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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y en a ici qui depuis 2 ans cherchent à caresser les russes dans le sens du poil. Cherchant systématiquement à leur trouver des excuses, des prétextes et des raisons pour tout. Chaque mauvaise chose qui est faîte à ses raisons, chaque échec est justifié, chaque perte est sans importance. L'argument premier est bien entendu de trouver du côté ukrainien de quoi "relativiser", ainsi on va dire qu'en face ce n'est pas beaucoup mieux. C'est ainsi qu'on sauve toujours les russes de toutes les mauvaises passes, c'est ainsi qu'on va placer les russes dans une normalité, c'est ainsi qu'on va placer la Russie dans une logique ou malgré tout cela, elle ne peut envisager autre chose qu'une victoire. Il suffit de saupoudrer tout cela des problèmes que rencontrent les ukrainiens, histoire de ne pas parler des problèmes russes, du risque d'un abandon par l'occident de l'Ukraine et vous avez là toute la logique des interventions et des réponses de ceux qui défendent la Russie en prétendant agir pour l'équilibre des débats... Vous voyez bien de toute façon, il y en a qui vont poster uniquement quand il s'agit d'une difficulté ukrainienne et/ou d'une avancée russe, sinon ils deviennent très silencieux et vite agacé d'une situation contraire, sans doute le reflet de leur neutralité... Mais n'allez pas dire qu'ils défendent la Russie, ils auront vite fait d'écrire le contraire. Pour les missiles, personnellement ça fait des années que je répète que la "haute précision" russe n'est pas la même qu'on peut avoir chez nous. Quand chez nous on va parler d'une précision métrique, les russes vont être en décamétrique, mais ils continueront de parler de "haute précision". De nombreux missiles tirés par la Russie aujourd'hui ont encore une précision qui va porter à une marge d'erreur de 100m quand les plus précis iront vers les 20m . C'est ce qui explique les nombreuses vidéos et photos depuis le début du conflit ou l'on voit les missiles russes tomber à des endroits sans intérêts ou à côté des bâtiments visés. Quoi de plus illustratif qu'au tout début du conflit avec l'image satellite d'une base aérienne ou l'on voyait les impacts de missiles russes qui pour beaucoup n'avaient pas touché concrètement des zones d'intérêts? On sent l'idée dans l'état major d'avoir atteint l'aéroport avec X quantité de missiles, d'où la déclaration d'une aviation ukrainienne "détruite", mais sauf à surestimer le pouvoir destructeur de leurs missiles, l'important n'est pas d'atteindre l'aéroport, c'est de taper des objectifs concrets de l'aéroport, de détruire les hangars, les dépôts de carburant etc. Y aller au bonheur la chance, ça a ses limites. En plus des caractéristiques des missiles, on constate aussi qu'un grand nombre ont connus des défaillances techniques, forcément vous n'allez pas tirer un missile qui a 30 ans comme s'il sortait d'usine. En parlant d'usine on ne peut pas mettre de côté également la problématique de conception suite à des restrictions sur des composants (assez nombreux) venant de l'étranger. Que les russes cherchent des solutions de remplacement, qu'elle en ait trouvé, sans doute, mais sommes nous dans un remplacement qui conduit à égaler, surpasser ou abaisser le niveau qualitatif? Mais ce qu'on oublie souvent d'évoquer dans les débats, c'est le renseignement. Car ces missiles comme ces drones ont besoin de coordonnées. Pour avoir ces coordonnées il faut être très très bon dans son renseignement. Les russes n'ont pas les moyens des américains pour surveiller depuis l'espace le territoire ukrainien. Ils n'ont pas les moyens de faire évoluer des aéronefs pour en obtenir et je doute fortement aujourd'hui qu'ils aient une masse d'infiltrés qui communiquent tranquillement des points d'intérêts, les ukrainiens faisant le ménage et traquant ce genre de traitres. Donc nous avons très certainement aujourd'hui une Russie qui est plutôt "aveugle" sur ce qui se passe en Ukraine que ses principales sources d'informations sont l'OSINT. Ses quelques satellites capables de prendre des photos (d'une qualité qui n'est pas au top) ne lui permet pas de dénicher tous les jours des dizaines d'objectifs clairement identifiés. Vous connaissez la taille d'une photo satellite? Vous savez le temps qu'il faut à un analyste de la regarder à la loupe? D'y dénicher des éléments militaires? Puis de redemander des prises ultérieurement pour confirmer la persistance d'une présence militaire? De transmettre les infos, de faire valider cela par le commandement qui va autoriser ensuite telle unité à envoyer tel missile à tel endroit à telle date? Vous croyez sincèrement que c'est un truc qui se fait en un jour? Il y a un véritable travail de renseignement, ce genre de frappes sont toujours "planifiées" et ne s'improvisent jamais sur un coup de tête. C'est donc là qu'à mes yeux il y a le problème numéro un, la Russie manque de renseignements et c'est tout simplement impossible pour elle de frapper efficacement l'outil militaire ukrainien dans la profondeur hormis sur des installations fixes et connues comme peut l'être un aéroport. Mais là aussi, comme je le disais, il ne suffit pas de toucher l'aéroport, il faut identifier les hangars, les zones ou sont les avions et il ne faut pas regarder cela sur des prises de vues d'il y a 2 ou 3 ans. Personnellement je suis de plus en plus convaincus que les russes ne savant pas ou balancer leurs missiles. Alors oui on va faire systématiquement les décomptes quantitatifs , certains vont faire croire que les ukrainiens "cachent" aux yeux du monde les missiles qui ont atteints leurs cibles en faisant de gros dégâts, mais comme souvent ces "certains" sont ceux qui défendent les russes et veulent chercher une efficacité dans ce qu'ils font. Je suis quasi certain que l'essentiel des frappes russes se fait via google map (oui riez si vous voulez) et que le travail de renseignement est largement fait à la va vite car il y a une certaine pression politique qui pousse à envoyer de la quantité. Ainsi, comme pour l'an dernier, il sera plus facile de trouver des générateurs d'électricité sur google map, de trouver une infrastructure céréalière ou autre. Oui dans ce contexte là, la majorité des cibles sont "civils" car dans ce contexte de guerre, l'activité militaire est "mobile", elle cherche à se dissimuler et quand vous n'avez pas le renseignement pour identifier cela, vous êtes contraint à devoir faire avec du vieux renseignement accessible par lequel vous pouvez dénicher des coordonnées. Donc je persiste bien à croire que l'essentiel des cibles russes c'est de l'infrastructure civile et que parfois ils vont balancer une grosse quantité de missiles (genre acte de représailles) sur des sites militaires "connus" déjà d'avant guerre et qui sont sans doute déjà pour la plupart utilisés à minima. La défense sol-air ukrainienne limitant l'impact de ces frappes. Mais ne croyons pas que si demain les ukrainiens se retrouvent sans moyens sol-air contre ces missiles/drones, qu'on verrait les russes faire un carton dans le dispositif militaire ukrainien à l'arrière. Dans quelques temps les ukrainiens vont avoir des F-16, bien entendu dans la bouche de Moscou ils seront détruits avant même d'arriver. Pourtant on pourrait se dire que les lieux d'exploitation seront assez réduit, que les russes sauront ou ils sont pour les détruire au sol, mais vous verrez que ça ne le fera pas, aussi sûrement que ça fait des mois qu'ils sont incapables d'éliminer les quelques aéronefs qui vont lui balancer du SCALP, mais cette fois-ci avec une précision métrique. Les russes sont contraints par le renseignement à devoir mener ces frappes à longue distance sur de l'infrastructure civile car ils manquent cruellement d'informations pour obtenir des coordonnées à nature militaire. Vous ne trouverez pas sur google map un convoi d'armes occidentales, un centre de commandement, un camp d'entrainement, une piste de décollage dissimulé pour les aéronefs. Donc dans ce contexte d'un renseignement limité/négligé, avec des missiles qui ne sont pas de la plus haute précision, faut pas s'étonner. Si pour toucher un aéroport un missile qui a 100m de marge d'erreur ça peut le faire avec l'espoir que le nombre puisse toucher des cibles concrètes (l'aéroport n'est pas LA cible qu'il faut juste atteindre), dans une zone urbaine ben vous ratez complètement le truc, même pour un missile qui va avoir 20m de précision. Oui je sais, je vais encore énerver certaines personnes pour qui les russes ne pourraient jamais être réduits à faire cela, que chez eux, chaque drone iranien qui décolle est programmé sur une cible militaire et que les ukrainiens cachent par une parfaite maitrise de l'information les terribles pertes que ces frappes occasionnent quand du côté russe, chaque badaud peut et a le droit de montrer un navire qui explose suite à une frappe d'un missile ukrainien. C'est totalement logique, tout ce qu'on voit c'est de la manipulation, le civil ukrainien d'une parfaite discipline et allant à contre temps de son époque n'osera pas contrairement à son homologue russe, sortir son téléphone portable pour filmer et diffuser cela, il le fera juste pour montrer les ratés russes... Moscou quand à elle se garde de diffuser les images satellites de l'exploit de ses frappes. Non mais continuons ainsi, franchement c'est assurément l'explication la plus réaliste et plausible. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est marrant comment on cherche systématiquement ici à vouloir trouver des excuses et une légitimité à l'intervention russe en Ukraine. De la même façon qu'on semble toujours presque "contraint" de toujours devoir relativiser. Vous ne pouvez pas par exemple évoquer un problème russe sans devoir évoquer un problème ukrainien sinon vous avez toujours la même petite équipe qui va se sentir blessé et qui va vouloir apporter son petit grain ukrainien à moudre. C'est un constat. Qu'il s'est passé des heurts en Ukraine en 2014, ça concerne l'Ukraine, ça n'excuse pas une invasion russe de la Crimée, ça ne justifie pas que les russes aient armés (il y en a toujours qui vont continuer de le nier) des rebelles au Donbass. Des rebelles qui sans l'appui russe n'auraient pas menés une lutte armée conduisant à la situation actuelle. Continuer de faire croire en reprenant toujours le même exemple d'un bâtiment à Odessa pour essayer de démontrer la persécution d'une population russophone qu'on rechercherait à génocider ça fait le jeu de qui on sait. La vérité c'est qu'encore une fois, c'est et ça reste une exception, pas la généralité de la situation du moment. la vérité c'est que vous avez déjà balancé l'ensemble de vos arguments de "guerre civile". Le bâtiment qui a pris feu à Odessa c'est avant ou après l'invasion de la Crimée par les petits hommes verts? L'insurrection armée dans le Donbass a commencée avant ou après l'annexion de la Crimée? Qu'en déduisez vous de l'ingérence russe sur les événements par rapport à l'horrible Maïden qui touchait à sa fin? Moi je vous le dis très clairement, la Russie voyait qu'elle perdait son influence sur l'Ukraine et a voulue prendre une partie du gâteau en cherchant ensuite l'usage des armes. Mais si elle n'avait rien fait, Maïden se serait terminé et on aurait assisté à un changement d'ordre politique, de nouvelles élections, des compromis et non pas à un génocide ou une guerre civile. L'ingérence russe a amenée la confrontation armée dans le Donbass, l'Ukraine qui alla même écraser l'insurrection poussa la Russie à agir bien plus intensivement avec ses camions humanitaires qui ont transformés quelques groupes en une armée profitant de volontaires russes "en vacance" pour pouvoir fixer l'armée ukrainienne et conduire aux accords de Minsk. La Russie prise au piège et pas prête à une guerre, n'assumant pas son implication s'est retrouvée à accepter de figer la situation, mais tout cela n'était que pour se préparer pour le 2e tour en 2022, une fois prête. Mais là encore on va retrouver les mêmes individus qui vont chercher à excuser la Russie, c'est et ça restera toujours la faute de l'Ukraine, cette Ukraine qui ose ne pas vouloir être qu'un sujet de la fédération de Russie, cette Ukraine qui ose ne pas satisfaire les envies et l'influence du Kremlin, cette province "rebelle" qu'il faut remettre en ordre. Maïden c'est pour résumé la conséquence du refus du président de la non signature de l'association avec l'UE (que le parlement avait largement approuvé un peu plus tôt). Les soupçons de collusions, de corruptions étaient fortes vis à vis de la Russie et Maïden reste un mouvement pacifique pro-UE, essentiellement/exclusivement sur Kiev autour d'une place symbolique. Le pouvoir cherchant à évincer ces manifestants utilisa de plus en plus la force qui amena à des violences puis des morts. La violence amène la violence, nous sommes bien placé en France pour en faire l'expérience dans nos manifestations). Maïden c'est la conséquence d'une cause, cette cause ce n'est pas des gens qui se tirent dessus, qui vont cramer des russophones à qui on interdirait de parler le russe du jour au lendemain. Un dirigeant se doit de suivre une volonté populaire, dans une démocratie les parlementaires sont les représentants du peuple, le président le représentant du pays. Quand vous avez un président qui fait un bras d'honneur aux parlementaires car ayant sans doute obtenu des avantages d'un état étranger, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait des tensions. La situation de l'époque aurait dût pousser le pouvoir en place à organiser un référendum, mais il a préféré vouloir décider dans son coin en s'opposant au camp d'en face. Quoi qu'il en soit, ces événements ne justifient pas et n'excusent pas l'ingérence russe. Si demain on a en France (on en a déjà eût) une situation quasi insurrectionnelle, je ne crois pas que l'Allemagne irait annexer l'Alsace-Moselle pour protéger des germanophones. Je ne crois pas que la France va devoir faire la guerre à un pays africain qui décide de ne plus avoir le français comme langue officielle. Rappelons également que cette histoire de langue russe a largement été instrumentalisée, aux yeux de Moscou c'est un "génocide". Mais tout cela c'est n'importe quoi, le problème encore une fois et que certains ne veulent toujours pas comprendre, c'est l'indépendance de l'Ukraine, c'est la création d'une identité ukrainienne qui remet en question l'idée que l'Ukraine est une région russe qu'il faudrait réintégrer un jour ou l'autre. L'éloignement de ce qui est pour la Russie un retour "historique" c'est ce qui lui fait faire et dire n'importe quoi. Du génocide des russophones, de la diabolisation d'un Maïden, des nazis, tout cela ne sont que des conneries servant à justifier une politique de conquêtes. Donc arrêtons de reprendre ces éléments de langage, arrêtons de me dire que si aujourd'hui la Russie mène une guerre qui fait des centaines de milliers de morts que ce serait pour éviter un génocide. Sans l'ingérence russe, on ne parlerait pas de l'Ukraine et des drames qui s'y déroule. Maïden serait oublié comme beaucoup d'autre événement de ce genre dans de nombreux pays. Non je n'accepte pas et n'accepterai jamais ceux qui continuent encore aujourd'hui à défendre la Russie tout en feignant le contraire. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
J'ai l'impression qu'il y en a (encore) qui cherche à vouloir faire passer la Russie pour une sainte qui sait ce qu'elle fait, qui ferait presque de l'humanitaire dans son opération militaire spéciale. La guerre en Ukraine n'est pas une guerre civile, c'est une guerre entre deux états avec deux armées "officielles". Commençons par comparer alors avec des conflits comparables et non des conflits qui déchirent des pays de l'intérieur et ou on sait très bien qu'il y a des haines (ethniques, religieuses, partisanes, etc.) qui amènent à des attaques bien plus intenses sur les civils. Maintenant on peut jouer le narratif de Moscou qui laisserait croire à des russophones persécutés, des nazis, de génocide et j'en passe afin de justifier son "implication" et pour ne pas assumer une politique impérialiste et d'annexion qui gangrène les esprits au Kremlin (pas que sur l'Ukraine). Cette guerre regardons la pour ce qu'elle est et sur les capacités de chacun. La Russie a voulu annexer une grande partie voir la totalité de l'Ukraine dans un remake de la prise de la Crimée en 2014. Forcément elle partait d'une logique d'intégration et d'assimilation façon Crimée et Donbass. Les mécontents auraient été dégagés de gré ou de force. Cette épisode ne s'est pas du tout passé comme prévu, on est entré dans une guerre de tout ce qu'il y a de plus "classique". La Russie essuyant des déconvenues a été contrainte de se retirer d'une très grande partie des zones d'opérations pour se concentrer sur une zone Sud. L'exemple de Butcha c'est l'exemple d'un occupant mal accueilli et mal accepté qui a été frustré de ses pertes, de ses difficultés. Gardons le en tête pour la suite. Ensuite il y a les nouvelles zones que la Russie occupe (en dehors de la Crimée et du Donbass). Ces zones sont dans la logique d'une politique d'annexions, chose que la Russie s'empressa d'officialiser (à son niveau) l'an dernier, montrant clairement son dessein à ceux qui pouvaient encore douter. Cette zone a été prise relativement rapidement et sans trop de combats, hormis sur Marioupol ou on a vu le résultat. Gardons le en tête pour la suite. Derrière ces deux grosses zones "sous contrôles" de l'Ukraine ou de la Russie, nous avons la ligne de front sur laquelle les deux armées se combattent. L'équilibre des forces est ce qu'il est, c'est à dire que les deux armées ont déjà suffisamment à faire l'une contre l'autre, qu'elles manquent déjà suffisamment de ressources pour ne pas s'amuser à viser des cibles en dehors de cette ligne de front. Bref les moyens y sont concentrés. Qu'est-ce qu'on constate sur l'aspect du monde "civil" de cette ligne de front? Que la population a largement déjà quitté le secteur, que les villes sont rasées sans discernement lorsqu'il s'agit d'obtenir une avancée militaire. Ainsi comme je le redis, la Russie conquiert des zones urbaines désertes et en ruines. Gardons le en tête pour la suite. On a beau dire que même si les civils ne rentrent pas beaucoup dans le compte des tués, ne faisons pas comme si la Russie se restreindrait quant à l'usage de ses armes en présence de civils, elle n'en a que faire quand il s'agit d'avancer et de conquérir. On est aujourd'hui dans une situation ou la Russie n'avance que sur des ruines et ou chaque ville, devient un problème à raser. Je ne dis pas que la Russie a envie d'éliminer les civils qui s'y trouvent, pas plus que les américains avaient l'envie de tuer les civils français dans leurs bombardements lors de la 2e guerre mondiale ou qu'Israël à Gaza en ce moment. Comprenons que si en février 2022, la population ukrainienne pouvait ou semblait pouvoir être assimilée et intégrée par la Russie (ce qui était déjà une erreur que le Kremlin n'avait pas compris), aujourd'hui elle en face d'elle un peuple qui n'est plus frère, mais un peuple "ennemi". Alors il est totalement impossible et impensable d'imaginer voir la Russie conquérir des villages, des villes comme au début de son offensive. Cela doit passer par des mois et des mois d'intenses combats qui n'épargneront pas une seule habitation, aux civils de fuir pour se sauver, car ce ne sont pas ceux qui vont envoyer des milliers d'obus qui viennent les libérer. Les russes se sont vantés d'avoir "libéré" Marinka, mais ont-ils montrés aux russes les images de ce village pour qu'ils mesurent le chemin parcouru ou il y a 1 an et demi ils balançaient en boucle les belles images de propagande (bien choisies et scénarisés) sur la libération de Kherson ou de Marioupol? Tout ce que nous voyons aujourd'hui des avancées russes, ce sont des ruines et il n'y a plus rien d'autre à attendre de leurs avancées. Qui plus est la Russie a beaucoup moins de moyens pour raser ces zones, ce qui fait durer énormément les opérations. On ne va pas encercler une ville ukrainienne à l'aube de 2024 comme on imaginait l'encercler en 2022. On le voit, même pour des petits villages, on en est à des mois de "travail" avec des pertes considérables. Les moyens limités des uns et des autres fait qu'il est difficile de frapper intensivement l'arrière pays, au delà de la ligne de front. Si la Russie pourrait envoyer tous les jours 10 000 missiles sur l'arrière de la ligne de front, ils le feraient, mais ils n'ont pas ces moyens. S'ils pourraient envoyer leurs avions bombarder un aéroport à côté de Lviv, ça se ferait, mais la défense anti-aérienne empêche la Russie de le faire, ce n'est pas elle qui "choisit" de ne pas le faire. Comprenons simplement qu'il y a des choses qui sont hors de sa portée, que ce soit de la portée de ses canons d'artillerie comme de ses moyens de frappes à longue distance. Mais quand c'est à sa portée, elle se fout complètement de tout raser du moment qu'il faut conquérir, elle se fout complètement que tous les civils n'occupent plus la zone. Quand vous avez des moyens limités, vous ne faîtes pas n'importe quoi avec. Frapper des civils juste pour la terreur dans des zones qui sont en dehors du périmètre de la ligne de front, c'est inutile, mais pas pour des raisons humanitaires ou par respect des civils, c'est juste qu'ils ne sont pas en mesure de conquérir derrière. Cela ne ferait qu'amener une mauvaise image et ne ferait que renforcer le camp d'en face. Mais croyez bien que si demain, la Russie décide de capturer Kharkiv (c'est de la fiction au vue de la situation actuelle) ben ne pensez pas qu'elle se priverait de pilonner la ville aveuglément pour qu'elle se vide de ses habitants et ne croyez pas que si elle pourrait utiliser son aviation elle hésiterait à le faire. Peu importe si ça prendra 1 an, peu importe que Kharkiv soit une ruine, tant qu'ils y feront flotter leur drapeau, ce sera pour eux une belle victoire, une belle "libération" face aux nazis... Ils feront ensuite des centres de "tris" pour les habitants qui restent et ils feront adoptés les enfants par des parents russes qui recevront une belle prime pour leur acceptation. Les russes ne peuvent pas faire plus qu'ils ne font aujourd'hui, prendre une petite ville tous les 6 mois qu'ils présenteront comme une grande avancée/réussite militaire. Pour l'Ukraine et ses alliés, la question au delà de maintenir les russes à s'user ainsi, c'est d'apporter les moyens pour arriver à mettre la Russie en échec. Pour cela il y a différents méthodes, celle de la lassitude de la population russe d'accepter le coût de la guerre (humain, financier, économique, sociétal). C'est une action d'opposition au pouvoir, un jeu de propagande, d'effets psychologiques etc. Une autre méthode c'est d'arriver à la défaite militaire. Quand on dit une défaite militaire, ça ne veut pas dire que l'armée russe sera anéantie, qu'il n'y aura plus un blindé, un aéronef ou un homme sur les rangs, elle aura toujours un potentiel important, même suite à une défaite. Cette défaite ne sera pas non plus totale, pour moi il est impossible pour l'Ukraine de prendre une ville comme Donetsk (qui suivrait le même travail d'usure que les russes font pour avancer en ce moment) et très compliqué de pousser les frontières vers l'Est. Par contre le sud il y a un potentiel à exploiter et qui restera toujours à exploiter. Il s'agit encore une fois de jouer sur la logistique russe autour de la Crimée. Couper la liaison terrestre, détruire les ponts, empêcher et restreindre les voies aériennes et navales vers la Crimée pour ensuite user les forces russes présentes dans la lignée de l'usure autour de Kherson. C'est cette menace sur la Crimée (même pas forcément sa capture totale) qui va faire réagir l'opinion publique russe et qui amènera (après des efforts militaires pour l'éviter) le Kremlin à se poser autour d'une table de négociations ou il n'aura pas le monopole d'imposer ses conditions. Bien sûre que ce n'est pas facile à réaliser, bien sûre que ça pourrait se faire sur un temps assez long et par étapes, mais c'est le seul axe exploitable pour les ukrainiens d'apporter une défaite militaire à la Russie. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ils ont voulus "venger" la destruction de leur navire. Maintenant ils peuvent (re)dire qu'ils ont détruits les stocks de missiles de croisière ou/et les avions porteurs, l'honneur est sauf, cela ne se reproduira plus... -
Le Burkina Faso
Pol a répondu à un(e) sujet de Coriace dans Politique etrangère / Relations internationales
Quand les africains accusent la France de ne pas vendre donner les armes "nécessaires" pour qu'ils puissent (selon eux) assurer seul leur sécurité, c'est que souvent ils oublient pourquoi nous sommes assez réticents... On a l'habitude de cet Afrique ou les armes ne restent pas longtemps dans les mains des militaires, on a l'habitude aussi de ces militaires qui dès qu'on leur donne quelques armes se prennent pour le caïd qui va vouloir le pouvoir. Plus il y a d'armes, plus on en retrouve un peu partout. Et quand les russes voulaient fournir du manpad aux centrafricains à une époque, c'était en premier lieu dans l'idée que ça puisse un jour servir contre des aéronefs français sans comprendre qu'il y a un fort risque que ça se retrouve dans la brousse... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
L'aide sera débloquée, faut comprendre le sujet du débat "intérieur". Car j'ai encore trop l'impression que beaucoup continuent de penser que les républicains seraient dans une opposition à aider l'Ukraine, sauf que non, ils font du chantage sur "l'immigration". Alors il y a un calendrier, il y a un agenda politique, mais c'est bien parce qu'ils savent que cette aide est nécessaire et cruciale, que l'un des deux camps finira par "céder" mais que cette enveloppe sera votée. Le temps est l'allié des républicains pour que Biden cède quand ce dernier cherche à influencer par les discours certains politiciens républicains pour qu'ils se détachent du bloc. C'est aussi dans la recherche de cette influence que s'inscrivent les interventions de Zelenski et de la communication défaitisme ou alarmiste sur le danger de la défaite ukrainienne ou de la victoire russe. Vous verrez que dès que cette aide sera débloquée, les discours alarmistes vont sensiblement disparaitre pour laisser place de nouveau à des discours tournée sur la victoire. C'est important de comprendre que bon nombre de ces déclarations publiques servent à influencer et non pas à informer le public d'une situation. C'est comme lorsque les ukrainiens semblent préparer les esprits sur une mobilisation plus importante et contraignante de la population, en expliquant qu'ils manquent d'hommes etc. Faut savoir lire correctement les déclarations et ce qu'on cherche à en obtenir de celui qui l'écoute. Il y aura également des élections présidentielles en Ukraine et en Russie, n'attendons pas beaucoup de changements. Les opposants deviendront les défaitistes et les partis aux pouvoirs resteront la voie de la victoire, ainsi se feront les débats et les votes dans les deux pays. -
Blocage des flux commerciaux Maritimes mondiaux
Pol a répondu à un(e) sujet de herciv dans Politique etrangère / Relations internationales
Va falloir arrêter avec cette idéologie qui fait croire qu'on est face à 2 puissances similaires qui s'affrontent dans une guerre financière. C'est prendre au sérieux la propagande Houthis qui cherche à trouver une victoire en imaginant que l'interception de ses missiles ou drones sont une victoire financière pour eux. Les USA et les Houthis ne sont pas sur le même pied d'égalité tant en terme de moyens que sur le plan financier. Il est illusoire d'imaginer par exemple (oui cette pensée existe vraiment) que les Houthis vont gagner une bataille financière parce que le missile d'en face était plus coûteux que leur drone ou qu'on va prendre en compte le coût d'une heure de vol. Là encore c'est souvent le désir et l'envie de certains de voir un camp "perdre" en cherchant du côté financier un déséquilibre. Les Houthis ont leurs moyens, les USA ont les leurs. Il est fort possible qu'une heure de vol sur un F-18, même si elle est plus coûteuse qu'un drone soit bien moins marquante sur les capacités et le budget américain que ne l'est le drone pour les Houthis. Faut pas croire, l'ensemble des aéronefs américains volent constamment, il ne faut pas sortir la calculatrice au moment ou il y a une opération. Pour les missiles c'est pareil, ils sont déjà achetés et beaucoup ne comprennent pas qu'un missile s'il n'est pas tiré, finira au bout d'un temps par être déconstruit (et il faudra payer pour le faire). Une armée avec ses moyens ça s'entretient continuellement, faut pas compter les sous uniquement quand il y a de l'opérationnel. Ces interceptions de drones ou de missiles Houthis ça ne pèse rien du tout , c'est totalement transparent. Par contre du côté des Houthis, ben ils sont mis en échec et pour l'instant, on ne voit pas ce qu'ils feront de plus. Ils n'ont certainement pas des milliers de drones capables de frappes à distance et ils n'ont certainement pas la capacité de produire cela localement (l'Iran reste le fournisseur, même en pièces détachées).- 1 991 réponses
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
On est habitué dans cette guerre à voir les drones suicides en FPV. Mais de plus en plus on observe des images comme ci-dessus, avec des attaques qui enchainent l'utilisation de ces drones. On sent émerger naturellement de ce conflit le besoin de saturations, le besoin de frappes multiples. Pour l'heure on reste encore très souvent dans des équipes qu'on peut qualifier "d'unique", c'est à dire qu'elles vont envoyer les drones l'un après l'autre en plus de du drone "observateur". Nous ne sommes pas très loin des essaims coordonnés par plusieurs équipes sur un seul site avec ces FPV et/ou les drones qui larguent de petits explosifs. Pour l'heure dans les deux camps ça reste encore assez individualisé l'ensemble des attaques, mais on voit bien une augmentation des attaques multiples sur courte durée. Il y a des vidéos ou ça frappe ainsi l'infanterie, c'est vraiment une menace à ne pas négliger. Vu le développement de ces drones dans les combats, je me demande si un jour on ne va pas finir par conventionner leur usage, je m'interroge aussi de savoir quand on verra un premier chef d'état (ou haute autorité) être pris pour cible (ça devient à la portée de n'importe qui). -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y aura bien le bureau enquête et analyse russe qui va dire que le missile ukrainien a été abattu et que les débris de son interception ont malheureusement chuté à proximité de ce navire. Que suite à cela un employé surpris à bord d'un véhicule a fait un accident contre une bitte d'amarrage. Que la déformation de la voiture a entrainé la mise en alimentation de l'allume cigare qui après coup a été expulsé par le toit. Cet allume cigare est ensuite tombé sur le navire, pile sur un stock de munitions. En conclusion, nous avons abattu 2 Su-24 ukrainien, nous avons abattu un missile, le S-400 démontre son efficacité, un navire "endommagé" Message de Poutine: gardez confiance, les armes occidentales c'est de la merde, le mythe de leur invincibilité a été levé, achetez nos armes. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Car tout simplement il n'y a pas un embargo de la Russie. Je sais, surtout dans la communication russe, qu'on fait passer les sanctions et mesures occidentales comme un embargo de la Russie (sur presque tout), mais c'est faux. La Russie n'est pas soumise à un embargo économique de la part de l'occident ou du monde. Un grand nombre de sanctions sont liées à des personnalités, certaines entreprises ou à un système financier, mais faut pas croire qu'actuellement une entreprise française qui souhaite vendre par exemple un matelas en Russie ne peut pas le faire, l'inverse pour l'importation c'est pareil. En vérité il n'y a que pour les produits (certains) et les investissements dans les zones occupées par la Russie (depuis 2014) qui sont soumises à un quasi embargo. Il n'y a pas autour de la Russie une armada de navires qui bloquent ses ports ni personnes qui empêche un russe de visiter la Grèce ou un roumain d'aller passer ses vacances en Russie. Alors peut-être que la procédure administrative est plus contraignante qu'avant, qu'il y a un risque et des inquiétudes, mais faut sortir du cliché d'un pays qui est sous un embargo total (de type Cuba). Cette image est bien utile chez ceux qui aiment défendre l'idée d'une Russie qui ne serait pas si "isolée" ou qui s'en sort bien toute seule, voir que d'autres pays contourneraient un embargo pour commercer avec la Russie ou pour se moquer des sanctions occidentales. Mais si l'Inde veut acheter du pétrole aux russes, ils peuvent, c'est juste que s'ils veulent utiliser certains transporteurs occidentaux (qui dominent le marché), ils doivent acheter le pétrole russe à un maximum de 60$ le baril. De plus seul le brut est concerné, les produits raffinés ne le sont pas. En fait on est plus sur un détachement énergétique des européens vis à vis de la Russie. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Plus le temps passe, plus on se demande de ce qui va rester de la flotte russe de la mer noire (qui a pourtant été renforcée avant le début du conflit). Même si ce n'est qu'un navire tous les 2-3 mois, l'attrition est là. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Mais n'oublions pas le 4e pote putschiste de Guinée qui devait déjà ouvrir l'accès à l'océan... En vérité, nous assistons à des pays "rêveurs" d'une grandeur et d'une puissance qu'ils n'ont pas, qui veulent se donner un rôle qu'ils n'ont pas, qui veulent se donner une importance qu'ils n'ont pas. Ils s'illusionnent d'une sécurité à leur portée, pensent pouvoir créer un nouvel "âge d'or" en se racontant à longueur de journées qu'ils sont plein de ressources et richesses humaines naturelles, qu'il n'y a qu'à creuser un peu et le monde entier viendra leur serrer la main pour les faire prospérer. Avec un tel ego, on a vite fait de se froisser avec l'étranger, un débouché sur la mer ça entretient l'idée qu'ils vont de l'avant selon le "plan" alors qu'en réalité, personnes n'a jamais empêché ces pays d'avoir accès à des ports de la côte (qu'ils ont toujours à certains endroits) pour leurs importations et leurs exportations. Le problème c'est qu'ils se sont fait tout seul des ennemis, chose qui complexifie désormais certains accès. Mais rappelons le, même avant, sans ces problèmes relationnels liés aux putschistes, l'accès aux ports n'amenait pas plus de richesses et de prospérités à ces pays. On entre dans un cycle de léthargie avant d'entrer dans un cycle de remise en question et sans doute de "bordel". -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Alors ils disparaitront, ce n'est pas mon problème ni de ma faute, ce n'est pas ton problème ni de ta faute, c'est leur problème car ils n'auront pas essayé comme je le dis, de faire une concession qui soit en rapport avec la situation actuelle. Les palestiniens n'ont pas "accepté de sacrifier 78% de leur territoire", ils l'ont perdu. Dire aujourd'hui que c'est une concession, c'est faux, c'est la partie irrécupérable de ce qu'ils avaient, qu'ils veulent le comprendre ou non n'est pas mon problème. Je vais le répéter que tu l'acceptes ou non, je m'en cogne, si les palestiniens ne veulent pas faire des concessions qui apporteraient des "gains" dans la situation actuelle d'Israël, ils n'obtiendront jamais rien en retour, Netanyahu ou un autre. Ces concessions ce n'est pas renoncer à ce que les israéliens possèdent déjà, que ce soit du fait des frontières de 1967 ou de sa colonisation, mais ce qu'Israël aimerait posséder. c'est pour cela que j'ai donné l'exemple de Jérusalem et de ses environs. Le rapport de force il est là et il n'y a que ces gains qui pourraient faire réfléchir Israël (avec une pression internationale) pour établir un état palestinien. Le jour ou cette situation se posera, que les israéliens la refuseront, alors tu pourras me dire que j'étais qu'un con qui ignore tout et je te dirai que les israéliens sont des connards. Pour l'heure on est dans des supputations et sur des histoires de frontières qui ne sont pas du tout, je le redis, des concessions palestiniennes. De la même façon que peut-être dans 2 ans, en Ukraine, la Russie aura un tel rapport de force qui lui est favorable, qu'elle ne cessera d'avancer, que céder la Crimée ou le Donbass contre la paix ne sera plus une concession de l'Ukraine aux yeux de Moscou, c'est vrai. Oui dans une telle situation ou les gains sont les gains, ou le rapport de force dans la durée continue de vous faire gagner du territoire, oui il est normal d'exiger des concessions qui dépassent ce que vous avez déjà perdus! C'est la loi du vainqueur sur le vaincu. Si le Kremlin dans une telle configuration n'exigerait pas plus de l'Ukraine, il serait stupide et ce n'est pas moi qui viendrait critiquer cette situation. Pour l'heure en Ukraine les jeux ne sont pas faits et le rapport de force n'est pas là pour que l'un ou l'autre cède, donc il faut tout faire pour y arriver. C'est bien différent entre Israël et la Palestine ou il y a une écrasante supériorité d'Israël, peu importe qu'on voit les palestiniens comme courageux, ils restent les vaincus de l'affaire, l'inacceptation de faire des concessions sérieuses en faveur du vainqueur pour obtenir la paix, revient à s'effacer de l'Histoire. La guerre pour la Palestine est pour moi terminée depuis octobre 1973 (guerre du Kippour), c'était la dernière tentative arabe de se sauver la face suite à la guerre des 6 jours. Après cela ce n'est que de la guerre de "résistance" ou de désespoir, que ce soit au Liban, les intifadas, les guerres à Gaza, le Hezbollah, tout cela est devenu de la nuisance qui ne va jamais rebattre les cartes du devenir de la Palestine. La paix dans le conflit israélo-palestinien, ce n'est pas un accord gagnant-gagnant, ce n'est pas un accord perdant-perdant, mais c'est bel et bien un accord gagnant-perdant qui est la clé pour réussir un deal. Il est toujours difficile pour le perdant d'accepter son sort, les palestiniens ne l'acceptent pas, ils doivent donc assumer la conséquence de la situation. Ne pas satisfaire les exigences du vainqueur , ne pas assumer sa position de vaincu, pensant jouer à jeu égal ou avec des droits supérieurs autour d'une table de négociation, c'est 60 ans d'erreurs palestiniennes et de frustration du monde arabe. Pourtant c'est la loi de la guerre, depuis... toujours. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Donc place à quoi maintenant? La guerre? On en voit le résultat, j'espère que tu souhaites que ça continue. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Libre à toi et à d'autres de passer le reste de votre vie à déblatérer ainsi, c'est typiquement le pourquoi du comment il n'y a pas d'issues au conflit israélo-palestinien. Je dis une chose qui se base sur la situation actuelle et le rapport de force, qu'elle se fasse ou non n'est pas de mon initiative. Si les palestiniens et leurs soutiens ne font pas de concessions sérieuses (et non pas réduire leurs exigences), ils perdront tout et le peuple palestinien finira par disparaitre en quelques générations. Et si on pense comme un colonel russe? Car visiblement encore une fois, pour toi, pour herciv et compagnie, ce genre de critiques et de compassions sur le fil de la guerre en Ukraine, c'est le jour et la nuit. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Mais encore une fois, c'est logique au vue de sa situation actuelle qui n'est pas celle de 1967. Les palestiniens cherchent dans le passé de quoi gratter du territoire qui a depuis été rongé par Israël ici et là. Qu'on critique légitimement cette colonisation, d'accord, mais c'est encore et toujours sa position de dominant. C'est pour ces raisons que j'évoque des "concessions" comme pour Jérusalem. Le problème des palestiniens c'est qu'ils continuent de croire qu'ils ont le pouvoir d'obtenir des concessions d'Israël, au mieux en visant les frontières de 1967 mais tu sais comme moi que beaucoup ont même encore en tête la volonté de retrouver la Palestine de 1948 quand ce n'est pas l'éradication d'Israël au profit d'une nouvelle Palestine, idéologie qui peut se lire jusqu'en Iran. Donc si les palestiniens ne font pas de réelles concessions qui vont faire "plaisir" aux israéliens, ben ces derniers vont continuer de se satisfaire de la situation actuelle ou ils peuvent avancer leurs pions. Mais encore une fois, les palestiniens plutôt qu'offrir une telle alternative va se retrouver avec un Hamas à Gaza qui va avoir comme unique obsession que de faire la guerre à Israël et de tuer des juifs. Faut pas s'étonner aussi qu'avec ce genre de comportements, le risque de voir un état palestinien "revanchard" pèse sur une certaine classe politique israélienne. Donc en plus des concessions territoriales, il faudrait une concession d'ordre sécuritaire, des garanties. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Non mais il n'y a pas de problèmes, le Hamas vaincra Israël, puis-ce qu'on te dit que tout va bien pour eux dans la bande de Gaza. Le déni dans tout cela, c'est de ne pas reconnaitre qu'Israël a le rapport de force avec elle et qu'on cherche à établir une paix qui n'a aucun sens au vue de sa situation. Dans une situation ou le rapport de force permettrait aux palestiniens de gagner des choses, je ne dirai pas que la lutte est inutile et vaine, mais ce n'est pas le cas. Les exigences palestiniennes qui reposent sur la reprise de territoires d'Israël sur la base de cartes ou d'accords d'il y a 70 ans, l'inacceptation de céder quoi que ce soit, c'est cela qui a permis et permet à Israël d'avancer ses pions. Vous avez des palestiniens qui sont là en électrons libres et qui petit à petit continuent de perdre. Au bout d'un moment va falloir comprendre que soit on sauve les meubles, soit on perd tout, ce n'est qu'une question de temps. Alors les réfractaires à cela chercheront la lutte, mais se feront écrasés, nous le voyons à Gaza. Ce n'est pas mon envie qui parle, ce n'est pas que ça me fait plaisir, ce n'est pas un parti pris, c'est une réalité. On peut assister à cela encore 50 ans, conspuer les israéliens pendant tout ce temps, mais les faits sont ainsi, Israël continuera de grignoter des terres tant qu'elles ne seront pas clairement délimités et reconnues internationalement. Désolé pour les palestiniens, mais c'est eux qui sont dans la position des perdants de cette histoire, c'est à eux de faire des concessions sur lesquelles ils partiront pour construire un état palestinien. Qu'ils renoncent à Jérusalem et sa périphérie qui regroupe l'essentiel des colons israéliens, qu'ils disent se contenter du reste de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Israël s'engageant à retirer ses colons dans ses terres comme elle l'avait déjà fait un temps dans la bande de Gaza. Là dans un tel scénario, les palestiniens amèneraient une solution nouvelle intéressante pour Israël et difficile à refuser, même s'il y a des éléments de négociations à approfondir. C'est con mais les palestiniens doivent donner une victoire aux israéliens, s'ils ne le font pas, ils disparaitront totalement , que ce soit dans 20 ans ou dans 80 ans, ce ne sera qu'une question de temps. Leurs concessions actuelles permettra d'éviter de perdre plus sur le long terme, mais je peux vous l'assurer, ils ne sont pas prêts à les faire. On continuera donc d'assister encore longtemps à cette situation, Israël qui s'imposera, qui colonisera, des palestiniens qui devront s'assimiler pour devenir comme d'autres, des arabes israéliens. Les mécontents partiront de gré ou de force, il n'y aura pas une bascule démographique en leur faveur, on le voit dans la bande de Gaza, Israël pourrait très bien pousser toute la population en dehors, aux autres de gérer les réfugiés, pas nouveau. Ainsi la Palestine disparaitra, ainsi les palestiniens rejoindront comme tant d'autres peuples dans l'Histoire, celui des peuples disparus, pas qu'ils seront exterminés, mais qu'ils deviendront des israéliens, des jordaniens, des syriens, des libanais, des égyptiens et autres. Je le redis, ce n'est pas ma volonté ou mes envies, c'est juste ainsi que ça se passe et je ne demande pas que tu applaudisses. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Les occidentaux ne veulent plus donner de sous? Il ne faut pas interpréter les discours d'opposants ou le marchandage avec des opposants pour la volonté des états. Ce n'est pas Biden, Scholtz, Macron et j'en passe qui disent qu'ils ne veulent plus rien donner, bien au contraire. Mais on aime entendre ce qu'on veut entendre, on prête donc plus d'attention à monsieur X ou Y qui va faire croire qu'il y a des "réticences" occidentales à apporter plus d'aides alors que visiblement on ne veut pas comprendre les raisons du blocage des aides, que ce soit sur la question de l'immigration aux USA, ou pour un déblocage financier pour la Hongrie en Europe. Tout cela je l'ai déjà répété c'est du chantage par des partis qui ont compris l'urgence et le besoin de l'aide à l'Ukraine, qui ont compris qu'il y avait là de quoi obtenir des choses. Mais ce n'est pas une remise en question de l'aide à l'Ukraine en soit, ce n'est pas les dirigeants occidentaux qui disent qu'ils ne veulent plus rien faire, ce sont leurs oppositions et c'est bien sur ces oppositions que semblent se porter l'espoir de beaucoup qui veulent une victoire russe. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Les faits sont les faits, Abbas est et reste le représentant de l'autorité palestinienne. Qu'il soit impopulaire, qu'il soit contesté n'y change rien, on pourrait faire le tour du monde et trouver un paquet de présidents impopulaires et contestées ou qui sont au pouvoir d'une manière douteuse. Le Hamas n'est pas le représentant d'un pays, il n'est pas une armée officielle, il n'est pas du tout en position de s'assoir à une table pour négocier avec Israël comme s'il négocierait d'état à état en imposant ses conditions. Avec ses actes et sa situation actuelle il l'est encore moins. C'est la même chose que pour un parti comme le Hezbollah, ce n'est pas Nasrallah le président ou le représentant du Liban, peu importe son poids, peu importe sa popularité, il n'est pas plus représentant de cet état qu'un groupe rebelle d'un pays africain, qu'un groupe de narcos en Amérique latine ou qu'un groupe d'islamistes de type Daesh ou Al Quaïda ailleurs dans le monde. Toutes ces entités existent par les armes, non par la démocratie et leur légitimité reconnue internationalement. Aujourd'hui les palestiniens doivent se poser la question de savoir ce que le Hamas dans sa "quête" anti-israélienne a apporté à la bande de Gaza et sa population. Je vais le répéter, mais sans son action le 7 octobre, Gaza et sa population n'en serait pas là, les bombes israéliennes sont la conséquence d'une cause. Inutile de refaire 70 ans du conflit israélo-palestinien pour trouver une excuse au Hamas, si c'est ça le projet du Hamas, alors que ses soutiens en assument les conséquences et qu'ils appellent à ce que la guerre dure encore et encore. Ou alors les palestiniens peuvent se dissocier du Hamas pour que ça s'arrête, dans ce cas il faudra bien se ranger derrière un représentant, pour l'heure, il n'y a qu'Abbas qui peut jouer ce rôle. Ce n'est pas le Hamas qui va négocier la paix dans l'actuelle guerre de la bande de Gaza, soit les palestiniens se liguent et se retournent contre lui, soit Israël continuera à l'éradiquer pour ensuite faire ce qu'elle veut de la bande de Gaza. Et peu importe qu'il reste des membres ou des représentants du Hamas à cette fin, ils n'auront plus les moyens de devenir ce qu'ils étaient. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Et pourtant le Dniepr c'est pour moi les Ardennes de la ligne Maginot russe. Confiant par cet obstacle naturel qu'ils pensent (à raison) compliqué à franchir sérieusement, ils ont assurément bien moins de troupes et de dispositifs défensifs (champs de mines, tranchées etc.) qu'ils n'en ont ailleurs. S'ils "galèrent" en ce moment pour reprendre les quelques positions ukrainiennes, c'est très certainement parce qu'ils ont sur zone que très peu de troupes, sans doute qu'ils n'ont qu'une force assimilable à une troupe d'occupation avec quelques postes avancés qui font office de "clochettes" le long du fleuve. On voit bien qu'ils n'y mettent pas trop d'efforts, ils rationalisent leurs forces et leurs moyens pour les concentrer sur les points chauds du front. Qu'on se rappelle également de la destruction du barrage hydraulique en pleine offensive ukrainienne, on sent que les russes craignaient une opération de franchissement qui viendrait titiller une zone ou ils ont peu de moyens. Je ne pense pas que ça a fondamentalement changé, par contre ce qui est sûre c'est que le coup du barrage ne peut pas se réitérer et qu'on observe bien que dans les ukrainiens arrivent à se fixer sur la rive d'en face et que les russes qui devraient avoir ce qu'il faut pour les déloger n'y arrivent pas. On peut se dire qu'actuellement ce n'est pas ça qui va faire une percée, mais on peut aussi se demander ou on en sera dans 6 mois? Car une tête de pont peut se faire et s'élargir pour ensuite établir un franchissement plus important. Les moyens aujourd'hui sont bien entendu trop limités pour faire plus, mais si une opération peut se planifier (sans l'annoncer publiquement) avec le soutien de ses fournisseurs occidentaux, des moyens peuvent arriver. Mise en place de moyens de brouillage pour perturber fortement les drones, mise en place de quelques systèmes anti-aérien à longue portée pour perturber l'aviation, une artillerie tournée vers la contre batterie et des frappes en profondeur, pourquoi pas la mise en oeuvre des premiers F-16 et vous avez l'environnement propice à un franchissement. Ensuite pour le franchissement en lui même, il ne faut pas imaginer un pont unique qui va rester planter là au milieu de nulle part. Ce sera forcément une opération complexe, c'est à dire "l'activation" de plusieurs points de débarquements (de préférence de nuit) pour distraire l'attention et les moyens russes avec derrière 2 ou 3 points principaux pour le gros des troupes. Pour les petits points de débarquement, de l'infanterie sur des canots et autres petites embarcations sera suffisante. On peut imaginer une dizaine de zones qui seront alimentés par 20 ou 30 embarcations (de tout genre, du zodiac au jet ski voir par hélico) avec des rotations, peut-être que d'ici là il y aura déjà divers endroits que les ukrainiens auront sous leur contrôle de l'autre côté du fleuve pour faciliter certains mouvements qui ressembleront alors plutôt à des renforcements. Pour les gros points de franchissement, qui pourront se colocaliser avec les plus petits, on sera plutôt sur des ponts flottants motorisés faisant des navettes plutôt que sur un pont qui pourrait lui, intervenir ultérieurement. Mais pour moi un franchissement du Dniepr restera avant tout une action à dominante infanterie avec quelques véhicules (quelques dizaines). Ce sont des choses qui peuvent se faire relativement discrètement, il n'y a pas à dissimuler un débarquement d'ampleur façon opération fortitude. Il ne s'agit pas d'y faire débarquer non plus 50 000 hommes, mais il s'agit d'exploiter ce qui est sans doute aujourd'hui le ventre mou de la présence russe en Ukraine, une zone ou avec peu de moyens il est possible de prendre pas mal de terrains. Cela forcera les russes à détourner leurs moyens ailleurs, car même si les ukrainiens n'ont que 5000 hommes engagés, tant qu'ils pourront avancer ils avanceront et plus ils avanceront plus il sera compliqué de taper l'arrière, donc la zone de franchissement, ce qui peut amener un effet boule de neige. Car même si globalement les russes ont de quoi renforcer la zone, la topographie de la zone fait qu'il n'y a pas beaucoup d'axes pour faire venir des renforts. En regardant une carte, on voit que par exemple les ukrainiens (dans le cadre d'une frappe de préparation la veille d'un franchissement) peuvent en frappant quelques ponts (ils sont petits), couper les voies principales par lesquelles les russes amèneraient des renforts. Alors bien entendu on me dira que les russes ont les moyens de poser une traverse à côté, mais l'enjeu n'est pas la capacité de le faire, c'est de savoir s'ils peuvent le faire rapidement et que ça puisse durer. Les canaux sont intéressants pour la défense face à un ennemi qui progresse, comme pour certains cours d'eaux. Mais ils peuvent également devenir un obstacle à ses propres forces pour un renforcement d'une zone. Le canal (à sec) qui relie la Crimée est une parfaite limite sur laquelle les ukrainiens pourraient définir le périmètre d'une première opération dans la région. C'est à sa portée, peut-être pas au jour d'aujourd'hui, mais ça pourrait très vite le devenir au fil des mois à venir dès que les aides seront débloquées et si une décision concertée allait dans le sens d'une opération de franchissement. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
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2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
On a beau chercher des problèmes ou de grosses déconvenues aux israéliens, dans les faits ils avancent en permanence. Pour une guerre qui est à ce point urbaine, les pertes israéliennes pour 2 mois dans la zone, ben elles sont faibles au vu de ce qu'ils ont mis dans la bataille. Le Hamas a beau dire et répéter qu'il résiste, qu'Israël ne pourra pas le vaincre, il a beau poster quelques vidéos ou il va toucher l'armée israélienne, mais constatons qu'il recule, infliger une perte à l'ennemi ne veut pas dire qu'on gagne ou qu'on maitrise la situation. L'armée israélienne avance et fait un gros nettoyage, laissant derrière elle des zones désertes et détruites. La société et l'armée sont toujours dans un esprit de vengeance du 7 octobre, la guerre ne va pas devenir impopulaire rapidement en raison de pertes qui restent relativement faibles. Si par le passé, le moindre soldat tué, le moindre otage pouvait émouvoir la société, aujourd'hui la psychologie est totalement différente. Les morts sont bien plus acceptés et on se retrouve même dans une situation ou des otages sont tués par l'armée israélienne sans que ça ne choque plus que le collectif (associations, familles..) des proches des otages. Avant le 7 octobre, un tel événement aurait amené à une crise politique intérieure et à de grandes contestations populaires. Ce que je veux dire, c'est qu'Israël n'est pas prêt d'arrêter ses opérations, qu'il peut y avoir encore plusieurs centaines de morts, tant que le "nettoyage" avance, que l'esprit de vengeance est là, il y aura un soutien populaire. Il est difficile d'imaginer ce que le Hamas pourrait amener de plus dans cette configuration ou l'ennemi est prêt à raser des bâtiments au moindre coup de feu, dans un environnement ou il n'y a plus les civils pour jouer au bouclier humain et ou il n'y a pas un acteur externe qui lui amène l'armement et les munitions (voir les vivres) pour continuer son combat. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Va falloir qu'on comprenne bien que les USA ne sont pas une autocratie dirigée par un seul homme. Le président a son rôle, son pouvoir, mais il est bien plus contraint par le "système" que dans d'autres pays (y compris la France). le président ne fait pas ce qu'il veut comme il veut, nous l'avons vu avec Trump, nous le voyons avec Biden, il y a constamment un duel démocrates/républicains qui se joue et qu'il faut satisfaire, il y a une complexité "fédérale" et constitutionnelle, il y a un mandat des échéances électorales (mid terms) qui vont souvent freiner un président sur son court mandat de 4 ans. Trump a déjà été président, alors oui on a vu un comportement politique qui sortait de l'ordinaire, faisant la joie des médias, mais au final c'est quoi le bilan? Non mais concrètement qu'on me dise ce que Trump a profondément changé en dehors de son comportement et ses déclarations personnelles? Il n'a pas changé le système, il n'a pas renversé la table, ses grandes idées pour séduire le petit peuple sont devenues de petites actions. Trump qui devait presque bloquer la frontière avec le Méxique pour que plus rien ne passe, qui devait presque dégager un grand nombre de méxicains, aujourd'hui on voit que les républicains jouent sur l'aide à l'Ukraine pour obtenir un accord sur l'immigration... Trump qui devait faire le ménage dans le système politique américain, il aura peut-être remplacé quelques responsables ici et là, mais le système est toujours là, d'ailleurs ce même système continue de le trainer dans des affaires judiciaires. Trump devait dissuader l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire, mais au final, avec ou sans lui, la situation est la même aujourd'hui qu'il y a 10 ou 15 ans, pareil pour la réconciliation avec la Corée du Nord. Du côté de l'Otan, aucun changement notable, quelques déclarations qui ont fait peur, mais comme pour tout le reste, on a fait avec le caractère un peu "spécial" du personnage, le temps est passé et la présence américaine bien que soumise sous un certain chantage (parfois financier) n'a pas été remise en question. Alors quand je vois encore tant de personnes qui semblent "attendre" l'élection de Trump en pensant que c'est la clé de la victoire de la Russie par abandon de l'Ukraine, je m'interroge, j'ai l'impression qu'il s'agit plus d'un espoir personnel que d'une réalité qui s'imposera. Car même s'il revient, ce sera la même chose, il ne va pas du jour au lendemain déclarer mettre fin a tout le soutien apporté à l'Ukraine comme si la décision ne dépendait que de lui. Il ne va pas imposer à Kiev la défaite pour parvenir à une victoire russe. Alors oui il fera son petit numéro qu'on connait, oui il va sans doute chercher à faire une paix mais on se doute bien que les russes chercheront à imposer des conditions qui seront inacceptables pour Kiev, donc que les négociations n'aboutiront à rien et que la guerre continuera. On se souvient de Trump "l'ami de Poutine", pourtant on avait bien vu qu'il a été très vite contraint par le système (influence sur les élections etc...) a devoir tenir une position de fermeté face aux russes et à Poutine. Il n'a pas levé les sanctions mais il en a même valider d'autres. Il a dénoncé des traités et même amené à des tensions sur le dossier syrien (frappes) que même Obama n'osa pas franchir. Alors oui quand on est opposant et qu'on n'a pas de responsabilité, tout peut être dit et on se place automatiquement dans une ligne opposée au pouvoir en place. Mais comprenons bien que les USA sont ce qu'ils sont, qu'ils ont une position et des intérêts à défendre pour lesquels un nouveau président devra s'y adapter. Alors un Trump dans une opposition à Biden va aujourd'hui jouer la carte contraire, mais une fois au pouvoir il ne va pas faire le jeu des russes en abandonnant brutalement les ukrainiens comme beaucoup se l'imaginent. L'intérêt américain, dans sa globalité, c'est tant du côté démocrate que républicain d'éviter une victoire russe car elle n'est en rien profitable aux intérêts et à l'influence américaine, peu importe les sentiments d'un président qui ne fera de toute façon qu'un passage de 4 ans. Justifier l'abandon de l'Ukraine ce n'est pas juste se dire qu'ils vont arrêter de dépenser de l'argent, il va falloir expliquer le pourquoi ils ont investis tant d'argent pour rien, le pourquoi il est bon de laisser une victoire aux russes, il va falloir convaincre et expliquer l'avantage géostratégique à tout cela. Croyez moi que ce n'est pas une chose aisée que Trump va faire entre le fromage et le dessert d'un jour lambda à la maison blanche. Entre ce qui est acceptable pour le peuple américain, pour le "système" américain, pour les ukrainiens ou pour les européens, ce n'est pas un président qui garde l'étiquette de quasi marionnette des russes ou de l'homme providentiel propice à leurs intérêts qui va l'imposer. C'est aussi pour ces raisons que je le redis, l'aide actuellement bloquée pour l'Ukraine n'est pas une remise en question de l'aide apportée aux ukrainiens par les USA, le chantage se fait sur l'immigration pour satisfaire un besoin républicain, mais cette aide sera débloquée dans le classique jeu des concessions qui fait le "système" des américains. L'arrivée au pouvoir de Trump ou d'un autre républicain ce n'est pas les USA qui basculent dans un autre camp sur la scène internationale ou ils feront tout l'inverse de ce qu'ils font en ce moment. Croire en cela c'est croire en un système autocratique ou un seul homme fait et gère tout selon ses envies, ce n'est pas la Russie de Poutine. Moi je me dis même que Trump est parfaitement le genre de type qui aujourd'hui (en opposant) joue la carte d'une aide américaine qui serait "inutile" pour prendre l'habit (en poste) de celui qui fera plus pour que l'Ukraine gagne rapidement dès lors qu'il comprendra que Poutine ne va pas concéder grand chose qui irait dans l'intérêt américain. Croire que le seul intérêt américain aujourd'hui c'est d'arrêter les frais financiers pour l'Ukraine c'est faire preuve d'un grand aveuglement géostratégique, c'est méconnaitre l'état profond, c'est ignorer son système. -
Le YEMEN en voie de "Somalisation"
Pol a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
Sauf que visiblement certains "autocrates" ne comprennent pas que l'occident n'est pas engagé militairement dans un conflit. Les russes mènent une guerre très usante pour ses forces et qui l'empêche très clairement aujourd'hui comme pour de nombreuses années à imaginer jouer un rôle principale dans un second conflit ni même à avoir le poids d'influencer comme elle pouvait le faire avant février 2022. L'Iran qui joue avec ses proxys, est-il en train d'affaiblir l'occident et d'obtenir des gains et un avantage? Le Hamas va sans doute passer à trépas dans les mois à venir, retirant de facto à l'Iran un acteur qui pouvait jouer sur un front supplémentaire. Il lui restera essentiellement le Hezbollah mais on peut se demander si Israël ne va pas faire d'une pierre deux coups après son opération à Gaza. Car sans le Hamas, il devient évident que pour Israël le risque du "double front" laissera place à une situation géostratégique différente ou la menace sera celle qui reposera uniquement sur la zone Nord en excluant l'aspect balistique/drone pouvant venir d'Iran, d'Irak ou du Yémen. Le problème justement de la guerre à Gaza pour l'Iran c'est d'assister à l'éviction d'un proxy qui participait à une nuisance/dissuasion régionale. Israël sortira renforcé par la "neutralisation" militaire de la bande de Gaza. Les Houthis jouent un jeu dangereux, montrer qu'ils sont une nuisance est une chose, mais encore faut-il faire le poids si demain certains répliquent. C'est un peu comme le Hamas, ça balance des roquettes, ça fait un raid en Israël, mais après? Sortent-ils renforcés de cette affaire? Le Yémen reste encore divisé, les Houthis ne sont pas dans le contrôle total du pays, il y a des forces qui lui font face et ils ont encore de nombreux ennemis régionaux. Il n'est pas insensé d'imaginer la renaissance d'une opération militaire avec l'appui de nombreux pays qui pourrait se limiter à reprendre le contrôle de la bande côtière avant la zone montagneuse. Là encore, ce serait plus (pour l'occident) dans l'appui de forces terrestres yéménites (voir d'autres pays de la région) que par une invasion façon Irak 2003. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le CAS ce n'est pas pas d'avoir les avions au plus proche de l'ennemi, c'est d'entreprendre une action aérienne au plus proche des troupes amies. Si par le passé, les moyens amenaient à des méthodes qui étaient obligatoirement de proximité, aujourd'hui ce n'est plus forcément le cas. Oui du CAS peut se faire avec un Rafale (ou autres) qui va balancer une bombe à 50km de distance sur la base d'une désignation d'un opérateur au sol. Alors forcément en fonction de la menace, dans certains conflits on ne pourra pas utiliser des drones, des hélicos ou certains avions comme on le ferait face à un ennemi dont on sait qu'il n'a pas de moyens anti-aérien. Rappelons une chose, dans la supériorité aérienne à l'occidentale, en amont de tout, il y a toujours la recherche et la neutralisation des principales menaces anti-aériennes, ce n'est pas qu'on engage les avions en laissant l'adversaire faire ce qu'il veut avec ses avions, ses systèmes sol-air. Il y a tout une panoplie de moyens qui permettent de rechercher, détecter, identifier, leurrer, frapper avec précision ces éléments néfastes à la supériorité aérienne, tout cela se fera toujours avant des actions CAS. Les évolutions et le développement de l'aviation en occident suit cette logique. La Russie n'en déplaise à certains a un train de retard. Son aviation reste d'une autre époque et c'est bien pour ces raisons qu'elle ne lui sert pas à grand chose. Elle n'a pas d'options pour le CAS que d'avoir des avions qui vont s'exposer à proximité de l'ennemi, elle est également loin d'être dans une configuration ou les troupes au sol ont des JTAC et des procédures d'appuis aérien comme on en a chez nous. Chez eux un CAS c'est encore un pilote d'aéronef qui fait une action à sa sauce en fonction de ce qu'il voit et comprend de la situation (parfois aidé d'une liaison radio). C'est tout le problème d'une aviation comme celle de la Russie qui n'a pas pleinement développé des bombes guidées avec tout l'environnement nécessaire à sa pleine exploitation. Sans cela le CAS ne peut pas se faire autrement qu'à l'ancienne avec les risques inhérents, ce qui amène à ne pas utiliser l'aviation . Non les bombes bricolées qui vont planer ne sont pas guidées (et ne sont pas analogue aux JDAM contrairement à l'imaginaire de nombreux internautes) et ne servent pas à faire du CAS, les missiles balancés par un Tu-22 non plus. Ce n'est pas parce qu'on trouve des bombes guidées russes sur wikipédia ou exposées à des salons d'exposition d'armements que ça veut dire que l'armée de l'air russe en a dans son inventaire (autre qu'anecdotique) et qu'elle a ses vecteurs ainsi que le reste qui va avec. Bien avant ce conflit, nombre de personnes prétendaient que les bombes guidées ce n'était pas un truc pour les "grosses" guerres, qu'il est préférable de balancer une masse de bombes lisses plutôt que quelques bombes guidées. Pourtant ce conflit montre bien que si vous n'avez pas les bombes guidées (et tout le système qui gravite autour pour son efficacité d'emploi) ben vos bombes lisses elles ne servent à rien car vous devez exposer considérablement vos aéronefs à ce qui représente la plus grosse masse sol-air du champ de bataille, celle qui se trouve à courte et moyenne portée. Comme je le disais plus haut, une aviation moderne à l'occidentale cherchera à neutraliser les systèmes sol-air (bien plus rares) à longue portée avant d'engager plus sereinement ses avions. Prenons la situation ukrainienne actuelle, c'est à dire celle d'une ligne de front fixe ou les deux acteurs s'affrontent. Sur cette ligne de front la disposition des systèmes sol-air suit la même logique que leurs caractéristiques, on retrouvera la courte portée (manpad..) au devant de la ligne, la moyenne portée se trouvera au moins à distance de l'artillerie adverse et la longue portée encore plus loin en profondeur. On se retrouvera donc par exemple avec un système moyenne portée permettant une interception à 40km qui sera en vérité à 25km ou plus derrière la ligne de front, qui va donc en vérité plus efficace sur une une pénétration de l'aviation et beaucoup moins sur l'interception dans la profondeur du territoire ennemi. C'est pour ces raisons que l'essentiel des interceptions se font à proximité du front, les systèmes sol-air sont en retraits pour qu'ils soient protégés (c'est encore plus vrai dans un scénario ou les drones se baladent partout). Donc dans cette situation, les aéronefs des uns et des autres ont quand même une certaine profondeur de manoeuvre en "zone amie", c'est pour ces raisons que les russes utilisent des bombes planantes, ce n'est pas qu'ils font du CAS, ce n'est pas qu'ils ont trouvés du jour au lendemain un moyen de transformer des bombes non guidées en bombes guidées, c'est qu'ils ont trouvé un moyen d'envoyer des bombes à distance de sécurité. Maintenant comprenez qu'une aviation qui disposerait de bombes guidées avec tout le système qui va avec pour l'optimiser, peut se permettre de tirer cela à 20km de la ligne de front en étant dans une sécurité relative. Ainsi un CAS peut se faire bien plus facilement et efficacement, ainsi les tranchées adverses peuvent être identifiées et frappées par l'aviation. Des bombes de 250kg qui tombent là ou il faut vont bien évidemment avoir un impact plus important que des obus d'artillerie, vous pouvez envisager des avancées et des ouvertures bien plus facilement. Les F-16 que l'Ukraine va recevoir ce n'est pas juste des avions qui vont remplacer du Mig-29/ Su-24 , c'est un vecteur capable de balancer des bombes guidées, donc cela amènera une capacité nouvelle sur laquelle ils pourront envisager des frappes plus intéressantes notamment pour le CAS