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Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Une initiative citoyenne pour soutenir l'intervention américaine en Syrie : la campagne de donations "Help Kickstart World War III". Les organisateurs visent à recueillir 1,6 trillion $ pour financer la guerre. http://www.youtube.com/watch?v=z-sdO6pwVHQ -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Quand est-ce qu'y vont taper, nom de D... ! -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, c'est d'ailleurs intéressant. Que Moon, certains cercles du Pentagone et d'autres acteurs indéterminés dans les coulisses puissent faire campagne contre l'attaque de la Syrie montre bien que ce n'est pas seulement la population qui est contre la guerre aux Etats-Unis : une partie du système de pouvoir pousse dans le même sens. -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est normal qu'il n'y ait eu aucun résultat. Car il s'agissait d'Alexandre Gortchakov ;) http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Gortchakov -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Je trouve cette vision assez exaltée. Mais même si on pense approprié le terme "fanatisme expansionniste barbare", le scénario catastrophe que tu présentes ne se réalisera pas. En effet, le djihadisme sunnite a des ennemis dangereux à l'intérieur même du monde musulman. Je veux parler des chiites bien entendu. Si le Moyen-Orient explosait de violence islamiste, les puissances extérieures pourraient s'appuyer sur l'opposition sunnite <> chiite pour limiter les dégâts. D'ailleurs, il n'y faudrait pas beaucoup d'efforts : on déteste en général davantage l'hérétique (ennemi "interne", donc "traître") que l'infidèle (ennemi "externe") de même qu'une guerre civile est en général pire qu'une guerre étrangère. C'est déjà ce qui se passe en Syrie, ce qui s'est passé en Irak jusqu'à épuration ethnique réciproque une fois que Saddam Hussein n'était plus là pour l'empêcher, ce qui se passe à petite échelle au Pakistan (attentats contre les chiites)... Aux 16ème / 17ème siècle, il n'y a pas eu de croisades. Ce sont les catholiques et les protestants qui se sont entretués. -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Euh... j'imagine que c'est une fonction T4 intempestive sur ton mobile, mais... je n'ai pas compris la fin de la phrase -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
La comparaison que JD Merchet faisait entre ces deux guerres me semble beaucoup mieux argumentée : Ces points de comparaison sont à mon avis indéniables. L'article de JDM vaut d'être lu. En filigrane derrière cette comparaison, il me semble légitime de se demander si de même que la guerre d'Espagne était une annonce de la 2GM, la guerre de Syrie n'est pas une préfiguration de quelque chose de beaucoup plus gros. Les affrontements et la haine entre Sunnites et Chiites, les intérêts divergents de puissances régionales (Iran, Saoudie, Israël) comme mondiales (Russie... sans oublier l'Empire !), les instabilités de divers ordres (statut du dollar, prix des céréales) pourraient dans un scénario catastrophe déboucher sur une guerre généralisée au Moyen-Orient. Là où cela devient extrêmement hasardeux en effet, c'est lorsqu'on applique une lecture moraliste d'ailleurs très contestable de la guerre d'Espagne à la guerre de Syrie pour en tirer une prescription d'intervention obligée en faveur du camp rebelle. On est là dans la propagande pure et simple. La guerre d'Espagne soit dit en passant n'a pas opposé des méchants et des gentils, d'une part parce que les communistes et les anarchistes du camp républicain n'étaient pas exactement des gens recommandables et ont commis tout autant d'atrocités que les nationalistes, d'autre part parce que Franco une fois son pouvoir établi, tout dictateur redevable à l'Allemagne nazie qu'il était, a refusé de faire la guerre au côté d'Hitler et a été jusqu'à organiser des sauvetages de juifs d'ascendance espagnole dans l'Europe occupée. Surtout, les puissances qui aident Assad sont difficiles à comparer avec Allemagne nazie et Italie fasciste : est-ce Khamenei ou Poutine qui est censé être Hitler ? Iran et Russie ont plutôt une position internationale défensive, tandis que Saoudie et Etats-Unis sont dans une phase agressive : le Djihadisme sunnite est à l'offensive un peu partout, les Etats-Unis de même (Irak, Afghanistan, extension indéfinie de l'OTAN...) même s'ils ont tendance à se calmer depuis quelques temps, du fait du peuple américain plus que d'Obama. Or c'est bien le Troisième Reich qui a déclenché la 2GM, il convient de s'en souvenir ! -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Le démantèlement du chimique syrien, sur Armscontrolwonk (en anglais) -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Intéressant : Démanteler l'arsenal chimique syrien ? Selon ce chercheur de la FRS, le contrôle puis le démantèlement de l'arsenal chimique syrien ne pourrait que s'étaler sur un temps très long, ce qui fait de la proposition russe une simple manoeuvre dilatoire. Je ne suis pas tout à fait convaincu : - Les discussions préalables pourraient sur le principe être courtes : ratification de la convention sur les armes chimiques, détail précis de ses stocks dévoilé par Damas... mais sans donner les lieux précis, sinon il serait trop facile pour les Américains de lancer une attaque surprise au Tomahawk -ce que Obama a le droit de faire. - Quant à la destruction, Lepick suppose qu'elle ne serait possible que sur place, d'où nécessité de construire des usines spécialisées localement, avec un délai se chiffrant en années ! Aucune raison de le suivre là-dessus : les armes chimiques sont déplaçables (ou sinon, comment aurait-il été possible de les utiliser ...), elles pourraient être rassemblées par exemple à Tartous comme quelqu'un l'a déjà proposé sur ce fil, puis livrées en Russie pour destruction. Après, tout est question de "bonne volonté" de part et d'autre, c'est-à-dire, de préférence pour éviter la guerre. Ou plus précisément d'obligation d'afficher cette préférence devant les opinions publiques américaine et française pour les uns, de nécessité impérative de consentir un sacrifice réel pour les autres. -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Tout cela va énormément arranger Israël et accessoirement la Turquie, oui. Cela dit la Syrie en toute hypothèse conserverait ses balistiques -notamment 600 Hwasong-6 produits localement, portée 700 km, ECP 50 mètres-, lesquels même avec des ogives classiques représentent une force significative. Sans l'effet terreur du chimique, bien sûr, mais enfin un envahisseur de la Syrie pourrait par exemple être menacé de perdre toutes ses centrales électriques, ce qui est tout de même une menace assez sérieuse. Et puis comme tu le dis fort justement, toutes les parties prenantes cherchent à atteindre leurs objectifs en faisant le moins de concessions possible. La proposition russe est très habile puisqu'elle rend beaucoup plus difficile à Obama de convaincre le Congrès, sauf à apparaître avoir d'abord honnêtement essayé cette alternative. Le jeu pour Obama et Hollande va être d'en faire le minimum tout en essayant en sous-main de dérailler la tentative, pour pouvoir expliquer que les Syriens et les Russes ne font qu'essayer que nous tromper, ah faut qu'on fasse la guerre. Notre ineffable sinistre des affaires étrangères Lawrence of Syria est déjà à la manoeuvre... Le jeu pour Assad sera d'abandonner effectivement le chimique si, et seulement si c'est vraiment nécessaire pour éviter l'attaque. S'il est possible de louvoyer et d'en faire moins, il n'hésitera pas : quelques tonnes de VX en stock, ça fait tout de même une sacrée "assurance vie". Difficile de dire s'il sera soutenu le cas échéant par Poutine, qui pourrait être satisfait que la Syrie, dénuée de dissuasion chimique, devienne encore plus dépendante de la Russie... mais surtout de l'Iran. -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Je continue à jouer le calculateur maniaque. A quel point l'arsenal balistique chimique syrien est-il létal ? - Selon la synthèse de renseignement publiée par le gouvernement, la Syrie a "plusieurs dizaines de tonnes" de VX, le plus dangereux des neurotoxiques, qui de plus est persistant - Selon ce lien, dans les conditions appropriées 500 tonnes de VX suffiraient à couvrir 3200 kilomètres carrés. Soit environ 160 kg par kilomètre carré - Le missile balistique américain des années 1950 Honest John avait une charge utile de 700 kg, qui était suffisante pour loger 356 sous-munitions M134 chacune avec 0,5 kg de sarin (total environ 180 kg), et pour les disperser sur un disque de 1 km de diamètre, soit donc une densité d'environ 225 kg par kilomètre carré - La Syrie produit indépendamment sous licence le missile nord-coréen Hwasong-6, probablement le plus nombreux dans son arsenal avec 600 unités au moins. Ce missile a une charge utile de 800 kg, une portée de 700 km avec CEP 50 mètres Il est tout à fait possible voire très probable que la Syrie ait installé un dispensateur à sous-munitions pour les ogives chimiques de ses missiles balistiques. Si elle a équipé une partie de ses Hwasong-6 avec des ogives au VX dans des dispensateurs d'efficacité équivalente à ce que les Américains savaient produire dans les années 1950, chaque missile contient 200 kg de VX et peut les disperser sur 0,8 km² : la dose est plus que nécessaire pour tuer la grande majorité des résidents de cette zone, surtout que d'éventuels survivants s'ils essaient de se déplacer risquent fort d'entrer en contact avec le VX qui imprégnera tout dans la zone frappée (agent persistant) donc il y aurait peu de survivants au final Si la Syrie a équipé ne serait-ce que 100 missiles de cette manière (avec 20 tonnes de VX, donc cela peut être une sous-estimation, et il y a aussi le sarin), la dissuasion chimique syrienne représente la mort de la plupart des habitants de 80 kilomètres carrés de villes. Sachant que la densité de population en centre-ville peut facilement dépasser les 5 000 par km², quand ce n'est pas atteindre les 10 000, la dissuasion syrienne c'est la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes dans le centre de plusieurs grandes villes situées jusqu'à 700 km de la Syrie. Les "brillants" dirigeants américains et français cherchent à provoquer l'effondrement du régime politique qui contrôle ce moyen de dissuasion, c'est-à-dire à pousser dans une situation désespérée ses dirigeants, le genre de situation désespérée où le moyen de dissuasion "du faible au fort" entre en jeu. Je vais aller prendre un petit cognac moi, ça me fera du bien... -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui. C'est bien pourquoi je parlais de 188 ayant ratifié, davantage l'ont signé. En droit, un traité ne s'applique qu'après ratification. Ce traité ne s'applique pas à Israël (savoir s'il a un stock d'armes chimiques, c'est autre chose) -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Plusieurs Etats -dont la France- ont comme politique déclarée de répondre à une attaque chimique sur leur population par du nucléaire. Compte tenu de l'Histoire, en l'occurrence la Shoah et les chambres à gaz, la déclaration d'Israël est particulièrement crédible. -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Leçon de choses au sujet des armes chimiques, interdites par la Convention sur l'interdiction des armes chimiques - Convention ratifiée par 188 Etats - Parmi les réfractaires : Israël, Corée du Nord, Syrie, Egypte - Tous les stocks d'armes chimiques existantes doivent être détruits avant 2007, délai rallongé à 2012. Cependant, à la date d'aujourd'hui, deux Etats n'ont "pas terminé" la destruction de leurs stocks. Il s'agit -surprise, surprise...- de la Russie et des Etats-Unis - Les stocks d'armes chimiques sont actuellement : - 30 000 tonnes en Russie - 15 000 tonnes aux Etats-Unis - 1 000 tonnes en Syrie -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Non bien sûr. Et je n'ai personnellement aucun doute que tous les faits cités dans ce rapport soient vrais, du moins autant que nos services ne sont informés, et il n'y a pas de raison de mettre en doute le fait que c'est la France qu'ils servent, non un gouvernement étranger. Restent deux doutes sur ce rapport : 1. Il s'agit d'une synthèse d'éléments fournis par le renseignement. Une synthèse créée à partir de faits qu'il est raisonnable de supposer vrais, mais créée avec l'objectif de soutenir une certaine politique. Prend-elle en compte tous les faits, ou bien certaines faits gênants ou troublants sont-ils laissés de côté ? Ce rapport ressemble à la plaidoirie d'un procureur devant un tribunal (le tribunal de l'opinion publique) : il est construit à partir de faits vrais, mais arrangés pour convaincre autant que possible de la culpabilité. Ce qui n'a rien d'étonnant ni d'injustifié d'ailleurs : un gouvernement communique pour défendre sa politique, pas pour une autre raison ! Nous n'avons pas la plaidoirie de la défense, et nous ne pouvons pas l'avoir : il faudrait une institution qui ait accès à la totalité des faits connus de nos services, mais qui ait pour mission de les combiner pour produire une plaidoirie à décharge. Une telle institution n'existe pas. 2. Est-il impossible qu'avec la meilleure volonté de défendre les intérêts de la France, et le meilleur professionnalisme, les services français aient été trompés ? Ça n'est pas leur faire injure que de l'envisager : quand un service étranger tente de faire prendre des vessies pour des lanternes aux services français, il a une chance de succès. Certaines opérations "faux drapeau" n'ont pas été comprises sur le moment, et ça n'a rien d'étonnant. Difficile d'imaginer qu'un groupe de rebelles syriens ait les moyens et le professionnalisme pour tromper les espions français. Mais une coopération entre CIA et Saoudiens n'aurait-elle pas une chance d'y parvenir ? Or, autant j'ai du mal à envisager une tromperie anti-française de la part des services français... autant je fais confiance à la CIA et à ses collègues saoudiens pour n'avoir aucun scrupule s'ils en reçoivent l'ordre de leurs gouvernements respectifs. Deux éléments de doute. Pour qui est prêt à envisager une guerre avec une probabilité de 80% de ne pas se tromper, c'est négligeable. Et si on se trompe, eh bien de toutes façons on aura eu les contrats qu'on voulait, et l'arc chiite aura été affaibli, et puis ce sont les Syriens qui meurent pas nous. Si en revanche on pense que déclencher une guerre est une décision grave, si on pense qu'il faut conserver une dimension morale à l'action publique... alors 80% c'est insuffisant, il faudrait plutôt du 99%. Les éléments fournis à ce jour par les gouvernements américain et français sont loin du compte. -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Le plus facile dans ce cas serait pour la Russie de laisser faire l'Iran pour le soutien principal assurant la survie du régime syrien. L'option d'un soutien renforcé existe cependant, et elle ne présente pas de risque réel pour la Russie : type DCA renforcée et armes plus nombreuses et meilleures pour le gouvernement syrien, plus quelques centaines de "conseillers" et "forces spéciales". Et la Russie a beau avoir intérêt à ce que l'Iran prenne en charge la protection du régime Assad, elle n'a pas du tout intérêt à ce que le désordre augmente trop. L'option maximale de bloquer les attaques américaines en déployant ouvertement des troupes russes, je la pense improbable d'accord. Elle n'est pas impossible dans un scénario "dissuasion chimique sur le point d'être utilisée" -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Je souhaite que tu aies raison en ce qui concerne le Congrès. Les premiers signes sont encourageants, mais je me méfie des effets d'une campagne prolongée pour gagner des votes, des pressions et des opérations de communication encore possibles pour faire pencher la balance. Sur les options des différents acteurs en cas de bombardements, nous sommes en gros d'accord sur ce qui risque de se passer en cas de campagne limitée. A mon avis, la possibilité d'une campagne pour changer le régime est ouverte : le gouvernement Obama s'en réserve la possibilité avec les 60 jours + 30 de délai, il peut avoir une pression pour aller dans ce sens soit que ce soit voulu d'avance soit le fameux "mission creep". On ne peut pas d'ailleurs pas juger des véritables intentions des décideurs au moment où ils sont en pleine campagne pour gagner les votes des parlementaires... et adaptent leur discours en fonction. On ne peut pas non plus être sûr que les décideurs américains acceptent une campagne qui apparaîtrait à moyen terme comme un échec puisque le régime gagnerait finalement tout de même la guerre civile. Si les Etats-Unis appliquent l'option maximale, les risques de représailles s'ouvrent à mon sens de la part de Assad, de l'Iran comme de la Russie. Alors comment les deux premiers chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont-ils pu se produire ? Je ne parle pas d'une attaque massive de l'Iran pour bloquer complètement Ormuz. Une stratégie de la tension, des essais de missile, des "erreurs" seraient suffisantes pour porter le prix du pétrole à de nouveaux records, sans motiver une intervention en force si l'Iran sait faire comprendre qu'il n'utilise qu'une petite partie de ses capacités de nuisance (et elles sont grandes...) Pour toutes les puissances économiques qui se contrefoutent attachent peu d'importance à la Syrie, il serait beaucoup plus simple de faire pression sur les Etats-Unis "Vous allez provoquer une récession mondiale !" que de faire pression sur l'Iran. -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Et finalement, Mesdames et Messieurs... E. La France Le gouvernement a décidé de se joindre à l'action américaine, probablement en prenant en compte un certain nombre de cibles dans la liste que lui transmettra le Pentagone. Reste que gouverner, c'est prévoir, tout particulièrement en temps de guerre. Quels sont donc les risques qu'il s'agirait de déjà se mettre en position de parer ? 1. Si les Etats-Unis réalisent une attaque ne mettant pas en danger le régime syrien Les risques incluent : - des frappes hezbollahies ou de groupes apparentés contre la Finul - un "tour de chauffe" relativement limité sur le prix du pétrole, avec impact sur la "reprise" économique 2. Si les Etats-Unis mettent le régime syrien en danger de défaite Les risques incluent : - une période éventuellement assez longue de troubles du marché pétrolier, prix battant des records, voire approvisionnement perturbé - une attaque balistique chimique contre la Finul - éventuellement, l'utilisation de l'arme chimique à grande échelle en Turquie, Saoudie ou ailleurs au Moyen-Orient Le gouvernement devra alors décider : - s'il maintient sa décision de participer à la campagne américaine, si oui avec quels objectifs, si non avec quelle politique d'accompagnement du retrait Il y a deux sujets urgents à traiter pour la France : A) Quelle protection de la Finul ? - Comment dissuader ou protéger directement contre des actions de groupes de guérilla type Hezbollah ? Je ne connais pas de solution satisfaisante, mais enfin la France a déjà eu à faire face à ce genre de situation - Comment dissuader ou protéger directement contre des tirs de semonce balistiques chimiques syriens ? (situation d' "ultime avertissement" de la dissuasion syrienne) Non seulement les pertes risqueraient d'être lourdes, mais le seuil de l'ADM aurait été franchi et notre discours est depuis longtemps "nous répliquerons avec du nucléaire". Mon hypothèse est que c'est parfaitement inenvisageable. Donc : la dissuasion de la France serait amoindrie ? Faut-il déployer une batterie Mamba en urgence pour parer au danger ? B ) Quelle protection de l'économie française en cas de troubles pétroliers ? - Dans le cas d'un simple "tour de chauffe", on peut imaginer que les réserves de pétrole existantes (trois mois) seraient suffisantes pour amortir dans une certaine mesure les perturbations - Dans le cas "troubles longs" (qui s'est déjà présenté suite à une guerre, voir 1973 par exemple), quels palliatifs ? Quel impact sur la (très légère) reprise économique, sur le chômage, sur la trajectoire de l'endettement public ? Et surtout comment les limiter, si la chose est possible ? Il est probablement trop tard pour augmenter les stocks de sécurité, sauf à la marge et avec le maximum de discrétion. Faut-il commencer à réfléchir à une intervention dans le Golfe à la suite des Etats-Unis, si l'Iran commençait à vraiment créer des désordres ? Enfin, dans le cas où les Etats-Unis mettraient en danger volontairement ou non la survie du régime syrien (cas 2. ci-dessus), il faut à mon avis réfléchir à une tactique de pression sur l'administration américaine -en pratique, mettre en jeu l'arrêt de la participation française- éventuellement en discutant le cas échéant avec la Russie pour que l'une agisse sur l'Amérique, l'autre sur l'Iran, dans les deux cas pour limiter une montée aux extrêmes. -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
D. Saoudie Quel que soit l'entregent et l'étendue des réseaux du prince Bandar, chef des services secrets saoudiens, Riyad n'est pas un acteur du niveau de l'Iran ni de la Russie, à partir du moment où les Etats-Unis sont entrés en action, signant l'échec de la "stratégie du carnet de chèques" pour obtenir que la Russie lâche le régime syrien. Du point de vue saoudien, il n'y a qu'à se féliciter que l'action américaine affaiblisse Damas, et par ricochet Téhéran, qui du point de vue de Riyad apparaît comme une véritable Némésis. Cette action ouvre aussi de nouvelles opportunités aux réseaux djihadistes-wahhabites, qui sont la "conscience morale" de la Saoudie puisqu'ils combattent pour Dieu sans les compromis que Riyad se trouve obligé de faire : un régime fortement religieux ne regarde pas seulement ses intérêts au temporel mais aussi au spirituel, soutenir financièrement ceux qui bravement combattent pour la doctrine de l'Unicité est compensation et pénitence pour les fautes commises par alliance obligée avec des mécréants. Peut-être nécessaire pour assurer le pardon divin pour ces offenses. La Saoudie soutiendra donc sans faille la campagne américaine, sauf à ce que les contre-actions adverses mettent en danger le Royaume. Quelles que soient les gesticulations iraniennes autour du Golfe, il n'y a guère de raison de craindre : l'alliance américaine fonctionne, y compris si quelques pétroliers sont perdus et quelques attentats ont lieu, et un désordre sur le marché du pétrole ne fera que mieux mettre en lumière le rôle indispensable de l'Arabie saoudite. La seule chose qui pourrait véritablement menacer la Saoudie serait une frappe de massacre chimique sur Tabouk. Dans ce cas, Riyad freinerait des quatre fers auprès de Washington. Qu'en pensez-vous ? -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
C. Russie La Syrie est importante pour Moscou en elle-même (intérêts russes concrets dans le pays), aussi et peut-être surtout du fait de l'inquiétude russe sur l'évolution des relations internationales avec une généralisation des interventions militaires américaines hors du conseil de sécurité (ce qui menace de devenir une règle) et une extension indéfinie du domaine du djihad sunnite/wahabbite. La situation présente à la fois un risque d'aggravation majeure de ces deux tendances et une opportunité de les "casser" ou du moins de les limiter. La politique étrangère est importante aux yeux de la population russe, qui est souvent moins modérée que le gouvernement. Il y a donc un enjeu de légitimité interne : Vladimir Poutine a beaucoup à gagner à montrer qu'il défend correctement le pays, il aurait beaucoup à perdre s'il apparaissait faible. 1. Si le régime syrien n'est pas en danger, la situation de Moscou est assez confortable, et Poutine a de quoi s'amuser - Il y a beaucoup de points à marquer en politique étrangère : rapprochement avec les puissances inquiètes de l'interventionnisme débridé des Etats-Unis, de l'Extrême-Orient à l'Amérique du Sud, démonstration de l'influence russe par stratégie de l'incertitude (S-300 dans un navire à destination de la Syrie ou pas ? et autres opérations similaires...) et de la tension (navires russes jouant avec les navires américains ou français en Méditerranée...) - Il y a peu de risques réels - Il sera cependant fort utile de démontrer que les bombardements auront non seulement été inutiles mais néfastes aux intérêts américains : la vente des S-300 et autres armes gênantes pour les Etats-Unis pourrait être désormais beaucoup plus libérale, par exemple - Et le régime syrien devra être soutenu dans la durée : nouveaux avions d'attaque légers pour lutter contre la rébellion, par exemple... 2. Si le régime syrien est en danger, le gouvernement russe pourrait avoir à faire des choix. Au minimum, l'intervention américaine doit s'avérer une erreur ce qui permettra à Moscou de sortir la tête haute "Nous avions alerté nos partenaires occidentaux". Il est cependant préférable que le régime syrien survive ("Nous savons défendre nos alliés"), de préférence avec une aide visible de Moscou à condition que les risques soient maîtrisés. Enfin, il est très souhaitable que la Syrie ne soit pas obligée d'aller jusqu'à une frappe de semonce chimique sur cible militaire étrangère : la Russie est une puissance du statu quo, elle ne veut pas renverser la table de l'ordre mondial. - Moscou peut choisir de laisser l'Iran faire l'essentiel du travail, puisque Téhéran est plus intéressé que la Russie à la survie du régime Assad. Avantages : peu de risques et de coûts directs, gains pétroliers augmentés en même temps que le prix du brut. Inconvénients : risque de perdre en partie la main, risque plus importants de débordements type chimique syrien voire guerre américano-iranienne, coûts indirects du ralentissement économique ou de la récession mondiale - Moscou peut s'impliquer directement pour protéger le régime syrien. Les avantages et inconvénients sont inversés par rapport à l'option précédente. L'option implique au minimum des livraisons d'armes à échelle nettement plus grande, en nombre et surtout en nature (DCA avancée, blindés...), probablement prise sur les stocks russes et avec des servants au moins en partie "blonds aux yeux bleus". Au maximum, les VDV sautent sur Kolwezi Damas, des détachements d'aviation suivent, et les Etats-Unis se retrouvent avec le choix de suspendre les bombardements et de revenir à la table de négociation, ou de commettre un acte de guerre contre la Russie s'ils continuent les bombardements. Ce dernier scénario est actuellement improbable, mais si Damas contactait Moscou en disant qu'ils se préparent à effectuer la frappe chimique d'ultime avertissement ? La Russie pourrait choisir de taper du poing sur la table pour empêcher une telle escalade, qui ne serait dans l'intérêt de personne. Qu'en pensez-vous ? -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
B. Iran L'Iran est fortement intéressé à la survie du gouvernement Assad pour deux raisons : a) la Syrie est membre de l'"arc chiite", l'un des rares alliés de l'Iran au moyen-orient et la connexion physique avec le Hezbollah, b ) si Damas chutait sous pression américaine sur une affaire d'arme chimique, le domino suivant pourrait fort bien être Téhéran sur une affaire d'arme nucléaire. Téhéran a donc des raisons de vouloir non seulement que le régime syrien survive, mais que les puissances interventionnistes "paient un prix" afin de les décourager d'intervenir plus avant éventuellement contre l'Iran lui-même. 1. Si le régime n'est pas en danger En plus d'un soutien militaire renforcé en sa faveur, Téhéran a de bonnes chances de chercher à effectuer des contre-frappes comme avertissement de ne pas aller plus loin, "pour le principe". Dans ce scénario, ces avertissements ne pourraient pas être ouvertement iraniens. Téhéran ne chercherait pas à aller au-delà d'un avertissement limité. - une option évidente est que le Hezbollah ou un groupe proche frappe les camps de la Finul au Liban - des attentats contre les intérêts pétroliers dans les pays arabes du Golfe seraient envisageables. Un "tour de chauffe" sur le prix du pétrole est sans doute le levier de pression le plus efficace - des attentats contre les populations civiles des Etats-Unis et pays alliés sont peut-être envisageables, mais probablement "trop" pour un scénario limité 2. Si le régime est en danger L'Iran et son allié hezbollahi feront à mon avis "tout ce qui est nécessaire" pour que le régime Assad survive. Sa chute serait trop grave pour Téhéran. - cela pourrait sur le principe aller jusqu'à une implication ouverte et massive dans la guerre civile syrienne. Le régime irakien continuerait d'accepter le passage de convois par son territoire, mais la sécurité vis-à-vis d'attaques de l'aviation américaine sur les convois est tout de même une question. Le coût serait donc important pour l'Iran, qui fera sans doute juste le minimum nécessaire pour éviter le scénario catastrophe de l'effondrement syrien - la pression sur le Golfe serait un levier privilégié : la situation s'y prête admirablement à une "stratégie de la tension" et de l'inquiétude permanente poussant le prix du pétrole à des sommets sans précédent, déraillant ce qu'il est convenu d'appeler la "reprise" économique et fragilisant grandement la position du gouvernement Obama face à sa propre population - la guerre pourrait donner l'opportunité à l'Iran de faire un ou plusieurs pas vers la nucléarisation : levée de l'interdit religieux sur les armes nucléaires par l'ayatollah Khamenei "à cause de l'urgence vitale", enrichissement d'uranium à un degré jusqu'ici sans précédent (maximum 20% officiellement jusqu'ici)... Qu'en pensez-vous ? -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Sauf si le Congrès américain parvient à résister aux pressions de tous ordres qu'ils subissent pour autoriser la guerre, il est probable qu'elle sera déclenchée, et ses contours sont déjà plus ou moins défrichés et discutés sur ce fil... Mais nous n'avons guère débattu des réactions possibles / plausibles des autres puissances, au-delà du premier coup américain. Je pense au gouvernement syrien, à l'Iran, à la Russie et à la Saoudie principalement. A. Loyalistes Tout dépendra du volume et de la sévérité du bombardement initial. 1. S'il est pas assez douloureux pour mettre en danger la survie du régime : - la stratégie générale sera "Faire le gros dos", en visant une victoire "morale" à moyen/long terme du fait même d'avoir été capable de survivre et de vaincre les djihadistes en dépit des attaques étrangères - peu ou pas de tentatives de contre-attaques - discours clair à l'Iran et à la Russie : "Nous nous effondrerons si vous ne nous aidez pas davantage", de façon à obtenir une aide militaire plus importante, notamment en troupes hezbollahies et en gardes de la révolution iraniens - acceptation obligée d'une influence encore plus grande de l'Iran sur la survie voire le fonctionnement interne du régime 2. Si d'une manière ou une autre la survie du régime est mise en cause (bombardements plus longs ou trop couronnés de succès) : - les options sont réduites : pas de reddition possible car la survie physique des populations base du régime est en jeu (Alaouites), peu de chance de convaincre la Russie de siffler la fin de la récréation en envoyant ouvertement des troupes sur place protéger la Syrie - il existe une chance réelle de convaincre l'Iran de s'impliquer lourdement, car perdre l'allié syrien serait grave pour la sécurité de Téhéran. Au-delà de troupes iraniennes sur le terrain, cela pourrait prendre la forme d'un certain nombre de provocations, peut-être du Hezbollah contre Israël, surtout dans le Golfe (tests de missile, voire "erreur" d'un commandant local coulant un pétrolier par mégarde...) de façon à faire monter la température, en pratique le prix du pétrole, pour que toutes les puissances économiques fassent pression sur les Etats-Unis pour calmer le jeu - si l'Iran refuse de s'impliquer, ou si ses provocations ne suffisent pas à adoucir la pression sur la Syrie, le seul levier de pression restant sera la dissuasion chimique. Le régime pourrait alors décider d'une frappe de semonce, similaire à l'"ultime avertissement" dans la théorie française de la dissuasion : utilisation limitée du chimique contre une cible militaire à l'étranger, tout en gardant en réserve le gros des balistiques pour un bombardement massif de cibles civiles en Turquie et/ou en Saoudie. L'ultime avertissement pourrait par exemple viser la base britannique à Chypre, ou un camp de la Finul au Liban ... Qu'en pensez-vous ? -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Ah ça serait bien, oui... Maintenant j'ai un petit doute sur la partie "Al Qaeda & Co sur la touche"... Il me semble bien que l'expérience passée avec ce genre de groupe est qu'ils combattent jusqu'à la victoire ou jusqu'à ce qu'ils soient militairement vaincus. Pas d'exemple de conflit avec eux qui se termine par un compromis raisonnable et le respect mutuel. Deux possibilités donc : - Soit ils l'emporteront, et feront de la Syrie leur chose - Soit ils devront être vaincus sur le terrain Or je ne vois guère qui d'autre que les loyalistes syriens serait en mesure de les vaincre. Les Etats-Unis ne se bousculent pas pour envoyer une armée d'invasion et d'occupation, et j'imagine difficilement François Hollande remettre en vigueur la conscription pour que l'armée ait les effectifs nécessaires pour le faire à la place des States... A un certain moment, les combinaisons des différents diplomates et stratèges en communication atteignent leurs limites. Le terrain, c'est important ! La réalité est la suivante : - Affaiblir les loyalistes syriens, c'est aider les djihadistes. Les affaiblir trop gravement, c'est permettre aux djihadistes de gagner. - Toute sortie de crise en Syrie autre que "Les djihadistes au pouvoir" doit inclure une partie "Les loyalistes gagnent" -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Sondage : une majorité d'Américains approuvent un plan d'intervention militaire alternatif Dommage que ça ne soit que de l'humour ;) -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Voici la déclaration de Poutine telle que rapportée par RIA Novosti : Il s'agit essentiellement de livraisons d'armes, "comme () actuellement" Naturellement, la Russie pourrait jouer sur le nombre et surtout la nature des armes livrées...