soit élevé. Cela dit, d'autres sont de l'avis opposé. Voir par exemple Paul Craig Roberts, ancien ministre sous le président Reagan, aujourd'hui extrêmement critique de ce qu'est devenu le pouvoir washingtonien. Il considère la politique de Poutine malavisée car trop modérée, quand la politique d'agression de Washington en Ukraine ne peut être découragée que par des actions russes plus fermes. Et surtout, il estime que le risque d'escalade vers une guerre américano-russe, avec utilisation d'armes nucléaires, est bien réel. Voir par exemple cet article (en anglais) Washington escalade la "crise" ukrainienne qu'il contrôle jusqu'à la guerre
  18. [HS] Sur les jeunes endoctrinés pour partir faire djihad en Syrie, voir cette étude assez surprenante. Parmi ces jeunes, ceux qui sont issus d'une famille sans lien avec l'islam sont majoritaires... [/HS] Quel dommage, je serais tout prêt à les accueillir dans mon armée ! Envoyez-moi en quelques-uns, s'il vous plait...
  19. Perso, quelles que soient les sympathies des uns et des autres pour telle ou telle partie de telle guerre civile ou étrangère, je ne vois pas pourquoi la France devrait accepter que des Français se battent pour une autre cause que celle de leur pays. De mon point de vue, la bonne loi ne s'embarrasserait pas de détail : celui qui combat pour un gouvernement étranger reconnu ou non, pour un groupe terroriste ou pour une compagnie mercenaire... doit être hors la loi. Les seules exceptions étant les personnes ayant double nationalité de France et d'un autre pays, qui auraient l'autorisation de combattre pour leur autre pays, et celles qui serviraient dans des unités étrangères équivalentes à la Légion étrangère. Avec une telle loi, ce serait simple : les gentils idéalistes de Syrie, les beaux aventuriers du Donbass et d'Ukraine, les sympathiques et désintéressés anciens de Blackwater et autres... tout le monde au gnouf ! (je n'ai pas rajouté scrogneugneu, mais c'est parce que je me maîtrise !)
  20. Bien d'accord sur le principe. Mais tu remarqueras l'ambiguité : cette description s'applique parfaitement aux événements de février dernier qui ont abouti au renversement du gouvernement ukrainien élu. Avec cette différence évidente que le gouvernement renversé en février était lui, précisément, élu et démocratiquement légitime ! Tandis que le gouvernement installé en février et dont ont décidé de se séparer les gens du Donbass le 11 mai ne l'était pas, loin de là... Quoi que l'on pense par ailleurs de la légitimité du gouvernement de Kiev actuel et du président élu le 25 mai -sur laquelle il y aurait beaucoup à dire, déjà dit d'ailleurs par plusieurs dont moi plus haut sur ce fil- et même si l'on accepte sa légitimité, il demeure que lorsque l'insurrection du Donbass a commencé ce gouvernement n'existait pas. Et que lorsque Poroshenko est parvenu au pouvoir, plutôt que de mettre les freins "Bon ok vous aviez peut-être vos raisons de commencer une insurrection mais maintenant que je suis là négocions pour nous réconcilier" et de calmer les choses qui n'étaient pas encore allées si loin et de beaucoup, il a élevé le niveau des hostilités. Il a fait le choix d'écraser plutôt que de négocier et de faire des compromis. Pour que les choses aient la moindre chance de se calmer, et la guerre de s'arrêter, il est nécessaire d'abord que les tentatives militaires de Kiev échouent définitivement. Même ainsi la guerre risque d'être longue... car "définitivement", sauf si Poroshenko connaît son chemin de Damas, cela ne peut vouloir dire que l'effondrement économique de l'Ukraine soit bien entamé afin d'interdire l'espoir de renverser le cours de la guerre. Et si l'effondrement est bien entamé, le risque est que les ultra-nationalistes prennent plus d'influence encore à Kiev et ne produisent pire que Poroshenko. Je ne parle pas de quelque chose qui arrivera nécessairement... mais le risque dans ce cas existerait. L'autre alternative de résolution militaire de la crise du Donbass n'est pas disponible, la Russie ayant visiblement décidé de refuser l'effondrement militaire des Novorusses. Et il est clair que la Russie en a les moyens matériels. Je ne suis personnellement pas convaincu que le soutien militaire russe soit le facteur prépondérant de la résistance militaire du Donbass, mais soyons clair : si la seule option pour éviter l'effondrement militaire est un soutien militaire russe plus fort, il sera apporté. L'objectif principal pour Moscou est d'empêcher la reconquête du Donbass, l'objectif de le faire discrètement vient en second.
  21. H1 n'est pas crédible : si un nouveau pays sous son influence était ce que voulait Moscou, il serait déjà intervenu pour protéger ce pays de l'intervention de Kiev. Du point de vue politique, une simple reconnaissance de l'indépendance novorusse aurait suffi, du point de vue militaire l'opération aurait clairement été rapidement couronnée de succès, du point de vue international Moscou a de toutes façons déjà une guerre des sanctions sur les bras. Sans oublier qu'un pays sous influence avec même pas 20% de la population de l'Ukraine serait un "lot de consolation" plutôt mince en regard d'un régime ouvertement hostile aux frontières russes H2 non plus : accepter d'abandonner visiblement les habitants du Donbass serait politiquement difficile, sans oublier que l'impact serait fort voire désastreux sur l'influence russe en Ukraine, voire au-delà (Moscou refusant de soutenir ses amis, les rangs desdits amis pourraient vite s'éclaircir) H3 et H4 me semblent crédibles H3 - Moscou veut une Ukraine entière -moins la Crimée- mais avec fédéralisation permettant de maintenir son influence : les pro-occidentaux gardent le pouvoir qu'ils ont pris par la force, mais les pro-russes sont maîtres chez eux. La stratégie va donc être de soutenir suffisamment l'insurrection pour lui éviter d'être écrasée, mais pas davantage en pratique pas en dehors du Donbass, en attendant l'épuisement des tentatives de reconquête de Kiev par effondrement économique et/ou désorganisation et querelles internes. Alors, Kiev ayant abandonné l'option militaire, la solution de fédéralisation apparaîtra comme d'une modération inespérée. H4 - Moscou veut toute l'Ukraine sous son influence et ne se satisfera pas d'un "partage" avec EU/UE. L'insurrection novorusse sera soutenue même en-dehors du Donbass -rappelons que la Novorussie souhaite officiellement s'étendre par intégration d'oblasts ukrainiens qui le souhaiteraient- et les combattants novorusses qui parlent d' "aller jusqu'à Kiev" ne sont pas des extrémistes qui s'échauffent, ils ne font qu'anticiper sur la suite. L'objectif de Moscou est de parvenir à ce résultat avec le minimum absolu de soutien militaire et le plus discret possible, pour des raisons politiques évidentes. La guerre se terminera par la libération de Kiev des "fascistes", la nouvelle Ukraine pourra éventuellement laisser la Galicie s'en aller (les trois oblasts de l'ouest qui étaient auparavant intégrés dans la Pologne et qui entrèrent en insurrection contre le gouvernement de Kiev en février dernier), mais pour le reste son avenir est le partenariat avec la Russie. Personnellement, H3 me parait plus crédible. Mais je ne jugerais de rien. D'autant que la situation restera longtemps fluide -avec l'effondrement économique ukrainien l'hiver prochain- et des occasions pourraient apparaître. Il est possible que Poutine n'ait pas encore décidé entre les deux options.
  22. "Eructations comminatoires" ... Tiens elle est jolie celle-là je la ressortirai :) Une combinaison entre : et :
  23. Merci, je ne connaissais pas celui-là. Pour visualiser l'historique de la valeur du bitcoin, je propose ce graphique (voir http://bitcoincharts.com/charts/ pour en générer d'autres suivant le besoin) L'échelle logarithmique me semble la plus intéressante pour visualiser l'évolution de long terme du bitcoin jusqu'ici, au contraire d'un graphique linéaire qui aboutit à mettre l'accent sur les seuls mouvements depuis l'automne dernier, à la hausse comme à la baisse.
  24. Plus précisément, la 5ème puissance à effectuer un tir thermonucléaire (bombe H) avec le test Canopus. La bombe A, c'était en 1960 et nous étions quatrième. Ensuite, on s'est fait griller par Pékin... Sinon, l'image ne correspond pas à l'Opération Canopus. Voici une image de la vraie explosion Et par ici, la même image en plus grand.
  25. Agrandissement créant des milliers d'emplois dans la région. Et naturellement conditionné à la victoire du "Non" dans le référendum sur l'indépendance du 18 septembre. :) La campagne référendaire bat son plein...
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