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olivier lsb

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Tout ce qui a été posté par olivier lsb

  1. Les archives, c'était il y a quelques pages ici. Non il n'y a rien eu. Sauf depuis quelques jours, suite à l'embuscade.
  2. Pas vraiment. Qu'on me pardonne cette pierre au HS politique France. Oui il faut plus de travailleurs en activité, c'est une des principales pistes du gouvernement pour augmenter les entrées fiscales et cotisations sociales (ce sont surtout les retraites qui contribuent au déséquilibre budgétaire). Le problème, c'est la pyramide des âges. Beaucoup plus de salariés vont partir à la retraite ces prochaines années, dans les conditions actuellement en vigueur, par rapport aux entrants sur le marché du travail. Or si le taux de chômage reste élevé en France, beaucoup d'offres d'emplois restent non pourvus, et la balance des départs à la retraite / entrants sur le marché du travail, risque d'accroître le nombre d'emplois non pourvus, sans forcément avoir un impact sur le taux de chômage. Lequel taux, s'il diminue, ne sera pas forcément synonyme de rentrées fiscales et cotisations supplémentaires: le taux peut bien diminuer, si les actifs diminuent aussi en nombre, au global, ça rétrécit les assiettes de cotisation et d'imposition. Par ailleurs, "laissons partir les vieux qui ont leurs cotisations complètes" Il y aurait beaucoup à dire là dessus, je prendrai pour métaphore notre situation militaire actuelle. Chacun ici sera d'accord pour dire que notre outils a été sous-financé et sous-dimensionné. C'est moins pire que chez nos voisins, yaladissuasion, mais chacun comprend bien et l'admettait déjà hier, qu'on a trop baissé la garde sur le financement des armées. C'est donc que le contrat social, calibré sur un prélèvement de recettes pour financer des dépenses, a été déséquilibré ces trente à quarante dernières années. Et qu'aujourd'hui, il faut d'urgence corriger cette situation, sous peine de perdre la paix qui nous entoure depuis la chute du mur. Autrement dit, il y a eu erreur dans le pacte social. Couplé à la baisse de la natalité, le contrat ne peut plus tenir. Il ne s'agit pas de dire seulement 'j'ai cotisé, je prends mes droits". Encore faut il aussi admettre, en me regardant moi l'actif, dans le blanc des yeux "tu paies la défense que je n'ai pas payé ces trente dernières années, et tu paies ma retraite en déséquilibre de ratio cotisants - retraités". Les retraités actuels et futurs n'y sont pour rien. Mais des corrections très importantes au modèle devraient être apportées, et l'effort équitablement réparti. La sécurité, je crois que ça bénéficie à tout le monde. C'est peut être même le service public le moins discriminant et le plus égalitaire.
  3. Quelle mascarade ce shit-show... Le bouffon sous kétamine ne sait montrer que son cours de bourse comme preuve de sa compétence personnelle, l'empereur incendiaire veut que les meilleurs travaillent pour une administration dirigée par des clowns et le reste des courtisans ministres se taisent, terrorisés.
  4. Dans les démarches collectives proposées aux pays européens, les britanniques servent au moins à deux choses importantes, à mon sens, même si ça les fait un peu passer pour des idiots utiles: - Ne pas laisser les européens seuls dans un tête à tête avec la France. Je vais en faire hurler plus d'un, mais les méfiances historiques, aussi infondées soient elles, ne vont pas s'évanouir en un claquement de doigt. Oui on avait raison, oui en France dans un contexte franco-français, ça suffirait à clouer le bec. Et encore, on a pas eu raison sur tout, en particulier sur la Russie, où l'Europe du Nord et centrale nous avait averti depuis longtemps. Donc nos partenaires européens peuvent avoir une lecture disons plus "complète" et pondérée de l'ensemble de notre œuvre politique, nationale, européenne, vis à vis de la Russie, de l'état des finances communautaire (pour la zone euro) etc... Avoir le RU à nos cotés, pays hors UE mais ancien membre, permet d'atténuer un peu le choc de ces têtes-à-têtes. Ca peut aussi nous aider à faire de la pédagogie, si deux puissances nuke disent la même chose.... "non désolé, on ne peut lâcher le bouton" - Les limitations britanniques sur l'autonomie de leur dissuasion vont très vite apparaître comme une confirmation supplémentaire que les Etats-Unis exploiteront jusqu'au bout chaque morceau de dépendance chez leurs partenaires, pour garder le contrôle de décisions qui nous reviennent. Avoir le RU à nos cotés, face à nos propres propositions de protection nucléaire, les contraindre à ne pouvoir s'engager à leur tour, ou alors avec des limitations, ne fera que renforcer notre poids militaire et politique au sein de l'UE. Il faut pour cela un bon "mauvais modèle" pour comparaison, et la Perfide l'incarne à la perfection.
  5. Le monde multipolaire, c'est certain que c'était un souhait de Poutine depuis son discours en 2008. On a pas voulu le comprendre ni voir la menace en 15 ans, on va maintenant pouvoir remettre 1% de PIB de dépenses contraintes, sans compter le reste qui ne s'achète pas.
  6. L'agencement des Etats-Unis dans ce conflit, c'est au maximum des réactions en permanence, et assez peu de pro action. Comme j'achète à 75% la théorie que Trump est manipulé par les russes, j'oublie volontairement les USA dans cette affaire, puisqu'ils agissent en lointain écho des russes. C'est un raisonnement un peu déresponsabilisant j'en conviens, mais je ne veux surtout pas perdre de vue le cœur du problème: l'impérialisme russe. Tout le reste, ce sont des flots qui rebondissent sur cette étrave, qui maintient son cap.
  7. Chamberlain n'était pas agent des allemands, personne ne dit le contraire. Et donc ? C'est une conclusion très révélatrice de vos sophismes, que moi aussi je peux retourner. Ainsi donc, on ne peut comparaitre Trump à Chamberlain, car Chamberlain lui, n'était pas l'agent de l'adversaire de l'époque. Dont acte, je suis bien d'accord !
  8. Ce n'est pas une analyse de Visegrad que j'ai relayée. C'est un extrait d'une interview du président polonais, sans autre filtre. Il se trouve qu'au sujet des actualités politiques polonaise, Visegrad offre une meilleure couverture que TF1... Tusk reconnait que c'est compliqué d'acquérir l'arme, mais il dit aussi bien que la question sera étudiée par le pays, fait référence aux capacités technologiques et scientifiques. Et conclut à la fin en disant qu'aucune option ne serait écartée. Donc il avance prudemment sur un sujet explosif (désolé ), il tâtonne et tâte les réactions mais clairement on peut dire qu'il y pense le matin en se rasant. On a pas fini d'applaudir les russes pour les 15 prochaines années d'annonces de programmes nucléaires par des puissances actuellement conventionnelles. On n'entrevoit même pas encore toutes les conséquences en cascades que ça aura.
  9. Beaucoup de bonnes questions, et très difficile d'y répondre à l'heure actuelle. Il y a clairement eu la volonté de déstabiliser le nouveau pouvoir, avec une action aussi vaine que sanglante, alors que les autorités actuelles se comportaient très bien, y compris dans les régions majoritairement alaouites. On a assisté à une pseudo "contre-révolution" qui n'a même pas le soutien intégral des 10% d'alaouites du pays. Un jeu de montée des tensions très dangereux qui menace la sécurité de l'ensemble des alaouites, pour des objectifs peu clairs ou chimériques: personne ne croit aux perspectives de retour d'un pouvoir néo-assadiste. J'étais surpris de constater que Lattaquié et Hmeimin soient encore ouvertes et aux mains des russes. J'avais rapidement lu un truc en effet concernant Israël, qui serait demandeur d'une présence russe, mais j'en avais gardé le souvenir que c'était plus spéculatif qu'autre chose. On a des éléments depuis ? Ce qui est indécrottable dans cette région, c'est que la réussite de cette dernière étape de la révolution (pas de civil tué, très peu de tués sur le plan militaire, une victoire franche, une transition apaisée, un respect des minorités et des autonomies) semblait trop belle et trop parfaite pour en rester là. Et on voit des acteurs s'activer pour éviter un trop grand retour en force d'une Syrie, dont on s'était accoutumé de sa grande faiblesse. Si les russes sont toujours dans la région de Lattaquié, alors effectivement on peut redouter que les emmerdes et autres agitations se poursuivent: une base militaire reste une boite noire dans laquelle de grosses opérations renseignements / clandestines peuvent s'organiser, à l'abris des regards. Et il y a fort à parier qu'ils utiliseront leur pouvoir de nuisance pour négocier leur présence permanente auprès du nouveau pouvoir. J'étais très surpris en effet l'autre jour de lire au sujet de l'interception d'un MQ-9 de l'AAE en méditerranée par un Su-35, car je pensais que les bases avaient toutes été évacuées.
  10. Les américains découvrent la complexité du monde et de la guerre, et naviguent à vue. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/07/donald-trump-tente-de-reequilibrer-son-message-prorusse-sur-la-guerre-en-ukraine-puis-revient-en-arriere_6577088_3210.html
  11. Non.... Mais vraiment tu ne le vois vraiment pas venir gros comme un éléphant ? On a pourtant été nombreux à alerter que faute de dissuasion / défaite de la Russie en Ukraine, la prolifération serait une des premières conséquences qui s'en suivrait. Ici en 2022, le tovaritch Mox Exactement. On y est.
  12. C'est vraiment un crève-cœur cet épisode, mais c'était presque "étonnant" que çà ne soit pas encore arrivé. On a donc une patrouille du nouveau pouvoir syrien qui est tombée dans une embuscade montée par des loyalistes, dans la région de Lattaquié. S'en sont suivis des assauts de plusieurs positions du nouveau gouvernement par des groupes d'hommes en armes, alaouites, et parfaitement coordonnés, sous la houlette d'un conseil militaire pour la libération de la Syrie. Les opérations de contre-insurrections semblent avoir été chaotiques, et des exactions ont eu lieu contre des civils. Au passage, ça démontre en creux l'absence d'exaction au moment de la chute d'Assad. Charaa a fait un discours d'apaisement, tendu la main aux rebelles alaouites et promis que ceux qui se sont rendus coupables de crimes seront jugés sévèrement. Il semble qu'il ne contrôle pas encore pleinement les factions les plus extrémistes, issues de la révolution syrienne. La communauté alaouite est divisée sur ce coup de force loyaliste. Ailleurs dans le pays, des manifestations de soutien au nouveau pouvoir ont émergé. A suivre. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/08/syrie-apres-des-affrontements-sanglants-dans-le-bastion-des-alaouites-les-nouvelles-autorites-de-damas-face-a-une-situation-explosive_6577114_3210.html
  13. Kellogg, sur la fin de la guerre en 24h promis par Trump: encore fallait il préciser le jour ! Ces gens sont des guignols, on peine à les imaginer survivre aux mid-terms, mais les américains sont capables de tout.
  14. Enlèvement d'enfants, on ne se cache même plus et on le revendique haut et fort.
  15. Avec Pol, on forme un "on". Je suis le premier à tirer sur les écarts entre les discours et la réalité, surtout en France, et je donnerais crédit aux européens, bien que sensiblement plus atlantistes que nous, de ne pas avoir à assumer un tel écart entre les paroles et les actes. Au moins durant toutes ces années, ils ont assumé un alignement complet sur les US. Maintenant, ça fait deux à trois semaines seulement qu'on a acté le changement d'époque. On voit déjà des commandes en découler, mais faut laisser un peu de temps au temps. https://x.com/top_force/status/1897971213923709033 Je vois pas ce qu'il y a de trompeur: les deux ne sont pas antinomiques. Et puis sous-entendre qu'il y aurait un phénomène "oeuf ou la poule" entre la montée des tensions et du réarmement russe et européen, c'est franchement se moquer de l'actualité des 15 dernières années, et plus particulièrement des 15 derniers jours où on a vraiment réalisé qu'on était à poil. C'est çà qui excite les appétits de Poutine. Pas notre réarmement. Donc on se repasse De Gaulle: "tout recul a pour effet de surexciter l'agresseur, de l'inciter à redoubler sa pression". https://x.com/JP_Moinet/status/1896460384951009324 En anglais version McCain, ça donne à peu près la même chose https://x.com/PlusLibQ/status/1897918959741002216
  16. D'un pur point de vue paramétrique, je ne suis pas d'accord. NS et FH ont eu à faire à des annexions de facto de territoires dans des pays de l'espace post soviétique, dans le cadre de la même stratégie impériale à laquelle nous faisons face aujourd'hui. Rien n'a changé dans la méthodologie, sinon l'ampleur des objectifs. Aucun changement d'agenda ni de politique de la part de Poutine entre 2008 et le discours de Munich et 2022: nous sommes confrontés au même défi. Seuls les paramètres puissance & capacité politique ont évolué, mais ce sont des "quantités", pas une recette. Ce n'est pas ce que je dis. Je dis qu'il a beaucoup misé sur sa personne pour avoir une prise sur Poutine, là ou il aurait d'abord du travailler sur les paramètres régionaux des puissances françaises et européennes. C'est plus difficile j'en conçois, mais maintenant on doit le faire dans l'urgence. Je ne lui en veux pas personnellement de découvrir des aspects complexes du métier et de réaliser le vrai visage de Poutine. Mais enfin ! On entretient des services (de renseignement), des services (diplomatiques) et bien d'autres capacités encore qui observent et analyse la Russie de Poutine (et avant) depuis très longtemps. Ont-ils été écoute à leur juste valeur ? J'en doute parfois. Il a cru qu'il pouvait négocier une solution, sans aucun levier sur Poutine (que pouvait-on offrir en face ou menacer a contrario ?) ni aucun mandat des pays européens pour le faire. Après ses multiples enfreintes sur sa propre signature, négocier on ne sait quoi n'a jamais été réellement envisageable ni envisagé à Moscou. Je ne pense pas me tromper en disant que certains l'écrivaient déjà à l'époque ici. C'est là ou je voulais en venir sur sa croyance en ses capacités personnelles, plutôt que l'écoute studieuse des services ou des militaires (qui écrivent dans le livre blanc depuis 2008 qu'on en revient à une époque de conflictualité entre puissances).
  17. Ce qui m'exaspère chez lui, c'est sa capacité à croire qu'il peut systématiquement faire mieux que ses prédécesseurs. Peut être vrai sur la scène intérieure, mais face à Poutine, ce sont les capacités stratégiques de ton pays qui sont limitantes. Depuis 2009 et la Géorgie jusqu'à 2017 et son premier mandat, on a des signes évidents que Poutine trahit ses accords et joue double jeu. Mais le PR actuel s'est entêté à ne pas le voir, et il lui a fallu un premier mandat intégral de 5 ans où il a fait les yeux doux à VVP + une guerre + des crimes de guerre + des menaces conv et nuke sur les pays de l'UE, pour commencer à changer de braquet. Ignorant tous les précédents par ailleurs sous NS et FH, concernant Minsk I et II, dont il affirme (seulement maintenant) que la Russie en a violé les dispositions. Il a beau jeu de dire qu'il a démasqué son jeu à Poutine, ça arrive quand même sacrément tard.
  18. Ce n'est pas qu'une histoire d'alliance: il change les règles du jeu, passe du rule of law et des checks and balances, à une matrice beaucoup plus autoritaire et compatible avec les puissantes autocraties de ce monde. Il réclame désormais une part de gouvernance sur l'occident démocratique, et souhaite laisser le reste qui ne l'intéresse pas aux autres gros. Il a besoin de lever un racket impôt qui ne dit pas son nom sur nos démocraties, pour financer l'american way of life. Qui on ne le rappellera jamais assez, est décrété "non négociable" depuis cette fameuse déclaration de Bush. C'est 1. circonstanciel et 2. reste à démontrer dans le temps. En contrat, en argent, en décisions politiques. Pour l'instant, tout le monde hurle. Mais à la première hésitation ou semblant de mea culpa de Trump, que restera-t-il de l'Europe souveraine et autonome ? J'en suis presque à espérer en ce moment pour qu'il n'aille pas trop fort ni trop loin, et puisse ménager sa politique méprisable à notre encontre encore suffisamment longtemps, pour ôter toute envie à un Danois, un Allemand ou un Polonais de faire machine arrière.
  19. Notre dissuasion autonome et notre modèle d'armée nous permet d'agir depuis les OPEX contre barbus en sandalettes jusqu'à l'affrontement nucléaire... Et sans aucune option au milieu. L'article 5 a aussi impacté le peu de réflexion de nos élites politiques. On est pas naïf, mais à partir du moment où on l'a décrété, ça nous a suffit pour ne pas en tirer un plan d'actions. C'est là aussi les limites de nos politiques de ces dernières années. Aujourd'hui, on va claquer des milliards par endettement, et tout le monde va applaudir le retour keynésien sur investissement d'une telle politique. Sans rire... Qu'est-ce qu'on a donc attendu toutes ces années ?
  20. Donc tu sous-entends que la Russie pourrait nous attaquer en retour sur sol européen, si on place nos actifs militaires en Ukraine ? Dans l'autre post, tu te montrais pourtant sceptique sur ses capacités à menacer l'Europe.
  21. C'est vrai, mon cœur balance sur l'état réel de l'économie russe. Je pense que ses fondamentaux (chômage, entreprises privées, secteur bancaire, commerce extérieur) restent bon, et ce en dépit des sanctions qui limitent son potentiel. Le secteur des hydrocarbures reste une grosse manne à devises, malgré les coups reçus. Dans une perspective de cessez le feu, ces secteurs n'ayant pas été gravement touchés, le retour à la normal n'en sera que plus rapide. Le gros point noir que je maintiens, ce sont les réserves de change et par extension, la parité du rouble et l'inflation. La Russie a cramé ses réserves et nous avons gelé l'autre partie. La capacité de reconstitution de l'économie de ces réserves fiduciaires est réelle, mais prendra du temps et j'ignore quels sont les grands équilibres avec les décaissements à venir au profit des civils (retraites, santé, infrastructures), mais il pourrait s'avérer précaire dans un proche avenir. Toutefois, ce que je donne pour en bonne santé de l'économie russe, ce sont des ses éléments dynamiques et ses flux, malgré les entraves (sans quoi les flux seraient possiblement encore plus importants). En revanche, le stock de patrimoine (industriel et surtout financier) en a pris un gros coup. Mais comme c'était des réserves plus ou moins dormantes, l'effet ne se voit pas à court terme. Mais il hypothèque une partie de l'avenir, ou tout du moins, recule de plusieurs années la reprise des grands projets hostiles. Pour l'instant, l'incarnation stratégique de l'Europe se borne à se demander comment trouver des sous, et envers qui les dépenser. C'est loin d'être suffisant. Les USA retirent tout soutien à l'Ukraine en la matière, et y compris à domicile serait-on tenté de dire. On va peut être finalement avoir un premier aperçu "non entravé" des capacités russes en la matière. Inutile d'aller chercher l'échelle mondiale, la question était surtout européenne.
  22. Oui Minic est un excellent chercheur sur la pensée stratégique russe. Et quand il s'exprime sur cette question, pour reprendre ses propos du podcast, il ne cite pas ses travaux (dont ce n'est pas l'objet) mais le "consensus" sur la question. Je sais bien que le consensus publiquement admis, est que Trump agit pour Trump et MAGA. Et pas autre chose. En tant que chercheur sérieux, il ne peut exploiter que les écrits et documents connus. C'est tout à son honneur. D'ailleurs c'est intéressant cet extrait, car Minic accrédite aussi la thèse (tout en étant dépourvu de pièces probantes sur le sujet, et difficilement qu'il en soit autrement) que les dons de javelins décidées par l'administration Trump, s'analyse plutôt comme un contre-feu aux accusations de collusion avec la Russie, qu'une réelle conviction dans le soutien à l'Ukraine. Qu'à l'époque, Trump n'était pas aussi fort qu'il l'est aujourd'hui, attaqué de toute part et devant ménager son avenir. On comprend mieux pourquoi aujourd'hui. D'autres pensent autrement, et tout aussi aussi initiés sur la question Michael Morell par exemple, directeur adjoint à la CIA dans les années 2010+ Alnour Moussayev, un ancien du KGB de la 6e direction en poste à Moscou et ex patron des renseignements Kazakh, affirme que Trump est une recrue des services russes, et révèle ce qui serait sensément son alias: Krasnov. Au risque de faire passer les Kazakh pour des gens mal renseignés. https://economictimes.indiatimes.com/news/international/global-trends/us-news-was-donald-trump-a-secret-russian-spy-in-1987-codename-krasnov-ex-soviet-spy-alnur-mussayev-makes-sensational-kgb-claim-putin-trump/articleshow/118555667.cms?from=mdr On a aussi le témoignage de Youri Chvets, sur les approches du KGB autour de Trump, notemment à l'occasion du fameux voyage de 87, une opération organisée de A à Z par le KGB. https://www.iris-france.org/notre-homme-a-washington-4-questions-a-regis-gente/ Alors certes, aucun de ces anciens agents du KGB n’a fourni de preuves, mais le fait que trois agents situés à des endroits différents et parlant à des moments différents soient d’accord sur ce récit, laisse croire que cette possibilité ne doit pas être écartée d’emblée. Couplé à la suite de l'Histoire qui se déroule sous nos yeux, la doute est plus que permis. Naturellement, nous ne sommes pas encore à un stade où les historiens peuvent travailler, faute de documentation suffisante. C'est d'ailleurs le propre d'une opération de renseignement: ne pas laisser de trace, ne pas se faire chopper. Si un tel constat ne peut constituer une preuve de son recrutement, affirmer que l'absence de preuve vaut absence de culpabilité, serait tout aussi erroné.
  23. La stratégie des petits pas, ça pourrait être une alternative. Un genre d'escalade maitrisée, adaptatif selon l'environnement et pourquoi pas empreint de la même perfidie qu'en Libye, le mensonge en moins à l'ONU et l'ambiguïté en plus assumée. On est pas obligé de subir le tempo russe en permanence, dans tous les espaces de conflictualité. On est pas non plus obligé d'y aller franco sur le conventionnel, dans un format HI sur toute la ligne de front. En 1970, en pleine guerre entre l’Égypte et Israël, les Soviétiques engagent une division complète de défense aérienne, au sol et en l’air, sur le Nil puis sur le canal de Suez. Cela conduit à des accrochages entre soviétiques et israéliens sans pour autant déboucher sur une guerre ouverte. Remplace le Nil par le Dniepr, le Caire par Odessa, et je crois alors que si on est prêt à quelques pays à ce premier pas, on finira peut être par exister. Et on ne manquera pas de sommets européen à l'avenir pour nettoyer notre linge sale avec les récalcitrants du groupe.
  24. Méfiant ? Dans nos esprits peut être, mais en pratique, qu'est-ce que je vois sur ma gauche ? Nombre d'entreprises stratégiques cédées à des intérêts américains. En mon centre, le travail de sape du budget qui nous pousse aujourd'hui à appeler la dissuasion conventionnelle chez nos partenaires européens, et à ma droite... Je n'ai pas oublié la réception en grande pompe de Poutine à Versailles en 2017, qui s'est poursuivie avec le dialogue stratégique de Brégançon sur l'architecture de sécurité de l'Europe en 2019, dans le dos de tous nos partenaires européens. Sans oublier évidemment, la volonté "d'éviter l'humiliation de la Russie" de juin 2022. Instant archive tiens: que disait le PR à l'époque, en 2019 ? « La Russie est européenne, très profondément », défend Emmanuel Macron, qui entend la « réarrimer à l’Europe ». « Nous croyons à cette Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok », poursuit le président français. C’est d’ailleurs pour cette raison que la France, assure-t-il, a défendu la réintégration de la Russie au Conseil de l’Europe. « La Russie est une grande puissance des Lumières. (…) Elle a sa place dans l’Europe des valeurs auxquelles nous croyons », estime M. Macron. Les débats sur l’« illibéralisme » revendiqué du très autoritaire président russe ne relèveraient donc, au fond, que de l’incompréhension mutuelle : « Derrière le mot libéral, on met parfois des choses qui ne sont pas les mêmes. » https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/20/a-bregancon-emmanuel-macron-tend-la-main-a-la-russie-profondement-europeenne_5500861_3210.html (j'avais partagé l'article il y a quelque temps sur le forum, l'url peut être retrouvée par une recherche sur ce fil) Alors oui, on a la dissuasion nucléaire... L'anesthésie incarnée de la pensée stratégique. L'arme est au feu sacré que ce qu'Hitler est au point Godwin: une Divinité. Et je crois que dans le fond, si elle existe aujourd'hui toujours dans un format crédible, c'est moins par conviction stratégique plus que par peur de s'attaquer à une vache sacrée du Gaullisme. Voilà à peu près ou je place le niveau de compréhension des enjeux stratégiques de nos politiques, Macron inclus. Ce dernier a pour particularité récente d'entamer un deuxième mandat et d'engranger d'autant plus d'expérience. Il a néanmoins fait le gros de ses devoirs après des milliers de morts ukrainiens, après Boucha, après les enlèvements d'enfants et les frappes sur les infrastructures énergétiques. Tout çà pour dire que la dissuasion héritée de Gaulle, c'est un minimum de réjouissance, mais certainement pas un satisfecit. Cette inculture et cette naïveté stratégique ont été partagées par tous les présidents, depuis Chirac. Alors oui je maintiens qu'on a été bien cons de croire à ce point en l'article 5 (cad moins de 1,5% de PIB pour l'armée, hors pension mais nuke inclus).
  25. Il en va de la matière militaire un peu comme à chaque crise de l'euro ou de la dette: il y a deux ou trois pays qui pèsent, les autres suivent (ou à tout le moins, ne la ramènent pas et restent dans leur coin). Quand je dis "l'Europe" sur les sujets défense, c'est à une poignée de pays auxquels je pense, ce qui réduit déjà la complexité de la réflexion. D'ailleurs, ça s'est vu lors des derniers sommets convoqués en urgence. Ce que tu décris est un mécanisme souvent rencontré en temps de crise, mais en temps de paix. Les choses sont désormais plus compliquées, et si je ne peux pas reprocher à la république tchèque, aux Baltes ou aux seuls Pays-Bas de ne pas y aller seul dans l'espoir d'entrainer un mouvement général (un peu comme pour les dons de MBT ou de chasseurs...), c'est déjà plus difficile à entendre pour la France, la Pologne ou le RU (dans une moindre mesure). Je devrais inclure aussi l'Allemagne, qui s'est levée à l'époque pour l'article 5 de Bush, mais bon... ils ont déjà tant à réparer à domicile. Si on attend le blanc-seing des Belges ou des Italiens pour prendre des risques, on est pas prêt d'arrêter Moscou. C'est aussi cet état de fait qu'il faudrait urgemment prendre en compte et contourner. Ca passe par l'acception d'une plus grande part de risque. Je suis un peu plus optimiste que toi sur ce point précis, l'Europe ayant toujours avancé dans les pires moments de crise. Les logiques évolueront, mais on perd un temps précieux.
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