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Tout ce qui a été posté par Manuel77
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est aussi peu complexe que les conversations de nos anciens combattants à la table des habitués des années 1970, qui polémiquaient sur les raisons pour lesquelles Hitler devrait être pire que Napoléon. L'impérialisme américain n'est pas motivé par le ressentiment, d'où sa force d'attraction. Dès que les génies et les damnés de la terre ne voudront plus entrer aux Etats-Unis, mais en sortir, nous saurons qu'ils ne sont que de vulgaires crapules. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne comprends pas cette idée de prêt-bail. Le problème n'est pas que l'Allemagne ne soit pas prête à payer pour le GNL. Le problème, c'est qu'il n'y a pas assez de GNL à court terme, pour tout l'argent du monde. -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce politicien aime troller. Il est membre du FDP, un parti libéral qui soutient l'Etat. Parfois, il aime recueillir les sentiments de l'AfD, comme lors des vaccinations obligatoires Corona, auxquelles il était/est opposé. Intéressant à propos de l'ambiance en Allemagne : dans la zone de commentaires du journal "Die Zeit" (gauche-libérale), il y avait de très nombreux commentaires négatifs. Le mainstream allemand (vert/gauche) est donc fidèlement opposé à la Russie. -
Dissuasion nucléaire européenne, voire allemande ?
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Dissuasion nucléaire
Certains de ces arguments d'un journal de gauche plairont beaucoup à Patrick. Les arguments en faveur des armes nucléaires "européennes" proviennent du cercle de la droite politique modérée (CDU/CSU) et de ses amis des journaux "Die Welt". Le camp politique de gauche n'a pas réagi jusqu'à présent, il y a désormais une réponse fondée. Klaus Bachmann est politologue, historien, publiciste et professeur de sciences sociales à l'université SWPS de Varsovie. --------- https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/spinnt-die-union-warum-deutschland-auf-keinen-fall-atommacht-werden-darf-li.255087 L'Union est-elle folle ? (Il s'agit de la CDU) Pourquoi l'Allemagne ne doit en aucun cas devenir une puissance nucléaire ? Posséder des armes nucléaires implique également de restreindre la démocratie. Cela ne doit pas être une solution pour la République fédérale. Les perspectives pour les années à venir sont sombres : à la fin de l'automne au plus tard, l'Europe occidentale et centrale connaîtra des protestations et des manifestations contre les hausses de prix, les prix de l'énergie, les coupures d'électricité et les pénuries de gaz, qui éclipseront les manifestations de la Corona des dernières années. La défaite de Joe Biden aux élections présidentielles américaines est aussi probable qu'une attaque de la Chine sur Taïwan. Que Donald Trump ou un autre républicain gagne contre Biden est d'une importance secondaire. Même Biden a annoncé avant son élection qu'il limiterait les garanties nucléaires pour les alliés de l'OTAN : une réponse nucléaire des Etats-Unis n'existe qu'en cas d'attaque nucléaire contre un allié, pas en cas d'attaque conventionnelle. Dans ce dernier cas, une sorte de scénario Ukraine II devrait alors se dérouler : Les Etats-Unis envoient des soldats, du matériel, des armes et un soutien diplomatique, mais n'utilisent pas d'armes nucléaires. On peut facilement imaginer ce qui se passerait si Trump ou un autre isolationniste républicain arrivait au pouvoir. Le dilemme allemand avec la dissuasion nucléaire Trump est capable d'invalider la garantie d'assistance de l'OTAN. Lorsqu'il était encore président, il a mis en doute dans une interview si les Etats-Unis défendraient réellement le Monténégro, "un petit pays" partenaire de l'OTAN, si cela menaçait une troisième guerre mondiale. Savait-il que deux ans auparavant, des agents russes avaient tenté un coup d'État pour empêcher l'adhésion du Monténégro à l'OTAN ? A l'époque, le putsch avait d'ailleurs été empêché par la Serbie, ce qu'il ne faut pas passer sous silence au vu du "Serbe bashing" largement répandu en Europe occidentale. Que ce soit avec Biden ou Trump comme président à partir de 2024, le dilemme allemand avec la dissuasion nucléaire reste entier. Il ne s'améliore pas, c'est-à-dire qu'il n'est pas plus fiable. Thorsten Frei, directeur du groupe parlementaire de la CDU/CSU au Bundestag, avait donc raison lorsqu'il a demandé fin mai, dans une tribune publiée par le FAZ, de "penser l'impensable". Je ne sais pas comment on peut penser l'impensable, j'imagine que c'est encore plus difficile que de savourer l'immangeable ou de dire l'indicible, mais Trump est justement devenu célèbre pour avoir dit des choses auxquelles il n'avait probablement pas pensé ou réfléchi lui-même auparavant. C'est la même chose avec l'impensable : on peut très bien le penser, mais le résultat est assez immangeable. Pourquoi l'Allemagne devrait devenir une puissance nucléaire L'une des choses qu'il vaut mieux ne pas dire à voix haute en Allemagne est la simple constatation qu'aucun Etat nucléaire n'a jamais attaqué un autre Etat nucléaire, que ce soit de manière nucléaire ou conventionnelle. La dissuasion nucléaire a fonctionné jusqu'à présent, elle a même conduit - après la crise de Cuba - les Etats-Unis et l'URSS à conclure des accords visant à exclure une frappe nucléaire accidentelle, contre leur volonté, ou à la limiter de manière à ce qu'elle n'entraîne pas de guerre. Mais cette époque est révolue, outre les Etats-Unis et la Russie (et, dans une moindre mesure, la France et la Grande-Bretagne), il y a désormais un brochet chinois dans l'étang de carpes des puissances nucléaires, ce qui complique quelque peu les accords, les délais de préalerte et l'utilisation de téléphones rouges. Et puis, l'expérience historique ne garantit pas l'exactitude des prédictions. Ce qui n'a pas été peut tout à fait devenir, cela vaut également pour "l'impensable". La Russie et la France et la capacité de deuxième frappe Nous ne savons pas si la dissuasion nucléaire fonctionne toujours. Nous savons avec une grande certitude qu'elle ne peut fonctionner que si les deux parties disposent d'armes nucléaires, car au cours des dernières décennies, des puissances nucléaires ont régulièrement attaqué des puissances non nucléaires. C'est précisément là que réside le dilemme de l'Allemagne : elle est relativement sûre sur le plan conventionnel, même si la Bundeswehr n'a qu'une capacité opérationnelle limitée. La seule menace conventionnelle imaginable vient de la Russie, mais l'armée russe devrait d'abord traverser la Pologne avant de se présenter à la frontière allemande. Et même les membres européens de l'OTAN (surtout depuis l'adhésion de la Finlande et de la Suède) sont largement supérieurs à la Russie. Il en va autrement si l'on pense à l'impensable : une attaque nucléaire russe contre la France ou la Grande-Bretagne entraînerait inévitablement une attaque nucléaire contre la Russie, car ces deux pays ne possèdent pas seulement des armes nucléaires, mais aussi ce que l'on appelle la capacité de deuxième frappe. Comment dissuader Poutine ? C'est en quelque sorte le moins imaginable de l'impensable, raison pour laquelle il est expliqué plus loin dans le texte. Il est important de noter que l'Allemagne n'a pas d'armes nucléaires ni de capacité de deuxième frappe. L'Allemagne peut répondre à une attaque nucléaire de manière conventionnelle, ce qui signifie concrètement (cela devient maintenant tellement impensable que l'on devrait cacher ce passage du texte aux jeunes de moins de 16 ans) qu'Olaf Scholz peut ordonner la destruction d'un centre commercial moscovite en guise de vengeance depuis son bunker nucléaire, dont la capacité opérationnelle est probablement limitée, après avoir transformé Berlin en un paysage de ruines. Cette perspective ne devrait guère effrayer Vladimir Poutine, qui bombarde plusieurs centres commerciaux ukrainiens par semaine. Olaf Scholz devrait compter sur le fait que les Etats-Unis donnent leur accord, dans le cadre du "nuclear sharing", pour faire décoller une arme nucléaire américaine du territoire allemand et transformer Moscou en un deuxième Nagasaki, ce qui ferait toutefois courir aux Etats-Unis le risque d'une guerre nucléaire avec la Russie au détriment des grandes villes américaines. Cela semble plutôt impensable. On peut donc s'attendre à ce que chaque président américain, qu'il s'appelle Joe ou Donald, s'efforce d'affirmer qu'il fera exactement cela (pour dissuader une attaque) mais évite de mettre sa menace à exécution une fois que l'attaque aura eu lieu. Comme Poutine le sait, le "partage nucléaire" devrait beaucoup moins le dissuader de lancer une attaque nucléaire contre la République fédérale qu'une République fédérale dotée de l'arme nucléaire. Le traité de non-prolifération nucléaire limite la possession légale d'armes nucléaires Avec cet exemple, on voit que Thorsten Frei n'a en fait pas du tout raison : La dissuasion nucléaire n'est pas impensable, elle consiste presque uniquement à penser. La dissuasion conventionnelle concerne ce qu'un Etat possède et peut, le matériel militaire et la capacité à l'utiliser. Dans le cas de la dissuasion nucléaire, il s'agit de ce qui est crédible et convaincant pour l'adversaire potentiel et qui le dissuade donc. Israël en est le meilleur exemple : sa dissuasion nucléaire ne repose pas sur la possession d'armes nucléaires, mais sur l'incertitude de ses voisins quant à la possession de telles armes. Personne n'aime mettre sa main dans un trou sombre tant qu'il n'est pas sûr qu'il n'est pas habité par un serpent venimeux. Cela nous amène à la découverte révolutionnaire que nous devons au lauréat américain du prix Nobel Thomas Schelling, à savoir que la possession d'armes nucléaires est moins importante pour une dissuasion efficace que la possibilité d'en fabriquer. Les conclusions de Schelling sont particulièrement pertinentes pour les Verts, et tout particulièrement pour Annalena Baerbock, qui aime tant faire campagne au Japon et à New York pour l'abolition générale des armes nucléaires, mais sans succès. Le traité de non-prolifération nucléaire limite de facto la possession légale d'armes nucléaires aux Etats-Unis, à la France, à la Grande-Bretagne, à la Chine et à la Russie, et ceux-ci ne renonceront évidemment pas à leurs armes nucléaires tant que leurs adversaires potentiels ne le feront pas. Mais même s'ils succombaient au charme de Baerbock, cela ne changerait rien selon Schelling : Nous aurions alors une course aux armements entre les mêmes Etats, qui viserait à raccourcir au maximum le temps nécessaire pour fabriquer une arme opérationnelle à partir d'uranium nucléaire. Annalena Baerbock pourrait alors à nouveau faire la navette entre Nagasaki et New York et négocier un traité qui interdirait également cela, mais on voit déjà que si l'on pense à l'impensable jusqu'au bout, on obtient quelque chose d'assez ridicule, à savoir une ministre allemande des Affaires étrangères qui perd son temps à courir après une chimère qui consiste finalement à proscrire l'extraction d'uranium comme premier pas vers la préparation d'une guerre d'agression. Quelque chose de particulièrement impensable Mais il s'ensuit également que l'Allemagne n'est pas si loin de devenir une puissance nucléaire et qu'elle dispose déjà, selon Schelling, d'un certain potentiel de dissuasion nucléaire. Elle peut, si elle le souhaite, fabriquer des armes nucléaires dans un délai relativement court. Mais ce n'est malheureusement pas suffisant. Il y a suffisamment d'Etats dotés de l'arme nucléaire sur cette planète, mais ils n'en tirent pas grand profit : le Pakistan et l'Inde, par exemple, se font mutuellement peur, sans que cela n'ait pour autant conduit à la paix. Si l'Iran se dote d'une bombe atomique, il pourra dissuader Israël et l'Irak, mais cela ne devrait pas impressionner beaucoup les Etats-Unis. Cela est dû au fait qu'il n'a pas de capacité de deuxième frappe. Cela signifie que l'armement nucléaire ne dissuade un agresseur nucléaire que s'il peut être sûr que son attaque sera répliquée. Si ce n'est pas le cas, la possession d'armes nucléaires a un effet exactement inverse à celui de la dissuasion : elle invite l'adversaire à éliminer préventivement le danger nucléaire. On peut très bien l'observer au Proche-Orient, où Israël tente sans cesse d'empêcher l'Iran de développer une bombe atomique en bombardant les installations correspondantes ou en assassinant les scientifiques responsables du programme nucléaire iranien. Avec une simple bombe atomique, l'Allemagne inviterait donc en cas de conflit une autre puissance nucléaire à lancer une attaque nucléaire. Pour être dissuasif, il faut donc disposer d'une capacité de deuxième frappe - mais celle-ci est extrêmement coûteuse et complexe. La France en sait quelque chose, elle possède des silos secrets pour les missiles à moyenne portée et des sous-marins nucléaires. Tout cela sert à pouvoir riposter de manière nucléaire, même si les grandes villes et les centres de commandement ont déjà été touchés. Et cela exige un secret énorme et des coûts considérables pour entretenir la Force de Frappe. C'est pourquoi les présidents français ont toujours proposé à l'Allemagne d'y participer. C'est au fond de cela qu'il s'agit lorsque Thomas Frei et Wolfgang Schäuble demandent une "dissuasion nucléaire européenne". Depuis le Brexit, il n'est plus question des armes nucléaires britanniques, ni des nombreux petits Etats de l'UE. Pourquoi l'Allemagne ne doit pas devenir une puissance nucléaire Leur objectif est donc tout à fait sensé : si l'Allemagne devenait - au prix d'énormes efforts, il est vrai - une puissance nucléaire dotée d'une capacité de frappe à deux coups, elle ne serait plus soumise au chantage nucléaire et Olaf Scholz n'aurait plus besoin de téléphoner sans cesse à Poutine, mais il pourrait répondre aux menaces russes d'armes nucléaires avec autant de calme que les membres du gouvernement français après que Poutine a ordonné à son ministre de la Défense de mettre les forces nucléaires russes en état d'alerte : "Nous avons aussi des armes nucléaires", ont-ils simplement répondu. Le problème, c'est que l'Allemagne ne peut pas devenir une puissance nucléaire. D'abord, il y a le traité de non-prolifération nucléaire, qui interdit non seulement aux Etats dotés de l'arme nucléaire de fabriquer et de transmettre leurs armes, leurs connaissances et tout ce qui peut servir à fabriquer des armes nucléaires à des Etats non dotés de l'arme nucléaire, mais qui interdit également aux Etats non dotés de l'arme nucléaire de fabriquer eux-mêmes de telles armes ou de se les procurer d'une autre manière. A cela s'ajoute le traité pour lequel Annalena Baerbock fait si vivement campagne et que l'Allemagne a également ratifié. Ces deux traités pourraient être dénoncés avec un préavis de trois mois et on aurait alors les mains libres. Il est toutefois peu probable que les feux de signalisation survivent à cette situation, même si les puissances nucléaires actuelles renoncent à traiter l'Allemagne comme elles le font avec la Corée du Nord, le seul pays à s'être retiré du traité de non-prolifération nucléaire. Et il est également clair que cela signifierait pour tous les Etats du monde qui se prétendent dotés de l'arme nucléaire qu'ils se retirent du système de contrôle des armes nucléaires existant - un signal fort pour l'Iran, la Corée du Nord et tous ceux qui les soutiennent en secret. En Allemagne, ce sont les juges qui gouvernent Et c'est précisément là que commence la quadrature du cercle nucléaire. Contrairement à l'Iran ou à la Corée du Nord, où le plus grand obstacle sur la voie de l'arme nucléaire est le retard technologique, deux facteurs empêchent l'Allemagne de devenir une puissance nucléaire : Son opinion publique et le droit, ou plutôt le fait que l'Allemagne soit un Etat de droit plus que la plupart des autres pays du monde. Il faut chercher longtemps avant de trouver un pays où même la politique étrangère est soumise au pouvoir des juges. La Cour constitutionnelle fédérale a fait de la Bundeswehr une armée parlementaire pour les interventions en dehors du territoire couvert par l'OTAN, alors que les gouvernements français, polonais et britannique peuvent disposer librement de leur armée sur de telles questions sans que le Parlement ait son mot à dire. La Cour constitutionnelle allemande peut annuler des traités internationaux dont la ratification dans certains autres Etats ne nécessite que la signature d'un président au lieu d'une loi. En Allemagne, les juges obligent les diplomates à intervenir d'une certaine manière en faveur des Allemands détenus à l'étranger, ils déterminent si l'abattage d'avions doit être réglementé par une loi, sous quelles conditions la Banque centrale européenne peut acheter des obligations d'autres États et à quoi doit ressembler l'UE pour que le Bundestag puisse ratifier les traités européens. Une grande partie de ce qui, dans d'autres pays, relève de la souveraineté de l'exécutif en matière de politique étrangère, peut être contestée en justice en Allemagne par l'opposition et par les simples citoyens. La force de frappe nucléaire de la France repose actuellement sur deux piliers. Personne ne peut avoir le moindre doute sur le fait que chaque décision individuelle, chaque loi, chaque mesure qui serait nécessaire pour doter l'Allemagne d'une capacité de deuxième frappe nucléaire déclencherait immédiatement une avalanche de procès devant les tribunaux ordinaires et la Cour constitutionnelle fédérale. Il est probable que cela s'appliquerait même à l'emplacement des différents sites d'armes nucléaires et aux paramètres des systèmes de lancement, qui nécessitent bien entendu un secret absolu pour obtenir leur capacité de seconde frappe. La même République fédérale qui, en plusieurs décennies, n'est pas parvenue à trouver un site de stockage définitif pour les déchets nucléaires (civils) spéciaux, serait soudain capable de définir en un temps record des sites pour les missiles nucléaires de moyenne portée et leurs lanceurs, et ce de manière à ce qu'ils restent strictement secrets et que leur emplacement ne soit pas débattu dans les médias et devant les tribunaux ? Impensable ! La force nucléaire française s'appuie actuellement sur deux piliers : des avions à partir desquels des missiles nucléaires peuvent être tirés, mais dont la portée est très limitée. Et sur quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins stratégiques à longue portée, dotés de plusieurs têtes nucléaires programmables individuellement. Cette partie est la plus dissuasive, mais aussi la plus coûteuse. Pour l'Allemagne, cela signifierait non seulement l'abandon du nucléaire, mais aussi l'entrée dans un deuxième changement d'époque, et ce à un coût énorme. Pourquoi l'Allemagne ne serait plus la République fédérale si elle était une puissance nucléaire Schäuble, Frei et d'autres avant eux devaient s'en douter et c'est probablement pour cela qu'ils ne parlent pas et n'écrivent pas sur l'impensable, mais sur ce qui est plus facile à imaginer : que l'Europe, et non l'Allemagne, ou du moins l'Allemagne et la France, deviennent ensemble une puissance nucléaire. Le traité de non-prolifération nucléaire ne peut toutefois pas être annulé. Si le gouvernement français peut disposer seul des armes nucléaires, aucun des deux Etats ne doit se retirer du traité. Mais dans ce cas, l'Allemagne ne financera qu'une partie de la "Force de Frappe", sans que l'ensemble de l'arrangement ne devienne plus dissuasif pour la Russie que ne l'est actuellement le "nuclear sharing" avec les Etats-Unis. Ou bien le gouvernement allemand acquiert également pour son argent le droit exclusif de disposer d'une partie des armes et viole ainsi - avec la France - le traité de non-prolifération nucléaire. Mais la situation devient vraiment épouvantable lorsqu'il s'agit de mettre en place une "dissuasion européenne" qui englobe également d'autres États plus éloignés du seuil nucléaire. Pour reprendre les termes de Thomas Frei, il est impensable que quinze ou vingt gouvernements - chacun selon ses propres limites constitutionnelles - décident ensemble en quelques minutes d'une riposte nucléaire en cas d'urgence. Un missile Iskander à tête nucléaire de Kaliningrad ne met que quelques minutes pour atteindre Berlin. Le Conseil européen a généralement besoin de plusieurs semaines avant de pouvoir se réunir. Déléguer la question d'être ou de ne pas être à un organe militaire sans légitimité démocratique devrait échouer en Allemagne à Karlsruhe et dans les autres Etats au Parlement ou aux protestations dans la rue. Bien sûr, la France, l'Allemagne ou les deux ensemble peuvent adopter une doctrine définissant les conditions d'utilisation des armes nucléaires. Mais la France et l'Allemagne seraient-elles vraiment prêtes à exposer Paris et Berlin à un danger "impensable" pour les dissuader d'attaquer la Slovaquie ? Une telle guerre des doctrines ne serait pas plus crédible que la situation actuelle, dans laquelle ce sont surtout les Etats-Unis qui dissuadent d'attaquer l'Allemagne. L'"européanisation de la dissuasion nucléaire" ne ferait donc que transmettre la pression vers le bas, vers l'autarcie nucléaire, aux plus petits États membres de l'UE - jusqu'à ce que Malte finisse par se doter, elle aussi, d'une capacité de frappe nucléaire secondaire, si elle en a les moyens. On voit donc qu'il est tout à fait logique de penser et d'écrire l'impensable. Les exigences de l'Union en matière d'armes nucléaires ne sont pas du tout dangereuses, elles rendraient même l'Allemagne moins sûre et, disons, plus dissuasive. Elles ne seraient toutefois pas réalisables dans l'Allemagne que nous connaissons : l'Allemagne devrait pour cela se transformer en un État central militariste, dans lequel les questions de politique étrangère et de défense seraient soustraites au contrôle de la justice et où la liberté de la presse pourrait même être limitée en ce qui concerne les questions nucléaires. Avant de se lancer dans l'acquisition d'armes nucléaires, l'Allemagne aurait besoin d'une nouvelle constitution, sans parler d'un autre gouvernement et d'une autre opinion publique. L'Allemagne peut devenir une puissance nucléaire, mais il est impossible qu'elle reste la République fédérale. -
Dissuasion nucléaire européenne, voire allemande ?
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Dissuasion nucléaire
Bonjour Boule, je pense que Patrick fait référence à mon message de la page 15 (mardi 11:45). L'original allemand a disparu derrière la barrière payante. C'est un journal sérieux, politiquement CDU/FDP. https://www.welt.de/debatte/kommentare/plus240480267/Atomwaffen-Putin-setzt-auf-nukleares-Saebelrasseln-Europa-steht-blank-da.html L'auteur de l'article est un scientifique, pas un journaliste. (War and conflict studies) https://www.uni-potsdam.de/de/hi-militaergeschichte/team/christian-e-rieck-msc -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Existe-t-il des exemples historiques où un tel recrutement a permis d'obtenir un succès militaire ? -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Qu'est-ce que le TAG ? EDIT : Je le sais maintenant. Turbine à gaz. De tels systèmes sont également installés chez nous, mais rarement. Mais ils sont alors équipés d'un moteur à piston. Depuis peu, et encore plus rarement, avec une pile à combustible, mais les installateurs les admirent comme un bac lunaire. -
Dissuasion nucléaire européenne, voire allemande ?
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Dissuasion nucléaire
Patrick, je pense qu'il y a une erreur de traduction. Les armes nucléaires françaises ne seraient pas "transférées" à l'Allemagne, mais elles seraient "transportées" par l'Allemagne. L'article original a malheureusement disparu derrière la barrière payante. L'Allemagne ne serait en effet que le chauffeur du camion. La proposition était une copie exacte de la pratique actuelle des Etats-Unis, agrémentée d'un peu de guirlandes européennes. Maintenant, tu diras qu'une telle dissuasion nucléaire n'est pas crédible et que seul Jupiter, seul dans son bunker, fonctionne avec son propre bouton rouge. Je réponds à cela : les Allemands/Italiens semblent se contenter de la crédibilité. La dissuasion nucléaire est toujours un spectre plein de paradoxes. Il n'y a pas de 0 % ou de 100 %. -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Mieux vaut être riche et en bonne santé que pauvre et malade, dit-on chez nous... Depuis des mois, le grand sujet en Allemagne est la pompe à chaleur. Dans la pratique, les pompes à chaleur aérothermiques sont le plus souvent installées, car elles sont bon marché à l'achat. Mon beau-frère travaille dans un bureau d'études pour les installations domestiques. Malheureusement, elles n'ont un rendement élevé que si la température de départ est basse. Il faut donc un chauffage de surface/au sol, les radiateurs ne suffisent souvent pas. Tous les Allemands qui ont maintenant besoin d'un nouveau chauffage sont désemparés. Jusqu'à présent, la solution standard était un chauffage au gaz bon marché. Avec la nouvelle technologie, de grands travaux de transformation de la maison sont nécessaires. Les fabricants ne peuvent pas livrer. Les installateurs ne trouvent pas assez de stagiaires. Mes parents sont paralysés, ils ont un très vieux chauffage au mazout. Scholz a rendu visite au fabricant Viessmann et a fait de la publicité pour la pompe à chaleur : -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Intéressant, certains commentaires (j'ai peut-être mal compris certaines choses à cause de la langue) : Dans la vidéo, on a beaucoup parlé du "mariage" franco-allemand. Il faut savoir que chez nous, on parle certes souvent de l'Europe et de l'UE (elles doivent devenir plus "fortes"), mais moins spécifiquement de la France. Je pense que les Verts allemands sont mal perçus. La ministre de la Défense est du SPD, pas des Verts. On ne tient pas compte non plus du degré de bellicisme des Verts depuis février. Il n'a pas encore été décidé s'ils sont transatlantiques ou continentaux. Cette idée qu'on peut sauver ou guérir l'économie française avec l'industrie de la défense. Elle est aussi apparemment très répandue sur ce forum. Certes, il est dans l'intérêt de la France de conserver une industrie diversifiée. Mais la défense coûte de l'argent, elle n'en gagne pas. Ce n'est pas un modèle économique si le Rafale devient soudainement un succès après 20 ans. Il faut des flux de trésorerie réguliers, un peu comme Coca-Cola et Microsoft. La santé de l'industrie française se joue chez Soitec et Bolloré, pas chez Dassault. Les personnes disent à juste titre que les Anglais auront toujours la langue quand leur autre influence disparaîtra. Pour les Allemands éduqués, il est beaucoup plus difficile de consommer des médias français. L'habitude de l'anglais crée une familiarité et une confiance. Vous déplorez également que la France ne soit pas active dans le domaine des drones. Je ne peux qu'être d'accord avec eux. C'est justement dans ce domaine, idéal pour l'exportation, que la France pourrait avoir des succès. Ensuite, on s'inquiète d'une volonté allemande de géostratégie et d'une "désinhibition". Ici, la perception ne pourrait pas être plus fausse. L'Allemagne regarde l'Europe et le monde avec inquiétude. Nous avons le sentiment que la situation ne peut que se dégrader pour nous. Nous aimons le statu quo et craignons le changement comme la peste. Il n'y a pas de volonté d'organisation ni d'opinion selon laquelle l'Allemagne est enfin libérée et peut prendre la "place au soleil" qu'elle mérite. Notre sentiment est le suivant : nous avons eu 20 ans de chance imméritée sur le plan économique. En bref : "It's the economy, stupid". La France doit redresser son économie, cela résoudra la plupart des problèmes. Au-delà du SCAF et de l'industrie de la défense, comment pourrait-elle s'attaquer à l'économie allemande ? -
Bienvenue dans cet Élysée du chauvinisme français. Toute personne venant de l'extérieur est ici une bonne nouvelle. Surtout avec ton expertise. AVERTISSEMENT : Ne lis le fil F-35 que si ton assurance maladie couvre l'hypertension et les troubles névrotiques.
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Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Desty-N a raison. Patrick surestime une fois de plus complètement la capacité de l'Allemagne à agir de manière ciblée en matière de politique étrangère. Nous ne pourrions pas mener de "guerre économique", même si nous le voulions. Si l'on considère l'action politique "allemande", il faut toujours considérer deux conditions de base comme fondement : Premièrement, toute politique doit être au service du succès économique. Les autres catégories ne comptent pas. Deuxièmement, en raison de l'organisation fédérale, ce principe est poursuivi de manière tactique et non stratégique. L'énergie nucléaire est impopulaire dans le Wendland, où un centre de stockage de déchets nucléaires doit être implanté ? Le ministre-président de Basse-Saxe s'oppose immédiatement à l'énergie nucléaire. Le gaz russe est relativement bon marché et ne provoque pas de défaites électorales pour cause de controverses ? Achetez, s'il vous plaît ! On peut vendre des voitures en Chine à court terme, mais on perd des capacités technologiques en raison de joint-ventures forcées ? Peu importe, c'est fait ! La politique allemande ne peut pas diriger l'économie allemande. C'est l'inverse. Et l'économie allemande ne peut pas développer une volonté unie de mener une "guerre économique" contre la France. Ils demandent simplement des conditions qui leur permettent d'être compétitifs ad hoc. C'est une tactique à court terme qui a longtemps fonctionné dans les conditions de la Pax Americana. Patrick a cependant raison sur un point : comme les Allemands croient fermement que seul le pouvoir économique est réel (la politique et l'armée n'ont pas de "réalité" pour nous, car nous sommes tellement habitués à la protection américaine et que les deux nous ont apporté le malheur pendant les guerres), que l'on pourrait dire que l'Allemagne aspire à l'hégémonie sur l'Europe selon ses propres critères avec son économie. Mais pour cela, l'économie allemande est structurellement bien trop petite. Et à part "l'économie", nous n'avons rien. -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Messieurs, puis-je vous présenter Götz Kubitschek ? Je ne sais pas s'il est connu en France. En Allemagne, il est le pôle d'attraction interdit pour de nombreux intellectuels de droite. Il est la figure la plus brillante de la nouvelle droite. Une sorte de mélange entre Ernst Jünger, Stefan George, Steve Bannon et le prophète de la montagne. Quelques points clés : Sept enfants, vouvoie sa femme Catholique, va régulièrement à l'église avec sa famille Pas membre d'un parti, conseille et critique l'AfD et le NPD Révolution conservatrice Études d'enseignant, officier de réserve avec une courte expérience opérationnelle en Bosnie-Herzégovine. Renvoyé de la Bundeswehr pour des raisons politiques. Gère une maison d'édition de littérature de la nouvelle droite Retour à la nature Dieu a attribué à chaque peuple un mode de vie spécifique. Anti-libéral, völkisch, identitaire Copie les actions subversives du mouvement étudiant de gauche des années 68 Ses adversaires le qualifient de "fasciste de salon". https://www.spiegel.de/spiegel/goetz-kubitschek-der-wichtigste-intellektuelle-der-neuen-rechten-a-1126581.html https://www.youtube.com/watch?v=FMd6JrdxmQo&t=1712s https://de.wikipedia.org/wiki/Götz_Kubitschek -
Opérations au Mali
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.spiegel.de/ausland/mali-bundeswehr-entdeckt-offenbar-russische-einsatzkraefte-auf-flughafen-a-6a065216-ccba-48fd-a2ef-f4fdf3f421ad L'armée allemande découvre apparemment des forces d'intervention russes sur un aéroport au Mali Alors que la France a retiré son armée du Mali lundi, des forces d'intervention russes sont probablement arrivées le même jour sur une base militaire. Des soldats allemands et britanniques ont observé les unités en train de décharger un avion. Après le retrait des troupes françaises lundi, le Mali coopère de plus en plus ouvertement avec la Russie. Selon une lettre du commandement opérationnel de la Bundeswehr adressée à la commission de la défense et à la commission des affaires étrangères du Bundestag, dont le SPIEGEL a obtenu une copie, des soldats russes sont apparus à l'aéroport de Gao au Mali quelques heures seulement après la fin de l'intervention française. Sur cet aéroport donc, qui jouxte directement le camp Castor, où se trouvent la plupart des quelque 1100 soldats de la Bundeswehr stationnés au Mali. Selon le commandement des opérations, les forces allemandes et britanniques de la mission de l'ONU Minusma ont repéré lundi vers 11 heures "20 à 30 personnes en uniforme militaire" sur le site de l'aéroport. Elles n'auraient pas pu être attribuées aux forces armées maliennes. Il s'agissait "presque certainement" de membres des forces de sécurité russes, précise la lettre. Deux avions de combat, dont un de type L-39 Albatros, auraient été découverts sur le terrain d'aviation et dans un hangar. "La semaine dernière, des avions de type L-39 Albatros ont été remis par la Russie aux forces armées maliennes à grand renfort de publicité", indique l'armée allemande. On part du principe que l'exploitation des L-39 ne peut pas être assurée par du personnel malien et qu'elle doit donc être prise en charge par des unités russes. On ne sait toutefois pas quelles tâches les forces russes devraient assumer à Gao. Le ministère de la Défense confirme la présence de troupes étrangères à Gao Interrogé par le SPIEGEL, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a confirmé l'arrivée d'un "avion d'entraînement et de combat terrestre de type L-39 des forces armées maliennes", qui pourrait être le jet remis par la Russie. On aurait également connaissance de plusieurs dizaines de forces qui ne pourraient pas être attribuées à l'armée malienne. Les rapports sont actuellement "examinés de manière intensive avec le contingent et nos partenaires", a-t-on précisé. Les nouveaux développements ont suscité l'inquiétude du gouvernement fédéral. L'environnement de la mission s'en trouve modifié, a-t-on appris mardi au ministère allemand des Affaires étrangères. La présence de forces russes à Gao est considérée d'un œil critique et l'on s'efforce de clarifier les tenants et aboutissants de la situation en échangeant avec le gouvernement malien et les Nations unies. La maison de la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock (Verts) fait jusqu'à présent la promotion véhémente d'une poursuite de l'engagement allemand au Mali, en Afrique de l'Ouest. L'Allemagne est le plus grand fournisseur de troupes de la mission de l'ONU Minusma. Cependant, la présence allemande est actuellement sur la sellette suite aux nombreuses tracasseries du gouvernement militaire malien. Selon la lettre de l'Einsatzführungskommando, la conduite des opérations du contingent allemand n'est pas affectée "pour le moment" par la présence russe. Au sein du gouvernement fédéral, rien n'indique que les Russes soient engagés pour l'exploitation et la sécurité de l'aéroport. Une telle mesure scellerait sans doute la fin de la mission de la Minusma. La présidente de la commission de la défense, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, appelle à la prudence : "Ce que l'on observe au Mali n'est pas vraiment surprenant", a déclaré la politicienne du FDP au SPIEGEL. "La Russie va essayer de combler le vide que les pays occidentaux ont laissé se créer en se retirant du Mali. C'est pourquoi chaque pas de la part de notre engagement dans le cadre de la Minusma doit être mûrement réfléchi". Critique de l'opposition L'opposition reproche en revanche au gouvernement fédéral de faire du dilatoire : "Au sein des feux de signalisation, il n'y a pas de ligne claire dans la gestion de la situation difficile au Mali, mais seulement des positions non concertées du ministère de la Défense et du ministère des Affaires étrangères", a déclaré Henning Otte (CDU), vice-président de la commission de la Défense, au journal SPIEGEL. "Le gouvernement doit enfin poser des conditions concrètes au gouvernement malien, sous lesquelles la mission suspendue pourrait éventuellement être reprise ou devrait être totalement abandonnée", a ajouté Otte. L'armée allemande émet des hypothèses sur les objectifs poursuivis par le gouvernement militaire malien avec le soutien russe. Selon le rapport, les forces armées maliennes souhaitaient continuer à étendre leur zone d'opération dans le nord-est du pays. Les camps de campagne autrefois occupés par la France seraient ainsi directement pris en charge. -
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Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Existe-t-il une interdiction immédiate des chauffages au mazout ? Non, il n'y a pas d'interdiction générale des chauffages au mazout. Les installations existantes pourront continuer à être utilisées. L'installation de nouvelles chaudières à mazout ne sera toutefois plus autorisée à partir de 2026. Cela signifie que les chauffages au mazout pourront continuer à être installés et mis en service jusqu'à fin 2025. Les chauffages au mazout ne pourront-ils plus être installés à partir de 2026 ? Oui et non. L'interdiction est certes généralisée, mais il existe toujours des exceptions. Sont exclus de l'interdiction les bâtiments dans lesquels aucune production de chaleur alternative au mazout n'est possible, par exemple dans les régions où l'approvisionnement en gaz n'est pas généralisé. Dans ce cas, le paquet de mesures climatiques prévoit des dérogations et les chauffages au fioul peuvent être installés au-delà de 2026. -------- Au sujet du gaz : Dans une lettre des ministères de l'Économie et de la Construction, que le Spiegel s'est notamment procurée, les ministères expliquent que l'objectif prévu a été modifié. L'interdiction initiale du chauffage au gaz en 2024 n'est pas réalisable, expliquent les ministères dans leur lettre. La recherche d'alternatives au chauffage au gaz est donc loin d'être terminée, même si l'obligation pour les pompes à chaleur est pour l'instant suspendue. ------ Polémique : Je sais déjà que la question du chauffage ne joue pas un grand rôle chez vous. Vous avez de l'électricité bon marché et vous allumez votre sèche-cheveux dès qu'il fait plus de 20 degrés dehors. Mais chez nous, le climat est parfois continental, alors on a deux semaines de températures négatives même en journée. Mais rarement. Il nous faut donc un vrai chauffage central, pas seulement des jouets. -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Bien sûr. L'idée verte allemande était de développer massivement les énergies renouvelables et de couvrir les périodes creuses par des centrales à gaz à démarrage rapide. Même dans ce cas, on ne consomme pas autant de gaz pour l'électricité. Mais tu dois garder à l'esprit que le problème allemand du gaz est celui du chauffage dans les habitations. 50 % de gaz, 25 % de pétrole, 10 % de chauffage urbain. L'électricité ne joue aucun rôle. Je peux t'assurer que l'anti-nucléaire allemand n'est pas un complot de Gazprom. Il n'est pas non plus dirigé par le KGB/FSB. C'est une névrose spécifiquement allemande de la société majoritaire. C'est/était un véritable mouvement de grassroots -
Dissuasion nucléaire européenne, voire allemande ?
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Dissuasion nucléaire
Les Allemands n'ont jamais fait confiance à la dissuasion par ICBM. Déjà pas dans les années 80, ce qui a conduit à la double décision de l'OTAN. Personne en Allemagne ne croit que si les Russes font exploser une bombe de démonstration au-dessus de la mer Baltique, les Etats-Unis activeront un silo dans le Montana. L'Allemagne/l'Europe (ex-France) seraient incapables d'agir dans une guerre conventionnelle en raison du chantage aux petites bombes atomiques. -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Gazprom aurait financé le parti vert allemand ? Je n'en ai jamais entendu parler. Ils ont toutefois une influence sur le SPD (Schröder, Manuela Schwesig, Ministerpräsident Mecklenburg-Vorpommern). Nos Verts sont contre le nucléaire, le gaz et le charbon. Ils souhaitent que l'électricité soit fournie par la prise électrique. -
C'est un peu exagéré. Le char emblématique est le Tigre 1, pas la Panthère. En général, seuls les hommes qui s'intéressent particulièrement à l'histoire de la guerre connaissent son existence. Et peut-être les adolescents qui possèdent trop de jeux vidéo. On pourrait argumenter, du point de vue de la psychologie des profondeurs, qu'un char Panther est plus modeste. Le tigre et le lion se disputent la couronne du règne animal, la panthère suit son chemin. Elle est plus légère et plus discrète. J'admets toutefois que l'ex-général allemand Wittmann pense que le choix du nom est malheureux. https://www.welt.de/videos/video239363465/So-funktioniert-der-Panther-Panzer-von-Rheinmetall.html
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Dissuasion nucléaire européenne, voire allemande ?
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Dissuasion nucléaire
Tu crois que Biden pleure pour s'endormir à cause de telles préoccupations ? Il met Paris à la hauteur de Washington... On serait clairement le leader de l'UE en matière de politique étrangère. La France pourrait enfin monétiser à grande échelle les investissements militaires qu'elle réalise depuis des décennies. Tu veux le bouclier ? Alors achète-le chez nous avec ton argent national/européen. D'ailleurs, nous gardons les emplois et la "blackbox". Tu veux payer en espèces ou par carte de crédit ? Et s'il te plaît, ne reprends pas l'argument du traité de non-prolifération. La Russie a déchiré le traité en février. La Chine l'a déchiré lorsqu'elle a permis à son Etat client du Sud de se comporter en chien de garde nucléaire à la moindre occasion. -
Dissuasion nucléaire européenne, voire allemande ?
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Dissuasion nucléaire
Les idées allemandes sur les armes nucléaires européennes sont de plus en plus concrètes. Jusqu'à présent, je n'ai pas encore lu de propositions aussi élaborées : https://www.welt.de/debatte/kommentare/article240480267/Europas-nuklearer-Moment-ist-jetzt.html Le moment nucléaire de l'Europe, c'est maintenant Vladimir Poutine mise sur le sabre nucléaire. Mais l'Europe est à court d'armes : Seule la France dispose d'armes nucléaires. L'Allemagne devrait y participer. Bien sûr, c'est une imposition - mais qui pourrait en valoir la peine. Le Kremlin a fait des livraisons de gaz une arme finement calibrée dans la course au système. Il maintient la dépendance au gaz russe (et les paiements occidentaux) tout en exerçant une pression sur la situation macroéconomique et par conséquent politique en Europe via une poussée inflationniste ciblée. Cela mobilise l'attention politique. Ces douleurs d'adaptation qui accompagnent la reconfiguration du marché de l'énergie font toutefois passer au second plan le sabre nucléaire avec lequel le président Poutine cherche régulièrement à diviser l'alliance occidentale. Bien que l'utilisation d'armes nucléaires par la Russie ne semble pas plausible, la menace ne manque pas d'avoir un effet dissuasif : elle paralyse des membres importants de l'OTAN et freine leur enthousiasme à s'opposer résolument au projet impérial russe en Ukraine. Cette paralysie s'observe particulièrement bien en Allemagne, l'État dans lequel des forces politiques sérieuses voulaient même, il y a peu, abandonner la participation nucléaire, ce qui aurait gravement affecté, sinon la capacité de dissuasion de l'Alliance dans son ensemble, du moins sa cohésion. La participation nucléaire est sensible du point de vue de la politique de sécurité, car elle implique, au sein de l'OTAN, des membres intéressés ne disposant pas de leurs propres armes nucléaires (tactiques) dans la planification de leurs objectifs et leur transfert en cas de défense. Il s'agit actuellement de l'Allemagne, de l'Italie et de la Turquie, qui étaient particulièrement exposées pendant la guerre froide. Un petit nombre d'armes nucléaires américaines (actuellement une vingtaine) sont ainsi stationnées sur le sol allemand, dans le cadre de la dissuasion élargie, afin d'une part de protéger la République fédérale et d'autre part de s'assurer que les États-Unis restent fidèles à leurs alliés européens. La participation nucléaire renforce donc la cohésion au sein de l'Alliance et réduit en même temps le risque de prolifération, car elle rend superflues les armes nucléaires propres aux États participants. Ce qui frappe dans les livraisons d'armes, c'est "l'écart important entre l'aide promise et l'aide effectivement fournie", indique le rapport du Kiel Institut für Weltwirtschaft. Pourtant, l'Europe vit actuellement un "moment nucléaire" en raison de la guerre dans son voisinage immédiat, ce qui rend envisageable une nouvelle conception de la dissuasion nucléaire : L'agression russe devrait être contrée par une dissuasion renouvelée et européanisée. Il ne s'agit pas ici de l'armement nucléaire d'autres membres de l'Alliance atlantique. Il s'agirait plutôt d'augmenter la capacité de dissuasion de l'Europe par une européanisation de la participation nucléaire - une contribution importante à l'autonomie stratégique de l'Union européenne en tant que pilier au sein de l'OTAN. Au sein de l'UE, la France reste le seul Etat doté de l'arme nucléaire qui serait disponible pour une participation nucléaire européenne. Une européanisation complète du dispositif français d'armes nucléaires sous l'égide du Comité militaire de l'UE ou même de la Commission européenne semble totalement impossible. L'Allemagne devrait réfléchir à la coopération Une telle supranationalisation n'est toutefois pas nécessaire. Elle serait également en contradiction avec le modus operandi actuel de l'intégration européenne en matière de défense, dans lequel les capacités militaires restent entre les mains des États membres. Le président Macron lui-même, dans son discours du 7 février 2019 sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans la défense européenne, a proposé un dialogue stratégique à ce sujet avec les partenaires européens intéressés, qui aurait pu inclure la possibilité de coopérer avec les forces de missiles. L'offre de dialogue s'adressait en particulier à Berlin, qui n'avait alors pas pu ou voulu répondre à cette preuve de confiance. L'Allemagne - ainsi que l'Italie, deuxième État membre de l'UE à utiliser l'instrument de la participation nucléaire - devrait maintenant accepter cette offre et réfléchir activement à une coopération sur la manière dont les armes nucléaires françaises pourraient être utilisées pour une "dissuasion européenne élargie". Les armes nucléaires françaises stationnées dans les pays partenaires resteraient la propriété de la France, seul le transfert en cas de défense serait pris en charge par les partenaires. Cette répartition des tâches souderait les partenaires entre eux, même en temps de paix. Un tel reflet de la participation nucléaire américaine aurait pour objectif de renforcer la défense européenne tout en préservant la souveraineté des prérogatives nationales - en tant que pilier européen au sein de l'OTAN, qui doit rester le cadre de référence pour les menaces territoriales profondes de l'Alliance. La République fédérale continuerait à ne pas devoir acquérir d'armes nucléaires, mais pourrait ainsi avoir davantage voix au chapitre sur leur rôle et leur fonction. Ce miroir constituerait certes une réassurance contre un éventuel éloignement des États-Unis de l'OTAN, par exemple en cas de nouvelle victoire électorale d'un président isolationniste à Washington. Elle ne remplace cependant pas la participation existante, ce qui serait en même temps un signal que cette forme d'intégration de la défense n'est pas dirigée contre les États-Unis, qui restent l'épine dorsale de la défense de l'Europe. En outre, une dissuasion européenne élargie ne signifierait pas l'abandon des intérêts de sécurité allemands à la France, mais montrerait plutôt le niveau d'intégration que la coopération basée sur la confiance entre les deux partenaires serait capable d'atteindre. En même temps, cette participation montrerait aux autres membres de l'UE qu'il ne s'agit pas d'un cavalier seul franco-allemand - si elle s'accompagne d'une offre de dialogue renouvelée de Paris aux partenaires intéressés, ce qui pourrait même inclure à long terme une extension de cette participation aux États intéressés. Face à la Russie, ce serait enfin un symbole fort de la détermination européenne à faire concrètement plus pour sa propre défense. Le rôle de l'Union européenne serait limité, mais pas inefficace. Contrairement à ce qu'espèrent les supranationalistes, l'intégration européenne en matière de défense restera certes organisée de manière intergouvernementale. Une "Commission géopolitique" à Bruxelles Cela n'exclut pas une Commission activiste, ni une structure institutionnelle supranationale plus robuste autour de l'intégration de la défense de l'UE, ni davantage de financement et de coordination de la part de l'UE pour pousser les États membres vers une coopération horizontale plus profonde et plus efficace. Le rôle de la Commission européenne pourrait toutefois être de soutenir l'infrastructure de partage du nucléaire par ses propres financements, par exemple à partir du Fonds européen de défense. En perspective, un soutien pourrait même inclure un financement supranational direct des plates-formes de déploiement correspondantes, par exemple sous la forme du Future Combat Air System (FCAS). Une "commission géopolitique" à Bruxelles ne devrait pas être fermée à un tel projet. Car une "dissuasion européenne élargie" ainsi conçue servirait à renforcer la défense nationale. ENGAGEMENT DANS L'OTAN Dépendante de la protection des États-Unis - quand l'Europe dépassera-t-elle son statut de nain ? Elle serait plus qu'une politique symbolique et donc sans aucun doute une imposition pour la République fédérale. Mais la guerre d'agression russe a durablement modifié les coordonnées de la défense européenne et fait apparaître une nouvelle conception de la dissuasion nucléaire comme possible, voire judicieuse. Pour une projection de puissance globale efficace - le deuxième côté de la même médaille de l'autonomie stratégique européenne -, il faudrait en outre au moins deux groupes de porte-avions européens, qui pourraient être constitués de manière flexible par des unités nationales de membres de l'UE intéressés, autour du porte-avions français de nouvelle génération (PANG). Il devrait être complété par un autre porte-avions européen, que l'UE pourrait cofinancer en tant que plateforme (à propulsion nucléaire) pour les avions de combat européens - de la même manière que les capacités AWACS sont aujourd'hui maintenues de manière supranationale par l'OTAN. L'interopérabilité des marines européennes étant déjà plus avancée que celle des forces terrestres, une telle forme d'intégration serait relativement facile à réaliser. Il s'agirait également d'un moment nucléaire - mais ce serait alors une autre histoire. --- Pour citer Don Barzini : La France doit partager l'eau du puits. Bien sûr qu'elle peut faire une facture, après tout nous ne sommes pas communistes. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne suis pas artilleur, mais peut-être les Ukrainiens utilisent-ils la mauvaise tactique ? Si j'ai une pièce d'artillerie lourde fortement blindée, je devrais peut-être me rapprocher de l'objectif. Je tire plus précisément et avec moins de pression et de charge propulsive. Il semble que les obusiers soient peu menacés. Ne peuvent-ils être détruits que par des tirs à pleine puissance ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.businessinsider.de/politik/deutschland/kaputte-panzerhaubitzen-im-ukraine-krieg-a/ Obusier blindé 2000 Les armes d'artillerie s'usent trop vite En effet, selon les informations de Business Insider, une grande partie des armes ne sont plus opérationnelles, mais sont en principe encore en état de marche. Mais les raisons de cette panne sont apparemment multiples : des sources gouvernementales affirment que les obusiers blindés livrés ont certes été reprogrammés en Allemagne pour l'utilisation de munitions françaises et américaines, mais qu'ils ne sont pas adaptés à l'utilisation de munitions américaines. Mais les résidus de munitions après le tir sont apparemment plus importants que prévu dans des conditions de guerre. Rien que cela doit apparemment entraîner des difficultés techniques pour les appareils high-tech. Il semble qu'il manque effectivement des pièces de rechange. De plus, il y aurait également des erreurs d'utilisation, ce que les experts attribuent à la durée de formation extrêmement courte des soldats ukrainiens. Le fait est que le soutien technique à distance apporté jusqu'à présent par l'école d'artillerie d'Idar-Oberstein ne suffit apparemment plus pour réparer les armes. Selon les informations de Business Insider, l'industrie et le gouvernement fédéral envisagent désormais de réparer les appareils dans les pays voisins occidentaux de l'Ukraine, car les techniciens allemands ne doivent en aucun cas prendre le relais en Ukraine. Cela pourrait être considéré par la Russie comme une participation à la guerre, s'inquiète-t-on. Selon des sources gouvernementales, il n'est pas encore possible de dire quand une solution réaliste sera trouvée. -
Le plan élaboré derrière la stratégie "Panther" de Rheinmetall https://www.welt.de/wirtschaft/article240487991/Kampfpanzer-Panther-Jetzt-attackiert-Rheinmetall-Suedkoreas-Angebote-in-Europa.html Au cours des 20 prochaines années, au moins 1000 chars sur les 8000 que compte l'Europe devraient être remplacés, estime le CEO de Rheinmetall, M. Papperger. Le nouveau char de combat devrait en profiter massivement - et aider à éviter les défaites face à la concurrence étrangère. Annonce Rheinmetall a des projets de vente ambitieux avec le nouveau char de combat Panther KF51, présenté en juin à la surprise générale. Le directeur du groupe, Armin Papperger, estime qu'au cours des 20 prochaines années, au moins 1000 des 8000 chars au total en Europe, y compris dans les pays limitrophes de la Russie, devront être remplacés. "Si nous parvenons à remporter seulement 50 pour cent de ces commandes, ce sera une grande chance et une énorme entrée de commandes pour nous", a maintenant expliqué Papperger devant des analystes. Il s'agit avant tout d'éviter autant que possible une défaite face à la concurrence de la Corée du Sud, comme cela a été le cas récemment en Pologne. Le gouvernement de Varsovie a commandé des chars de combat à la Corée du Sud pour renforcer ses forces armées en réaction à la guerre d'agression menée par la Russie en Ukraine - mais pas de chars Leopard supplémentaires en provenance d'Allemagne. Le projet d'échange de chars entre l'Allemagne, la Pologne et l'Ukraine est tombé à l'eau. Le gouvernement de Varsovie veut désormais acquérir, outre des chars de combat américains Abrams supplémentaires, le modèle K2 Black Panther auprès du fabricant sud-coréen Hyundai Rotem. Le ministre polonais de la Défense Mariusz Blaszczak a déclaré lors de la signature du contrat fin juillet : "Le système d'arme coréen était le plus approprié compte tenu de la technologie, du prix et du moment de l'introduction". Les chars sont fournis par le groupe technologique Hyundai Rotem, qui appartient au grand groupe automobile Hyundai. 180 chars de combat devraient être importés de Corée du Sud dans les plus brefs délais et 800 autres devraient être produits directement en Pologne à partir de 2026 dans une variante propre. Varsovie avait cédé à l'Ukraine environ 250 chars de conception soviétique et cherchait à les remplacer. L'Allemagne a proposé 20 chars de combat Leopard 2 en plusieurs fois, mais seulement à partir d'avril 2023, ainsi que 100 anciens modèles de type Leopard 1. Trop peu du point de vue polonais. Selon la transcription d'un entretien avec des analystes qui vient d'être publiée, le chef de Rheinmetall Papperger a donné un aperçu de ce qui se cache derrière le nouveau développement de son modèle Panther. Il admet ouvertement que ce modèle doit également être considéré comme un concurrent du char de combat traditionnel Leopard. Le Leopard est construit et vendu sous la régie du fabricant d'armement Krauss-Maffei Wegmann (KMW), même si Rheinmetall y participe de manière déterminante. Le Panther a au moins dix capacités dont le Leopard ne dispose pas. Le groupe de Düsseldorf se fait certes un peu de concurrence, mais il veut vendre plus au total et, contrairement au modèle Leopard, il aurait alors la main sur le Panther. En outre, avec sa proposition, Rheinmetall empiète sur le développement franco-allemand d'un nouveau char de combat commun au sein de l'alliance KMW-Nexter. Or, celui-ci ne sera opérationnel qu'entre 2035 et 2040. Un délai trop long selon Papperger. Son nouveau Panther possède au moins dix capacités dont le modèle Leopard ne dispose pas, a déclaré Papperger aux analystes. C'est pourquoi il prend les devants et espère ainsi attirer des clients. Le modèle dispose d'un nouveau canon plus puissant, d'un calibre plus grand de 130 millimètres et d'un système d'atterrissage automatique, ce qui lui confère une plus grande puissance de combat que le Leopard. Papperger a parlé d'une très bonne réaction du marché au nouveau modèle, mais n'a pas cité de nom de client. Mais il ne s'agit pas seulement de technique, mais aussi de prix. Le chef de Rheinmetall affirme que le Panther, malgré ses nouvelles capacités, est moins cher que le modèle haut de gamme Leopard 2A7. La Corée du Sud en particulier tente de gagner des clients par le biais du prix. Pour le Leopard 2A7, la fourchette de prix se situe actuellement entre 18 et 20 millions d'euros par pièce, "ce qui est un prix élevé en comparaison avec la Corée", selon le chef de Rheinmetall. Il ne précise pas si cela inclut les munitions, la formation et les pièces de rechange. Littéralement : "Nous disons, d'accord, nous devons baisser les prix, et c'est ce que nous voulons". Le prix du Panther pourrait toujours être légèrement supérieur à celui du modèle sud-coréen, mais pas aussi nettement que celui du Leopard actuellement. Le char K2 Black Panther de la Corée du Sud provient certes en grande partie d'Asie et son développement s'inspire essentiellement du modèle Leopard. Cependant, au moins les premiers exemplaires étaient encore basés sur des moteurs (MTU-Friedrichshafen) et des transmissions (Renk-Augsburg) allemands, soit par livraison directe, soit par production sous licence. Contrairement au Leopard, le K2 dispose d'un système moderne de chargement automatique des munitions. Les experts militaires expriment certes des doutes quant à l'utilité pour la Pologne d'exploiter à l'avenir trois chars de combat de fabricants différents pour des raisons de sécurité d'approvisionnement et de logistique : Des chars Abrams des États-Unis, des chars Leopard d'Allemagne ainsi que des chars K2 de Corée du Sud avec une production nationale ultérieure. Pour la Corée du Sud, cette commande est en tout cas une sorte de porte ouverte sur le marché européen de l'armement et une concurrence à prendre au sérieux pour les grands fournisseurs de chars Rheinmetall et KMW d'Allemagne ainsi que Nexter de France. La prochaine décision clé pourrait être prise en Norvège. Ici, le Leopard et le K2 de la Corée du Sud sont en lice pour de nouveaux chars. Comme en Pologne, il s'agit de savoir si d'autres Leopard seront commandés ou si des achats supplémentaires seront effectués en Asie. La Norvège utilise le modèle allemand depuis plus de 50 ans.
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Politique étrangère de la France
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
De nombreux pays ont tendance à glorifier le passé. Chez nous aussi, il y a eu ces 20 dernières années beaucoup de nostalgie pour les années 1980, quand tout était soi-disant tellement mieux. Les étés étaient plus ensoleillés, les piscines en plein air plus sûres, le mark allemand avait un meilleur pouvoir d'achat, les voitures étaient en tôle plus épaisse. Vu de l'extérieur, le déficit de la France semble surtout résider dans les rigidités de son économie. Dans tous les autres domaines, elle est supérieure à l'Allemagne, surtout dans ceux qui se font sentir dans ce nouveau monde : meilleure géographie, meilleure diplomatie, meilleure armée, meilleure démographie, plus d'autarcie, plus indépendante du commerce mondial. Je pense que cet article de 2018 de Peter Zeihan est toujours valable : https://zeihan.com/i-think-they-get-it-now-part-deux-france/ Mais pour les Français, il n'a jamais été question d'économie. Les territoires métropolitains français sont riches. Des terres agricoles d'une productivité phénoménale. Une richesse de zones climatiques habitables. De grands fleuves pour l'industrie et le transport interne. Une population beaucoup plus jeune et vieillissant beaucoup plus lentement que la norme européenne. L'économie française a toujours été tenue en grande partie à l'intérieur, et l'époque de la guerre froide n'a pas fait exception. La France bénéficie également d'un accès facile à la mer du Nord, à l'océan Atlantique et à la mer Méditerranée, ce qui lui permet - et à elle seule - d'être présente dans tous les domaines importants pour l'Europe. La position de la France à l'extrême ouest de la péninsule européenne lui confère même une bonne profondeur stratégique, même si cette "profondeur" appartient à d'autres pays. L'isolement stratégique de la France a permis à la planification de la défense française de se concentrer sur l'horizon lointain, comme en témoignent le porte-avions nucléaire et la force de missiles nucléaires de la France. Presque seuls parmi les États européens, les Français n'ont pas besoin de quelqu'un pour les défendre. Tout cela signifie que les Français n'ont pas vraiment vu un grand attrait pour le plan de Bretton Woods des Américains. Les Français savent très bien que si les Américains se retirent de Bretton Woods, la sécurité mondiale qui permet à l'Union européenne - qui est au fond une union d'exportateurs dépendant d'un accès mondial - ne serait plus possible. Cela bouleverse évidemment Macron, mais cela ne fait pas trop de mal à la France. Tout comme les Américains ont conçu l'ordre mondial pour des raisons stratégiques et n'ont donc jamais attaché leur économie à Bretton Woods, les Français ont conçu l'UE pour des raisons stratégiques et n'ont donc jamais attaché leur économie à l'Europe. La France peut survivre à tout effondrement mondial, même européen, sans subir le genre de chocs économiques, politiques, culturels et stratégiques catastrophiques et transformateurs qui ravageront presque tous les autres pays. La France n'est pas non plus confrontée à des défis stratégiques significatifs à court ou moyen terme. Elle est suffisamment éloignée de la Russie et de la Turquie pour éviter les complications liées à leurs expansions. Sa position sur les réfugiés est si hostile que peu de gens essaient de s'y rendre. Ses voisins sont militairement ineptes, démographiquement en implosion, terriblement dépendants de la stratégie américaine en matière de commerce mondial et de sécurité, ou dans la plupart des cas, tout cela à la fois. En revanche, en dehors des États-Unis et du Royaume-Uni, ce sont les Français qui ont la plus longue et la plus active histoire d'engagement dans des interventions militaires. Les forces françaises sont capables, expérimentées, professionnelles, elles ne risquent pas du tout de rouiller sur les étagères, et quand elles y vont, elles y vont fort - même dans des endroits comme l'Afrique sub-saharienne où les Yankees ont peur d'aller. Cela signifie plus ou moins que, dans un monde sans les Américains aux commandes, la France est de loin le pays le mieux placé de la planète (à part les États-Unis eux-mêmes) pour tracer une voie indépendante. Macron ne fait pas le tour du monde (seulement) parce qu'il est un mégalomane en mal d'ego. Il le fait parce qu'il représente une superpuissance qui se réveille, parce que le monde qui se dessine est un monde dans lequel la France va briller, parce qu'il pose les bases pour que la France soit à nouveau une puissance impériale. Il n'est pas étonnant que Macron ait été si combatif avec Donald Trump ces derniers temps. Non seulement son pays est le mieux protégé de tout conflit commercial significatif, mais il est de loin le mieux placé pour s'en sortir si tout s'écroule. L'un des avantages d'avoir un système national fort, sans dépendances ni expositions internationales, est que vous pouvez choisir vos batailles plutôt que de les voir choisies pour vous. La France va devenir un acteur libre dans l'âme. Il est donc quelque peu difficile de déterminer avec précision ce que les Français vont rechercher, mais trois thèmes méritent d'être pris en considération. Premièrement, les Français doivent avoir une stratégie allemande. Les Français ont mené de multiples guerres avec les Allemands au fil des ans et la plupart d'entre elles... ne se sont pas particulièrement bien passées. La combinaison de Bretton Woods et de l'Union européenne a permis à la France de déflorer l'armée allemande et de mettre l'économie allemande au service des intérêts stratégiques français. Ce fut une période heureuse, mais elle est presque terminée - ce qui signifie que Paris doit maintenant trouver un moyen de remettre l'Allemagne sur les rails, de l'orienter fermement dans une autre direction, ou les deux. Une Russie qui gronde et qui a l'intention de sécuriser sa périphérie avant que l'effondrement démographique ne la transforme en une coquille fragile offre des opportunités pour les deux options simultanément. Deuxièmement, les Français ont besoin d'une stratégie pour la Méditerranée occidentale. En tant que seul pays d'Europe du Nord ayant un pied en Europe du Sud, les Français ont une capacité unique à tirer parti des densités de capital, d'industrie et de population de l'Europe du Nord dans une région qui n'a pas beaucoup de capital, d'industrie ou de population. (Les territoires impériaux les plus importants de la France se trouvaient dans le bassin méditerranéen pour une bonne raison). Il y a beaucoup plus d'opportunités que de dangers pour les Français ici. L'Italie, l'Espagne et le Portugal sont peut-être européens, mais ce ne sont pas des puissances de projection. Avec l'UE sur la corde raide et probablement bientôt disparue de ce monde, la France devient rapidement le premier parmi des égaux, même pas proches, et sera en mesure d'utiliser sa capacité supérieure pour faire entrer le trio d'Europe du Sud dans le conteneur qu'elle souhaite. La France entretient déjà des relations solides avec le Maroc et la Tunisie, et si les relations franco-algériennes sont toujours tendues, dans un monde post-américain, Alger n'aura aucun partenaire fiable en dehors de ses anciens maîtres impériaux. La Libye représente même une opportunité pour un effort français de construction d'un État qui, grâce au pétrole libyen, pourrait s'autofinancer. Le succès des deux premières stratégies nécessite une troisième stratégie : celle de l'alliance temporaire. Il y aura constamment des conflits d'intérêts, non seulement avec l'Allemagne et l'Algérie, mais aussi avec des pays un peu plus éloignés : le Royaume-Uni, la Turquie, l'Égypte, Israël, les Pays-Bas, la Suède, la Russie, voire les États-Unis. Tous conserveront la capacité de se mettre à dos la France, et pourtant tous se révéleront être des alliés tactiques en fonction de l'enjeu du moment. S'assurer de telles alliances temporaires est une spécialité nationale française, mais un flair pour la négociation ne signifie pas que la France sera capable de tirer parti de ces positions pour en faire quelque chose de plus important. Pour projeter sa puissance au-delà de sa région d'origine, il faut une portée, un accès, une isolation et une force. La France possède toutes ces qualités, mais seulement assez pour dominer sa propre cour et son arrière-cour, et seulement avec beaucoup de va-et-vient. S'implanter en Méditerranée orientale, en Afrique subsaharienne ou au Moyen-Orient, et encore moins en Asie ou dans l'hémisphère occidental, nécessite un degré de capacité de réserve que la France ne peut tout simplement pas générer, à moins de simplifier son voisinage. Cela pourrait prendre de nombreuses formes. Vaincre la mauvaise humeur de l'Algérie et enterrer la hache de guerre avec succès ferait de la Méditerranée occidentale un bassin français. Une entente avec le bon vieux Londres se prêterait naturellement à la co-domination de la mer du Nord. Une alliance significative avec la Russie désespérée ou la Turquie néo-impériale mettrait l'Allemagne dans une boîte si ferme qu'elle permettrait à la France d'avoir les mains libres en Europe occidentale. Une entente (publique) avec ces Américains névrosés permettrait d'aller très loin dans tous les domaines. Mais toutes ces options exigent que les Français fassent quelque chose qu'ils ne font pas bien : agir de manière fiable et de bonne foi. Ce n'est pas ainsi que les Français ont tendance à fonctionner. La France fait pencher l'échiquier. La France change de camp. La France abandonne les causes perdues. La France abandonne ses alliés. La France extrait ce qu'elle peut quand elle peut, comme elle peut, car les Français savent qu'ils ne seront pas impliqués longtemps dans une situation particulière. La France est un acteur qui réussit parce que la France est un acteur. Comme le disent les Français eux-mêmes, "la France n'a ni ennemis ni alliés, seulement des intérêts". Cette mentalité de passeur a bien servi les Français pendant des siècles, et continuer à suivre le mantra des seuls intérêts permettra effectivement à la France de récupérer sa position de première puissance de sa région. Mais ce va-et-vient constant empêche la France de devenir plus. Il est facile pour une nation puissante et unie de se tailler une sphère d'influence temporaire dans une période de bouleversements mondiaux. Mais construire quelque chose de plus grand, quelque chose qui dure, cela nécessite un conseil éclairé - et c'est quelque chose que la France ne peut faire à moins d'avoir quelques alliés qui lui font vraiment confiance. Les périodes de chaos international sont de merveilleuses occasions de réinitialiser les normes culturelles. L'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron a fait voler en éclats l'élite politique française traditionnelle, ce qui fait de cette période un moment opportun pour changer la mentalité des Français sur la signification du mot "alliance".