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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.thefp.com/p/theyre-voting-for-trump-to-save-democracy (3 juin 2024) Pendant ce temps, alors que les analystes des médias se réjouissaient du verdict [le 31 mai, de culpabilité de Trump dans l'affaire Stormy Daniels], le correspondant en chef d'ABC à la Maison Blanche le qualifiant de "cadeau politique aux démocrates", les recherches pour "faire un don à Trump" ont grimpé en flèche sur Google. Les internautes ont été si nombreux à se précipiter sur la page de collecte de fonds de M. Trump que le site s'est temporairement bloqué. Le lendemain matin, sa campagne a annoncé que près de 35 millions de dollars avaient afflué dans la nuit, dont près de 30 % semblaient provenir de nouveaux donateurs. À la fin de la journée de vendredi, la campagne a déclaré que le total avait grimpé à près de 53 millions de dollars. Qui sont ces supporteurs soudains ? Nous avons voulu le savoir. Sept personnes nous racontent ici comment elles sont passées de "Never Trump" à "Trump Now". Maguire, 38 ans, est associé à Los Angeles chez Sequoia, l'une des sociétés de capital-risque les plus connues du pays. Il a précédemment travaillé chez Google, qu'il a quitté en 2019 parce qu'il estimait que l'entreprise était devenue trop "woke". Ce père de deux enfants, marié, affirme n'avoir jamais voté pour un candidat républicain à la présidence. En 2016, il a fait un don à la campagne d'Hillary Clinton. Mais moins d'une heure après la nouvelle de jeudi, Maguire a posté sur X qu'il avait fait un don de 300 000 dollars à Trump - un candidat dont il dit qu'il lui a déjà fait ressentir une "peur mortelle". Dans un essai de 3 500 mots, il a énuméré les raisons pour lesquelles il soutenait l'ex-président, notamment le retrait "incompétent" de l'Afghanistan par l'administration Biden, mais la principale raison qui "m'a fait bouillir le sang", a-t-il écrit, était "la politique de deux poids, deux mesures et la guerre juridique à laquelle Trump a été confronté". Le tweet est rapidement devenu viral et a suscité une réponse d'Elon Musk, qui a écrit dans les réponses : "Je pense que vous avez raison." "En 2016, je pensais qu'il était probable que Trump soit à la fois possédé par la Russie et qu'il soit très corrompu et antidémocratique. Cela m'a fait mourir de peur. Mais après avoir vu ses actions en tant que président, cette influence étrangère n'a jamais semblé se matérialiser. Je pense qu'il a été l'un des présidents les plus forts en matière de politique étrangère que nous ayons jamais eus. "On nous a dit que Donald Trump serait la fin de la démocratie, mais il s'avère que les tactiques de guerre juridique ont été intensifiées par les démocrates et non par les républicains. C'est donc sur cette toile de fond que je pense que le Parti républicain est moins dangereux pour la démocratie que le Parti démocrate à l'heure actuelle." Kate Nitti, 40 ans, est consultante en marketing, mariée et mère de deux enfants, et vit actuellement dans le New Jersey. Démocrate de toujours, elle dit avoir voté uniquement pour les représentants de son parti pendant plus de vingt ans, lorsqu'elle vivait encore à Brooklyn. Mais en 2021, elle a voté pour la première fois pour un républicain - Curtis Sliwa, le candidat du GOP à la mairie de New York - afin de protester contre les "abus de pouvoir" des démocrates lors de la crise de Covid, avec les fermetures d'écoles et les obligations de vaccins et de masques pour les enfants. "Je ne suis pas une fan de Trump. Cela dit, j'ai un énorme problème avec le fait de contourner la loi ou d'utiliser l'autorité des procureurs au nom du 'sauvetage de la démocratie', ce qui a été le message des démocrates au cours des quatre dernières années." "Je me considère toujours comme une libérale", a-t-elle ajouté. "C'est juste que je ne pense pas que les démocrates de Biden reflètent ce que cela signifiait auparavant". M. MacGuire, 48 ans, consultant en voyages à Houston, au Texas, "ne supportait pas Trump", à tel point qu'il est passé du statut de républicain à celui d'indépendant en 2016. Cette année-là, il a voté pour Hillary Clinton, qu'il a choisie parce qu'il pensait qu'elle apporterait "continuité et compétence" au pays et parce qu'elle était "le moindre des deux maux". En 2020, M. MacGuire n'a pas voté du tout parce qu'il se sentait "désillusionné". "J'avais l'impression que Biden n'avait pas les compétences mentales et l'endurance physique nécessaires pour être président, et que Trump manquait d'humilité et de clarté", a-t-il déclaré. Mais la condamnation de M. Trump a été un signal d'alarme, a déclaré M. MacGuire, marié et père de deux enfants. "Ce qui s'est passé est à tous les niveaux de la corruption, de la tromperie et de la volonté d'utiliser tous les moyens nécessaires pour rester au pouvoir. Cela m'a galvanisé pour dire que ça suffit. Je suis tout à fait d'accord avec les gens de MAGA [make America great again], parce que cela doit cesser". Barter, 40 ans, professeur de guitare et ingénieur du son à Oakland, en Californie, est un démocrate de toujours, ayant fait campagne pour Hillary Clinton en 2016 et voté pour Biden la dernière fois. Mais il a commencé à remettre en question son allégeance au Parti démocrate lorsqu'il a déclaré que les "politiques hyper-progressistes" encouragées par la procureure de gauche Pamela Price - y compris la suppression du financement des forces de police de la ville - ont en fait conduit à une vague de criminalité à Oakland. Selon lui, le "Trump Derangement Syndrome" a rendu les gens aveugles aux menaces au sein de leur propre camp. Les cinq dernières années l'ont également amené à remettre en question le discours des médias sur diverses questions. "J'avais l'habitude de faire confiance aux médias, mais aujourd'hui, j'ai l'impression qu'ils se sont éloignés de la vérité. J'ai l'impression que tout est inventé", a-t-il déclaré à The Free Press. M. Barter, qui est fiancé, a ajouté que M. Trump ne l'effrayait pas. "L'idée que cet homme est la chose la plus effrayante, alors qu'en réalité, j'ai vu beaucoup d'autres choses dont il faut se préoccuper", a-t-il déclaré. "Le récit (narrative) est tout simplement usé jusqu'à la corde".
  2. Ce qui rend compliquée la tâche d'expliquer l'avance prise par l'Occident sur l'Extrême-Orient, c'est que l'Extrême-Orient aussi a su faire des invention dans le domaine des machines, comme par exemple l'imprimerie à caractères métalliques mobiles, en Corée, 78 ans avant Gutenberg : http://www.air-defense.net/forum/topic/21365-corée-du-sud/page/7/#comment-1639258 https://www.bnf.fr/fr/le-jikji-un-tresor-de-limprimerie Le Jikji est le plus ancien livre au monde, connu à ce jour, imprimé au moyen de caractères métalliques mobiles. Son impression en 1377 à Cheongju, dans l’actuelle République de Corée, est antérieure de 78 ans à celle de la Bible de Gutenberg. Rédigé par le moine Päk un et ses disciples, Seokcan et Daldam, il contient les éléments essentiels du bouddhisme zen, issus de divers ouvrages tels que le Gyeongdeok jeondeungnok et le Seonmun yeomsong. Il évoque des thèmes permettant à chacun d’accéder à l’essence même du zen et a été utilisé dans un contexte d’enseignement aux étudiants de cette doctrine. Il est encore aujourd’hui considéré comme un texte majeur par l’ordre bouddhique sud-coréen de Jogye. https://essentiels.bnf.fr/fr/livres-et-ecritures/histoire-des-livres-extra-occidentaux/1209dcef-c5f0-4b53-9323-7660ba2c4034-livre-en-extreme-orient/article/0c55ee57-9c56-4628-9ddd-d122ef150208-imprimerie-en-coree L’imprimerie en Corée du 8e au 19e siècle Dès le début du 15e siècle (1403) fut institué un « bureau des fontes de caractères » Chujaso (héritier du Sŏjŏgwŏn de 1392) qui ne cessa de créer de nouvelles fontes, 34 au total. Chacune était désignée par la combinaison des deux caractères cycliques datant l’année de leur création : par exemple, kye-mi en 1403, kab-in en 1434, chŏng-yu en 1777 d’environ 200 000 types dont 44 000 petits, et ce jusqu’à la fin de la dynastie (1910). En raison du coût des matières premières (métaux, papier), de la difficulté à mobiliser une main-d’œuvre qualifiée pour la fonte des alliages et des gravures, seul l’État était en capacité d’encadrer cette production et de réaliser de gros tirages de centaines d’exemplaires. L’invention au 15e siècle d’un nouveau système d’écriture, alphabétique et facile à apprendre, le ŏnmun (han’gŭl), adapté à la notation de la langue coréenne, ne changea pas radicalement la donne. Certes, elle simplifia la gravure ou la fabrication des types et stimula la pratique des copies pour un lectorat élargi mais les copies bon marché demeuraient manuscrites. Le principal problème n’était pas tant la rapidité d’impression que la production du papier (en fibres de mûrier) qui était limitée, donc coûteuse et propre à consolider la position étatique. Dès lors, on comprend que les publications officielles véhiculant l’idéologie dominante (textes canoniques et normatifs, historiques, prières pour les défunts de la dynastie) occupèrent une place prépondérante jusqu’au 18e s. La diffusion de l’idéologie néoconfucianiste et sa conception englobante du monde et de la société fut donc largement redevable à la production imprimée xylographique chinoise depuis les Song. C'est quand même ballot. Ils sont au départ désavantagés par le fait d'avoir une écriture à idéogrammes. Pas grave, ils inventent un alphabet, le hangul, invention absolument géniale en terme de simplification donc d'augmentation de la productivité, mais ils ne s'aperçoivent pas du potentiel du truc et le laissent vivoter sans s'investir à fond. Probablement parce qu'ils restaient sous la domination culturelle de la Chine et qu'un texte écrit sans ses précieux caractères chinois perdait de sa magie symbolique. Le parallèle avec l'Europe, ce serait la traduction de la Bible en allemand par Luther. Il a manqué à la Corée un Luther qui initie un mouvement de rupture avec la Chine équivalent à la rupture luthérienne d'avec Rome. Et puis il y a cette histoire de coût du papier. Encore fallait-il avoir des choses à écrire, des idées, des textes. Probablement la grande et peuplée Chine produisait plus d'idées originales, plus de textes originaux que la petite Corée.
  3. Tu as raison, donc il faut que je corrige ce que je disais, de la façon suivante : c'est la machine thermique, la machine à vapeur et le moteur à explosion couplés aux sources de chaleur que sont le charbon et le pétrole qui ont donné à l'Occident du XIXe siècle un avantage sur la Chine. Ces machines pouvaient faire mieux que l'énergie humaine ou animale ou que le vent dans de très nombreux domaines. En particulier, les premières machines à vapeur servaient pour pomper l'eau au fond des mines, rendant l'exploitation du charbon possible à une échelle inédite. Il y a eu des changements d'échelle dans toutes sortes de domaines.
  4. La clé du "progrès", c'est la consommation d'énergie. La Chine (je connais moins l'Inde) a été la première puissance mondiale à l'époque où les principales sources d'énergies étaient le vent des bateaux à voile et des moulins, le bois de chauffage, l'énergie animale et le travail humain (ces deux derniers consommant des produits agricoles qui puisent ultimement dans l'énergie solaire qui fait pousser les plantes). Ce qui a permis à l'Europe, moins peuplée, de damer le pion à la Chine, ç'a été l'utilisation des énergies fossiles (charbon puis pétrole). La population est un facteur soit comme énergie brute (travail humain, y compris autrefois, l'esclavage) soit en tant qu'opérateur qui commande une machine (y compris l'animal qui obéit aux ordres d'un humain). Le problème c'est qu'on arrive à la fin d'un cycle où plus de consommation d'énergie n'équivaut plus à un supplément de bonheur ou "progrès", puisque la consommation d'énergie, et la transformation de la matière aux niveaux où ils sont arrivés, induisent une pollution qui finit par dépasser les limites planétaires d'absorption et de recyclage de cette pollution, ce qui à terme va réduire l'habitabilité de la Terre pour les humains. De façon générale, l'humanité est dans la situation des rennes de l'île d'Alaska de Saint-Matthews, à savoir un dépassement des ressources, où l'on vit en mangeant le capital (l'habitabilité) au lieu de dépenser uniquement les intérêts. Donc le capital (l'habitabilité) se réduit comme une peau de chagrin :
  5. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/06/12/en-californie-comment-les-peuples-du-saumon-ont-obtenu-que-le-klamath-leur-fleuve-sacre-soit-restaure_6239028_3210.html Les tribus indigènes indiennes du bassin du Klamath, fleuve de l’ouest des Etats-Unis, ont gagné une bataille qui a duré plus de vingt ans. Les quatre barrages hydroélectriques qui menaçaient leur survie et celle du saumon coho vont être démantelés. Un événement salué par les écologistes de tout le pays. C’est le plus important démantèlement de barrages jamais entrepris aux Etats-Unis ; une entreprise sans précédent de restauration d’une rivière. C’est aussi l’épilogue d’une guerre qui dure depuis plus de vingt ans dans le bassin de la Klamath, entre ranchers, propriétaires terriens, professionnels du tourisme, et « peuples du saumon », les tribus indigènes dont le sort n’a cessé de décliner en même temps que celui de la rivière. https://www.theguardian.com/environment/2024/mar/05/salmon-klamath-river-dam-removal-project La semaine dernière, le département californien de la pêche et de la faune (CDFW) a relâché 830 000 saumons quinnat d'automne élevés en écloserie, pour découvrir quelques jours plus tard qu'ils étaient en train de mourir en aval du barrage Iron Gate de 173 pieds, dont la démolition est prévue prochainement. Un tunnel à la base du barrage avait été ouvert pour permettre au fleuve de le traverser librement pour la première fois depuis un siècle, une étape avant que la structure ne puisse être entièrement retirée. De nombreux jeunes poissons, qui ne mesuraient que 1 à 2 pouces de long, semblent être morts en traversant ce tunnel, car la pression de l'eau à l'intérieur était trop forte pour eux. L'écloserie de Fall Creek, qui a été construite dans le cadre d'un accord de compensation avec PacifiCorp, l'ancien propriétaire des barrages, devrait rester opérationnelle pendant environ huit ans, mais cela pourrait ne pas suffire pour restaurer complètement les populations de saumons sur l'ensemble du fleuve et de ses affluents, a déclaré M. Orcutt. En outre, les deux barrages les plus en amont de la Klamath, celui de la rivière Link et celui de Keno dans l'Oregon, ne seront pas supprimés. "Ces barrages constituent toujours des obstacles majeurs au passage du saumon quinnat", a déclaré M. Orcutt. Les barrages sont équipés d'échelles à poissons pour permettre aux saumons de passer, mais les scientifiques étudient encore l'efficacité de ces infrastructures". source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Klamath_(fleuve) https://en.wikipedia.org/wiki/Klamath_River#Salmon_and_proposed_dam_removal Historiquement, la Klamath était autrefois le "troisième système fluvial à saumon le plus productif des États-Unis", après la Columbia et la Sacramento[111] L'eutrophisation et l'augmentation de la température de l'eau induites par la construction de barrages ont créé des conditions aggravantes pour les saumons migrateurs, en particulier les années de sécheresse[121][122][123]. [L'irrigation le long de la partie supérieure de la Klamath et des rivières Shasta et Scott, ainsi que la dérivation presque totale de la partie supérieure de la rivière Trinity[112], ont toutes réduit le débit total de la rivière permettant aux jeunes saumons de migrer au printemps et aux saumons adultes de migrer à l'automne[124]. Dans les années 1960, un projet a été proposé pour détourner la totalité de la rivière Klamath vers la Californie centrale et la Californie du Sud, un projet connu sous le nom de Klamath Diversion, mais ce projet a été rejeté. Il aurait limité les saumons aux 12 derniers miles (19 km) de l'ensemble de la rivière[125]. En 2002, une importante mortalité piscicole a touché la rivière et les tribus qui en dépendent. Plus de 34 000 saumons sont morts à eux seuls, en raison du faible débit d'eau et d'une mauvaise gestion. En 2005, PacifiCorp a demandé au gouvernement fédéral de renouveler l'autorisation d'exploitation de ses quatre barrages hydroélectriques sur la Klamath pour une durée maximale de 50 ans. Les écologistes se sont opposés à cette demande, arguant que les barrages devaient être supprimés pour rouvrir le cours supérieur de la Klamath aux saumons. L'accord de restauration du bassin de Klamath a été signé le 18 février 2010[127]. Deux années de négociations à huis clos entre les agriculteurs, les tribus indigènes, les pêcheurs, les groupes de protection de la nature et les agences gouvernementales ont abouti à un plan visant à trouver un accord détaillé sur l'utilisation de l'eau de la Klamath. Ce plan prévoyait également la suppression de quatre barrages hydroélectriques - le barrage Iron Gate et les barrages Copco 1 et 2 (en Californie), ainsi que le barrage John C. Boyle (dans l'Oregon) - actuellement en service sur 483 km de la rivière Klamath, à partir de 2020, ainsi que des projets de restauration. Le 17 novembre 2020, un protocole d'accord a été signé par les États de Californie et d'Oregon, la tribu Yurok, la tribu Karuk, PacifiCorp et la Klamath River Renewal Corporation. Il décrit la manière dont les parties mettront en œuvre l'accord de règlement hydroélectrique Klamath modifié (KHSA) tel qu'il a été négocié et signé en 2016.
  6. (suite) La dévolution couvre actuellement 41 % de la population de l'Angleterre, 49 % de sa production économique et 14 % de sa superficie. Si les neuf nouveaux accords sont mis en œuvre comme prévu, ces chiffres passeront respectivement à 57 %, 60 % et 42 %, ce qui signifie que la majorité de la population anglaise sera couverte par un accord de décentralisation. Les pouvoirs dévolus varient en fonction des différents accords de dévolution, les pouvoirs les plus étendus n'étant offerts qu'aux localités qui adoptent la direction d'un maire. Chaque accord de dévolution est négocié séparément entre les ministres et les dirigeants locaux, mais le gouvernement a publié un cadre de dévolution à quatre niveaux avec les différents ensembles de pouvoirs proposés pour chaque niveau. Les accords de niveau 1 n'offrent qu'un « rôle stratégique limité dans la fourniture de services ». Aucun accord de niveau 1 n'a encore été conclu. Les accords de niveau 2 peuvent être conclus avec des conseils de comté ou des autorités combinées qui ne sont pas dirigés par un maire directement élu. Ils permettent de contrôler le budget de l'éducation des adultes, les fonctions du LEP (Local Enterprise Partnership) et le fonds de prospérité partagée du Royaume-Uni. Les accords de niveau 3 offrent des pouvoirs plus étendus et requièrent l'adoption d'un maire - soit en tant que dirigeant directement élu d'un conseil de comté, soit en tant que président d'une autorité combinée. En plus des pouvoirs de niveau 2, ils offrent des pouvoirs élargis en matière de transports, de routes locales, de régénération urbaine et de fonds d'investissement sur 30 ans que les autorités combinées peuvent allouer de manière flexible pour soutenir la croissance économique. La plupart des CMA existantes détiennent l'ensemble des pouvoirs de niveau 3, tout comme les nouveaux accords de maires qui entreront en vigueur en 2024 et 2025. Les maires des métropoles peuvent également créer des sociétés de développement, dotées de pouvoirs en matière de planification et de développement, et peuvent imposer un prélèvement sur la taxe d'habitation pour financer des projets spécifiques. Dans certains cas, lorsque les frontières sont alignées, les maires métropolitains ont également assumé le rôle de commissaire de police et de crime. Les accords de niveau 4 seront proposés aux institutions de niveau 3 existantes, à condition qu'elles remplissent les critères de capacité, de gouvernance et de culture institutionnelle. Ils offrent des pouvoirs supplémentaires en matière de compétences, de carrières et de transports, ainsi qu'un rôle dans la planification énergétique locale. Ils offriront également un financement flexible du « pot consolidé » dans deux domaines, la croissance locale et la "place", ainsi que le logement et la régénération. https://committees.parliament.uk/work/603/the-evolution-of-devolution-english-devolution/news/ Travaux de la commission d'enquête parlementaire
  7. https://www.bbc.com/news/uk-politics-63851922 (5 décembre 2022) Les travaillistes promettent le plus grand transfert de pouvoirs jamais réalisé Le parti travailliste a publié lundi un rapport rédigé par l'ancien premier ministre Gordon Brown, qui présente des projets de changements constitutionnels radicaux, notamment l'abolition de la Chambre des Lords. Sir Keir a déclaré à BBC Breakfast que la seconde chambre non élue était « indéfendable » et a ajouté qu'un gouvernement travailliste l'abolirait et la remplacerait par un organe élu « doté d'une mission forte », sans toutefois fournir de calendrier précis. Le rapport, intitulé « A New Britain », présente 40 recommandations, dont des propositions visant à confier de nouveaux pouvoirs économiques aux maires anglais [au sens strict, par opposition aux écossais, irlandais et gallois], aux autorités locales et aux gouvernements décentralisés. Pour l'instant, le parti travailliste n'approuve pas tout. C'est une direction à prendre, dit Sir Keir, mais il veut maintenant discuter des détails et du calendrier. Le rapport affirme que « la surconcentration persistante du pouvoir à Westminster et à Whitehall compromet notre capacité à assurer la croissance et la prospérité de l'ensemble du pays », créant ainsi un « cercle vicieux ». L'une des recommandations les plus frappantes est la proposition de supprimer les Lords, mais d'autres recommandations sont également formulées : transférer 50 000 emplois de Whitehall à l'extérieur de Londres Interdire la grande majorité des seconds emplois pour les députés et éliminer l'argent étranger de la politique britannique. Mettre en place un nouveau commissaire à la lutte contre la corruption « pour éradiquer les comportements criminels dans la vie politique britannique là où ils se produisent ». Donner aux autorités locales de nouveaux pouvoirs fiscaux pour lever des fonds créer une obligation légale selon laquelle les décisions doivent être prises le plus près possible de la communauté locale Inclure le Parlement écossais dans les accords internationaux impliquant des régions écossaises Créer des centaines de pôles régionaux d'innovation Créer de nouveaux maires directement élus en Écosse Plus de précisions ici sur l'état actuel du mille-feuille : https://www.instituteforgovernment.org.uk/explainer/english-devolution (6 mars 2023) Après 1997, les gouvernements travaillistes ont transféré des pouvoirs à l'Écosse, au Pays de Galles et à l'Irlande du Nord, mais l'Angleterre est restée largement à l'écart de ce processus. L'exception est le Grand Londres, où un maire de Londres et une assemblée londonienne ont été créés en 2000. Le projet d'assemblées élues dans d'autres régions anglaises a été abandonné après l'échec d'un référendum dans le Nord-Est en 2004. Au lieu de cela, les régions anglaises ont bénéficié d'une forme limitée de décentralisation administrative par le biais d'« agences de développement régional » et de « bureaux gouvernementaux pour les régions ». Cet échelon régional a toutefois été démantelé par le gouvernement de coalition après 2010. Le gouvernement a lancé un nouveau processus de décentralisation en Angleterre en 2014, en négociant des accords sur mesure avec des groupes d'autorités locales qui ont formé de nouvelles autorités combinées présidées par des maires métropolitains - une autorité combinée maire (MCA). Neuf accords de ce type ont été mis en œuvre entre 2015 et 2019, principalement dans des régions urbaines. En outre, un accord de dévolution non- maire plus limité a été conclu en Cornouailles en 2015. Le gouvernement est en train de transférer des pouvoirs à d'autres régions d'Angleterre, y compris les zones rurales, et d'approfondir les pouvoirs de certaines régions déjà décentralisées, à commencer par le Grand Manchester et les Midlands de l'Ouest. Pour ajouter à la complexité, le gouvernement a également légiféré pour créer une nouvelle forme d'autorité combinée, une autorité combinée de comté (CCA), conçue pour les régions ayant deux niveaux de gouvernement local. Les CCA sont constituées par accord entre les conseils de niveau supérieur uniquement, contrairement aux MCA qui doivent inclure les conseils de district. Certains accords de décentralisation ont également été conclus avec des conseils de comté individuels. L'Angleterre compte actuellement 10 régions dotées d'un transfert de compétences avec maire : Grand Londres, West Midlands, Grand Manchester, Liverpool City Region, West Yorkshire, South Yorkshire, Cambridgeshire et Peterborough, Tees Valley, West of England et North of Tyne. La dévolution des pouvoirs aux maires sera étendue à trois nouvelles régions en 2024 - York et North Yorkshire, East Midlands et une plus grande partie du North East - puis à quatre autres localités en 2025 : Suffolk, Norfolk, Greater Lincolnshire, et Hull et East Yorkshire. En outre, de nouveaux accords de décentralisation non-municipaux entreront en vigueur en 2025 dans le Lancashire et en Cornouailles.
  8. https://consilienceproject.org/how-to-mislead-the-facts/ (30 janvier 2022) Comment induire en erreur avec des faits Des faits vérifiés peuvent être utilisés pour étayer des conclusions erronées. La vérification des faits a été popularisée comme le processus ultime de certification de la vérité dans les médias. Bien que la vérification des faits soit nécessaire, elle ne suffit souvent pas à donner une image complète de la situation. Dans le contexte actuel d'escalade de la guerre culturelle et d'information, les faits eux-mêmes sont devenus des armes. Ni la propagande ni la communication de mauvaise foi n'exigent que l'on dise des faussetés. Il est souvent plus efficace de tromper et de désinformer en utilisant stratégiquement des faits vérifiés. La capacité à critiquer et à corriger l'utilisation abusive des faits dans la culture publique est une composante essentielle du mode de vie démocratique. Malheureusement, aujourd'hui, les institutions et les individus de tous les secteurs de la société ont l'habitude de présenter des faits stratégiquement choisis et décontextualisés, dans un cadrage émotionnel ou éthique prédéterminé. Cette façon d'utiliser les faits est un outil efficace pour amener certaines personnes à des conclusions auparavant peu attrayantes. Elle fournit également des munitions rhétoriques à ceux qui sont déjà prédisposés à tirer ces conclusions. Bien qu'elle passe honnêtement l'examen des fact-checkers, une telle approche est néanmoins loin d'être entièrement véridique. Malgré des efforts souvent sincères, le développement récent du fact-checking n'améliore pas la situation de manière évidente. Certains affirment que l'intensification du fact-checking ne fait qu'empirer les choses. Comment cela est-il possible ? La réponse est que le fact-checking - la vérification d'affirmations spécifiques - ne fait rien pour remédier aux trois principales façons dont les faits peuvent être utilisés pour induire en erreur (voir l'encadré ci-dessous). Parce que le fact-checking offre une vérification officielle, il permet une utilisation plus facile des faits pour induire en erreur et désinformer. Cela semble contre-intuitif. Mais plus un fait est accepté, plus son effet est important lorsqu'il est intégré à une campagne trompeuse. Le but de cet article n'est pas de dire que le fact-checking est mauvais, mais qu'il est nécessaire mais partiel. En l'état, il est inadéquat pour répondre à la guerre de l'information, mais cela ne signifie pas qu'il faille l'abandonner. Notre tâche consiste à créer de nouveaux processus pour déterminer ce qui constitue une « vérité » partagée, socialement significative et mutuellement comprise. De toute évidence, il ne suffit pas de s'assurer que chaque fait est vérifié. Il est possible d'élargir nos approches pour traiter les faits dans le discours public de manière à inclure plus de complexité, de nuance et de prise de perspective. Pour commencer, il faudrait que les sites de vérification des faits et les discussions s'inspirent des modèles proposés ci-dessus, au lieu d'être limités à la seule « vérification ». Tant que de telles mesures ne seront pas prises pour améliorer la culture publique, il restera aussi facile d'induire en erreur avec des faits que de manipuler par la tromperie - peut-être même plus facile. [Un certain] type de culture cynique et post-vérité est contraire aux modes de vie démocratiques. Mais la solution n'est pas de créer des « comités de vérité » centralisés. Ceux-ci serviraient de légitimateurs officiels de la censure, devenant les autorités ultimes de la réalité sociale partagée. Les sociétés ouvertes se définissent, en partie, par la libre circulation de faits fiables dans la culture publique. Elles se distinguent ainsi des sociétés qui acheminent l'information par des canaux étroits et soumettent le jugement individuel aux diktats des autorités. La responsabilité de l'intégrité des discours publics sur les faits devrait être répartie dans l'ensemble de la société civile. Le mouvement en faveur du fact-checking ne doit pas chercher à consolider le pouvoir, mais à le distribuer. https://consilienceproject.org/the-end-of-propaganda/ (17 octobre 2021) À la fin des années 1930, la phrase « De toute façon, tout cela n'est que de la propagande » ( “It’s all propaganda, anyway”) est devenue une sorte de mantra national pour les Américains [1]. Les campagnes de propagande pour la Première Guerre mondiale étaient sans précédent par leur ampleur, leur complexité et leur efficacité. Après la fin de la guerre, lorsque les soldats sont rentrés chez eux, de nombreux citoyens se sont rendu compte qu'ils avaient été victimes d'une propagande coercitive et trompeuse de la part de leur propre gouvernement démocratique. En réaction, les intellectuels et les hommes politiques de tous bords ont commencé à critiquer ouvertement la propagande nationale. Cette démarche aboutit à la création de l'Institute for Propaganda Analysis (IPA) [2], qui fut au cœur d'un mouvement national visant à trouver des solutions analytiques et éducatives au problème de la propagande[4]. Entre 1937 et 1942, l'IPA a été au cœur d'un mouvement national visant à trouver des solutions analytiques et éducatives au problème de la propagande[4]. Basé à New York, avec une portée nationale, son travail a bénéficié du soutien d'universitaires, d'hommes politiques et de philanthropes de premier plan. Leurs publications sont largement lues et distribuées. Elles visaient à fournir du matériel pédagogique pour permettre aux citoyens de détecter et de critiquer la propagande. L'IPA a également servi de plateforme de discussion publique sur les dangers et les tromperies de la propagande dans la publicité, le gouvernement et les médias. [1] Michael Sproule, Propaganda and Democracy: The American Experience of Mass Persuasion (Cambridge University Press, 1997). [2] https://en.wikipedia.org/wiki/Institute_for_Propaganda_Analysis Pour l'IPA, le nazisme, le communisme, le mouvement conservateur anticommuniste, la politique étrangère de l'Angleterre et les dictatures d'Amérique latine étaient tous antidémocratiques. En qualifiant ces groupes de tels, l'IPA promeut une société démocratique basée sur la liberté d'expression et la participation des citoyens au gouvernement, et tente également d'atteindre des objectifs concrets tels que la prévention de la montée du nazisme en Amérique. Les causeries radiophoniques du père Coughlin ont été sélectionnées par l'IPA pour être analysées car elles représentaient « un emprunt assez typique des méthodes de propagande antidémocratique étrangères par un propagandiste américain ».
  9. Lord Northcliffe : « L'information est ce que quelqu'un, quelque part, préférerait voir supprimé. Tout le reste est de la pub ». News is what somebody, somewhere, wants suppressed. All the rest is advertising.
  10. https://www.thefp.com/p/biden-executive-order-border-migrants (5 juin 2024) Joe Biden a finalement fait ce qu'il avait promis de ne jamais faire : fermer la frontière aux migrants. Le décret de Joe Biden, annoncé hier, interdit aux migrants de demander l'asile lorsque la moyenne sur sept jours des migrants illégaux atteint 2 500 par jour. Étant donné que les chiffres récents ont dépassé ce chiffre, le décret est automatiquement entré en vigueur à 0 h 01 ce matin. Les agents des services frontaliers sont désormais habilités à ramener les migrants au Mexique ou à les renvoyer dans leur pays d'origine. Les sondages ont montré à plusieurs reprises que l'immigration figurait en tête des préoccupations des électeurs, ou presque, et qu'ils pensaient que Donald Trump s'en occuperait mieux. (Le nombre d'arrestations d'immigrés clandestins en provenance d'Amérique latine et d'ailleurs a atteint le chiffre record de 250 000 en décembre). Maintenant qu'il est confronté à une bataille de réélection difficile, Joe Biden adopte la même approche dure à l'égard des migrants que celle qui a défini l'administration Trump, enflammant ainsi les tensions avec l'aile gauche de son propre parti. [Cette mesure] souligne à quel point les démocrates se sont éloignés de la gauche depuis 2019, lorsque presque tous les candidats aux primaires présidentielles, y compris M. Biden, se sont prononcés en faveur de la décriminalisation du franchissement illégal des frontières. Je doute que cela modifie beaucoup, voire pas du tout, la perception qu'a le public de la gestion de la frontière par les Démocrates et les Républicains. Il s'agit d'une manœuvre politique intelligente, mais les sentiments du public se sont pour la plupart durcis et, comme je l'ai rapporté pour The Free Press en avril, les différences politiques substantielles entre les administrations des deux partis sont parfois difficiles à discerner. En outre, la mise en œuvre du décret de M. Biden soulève quelques grandes questions : Le Congrès n'a pas prévu d'argent supplémentaire pour les migrants reconduits à la frontière ; l'ACLU s'est engagée à le combattre, le qualifiant de "même approche" que celle de Trump ; et on ne sait pas comment la présidente élue du Mexique, Claudia Sheinbaum, réagira.
  11. https://fr.wikipedia.org/wiki/Derrière_nos_écrans_de_fumée Derrière nos écrans de fumée (The Social Dilemma) est un docufiction américain écrit et réalisé par Jeff Orlowski. Sorti via Netflix le 9 septembre 2020, le film explore la montée en puissance des médias sociaux et les dommages qu'ils ont causés à la société, en se concentrant sur leur exploitation de leurs utilisateurs à des fins financières grâce au capitalisme de surveillance et à l'exploration de données, comment leur conception est censée nourrir une dépendance, leur utilisation en politique, leur impact sur la santé mentale (y compris la santé mentale des adolescents et l'augmentation des taux de suicide chez les jeunes utilisateurs de ces réseaux sociaux) et leur rôle dans la diffusion des théories du complot et l'aide à des groupes tels que les flat-earthers et les suprémacistes blancs. Le film présente des entretiens avec l'ancien éthicien du design de Google et cofondateur du Center for Humane Technology Tristan Harris, son collègue cofondateur du Center for Humane Technology Aza Raskin, le cofondateur d'Asana et le co-créateur du bouton like de Facebook Justin Rosenstein, la professeure Shoshana Zuboff de l'université Harvard, l'ancien président de Pinterest Tim Kendall, la directrice de la recherche sur les politiques d'AI Now Rashida Richardson, le directeur de la recherche Yonder Renee DiResta, la directrice du programme de bourses de recherche en toxicomanie de l'université Stanford, Anna Lembke (en), et Jaron Lanier, l'un des pionniers de la réalité virtuelle. Les interviews sont coupées avec des dramatisations mettant en vedette les acteurs Skyler Gisondo, Kara Hayward et Vincent Kartheiser, qui racontent l'histoire de plusieurs adolescents dépendants à ces supports sociaux.
  12. https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/06/11/au-washington-post-une-crise-majeure-et-existentielle_6238765_3234.html Au « Washington Post », une crise majeure et existentielle L’audience du grand quotidien de l’establishment américain a chuté de moitié depuis les années Trump, ses finances sont dans le rouge et la directrice de la rédaction a été limogée dans le cadre d’un scandale éclaboussant le patron du journal.
  13. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lale_Gül Lale Gül grandit dans une famille turque immigrée aux Pays-Bas. Elle vit dans un quartier défavorisé, Kolenkit (en)2, et ne fréquente que des personnes de sa communauté ou, à l'école, d'autres communautés immigrées, toutes musulmanes à l'exception de quelques chrétiens originaires du Surinam. Les seuls Néerlandais autochtones sont ses professeurs1. La famille Gül vit dans un petit logement de 60 m², de sorte que Lale Gül ne connait jamais d'intimité. La vie est essentiellement communautaire, centrée sur la religion musulmane et la culture turque. Le week-end, la jeune fille va à l’école coranique où elle est éduquée dans la stricte observance des rites musulmans et dans la haine contre les États-Unis et Israël. Autrement dit, une vie en vase clos, entre voisins turcs, magasins turcs et la mosquée qui diffuse la propagande d’Erdoğan : par exemple, distribution (à la petite sœur de Lale) de dépliants pour boycotter les produits français à la suite d’une prise de parole de Macron. À l'adolescence, elle découvre l'existence des bibliothèques, se met à dévorer les livres et commence à fréquenter un garçon néerlandais, qui l'accueille dans sa famille. Elle réalise alors qu'il existe d'autres mondes, d'autres cultures, d'autres manières de vivre3. Elle cache ses fréquentations et ses évolutions à sa famille, y compris sa perte de foi, jusqu'à la publication de son premier roman. En 2019, elle suit un atelier d’écriture du romancier Kees ’t Hart, puis écrit son histoire pendant deux ans. La critique contre la religion est remplacée par une critique contre sa mère, afin de ne pas choquer son milieu d'origine. Le 6 février 2021, elle publie Ik ga leven (« Je vais vivre »), un roman de trois cent cinquante-deux pages, aux éditions Prometheus. En moins d’un mois, le roman atteint le top 10 des ventes nationales et même la première place, qu'il occupe plusieurs semaines d'affilée. Dès la publication de ce roman, Lale Gül est violemment critiquée par de nombreux groupes musulmans, dont la puissante organisation islamiste Millî Görüş (« Vision nationale ») ou encore le parti hollandais Denk, qui l'utilise lors de la campagne électorale pour les législatives, au terme de laquelle il obtient trois sièges. Sur les réseaux sociaux, la jeune femme est prise à partie, insultée et menacée de mort, au point qu'elle est obligée de se cacher. Le 1er avril 2021, un jeune homme de dix-neuf ans est arrêté pour avoir proféré des menaces contre l'écrivaine. Trois semaines plus tard, c'est au tour d'un jeune Belge de quinze ans d'être interpellé par la police, pour l'avoir menacée en ligne6. Ces deux personnes, qui appartiennent au mouvement Sharia4Belgium, font partie des plus de 70 menaces de mort reçues par Lale Gül à la mi-juin 2021. Dans un entretien paru dans le magazine Flair, Lale Gül explique les raisons qui l'ont poussé à écrire son roman : « J’ai passé un accord avec moi-même : je vais écrire ce livre sur l’oppression au sein de ma communauté sans me préoccuper de ce que les gens disent. Tant que je suis en vie, je m’en tirerai. Les femmes de ma communauté se sont tues pendant tellement longtemps qu’il fallait que quelqu’un prenne la parole. Je pense qu’il est important que les Néerlandais sachent que, chaque jour, de cette façon, des femmes de notre pays sont opprimées. […] Mes parents disent qu’ils me haïssent à cause de ce que j’ai fait. Ils pensent que je suis une chienne ingrate et une pute. Tous les jours, des gens en colère frappent à la porte pour déverser leur colère sur moi. Je ne m’attendais vraiment pas à des réactions aussi violentes. Or, en réalité, elles ne font que confirmer à quel point j’ai raison. » Le livre reçoit en novembre 2021 le prix Prix du public pour le livre hollandais. Il est le livre de langue originale néerlandaise le plus vendu en 2021 aux Pays-Bas, avec 207 000 exemplaires. Elle reçoit dans le même temps de plus en plus de soutiens, à mesure que les attaques deviennent visibles. Une pétition lancée par un ancien député du D66, parti de centre gauche, rassemble de nombreux signataires, parmi lesquels le chef du gouvernement Mark Rutte lui-même, tandis que le bourgmestre de la capitale hollandaise, membre du parti écologiste Gauche verte (GL), promet de lui trouver rapidement un logement.
  14. https://news.sky.com/story/hunter-biden-son-of-us-president-convicted-of-lying-about-drug-use-to-illegally-buy-gun-13150899 (11 juin 2024) Le fils du président Joe Biden, Hunter Biden, a été reconnu coupable par un jury d'avoir menti sur sa consommation de drogue pour acheter une arme. La peine pourrait être prononcée environ un mois avant l'élection présidentielle. Le fils de Joe Biden a été reconnu coupable d'avoir acheté illégalement une arme à feu après avoir caché sa consommation de drogue. Hunter Biden, 54 ans, a été reconnu coupable de trois chefs d'accusation concernant des armes à feu, ce qui constitue la première poursuite pénale à l'encontre de la progéniture d'un président américain en exercice. Les procureurs avaient déclaré qu'il avait menti sur un formulaire lors de l'achat d'un revolver Colt Cobra en octobre 2018 en déclarant qu'il n'était pas un consommateur de drogue ou un toxicomane, malgré un problème de crack. C'est un nouveau moment sans précédent pour l'Amérique. Le fils d'un président en exercice a été reconnu coupable de trois chefs d'accusation devant un tribunal fédéral. Au-delà de la gravité du crime lui-même, le procès a mis en lumière les difficultés et les tragédies d'une famille. Il pourrait s'agir de n'importe quelle famille américaine, sauf qu'il s'agit de la première famille (first family) du pays. C'est une affaire qui a failli ne jamais être jugée. Un accord de plaider-coupable avait été conclu : Hunter Biden devait plaider coupable de fraude fiscale et les charges liées aux armes à feu devaient être abandonnées. Mais le plan est tombé à l'eau. Tout comme on avait dit à Donald Trump qu'il n'était pas au-dessus de la loi, le fils de Joe Biden l'était pas non plus. Un procès s'est ouvert et l'histoire s'est écrite lorsque le fils du président en exercice est entré dans la salle d'audience.
  15. https://blog.juspoliticum.com/2024/06/03/le-blocage-de-tiktok-et-la-theorie-des-circonstances-exceptionnelles-quand-lexecutif-saffranchit-de-la-constitution-par-samy-benzina
/ En outre, si cette décision semblait avoir été prise de façon presque simultanée avec la déclaration de l’état d’urgence, il est en réalité apparu, à la lecture de l’ordonnance du Conseil d’État, qu’elle lui était bien antérieure puisqu’elle est intervenue dès le 14 mai 2024. Cette mesure d’interdiction d’accès à TikTok ne pouvait donc être fondée sur l’état d’urgence dont la déclaration lui est postérieure.
  16. Zelensky est dans la même position que de Gaulle vis à vis des Américains. Il leur doit tout, et il a beaucoup de mal à leur imposer ses choix. Pour se faire respecter, il est obligé de se séparer de ceux qui prennent directement leurs ordres des Américains en le court-circuitant, lui. De Gaulle : « Ce n'est pas à Hitler que Roosevelt fait la guerre, c'est à moi ».
  17. https://news.sky.com/story/apple-to-integrate-ai-including-chatgpt-into-new-phones-as-elon-musk-threatens-ban-over-security-fears-13151034 (11 juin 2024) Apple s'apprête à intégrer l'intelligence artificielle dans ses nouveaux téléphones, mais le milliardaire Elon Musk a menacé d'interdire ces appareils dans ses entreprises en raison de ce qu'il estime être des préoccupations en matière de sécurité. Le nouveau système d'IA d'Apple réorganiserait Siri, en lui permettant d'extraire des informations de toutes les applications d'un utilisateur. Mais le milliardaire sud-africain Musk a déclaré que cette décision constituait une « violation inacceptable de la sécurité » et que si OpenAI était intégré au niveau du système d'exploitation, « les appareils Apple seraient interdits dans mes entreprises ».
  18. Planning des coupures d'électricité à Kiev (Понеділок = lundi, Вівторок = mardi etc...)
  19. 6 avril 2024 La figure autoritaire de Vladimir Poutine focalise l’attention, comme si l’homme, souvent qualifié de « fou », régnait seul, envers et contre tous. Les 140 millions d’habitants de ce pays, repartis sur 11 fuseaux horaires, sont souvent présentés comme une masse belliqueuse, zombifiée par la propagande. Notre invitée, la sociologue et politologue Anna Colin Lebedev, dépeint un paysage bien plus complexe. Le pouvoir poutinien s’articule, depuis 24 ans maintenant, sur une redistribution des ressources qui a permis aux plus pauvres d’améliorer leur niveau de vie. Loin d’être incarné par un seul homme en haut d’une pyramide, le pouvoir politique s’organise sous la forme d’un réseau qui s’étire jusqu’aux plus petites unités territoriales. La répression, de plus en plus grande et large, vient compléter ce tableau pour s’assurer de la « loyauté » de la population. L’arrivée de Vladimir Poutine à la présidence de la Russie en 2000 s’appuie sur une promesse : rétablir la stabilité, l’ordre et la prospérité. Cette feuille de route, en apparence classique, est alors une véritable rupture. La chute de l’URSS en 1991 a été un traumatisme pour une grande partie des Russes. L’introduction de l’économie de marché a eu des conséquences néfastes sur les conditions de vie de nombreuses personnes. La libéralisation de l’information n’a pas permis l’émergence d’un espace politique réellement démocratique, tant la corruption des élites politiques restait alors omniprésente. Le pouvoir poutinien incarne aussi, et peut-être surtout, cela : ceux qui ont réussi à rétablir une certaine « normalité » après une décennie de troubles.
  20. La disproportion et le contraste entre les investissements des médias chinois en Afrique en pleine croissance et les médias américains en Afrique en plein déclin : https://www.theepochtimes.com/article/china-tightens-grip-on-african-media-pushes-anti-america-messaging-5663949 (9 juin 2024)
  21. https://www.ft.com/content/22cea35d-0e10-4634-bd2a-f1362bfe1ca9 (Ukraine’s top reconstruction official quits in new blow for Zelenskyy, 10 juin 2024) Le plus haut fonctionnaire ukrainien chargé de la reconstruction démissionne, un nouveau coup dur pour Zelenskyy Mustafa Nayyem accuse le gouvernement de saper l'agence qui construit des fortifications contre la Russie Le plus haut fonctionnaire ukrainien chargé de superviser la reconstruction en temps de guerre et les fortifications de défense a démissionné, affirmant que son agence était systématiquement sapée par le gouvernement. Le départ de Mustafa Nayyem est le dernier d'une série de changements de personnel à Kiev qui ont ébranlé la confiance des partenaires occidentaux dans le gouvernement du président Volodymyr Zelenskyy et irrité certains fonctionnaires ukrainiens. M. Nayyem, directeur de l'Agence nationale pour la restauration et le développement des infrastructures, a déclaré au Financial Times que le Premier ministre Denys Shmyhal lui avait interdit de participer à la conférence annuelle sur le redressement de l'Ukraine, qui se tiendra les 11 et 12 juin à Berlin et au cours de laquelle les donateurs se réuniront pour soutenir des projets de reconstruction des villes et des infrastructures détruites par l'invasion massive de la Russie. Le vide laissé par M. Nayyem et l'absence d'un ministre des infrastructures devraient susciter des interrogations sur la capacité et l'engagement de Kiev à protéger ses infrastructures essentielles, alors que les forces russes continuent de mener des frappes aériennes sur les centrales électriques ukrainiennes et de monter des offensives dans l'est du pays. Deux fonctionnaires de l'agence responsables de la politique de lutte contre la corruption et des marchés publics ont démissionné avec M. Nayyem lundi. Six responsables ukrainiens et occidentaux ont déclaré au FT qu'une série de licenciements, de démissions et de remaniements gouvernementaux dirigés par Zelenskyy au cours des derniers mois avait provoqué des tensions entre Kiev et les partenaires occidentaux qui financent la défense et la reconstruction de l'Ukraine. Tous ont déclaré au FT qu'ils avaient mis en garde Zelenskyy et son gouvernement contre ce qu'ils considéraient comme des mesures perturbatrices et inexplicables. « Les États-Unis et d'autres partenaires occidentaux veulent une relation normale et prévisible avec leurs homologues ukrainiens », a déclaré au FT un responsable du gouvernement ukrainien sous couvert d'anonymat. "Actuellement, ils perdent confiance dans le gouvernement ukrainien en raison de décisions de ressources humaines qu'ils ne comprennent pas". Les autorités ukrainiennes ont déclaré que les rivalités politiques étaient au cœur du remaniement gouvernemental, mais le gouvernement a déclaré que la demande de voyage de M. Nayyem à Berlin avait été refusée parce qu'une réunion visant à examiner le travail de son agence était prévue pour le 12 juin à Kiev. Les déclarations de M. Nayyem « semblent être une tentative d'éviter de rendre des comptes sur les questions critiques d'aujourd'hui », a déclaré un porte-parole du cabinet. Fin mai, deux semaines avant sa démission, M. Nayyem a réuni deux douzaines de représentants de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et d'autres agences occidentales pour leur dire qu'il s'attendait à être renvoyé et à ce que des enquêtes soient lancées sur le travail du ministère des infrastructures sous la direction de son allié Oleksandr Kubrakov, l'ancien ministre des infrastructures, selon un enregistrement audio obtenu par le FT et deux personnes qui y ont assisté. Le départ de Nayyem fait suite au licenciement de Kubrakov en mai. Les deux hommes étaient chargés de la reconstruction de l'Ukraine en temps de guerre et de la construction des « troisièmes lignes » de défense, des fortifications destinées à empêcher les Russes de pénétrer à l'intérieur du pays. Mais deux fonctionnaires ukrainiens ont déclaré que M. Kubrakov était considéré par M. Zelenskyy et son bureau comme trop proche de Washington. Autrefois étoile montante du gouvernement de Zelenskyy et considéré comme un réformateur, Kubrakov faisait partie des fonctionnaires ukrainiens qui ont signé l'accord d'exportation de céréales de l'ONU initialement conclu avec la Russie, il avait un lien direct avec le président et Zelenskyy lui a même demandé en août dernier de prendre le poste de ministre de la défense, selon trois fonctionnaires proches des deux hommes. Mais à l'automne dernier, le bureau de M. Zelenskyy a ordonné que le ministère de M. Kubrakov et l'agence de M. Nayyem soient divisés en plusieurs bureaux et que leurs budgets soient réduits de moitié sans aucune explication. Deux fonctionnaires ukrainiens et deux diplomates représentant des ambassades occidentales à Kiev ont déclaré qu'il y avait eu plusieurs discussions « tendues » entre leurs équipes à ce sujet, ainsi que sur le licenciement de M. Kubrakov plus récemment. Dans ce que ces diplomates ont décrit au FT comme une manifestation coordonnée de soutien à Kubrakov et aux frustrations occidentales concernant le gouvernement de Zelenskyy, les ambassadeurs des États-Unis, de l'Allemagne, de la France et de l'UE à Kiev ont publié des messages de soutien au ministre limogé sur la plateforme de médias sociaux X le 9 mai, avec des photos d'eux-mêmes en sa compagnie.
  22. Les vues sombres sur l'avenir de la Russie participent de l'optimisme occidental sur la contre-offensive Ukrainienne et sur l'efficacité des sanctions occidentales en 2023, dans un article où les mots "Chine" et "Inde" n'apparaissent pas. D'une certaine façon, l'autrice semble marquée par le cadre strictement bipolaire de la fin de guerre froide de sa jeunesse ou par le moment "unipolaire" de "l'hyperpuissance" américaine qui s'en est suivi. Le monde tripolaire USA-Chine-Inde ou plutôt Chine>Inde>USA annoncé par Goldman-Sachs ici http://www.air-defense.net/forum/topic/22849-relations-et-rivalité-chine-etats-unis/page/24/#comment-1718084 ne fait pas partie de son cadre d'analyse. Les vues euphoriques sont datées d'hier. Y aura-t-il un retour de balancier plus tard dans l'année, ou dans un ou deux ans ?
  23. (suite) À mesure que les conditions économiques se détérioreront, les Russes seront simplement invités à se serrer davantage la ceinture et à faire des sacrifices pour la « grande victoire » de la Russie. Ces sacrifices ne seront pas minces. Sergei Guriev, professeur d'économie à Sciences Po Paris, a mis en garde contre l'impact économique « catastrophique » des sanctions occidentales sur le secteur pétrolier et gazier russe, principale source de financement du budget fédéral. La fuite des cerveaux, sans précédent, est tout aussi néfaste pour les perspectives économiques de la Russie. Depuis le début de l'invasion, plus d'un million de personnes, soit 1,5 % de la population active du pays, ont fui. Qu'ils aient peur d'être enrôlés ou qu'ils soient repoussés par la guerre menée par Poutine contre une nation avec laquelle la Russie partage un passé commun de plusieurs siècles, ceux qui partent ont tendance à être plus instruits et plus productifs. Leur absence empêchera la Russie de développer des industries fondées sur la connaissance ou de diversifier son économie basée sur le pétrole et le gaz à l'avenir. Probablement un État paria à long terme, la Russie continuera d'être coupée du commerce et des investissements transfrontaliers tandis qu'elle hémorragie des liquidités et des ressources dans un effort de guerre sans fin - au lieu, par exemple, d'écoles ou d'hôpitaux. L'ensemble de ces tendances laisse présager un avenir économique sombre, dont le poids sera supporté par le peuple russe. La seule trajectoire qui s'offre à leur pays est celle d'un déclin économique irréversible. Selon les données de M. Gudkov, 12 % des hauts fonctionnaires russes ont été arrêtés au cours des cinq ou six dernières années. Arkady Babchenko, un journaliste qui a mis en scène sa propre mort pour déjouer un prétendu complot d'assassinat par les services de sécurité russes, l'a dit plus crûment : « Toute personne manifestant un désaccord tombera tout simplement par la fenêtre » Sans foi ni loi, en perte de population et de talents, enlisée dans une guerre contre l'Occident qui épuise ses ressources, il est difficile d'éluder la question plus longtemps : La Russie peut-elle survivre en tant qu'État ? De nombreux experts - et une part croissante des dirigeants mondiaux - pensent que non. Dans une évaluation réalisée pour l'armée américaine il y a quelques années, Alexander Vindman, ancien directeur des affaires européennes du Conseil national de sécurité des États-Unis, prévoyait le déclin de la Russie sur plusieurs décennies ; aujourd'hui, le calcul s'est déplacé sur quelques années. Il est possible, selon lui, que le début de l'éclatement de la Russie soit visible dans les cinq à dix prochaines années, en particulier aux marges de l'État. M. Vindman étudie la Russie depuis des années, mais même pour lui, il est difficile « de s'affranchir de l'idée que la Russie existera toujours, qu'il s'agit d'un État durable », a-t-il déclaré. Aussi improbable que puisse paraître la désintégration de la Russie, l'éclatement du pays en « États successeurs » nationaux pourrait être le seul moyen de mettre fin à son modèle de despotisme prédateur et consomptif à l'égard de ses voisins. Alexander Etkind, historien à l'Institut universitaire européen, pense en termes de « dé-fédéralisation », un processus dans lequel les régions ethniques de Russie demandent la souveraineté pour récupérer leurs richesses. Selon M. Etkind, la majeure partie du pétrole et du gaz russes est extraite dans deux régions ethniques autonomes de Sibérie : Yamalo-Nenets et Khanty-Mansi. De là, le pétrole et le gaz sont acheminés vers l'Europe, mais les centaines de milliards de dollars de bénéfices reviennent à Moscou, qui distribue ensuite des paiements à ses régions. La perturbation de ce modèle par les sanctions occidentales pourrait inciter les régions riches en ressources à contester le contrôle de Moscou. Pourquoi la République de Sakha ne peut-elle pas vendre elle-même ses diamants ? Pourquoi la République de Tchétchénie a-t-elle besoin d'un Moscou battu et isolé pour vendre son pétrole ? Dans le monde post-colonial, le mode opératoire de la Russie, qui consiste à piller les territoires qui lui appartiennent, n'est pas seulement amoral, mais dépassé. « Le problème de l'empire russe », a déclaré Feygin, « c'est qu'il ne produit rien. Laissons-le finir de s'effondrer ». Dans son manifeste intitulé « Comment tuer un dragon », qui reprend la fable antitotalitaire de l'écrivain soviétique Evgeny Schwartz, Khodorkovsky considère que la transition vers un modèle parlementaire décentralisé et dépersonnalisé, avec des régions autogouvernées, est un moyen pour la Russie de se libérer de sa malédiction autocratique. Ce scénario et tout autre scénario un tant soit peu optimiste pour la Russie sont assortis d'une condition importante : La victoire de l'Ukraine et la défaite de la Russie. Bien qu'à court terme, probablement au cours des deux ou trois prochaines années, la défaite ne ferait que renforcer la répression, elle affaiblirait Poutine sur le plan politique et ouvrirait la possibilité d'un changement. Cela ne signifie pas qu'il y aura une révolution. Le peuple russe a depuis longtemps abandonné toute tentative d'influencer son gouvernement (les élections en Russie sont « gérées » d'en haut, comme tout le reste), mais une faction plus modérée au sein de l'élite dirigeante actuelle de la Russie pourrait être en mesure d'orienter le régime vers une version allégée du dégel de Khrouchtchev, la période de libéralisation relative qui a suivi la dénonciation de la terreur stalinienne. Il se pourrait même qu'après un revirement revanchard temporaire en faveur des « patriotes nationaux », une coalition démocratique ait une nouvelle chance de reconstruire la Russie, comme l'espère Khodorkovsky. Selon [le lieutenant-général retraité Ben] Hodges, le seul espoir de Poutine est de faire durer la guerre. Aujourd'hui, le soutien de l'Occident à l'Ukraine est fort. Toutefois, il n'est pas inconcevable que si la guerre se prolonge trop longtemps, l'Occident soit contraint, à un moment donné, de s'attaquer à d'autres problèmes nationaux ou internationaux urgents. Dans ce scénario moins optimiste, l'Ukraine, battue et en infériorité numérique, sera contrainte de négocier. Et le régime de Poutine sera autorisé à survivre, à se regrouper et à poursuivre sa prochaine cible. Trois voies semblent s'offrir à la Russie d'après-guerre, sous Poutine ou celui qui lui succédera : se diviser en petits morceaux, se tourner davantage vers la tyrannie pour maintenir l'unité de ce qui reste du royaume, ou endurer une longue période de lent déclin. Le point commun de ces trois solutions est la violence. Un éclatement signifie une redistribution du pouvoir et des biens, ce qui ne se fera pas de manière pacifique. Un empire affaibli et anachronique, qu'il s'agisse d'une incarnation tyrannique ou d'un lent déclin, signifie une Russie coupée de ses mythes fondateurs et luttant pour rester économiquement pertinente - un endroit sombre et peu prometteur.
  24. La même Anastasia Edel a écrit cet autre article, il y a un peu plus d'un an : https://foreignpolicy.com/2023/03/10/russia-ukraine-putin-war-future/ J'ai atteint l'âge adulte lorsque les frontières de l'Union soviétique se sont effondrées et que la Russie a embrassé l'Occident. J'étais l'une de ces jeunes Russes euphoriques qui se tenaient au milieu des ruines du communisme, attendant avec impatience une vie exempte d'idéologie, d'oppression et de mensonges. À l'époque, il semblait qu'après un détour totalitaire de plusieurs décennies, la Russie avait enfin trouvé sa véritable voie, celle d'un pays libre et démocratique. Aujourd'hui, je suis contrainte de revoir, une fois de plus, mes hypothèses sur ce qu'est la Russie et sur ce qu'elle deviendra. Cette fois-ci, comme beaucoup d'autres, j'ai du mal à voir la lumière dans l'avenir de la Russie. J'ai demandé à un groupe d'experts militaires, de sociologues, de journalistes et d'économistes qui s'intéressent professionnellement à la Russie de m'aider à envisager l'avenir. S'il y a un accord entre eux, c'est que la Russie telle que nous la connaissions - une nation eurasienne semi-mythique qui, selon sa propre légende, avait sauvé le monde des Mongols et des Nazis, enduré une expérience communiste, puis s'était réunie avec l'Occident - n'existe plus. Si la Russie devait subsister en tant qu'État à l'intérieur de ses frontières actuelles, nous pourrions tout aussi bien lui trouver un nouveau nom. Le malaise du pays est si profond que même la sortie du président russe Vladimir Poutine de la scène politique russe, quelle qu'elle soit, ne changera probablement pas la trajectoire actuelle du pays. Trop de lignes rouges ont été franchies, trop de points de non-retour ont été dépassés. De plus en plus anarchique, économiquement condamnée et moralement en faillite, la Russie est à court de bonnes fins, comme si elle était prise dans une reconstitution de son propre conte populaire dans lequel les seuls choix possibles pour le protagoniste sont de perdre son cheval, de perdre sa vie ou de perdre son âme. La guerre est un grand catalyseur : Elle accentue les tendances déjà en place et accélère leur dénouement inévitable. La descente de la Russie dans l'autoritarisme a commencé il y a longtemps, mais jusqu'au 24 février 2022, Poutine s'est senti obligé de maintenir au moins le semblant d'une démocratie gérée. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. « La guerre a accéléré la chute de la Russie de l'autocratie vers un État totalitaire », a déclaré Mark Feygin, un ancien avocat et homme politique russe de l'opposition, qui dirige aujourd'hui une chaîne YouTube populaire retraçant la guerre. Lev Gudkov, éminent sociologue moscovite et directeur du dernier institut de sondage indépendant de Russie, le centre Levada, a décrit le régime de Poutine comme un « totalitarisme 2.0 », dans lequel les principaux instruments répressifs de l'Union soviétique, notamment une police politisée, des tribunaux soumis et la censure des médias, ont été rétablis dans le cadre d'un renversement du libéralisme des années 1990. Quelle que soit la Russie qui émergera après la guerre, ce ne sera pas la Russie de Tchekhov et de Dostoïevski, le pays qui a jadis séduit les intellectuels occidentaux par sa quête perpétuelle de sens et sa capacité à atteindre le sublime. Ce sera un pays de seigneurs de la guerre et de criminels, où la force est le seul argument et où les crimes ne sont pas des crimes tant qu'ils sont commis pour la patrie. « Si, au début de l'invasion, nous avons constaté la peur et la désorientation, vers la fin de l'année 2022, nos sondages ont révélé un soutien accru de l'opinion publique aux autorités », m'a déclaré M. Gudkov. Dans un État répressif, les sondages peuvent ne pas refléter fidèlement le véritable sentiment qui se cache derrière des réponses superficielles, et les échantillons peuvent être biaisés en faveur des participants pro-gouvernementaux, parce que ceux qui ne sont pas d'accord ont peur de participer. Mais ils indiquent une tendance générale. Sur les 72 % qui indiquent leur soutien au gouvernement, 20 à 25 % sont activement favorables à la guerre, soit parce qu'ils ont adhéré au discours de Poutine sur le ressentiment, soit parce qu'ils ont été convaincus que la Russie est réellement entourée d'ennemis. La propagande se déverse quotidiennement sur tous les écrans de télévision du pays, et elle est efficace pour créer une forme de consensus de masse organisé. De nombreux Russes partagent probablement une certaine propension psychologique à justifier la guerre, car si ce qu'ils croient - que leur pays est engagé dans une guerre juste contre les forces du mal - est faux, l'alternative est d'être complice, et donc coupable, de ses crimes. Il se peut aussi que la majorité ait tout simplement peur de protester, compte tenu de l'ampleur de la répression qu'elle subit et des antécédents du régime en matière de brutalité à l'égard des dissidents. « Les gens se sentent impuissants à influencer le régime, alors ils s'adaptent », a déclaré Mikhail Fishman, journaliste russe indépendant et animateur d'une émission analytique populaire qui est bloquée en Russie.
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