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Sans doute pourrais-tu rajouter, parce que c'est assez valable dans le cas italien mais également en d'autres, les asymétries territoriales ou régionales. Les inégalités entre territoires ou régions ont toujours existé, mais la tendance historique fut plutôt à la réduction des inégalités sur le long terme au sein d'une même démocratie. Or, la dynamique ne semble plus être toujours la même. En Europe, les inégalités régionales tendent à s'accroitre depuis la crise de 2008.

Inflation induite assez largement par une allongement des durées d'endettement. En 2015, qui constituait il est vrai une forme de pic, on mettait en moyenne 30 ans pour acquérir un logement que l'on mettait 15 ans à acquérir en 2000. Inflation induite de manière plus directe (intérêts bien plus élevés si emprunt sur 30 ans avec qui plus est augmentation des frais d'assurance) et indirecte (augmentation des prix étant donné l'arrivée sur le marché de nouveaux acquéreurs, au profil d'ailleurs risqué, qui jadis n'avaient pas accès à l'acquisition avec des durées d'emprunt de 15/20 ans). Au regard des besoins en mobilités suscités par le marché du travail actuel, des taux de divorces relativement élevés, bien des particuliers n'auraient absolument pas/plus intérêt économiquement parlant à devenir acquéreurs. Pour illustrer les points avancés par G4lly, voir notamment les graphiques produits par Jacques Friggit (fichier doc) : www.cgedd.fr/prix-immobilier-friggit.doc 2.3. "Prix des logements et loyers" 3.2. "Indicateur de pouvoir d'achat immobilier des ménages" 3.4. "Durée d’emprunt permettant d’acheter le même logement" 5.2. "Dette immobilière des ménages : flux et stock" 5.3. "Dette immobilière des ménages et dette publique" Les graphiques 3.2 et 3.4 méritent d'être observés en parallèle : on constate bien la corrélation inverse entre durée d’emprunt permettant d’acheter le même logement et pouvoir d'achat immobilier des ménages. Sinon, les coûts de transport accrus peuvent effectivement s'expliquer par des prix immobiliers particulièrement élevés près des centres urbains dynamiques. Néanmoins, il s'avère également une faible capacité des ménages à évaluer les surcoûts en transports induits par les localisations résidentielles. Autrement dit, ils sous-estiment grandement ce qu'une localisation excentrée leur coûte et arbitrent donc en conséquence. Au niveau européen, les ménages français apparaissent en moyenne assez riches... parce que leurs logements valent en moyenne bien plus cher qu'il y a 20 ans... même si ceux-là sont souvent les mêmes et s'avèrent toujours aussi pourris. Bien que certains travaux en matière d'isolation (huisserie, isolation toit), l'introduction d'équipements (chauffage, cuisine équipée, domotique) ou encore des aménagements externes (renouvellement urbain, desserte TGV, etc.) aient pu induire ici et là une réelle plus-value... il y a en fait peu de gain en termes de qualité de vie ou de confort susceptible d'expliquer cet accroissement des valeurs. La hausse se situe ailleurs. Voir notamment plus haut.

Je ne sais pas si cela avait déjà été pointé. Malgré les annonces en grande pompe de certaines boîtes américaines expliquant qu'elles allaient redistribuer largement les gains obtenus dans le cadre des réductions d'impôts des sociétés voulues par l'administration Trump, il semblerait que les sommes épargnées aillent en fait très largement aux actionnaires, soit sous la forme de dividendes accrus, par le biais de rachat d'actions ou sinon de bénéfices non répartis. Au final, seulement 6 % des sommes furent effectivement redistribuées aux salariés. Par ailleurs, cette vaste réduction d'impôts des sociétés aura eu pour conséquence une certaine augmentation des investissements sans que celle-ci ne fût pour autant faramineuse : environ + 10%. Entre autres sources : https://www.fastcompany.com/40537732/workers-are-getting-basically-nothing-from-the-corporate-tax-windfall

Et sans doute le meilleur moyen de faire fuir leur futur partenaire... A mon humble avis, la seule option politiquement viable s'il y a vraiment l'intention de développer un futur matériel en commun, est l'Eurofighter, quels que soient ses qualités et défauts. Ou sinon, il faut vraiment imaginer des jeux de compensation alambiqués afin de déminer un tel achat. Tu peux imaginer collaborer avec un partenaire qui par ailleurs contribue à aiguiser la concurrence lorsque tu es dans le cadre d'un joint-venture traditionnel. Dans ce type de montage, le partenariat fonctionne parce que chaque contributeur apporte une compétence, ou éventuellement un marché, spécifique et dont ne dispose pas l'autre. En l'occurrence, si la France apporte l'essentiel des compétences, apporte l'essentiel des marchés et qu'en outre le partenaire vient renforcer la concurrence... cela fera cher payé la contribution budgétaire au développement. Autant trouvé un autre partenaire. Ce sera surtout le choix adopté parce qu'étant le seul politiquement acceptable. Cela ne dira pas grand chose sur la foi des Allemands dans l'appareil. Peut-être verra-t-on les projets de drones armés et spécialisés dans les frappes air-sol être boostés par l'option eurofighter... sans quoi ils complèteront probablement ce choix par du reaper ou son équivalent dans le futur.

La proportion d'acier dans les voitures contemporaines est moindre que par le passé et est vraisemblablement appelée à se réduire encore davantage étant donné l'évolution des normes en matière anti-pollution. A voir jusqu'à quel point les fondeurs seront capables de produire des aciers plus légers et conservant néanmoins leurs qualités : https://www.forbes.com/sites/greatspeculations/2015/05/20/trends-in-steel-usage-in-the-automotive-industry/#b9b235f14762 http://aluminiuminsider.com/steel-cannot-compete-with-aluminium-in-vehicle-lightweighting/ (dans le second article, ils nous vendent l'aluminium, mais il n'est pas non plus certains que ceux-là empochent in fine la mise)

Pas vu la série... mais je crois que je vais me laisser tenter. En revanche, la présentation du montage est assez difficile à cerner. D'une part, est-ce la société faîtière qui revend à la société fille ou l'inverse ? D'autre part, quels sont les éléments de contexte, que ce soit du point de vue des marchés (tensions ou non sur ces actifs considérés comme pourris), des normes bancaires en vigueur (nécessité de respecter un certain équilibre en matière de placements), ou encore des modalités d'intervention des pouvoirs publics (opération de rachat de titres pourris) ? Parce que des tas de raisons peuvent expliquer une telle opération sans pour autant que ce soit d'ailleurs de l'ordre de l'arnaque.

Traduit de l'allemand :

Tu ne veux pas non plus prendre ton stylo pour écrire "pigeons" sur leur front ?

Resteraient en compétition les consortiums German Naval Yards - BAE et Damen Shipyards - Blohm+Voss. Entre autres aspects, le Bundesamt für Ausrüstung, Informationstechnik und Nutzung der Bundeswehr (BAAINBw) - équivalent allemand de la DGA - reprocherait des lacunes en matière de sécurité informatique chez TKMS - Lürssen. Bon, le consortium peut toujours tenter une nouvelle proposition hors appel d'offres... cette méthode a le vent en poupe en ce moment PS : J'ai tendance à me considérer un peu fautif avec mon poste de mercredi dernier, même si je pense qu'il en disait pas mal sur l'industrie navale européenne, mais cela ne vaudrait-il pas le coup de déplacer ces derniers postes traitant plus particulièrement de l'industrie navale allemande dans un fil plus adapté, existant ou à créer ? Bon, concernant, les aspects démographiques... on peut également trouver un autre fil, hein

Tout à fait. Mais si jamais tu conçois ton armée comme essentiellement un moyen de faire vivre ton industrie, il ne faut pas s'étonner à ce que celle-ci développe au final des matériels qui sont difficiles/chers à entretenir, peu adaptés au besoin, voire même peu en rapport avec le contexte géostratégique. Pas sûr donc qu'il n'y ait pas de profonds différends dans la conception du futur système de combat aérien. Il ne faudra pas forcément compter non plus sur un partenaire qui financerait en masse des développements utiles une fois la feuille de route initiale achevée.

Toujours la volonté d'une défense européenne ? Ces informations montrent bien à quel point on peut avoir des décalages profonds en matière de défense, et indirectement dans les articulations armée-population, armée-industrie, politique étrangère-politique de défense. Car ces questions de moyens, notamment budgétaires et humains, cachent en fait des aspects bien plus profonds. On peut être un européen convaincu dans l'esprit, et penser que cela va dans le sens de l'histoire, tout en étant un minimum rationnel. Je dis cela notamment à l'attention de certains de nos élus qui souhaiteraient coûte que coûte plonger dans une intégration européenne en matière de défense. Car ce n'est pas en réinjectant des sommes conséquentes pour rattraper les manques que le rapport profond à la défense changera. Il faudra des décennies et des décennies pour voir les lignes profondément changer... à moins que des éléments de contexte ramènent certains aux dures réalités à un rythme accéléré. Finalement, l'OTAN, c'est peut-être pas si mal... Cela évite au moins aux plus investis de devoir faire trop de concessions.

En outre, avec Rapace, tu n'es pas à l'abri de jeux de mots douteux avec le terme "pace" en anglais. A moins que tu verrouilles toi-même le sens que tu donnes à "Ra".

Je m'inquiète de voir à quel point je peux être visionnaire par moments

A ma connaissance, il n'y a pas vraiment eu grand chose de contradictoire depuis ce temps. En revanche, il y a eu un certain nombre de signaux - il faudrait que je retrouve et traduise les articles allemands - qui laissent clairement penser que ce sera davantage d'Eurofighter. J'imagine que les candidats américains étaient/sont là pour faire un minimum pression sur Airbus... sauf que l'idée de proposer de tels candidats face à l'Eurofighter semblait difficilement audible côté de l'opinion allemande et de certains acteurs clé. Qui plus est, le chef de la Luftwaffe a mis les pieds dans le plat publiquement...

C'est assez logique. Si les Allemands prennent du Rafale, ils mettent clairement en difficulté Airbus Defence & Space dans le cadre du futur partenariat... et perdent d'autant plus de marge de négociation dans le projet du futur système de combat. Cela dit, s'ils prennent autre chose que de l'Eurofighter, ce qui me paraît hautement improbable, ils viennent clairement renforcer les futurs concurrents du consortium franco-allemand, ou européen si jamais d'autres partenaires venaient à intégrer le projet. Dans ce cas, espérons que les décideurs français sauront retirer les billes à temps. Finalement, le salut de l'Eurofighter, qui avait essentiellement été porté à bout de bras par les Anglais lorsqu'ils avaient encore de l'argent à investir sur ce programme, c'est probablement ce partenariat franco-germanique. Parce que les Allemands vont être contraints de cracher au bassiner pour développer des capacités air-sol complémentaires. Je ne sais pas à quoi tu fais référence. Personnellement, j'avais à l'esprit la brève Reuters : https://uk.reuters.com/article/uk-germany-military-fighter/german-ministry-sees-benefit-in-keeping-fighter-jet-expertise-in-europe-idUKKCN1GC2XP

Je te rejoins sur le constat. Ce sera sans doute un échec de plus. En revanche, je pense que c'est tout de même bien plus complexe que ce que tu as pu le présenter. Dans la mentalité des élites françaises, la défense est une question relativement symbolique. Sur la partie occidentale du continent européen, il y a probablement peu d'équivalents. Sans doute chez les Britanniques, chez les Suédois et éventuellement les Finlandais. Il y a évidemment le cas de la Suisse qui est encore différent. Il y avait un travail universitaire assez intéressant en la matière. Il faudrait que je remette la main dessus. Quand on part avec cette symbolique de la défense, qui s'inscrit dans une histoire longue et sans doute dans le prolongement du gaullisme, on cherche à faire porter au projet de défense des ambitions politiques. Il est évident que chez les Allemands, là encore pour des raisons historiques entre autres, on ne peut pas avoir les mêmes représentations sur le monde de la défense et sur l'emploi de celle-ci. Si la question financière est un enjeu important, je ne pense pas que ce soit au fond le nœud du problème. En outre, il y a probablement une certaine schizophrénie chez les élites françaises, en raison notamment de cette symbolique accordée à la question, entre d'une part le souhait, parfois profond chez certains, de développer une défense européenne intégrée et l'incapacité, parfois chez les mêmes, à penser l'abandon progressif d'une défense nationale.

Une victoire à la Pyrrhus, ce serait un contrat qui mettrait à mal le vainqueur parce que le contrat étant trop au désavantage de l'entreprise ou du consortium. Jusqu'à preuve du contraire, j'imagine qu'ils ne cracheraient pas dessus dans chez eurofighter. Et qu'aucun concurrent ne cracherait dessus. Ensuite, gagner à un concours de circonstances, qui peuvent d'ailleurs parfois s'influencer, c'est tout de même gagner.

J'ai tendance à penser qu'il pointe en particulier l'accord proposé par le gouvernement fédéral allemand aux décideurs norvégiens en ce qui concerne l'acquisition des 4 sous-marins TKMS. En revanche, il semble effectivement se faire des illusions quant aux capacités de l'industrie allemande à s'opposer frontalement à ces exigences d'offsets. Si je reproduisais cette brève ici, c'est qu'elle me semble assez révélatrice du climat européen en matière de construction navale.

Traduit de l'allemand :

Parce que cela répond à un besoin urgent. Pour rappel, la France est en guerre et a besoin de ces reaper pour couvrir des vastes superficies en région saharienne, à moindre coût, cela si possible sans trop griller les potentiels de vol des rafale, mirage et atlantique. PS : Pour ce qui est de la trahison de la cause européenne, personnellement, rien à faire. Les Belges font bien ce qui veulent : F-35A, Eurofighter, Gripen kavérisé (pour se libérer de sam), Su-XX (mettre les lettres qui plairont à Dorf), Rafale Marine, avion endogène, etc.

Nos forces spéciales ne trouveraient-elles pas quelques avantages aux C-130 ?

On est bien d'accord. Même si le programme A400M n'avait pas eu ses déboires, j'imagine que l'on aurait tout de même été contraint d'acquérir un parc de C-130J.

Sinon, c'est quoi l'alternative européenne au C-130J ?