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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
D'un pur point de vue paramétrique, je ne suis pas d'accord. NS et FH ont eu à faire à des annexions de facto de territoires dans des pays de l'espace post soviétique, dans le cadre de la même stratégie impériale à laquelle nous faisons face aujourd'hui. Rien n'a changé dans la méthodologie, sinon l'ampleur des objectifs. Aucun changement d'agenda ni de politique de la part de Poutine entre 2008 et le discours de Munich et 2022: nous sommes confrontés au même défi. Seuls les paramètres puissance & capacité politique ont évolué, mais ce sont des "quantités", pas une recette. Ce n'est pas ce que je dis. Je dis qu'il a beaucoup misé sur sa personne pour avoir une prise sur Poutine, là ou il aurait d'abord du travailler sur les paramètres régionaux des puissances françaises et européennes. C'est plus difficile j'en conçois, mais maintenant on doit le faire dans l'urgence. Je ne lui en veux pas personnellement de découvrir des aspects complexes du métier et de réaliser le vrai visage de Poutine. Mais enfin ! On entretient des services (de renseignement), des services (diplomatiques) et bien d'autres capacités encore qui observent et analyse la Russie de Poutine (et avant) depuis très longtemps. Ont-ils été écoute à leur juste valeur ? J'en doute parfois. Il a cru qu'il pouvait négocier une solution, sans aucun levier sur Poutine (que pouvait-on offrir en face ou menacer a contrario ?) ni aucun mandat des pays européens pour le faire. Après ses multiples enfreintes sur sa propre signature, négocier on ne sait quoi n'a jamais été réellement envisageable ni envisagé à Moscou. Je ne pense pas me tromper en disant que certains l'écrivaient déjà à l'époque ici. C'est là ou je voulais en venir sur sa croyance en ses capacités personnelles, plutôt que l'écoute studieuse des services ou des militaires (qui écrivent dans le livre blanc depuis 2008 qu'on en revient à une époque de conflictualité entre puissances). -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce qui m'exaspère chez lui, c'est sa capacité à croire qu'il peut systématiquement faire mieux que ses prédécesseurs. Peut être vrai sur la scène intérieure, mais face à Poutine, ce sont les capacités stratégiques de ton pays qui sont limitantes. Depuis 2009 et la Géorgie jusqu'à 2017 et son premier mandat, on a des signes évidents que Poutine trahit ses accords et joue double jeu. Mais le PR actuel s'est entêté à ne pas le voir, et il lui a fallu un premier mandat intégral de 5 ans où il a fait les yeux doux à VVP + une guerre + des crimes de guerre + des menaces conv et nuke sur les pays de l'UE, pour commencer à changer de braquet. Ignorant tous les précédents par ailleurs sous NS et FH, concernant Minsk I et II, dont il affirme (seulement maintenant) que la Russie en a violé les dispositions. Il a beau jeu de dire qu'il a démasqué son jeu à Poutine, ça arrive quand même sacrément tard. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce n'est pas qu'une histoire d'alliance: il change les règles du jeu, passe du rule of law et des checks and balances, à une matrice beaucoup plus autoritaire et compatible avec les puissantes autocraties de ce monde. Il réclame désormais une part de gouvernance sur l'occident démocratique, et souhaite laisser le reste qui ne l'intéresse pas aux autres gros. Il a besoin de lever un racket impôt qui ne dit pas son nom sur nos démocraties, pour financer l'american way of life. Qui on ne le rappellera jamais assez, est décrété "non négociable" depuis cette fameuse déclaration de Bush. C'est 1. circonstanciel et 2. reste à démontrer dans le temps. En contrat, en argent, en décisions politiques. Pour l'instant, tout le monde hurle. Mais à la première hésitation ou semblant de mea culpa de Trump, que restera-t-il de l'Europe souveraine et autonome ? J'en suis presque à espérer en ce moment pour qu'il n'aille pas trop fort ni trop loin, et puisse ménager sa politique méprisable à notre encontre encore suffisamment longtemps, pour ôter toute envie à un Danois, un Allemand ou un Polonais de faire machine arrière. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Notre dissuasion autonome et notre modèle d'armée nous permet d'agir depuis les OPEX contre barbus en sandalettes jusqu'à l'affrontement nucléaire... Et sans aucune option au milieu. L'article 5 a aussi impacté le peu de réflexion de nos élites politiques. On est pas naïf, mais à partir du moment où on l'a décrété, ça nous a suffit pour ne pas en tirer un plan d'actions. C'est là aussi les limites de nos politiques de ces dernières années. Aujourd'hui, on va claquer des milliards par endettement, et tout le monde va applaudir le retour keynésien sur investissement d'une telle politique. Sans rire... Qu'est-ce qu'on a donc attendu toutes ces années ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Donc tu sous-entends que la Russie pourrait nous attaquer en retour sur sol européen, si on place nos actifs militaires en Ukraine ? Dans l'autre post, tu te montrais pourtant sceptique sur ses capacités à menacer l'Europe. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est vrai, mon cœur balance sur l'état réel de l'économie russe. Je pense que ses fondamentaux (chômage, entreprises privées, secteur bancaire, commerce extérieur) restent bon, et ce en dépit des sanctions qui limitent son potentiel. Le secteur des hydrocarbures reste une grosse manne à devises, malgré les coups reçus. Dans une perspective de cessez le feu, ces secteurs n'ayant pas été gravement touchés, le retour à la normal n'en sera que plus rapide. Le gros point noir que je maintiens, ce sont les réserves de change et par extension, la parité du rouble et l'inflation. La Russie a cramé ses réserves et nous avons gelé l'autre partie. La capacité de reconstitution de l'économie de ces réserves fiduciaires est réelle, mais prendra du temps et j'ignore quels sont les grands équilibres avec les décaissements à venir au profit des civils (retraites, santé, infrastructures), mais il pourrait s'avérer précaire dans un proche avenir. Toutefois, ce que je donne pour en bonne santé de l'économie russe, ce sont des ses éléments dynamiques et ses flux, malgré les entraves (sans quoi les flux seraient possiblement encore plus importants). En revanche, le stock de patrimoine (industriel et surtout financier) en a pris un gros coup. Mais comme c'était des réserves plus ou moins dormantes, l'effet ne se voit pas à court terme. Mais il hypothèque une partie de l'avenir, ou tout du moins, recule de plusieurs années la reprise des grands projets hostiles. Pour l'instant, l'incarnation stratégique de l'Europe se borne à se demander comment trouver des sous, et envers qui les dépenser. C'est loin d'être suffisant. Les USA retirent tout soutien à l'Ukraine en la matière, et y compris à domicile serait-on tenté de dire. On va peut être finalement avoir un premier aperçu "non entravé" des capacités russes en la matière. Inutile d'aller chercher l'échelle mondiale, la question était surtout européenne. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui Minic est un excellent chercheur sur la pensée stratégique russe. Et quand il s'exprime sur cette question, pour reprendre ses propos du podcast, il ne cite pas ses travaux (dont ce n'est pas l'objet) mais le "consensus" sur la question. Je sais bien que le consensus publiquement admis, est que Trump agit pour Trump et MAGA. Et pas autre chose. En tant que chercheur sérieux, il ne peut exploiter que les écrits et documents connus. C'est tout à son honneur. D'ailleurs c'est intéressant cet extrait, car Minic accrédite aussi la thèse (tout en étant dépourvu de pièces probantes sur le sujet, et difficilement qu'il en soit autrement) que les dons de javelins décidées par l'administration Trump, s'analyse plutôt comme un contre-feu aux accusations de collusion avec la Russie, qu'une réelle conviction dans le soutien à l'Ukraine. Qu'à l'époque, Trump n'était pas aussi fort qu'il l'est aujourd'hui, attaqué de toute part et devant ménager son avenir. On comprend mieux pourquoi aujourd'hui. D'autres pensent autrement, et tout aussi aussi initiés sur la question Michael Morell par exemple, directeur adjoint à la CIA dans les années 2010+ Alnour Moussayev, un ancien du KGB de la 6e direction en poste à Moscou et ex patron des renseignements Kazakh, affirme que Trump est une recrue des services russes, et révèle ce qui serait sensément son alias: Krasnov. Au risque de faire passer les Kazakh pour des gens mal renseignés. https://economictimes.indiatimes.com/news/international/global-trends/us-news-was-donald-trump-a-secret-russian-spy-in-1987-codename-krasnov-ex-soviet-spy-alnur-mussayev-makes-sensational-kgb-claim-putin-trump/articleshow/118555667.cms?from=mdr On a aussi le témoignage de Youri Chvets, sur les approches du KGB autour de Trump, notemment à l'occasion du fameux voyage de 87, une opération organisée de A à Z par le KGB. https://www.iris-france.org/notre-homme-a-washington-4-questions-a-regis-gente/ Alors certes, aucun de ces anciens agents du KGB n’a fourni de preuves, mais le fait que trois agents situés à des endroits différents et parlant à des moments différents soient d’accord sur ce récit, laisse croire que cette possibilité ne doit pas être écartée d’emblée. Couplé à la suite de l'Histoire qui se déroule sous nos yeux, la doute est plus que permis. Naturellement, nous ne sommes pas encore à un stade où les historiens peuvent travailler, faute de documentation suffisante. C'est d'ailleurs le propre d'une opération de renseignement: ne pas laisser de trace, ne pas se faire chopper. Si un tel constat ne peut constituer une preuve de son recrutement, affirmer que l'absence de preuve vaut absence de culpabilité, serait tout aussi erroné. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
La stratégie des petits pas, ça pourrait être une alternative. Un genre d'escalade maitrisée, adaptatif selon l'environnement et pourquoi pas empreint de la même perfidie qu'en Libye, le mensonge en moins à l'ONU et l'ambiguïté en plus assumée. On est pas obligé de subir le tempo russe en permanence, dans tous les espaces de conflictualité. On est pas non plus obligé d'y aller franco sur le conventionnel, dans un format HI sur toute la ligne de front. En 1970, en pleine guerre entre l’Égypte et Israël, les Soviétiques engagent une division complète de défense aérienne, au sol et en l’air, sur le Nil puis sur le canal de Suez. Cela conduit à des accrochages entre soviétiques et israéliens sans pour autant déboucher sur une guerre ouverte. Remplace le Nil par le Dniepr, le Caire par Odessa, et je crois alors que si on est prêt à quelques pays à ce premier pas, on finira peut être par exister. Et on ne manquera pas de sommets européen à l'avenir pour nettoyer notre linge sale avec les récalcitrants du groupe. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Méfiant ? Dans nos esprits peut être, mais en pratique, qu'est-ce que je vois sur ma gauche ? Nombre d'entreprises stratégiques cédées à des intérêts américains. En mon centre, le travail de sape du budget qui nous pousse aujourd'hui à appeler la dissuasion conventionnelle chez nos partenaires européens, et à ma droite... Je n'ai pas oublié la réception en grande pompe de Poutine à Versailles en 2017, qui s'est poursuivie avec le dialogue stratégique de Brégançon sur l'architecture de sécurité de l'Europe en 2019, dans le dos de tous nos partenaires européens. Sans oublier évidemment, la volonté "d'éviter l'humiliation de la Russie" de juin 2022. Instant archive tiens: que disait le PR à l'époque, en 2019 ? « La Russie est européenne, très profondément », défend Emmanuel Macron, qui entend la « réarrimer à l’Europe ». « Nous croyons à cette Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok », poursuit le président français. C’est d’ailleurs pour cette raison que la France, assure-t-il, a défendu la réintégration de la Russie au Conseil de l’Europe. « La Russie est une grande puissance des Lumières. (…) Elle a sa place dans l’Europe des valeurs auxquelles nous croyons », estime M. Macron. Les débats sur l’« illibéralisme » revendiqué du très autoritaire président russe ne relèveraient donc, au fond, que de l’incompréhension mutuelle : « Derrière le mot libéral, on met parfois des choses qui ne sont pas les mêmes. » https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/20/a-bregancon-emmanuel-macron-tend-la-main-a-la-russie-profondement-europeenne_5500861_3210.html (j'avais partagé l'article il y a quelque temps sur le forum, l'url peut être retrouvée par une recherche sur ce fil) Alors oui, on a la dissuasion nucléaire... L'anesthésie incarnée de la pensée stratégique. L'arme est au feu sacré que ce qu'Hitler est au point Godwin: une Divinité. Et je crois que dans le fond, si elle existe aujourd'hui toujours dans un format crédible, c'est moins par conviction stratégique plus que par peur de s'attaquer à une vache sacrée du Gaullisme. Voilà à peu près ou je place le niveau de compréhension des enjeux stratégiques de nos politiques, Macron inclus. Ce dernier a pour particularité récente d'entamer un deuxième mandat et d'engranger d'autant plus d'expérience. Il a néanmoins fait le gros de ses devoirs après des milliers de morts ukrainiens, après Boucha, après les enlèvements d'enfants et les frappes sur les infrastructures énergétiques. Tout çà pour dire que la dissuasion héritée de Gaulle, c'est un minimum de réjouissance, mais certainement pas un satisfecit. Cette inculture et cette naïveté stratégique ont été partagées par tous les présidents, depuis Chirac. Alors oui je maintiens qu'on a été bien cons de croire à ce point en l'article 5 (cad moins de 1,5% de PIB pour l'armée, hors pension mais nuke inclus). -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Il en va de la matière militaire un peu comme à chaque crise de l'euro ou de la dette: il y a deux ou trois pays qui pèsent, les autres suivent (ou à tout le moins, ne la ramènent pas et restent dans leur coin). Quand je dis "l'Europe" sur les sujets défense, c'est à une poignée de pays auxquels je pense, ce qui réduit déjà la complexité de la réflexion. D'ailleurs, ça s'est vu lors des derniers sommets convoqués en urgence. Ce que tu décris est un mécanisme souvent rencontré en temps de crise, mais en temps de paix. Les choses sont désormais plus compliquées, et si je ne peux pas reprocher à la république tchèque, aux Baltes ou aux seuls Pays-Bas de ne pas y aller seul dans l'espoir d'entrainer un mouvement général (un peu comme pour les dons de MBT ou de chasseurs...), c'est déjà plus difficile à entendre pour la France, la Pologne ou le RU (dans une moindre mesure). Je devrais inclure aussi l'Allemagne, qui s'est levée à l'époque pour l'article 5 de Bush, mais bon... ils ont déjà tant à réparer à domicile. Si on attend le blanc-seing des Belges ou des Italiens pour prendre des risques, on est pas prêt d'arrêter Moscou. C'est aussi cet état de fait qu'il faudrait urgemment prendre en compte et contourner. Ca passe par l'acception d'une plus grande part de risque. Je suis un peu plus optimiste que toi sur ce point précis, l'Europe ayant toujours avancé dans les pires moments de crise. Les logiques évolueront, mais on perd un temps précieux. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Dire que les russes nous font chier sur l'OTAN et son ""extension diabolique"" depuis 49, alors qu'en définitive l'article 5 n'oblige à rien. Ils sont cons, et nous le sommes encore plus pour y avoir cru ! -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Menaces sur les dirigeants d'Euroclear. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/06/menace-sur-euroclear-qui-gere-les-avoirs-geles-russes_6576746_3210.html -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y a effectivement une ou deux choses qui m'intriguent dans les développements européens. On conditionne le déploiement de soldats de la "paix" à un accord de cessez le feu / accord de paix. Or Moscou, avec constance, refuse toute idée que des soldats européens soient déployés en Ukraine. On les comprend, c'est quand même plus simple sans européen dans les pattes, pour poursuivre le grignotage d'ici quelques années. Je regrette que personne ne joue sur le registre de l'ambiguïté stratégique, après avoir pourtant déjà évoqué ce concept et donné quelques vagues illustrations (sur Odessa), pour entretenir le flou quant aux conditions d'un déploiement européen. De nombreuses options pourrait être envisagées, avec une prise de risque modérée: - avant ou après un cessez le feu ? - Durant les hostilités, mais : - sur une ligne de repli, à définir ? - Aux frontières maritimes et Biélorusses ? - Sur le Dniepr ? - Un mix de tout çà ? Les européens souhaiteraient un engagement militaire, avec une prise de risque zéro. Rejouer la Libye en quelque sorte, mais avec la Russie en face. C'est chimérique. Or sans prise de risque assumée, on ne pèsera pas beaucoup plus dans les négociations. Comme tu le décris très bien, le poids militaire européen ne s'exercera pas durant les hostilités actuelles, ce qui revient à laisser l'Ukraine seule face à la Russie et aux Etats-Unis. Lesquels aujourd'hui ne font """""que""""" se retirer, mais pourraient très bien décider demain d'enfoncer le poignard. D'ailleurs, la fenêtre d'Overton commence à s'ouvrir sur le sujet. Si les pays européens veulent une paix juste qui ne soit pas une capitulation, pour reprendre les mots du PR, alors il faut accepter l'idée de prendre hypothétiquement quelques coups dans l'affaire, sinon on va encore rester spectateurs. Et les beaux discours réalistes et lucides de ces derniers temps n'auront pas servi à grand chose. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Oh tu sais, ça pourrait être bien pire que ces histoires anecdotiques d'uniformes. Avec tous ces milliards de hausse prévues pour le budget de la défense, le gouvernement aurait enfin pu annoncer tonitruant la mise en place, désormais financée, d'un véritable SNU. Avec du vrai matériel d'entraînement dernier cri - tremble Poutine - comme des griffons Mepac échelle 1/20e, des plateaux cartonnés de luxe et du chauffage dans les bâtiments... -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Une anecdote à raconter sur le sujet ? Je connais très mal cette société et ses accomplissements récents. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y a plus grave en terme de menaces, à voir du côté des VIP ou du personnel politique qui pourrait faire l'objet d'assassinat. Il semble que la tentative déjouée sur Amin Papperger était un projet bien avancé. Le monde a sorti un papier aujourd'hui sur les dirigeants d'euroclear, qui ont franchement la pétoche. Ces derniers font l'objet depuis peu d'une protection par les services d'Amarante, une ESSD française. J'essaierai de vous partager l'article dans la soirée. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/06/menace-sur-euroclear-qui-gere-les-avoirs-geles-russes_6576746_3210.html -
Tsss.. Vous les Allemands, vous détestez vraiment le changement Il faut bien dire que l'époque est particulièrement dure avec vous. Mais c'est juste une étape un peu agitée, après on repartira pour 30 ans de cirque habituel, en spectateurs, sans plus de décisions à prendre !
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Le cirque continue, cette administration de clowns nous régale un peu plus chaque jour.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Va falloir qu'on apprenne si c'est pas le cas, et vite. L'idée de rentrer peu à peu dans la chaîne opérationnelle ukrainienne, en remplacement des US, nous permettrait déjà : 1. D'engranger une expérience précieuse à un coût quasi nul en matériels et en vies 2. D'identifier rapidement nos maillons faibles dans la chaîne ISR, dans le cadre d'un conflit contemporain de HI 3. De fournir une alternative, qu'on espère être d'ampleur stratégique, aux US et démontrer qu'on peut être un partenaire efficace, qui ne fait pas que parler. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Encore une brillante analyse de Stéphane Audrand, d'une grande lucidité sur nos capacités d'action et marges de manœuvres budgétaires, très limitées. Je partage son constat et son pessimisme de court terme : l'analyse du PR est la bonne, mais on va payer cher notre impuissance, pour avoir mangé et profité goulument des dividendes de la paix, sans épargner ni investir. On oublie trop souvent ces quelques axiomes de sciences politiques : la raison première d'un état est la sécurité. La transition de la féodalité vers l'état moderne, s'est en grande partie expliquée par la nécessité d'absorber les coûts de production d'un armement toujours plus complexe (artillerie à l'époque, hors de portée des petits seigneurs). Alors est-ce que "France is back" ? Eh bien... Je ne sais pas. Ce que j'ai entendu hier, c'est un président qui a finalement compris les enjeux, qui sait ce qu'il faut faire, mais à qui il ne reste plus aucune marge de manoeuvre économique et politique. 1/ Avec un endettement massif dont environ un tiers a servi à payer des dépenses sociales (et donc, pas des investissements), la France s'est appauvrie et d'avantage désindustrialisée que ses voisins, payant à crédit son mode de vie. 2/ Les marges de manoeuvre budgétaires sont minces, même avec une autorisation européenne à faire un peu plus de déficit. Avec un taux d'imposition record, difficile d'augmenter la pression fiscale sur les Français ordinaires. Le consentement ne sera pas là, les gilets jaunes oui.3/ Intégrée dans un système européen de libre circulation qui lui bénéficie, la France ne peut qu'à la marge rechercher la contribution fiscale des plus riches qui parviennent à éviter l’impôt : les possibilités d'évasion européennes sont nombreuses. 4/ Le président n'a donc mis aucune proposition concrète, aucun chiffre sur la table. Il dit qu'on ne peut pas faire "comme avant". C'est vrai. Mais il renvoie au corps social non pas la mise en œuvre, mais la définition d'une politique. 5/ C'est selon moi un discours d'amertume : il n'a plus de majorité au Parlement, il n'a plus que les pouvoirs du referendum et de la dissolution, il ne peut pas se représenter. Dans les deux ans qui viennent, sauf dissolution, tout sera bloqué. 6/ Les deux années à venir sont, pour les politiques, un temps pré électoral de gesticulation sur des symboles, sur des textes sans impact, mais qui permettent de faire de la posture. Personne ne voudra rien faire de grand en transpartisan. 7/ Chaque parti, dans les deux ans, va camper sur des positions idéologiques pour électriser sa base, sur fond de luttes internes pour être le candidat de son camp. Et les "grandes réformes" seront gardées comme des promesses de campagne. 8/ Donc est-ce que j'ai confiance dans la classe politique française pour être à la hauteur du moment et de l'appel ? Non. Ni confiance ni espérance dans cette île politique médiocre et coupée du monde, fille des années d'insouciance. 9/ Bien entendu, surnagent quelques individus remarquables et dévoués, dans chaque parti. Mais cela ne suffit pas. Les partis, en tant qu'organisations, défendent leur pré carrés de circonscriptions et de baronnies et ne peuvent assumer aucune inflexion idéologique. 10/ Coupés d'un socle sérieux d'adhésion, les partis dépendent, pour leur survie, du financement qui est issu directement de leurs résultats. Alliance et fusion seraient trop couteuses. Grandes réformes trop risquées. Il faut promettre, raser gratis, les suivants gèreront... 11/ L'indexation des retraites sur l'inflation, en 2024, a représenté un cout de 14 milliards. Alors quand on cherche 30 milliards, on se dit que, sans impôts, sans contributions, l'arrêt de cette indexation semble une évidence... 12/ Après tout, l’État assume bien le gel du point d’indice des fonctionnaires depuis de longues années et son corolaire, la baisse du pouvoir d'achat et d’attractivité de la fonction publique. Mais non, on préfère gratter ici et là, l'agence Bio ou l'Ademe. Cacahuètes. 13/ L'île qu'est devenue la politique française, obsédée par le maintien de ses positions électorales et ses combats de posture, ne sait plus générer une analyse objective de nos intérêts nationaux et en présenter la réalité aux Français. 14/ Une réalité qu'on peut - qu'on doit même - teinter d'idées politiques d'ailleurs. Plus ou moins de contrôle public sur certaines entreprises, plus ou moins d'aides aux entreprises, plus ou moins de filet social... Mais la politique française ce n'est plus ça. 15/ La politique française, c'est par exemple passer un temps infini à agiter des polémiques autour du conflit israélo-palestinien, en faire un symbole politique pour mobiliser, électriser un électorat. Impact du conflit sur la France et ses intérêts ? Proche de zéro. 16/ Le plus grand effort pour contrer le plan de Trump pour Gaza a été fait cette semaine. Par ceux qui DEVAIENT le faire. Pas nous, les pays arabes. Ils ont présenté un plan de reconstruction. Au Caire. Parce que c'est leur région, leurs voisins, leurs intérêts. Leur responsabilité. l'Ukraine, c'est l'Europe. C'est nous tous que Poutine attaque, déstabilise, menace. C'est l'Europe que Trump attaquent par ses droits de douane. L'Europe, c'est la prospérité française, c'est notre mode de vie. Gaza, quelle que soit la somme de souffrance accumulée... 15/ ...c'est un conflit qui nous concerne moins, mais qui est utilisé par la classe politique française parce qu'il peut se cristalliser en enjeu électoral. C'est uniquement ça. Il y a eu en Éthiopie peut-être dix fois plus de morts du fait de la guerre récente. Silence politique.16/ La vérité, c'est que nous sommes une société qui, n'ayant plus à se soucier de menaces existentielles, s'est mise à agiter des peurs et dépenser sans compter pour monnayer le confort de certaines classes contre leur vote, déconstruisant une approche rationnelle de la politique.17 J'espère que l'Allemagne sera capable, dans les deux ans qui viennent, de fédérer un sursaut européen autour de pays qui ont des marges de manoeuvre et qui sauront, politiquement, assumer des priorités. (Ne rêvons pas, ce sera au bénéfice de ses industriels...) 18/ Un sursaut européen non pas pour détruire l’État social, mais le remettre au service de sa fonction première : être un filet de sécurité contre les condamnations à la pauvreté que représentaient avant lui les accidents de la vie. En ce sens la défense c'est aussi de l’État social Un sursaut pour utiliser ces marges de manoeuvre pour réarmer le continent européen et lui permettre d'assumer, seul, sa défense face à ces risques existentiels, sans pour autant négliger la transition énergétique, la sortie des énergies fossiles et la préservation du vivant. 20/ Et donc, je ne crois pas que la classe politique française soit capable d'un tel sursaut. Qu'espérer de l'appel du Président aux forces politiques et sociales ? Pas grand chose, j'en ai peur. Tous et toutes ne pensent qu'à 2027, à la course au pouvoir, loin du réel. 21/ Je reste optimiste sur le long terme pour l'Europe et même pour la société française, qui, la pandémie l'a montré, vaut mieux que ce que sa classe politique. La France est parfois capable de formidables sursauts, au bord du gouffre. L'heure est-elle venue ? Rien n'est moins sur. Stéphane Audrand -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
On cherche encore les bénéfices pour l'Amérique d'un tel niveau d'ingérence dans les affaires ukrainiennes. Qui peut croire que c'est cela qui va maintenir la Russie éloignée de la Chine ? On se souvient de l'altercation à la maison blanche, où Trump avait abondamment reproché à VZ d'avoir visité une usine d'armement dans un état tenu par l'opposition démocrate... on boit ici de l'hypocrisie à pleines gorgées. Les US veulent se retirer des affaires européennes, mais en même temps sabotent la souveraineté et l'indépendance des pays dont ils disent vouloir s'éloigner. Il fait le sale boulot des russes, et démontre un peu plus chaque jour qu'il est un de leurs actifs. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Visiblement, on va prendre le relais. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
L'énorme avantage de la Russie sur l'Ukraine, demain au sortir de la guerre, c'est qu'elle a façonné les champs de bataille, économique, diplomatique, cyber, influence, militaire et industriels. Le seul champ de bataille qui lui échappe encore, c'est le militaire en Ukraine. Mais partout dans le monde, Elle a déployé avec succès son influence, ses sabotages, ses actions de déstabilisations désormais actées, reconnues et attribuées par le PR. Elle a même réussi l'exploit à manipuler (euphémisme) le POTUS, à créer une solide relation avec la Chine, à contourner une partie des sanctions. Ces atouts lui permettront de se refaire rapidement, et n'ont pas d'équivalent en Ukraine. Les autres points que tu soulèves, j'ai du mal à croire qu'ils seront plus destabilisateur demain qu'ils ne le sont déjà aujourd'hui. Or la société civile, solidement surveillée par un million d'hommes et femmes des services de sécurité, est d'une apathie remarquable. Ça fait trois ans et rien ne bouge. Si demain les combats s'arrêtent, le flux des morts et blessés s'estompe, j'ai du mal à voir les dynamiques qui mèneront à une déstabilisation profonde du pouvoir de Moscou. Oui certains vétérans peteront un câble, videront des chargeurs sur des innocents et autres atrocités. Rien qui ne soit hors de portée du FSB. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est une bonne question et on peut avoir quelques doutes, surtout si le C&C est toujours physiquement basé aux US, ainsi que la propriété intellectuelle. Que l'ensemble soit contrôlé in fine par un groupe européen, ne changerait rien aux potentiels leviers juridiques sur les actifs détenus aux US. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Entubski l'Himarslav