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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.theguardian.com/technology/2025/aug/04/demis-hassabis-ai-future-10-times-bigger-than-industrial-revolution-and-10-times-faster Hassabis a rencontré Musk pour la première fois en 2012. Lors d'un déjeuner à l'usine Space X en Californie, Musk a confié à Hassabis que sa priorité était d'atteindre Mars « comme planète de secours, au cas où quelque chose tournerait mal ici. Je ne pense pas qu'il ait beaucoup réfléchi à l'IA à ce moment-là. » Hassabis a souligné la faille dans son plan. « J'ai dit : "Et si c'était l'IA qui tournait mal ? Dans ce cas, être sur Mars ne vous aiderait pas, car si nous y arrivions, il serait évidemment facile pour une IA d'y arriver, par le biais de nos systèmes de communication ou autre. » Il n'y avait tout simplement pas pensé. Il est donc resté assis là pendant une minute sans rien dire, pensant simplement : « Hmm, c'est probablement vrai. » Peu après, Musk est également devenu investisseur dans DeepMind. Il y a tellement de questions autour de l'IA qu'il est difficile de savoir par où commencer : les deepfakes et la désinformation, le remplacement des emplois humains, la consommation énergétique considérable, l'utilisation de contenus protégés par le droit d'auteur, ou tout simplement le fait que l'IA décide que nous, les humains, sommes remplaçables et prenne les choses en main. Pour ne citer qu'un seul problème, la quantité d'eau et d'électricité que les futurs centres de données IA devraient nécessiter est astronomique, surtout alors que le monde est confronté à la sécheresse et à une crise climatique. D'ici à ce que l'IA parvienne à maîtriser la fusion nucléaire, il se peut que notre planète ait disparu. « Il existe de nombreuses façons de remédier à cela », répond Hassabis. « Oui, les systèmes d'IA vont nécessiter beaucoup d'énergie, mais ce que nous allons en retirer, ne serait-ce qu'en termes de solutions climatiques, dépassera largement les coûts énergétiques. » Il y a également la crainte que « l'abondance radicale » ne soit une autre façon de présenter le « chômage de masse » : l'IA remplace déjà les emplois humains. Lorsque nous « n'aurons plus jamais besoin de travailler », comme beaucoup l'ont promis, cela ne signifie-t-il pas en réalité que nous abandonnons notre pouvoir économique à ceux qui contrôlent l'IA ? « Ce sera l'une des questions les plus importantes auxquelles nous devrons répondre », reconnaît-il.
  2. https://responsiblestatecraft.org/media-starvation-coverage/ (4 août 2025) La presse dominante a largement ignoré la question de la famine, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus le faire Une analyse approfondie de la couverture médiatique révèle un manque d'intérêt choquant jusqu'à présent, et même alors, les reportages sont biaisés et évitent d'évoquer les responsabilités. Gallant a proclamé un « siège total » de Gaza le 9 octobre 2023 : « Il n'y aura ni électricité, ni nourriture, ni carburant, tout sera fermé. » Les organisations humanitaires ont alerté dès décembre 2023 sur le risque de famine dans certaines parties de Gaza. En avril 2024, Samantha Power, administratrice de l'USAID (CNN, 11/04/24), a estimé qu'il était « probable que certaines parties de Gaza, en particulier le nord de la bande de Gaza, soient déjà touchées par la famine ». Une légère augmentation de l'aide alimentaire a été autorisée dans la bande de Gaza pendant un cessez-le-feu début 2025. Mais le 2 mars 2025, Netanyahu a annoncé un blocus total du territoire occupé. Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a déclaré qu'il n'y avait « aucune raison pour qu'un gramme de nourriture ou d'aide entre à Gaza ». Le blog Discourse de Jack Mirkinson (28/07/25) cite Jeremy Konyndyk, président de Refugees International : Je crains que la famine à Gaza ait désormais dépassé le point de basculement et que nous assistions à une mortalité massive due à la famine... Une fois qu'une famine prend de l'ampleur, les efforts nécessaires pour la contenir augmentent de manière exponentielle.Il faudrait désormais une opération d'aide humanitaire d'une ampleur colossale pour inverser la vague de mortalité à venir, et cela prendrait des mois. Et la famine a des conséquences sanitaires permanentes à long terme, même lorsque des vies sont sauvées (NPR, 29/07/25). Mirkinson a fustigé des dirigeants tels que Cory Booker et Hillary Clinton pour ne pas s'être exprimés avant : « Il est trop tard pour eux de se laver du sang sur leurs mains. »
  3. https://witnessing-the-gaza-war.com/1169-2/ Résumé Dernière mise à jour : 1er novembre 2024 Je soussigné, Lee Mordechai, historien de profession et citoyen israélien, témoigne dans ce document de la situation à Gaza telle qu'elle se présente actuellement. Les nombreuses preuves que j'ai pu observer, dont la plupart sont mentionnées plus loin dans ce document, m'ont convaincu qu'Israël commet un génocide contre la population palestinienne de Gaza. J'explique ci-dessous pourquoi j'ai choisi d'utiliser ce terme. La campagne menée par Israël est ostensiblement sa réaction au massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, au cours duquel des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont été commis dans le contexte du conflit de longue date entre Israéliens et Palestiniens, qui remonte à 1917 ou 1948 (ou à d'autres dates). Dans tous les cas, les griefs et les atrocités historiques ne justifient pas de nouvelles atrocités dans le présent. Par conséquent, je considère que la réponse d'Israël aux actions du Hamas le 7 octobre est tout à fait disproportionnée et criminelle. Les paragraphes de ce résumé exécutif contiennent le résumé de sections beaucoup plus longues ci-dessous, à raison d'un paragraphe par section. Chaque section ci-dessous comprend des dizaines, voire des centaines de références qui renvoient aux preuves à l'appui sur lesquelles je fonde mon évaluation. Cette version du document élargit considérablement la version précédente du 18 juin 2024 en ajoutant beaucoup de contenu et de preuves aux sections existantes, en ajoutant de nouvelles sections (une annexe sur la méthodologie et un focus sur la campagne d'octobre-novembre 2024 dans le nord de Gaza) et en répondant à la discussion qu'elle a suscitée. En raison de la quantité considérable de matériel et de l'expansion de la guerre, je passe dans cette version d'une mise à jour simultanée de l'ensemble du document à un modèle qui met à jour les sections séparément, en commençant par le début du document. Au cours de l'année écoulée, Israël a massacré à plusieurs reprises des Palestiniens à Gaza, tuant plus de 44 000 Palestiniens, dont au moins 60 % sont des femmes, des enfants et des personnes âgées, à l'heure où nous écrivons ces lignes. Au moins cent mille autres personnes ont été blessées et plus de 10 000 sont toujours portées disparues. Il existe de nombreuses preuves des attaques aveugles et disproportionnées menées par Israël tout au long de la guerre, ainsi que de nombreux exemples de massacres et d'autres meurtres. De nombreuses institutions internationales ont sévèrement critiqué la conduite de la guerre par Israël. Israël a activement tenté de causer la mort de la population civile de Gaza. Israël a provoqué une famine à Gaza en tant que politique de facto et l'a utilisée comme arme de guerre, entraînant la mort confirmée de dizaines de civils (principalement des enfants) par famine. Israël a provoqué des pénuries d'eau, de médicaments et d'électricité. Israël a également démantelé le système de santé et les infrastructures civiles de Gaza. En conséquence, davantage de personnes meurent de maladies qui pourraient être soignées et des interventions médicales difficiles, telles que des amputations et des césariennes, sont pratiquées sans anesthésie. Le taux de mortalité global à Gaza est inconnu, mais il est presque certainement beaucoup plus élevé que le nombre officiel de morts. Le discours israélien a déshumanisé les Palestiniens à tel point que la grande majorité des Juifs israéliens soutient les mesures susmentionnées. Cette déshumanisation a été menée par les plus hauts responsables de l'État israélien et continue d'être soutenue par les infrastructures étatiques et l'armée. Elle est également très répandue dans la société civile au sens large. Il est légitime, dans le discours israélien, de parler des Palestiniens en utilisant un langage génocidaire. La déshumanisation se traduit par des abus et des violences généralisés à l'encontre des Palestiniens détenus et des civils de Gaza, ainsi que de leurs biens, sans que cela n'entraîne pratiquement aucune conséquence. La grande majorité des contenus déshumanisants sont partagés par les Israéliens eux-mêmes et sont confirmés par les témoignages des Palestiniens sur leurs expériences. Les preuves que j'ai vues et dont je discute indiquent que l'un des objectifs très probables d'Israël est de procéder à un nettoyage ethnique de la bande de Gaza, en partie ou en totalité, en expulsant autant de Palestiniens que possible. Des membres clés du gouvernement israélien ont fait des déclarations confirmant cette intention, et plusieurs ministères israéliens ont planifié ou œuvré pour faciliter la réalisation de cet objectif, parfois en persuadant ou en faisant pression sur d'autres États. Israël a déjà nettoyé une grande partie de la bande de Gaza en démolissant et en rasant, et tente également de détruire le tissu social palestinien en ciblant délibérément des institutions civiles telles que les universités, les bibliothèques, les archives, les édifices religieux, les sites historiques, les fermes, les écoles, les cimetières, les musées et les marchés. À ce jour, plus de 60 % des bâtiments de la bande de Gaza ont été détruits ou endommagés. L'un des objectifs de la guerre, selon le gouvernement israélien, est de libérer les otages, dont 101 sont toujours détenus par le Hamas. Les faits démontrent que, comparé au nettoyage ethnique, cet objectif est peu prioritaire pour le gouvernement israélien. À ce jour, Israël a libéré sept otages grâce à des opérations militaires, tout en tuant directement ou indirectement de nombreux autres otages par ses actions. De plus, de nombreux éléments prouvent qu'Israël a bloqué les négociations pour la libération des otages ou tenté de les entraver à plusieurs reprises. Des membres du gouvernement israélien ont également attaqué les familles des otages, et leurs associés ont tenté de les empêcher de s'exprimer politiquement. L'attention mondiale portée à Gaza, et parfois au Liban, à l'Iran et à la Syrie, a détourné l'attention de la Cisjordanie. Là-bas, les opérations menées par Israël par le biais de son armée ou de ses colons depuis le début de la guerre ont entraîné la mort de plus de 700 Palestiniens, le nettoyage ethnique d'au moins 20 communautés locales, ainsi qu'une forte augmentation des niveaux de violence, d'abus et d'humiliation des Palestiniens par l'État israélien et les colons juifs. Tout ce qui précède a été rendu possible grâce au soutien massif de la plupart des médias grand public en Israël et en Occident, principalement aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne. Depuis le début de la guerre, Israël a mené une campagne d'information mettant l'accent sur les horreurs des attaques du 7 octobre, en s'appuyant sur des affirmations factuelles fiables et non fiables, en limitant les flux d'informations en provenance de Gaza, en discréditant les voix critiques en dehors d'Israël et en restreignant le débat national afin de rallier l'opinion publique israélienne à la guerre. En conséquence, les médias et le discours israéliens restent majoritairement et sans critique favorables à la guerre, de nombreuses institutions et personnes pratiquant l'autocensure. Les grands médias américains partagent largement cette approche. Des enquêtes approfondies sur la campagne de dénigrement menée par Israël contre l'UNRWA et les doutes persistants concernant le nombre de morts palestiniens révèlent qu'il s'agit dans les deux cas de propagande infondée. Tout cela normalise la violence et les actions israéliennes en les présentant comme légitimes, détourne l'attention de la réalité à Gaza et contribue à la déshumanisation des Palestiniens. Le soutien quasi total des États-Unis a été fondamental pour la conduite de la guerre par Israël. Ce soutien s'est traduit par une aide militaire, le déploiement de ressources militaires et autres moyens américains, un soutien diplomatique sans faille, en particulier à l'ONU, et la libération d'Israël des mécanismes de contrôle et de responsabilité des États-Unis. Malgré des discours parfois critiques, les États-Unis ont apporté à Israël un soutien sans précédent. Les dissidents aux États-Unis – tant les fonctionnaires que des groupes importants de la société américaine – n'ont eu que peu ou pas d'influence sur la politique américaine. J'examine des événements plus spécifiques dans trois sections approfondies, qui constituent des études de cas illustrant bon nombre des thèmes décrits ci-dessus : 1- Le deuxième raid sur l'hôpital al-Shifa fin mars 2024 2- Les manifestations étudiantes à travers les États-Unis en avril et mai 2024 3- L'opération militaire dans le nord de la bande de Gaza en octobre et novembre 2024 (en cours) Les preuves que j'ai vues et que je décris ci-dessous m'ont suffi pour croire que ce qu'Israël fait actuellement à la population palestinienne de Gaza correspond à la définition du génocide telle que je la comprends. Dans les deux annexes du document, j'explique les raisons pour lesquelles j'utilise ce terme et je discute de ma méthodologie.
  4. https://www.recherches-internationales.fr/RI130/RI130_NdL_Fassin_Guerlain.pdf Didier Fassin Une étrange défaite, Sur le consentement à l’écrasement de Gaza, La Découverte, 2024, 188 pages L’auteur est un universitaire de renom, il est professeur à Princeton, au Collège de France et à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Ce court ouvrage a donc toutes les qualités d’un travail de chercheur mais Didier Fassin écrit aussi en tant que citoyen concerné par les évolutions politiques dans les pays occidentaux. Il retrace l’histoire de toutes les atrocités, de crimes et des déclarations et faits génocidaires depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2024 mais la focale de son ouvrage est surtout la faille éthique des pays occidentaux qui non seulement n’ont pas clairement condamné le génocide en cours mais l’ont au contraire encouragé en livrant des armes. Les médias supposés être un quatrième pouvoir qui surveille le pouvoir exécutif, au contraire, défendent une ligne partisane de soutien au gouvernement israélien d’extrême droite. Cet ouvrage contient de nombreuses références intellectuelles qui sont très rarement citées dans les médias dominants. Par exemple, Didier Fassin fait référence à deux chercheurs israéliens qui travaillent aux États-Unis, Raz Segal et Omer Bartov qui tous deux ont clairement parlé de génocide. Segal a écrit un article dans Jewish Currents intitulé « A Textbook Case of Genocide » (un cas d’école de génocide) et Bartov a publié, après la rédaction de l’ouvrage de Fassin, dans le Guardian un texte relatant le trouble qu’a ressenti ce spécialiste des génocides lors de sa visite en Israël : « As a former IDF soldier and historian of genocide, I was deeply disturbed by my recent visit to Israel » (The Guardian, 13 août 2024). L’ouvrage de Didier Fassin documente également les très nombreux cas de censure visant les critiques des déclarations et actions du gouvernement extrémiste d’Israël. Censure aux États-Unis, qui vise professeurs et étudiants ainsi que les journalistes, censure extrême en Allemagne qui vise notamment des auteurs juifs, soit américains soit israéliens, accusés d’antisémitisme, censure en France également. Didier Fassin note également les inexactitudes historiques dans les discours de personnages publics, à commencer par le président français. L’université, qui dans le passé s’était mobilisée contre les guerres au Vietnam ou en Irak, a été réduite quasiment au silence. Les partisans d’un génocide ne sont pas censurés les opposants au génocide le sont ce qui est une violation des droits fondamentaux dans des États démocratiques. Fassin aborde l’utilisation éhontée de l’accusation d’antisémitisme visant celles et ceux qui réclament un cessez-le-feu et la fin des massacres. Il note aussi la persistance d’un racisme de type colonial dans les accusations visant les critiques du génocide dont sont victimes les Palestiniens. Dans le climat actuel de censure et d’intimidation, il faut saluer un ouvrage courageux ; Dans le même ordre d’idées, saluons le travail d’un universitaire israélien Lee Mordechai, cité par Didier Fassin, qui publie une analyse de tous les faits saillants du conflit en cours : « Bearing Witness to the Israel-Gaza War » disponible gratuitement sur le Net [1] [2]. Cet ouvrage de qualité, qui est à la fois un livre d’histoire et une prise de position politique et éthique, est écrit dans un style posé accessible au grand public permet de comprendre la faillite morale de la plupart des soi- disant élites des pays occidentaux qui ne s’opposent qu’aux génocides du passé mais encourage un génocide qui se déroule aux yeux du monde entier. Le monde non-occidental voit et comprend tout cela. [1] https://witnessing-the-gaza-war.com/ [2] https://www.letemps.ch/monde/moyenorient/archiver-les-crimes-commis-a-gaza-c-est-mon-devoir-de-citoyen-israelien-estime-l-historien-israelien-lee-mordechai (26 mai 2025) C’est l’histoire d’un citoyen israélien qui voulait briser le silence. En t-shirt et short, lunettes sur le nez, Lee Mordechai n’a pas grand-chose du professeur d’histoire spécialiste de l’Empire byzantin tel qu’on l’imagine. Ce quadragénaire, né à Rishon Lezion, près de Tel-Aviv, vit et enseigne aujourd’hui à Jérusalem, à l’Université hébraïque. Le 7 octobre 2023, lors de l’attaque perpétrée par le Hamas en Israël, Lee Mordechai est en pleine année sabbatique à l’Université de Princeton, aux Etats-Unis. « C’était une période pleine d’incertitude, pour nous Israéliens. Mais très vite, j’ai tenu à regarder les informations qui provenaient des deux côtés. Les horreurs du 7-Octobre, mais aussi les choses terribles qui sortaient chaque jour de plus en plus nombreuses de Gaza », se souvient le professeur. La « disproportion » de la riposte israélienne le choque immédiatement. Il est abasourdi par les «8000 Gazaouis tués en trois semaines», puis par le premier raid mené par l’armée israélienne à la mi-novembre 2023 contre l’hôpital Al-Shifa, à Gaza City, qu’Israël présente alors sans preuves comme le QG du Hamas. « Une attaque totalement injustifiée, rappelle Lee Mordechai. Or, ce que je constate à ce moment-là, c’est le silence assourdissant du monde universitaire israélien. Je m’attendais à ce que mes pairs prennent la parole contre cette guerre, mais pas du tout. Il n’y avait même pas une pétition antiguerre qui circulait, et que j’aurais pu signer! Au contraire, le camp libéral faisait des tribunes pour dire que le reste du monde ne comprenait pas Israël. Alors je me suis demandé: quel est mon rôle dans tout ça? ».
  5. https://www.recherches-internationales.fr/RI130.html Les Etats-Unis que laisse Biden - Automne 2024 https://www.recherches-internationales.fr/RI130/RI130_Presentation.pdf Pierre Guerlain - Présentation William Dormhoff qui est un spécialiste des relations de pouvoir aux États-Unis actualise fréquemment son ouvrage de référence dont la 8e édition est parue en 2022 : Who Rules America ? The Corporate Rich, White Nationalist Republicans, and Inclusionary Democrats in the 2020s. Il conclut de façon peu étonnante que le vrai pouvoir est aux mains d’une élite de pouvoir qui ne compte que 0,5 % de la population. Ces conclusions sont semblables à celles auxquelles le sociologue C. Wright Mills arrivait dans les années 1950 dans son livre intitulé The Power Elite publié en 1956. La domination d’un petit groupe oligarchique s’est plutôt accentuée depuis les années 1950 lorsque les syndicats étaient encore forts et le taux d’imposition marginal élevé. Thomas Piketty a analysé cette évolution historique dans son ouvrage Le Capital aux xxie siècle. Sur le plan politique les discours sur la démocratie, qu’il s’agirait de défendre sur la scène internationale, sont en décalage avec la réalité interne des États-Unis comme le montrent deux politistes, Benjamin Page et Martin Gilens, dans un ouvrage intitulé : Democracy in America ? publié en 2020. Passer de C. Wright Mills à Page et Gilens permet de mesurer le creusement des inégalités et des barrières à la traduction politique des aspirations populaires. Gilens et Page montrent que les décisions politiques correspondent exactement aux souhaits des plus riches et des sociétés capitalistes. Le mot « oligarques » est réservé, dans le langage médiatique à ceux qui vivent en Russie mais les États-Unis ont bien évidemment leurs propres oligarques. Un article de David Dayen publié en janvier 2024 dans The American Prospect dit clairement les choses : « America is not a Democracy ». Dayen insiste sur le pouvoir de l’argent dans les processus électoraux. Les États-Unis que Biden laisse sont en déclin sur la scène internationale où le basculement du monde s’affirme mais aussi en déclin interne avec des indicateurs démographiques et de santé eux-mêmes en déclin. Les « morts de désespoir » dues au suicide, à l’alcool et à la drogue sont un indicateur de déclin. Le livre de Anne Case et Angus Deaton, Deaths of Despair and the Future of Capitalism, est un catalogue des indicateurs de déclin que seule la classe politique semble déterminée à ne pas voir. En 2002 Emmanuel Todd a publié un ouvrage intitulé Après l’empire, Essai sur la décomposition du système américain. Aujourd’hui, la décomposition est plus avancée et la présidence Biden ne l’a pas enrayée. De façon étrange et fortuite, le déclin mental de Biden est une illustration analogique du déclin des États-Unis eux-mêmes. Le déclin des empires est un processus long et lent et, si sur de nombreux plans les États-Unis restent une grande puissance, le processus du déclin paraît bien enclenché et irréversible.
  6. Si vous avez aimé la série sur Churchill, je vous recommande aussi celle-ci sur Roosevelt d'une toute aussi bonne qualité : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-franklin-d-roosevelt-l-allie (juin 2024 - rediffusé en juin/juillet 2025) Épisode 1/5 : Un pacte La Seconde Guerre mondiale est proche de son dénouement. Pourtant, le président Franklin Delano Roosevelt, aux quatre mandats, tire sa révérence et n'assiste pas à la victoire des Alliés. Cette épreuve constitue un véritable drame pour les Américains. Épisode 2/5 : Hyde Park Hyde Park, c’est le domaine des Roosevelt au nord de New York. C’est là qu’il est né, là qu’il a, de son vivant, voulu voir conserver toutes les archives de sa vie. Son refuge raconte un tournant de l’histoire américaine. Épisode 3/5 : Le New Deal Politique emblématique du président Roosevelt, le "New Deal" vise à soutenir les populations appauvries pour relancer l'économie qui s’est effondrée avec le krach de 1929. Les ambitions du président se heurtent vite aux milieux financiers dont il est issu. Épisode 4/5 : Vers la guerre Franklin D. Roosevelt a très tôt senti monter la guerre en Europe. La puissance de l’État lui permet d’orienter la production industrielle vers l’équipement militaire. Mais le pays est résolument opposé à l’engagement des États-Unis dans le conflit. Épisode 5/5 : Mourir juste avant la victoire Franklin D. Roosevelt est l’un des architectes du débarquement des forces alliées sur les côtes françaises. Mais c’est un homme malade qui ne verra pas la victoire, et qui a tant bouleversé son pays, que sitôt mort, les forces conservatrices attaquent son héritage. L'un des fils conducteurs est le journal d'Henry Morgenthau, son secrétaire au Trésor.
  7. https://www.theguardian.com/commentisfree/2025/aug/03/us-israel-iran-attacks-50-days-on-nuclear-weapons Cinquante jours plus tard, les bombardements et les frappes de missiles illégaux menés par le président américain Donald Trump et le dirigeant israélien Benjamin Netanyahu n'ont abouti à aucun résultat positif, malgré leurs vantardises quant à un succès qui changerait le monde. Les installations nucléaires iraniennes n'ont pas été détruites, contrairement à ce qu'affirmait Trump. Téhéran n'a pas renoncé à l'enrichissement d'uranium. Le régime n'est pas tombé, malgré l'appel à la révolte lancé par Netanyahu. Au contraire, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, est plus provocateur que jamais. Il a depuis lancé une nouvelle vague de répression contre ses opposants, d'où les exécutions. Dénonçant la pendaison, le week-end dernier, des prisonniers politiques Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, Amnesty International a établi un lien entre leur sort et les attaques américano-israéliennes. Ces attaques ont enfreint la Charte des Nations unies et le droit international, comme l'a souligné le groupe des BRICS. Elles ont conduit Téhéran à suspendre les inspections nucléaires de l'ONU. Elles ont exacerbé les divisions entre les États-Unis et l'Europe. Et, ironiquement, elles ont accru la probabilité que l'Iran fabrique une bombe à des fins d'autodéfense. L'Iran insiste sur le fait qu'il ne possède pas et ne souhaite pas posséder d'armes nucléaires. Malgré toutes les capacités de renseignement dont se vante Israël, ni Netanyahu ni personne d'autre n'a pu prouver le contraire de manière définitive. La décision d'attaquer était basée sur une simple supposition, motivée par la peur et la haine. Elle a causé de graves dommages matériels, mais n'a pas changé les mentalités. L'Iran est catégorique : il continuera à enrichir de l'uranium à des fins civiles. Le bombardement a été un échec. La menace colérique de Trump de frapper à nouveau confirme cet échec. Toutes les parties impliquées dans ce conflit devraient étudier l'œuvre du philosophe français des Lumières Charles de Secondat, baron de Montesquieu, ennemi de la tyrannie sous toutes ses formes. Dans son best-seller Les Lettres persanes, publié en 1721, il lance un avertissement impressionnant et prémonitoire sur ce qui était alors des armes de destruction massive imaginaires. « Vous dites que vous craignez la découverte d'une méthode de destruction plus cruelle que celles qui sont utilisées actuellement », écrit son voyageur persan fictif Usbek à un ami. « Si une telle invention fatidique venait à être découverte, elle serait rapidement interdite par le droit international. À l'unanimité, tous les pays s'accorderaient pour enterrer cette découverte. » Si les États-Unis et Israël souhaitent sincèrement empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, ils doivent montrer l'exemple et réduire, voire éliminer, leurs propres arsenaux nucléaires.
  8. https://www.theguardian.com/commentisfree/2025/aug/05/poland-populism-democrats-donald-tusk Le candidat soutenu par le parti Droit et Justice, Karol Nawrocki, a remporté le second tour de l'élection présidentielle en juin avec 50,89 % des voix, s'attirant ainsi l'admiration de Donald Trump. Quelques jours avant la prestation de serment de Nawrocki mercredi [6 août], un nouveau sondage suggérait que près de la moitié des électeurs souhaitaient le départ du Premier ministre, Donald Tusk. La coalition au pouvoir vacille. Le gouvernement libéral démocrate de Tusk pourrait bien n'être qu'un intermède, une pause entre deux gouvernements populistes de droite. Après son retour au pouvoir en 2023, Tusk s'est retrouvé face à un dilemme : devait-il se distancier complètement du programme de ses prédécesseurs ou flirter avec leur héritage ? Tusk a choisi la deuxième option. Il a maintenu le programme populiste d'aide financière directe aux familles avec enfants. Il a poursuivi la construction d'un méga-pôle de transport, projet phare du gouvernement précédent qu'il avait auparavant critiqué comme étant un gaspillage. Il est particulièrement frappant de constater qu'il n'a pas réussi à libéraliser les lois polonaises sur l'avortement, qui avaient été durcies par les populistes. En reprenant à son compte la rhétorique des nationalistes sur l'immigration et la défense des frontières nationales, la Pologne a réinstauré des contrôles à ses frontières avec l'Allemagne et la Lituanie, deux pays voisins membres de l'UE, alors que les trois pays font partie de l'espace Schengen. Le fait de laisser les populistes nationaux donner le ton politique est la cause de l'échec de Tusk. La défaite de son candidat à la présidence, Rafał Trzaskowski, a été suivie d'un effondrement de son soutien dans les sondages. L'absence d'une vision inspirante, ou même d'une idée claire de ce que Tusk représente, est douloureuse à constater. Si des élections législatives avaient lieu aujourd'hui, les populistes de droite polonais seraient clairement réélus, probablement avec un programme nationaliste encore plus radical. À l'étranger, Tusk est peut-être admiré comme un fervent défenseur de la démocratie. Dans son pays, il est devenu l'un des hommes politiques les plus impopulaires. On pourrait appeler cela le syndrome Gorbatchev : adulé à l'étranger, mais décrié dans son pays. Pour de nombreux électeurs polonais, en particulier les plus jeunes, Tusk, qui est actif dans la politique polonaise depuis plus de 25 ans et qui a été Premier ministre de 2007 à 2014, semble faire partie d'une élite vieillissante et fatiguée dont l'heure est venue de se retirer.
  9. https://responsiblestatecraft.org/sudan-peace-talks/ (5 août 2025) Les Forces de soutien rapide (RSF) ont annoncé la nomination de leur propre Premier ministre et de leur propre conseil présidentiel afin de concurrencer et de contester directement la légitimité du gouvernement soudanais. La nouvelle de la création de ce nouveau gouvernement parallèle intervient quelques jours avant le début prévu d'un nouveau cycle de pourparlers de paix à Washington la semaine dernière. Bien qu'aucune des deux parties belligérantes de la guerre civile ne devait y participer, il s'agissait de la dernière tentative des États-Unis pour mettre fin à la guerre au Soudan, et de la première initiative majeure sous la présidence de Donald Trump. Mais les États-Unis, qui prévoyaient d'accueillir les ministres des Affaires étrangères de l'Égypte, de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis (EAU), ont annulé les pourparlers prévus pour le 30 juillet juste avant leur début en raison d'un désaccord avec les Égyptiens sur la formulation d'un communiqué qui devait être publié dans le cadre du sommet. Les Égyptiens, qui ont été étroitement alignés avec le gouvernement soudanais soutenu par l'armée tout au long de la guerre civile, se sont opposés à une partie du document qui déclarait que ni le gouvernement soudanais actuel ni la RSF paramilitaire ne pouvaient jouer un rôle de premier plan dans le nouveau gouvernement de transition d'après-guerre. Le soutien de l'Égypte au gouvernement soudanais la place en opposition directe avec les EAU, qui ont fourni un soutien militaire à la RSF. La décision du RSF de former un nouveau gouvernement a pris racine lors de réunions tenues au Kenya en février dernier avec les dirigeants d'autres factions également opposées au gouvernement soudanais, dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhan. Les différents groupes ont uni leurs forces pour définir les contours d'un futur régime, aboutissant finalement à la création du Gouvernement de paix et d'unité à la mi-avril. Comme annoncé le 26 juillet, le Premier ministre choisi pour diriger le gouvernement de paix et d'unité est Mohamed Hassan al-Ta'aishi. Il a été membre du Conseil souverain de transition institué pour diriger le Soudan à la suite du coup d'État de 2019 qui a conduit à la destitution du dirigeant de longue date Omar al-Bashir. Le conseil présidentiel, qui sera dirigé par Mohamed Dagalo (plus connu sous le nom de Hemedti), est composé de 15 membres, dont beaucoup sont des militaires de la RSF. Hemedti est le chef des opérations militaires de la RSF et le principal rebelle dans la scission initiale avec le général al-Burhan, qui a servi de catalyseur à la guerre civile en cours.
  10. https://www.msn.com/en-us/money/companies/china-is-choking-supply-of-critical-minerals-to-western-defense-companies/ar-AA1JQ1qs (4 août 2025) Selon les données de la société de logiciels de défense Govini, plus de 80 000 pièces utilisées dans les systèmes d'armement du ministère de la Défense [américain] sont fabriquées à partir de minéraux critiques désormais soumis aux contrôles à l'exportation chinois. Govini a déclaré que presque toutes les chaînes d'approvisionnement en minéraux critiques clés utilisés par le Pentagone dépendent d'au moins un fournisseur chinois, ce qui signifie que les restrictions imposées par Pékin peuvent entraîner des perturbations généralisées. Depuis le renforcement des contrôles à l'exportation au début de l'année, la Chine exige désormais des entreprises qu'elles fournissent une documentation exhaustive sur l'utilisation qu'elles comptent faire des terres rares et des aimants qu'elles importent. Les régulateurs chinois demandent souvent des informations sensibles, telles que des images des produits et même des photos des chaînes de production, afin de s'assurer qu'aucun de ces matériaux n'est destiné à un usage militaire, selon des acheteurs occidentaux.
  11. Merci pour cet article du Monde. Je le verse comme pièce au dossier que j'ai ouvert il y a quelques jours dans le forum "Histoire militaire" :
  12. Wallaby

    Winston Churchill

    À en juger par qui ressort dans cet article, Darryl Cooper ne semble pas innover mais plutôt reprendre des arguments exprimés en Angleterre dans les années 1990 notamment par l'historien John Charmley : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-a-la-recherche-de-winston-churchill 29 juillet 2010 Comment Winston Churchill a-t-il rencontré la France ? Julian Jackson, historien britannique qui travaille sur la France, et Philippe Chassaigne, historien français qui travaille sur la Grande-Bretagne, se rencontrent pour débattre sur l'intérêt de la France pour Winston Churchill. [c'est la deuxième émission en partant du bas de la page] 31:23 Julian Jackson : Il y a une école historique en Angleterre, aujourd'hui, d'historiens conservateurs comme John Charmley [1] ou Maurice Cowling [2] qui est mort, qui ont dit que la grande faute était de ne pas faire la paix avec Hitler en 1940. Donc il y a une école historique qui a des arguments qu'en fait c'est à cause de ça qu'on a perdu l'Empire, etc. Ce n'est pas une école que je défends personnellement, mais il faut savoir que ça existe. 31:46 Julian Jackson : Et en fait, le paradoxe, c'est que Churchill, qui était tellement attaché à l'Empire, qui disait que je ne suis pas devenu le Premier ministre pour brader l'Empire, en fait, dans un sens, pour ces gens, en fait, il y avait une contradiction entre sa volonté de garder l'Empire et ses choix en 40. 32:07 Philippe Chassaigne : L'idée défendue par John Charmley dans son ouvrage, qui peut être le plus célèbre, en tout cas le plus controversé, c'est Churchill, The End of Glory, qui datait de 1993, si je me souviens bien. Et c'est que finalement, c'est même avant 1940, l'erreur de Churchill, ça a été de lutter contre la politique menée par Neville Chamberlain. Et donc l'idée de John Charmley, c'est qu'en fait, Churchill s'est trompé et que c'est Neville Chamberlain qui avait raison mais qui n'a pas été compris. Et l'idée c'était que le Chamberlain avait raison de vouloir temporiser de vouloir apaiser Hitler pour satisfaire les revendications d’Hitler à l'ouest pour qu'ensuite il puisse se retourner vers l'est et l'idée c'était que finalement de la lutte entre l’Allemagne nazie et la Russie enfin l'URSS stalinienne, eh bien, les deux puissances totalitaires se seraient entre-égorgées ou finalement la Grande-Bretagne aurait pu rester là à regarder, à compter les points en quelque sorte et après continuer à conserver son empire. Là, c'est vraiment de l'histoire-fiction. On a dit que ces historiens avaient des arrière-pensées plus politiques que véritablement historiques. En tout cas, c'est une thématique qui a eu un réel succès, je crois, au milieu des années 90, maintenant, un peu moins. Pierre Assouline : Elle est considérée comme révisionniste ? Philippe Chassaigne : L'histoire, il faut constamment réviser l'histoire. [1] https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Charmley [2] https://en.wikipedia.org/wiki/Maurice_Cowling https://thecritic.co.uk/issues/november-2024/no-churchill-wasnt-the-bad-guy/ Maurice Cowling (du Peterhouse Right) critiquait le « mythe Churchill », affirmant que la défaite britannique et l'effondrement de l'empire avaient été réinterprétés et déformés par Churchill après la guerre pour en faire une victoire glorieuse. Ce qu'oublie de dire le journal Le Monde, c'est que le buste de Churchill de la Maison Blanche a été : - supprimé par Obama - restauré par Trump - resupprimé par Biden - rerestauré par Trump https://en.wikipedia.org/wiki/Bust_of_Winston_Churchill_(Epstein) Lors d'une conférence de presse en 2015, le président Barack Obama a confirmé que le moulage avait été partiellement déplacé afin de faire place à un nouveau buste de Martin Luther King Jr. dans le Bureau ovale, tout en réitérant son admiration pour Churchill. Il a été temporairement replacé dans le Bureau ovale en janvier 2017, après l'investiture de Donald Trump, jusqu'à ce qu'il soit remplacé par une reproduction provenant de la British Government Art Collection (GAC). https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2021/01/22/la-nouvelle-decoration-du-bureau-ovale-met-a-l-epreuve-la-special-relationship-entre-washington-et-londres_6067277_4832693.html (22 janvier 2021) La nouvelle décoration du bureau Ovale [celle de Biden] met à l’épreuve la « special relationship » existant entre Washington et Londres. Les tabloïds britanniques s’interrogent sur la disparition d’un buste de Winston Churchill qui était présent dans le bureau de Donald Trump. https://www.lepoint.fr/monde/comment-donald-trump-a-decore-le-bureau-ovale-a-sa-maniere-21-01-2025-2580467_24.php (21 janvier 2025) Bouton pour du Coca, buste de Churchill : Trump transforme le Bureau ovale. Le nouveau président américain a redécoré son bureau à la Maison-Blanche, remettant en place des éléments retirés par son prédécesseur.
  13. Des fuites dans un sous-marin ? Ca peut être dangereux. Les relations ne sont pas si mauvaises que ça apparemment : https://www.lemonde.fr/international/live/2025/08/04/en-direct-guerre-en-ukraine-face-au-deploiement-de-sous-marins-americains-l-ukraine-estime-que-moscou-ne-comprend-qu-une-chose-la-force_6626390_3210.html « Nous sommes toujours heureux de voir M. Witkoff à Moscou et toujours ravis d’être en contact avec lui. Nous pensons que ces contacts sont importants, constructifs et utiles », a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d’un briefing, auquel participe l’Agence France-Presse, ajoutant qu’une rencontre avec M. Poutine n’était « pas exclue ».
  14. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/geopolitique/geopolitique-du-mardi-10-aout-2021-4359346 L'Afghanistan est depuis toujours ce qu'on appelle une marche d'empire, c'est un dire un territoire qui sert de tampon entre des puissances qui, sans cela, trouveraient trop dangereux d'avoir des frontières communes. Pareil pour l'Ukraine. « Ukraine », étymologiquement, ça veut dire "frontière", ça veut dire "marche". https://fr.wikipedia.org/wiki/Ukraine#cite_note-20 Louys Moreri, Le Grand Dictionnaire historique ou Le Mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, tome 2, partie 2, Jean Girin et Barthelemy Riviere, Lyon, 1683, s.v. Ukraine, page 1246 : « Ukraine. Province de Pologne, ainsi nommée, parce qu'elle est proprement sur les frontières de la Moscovie & de la petite Tartarie » https://www.cnrtl.fr/definition/marche A. − Province frontalière particulièrement exposée en temps de guerre. La Lorraine, il ne faut pas se lasser de le redire, est une marche frontière, et les marches sont par définition des terres de résistance et de conflit, donc d'antithèse (Barrès,Maîtres,1923, p. 260). − En partic., HIST. District militaire établi au voisinage d'un pays ennemi, et ayant à sa tête des margraves ou des marquis. Les Marches d'Ancône, de Lorraine, de Bretagne, de l'Est. Un de mes ancêtres a commandé les Marches comtoises, au quatorzième siècle. Notre titre de marquis date de là (Ponson du Terr.,Rocambole,t. 5, 1859, p. 257):
  15. La Crimée a voté pour l'indépendance référendum après référendum. Il y a des minorités linguistiques en Ukraine. S'il faut une religion unique pour être un État nation, l'Allemagne, ou l'Angleterre ne sont plus des États-Nations. Ni les États-Unis. S'il faut une centralisation du pouvoir, l'Allemagne et les États-Unis ne sont pas des États-Nations. Avant 1970, la Belgique était un État centralisé, donc c'était un État nation ? https://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/ukraine-1demo.htm 2.3 Une population multiethnique L'Ukraine occidentale est ukrainophone dans une proportion de plus de 90%. À l'est, les oblasts de Khartiv, de Loushansk, de Donetsk et de Zaporijia comptent une majorité de russophones et d'Ukrainiens russifiés. Par exemple, en Crimée, 67 % des habitants se considéraient comme des Russes en 1989, contre 25,6% comme des Ukrainiens. De façon générale, les Russes dominent dans les centres urbains et les zones industrialisées. En simplifiant, on peut dire que l'Ukraine est partagée entre un Ouest ukrainophone et un Est russophone. Ces résultats d'ordre ethnique ne correspondent pas nécessairement aux langues parlées, puisque 67,5 % des Ukrainiens parlent l'ukrainien comme langue maternelle, contre 29,6 % pour le russe et 2,9 % pour les autres langues. Il faut considérer que des Ukrainiens ont adopté le russe et que de nombreux membres des petites ethnies (dont des Russes) sont passés à l'ukrainien ou au russe. La carte ci-dessous illustre la répartition spatiale des ukrainophones et des russophones dans le pays, selon le recensement de 2001.
  16. Le gouvernement afghan était lui aussi pieds et poings liés à l'Occident pour des raisons militaires et financières, et pourtant ça n'a pas empêché la corruption. https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20140404-bilan-hamid-karzai-afghanistan-election-suffrage-universel-corruption-aide-financiere-internationale Selon le chercheur de l’IRIS, Karim Pakzad, les Etats-Unis ont dépensé près de 700 milliards de dollars dans le pays, dont un tiers en investissements civils. Au regard de ces montants, le bilan n’est pas satisfaisant. « On en revient à la question de la corruption, qui touche le sommet de l’Etat. Des milliards de dollars ont été détournés en Afghanistan. Un état de fait reconnu par les observateurs intérieurs et par les Etats-Unis », explique-t-il. Cette corruption touche aussi bien les députés qui monnaient leurs votes au Parlement que les juges, ou les entreprises étrangères qui surfacturent systématiquement la moindre prestation. Les écoles auraient ainsi coûté plus du triple de leur prix normal. L’économie repose donc de façon artificielle sur cette aide occidentale, et le gouvernement n’a quasiment pas de ressources propres.
  17. Pourquoi un boulet ? Il reviendra en ayant amassé une solde de militaire supérieure dans bien des cas au salaire qu'il aurait perçu dans le civil. Donc c'est quelqu'un qui avec cet argent va consommer et faire vivre l'économie locale. Le salaire des soldats enrôlés pour combattre en Ukraine est au moins huit fois supérieur à la moyenne nationale. Les sommes forfaitaires versées aux blessés - ou, pour ceux qui sont morts au combat, à leurs proches - sont suffisantes pour permettre l'achat d'appartements, de voitures et de biens de consommation auparavant inabordables. Les médias russes, officiels ou non, regorgent d'histoires comme celle d'Alexei Voronin, qui ne regrette pas d'avoir combattu en Ukraine bien qu'il y ait perdu une partie de son pied. « Maintenant, j'ai tout », dit-il. Sa mère reconnaît que son fils a de la chance : « il n'a marché que sur une mine », alors que plusieurs de ses compagnons d'engagement ont été tués. Source : Why Russia Is Happy at War / Pourquoi la Russie est heureuse à la guerre, par Anastasia Edel
  18. https://www.liberation.fr/international/europe/lutte-contre-la-corruption-en-ukraine-zelensky-remet-la-loi-a-lendroit-mais-peine-a-sortir-de-lorniere-20250802_PKA36TWLSJAGHAXEHU2TTIOXME/ « La mauvaise nouvelle, c’est que notre gouvernement tend vers l’autoritarisme et fait ce qu’il veut, aujourd’hui, il fait passer une loi, demain, il en votera une autre, selon sa volonté politique, constate l’historien Yaroslav Hrytsak, professeur à l’Université catholique de Lviv. La bonne nouvelle, c’est que nous disposons d’une société civile qui empêche le gouvernement de tomber dans la corruption et ça c’est très important. » Pour Hrytsak, s’exprimant sur les ondes de Radio NV, cette affaire est la preuve que malgré toutes les tentatives de corrompus ou apprentis autocrates, «il n’y aura pas de retour en arrière en Ukraine».
  19. "Ont pu", parce qu'ils ont été les plus forts. Parce qu'ils ont gagné. Si la mobilisation n'avait pas réussi, et sans le soutien de l'Occident, ils auraient fini en prison comme "agents russes" : https://www.osw.waw.pl/en/publikacje/analyses/2025-07-29/pokrovsk-conurbation-a-pocket-day-1252-war Le 23 juillet, le service de presse des services de renseignement militaires ukrainiens a déclaré que les services de renseignement et les propagandistes russes « enquêtaient minutieusement et de manière approfondie sur la situation en Ukraine afin d'exploiter les manifestations » liées à l'adoption d'une loi abolissant l'indépendance des organismes de lutte contre la corruption afin de « saper la capacité de l'État ukrainien à résister à une agression armée à grande échelle de la part de la Russie ». Selon les services de renseignement ukrainiens, Moscou a l'intention de discréditer le gouvernement ukrainien afin d'affaiblir le soutien occidental ou de le priver complètement. La déclaration avertissait que le Kremlin envisageait d'exploiter le mécontentement public pour exacerber la situation politique et déstabiliser autant que possible l'État, et qu'il utiliserait tous les moyens d'influence disponibles, en particulier l'information. Le régime Zelensky a cédé sous la pression, mais il reste un régime fondamentalement autoritaire et répressif. L'hirondelle ne fait pas le printemps.
  20. Je continue d'utiliser ce fil "Ukraine 3" pour y concentrer les questions de fond, détachées de l'urgence de l'actualité : https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts/2412 (13 novembre 2022, rediffusé le 27 juillet 2025) Anna Colin Lebedev, Jamais frères ? Ukraine et Russie : une tragédie postsoviétique, Seuil, septembre 2022 On retrouve ce point d’interrogation dans le titre de chacune des parties de l’ouvrage, je ne cesse de poser des questions, car il ne s’agit pas de dire à la va-vite que cette fraternité entre les deux peuples n’est qu’un mythe utilisé par Vladimir Poutine, il y a des éléments de proximité entre les deux sociétés. Ils sont là dans l’Histoire mais aussi dans le présent. Il faut cependant voir en quoi compte la différence, a fortiori parce que cette différence est niée du côté russe. Certes, il fallait bien qu’à un moment, la prise de conscience des différences soit actée et débattue, mais rien n’obligeait à ce qu’elle débouche sur un conflit armé. C’est l’idée centrale du livre. Marc-Olivier Padis : Dans votre interrogation sur les divergences entre les deux pays, vous examinez ce qu’il y a de commun, et un élément qui s’impose est bien évidemment le monde soviétique. De quelle manière le statut des nationalités a-t-il évolué au sein du système soviétique ? Si j’ai bien compris, dans un premier temps, après la révolution de 1917, on avait commencé par encourager l’expression des singularités nationales, notamment des langues nationales. Ce premier moment, qui devait correspondre à cette idée d’Union des Républiques Socialistes Soviétiques s’arrête avec Staline et connaît par la suite une régression. Comment expliquer ce double mouvement, qui a dû laisser des héritages contradictoires ? Quand Poutine se permet de dire aujourd’hui que c’est Lénine qui a créé l’Ukraine, et que celle-ci n’existait pas auparavant, c’est en réalité une manière très déformée de dire que le projet soviétique a permis la cristallisation des identités nationales, là où il n’existait auparavant que des identités locales. C’est un type de discours historique sur l’Union soviétique qu’on a entendu à propos de la construction des nationalités. Dans les premières années de l’URSS, on va structurer l’Union en territoires qui doivent avoir une cohérence nationale, avec une ethnie et une langue titulaires. Dans le cas de l’Ukraine, on choisit la langue ukrainienne, qui était très présente bien qu’opprimée sous l’empire russe ; dans d’autres endroits comme par exemple en Asie Centrale, ce sera beaucoup plus délicat et composite : on a composé des langues à partir de différentes langues locales, en créant une grammaire, en uniformisant l’alphabet cyrillique, mais aussi en regroupant différentes communautés sous des termes englobants : « Kazakhs », « Tadjiks », etc. Dans les années 1920, il y a en effet une espèce d’ingénierie des nationalités pratiquée en URSS, et elle valorise les identités nationales, et notamment les langues nationales. Il y a la conviction dans ces premiers moments que pour que le projet communiste s’implante, il doit parler aux populations dans leurs propres langues. C’est ainsi qu’on développera des pratiques de bilinguisme, pour les documents officiels par exemple. On valorise l’ukrainophonie chez les fonctionnaires, etc. Sauf qu’il y a là-dedans une ambiguïté : si les nationalités sont un atout pour l’implantation du projet soviétique, elles peuvent également se révéler une menace. Dans la pensée marxiste-léniniste en effet, on associe nationalisme et bourgeoisie. Le nationalisme serait ainsi potentiellement porteur d’un projet anti-soviétique. Par ailleurs, des contestations venant des groupes nationaux ont existé, et en Ukraine elles n’étaient pas négligeables. C’est pourquoi après cette première phase favorable aux nationalités, il y eut des décennies de russification. A la fois pour des raisons pratiques (car traduire dans toutes les langues de l‘union est une tâche intenable), mais aussi parce que le projet soviétique a évolué : il ne s’agit plus d’aboutir à une union multiculturelle et multinationale, mais à un peuple soviétique qui serait l’émanation du peuple russe, qui parlerait russe et se réfèrerait à la civilisation russe. C’est la langue russe qui va unifier. Dans l’armée mais aussi à l’école où elle devient obligatoire. Et parallèlement vont s’installer des logiques d’oppression des langues et des cultures nationales. Philippe Meyer : Si l’on veut faire des comparaisons pour mieux saisir la différence entre la langue ukrainienne et la langue russe, pourrait-on dire que c’est un peu comme l’allemand et l’alsacien ? Comme l’allemand et le hollandais ? Comme le portugais et l’espagnol ? Des linguistes ont calculé la distance lexicale entre différentes langues européennes. Pour eux, entre le russe et l’ukrainien, il y a environ 65% de similitudes lexicales. Cela peut paraître beaucoup, mais c’est à peu près la même distance qu’entre le français et le portugais. Il s’agit donc indubitablement de langues très différentes. Un russophone qui entend de l’ukrainien sait de quoi on parle, mais il n’est pas capable de saisir le contenu de la conversation. En revanche, là où le français et le portugais sont très différents d’un point de vue phonétique, ce n’est pas le cas de l’ukrainien et du russe. C’est pourquoi un auditeur qui ne connaît aucune des deux langues n’est pas capable de les différencier quand il les entend. Michaela Wiegel : A propos de l’opposition entre russification et nationalisme ukrainien, je pense qu’il y eut un moment clef pendant la deuxième guerre mondiale, qui a influencé toutes les représentations occidentales. Il y a des faits historiques, selon lesquels les nationalistes ukrainiens ont été favorables à l’occupation nazie. Le projet d’Hitler était très colonial : l’Ukraine devait être le grenier à blé du Reich. Cette interprétation a survécu très longtemps et n’a pas véritablement été combattue par l’Union soviétique ensuite. L’histoire de la deuxième guerre mondiale dans cette région est politiquement et socialement complexe. Dans le cas de l’Ukraine, cette Histoire complexe a eu des capacités inégales à être dite et écrite. A l’époque soviétique elle n’existe pas. Pour l’URSS, l’Histoire de la seconde guerre mondiale est très lisse et très uniformisatrice : c’est « le grand peuple soviétique » qui a vaincu et consenti de grands sacrifices, et qui fut unanimement combattant et opposé aux nazis. C’est le seul récit qui existe, et cela permet de gommer un tas de choses, à commencer par la Shoah. Pour ces combattants mobilisés venus de toute l’Union soviétique, il s’agit de combattre pour un Etat qui a opprimé leurs parents : exécutions, déportations, etc. La question : « suis-je prêt à me battre pour l’Union soviétique ? » se pose donc très intensément pour de nombreux combattants dès le début de la guerre. Le mouvement des nationalistes ukrainiens est une organisation terroriste, comme beaucoup d’autres mouvements nationalistes en Europe. L’adversaire principal fut longtemps la Pologne, puis l’Union soviétique quand elle annexa l’est de la Pologne en 1939. Lorsque l’Allemagne nazie arrive, un choix est fait : l’alliance avec les Nazis contre les Soviétiques. Mais il est important de complexifier là aussi : ce choix n’est pas fait par tous les Ukrainiens. Je donne un chiffre dans le livre : on estime à 200.000 le nombre d’Ukrainiens qui ont combattu aux côtés des Nazis, et à 4 millions ceux qui ont combattu les Nazis au sein de l’Armée Rouge. L’image d’une population collaboratrice est donc une représentation fausse, même s’il ne s’agit pas de nier la participation de ces 200.000 personnes. Selon les gouvernements au pouvoir on a favorisé telle ou telle interprétation, mais on a surtout laissé faire. Je donne l’exemple d’un musée de la résistance nationale pendant la deuxième guerre mondiale dans une petite ville ukrainienne. Ce musée n’a qu’une salle. D’un côté de la salle, un mur de photos des combattants ukrainiens nationalistes, et de l’autre côté, des photos des combattants ukrainiens soviétiques qui les ont combattu. Béatrice Giblin : Vous avez rappelé que toute l’Ukraine n’avait pas la même histoire soviétique. Si j’ai un regret à propos de votre ouvrage, c’est qu’il ne comporte pas de cartes. Peut-être est-ce une déformation de géographe, mais je crois qu’il eut été éclairant de montrer combien les frontières actuelles de l’Ukraine sont récentes. La Crimée n’est ukrainienne que depuis 1954, donnée par Khrouchtchev. Ce territoire a une Histoire occidentale et une Histoire orientale. D’un côté « l’empire polonais », de l’autre l’empire russe. [et l'empire autrichien, dans lequel les Ruthènes se revendiquaient comme pro-russes face à Vienne : voir plus haut dans ce fil] Vous montrez dans votre livre combien l’ukrainien est devenu la langue majoritaire. Continuer à parler russe était même plutôt mal vu. Pour une fois, le rôle de la langue est extrêmement important dans cette constitution nationale de l’Ukraine actuelle. La nation ukrainienne existe depuis longtemps, mais celle qui est en train de se constituer dans la guerre d’aujourd’hui est à mon avis d’un autre ordre. Celle qui est en train de se transformer dans la guerre actuelle va sans doute se débarrasser de beaucoup de choses, dont une certaine richesse, j’entends par là dans la capacité de se référer à la fois à l’Est et à l’Ouest, cette pluralité linguistique. La guerre fait de la langue une arme et de la frontière un élément vital. Je pense cependant qu’avant l’annexion de la Crimée, l’Ukraine était davantage dans une logique de continuité territoriale plutôt que de frontières clairement tracées. Il y avait une diversité territoriale ; l’Ouest du pays avait des relations très proches avec la Pologne et la Roumanie, cherchant à construire des espaces migratoires et culturels communs. De même dans l’Est du pays, frontalier de la Russie, il y avait une grande fluidité, une grande circulation, et de forts liens économiques. La période soviétique a cristallisé des identifications. Vous avez raison de souligner qu’en 1991, une très vaste majorité d’Ukrainiens a voté pour l’indépendance de leur pays, sans différence notable entre l’Est et l’Ouest. La seule région à se singulariser un peu fut la Crimée (même si elle vota tout de même pour l’indépendance). C’est un des paradoxes de l’Union soviétique : les Républiques ont parfois été artificiellement construites (on le voit à certaines frontières tracées à la règle), les langues peuvent être des patchworks créés de toute pièce, et pourtant les sociétés s’y reconnaissent. En 1991, l’identité ukrainienne est bilingue, plurielle, elle a des influences diverses, mais elle ne pose pas question. Ce n’est qu’à partir de 2014, avec l’annexion de la Crimée, qu’on l’envisage différemment.
  21. https://www.france24.com/fr/éco-tech/20250801-pix-révolution-brésilienne-système-paiement-fait-trembler-trump-zuckerberg "Le Brésil a-t-il inventé l'avenir de l'argent ?" C'est en ces termes que Paul Krugman, prix Nobel d'économie, a titré l'une de ses récentes chroniques sur son blog Substack. Selon lui, la popularité de Pix s'explique par des transactions effectuées "presque instantanément", le traitement des paiements ne prenant que trois secondes, contre deux jours pour les cartes de débit et 28 jours pour les cartes de crédit. Et côté coût, le constat est tout aussi frappant. En s'appuyant sur un rapport du Fonds monétaire international (FMI), il rappelle que Pix est gratuit pour les particuliers. Pour les professionnels, les frais sont plafonnés à 0,33 %, bien loin des commissions imposées par les cartes bancaires traditionnelles au Brésil (1,13 % pour le débit, 2,34 % pour le crédit).
  22. https://www.nytimes.com/2025/08/02/world/asia/india-russia-oil-trump-threats.html L'Inde achètera du pétrole russe malgré les menaces de Trump, selon des responsables L'Inde a de plus en plus le sentiment que ses dirigeants ne devraient pas laisser la politique américaine influencer ses choix en matière d'approvisionnement en énergie vitale. Un responsable a déclaré que le gouvernement n'avait « donné aucune instruction aux compagnies pétrolières » pour qu'elles réduisent leurs importations en provenance de Russie. La veille, lors d'une conférence de presse, Randhir Jaiswal, porte-parole du ministère indien des affaires étrangères, avait refusé d'évoquer directement la menace de M. Trump. Mais il a laissé entendre qu'il n'y aurait pas de changement de politique à l'égard de la Russie. « Nos relations bilatérales avec différents pays sont fondées sur leurs propres mérites et ne doivent pas être considérées à travers le prisme d'un pays tiers », a déclaré M. Jaiswal. "L'Inde et la Russie entretiennent un partenariat stable et éprouvé". « Nous devons également garder à l'esprit que même si l'Inde pourrait réduire à zéro, la Chine ne le fera pas », a déclaré Pankaj Saran, ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale de l'Inde et ambassadeur à Moscou. « Nous nous retrouverions dans une situation étrange où la Russie vendrait à la Chine à bas prix, et où la Chine serait le bénéficiaire ultime ».
  23. https://www.lindependant.fr/2025/08/02/guerre-en-ukraine-un-enorme-scandale-de-corruption-a-grande-echelle-revele-en-ukraine-lors-de-lachat-de-drones-et-dequipements-de-guerre-electronique-12857598.php (2 août 2025) Un énorme scandale de corruption à grande échelle révélé en Ukraine lors de l’achat de drones et d’équipements de guerre électronique Un député, des chefs d’administrations militaires de district et de ville ainsi que des militaires de la Garde nationale sont impliqués dans ce scandale qui fait grand bruit en Ukraine. Selon des sources du journal "Ukrainian Truth", le député du parti au pouvoir, Oleksiy Kuznetsov, figurerait parmi les personnes arrêtées. Le stratagème consistait à conclure des contrats d’État avec des fournisseurs à des prix délibérément gonflés. Jusqu’à 30 % du montant de ces contrats étaient récupérés sous forme d’avantages illégaux.
  24. https://www.rts.ch/info/monde/2025/article/israel-12-000-militaires-exigent-l-arret-de-la-guerre-a-gaza-pour-les-otages-28868651.html (30 avril 2025) Plus de 12’000 réservistes et vétérans de l'armée israélienne ont signé une pétition pour exiger l'arrêt de la guerre dans la bande de Gaza. Ils affirment que la poursuite des opérations militaires met en danger la vie de la vingtaine d'otages encore détenus par le Hamas. La question divise en Israël. "Nous venons des unités de parachutistes, des blindés, de l'artillerie, des renseignements, de médecine militaire et nous disons: Arrêtez la guerre et ramenez les otages, maintenant!" Cet appel a été lancé par Ouri Arad, un ancien pilote de chasse, vétéran de la guerre du Kippour de 1973, à la tribune lors d'une manifestation à Tel-Aviv devant le Kirya, le quartier-général de Tsahal. https://www.huffingtonpost.fr/international/article/face-a-la-guerre-a-gaza-plus-de-1-000-rabbins-interpellent-netanyahu-nous-ne-pouvons-plus-nous-taire_253204.html (2 août 2025) Plus de 1 200 « rabbins du monde entier » ont cosigné une lettre pour interpeller Benjamin Netanyahu sur la situation à Gaza. Les auteurs de la lettre à Benjamin Netanyahu fustigent « les massacres de civils » à Gaza – « dont un grand nombre de femmes, d’enfants et de personnes âgées » – ainsi que « l’utilisation de la famine comme arme de guerre ». « Le massacre d’un grand nombre de Palestiniens à Gaza, y compris ceux qui cherchaient désespérément de la nourriture, a été largement rapporté par des médias respectables et ne peut pas raisonnablement être nié », insistent-ils. Parmi la liste des signataires figurent principalement des rabbins américains, mais aussi grecs, israéliens, néerlandais et écossais. On compte par ailleurs quelques Français comme Ann-Gaëlle Attias ou Gabriel Fahri.
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