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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Sans relancer un débat qui a déjà eu lieu sur le forum, il me semble que lorsque Moscou et Pékin s'opposent aux "ingérences dans les affaires internes de pays tiers", il faut comprendre : les ingérences par les Etats-Unis et l'Union européenne. Et lorsqu'à Washington ou Bruxelles on s'oppose à ce genre d'ingérences, il faut comprendre : les ingérences par la Russie et autres pays.
  2. Vladimir et Xi : ils s'aiment d'amour (*) Gaz: Moscou et Pékin prêts à faire des concessions La Russie y gagne entre autres choses une moindre dépendance envers les clients européens et la possibilité de lancer un message de défiance en réponse aux sanctions euro-américaines. La Chine y gagne... eh bien, un partenaire plus flexible qu'auparavant, et un accès plus large à du gaz à bon marché. A Pékin, on doit remercier bien chaleureusement les Ukrainiens, ceux qui les encouragent à s'opposer et ceux qui utilisent cette crise pour détériorer les relations entre Européens de l'ouest et Russes. Ukraine: Moscou et Pékin appellent au dialogue Quand la Russie lance ce genre d'appel, elle est dans son rôle, et naturellement le message est de pur bon sens. Mais quand c'est la Chine qui appelle au "plein respect des droits et libertés universellement reconnus"... franchement, venant d'un Etat à Parti unique, avec censure et large pratique de la détention sans jugement, on n'est quand même pas loin du f...age de gueule pur et simple. Russie et Chine lutteront contre les ingérences dans les affaires de pays tiers Difficile d'être plus clair dans le soutien de Pékin à Moscou, comme d'ailleurs dans le soutien réciproque de la Russie à la Chine. Difficile d'imaginer appel plus fort à tous les pays qui se plaignent - que ce soit pour de mauvaises ou de bonnes raisons - de l'influence américaine ou euro-américaine à se grouper autour de Moscou et de Pékin. Les crises font parfois accélérer l'Histoire. Comme le disait Fédorovski, "la Russie a gagné la Crimée et perdu l'Ukraine, l'Occident a gagné l'Ukraine et perdu la Russie". Les seuls qui fassent une bonne affaire, ce sont les Chinois ! (*) négligeant la loi russe anti-propagande homosexuelle, soit dit en passant... :P
  3. Traduction en anglais d'un appel du commandant de la milice de la "République Populaire de Donetsk" Igor Strelkov Le texte est un peu long, mais d'après le ton plusieurs choses sont claires : le recrutement n'est pas facile, la discipline n'est pas fermement établie, et des pilleurs écument la région. Que le recrutement ne soit pas simple, c'est plutôt une bonne nouvelle : quand Kiev a du mal à se faire obéir des troupes qu'il mobilise et Donetsk a du mal à en mobiliser, les opérations de la guerre civile sont ralenties, ce qui laisse davantage de temps pour que tout ce beau monde change d'avis et se décide enfin à négocier sur le contenu concret de la fédéralisation plutôt que de se battre. Mais les inquiétudes de Strelkov concernant les pillards profitant du chaos sont révélatrices : que sait-on soit dit en passant du nombre des pillards, comparé au nombre des miliciens ? Et si c'étaient en fait les pillards les plus nombreux ? La même question est peut-être pertinente à l'Ouest d'ailleurs : combien de pillards comparé à combien de miliciens Secteur Droite ?
  4. Je ne sais pas s'ils en ont pour dix ans... c'est certainement une possibilité. A noter que l'instabilité qui a suivi le renversement de Kadhafi a eu pour conséquence un effondrement de la production pétrolière du pays, à moins de 300 000 barils par jour, contre 1,5 million avant la guerre de 2011. Tandis que les espoirs de la faire remonter à "1,2 ou 1,3 million" reposent sur le préalable : "Le principal défi maintenant est la sécurité"... autant dire que ce n'est pas gagné et ça pourrait traîner encore un petit moment. Cela ne concerne pas que la Libye ! La production mondiale de pétrole est entre 85 et 90 millions de barils par jour, même en y incluant les carburants liquides non issus du pétrole tels le gaz naturel liquéfié et les biocarburants dont le taux de rendement énergétique est incomparablement plus bas. La perte de 1 à 1,2 million de barils par jour de pétrole de bonne qualité n'a rien d'anecdotique, elle fait partie des facteurs qui maintiennent le prix du pétrole à niveau élevé. Avec bien entendu les difficultés persistantes de l'Irak, l'embargo qui continue contre l'Iran, la demande augmentée du Japon suite au désastre de Fukushima, le prix élevé des pétroles de roche et des biocarburants, les difficultés et mécomptes de l'exploration de l'Arctique et le plafonnement de la production de pétrole "classique" depuis 2006 : ce n'est qu'un facteurs parmi plusieurs, mais il pèse bien au-delà de la triste situation de la Libye...
  5. D'accord sur ces deux constats, dont le premier est important, le second crucial : - Le Bloc occidental-atlantique, en poussant ses intérêts de manière agressive en Ukraine, a une responsabilité importante dans le renversement du gouvernement régulier et le déclenchement de la crise ukrainienne - La France n'a actuellement guère de politique étrangère que suiviste, ce qui se voit très clairement dans nos actions et nos prises de position coordonnées avec voire en éclaireur des intérêts américains, tout autant que dans notre stratégie européenne à la remorque de l'Allemagne et servant donc les intérêts de notre voisin outre-Rhin de préférence aux nôtres. La principale liberté et le principal espace de souveraineté qui nous reste n'est autre en ce moment que le choix entre deux maîtres ! Pour limiter les exigences de rigueur économique de l'Allemagne, nous tentons de nous appuyer sur les Etats-Unis qui souhaiteraient que la BCE utilise davantage la planche à billets. Pour limiter les tendances américaines à faire monter la sauce de la crise avec la Russie, nous nous mettons derrière l'Allemagne. Une affaire démontre ce choix d'impuissance jusqu'à la caricature : la reprise de la participation de Bouygues dans Alstom, pour laquelle le gouvernement ne met en avant que l'option d'abandon au prédateur américain et l'option d'abandon au prédateur allemand ! Naturellement, cette tendance continuera encore longtemps, et la France s'affaiblira d'autant. Sauf à imaginer que François Hollande connaisse son chemin de Damas, cela ne peut être moins de trois ans. Et encore, il faudrait que le président et le parlement actuels soient remplacés par un dirigeant et des parlementaires qui n'aient pas peur de leur ombre, ni d'affirmer la France y compris contre l'Allemagne, y compris contre les Etats-Unis, y compris contre tous les lobbies et intérêts privés, qu'ils soient bancaires ou autres. Où sont-ils ? Certainement pas au PS ni à l'UMP actuels. Et qui au PS et à l'UMP montre ne serait-ce que le potentiel de devenir un tel dirigeant ? Et qui en dehors de ces deux partis montre ne serait-ce que le potentiel de parvenir au pouvoir à court terme, sauf si une crise gravissime venait frapper le pays et poussait la majorité des Français à rechercher des solutions et des dirigeants en dehors des deux partis fossiles-institutionnels ? Sans vouloir être exagérément pessimiste, il existe un fort risque que la descente et le déclin de la France - qui s'accélèrent - ne soient pas arrêtés avant que nous ayons connu des ruptures probablement douloureuses. :(
  6. Voici une carte de l'Europe... telle que vue par Vladimir Poutine / ou par la Russie. Précision et exactitude, je ne sais pas... mais elle m'a bien fait rire :lol:
  7. C'est intéressant que la presse grand public rapporte les négociations des droits sur les fonds sous-marins. Un sujet potentiellement très important à moyen / long terme, et dont on entend trop peu parler. Cela dit, le gain russe de la souveraineté sur 52 000 km² de fonds marins et les revendications sur 1,3 millions d'autres doivent être mis en perspective. Nous, c'est 2 millions de km² supplémentaires que nous revendiquons activement suivant la même logique. Et nous en obtiendrons certainement une bonne partie. Et les autres Etats qui en ont la possibilité font la même chose que France et Russie, naturellement. Ce n'est pas une raison pour parler du "nouvel Empereur à l'Elysée" au sujet de Hollande, comme l'auteur de l'article du Point croit judicieux d'appeler Poutine le "nouveau tsar du Kremlin" :lol:
  8. D'accord avec toi. Il est tout de même extrêmement probable que quelques conseillers ont traversé la frontière pour apporter un peu d'expertise, mais il ne parait pas certain que Moscou ait une influence forte sur ces mouvements. Cela dit, la décision des pays occidentaux de considérer que la Russie "a fait échouer l'élection du 25 mai" donc "mérite d'être punie" ne dépendra à mon avis pas d'abord des faits et de la réalité - quelle qu'elle soit, Russie manipulatrice ou Russie modérant les séparatistes - mais de la perception que ces pays ont de leurs intérêts. Ce qui sera très intéressant à voir, ce n'est pas l'attitude des Etats-Unis - bien sûr, Moscou sera coupable de tout à leurs yeux - mais celle des principaux pays européens, de l'Allemagne à l'Italie en passant par la France. Choisira-t-on de suivre les EU dans la dénonciation, ou choisira-t-on une position plus équilibrée ménageant les ponts avec Moscou ? J'ai l'impression que la tendance est plutôt sur cette deuxième possibilité. A voir...
  9. Un argument fort, en effet :lol: Cela dit, la réponse à cette question est probablement "Oui" ... simplement ce n'est pas le plus probable, c'est vrai.
  10. Pour créer une différentiation des points de vue, thèses et analyses entre : - D'un côté les "regrettables" et "extrêmes", avec lesquelles on ne peut pas tant être d'accord qu'être en "connivence", signant une "excessivité" - De l'autre les "classiques" Il faudrait définir une idéologie ou un angle d'analyse acceptable, ou du moins une zone d'acceptabilité. On a pu appeler un tel concept par exemple "cercle de la raison". C'est bien sûr tout à fait possible. Mais c'est alors un phénomène plutôt idéologique que rationnel, et qui n'a plus grand chose à voir avec un débat d'idées.
  11. Si on part du principe de bon sens, déjà approuvé par nos grand-mères, que "On ne prête qu'aux riches". Que l'on peut aussi appeler le principe "The Usual Suspects" ... Il devient, disons "fort probable" (oh ! une litote !) qu'il y ait sur le terrain en Ukraine à la fois des FS / mercenaires / "conseillers" / barbouzes / agents de renseignements russes et américains.
  12. Alexis

    Les BPCs Egyptiens

    Une réponse diplomatique un peu plus vigoureuse aux mises en cause américaines concernant les livraisons Mistral à la Russie pourrait aussi rappeler les faits suivants : - La Russie est mise en cause par les diplomaties ouest-européennes et américaine à cause de l'annexion de la Crimée, réalisée suite à référendum et menant à l'intégration de tous les habitants de Crimée avec les mêmes droits que les citoyens russes - Israël est quant à lui mise en cause par les diplomaties ouest-européennes et américaine à cause de l'annexion de Jérusalem-est, réalisée sans référendum et ne menant certes pas à l'intégration de tous les habitants de Jérusalem-est avec les mêmes droits que les citoyens israéliens - La diplomatie française ne remet en cause ni coopération militaire avec Israël, ni avec la Russie, en raison de ces désaccords. Politique que l'on peut estimer juste, ou malavisée, mais qui est en tout état de cause cohérente. - La diplomatie américaine ne remet pas en cause la coopération militaire avec Israël en raison de ces désaccords. En revanche, elle remet en cause la coopération militaire avec la Russie. Politique qui avant même de parler d'avisée ou non est tout simplement incohérente. Ce qui naturellement pose la question de la cause d'une telle incohérence... Le fait que dans un cas ce sont des entreprises américaines qui en profitent, dans l'autre cas des entreprises françaises, peut-être ? :P A mon avis, il y a des situations où l'impudence d'un pays étranger doit être mouchée.
  13. Je commence ce sujet pour rassembler les informations et analyses sur les conséquences dans l'espace des désaccords & sanctions réciproques des Etats-Unis et de la Russie, à la suite notamment de la crise ukrainienne. Quelques éléments pour commencer : - Navigation par satellite : les Etats-Unis avaient refusé en novembre 2013 d'héberger sur leur territoire des stations destinées à augmenter la précision du système russe Glonass. La Russie a annoncé hier qu'elle fermerait à partir du 1er juin certaines des stations hébergées sur son territoire pour augmenter la précision du système américain GPS. - Moteurs fusée et satellites militaires lourds : La Russie pourrait suspendre la livraison de ses moteurs RD-180 équipant le lanceur lourd américain Atlas V - sauf à obtenir un engagement que ces lanceurs ne soient pas utilisés pour mettre en orbite des satellites militaires. Pour le contexte : les Etats-Unis possèdent la licence sur ce moteur, mais n'ont jamais développé de capacité locale à le produire, pour raison de coût. Les estimations du délai nécessaire pour démarrer une telle production sont un minimum optimiste de cinq ans, tandis que les moteurs en possession des Américains ne couvrent que deux ans de lancement. Il est vrai que pour couvrir le hiatus et lancer leurs satellites militaires lourds ultra-secrets, les Etats-Unis pourraient envisager soit de faire appel à SpaceX société pleine d'avenir aux lanceurs à la fiabilité non encore prouvée, ou encore -s'ils tiennent vraiment à ce que le bousin aille en orbite- de faire appel à Ariane 5 en Guyane française. Hé qui vient de crier de joie ? Ah c'est le représentant de la DGSE, qui arbore un sourire conquérant... je me demande bien pourquoi <_< ? - Station spatiale internationale : La Russie pourrait se retirer de la SSI après 2020, alors que les Etats-Unis souhaitent la prolonger jusqu'à 2024 au moins. Le premier ministre adjoint russe Dimitri Rogozine rappelle que "Le segment russe (de la station) peut exister indépendamment du segment américain. L'américain ne le peut pas" et estime que la Russie pourrait aussi bien continuer d'exploiter son segment de SSI sans les Etats-Unis qu'investir dans "un projet avec davantage de perspectives" Ca ne rigole pas. Moscou semble avoir choisi le spatial, secteur où les Etats-Unis présentent des vulnérabilités, pour riposter de manière visible aux premières sanctions américaines décidées suite à l'affaire ukrainienne.
  14. D'accord avec ton raisonnement. Cela dit, comme au fond j'ignore ce que sera l'avenir, j'y ajouterais pour ma part une petite hypothèse de base, une petite restriction. Je proposerais la formulation suivante : SI l'inflation reste à 1% ou 2% par an, ALORS imaginer le CAC40 à 7000 en 2016 paraît irréaliste. Ou pour dire la même chose d'une autre manière : Imaginer le CAC40 en 2016 à 7000 en monnaie 2014 paraît irréaliste. ^_^
  15. Je suis bien d'accord pour prendre toutes les précautions d'usage, et pour s'informer sur la vision du monde défendue par les personnes dont on lit les analyses. Là où je diffère quelque peu, c'est que ces précautions sont à prendre à mon avis systématiquement. Pas uniquement lorsque les personnes ont des parcours à l'extrême-droite ou défendent des thèses que beaucoup considèrent complotistes. Tous les analystes, essayistes et autres experts, quel que soit leur bord, ont leurs propres biais, préjugés non remis en cause et autres zones aveugles. Pas parce que ce sont des gros méchants, mais parce que ce sont des êtres humains. Et ce n'est parler que des personnes honnêtes qui n'ont pas d'intérêt caché à défendre une position sous le masque de l'objectivité... ces personnes sont évidemment la très grande majorité, mais pas la totalité... Donc les précautions doivent être systématiques. Mais si à chaque fois qu'on poste un lien il faut préciser "ce monsieur milite pour une Europe fédérale" / "cette dame milite pour la dictature du prolétariat" / "celui-là est partisan d'un libre-échange intégral"... ça va vite devenir un peu lourd, non :) ? Je serais partisan de s'en dispenser, je veux dire qu'il ne soit pas interdit de préciser "qui parle" naturellement, mais enfin que ça ne soit pas défini comme une obligation systématique, une "règle de bonne discussion" du forum. Qu'en pensez-vous ? PS: Quant aux discours racistes, antisémites et appelant à la haine de quelque groupe ethnique ou religieux, ils tombent sous le coup de la loi donc c'est très différent. Là ce ne sont pas des précautions qu'il s'agit de prendre, mais un lance-flamme :lol:
  16. Allez, un petit avis ..."équilibré" et un regard ..."objectif" sur l'Allemagne et la France de la part de la Voix de la Russie Nous sommes rassurés : la Russie est là pour nous sauver :lol: !
  17. Signe parmi d'autres du déclin actuel de la France : François Hollande n'a pas été visé par ces sanctions. (bon, OK, même dans ces conditions, il ne prévoit probablement pas de passer ses vacances à Donetsk...)
  18. Voilà une expression un peu "brut de fonderie" à mon avis... mais enfin de cette manière on comprend bien de quel problème tu parles. :) Je ne suis pas (du tout) d'accord : - D'abord il y a toujours eu des niveaux d'instruction et de compétences différents dans la population, dans tous les pays et à toutes les époques. Ce n'est pas nouveau donc, et il faut remarquer que le manque d'instruction n'a jamais empêché le bon sens. Sans compter que les personnes à l'instruction la plus faible sont parfois les mieux au courant de certains sujets. Un exemple très actuel étant les problèmes graves que pose notre façon d'aborder la mondialisation : plus on est bas dans l'échelle sociale, mieux on est au courant... pour la bonne et simple raison qu'on est plus touché ! Sur ce problème particulier, les ouvriers par exemple sont mieux instruits que les cadres supérieurs. - Plus important encore, une bonne partie de notre vulnérabilité à la propagande vient d'un manque d'intérêt vraiment sérieux pour les sujets du jour. Et ce manque d'intérêt vient à son tour du fait que nous savons que notre avis ne sera que peu pris en compte. Peu de temps, peu de réflexion, bref peu de débat crée une tendance à répéter sans esprit critique des messages de propagande. Plus récemment, je vois aussi une tendance à simplement inverser le message de la propagande, ce qui n'est que marginalement mieux. Le contre-exemple de ces dérives, c'est le cas du référendum : - Une question claire, une réponse binaire attendue Oui / Non - La certitude que l'avis sera vraiment pris en compte... pas de possibilité pour un candidat de dire blanc la veille de l'élection et de faire noir le lendemain car "il faut être responsable", "nos partenaires ne nous suivent pas" et autres prétextes - Résultat : une population qui s'intéresse, s'informe, débat, se prend le chou, en somme qui creuse le sujet parce qu'elle est en situation de responsabilité ! C'est exactement ce qui s'est passé lors du référendum sur le TCE en 2005. Que l'on soit d'accord ou pas avec le résultat des urnes. Quoi que le monde politique ait fait ensuite de ce référendum <bruit de chasse d'eau> car la population avait recommencé à se désintéresser et à laisser faire, l'exemple montre clairement que la démocratie directe est possible, qu'elle n'est pas bloquée par un quelconque abrutissement de la population. C'est bien d'ailleurs la raison pour laquelle elle fait peur à la plus grande partie de notre classe politique, la raison pour laquelle il n'y aura plus de référendum notamment sur les sujets européens. Du moins tant que n'auront pas été envoyé d'abord aux commandes (Présidentielle surtout, mais aussi Législatives) des responsables politiques qui n'ont pas peur de demander au peuple de décider sur les sujets majeurs. En attendant, il reste les élections européennes pour qui veut exprimer son adhésion enthousiaste au principe de la décision par des élites politiques et économiques protégées par un épais nuage de propagande :lol:
  19. Les Etats-Unis ont clairement poussé au maintien de l'OTAN et à son extension ("rollback" de la Russie), au bénéfice de leur stratégie mondiale, au détriment des intérêts bien compris des Européens. Soit dit en passant, ce n'est pas forcément à leur reprocher : après tout n'est-il pas normal pour un pays de considérer ses intérêts avant ceux des autres, et un pays prépondérant au niveau mondial (le moment unipolaire) cherche avant tout à le demeurer... ce n'est pas le premier à agir ainsi dans cette position, et ce ne sera pas le dernier. Simplement, les pays européens ne sont pas un empire mondial, et ont donc des intérêts différents. Sur la dangerosité respective d'URSS et EU... ça dépend du point de vue :) Celui d'un Viêtnamien, d'un Salvadorien ou d'un Chilien n'était pas nécessairement le même que celui d'un Allemand de l'Ouest ou d'un Français... il fut un temps tout de même où les divisions blindées soviétiques étaient à deux étapes de Tour de France de Strasbourg, ce qu'on n'a guère connu en Amérique du Sud :D
  20. La perpétuation de l'OTAN alors que sa raison d'être - dissuader une invasion soviétique - avait disparu est un choix essentiellement des grands pays européens, à la suite des Etats-Unis. Ce sont eux qui ont invité les pays d'Europe centrale à les rejoindre, non pas les pays d'Europe centrale qui ont pris des décisions sur l'avenir de l'OTAN : chacun d'eux n'a pris que la décision d'accepter ou non l'invitation en ce qui le concerne. Une comparaison est assez parlante : - L'Allemagne a dévasté le continent européen en quelques années, provoquant une quarantaine de millions de morts, et n'a cessé qu'après avoir vaincue et envahie de vive force. Pourtant, le pari a été tenté de réintégrer le peuple allemand comme membre à part entière de la famille européenne. Et les résultats ont été rien moins que magnifiques, si l'on se rappelle d'où l'on partait en 1945, ce qui prouve que ce pari était le bon. - La Russie (sous la forme de l'Union soviétique) a occupé militairement l'Europe centrale pendant quarante ans, y imposant des régimes inféodés. Elle a cessé sur décision de ses dirigeants, qui ont volontairement laissé les pays d'Europe centrale aller leur propre chemin. Dans des conditions incomparablement moins dramatiques (la Russie "en avait beaucoup moins fait"), aucun pari n'a été tenté sur la réintégration de la Russie comme membre à part entière de la famille européenne. Aucune idée d'Europe de l'Atlantique à l'Oural - formule de De Gaulle - comme de Maison commune européenne - formule de Gorbatchev - n'a été mise en pratique. L'alliance anti-russe, ayant perdu son objet et sa raison d'être, a au contraire été non seulement maintenue mais encore étendue, tandis que le jeu de l'extension des zones d'influence économiques était à l'ordre du jour. Quant aux résultats, l'Histoire est encore en train de s'écrire. Comme dit le proverbe, l'erreur est humaine, mais pour y persévérer il y faut le diable. Rien ne nous oblige à persévérer.
  21. Ca résoud le problème de la vulnérabilité des lignes logistiques liée à la Mer Noire, et celui des manifestations et provocations - à Lviv le risque est faible en effet, et même à Kiev... Reste tout de même la nécessité d'obtenir le soutien ou du moins la non-opposition du Congrès alors que les "boys" ("'n girls", soyons modernes ;) ) se déploient dans l'arrière-cour de la Russie sans motif vraiment évident du point de vue de l'Américain moyen... je peux déjà imaginer les caricatures d'Obama avec un chapeau à la Napoléon ! Plus la question de l'effet "chiffon rouge" sur les Ukrainiens de l'Est. Beaucoup sont déjà en mode "Grande Guerre patriotique, épisode II" au niveau des références, avec juste les milices d'extrême-droite de Maïdan en face, faudrait voir ce que ça donne si "l'Empire contre-attaque"...
  22. C'est aussi - peut-être surtout - une vision qui fait sens du point de vue allemand : le voisin de l'ouest et le voisin de l'est, autour du pays central. La vision équivalente d'un point de vue français serait France + Allemagne + GB + Italie + Espagne : les quatres voisins principaux, autour du pays central. Mais dans l'Union européenne telle qu'elle existe en réalité - non telle qu'on la rêverait - c'est évidemment la vision allemande qui fait sens.
  23. Il est constant, il faut lui reconnaître ce mérite. Un paradoxe amusant, à première vue aberrant, à y réfléchir pas si bête, est l'idée suivante : Depuis son élection en 1974, Valéry Giscard d'Estaing n'a jamais cessé d'être Président de la République. C'est bien lui en effet qui a défini lors de son septennat la direction de la politique générale française : - sur l'Europe la réaffirmation puis la progression continue vers l'objectif fédéraliste (création du parlement européen - édit : son élection au suffrage universel -, serpent monétaire ancêtre de l'euro...), ceci par la méthode Monnet du cliquet (impossibilité pratique de revenir sur l'abandon d'éléments de souveraineté transférés à l'UE) et d'un groupe de visionnaires élitaires faisant le bonheur des peuples contre leurs propres idées trop étriquées - sur la finance l'objectif de consolidation budgétaire (politique déjà de Raymond Barre) ancêtre de la désinflation compétitive, après avoir été en tant que ministre des Finances à l'origine de la loi de 1973 interdisant à la Banque de France la création monétaire et rehaussant le rôle des marchés financiers dans le financement de l'Etat - sur la toile de fond d'une conviction générale que la France serait "trop petite" pour avoir une politique originale, voir les leçons sur la France "1% du monde" et la volonté de faire masse avec les autres Européens, basées sur l'idée que autonomie et liberté sont avant tout une question de masse Reconsidérer cette politique générale, établie après tout il y a quarante ans dans un monde alors tout différent - Léonide Brejnev étant Président du Présidium de l'U.R.S.S. ! - a été tenté plusieurs fois de manière d'abord peu décidée, puis carrément comme une simple gesticulation politicienne à destination de l'électorat. On peut citer le début du premier septennat Mitterrand 1981 à 1983 soit deux ans, le tout début du septennat Chirac six mois en 1995, puis de simples postures de quelques semaines chacune lorsque Jospin est devenu premier ministre et lorsque Hollande a été élu à la présidence. Que l'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, la politique générale définie par VGE a continué et continue d'être menée, ayant entretemps largement été transformée en textes et directives européens, donc s'imposant au pays sans plus de possibilité pratique de les changer, sauf à sortir de l'UE. Elle continue d'être soutenue par la majorité des classes supérieures, et encore davantage par la très grande majorité des élites politiques et économiques - le phénomène de groupe et de carriérisme renforçant la cohérence de ce dernier groupe. Elle est actuellement de plus en plus contestée par une partie importante de la population, sans que les décisions que nécessiterait une réorientation fassent l'unanimité - en particulier, s'abstraire d'une manière ou d'une autre d'une partie significative des textes et règles UE -, et surtout sans que l'option de la réorientation aie une traduction politique permettant d'envisager une implémentation à court terme. L'avenir est ouvert, et beaucoup dépendra sans doute de l'évolution de la crise mondiale et européenne dans les années à venir, suivant que la politique-UE sera vue avec le recul comme judicieuse et salutaire, ou comme idéologique et désastreuse. Quoi qu'il en soit, les deux dirigeants français de l'après-guerre qui ont eu l'influence la plus forte sont clairement De Gaulle et Giscard d'Estaing. Et le second davantage que le premier. Quant à savoir si ces influences seront jugées par l'Histoire comme positive ou négative, pour De Gaulle c'est assez clair. Pour VGE, cela reste à voir.
  24. Ballon d'essai intéressant, en effet. Ne manquerait plus que de faire de l'exceptionnel du normal... ce à quoi François Normal 1er devrait s'entendre ? :) Plus sérieusement, c'est un signal intéressant de la diplomatie française, concernant non seulement Arménie mais encore Ukraine. Reste à voir ce qu'en font les autres pays de l'UE, et la Russie.
  25. Eh oui... La partie que j'ai mise en rouge est à mon avis la cause la plus lointaine et la plus fondamentale de la crise ukrainienne. Beaucoup de pays ont à gérer des tensions entre des intérêts, des souhaits etc. divergents. Dans la plupart des cas, cela se passe plus ou moins bien ou mal, entre compromis positifs, compromis bancaux et autres, mais sans qu'on aille aux tentatives d'écrasement des intérêts de certaines régions ou composantes au profit des autres, débouchant sur un engrenage violent. Quels que soient ses problèmes bien réels de classe politique kleptocrate, de crise économique et de divergences internes, l'Ukraine aurait peut-être bien réussi à aller brinquebalante son chemin, un pas par ici, un pas par là, si elle ne s'était pas trouvé en plein sur une ligne de faille géopolitique, ni franchement d'un coté ni franchement de l'autre, tirée à hue et à dia par les deux côtés. La persistance de la ligne de séparation après la fin de la Guerre froide, en plein coeur de l'Europe, est bien la raison pour laquelle l'Ukraine s'est trouvée à un moment devant des choix qu'elle ne pouvait éviter de faire, mais qui semblaient exclure et désespérer une partie de sa population, qu'elle se tourne en priorité vers l'Ouest ou en priorité vers l'Est. ... Le choix de perpétuer l'OTAN et de "faire reculer" la Russie, plutôt que de dissoudre l'OTAN ou encore de l'étendre aux dimensions du continent avec intégration de la Russie. ... Le choix d'utiliser l'UE pour éloigner un à un les voisins de la Russie des intérêts économiques russes, plutôt que de s'adresser en bloc à l'Est de l'Europe, Russie au même titre que Ukraine, pays Baltes ou pays du Caucase. Ces choix ont des conséquences funestes, que l'Ukraine a commencé à payer. Pour aider les Ukrainiens à stabiliser la situation sécuritaire puis à remonter la pente de la concorde civile, la seule voie est une entente entre pays de la Grande Europe, de l'Atlantique jusquà l'Oural, sur les moyens de sortie de crise - nécessairement à base de dialogue inter-régional pour reconstituer un pouvoir légitime disparu le 22 février. Si leurs parrains extérieurs poussent fortement dans la même direction, les factions ukrainiennes devront bien suivre, ne serait-ce que parce que l'aide extérieure est le seul espoir d'échapper au gouffre économique dans lequel le pays est en train de sombrer.
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