gustave

J'y vois surtout le fait que l'absence d'infanterie ukrainienne va être bien plus difficilement compensée par les drones cet hiver.

Je ne sais pas si cet essai est lumineux, il omet un certain nombre de points et pose certaines hypothèses qui peuvent se discuter, comme tout récit prospectif. A commencer par la capacité de la Russie à soutenir une guerre terrestre majeure et un conflit naval mondial, ainsi que l'absence de réaction des acteurs intéressés à l'accès au commerce européen. Pour autant il est intéressant en effet, même s'il ressemble furieusement à une "commande" maritime...

Il ne faut pas exagérer non plus, la plupart de ces sujets sont travaillés par les EM de toutes les armées du monde qui ont un tant soit peu d'ambition. Pour autant d'une part nous ne sommes pas en guerre, d'autre part tous les RETEX des FAFR face aux FAU ne sont pas forcément pertinents pour prendre Varsovie... Pourquoi? Il demeure spéculatif, jusqu'à ce qu'il se matérialise... Que le CEMA se prépare à cette hypothèse, la plus dimensionnante, ne dit pas qu'elle est devenue la plus probable.

Par rapport au chemin des Dames peut-être, de là à parler d'économie RH cela ne me semble pas refléter (en dépit des incertitudes) le haut niveau de pertes estimé de chaque côté.

Si, payer l'AES si je comprends bien...

La certitude n'existe pas, pour autant j'en serai extrêmement surpris...

Il est toujours commode de critiquer les analystes après coup. En l'occurrence les analystes qui doutaient de l'invasion russe avaient eu raison contre les US et UK plusieurs fois auparavant, ce qui d'ailleurs avaient probablement dû les inciter à un peu trop de certitude peut-être.

On peut également estimer que c'est une conséquence des conditions désastreuses de l'engagement initial, et supposer que dans des conditions plus conformes à la doctrine cela aurait été différent. Supposition. Je ne suis pas certain que son "costard", pour reprendre ton expression, soit si bien taillé (efficient) que cela. La progression demeure lente et couteuse. Par ailleurs je ne crois pas que l'on puisse réellement parler de réserves mobiles blindées ukrainiennes, ces réserves engageant des blindés à un échelon très limité, et étant elles-mêmes très limitées dans de nombreux domaines (C2, appuis...). On peut difficilement les comparer aux armées de l'OTAN, ce qui ne signifie pas qu'elles soient moins performantes qu'elles dans tous les domaines d'ailleurs. Et il n'est pas impossible que la (sur) adaptation des forces russes à un conflit très statique face à un adversaire très spécifique ne s'avère pas contre productive face à l'OTAN (sans les US, avec eux je pense que la question ne se pose même pas). Les paradigmes que tu évoques sont loin d'être tous nouveaux (les boucles reco feux sont en théorie en place depuis des années), et les autres sont loin d'être ignorées, même si leur mise en place est toujours plus lente que pour un pays engagé dans une guerre majeure. Alors oui l'adaptation sera sans nul doute difficile et couteuse face à un adversaire comme la Russie, mais d'une part ce sera très probablement réciproque, d'autre part elle ne me semble pas du tout insurmontable. Comme nous en convenons donc les nordiques feront probablement le taff, mais chez eux, ils n'ont pas de capacité à projeter de la puissance ou très peu. Ils ne remplacent donc pas les capacités apportées par d'autres. Quant aux éléments pré positionnés ils me semblent en fait au contraire le facteur clef, transformant toute offensive russe en conflit avec leur pays et non plus seulement le pays de stationnement.

Je pense que c'est une vision un peu optimiste de la situation russe, même s'il est difficile d'apprécier objectivement celle-ci et surtout le poids que cette situation peut exercer sur les décisions de VP, et en particulier le stade jusqu'auquel il lui apparaitrait fondé de poursuivre la guerre en Ukraine. En ce sens la stratégie ukrainienne de faire porter l'effort sur les raffineries russes et autres objectifs stratégiques pour la Russie a du sens.

Je pense que c'est une vision très vraisemblablement inexacte voire fausse dans les faits. L'armée de 2022 était loin d'être inefficace, elle a été très mal engagée. L'armée de 2025 essaie d'optimiser de nombreuses pénuries et ses points forts relatifs pour affronter une armée très spécifique et très différente à tous points de vue de celles de l'OTAN. Imaginer que cette armée se révélerait redoutablement performante pour atteindre Varsovie est à mon sens au mieux très spéculatif. Peut-être en revanche que ce que tu décris est la perception qu'en ont les Russes, même si au vu des efforts consentis cela me semble au minima exagéré. Je crois que tu sous-estimes ces armées bonzai, certes limitées en certaines capacités mais redoutables dans d'autres. Quant aux Finlandais et Suédois ils ne feront guère plus que (bien) défendre leur frontière, difficile d'imaginer en faire les garants du front est. Et les Polonais ont pour l'heure surtout des projets et des plans.

Pas uniquement, la France a semble-t-il interdit les négociations avec le JNIM, ce qui a contribué à l'impasse à mon sens.

Je ne comprends pas ce qui en résulterait, d'autant que la situation jordanienne est tout sauf confortable, et que pour l'Irak ce n'est pas non plus un long fleuve tranquille.

Je me suis mal exprimé: les plans de l'OTAN sont face à la Russie, et définissent dans le cadre de cette confrontation comment la mener, et attribuent donc les forces mises à disposition par les Etats membres à différents commandements géographiques. Ceux-ci peuvent être "à domicile" pour les voisins de la Russie.

Je ne crois pas qu'il y ait eu aucun incident sérieux entre réguliers Russes et US en Syrie. Ils maitrisent très bien leur cohabitation, depuis le temps...

Le commentaire évoque plutôt une exception (chameau d'un zoo) qu'un phénomène d'ampleur.

Je crois bien au contraire que la logique actuelle des nouvelles planifications OTAN est d'ancrer les forces dans des commandements zonaux. Donc pas de Finlandais en Roumanie, sauf si la Finlande le propose.

Nous aurions la capacité d'intervenir, mais pourquoi faire? A quel prix? Certainement pas pour taper du Russe en tout cas...

C'est justement pour cela qu'au vu du caractère "éruptif" de DT, si j'étais VP, j'éviterai de le faire mais je suggérerai que cela pourrait arriver...

Un article russe sur l'évolution de la guerre. Pas de révélation mais intéressant. https://globalaffairs.ru/articles/czifrovaya-vojna-baluevskij-puhov/ la lutte armée se transformera principalement en une bataille pour la « supériorité des drones » dans les airs. En conséquence, l'organisation des troupes doit atteindre les buts et les objectifs de la lutte pour une telle supériorité dans l'air et l'espace. (...) L’apparition massive et la miniaturisation des drones transforment profondément la guerre (...) L’impact est critique pour la force blindée : le char, conçu pour le feu en visibilité directe, perd de sa pertinence face à des drones omniprésents et les solutions proposées (protection active, drones embarqués, armement longue portée) ne paraissent pas, à ce stade, adéquates au regard du rapport coût-efficacité. De même, l’artillerie est remise en cause : l’usage massif et coûteux de munitions non guidées est concurrencé par des frappes de précision portées par des drones : l’artillerie doit évoluer vers l’emploi de munitions guidées à très longue portée. Les tentatives de concilier les réalités du passage à la guerre « numérique » et « des drones » avec la guerre mécanisée, en conservant par exemple le rôle traditionnel des chars et des unités blindées, ne feront que réduire l’efficacité des forces armées et entraîner des dépenses et des pertes inutiles. (...) La logistique apparaît désormais comme une faiblesse structurelle : convois et moyens de ravitaillement, vulnérables aux frappes en profondeur, exigent des solutions radicales pour assurer l’approvisionnement dans un environnement saturé par les drones. (...) À quoi devrait ressembler la structure organisationnelle et du personnel prometteur des troupes pour la « guerre des drones »? Il s'agit d'une combinaison d'unités d'assaut et de systèmes sans pilote et de moyens de destruction par incendie (jusqu'au niveau de séparation et de peloton) non seulement avec des drones, mais aussi, par exemple, avec des missiles avec guidage par fibre optique, ainsi que de divers moyens de lutte contre les systèmes sans pilote et leur suppression (du niveau de chaque chasseur et de chaque machine à des pièces spéciales). Toutes ces forces doivent disposer des installations de mise en réseau les plus intégrées, assurant le tir des « niveaux supérieurs » et de l’aviation. (...) La progression de l’infanterie sur le champ de bataille doit s’effectuer à l’aide d’une combinaison de moyens selon la situation : à pied, à moto, avec des véhicules de transport légers, des véhicules blindés, ainsi que des véhicules de combat d’infanterie (VCI) hautement protégés. De tels VCI doivent constituer la base de l’armement blindé et de l’équipement technique des Forces terrestres. (...) M2 Bradley, qui s’est révélé être « la machine idéale » de la guerre en Ukraine. Doter ces engins de moyens de lutte anti-drones, principalement actifs, associés à des mesures limitant sa vulnérabilité (séparation des munitions, réservoirs déportés, etc.) permettra d’assurer une meilleure survivabilité sur un champ de bataille même dominé par les drones, tout en conservant un statut de « consommable » apte à une production de masse. (...) la possibilité d’industrialiser réellement les UAV des types les plus répandus (« Mavic », drones FPV, petits UAV) dans des scénarios de stricte substitution aux importations paraît jusqu’ici douteuse, surtout au vu de la rapide obsolescence des solutions et des modèles. (...) Le développement des puissances de calcul et des réseaux (y compris spatiaux) de contrôle, de détection, de désignation d’objectifs et de transmission de données permettra de créer des systèmes automatisés globaux de reconnaissance-frappe et de défense, à la densité et à l’efficacité de destruction colossales. En particulier, les capacités de contrer les moyens traditionnels d’attaque nucléaire et balistique pourraient croître qualitativement, c’est-à-dire que les systèmes de défense antimissile atteindraient un nouveau niveau. Et cela comporte déjà le risque de déprécier l’arme nucléaire et, en principe, la dissuasion nucléaire. À moyen terme, la Russie sera en retrait par rapport aux leaders mondiaux dans le développement des puissances de calcul (manque de compétences, d’aptitudes industrielles et de capacité du marché intérieur). Il convient d’y prêter attention immédiatement, faute de quoi le retard s’accentuera, menaçant les intérêts stratégiques du pays.

Pour ma part je serai prudent sur de telles "révélations".

Militairement en effet les regroupements étaient rares et dangereux pour les GAT, mais ils poursuivaient leur implantation à bas bruit, faute de présence de l'Etat et des forces étrangères dans la plupart des bourgades.

Pour Azov, c'est relativement normal, en revanche pour les FS c'est déjà plus inquiétant.

Oui, un certain nombre de combattants et quelques responsables, mais beaucoup de gars de Wagner ont refusé de rejoindre le CA. Et W comme le régime de Touadéra freinent des quatre fers l'arrivée du CA en RCA...

Il semble bien qu'il y ait plusieurs unités d'élite engagées, y compris des FS, par détachements au moins, sur la zone de Pokrovsk, dont le GUR.

Ce n'est pas Wagner du tout, qui est même en concurrence avec eux, c'est une prestation de l'Etat russe (via le GRU en effet) recourant à des forces paramilitaires (dans le sens où il ne s'agit pas de formations régulières).