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Tout ce qui a été posté par olivier lsb
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Il n'y a pas de mouvement sécessionniste à proprement parler, mais le pays est extrêmement divisé et les partis ont renoncé à l'esprit transpartisan, si caractéristique autrefois du compromis à l'américaine, fait d'accords transactionnels (depuis toujours - aux US la loi est d'abord la loi des parties avant d'être celle de l'ordre public) de derrière les fagots et de pragmatisme. Ca a toujours entretenu une humeur complotiste et suspicieuse à l'égard de Washington et de l'état fédéral, mais les deux partis encadraient le jeu et relégitimait régulièrement en quelque sorte, l'état fédéral. Aujourd'hui, les partis sont sous influence et les composantes les plus traditionnels, modérés et raisonnables, sont mises de coté. Les démocrates ne savent toujours pas vraiment pourquoi ils ont perdu et n'ont pas tranché le nœud idéologique du problème woke. Elon Musk et tous les complotistes du gouvernement ont pris le pouvoir sur cet état fédéral honni et... on en est là. Le film Civil War démarre un peu dans un contexte similaire, où l'on comprend qu'un président arrivé au terme de son 2e mandat, souhaite conserver le pouvoir, entrainant la sécession de certains états américains (dont la Californie) et d'une partie de l'armée, qui entreprend ensuite une remontée vers Washington pour déloger l'usurpateur. L'essentiel du film est ailleurs, le contexte politique étant abordé très rapidement et très prudemment, pour laisser place à des scènes de guerre civile sur le sol américain, ce que ça signifierait en pratique et développer l'intrigue sur l'adrénaline du correspondant de guerre et la passation entre deux générations. Ce scenario est très loin d'être idiot.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Un vote a eu lieu aujourd'hui à la Rada, réaffirmant la légitimité présidentielle de VZ, ainsi que les dispositions constitutionnelles prorogeant son mandat. En d'autres termes: l'impossibilité d'organiser des élections durant une guerre. - 268 votes pour - 12 députés n'ont pas pu voter (pas une abstention, mais une impossibilité). Mais j'imagine (je l'espère presque) que dans 5, 4, 3, 2, 1 on va m'expliquer qu'aucun de ces députés n'est légitime car leur mandat a également été prorogé, selon le même principe constitutionnel que pour le président. -
Les américains s'emmerdent, s'ennuient. Déclassés, isolés sur leur continent, ils sont coupés du reste des réalités du monde. Ils ne reçoivent quasiment aucune influence culturelle à leurs frontières et refuseront d'admettre que les problèmes de répartition de richesses, découlant de leur modèle capitaliste, commence à poser des problèmes systémique sur la santé et l'éducation. La culture du buzz et de l'émotionnel, couplé à une certaine idée de ce que devrait être le volontarisme et la prise d'initiative à l'américaine, aboutissent à ce spectacle lamentable. Qu'ils aillent donc se frotter au Hamas, à deux millions de gazaouis et au retour de la coqueluche et de la rougeole. Ils ont besoin d'en passer par là avant, peut être, de revenir à des considérations plus saines. Ils ont un modèle sociétal, financier, et économique qui peut encaisser des pertes substantielles en vies ou en capital, avant de s'ajuster à nouveau rapidement. C'est aussi leur grande force. Les excès valent d'ailleurs pour les deux bords politiques, mais seul un a fini par prendre le pouvoir et se donne aujourd'hui en spectacle.
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Oui Trump a un vrai problème avec le doré, ici une autre illustration avec ce fantastique projet mis en image pour Gaza et relayé par POTUS en personne.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Les Etats-Unis ont la capacité de contracter avec les deux parties. Poutine a souvent émis le souhait de traiter directement avec les Etats-Unis, je ne crois pas que c'est pour trahir ensuite sa parole. Non pas qu'il soit du genre à respecter tout ce qu'il dit, bien au contraire et son bilan est affreux en la matière. On est ici une logique de mafieux qui est à l'œuvre: tu peux mentir et planter le faible, mais tu ne le feras pas avec le plus fort, dont tu reconnais la prééminence sur un certains nombre de sujets. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
ça tombe bien, ce marché là de la sécurité du continent européen n'en n'est pas un, quoiqu'en dise Trump et bien d'autres considérations sont en jeu. Tu peux acheter des céréales pour 1 000 000 euros la tonne en échange d'aucune livraison physique ou virtuelle sur ton marché ? Voilà à peu près la tronche de ce qui était proposé. Dans ce contexte, l'offre européenne avait toutes les chances d'être en même temps moins-disante et plus généreuse dans ses contreparties, tant l'offre trumpienne n'en n'était pas une, sinon du racket pur et simple. -
Trump qui fout la pression sur le Canada en voulant rétablir des droits de douane sur l'aluminium.... Après avoir signé un traité pour les supprimer, sous sa première mandature, blâmant les "idiots des précédentes administrations". Idiocratie.
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Allemagne
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Le vent se lève, c'est le nouveau thinkerview ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Rien n'empêche de commenter les déclarations limpides et claires du POTUS. Il y a une différence entre commenter un accord dont on ne sait rien et deviser sur quelque conséquences géopolitique suite aux intentions exprimées du POTUS qui veut pèle mêle le Groenland, le canal de Panama et 500 milliards de terres rares. Personne ne dit sérieusement qu'il va arriver à ses fins, mais les inquiétudes peuvent être réelles et légitimes. Surtout quand elles sont confirmées par les responsables en poste. L'accord qu'on ne connait pas en revanche... C'est comme la propagande russe sur le projet d'accord d'Istanbul. C'était la faute aux diables d'anglais et puis quand on a eu le brouillon entre les mains, on a tout de suite capté l'odeur du torchon. -
Allemagne
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Les électeurs français peuvent tellement influencer les coalitions, qu'il n'y en a jamais ! Et lorsqu'il y en a, elles explosent de façon nucléaire assez rapidement. Il n'y a pas de système parfait: on admire chez vous la capacité de vos responsables de bords politiques différents, à s'asseoir autour d'une table, mettre de coté l'émotionnel (qui existe assez peu dans le débat public allemand, par comparaison à chez nous) et passer des accords pragmatiques. Ca peut être vu comme une trahison par certains aspects chez vous, mais c'est ce qui nous manque un peu beaucoup chez nous. Et inversement, vu de votre coté. Schématiquement, les candidats du second tour aux législatives doivent avoir réuni au moins 12,5% des inscrits (pas des votants, mais des inscrits) de leurs circonscription. En pratique, ça veut dire que le 2e tour se joue souvent entre les deux premiers, plus rarement les 3 premiers, ça dépend des taux de participation de la circonscription. Tout à fait, très bien résumé. Chez nous, le système démocratique mais monarchiste (ou impériale, selon l'endroit ou vous habitez en europe) dans son esprit, s'est totalement fracassé en 2022 et la majorité relative, et encore plus en 2024 (aucune majorité de parti), quand on a voulu faire dans la démocratie parlementaire, à l'allemande ou à l'italienne. Les votes ont donné une répartition ad-hoc des députés, assez équilibrée malgré quelques manœuvres dilatoires comme le "front républicain". Mais mentalement, psychologiquement, culturellement parlant, le personnel politique français n'était vraiment pas prêt pour une telle révolution. Couper des têtes ? Oui s'il vous plaît, n'importe lesquelles avec plaisir. Se parler et accepter des compromis ? Trop dur. Du coup la crédibilité du système politique en ce moment est vraiment pas terrible. J'ignore ou ça va nous mener. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui il ne faut pas se précipiter en conjectures. Si un machin est signé, c'est probable que ce ne soit plus tellement le projet initial de Trump sur les terres rares "TOUT - en échange de rien", mais un bousin différent. Dont les ambitions des deux cotés seraient bien moindres, mais qui permettrait à Trump et VZ de s'en sortir la tête haute. Un truc qui dirait "on s'engage à soutenir les investissements d'avenir et sommes pleinement engagés pour la sécurité de l'Ukraine". Sans droit de propriété, de préemption ou d'exploitation accordé, ni d'aide militaire identifiée en retour. Ca occupera les nouveaux diplomates américains, dont certains auraient bien besoin d'une formation accélérée. Pourquoi pas.... Si ça ne résout rien mais que ça n'envenime pas plus la situation, c'est déjà çà de pris dans cette époque de fous. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Voilà des initiatives qui commencent tout juste à être au niveau de ce que l'époque exige. C'est bien vu, c'est même plutôt malin: on laisse les US dévoiler leurs cartes, exploiter leur renseignement, puis on suit 100m derrière et on contre propose à la baisse dans les derniers mètres. Toutefois, ça valide quand même la méthode de l'administration Trump, même si on fait baisser les enchères: les US pourraient se déclarer gagnant, avoir leur deal et affirmer que tout ceci fait partie du jeu de la négociation, dont ils entendent rester maître. Gardons en tête le but ultime de la manœuvre, qui est de maintenir une aide militaire à l'Ukraine, américaine ou européenne. - Est-ce que cette contreproposition européenne sera suffisante pour que les US s'y engagent ? J'en doute un peu, tant Trump souhaite imposer son rapport de force plutôt que des négociations à la loyale. - Est-ce qu'on pourrait fournir cette aide, si les Ukrainiens nous accordent le contrat: ce serait très surprenant que les terres rares ukrainiennes débloquent les chaînes industrielles et les commandes étatiques, alors que personne n'y avait encore pensé il y a deux semaines. Ou alors les mentalités se débloquent d'un coup dans les esprits des décideurs européens, et une impulsion politique nouvelle débloque des décisions critiques. Mais les terres rares n'agiraient que comme un déclic, plutôt qu'une cause. J'espère que cet accord sera attribué à l'UE, pas tant pour les terres rares en question, mais pour la défaite stratégique qu'un tel échec infligerait aux Etats-Unis. -
Capituler, c'est du boulot et c'est épuisant. Le père s'occupe des russes, le fils construit patiemment sa défaite face aux chinois. Une famille remarquable en tout point: elle vous ferait regretter les Bush. Je pensais que le Megalopolis de Coppola était une bouse, et c'en est bien une par certains aspects. Le film est en revanche prophétique sur la décadence de l'Empire américain. Toute l'actualité de ces derniers jours y est.
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Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
L'état est pas exemplaire, mais l'état allemand ne brille pas non plus par sa politique d'acquisition, et sa bureaucratie au sein du ministère de la défense, qu'on dit être pire que la française. C'est dire si cet exercice de comparaison est intéressant. Que l'administration ne soit pas exemplaire, on en conviendra sans peine. Mais ça ne suffit pas à tout expliquer, surtout quand les principaux fournisseurs des armées conduisent depuis plusieurs années de généreux programmes de rachats d'actions. Qu'on s'entende bien: je ne porte pas un propos de nature politique ici, anticapitaliste. J'en serai plutôt que les froides conséquences comptables et financières. Et de ce point de vue là, un rachat d'action est une sortie de liquidités pour un groupe, sans contrepartie, au bénéfice des actionnaires. Les allemands ont le temps long et une appétence au risque assez faible (donc demande un rendement moins élevé). Pour des raisons culturelles, ce n'est pas notre cas et pourtant, il n'y a rien d'irrémédiable. Non il n'y aura pas d'OPA sur Thales ou Safran ou Dassault en l'absence de rachat d'action et d'une possible baisse du cours de l'action, c'est une foutaise. Cuit en bourse, ça ne veut rien dire. Erreurs stratégiques ou problèmes de directions, déjà beaucoup plus. Le risque en bourse pour la stabilité de ces groupes est d'autant plus amoindri quand tu as des institutionnels de long terme au capital, une famille et/ou une minorité de blocage avec un groupes d'actionnaires stables et fiables. Le reste du flottant, c'est pour les petits épargnants qui prennent ou qui laissent, et dont les coups de sangs en AG ne sont certainement pas de nature à impressionner ou influencer les politiques de distribution de la trésorerie. Les groupes savent très bien piloter leur valeur actionnariale. Le problème, c'est quand la valeur de l'action à court terme absorbe de la trésorerie et remplace les investissements de long terme. La première option est facile et les résultats sont immédiats, mais çà traduit la lâcheté d'une direction et son aversion au risque ou ses désillusions quant aux capacités d'un groupe à générer des projets rentables, tout en compromettant l'avenir. Et encore une fois j'insiste: rheinmetall est coté sur le Dax. Effectivement ces réglementations, qui finiront par tomber, pèsent plus durement sur les petites entreprises. C'est un vrai motif d'inquiétude et des emmerdes dont on se passerait bien. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Je n'oublie pas ce sujet, mais j'ai trouvé assez hypocrite que les industriels de l'armement français en fassent un tel repoussoir. Qu'on se le dise clairement: ce sont des directives lourdes à mettre en place, et qui peuvent avoir un effet d'éviction dans l'accès au financement, ce qui n'est pas rien. Ce sont des directives européennes. Qu'on les estime fondées ou pas, elles s'appliquent à tout le monde dans l'UE. Rheinmetall, et son action à presque 1000 euros, ne fait pas exception. Est-ce que ça les a empêché de monter des lignes de production de 155mm à la vitesse de 750k / an ? Je ne crois pas, et je vais vous expliquer pourquoi. L'Allemagne recèle beaucoup de PME et d'ETI, qui sont sur le papier a priori moins bien dotées administrativement parlant, que les grands groupes français, pour gérer ces réglementations. Pourtant, ils produisent plus que nous. La critique de fond de ces réglementations par nos industriels concerne l'accès au financement: c'est un vrai sujet, mais il ne faut jamais oublier que la structure de financement d'un groupe est imposée par ses actionnaires. Culturellement parlant, les Allemands sont prudents en matière d'endettement, et la place financière de Paris est réputée pour distribuer une très bonne performance actionnariale, ce qui veut dire de facto moins d'argent laissé dans les réserves des entreprises. La question à mon sens serait plutôt: pourquoi nos groupes sont ils aussi dépendants de l'accès à l'endettement ? L'autofinancement ne suffit pas ? Les contrats avec les clients étatiques ne suffisent pas ? Ou alors y a-t-il une trop grande pression actionnariale sur les dividendes et les rachats d'actions (et là on commence à poser les vraies questions) ? On rappellera que Dassault aviation, par exemple, a un programme de réduction de son capital en cours, qui l'a conduit à redistribuer 660 millions d'euros en 2023 aux actionnaires, en sus du dividende. Thales a réduit son capital de 2% à l'automne 2024, pour environ 640 millions d'euros. Entre 2024 et 2025, Safran a démarré et poursuit un programme de rachat d'actions (suivi d'une annulation) pour 1 milliard d'euros.... Rheinmetall en revanche, n'a pas réduit son capital depuis..... 2015: les résultats sont accumulés, la trésorerie conservée et réemployée dans des projets, et c'est la valeur de l'action qui "dédommage" les actionnaires d'une moindre distribution liquide. Aujourd'hui elle vaut presque 1 000 euros. Voilà pour la gestion à l'Allemande. Alors les cas de Dassault, Thales et Safran qui ont des problèmes de riches, n'est pas celui de tous les industriels de l'armement et certains souffrent réellement, en dépit du carnet de commandes. Mais je voulais rappeler juste ces quelques points de "détails financiers", pour qu'on garde un regard critique sur les choix actionnariaux et sur les décisions prises dans ces groupes. Quand je les vois ensuite hurler à la taxonomie au sein du GIFAS et à la difficulté à accéder à des financements, je me dis qu'on nous prend un peu pour des cons. Quand on s'allège d'une telle la trésorerie pour répondre à une demande des actionnaires, pas étonnant qu'il faille ensuite rechercher des financements par endettement. Et c'est là ou la taxonomie tape dure, c'est certain. Mais ce n'était pas une situation imparable, et les difficultés liées à la taxonomie sont à mon sens plus une conséquence (regrettable certes) qu'une cause. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Ah mais sur ce point, ton serviteur ne dit pas le contraire. Et donc, ensuite ? Combien de commandes de l'état pour L'AAROK ? À part une tape dans le dos de la DGA en guise d'encouragement, tout ce que ça a rapporté à Turgis et Gaillard, c'est un contrat « stratégique » visant à « étudier, au travers de cet appareil, le concept de drone « certifiable mais non certifié ».... Deux ans après le début de la guerre Ukraine. Défense de rire Tu m'étonnes que dans ce qu'il reste de l'industrie civile, qui survit en flux tendus avec des marges ridicules, on se bouscule pas au portillon pour avancer des frais de développement sur 5 ans avec peut être l'espoir d'être dans les bonnes grâces de la DGA et des politiques. Outre atlantique, on peut en rire, mais on passe des commandes fermes avant même que le bousin vole. Ça aide. L'exemple est extrême et pas forcément à suivre, mais c'est pour souligner qu'on a encore un océan de progression dans les initiatives de soutien aux industriels. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
AAROK est un très bon contre-exemple: c'est une initiative d'un partenaire privé. Une partie de l'inertie de Nexter tient à son statut vis à vis de l'état français, couplé au manque de vision industrielle du décideur politique. Je ne blâme ni les ingénieurs ni les dirigeants, mais dans un environnement ou il y a 15 décisions à prendre à la journée pour se reconfigurer en économie de guerre, quand vous dirigez le premier industriel du secteur, c'est pas possible de faire un projet intelligemment avec une actionnaire public, hérité du temps de paix et découplé de toute stratégie nationale ambitieuse en la matière. Larinae c'était la réponse à un appel d'offre du MinArm. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Ils l'ont dit, ils l'ont dit.... Ne me lance pas sur les sempiternelles écarts franco-français entre la théorie et la pratique. Nous sommes une caricature à ce sujet. Quant aux milliards que les industriels laisseraient passer, malheureusement je n'en n'ai pas vu passer dans le terrestre des "milliards". La marine et l'AAE oui, mais le terrestre reste comme souvent le parent pauvre. Nexter, c'est l'état français et un partenaire allemand. Mon degré de confiance dans leur capacité pour piloter sur fonds propres, une solution industrielle clé en main, sur des quantités par dizaines de milliers dans le drone terrestre ou aérien, avec l'inclusion d'un Renault, BIC ou Claas pour accélérer les volumétries... Comment dire. Confiance ultra limitée. Et pas pour des raisons techniques, mais pour des raisons politiques, organisationnelles et financières. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Je suis convaincu par une telle possibilité et c'est une voie dans laquelle s'engage déjà l'Allemagne. Encore faut-il pouvoir dépasser les préjugés et idées reçues, par tous les gardiens du temple militaro-industriel en France (fournisseurs de rang 1, DGA, STAT, marchés publics de l'armement, "on a des procédures mili pour une bonne raison" etc...). C'est pas gagné. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne suis vraiment pas convaincu de la pertinence du modèle d'assaut "léger" et je crois (je ne peux pas le démontrer) que c'est une conséquence subie par les russes plutôt qu'une démarche assumée. Quand un véhicule se fait taper, c'est "1 à 2 gars au tapis" au minimum et à tous les coups. Sur les MBT et autres IFV, je suis toujours surpris de la capacité des machines à encaisser et la capacité du personnel à s'en extraire, le plus souvent avant explosion complète. En définitive, le cas du véhicule roulant, explosant instantanément sur un premier impact, est plus une exception que la règle. Ta réponse initiale était d'ailleurs le point de départ d'une question très intéressante, sur l'évolution des stocks: oui ils s'amenuisent et on commence à en voir les conséquences sur le terrain. Boucler ironiquement sur le fait qu'"on" le prédit depuis le 24 février 2022 n'était pas très constructif, surtout que si ça a été questionné sur les MdC (qui sont d'ailleurs beaucoup moins nombreux qu'au début du conflit quoiqu'on en dise), je crois que chaque fois qu'on a évoqué les parcs matériels dans le terrestre, personne ne s'est jamais aventuré à affirmer que la fin était proche. Voici ce que claironnait un camarade, sur l'étude la plus sérieuse conduite sur le sujet Et voilà pour l'exercice de projection de MBT en parc opérationnel, selon trois scenarios, réalisés à l'été 2023: Je suspecte que cette hausse des décès est liée à la diminution des cuirasses employées, mais je ne peux pas en être certain et oui, le doute est permis. En revanche, je ne crois pas que l'intensité de la ligne de front soit moindre en 2023 qu'en 2024. Je l'observe également, Oryx rapporte des pertes journalière en diminution sur à peu près tout le parc machines lourdes. Là aussi, corrélation ou causalité ? Est-ce que c'est le modèle qui évolue sciemment vers une infanterie lourde, low-tech / high tech au détriment de la mécanisation, devenue anachronique ? Ou est-ce que c'est une adaptation subie et contrainte de l'armée russe, face à un tissu industriel qui ne peut absorber autant de pertes sur le parc IFV/MBT ? Je doute que ce soit 100% un virage assumé. Sinon les russes auraient stoppé la production de matériels lourds pour passer full drone / GE du fantassin et artillerie. On sait que ce n'est pas le cas. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Rien ? 648 milliards, grosso merdo subvention et emprunts à 50/50, qu'on doit commencer de rembourser en 2028 pour les emprunts, c'est pas rien. L'Italie par exemple, reconstruit beaucoup de ses infrastructures sur fonds européens, et maintenant peut dégager des budgets pour la défense, secteur que l'Europe ne finance pas encore directement. Qu'on aille pas de me dire que c'est rien. https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/plan-de-relance-europeen-comment-les-subventions-seront-elles-reparties-entre-etats-membres/ -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
On a de la chance: on est un gros pays en Europe qui sait à peu près tout faire et rares sont ceux qui peuvent en dire de même. A contrario, tous (y compris le Luxembourg) ont vocation désormais à avoir des budgets militaires conséquents, devant conduire à des achats de matériels lourds. Donc on fera l'Europe de la défense en imposant ce qu'on veut maitriser, et en achetant dans l'UE éventuellement en guise de compensation, ce qu'on estimera plus superfétatoire. Procédant ainsi, la France ne risque pas de se fâcher avec les trois baltes, le Danemark, la Suède, la Slovaquie, la Roumanie, la Croatie, le Portugal, la Grèce, l'Irlande, la Belgique, l'Autriche, la Bulgarie, les Pays-Bas...(je continue ?) -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je n'ai pas de recette magique à proposer pour une perspective de victoire. Assurément, j'ai la recette pour l'échec. A ce stade et comme depuis le début, les Ukrainiens prendront tout ce qu'on leur filera et en tireront un rendement maximum, n'étant clairement pas en situation d'excédent de matériels. Compenser les pertes par rapport à un maximal atteint, ce serait déjà pas mal, sachant qu'ils sont en défense. Accroitre l'extension de la composante aérienne et munitions guidées, un gros plus. La véritable ressources à mon sens, c'est le capital politique qu'on voudra bien mettre pour accentuer la pression sur la filière pétrolière et gazière russe, qui représente la première source de devise pour le pays: flotte fantôme arraisonnée, approvisionnement réellement terminés, autorisation de tirs des SCALP sur ces infrastructures, assistance des Ukrainiens sur les drone à très longue portée, aide au ciblage etc... Plus largement, il y a le volet matériels militaires et puis toutes l'étendue de la panoplie des actions et initiatives que les pays européens pourraient prendre, pour accentuer la pression. Ca va du centre culturel orthodoxe russe à la saisie pur et simple des actifs de leur banque centrale. Si on veut assurer notre sécurité, faut pas avoir peur de manier la matraque. En tout cas, vaut mieux le faire tant que la Russie est accrochée par l'Ukraine. Trump nous démontre chaque jour que si on est fort, l'adversaire ne sera pas rancunier. Les portes minières du Donbass vous sont ouvertes a déclaré Poutine en substance et aujourd'hui même. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Il faut bien le reconnaître, mais je suis en désaccord avec tes conclusions. D'abord un contre-exemple: l'Italie, qui part sur un programme très ambitieux sur des capacités mécanisées domestiques, jusqu'au 120 mm sur roues. Je pourrais également citer les exemples turcs, israéliens ou coréens, puisque doucement mais surement, on bascule dans cette catégorie de pays ayant un budget supérieur à 2%, traduisant l'existence de menaces réelles. Faire dans l'industrie éclatée n'est pas une aberration, surtout dans le secteur de la défense. Vouloir faire absolument dans le centralisé, c'est un biais culturel typiquement français. On vante d'ailleurs au sujet de Dassault que "small is beautiful and terriblement efficace" et bizarrement (je vais prendre une volée d'AASM mais tant pis), il n'y en a pas beaucoup sur le forum pour appeler à mutualiser notre chaine de production de chasseurs, avec les américains ou européens, pour éviter d'éparpiller les forces et les talents. Et on sait tous très bien pourquoi au fond, donc il n'y a pas de raison qu'on échoue pareillement dans le terrestre: on a juste terriblement manqué 1. de volonté politique et 2. d'un actionnaire privé comme Dassault (ou KMW ou Rheinmetall...) pour piloter à long terme le premier industriel du secteur. Or dans la perspective de l'augmentation générale des budgets de défense européens, je reste persuadé qu'il existe de la place pour tout le monde, y compris si des chaînes nationales se créées un peu partout. Ou alors, on a déjà oublié les vétos Allemands sur l'eurofighter, les vétos aux transferts de léopards de la part de pays qui étaient volontaires pour le faire (qui se souvient qu'il a fallu tordre le bras à papa Scholz pour qu'il accepte enfin de donner son accord de réexport ?). Et Dieu merci, le Taurus n'ayant pas été exporté en Europe, on a pas eu droit à un mélodrame d'une chancellerie volontaire pour en donner, avec une Allemagne qui l'aurait catégoriquement refusé. Je ne mentionnerai même pas le cas de la très neutre Suisse, qui entravé l'export au bénéfice de l'Allemagne, qui s'en était publiquement ému (après avoir fait la même sur d'autres matériels à d'autres pays), concernant les munitions de 35mm pour le Guépard. N'oubliez jamais que si vous mettez tous vos œufs dans le même panier, les russes exerceront une influence sur le panier, qui refusera de vous offrir l'accès aux victuailles que vous avez achetées. Que ça coute du pognon de faire en national, c'est certain. Mais on ne vient pas de se sortir mentalement d'une dépendance aux US pour retomber dans une autre. Que l'élection de Merz (déjà, qu'il passe aux travaux pratiques) ne nous fasse pas oublier que le retard européen à la prise de conscience de ses enjeux sécuritaires et toutes les conséquences qui en découlent, nous vient d'abord d'une cécité politique allemande et d'une coalition verrouillée par un contrat de gouvernement, dont il est impossible de se sortir entre deux élections. Voilà pourquoi je plaiderais pour des chaînes Fr dans le mécanisé, sur toute la gamme des véhicules (et finalement, il n'en manque qu'un ou deux aujourd'hui - MBT et VCI chenillés), 30% plus cher s'il le faut, 100% retombées nationales. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Définir les ressources ? Pour le Danemark, c'est 6 milliards d'euros supplémentaires pour un pays de 6 millions d'habitants, soit 1,4% de PIB, 1 000 euros par habitant. Pour l'Allemagne, Scholz disait +100 milliards, Merz entend doubler la mise. En réalité, divise par 2, prend la racine carré et factorise le tout, ça restera quand même une somme. Macron a évoqué 5% du PIB, personne n'y croit à juste titre. Mais ça fera bouger le curseur à 3/3,5%, soit 30 à 45 milliards par an à terme, en rythme de croisière. Les russes prépaient 200 milliards, actuellement gelés. Voilà pour un aperçu chiffré de ce qui nous attend. Quant au soutien américain, est-ce que les ukrainiens peuvent s'en passer ? Matériellement, difficile à dire. Diplomatiquement, c'est déjà perdu. Mais posons la question à l'envers: qu'aurait à gagner Kiev d'une brouille sévère et d'une provocation avec les Etats-Unis ? Rien à y gagner, d'autant plus que le congrès peut fournir un appui, certes plus mesuré, indépendamment de l'exécutif, via le vote des budgets. Ca fait potentiellement "que" deux ans à attendre les prochaines élections de mi-mandat. Donc on continue de flatter Trump comme on peut, moins par conviction que son aide est indispensable sinon qu'il ne servirait à rien de l'exciter gratuitement.