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Pol

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Tout ce qui a été posté par Pol

  1. Je suis à 100% sûre que ce terme a été volontairement choisis. Oh mais pas de problème, pour moi ce communiqué est à la hauteur de cette junte et de tout le système qui gravite autour d'elle, que ce soit ses sympathisants ou ses alliés. Il ne faut pas chercher une cohérence. Il transpire dans ce communiqué une source d'inquiétude qui est celle ou l'armée malienne risque de ne pas pouvoir prendre possession des 3 camps de la MINUSMA dans le nord en raison d'un retrait accélérée des casques bleus et en raison du blocage de la force envoyée par Bamako depuis 2 semaines. Donc pour eux cet imprévu qui devient problématique ne peut être que d'une malversation française... Ces juntes militaires jouent à la roulette russe avec un pistolet automatique à défaut de revolver. Pas grave, la propagande va dire qu'avec une balle dans un chargeur de 15 ils ont plus de chance de réussir qu'avec une balle dans un barillet à 6 emplacements, le temps qu'ils comprennent le principe, il sera trop tard...
  2. Le bourbier urbain? Tout dépend de la façon qu'on a de voir les choses. Donetsk est aujourd'hui plus une terre à conquérir qu'à libérer pour l'armée ukrainienne tant il subsiste un très large parti pro-russe dans la population. Mais ce qui semble être un avantage pour la Russie est également un désavantage quand on connait ses méthodes. Moscou pourrait-elle se permettre de transformer Donetsk en une ruine comme pour Bakhmut par exemple? Ce n'est pas tant un problème militaire de le faire qu'un problème politique. Les russes ne peuvent tout simplement pas se permettre de raser "leurs" villes comme ils raseraient des villes qu'ils veulent conquérir. Donc d'un point de vue ukrainien on pourrait très bien se dire que même s'il est difficile de conquérir facilement une ville comme Donetsk, y prendre pied poussera forcément les russes à vouloir y investir énormément de forces (prises ailleurs) tout en ayant une approche (pilonnage) bien différente . Donetsk pourrait devenir un point de fixation pour y concentrer les moyens russes.
  3. Le numéro 061 de la revue "Tout va bien au Mali, à bas la France" est disponible: Concrètement pour ceux qui n'ont pas tout suivi. Le Mali a envoyé depuis près de 20 jours une force importante équipée de ses meilleurs matériels, accompagnée par Wagner vers le Nord dans le but de prendre possession des bases que la MINUSMA doit céder. Mais le périple de cette force semble avoir été fortement contrainte par divers éléments (attaques/combats, problèmes logistiques...), j'avais déjà évoqué qu'il était anormale de prendre 1 semaine pour rejoindre Anéfis alors que pour un trajet normal d'un convoi de Barkhane (malgré des aléas techniques) c'était quelques heures. Depuis cette force malienne semble camper sur place et doit être dans un sale état. L'avancée de cette force malienne entraîne son lot de risques et d'enjeux. La MINSUMA est mise sous pression et a décidée d'accélérer son retrait prévisionnel, chose qui exaspère Bamako. En effet le plan de la junte militaire est totalement compromis, il y a une course contre la montre qu'elle risque fortement de perdre en étant incapable d'arriver à temps sur les 3 emprises (Tessalit-Aguelhoc-Kidal) qu'elle souhaitait récupérer pour s'implanter. Déjà à Tessalit ils ont précipité un avion pour y déposer quelques troupes et quelques mercenaires de Wagner afin de renforcer la présence, avion pris pour cible. L'ONU est de plus en plus dans la perspective d'une fuite du personnel avec l'abandon de nombreux équipements sur place. Même si le matériel sensible sera détruit, il y a tout de même toute une infra que comptait récupérer les maliens et qui risque de tomber aux mains des touaregs. D'ailleurs à Gao ils font exprès d'emmerder le retrait de la MINUSMA dans l'espoir de récupérer un maximum de choses, ils sont vraiment des opportunistes. Nous, en France, on anticipe pleinement ce retrait onusien du Nord comme un vide qui sera comblée par les touaregs et non par l'armée malienne. On anticipe une incapacité de l'armée malienne à reprendre par la force le Nord du pays. Cette perspective est à l'opposé du discours de Bamako qui vend ce "rêve" à ses sympathisants depuis un moment, pour qui toute la politique d'éviction de la France, de la Minusma repose. On entre donc déjà dans une forme de déresponsabilisation de ses actes pour porter la responsabilité à la France. Ainsi c'est la faute de Paris si les casques bleus sont forcés d'accélérer leur départ, ainsi si l'armée malienne n'arrive pas à temps, ce sera de notre faute et s'ils n'arrivent pas à empêcher que les touaregs contrôlent le nord, ce sera également notre plan "machiavélique" de partition. Mais tout va bien, on continue encore et toujours à diriger avec des discours anti-français et ça continuera à satisfaire le petit monde qu'on connait bien. La question est de savoir "jusqu'à quand?".
  4. Moi gamin on m'a expliqué: Garde de toi de répondre à celui qui n'a que la forme de ton message à critiquer, car il est le plus bel ambassadeur pour te donner raison sur le fond.
  5. Encore une fois, tu mets des citations qui ne sont pas les miennes, c'est un non sens. Je ne parle pas d'un "mérite", je parle des conséquences d'une (ou plusieurs) guerre perdue. Je n'ai jamais dit que les palestiniens ont mérités leur sort, je dis qu'à l'origine, celui des deux états sur lequel encore aujourd'hui tout le monde se base pour trouver une "solution", sans les interventions des pays alentours, la situation palestinienne serait bien différente. Les palestiniens sont dans la situation qui est la leur en raison de l'inacceptation du monde musulman d'un état juif, une inacceptation conduisant à des guerres ...perdues. Les palestiniens ont payés le prix des défaites de leurs voisins, conduisant Israël à remodeler des frontières, à contrôler des territoires. Que ce soit mérité pour le perdant ou pour le vainqueur, chacun en fera son opinion. Pour l'Ukraine c'est bien la même chose, la Russie fait la guerre dans l'espoir de gagner des territoires, la fait-elle car elle le "mérite" historiquement (le blabla de la terre qui a toujours été russe) ou par humanisme (on sauve les russophones) ou pour se défendre (gare aux nazis) c'est une vague question comme de savoir si l'Ukraine mérite de perdre. Mais la guerre en Ukraine est toujours en cours, elle n'a pas encore déterminé la gagnant du perdant, donc ceux qui ont à coeur de défendre la cause palestinienne devraient aussi être de ceux qui défendent la cause ukrainienne, pourtant ce n'est pas le cas. Et oui malheureusement ou heureusement, au bout d'un temps, une guerre se termine et il y a toujours un vainqueur et un vaincu. Si on devrait faire le tour du monde de tout le "butin" qui a été pris durant une guerre et qui devrait se rendre, autant souhaiter qu'une météorite anéantisse de suite l'espèce humaine.
  6. Le "monsieur" c'est moi? Définition de "ad nauseam": Indique que l'on fait quelque chose de façon obsessionnelle et répétitive. J'ai peut-être posté grand maximum 5 commentaires sur le sujet, je t'invites cordialement à m'expliquer ce que je répète ici de façon obsessionnelle et compulsive. Mais sur ce sujet comme sur d'autres, il y a souvent la liste des plus grands contributeurs et très souvent parmi eux, vous allez avoir une petite équipe qui va noyer le sujet de sa vérité/orientation à imposer aux autres pour en faire l'idée dominante. Le problème encore une fois, c'est un parti pris non assumé. Un premier commentaire venant de moi, mal interprété pour pouvoir me ranger dans un tiroir pro-israélien et anti-palestinien. Pourtant que ce soit accepté ou non par certains, le sort actuel des palestiniens est le résultat des défaites militaires arabes qui n'ont jamais accepté l'idée d'un état juif au milieu d'un monde musulman. Qu'Israël en tant que vainqueur de ces guerres a fait ce que tout vainqueur fait depuis la nuit des temps, il avance ses pions, impose ses choix au détriment du perdant, il n'y a pas d'exception israélienne à la règle. Cependant il y a une telle frustration arabe d'avoir perdue, que cela fait bien longtemps que l'on ne se bat plus pour la cause palestinienne, mais par haine/revanche sur Israël et on fait passer chaque événement dans ce long conflit pour une horreur, chaque mort devient le génocide du peuple palestinien et toute chose qui va tuer des israéliens est portée comme une résistance, une victoire. Mais tous ces musulmans qui défendent les palestiniens contre les israéliens sont-ils par exemple présent pour revendiquer aux kurdes le droit de posséder un pays? Ah ben non, car quand la persécution d'un peuple est le fruit des musulmans eux-mêmes, l'ambiance est d'un coup différente. Donc fondamentalement, en soit le sort des palestiniens importerait peu au monde musulman si le responsable serait musulman. La raison pour laquelle les palestiniens comptent c'est car en face il y a des juifs, qu'ils sont détestés pour ce qu'ils sont (avant leur État) et qu'il y a une idéologie religieuse. Le fait que par le passé ils ont échoués militairement à défaire Israël, cela a construit une frustration qui est exploitée par des pays comme l'Iran, par des groupes comme le Hamas, le Hezbollah qui cherchent à en tirer du pouvoir, de l'influence. Si Israël serait un pays musulman, la rue arabe s'inquièterait autant des palestiniens qu'elle s'inquiète des millions de kurdes, de syriens ou d'autres réfugiés en dehors de leur pays, c'est à dire des indésirables qu'on ne veut pas chez soi et dont le sort importe peu.
  7. Oui c'est toujours "notre" faute... Le double standard il est commun à tous, tout n'est qu'un parti pris. Manifester sa joie dans les rues au moment du massacre du 7 octobre pour ensuite dire que tuer des types au hasard dans la rue serait la raison de notre "double standard", donc de notre faute, c'est beau. Faut arrêter de déresponsabiliser ces individus dont l'extrémisme religieux leur font détester tout un monde (occidental) qu'ils prennent pour leurs ennemis. De la même façon que le double standard de ces gens qui vont d'un côté soutenir pleinement toutes les horreurs possibles de la Russie en Ukraine (avec l'idée que les russes sont les ennemis de nos ennemis, donc...) mais qui deviennent hystériques dès lors qu'une bombe israélienne tombe à Gaza. Le problème ce n'est pas la défense de la veuve et de l'orphelin palestinien qui va réunir la cause musulmane et lui créer son humanisme, le problème c'est que ça rentre dans l'idéologie de la guerre de religion. Vous avez beaucoup moins (pour na pas dire aucun) musulmans dans les rues pour se plaindre des saoudiens (musulmans) bombardant des yéménites (musulmans), pour se plaindre d'une guerre entre deux pays musulmans, pour se plaindre des actions des groupes extrémistes comme Daesh et autres. Il y a une grande "tolérance" sur le massacre entre musulmans, mais une grande intolérance à ce que des musulmans soient victimes de juifs ou de pays chrétiens (occidentaux). Qu'on arrête un peu les conneries à vouloir responsabiliser ou déresponsabiliser n'importe qui pour n'importe quoi, car au final on dévie totalement des causes profondes et qui ne sont jamais assumées, jamais clairement dites. Je doute voir un jour des types tirer au hasard dans la rue sous prétexte de défendre l'oppression du peuple ukrainien par la Russie, du peuple arménien ou en raison d'un type au milieu du Pakistan qui a dessiné Jésus de manière caricatural. Il y a une réelle saloperie qui gangrène la religion musulmane et ce n'est pas la faute de l'occident ni d'Israël.
  8. Le problème de cette attaque sur l'hôpital, c'est que ceux qui "jouent" dessus pour diaboliser Israël avec l'espoir de créer un scandale international qui pousserait a contraindre l'arrêt de cette guerre seront très silencieux s'ils se confirment que ce n'est pas Israël qui en est l'origine. Tout tend pourtant vers le fait que cette frappe n'est pas liée à une bombe aérienne (absence de cratère, faible souffle...) et que cette affaire est largement surexploitée avec des chiffres avancés de victimes sans doute bien au-delà du réel, car on cherche à exploiter la situation. Cela me rappelle un peu il y a quelques jours l'affaire du bombardement de civils fuyant Gaza qu'on a mis sur le dos des israéliens avant qu'on ne voit les images d'un véhicule piégé qui en est la cause. Mais qui s'est remis en question? Comme toujours le silence suit ceux qui accusaient ce qu'ils voulaient voir, comme toujours il est impossible de convaincre quelqu'un qui ne veut pas être convaincu. Le parti pris est toujours bien présent, l'hypocrisie que certains aiment critiquer chez d'autres, ben ils en font la même démonstration, il n'y a pas d'excuse. C'est un peu comme les russes qui viennent jouer aux humanistes à Gaza quand dans le même temps ils ne veulent rien entendre, voir de ce qu'ils font en Ukraine. Ces pays qui passent depuis des années à armer des groupes comme le Hamas, qui prennent pour de la "résistance" les massacres du 7 octobre sont aujourd'hui ceux qui prônent la "paix" et qui désirent que les armes se taisent pour épargner la vie des innocents palestiniens? Mais que ces pays se réunissent pour démilitariser la bande de Gaza, ils seraient surpris alors de voir qu'il n'y a aucune bombe israélienne qui tomberait. Ces pays ont leurs responsabilités dans ce qui se passe, leur dessein c'est la lutte armé, c'est la guerre, c'est chercher à s'imposer et à contrôle par les armes. Quand la guerre arrive, il ne faut pas s'en étonner et il ne faut pas prendre celui qu'on cherche à combattre pour le responsable de tout. Encore une fois, ce qui se passe aujourd'hui ce n'est pas la conséquence d'une action unilatérale d'Israël, c'est la réponse à une attaque d'ampleur du Hamas, une attaque permise par ceux qui leur ont mis des armes dans les mains.
  9. J'ai l'impression que dans ces pays, on est un peu comme dans l'empire Romain. Il y a la cité de Rome et le "reste". Le pouvoir politique cherche à satisfaire Rome, n'a d'intérêt que pour elle et tout le reste doit servir sa cause. La population anti-française, en dehors de Bamako (et des propagandistes sur internet) n'est pas existante. La junte militaire cherche à plaire à cette population Bamakoise, elle cherche à satisfaire ses envies et assurer son bien être, peu importe le "reste". Pourquoi donc cette junte qui passe son temps à se dire représentante du peuple avec ses soutiens sont si frileux à organiser des élections? Logiquement ils devraient être confiants, gagnants (sans fraudes) à plus de 90% des voix, sauf qu'en vérité il y a une vérité qu'on cherche à fuir et on s'enfonce dans un nombriliste que je considère Bamako centré et pour lequel les réseaux sociaux permettent de s'illusionner d'une "masse" de soutiens.
  10. Le Hamas n'est pas une organisation qui a passé des années à construire un réseau sous-terrain sous les villes de la bande de Gaza. Les sous-terrains sont réalisés pour passer les frontières, pour le trafic côté égyptien, pour l'infiltration côté israélien. Le Hamas en zone urbaine exploite et se cache derrière l'infrastructure civil (en privilégiant des sites intouchables de types écoles, hôpitaux etc). Qu'il exploite les caves des habitations ou certains égouts, oui, mais il n'y a pas une seconde ville cachée sous terre avec tout un réseau interconnecté. Le nettoyage se fera habitation par habitation (de la cave au toit) et les israéliens ne vont pas attendre des semaines avant de lancer une opération au sol, ils ne vont pas laisser au Hamas le temps de piéger les habitations, de préparer des positions, de s'organiser, de faire des IED etc... Je pense que le Hamas ne s'est pas préparé à devoir mener un tel affrontement, qu'il pensait continuer dans une confrontation à coups de roquettes et d'escarmouches frontalières et qu'en étant noyé dans la population, il s'éviterait des "dérapages" israéliennes et que chaque bombes deviendrait un catalyseur de haines lui étant profitable.
  11. Il ne faut pas se leurrer, les américains ne vont pas empêcher les israéliens de continuer. Vouloir jouer la carte humanitaire avec les palestiniens sert à satisfaire des alliés arabes, c'est vouloir leur donner un rôle pour qu'il y ait moins de scandales, donc d'oppositions. Mais il ne faut pas voir cela comme un "stop" ou une demande de lever le pied faîte pour Israël. Washington soutient Israël dans son objectif, éliminer le Hamas. Les américains amènent 2 GAN pour éviter que d'autres acteurs cherchent à entrer dans la guerre pendant qu'Israël fait son opération à Gaza. La bande de Gaza est coupée en deux, toute la population du nord est invitée à se rendre au Sud. On imagine assez facilement le scénario à venir, c'est à dire un positionnement de l'armée israélienne sur cette frontière nord/sud au milieu de Gaza (encerclement complet de la zone évacuée) avec des opérations militaires qui se feront sans retenues. Le retrait de la majorité de la population (il y en a toujours qui vont rester) enlèvera au Hamas son principal bouclier sur lequel il joue pour se défendre et pour diaboliser Israël. Cette zone sera ratissée comme jamais et amènera sans doute à de lourds combats. Mais on pourrait aussi se dire qu'au-delà de cette phase, Israël répète l'opération au sud. Ainsi une fois que ce sera terminé, ils demanderont d'évacuer le sud pour que la population rejoint le nord en passant par une filtration israélienne. Ensuite il ne serait pas impossible que tout à la fin les israéliens décident même de renforcer leur contrôle de la bande de Gaza sur certains secteurs, comme la frontière égyptienne par exemple. L'humanitaire là-dedans peut même pleinement jouer le jeu des israéliens dans la gestion de ces 2 zones. Ainsi en permettant aujourd'hui l'aide humanitaire au sud (dont la population est ou sera très vite dépendante) on va pouvoir maintenir les gens dans cette zone et lorsqu'ils décideront d'inverser les choses, ils diront que désormais toute l'aide humanitaire pourra s'obtenir uniquement dans la zone nord, donc la population même récalcitrante ira chercher cette aide pour survivre. Quoi qu'on en pense, nous ne sommes pas dans le scénario qu'on pouvait imaginer depuis des années, c'est à dire l'invasion israélienne de l'ensemble de la bande de Gaza surpeuplée. C'est une bande de Gaza qu'on coupe en deux pour justement permettre d'agir sur une moitié vidée de l'essentiel de ses habitants, donc les difficultés pour les frappes, les oppositions populaires et j'en passe ne seront pas au rdv, ce sera une zone de guerre dans laquelle ça n'hésitera pas à raser les bâtiments au moindre coup de feu. Israël a la puissance aérienne, on est sur une opération militaire qui se déroule sur une petite zone, pour ne pas dire une ville qui est déjà surveillée en permanence par des drones. Il n'y a pas la menace sol-air qui va comme en Ukraine empêcher l'usage de l'aviation. Nous le voyons bien, les israéliens ont les munitions de précisions qui permettent de raser des immeubles avec une facilité quasi déconcertante. Une petite zone d'action permet aussi de concentrer les moyens terrestres. Alors bien entendu que le Hamas dispose d'armes AC, mais je pense que les ATGM et autres ne sont pas présents en masse et de toute façon il n'y a rien qui va recompléter les stocks. Face à la force blindée israélienne (qui est également celle qui dispose du plus grand nombre de systèmes de protection actif (trophy)), le Hamas sera rapidement limitée à devoir jouer sur les IED. Ce rapport de force est ce qu'il est, avec le temps il est difficile d'imaginer une victoire du Hamas, trop isolé pour maintenir un effort de guerre. Déjà pour lancer son attaque du 7 octobre, il a fallu une grande préparation et beaucoup de moyens (y compris humains) ont été perdus, car je pense que le Hamas ne pensait pas qu'Israël pousserait si loin. Tout l'enjeu dépend aujourd'hui de l'entrée en confrontation d'autres acteurs pouvant ouvrir d'autres fronts et qui amèneront les israéliens à alléger l'effort réalisé dans son opération à Gaza.
  12. Restons réaliste, ce à quoi nous assistons dépasse ce que le Hamas pensait pouvoir faire avec des otages. Par le passé c'était une monnaie d'échange, de chantage par laquelle ils pouvaient obtenir des choses d'Israël. Mais aujourd'hui on a des israéliens qui sont dans une perspective militaire qui dépasse la petite opération "spéciale" qu'on pouvait connaitre depuis de nombreuses années. Ce sont des centaines de milliers d'israéliens qui aujourd'hui se retrouvent mobilisés et tous ont une envie de vengeance avec un esprit qu'on peut qualifier de "patriotique". Nous ne sommes pas dans la planification d'une petite incursion, comme d'autres l'ont expliqués, Israël a aujourd'hui tout le contexte pour faire militairement ce qu'ils veulent alors qu'auparavant ils étaient bien souvent "retenus" par la communauté internationale, américains en tête, d'où les opérations "limitées". Même en 2006 au Liban, guerre qu'on présente presque comme une grosse défaite israélienne ou une grosse victoire du Hezbollah, rappelons que c'était 10 à 30 000 israéliens impliqués avec une centaine de morts sur 1 mois, quelques Merkavas détruits et puis c'est tout. Aujourd'hui on mobilise plus de 500 000 militaires (armée d'active + réservistes) avec de nombreux volontaires. On peut dire ce qu'on veut mais Israël est sur le pied de guerre et ceci sur l'ensemble de ses frontières. Les iraniens viennent voir le Hezbollah pour certainement envisager un truc, les israéliens n'ont pas peur de répondre, ils frappent le Liban, ils viennent de foutre hors service l'aéroport de Damas et d'Alep en Syrie. Les israéliens ont annoncés que les civils devaient évacuer la ville de Gaza (et sa périphérie) pour aller dans le Sud s'ils voulaient préserver leurs vies, on semble dessiner une partition de la bande de Gaza en une zone "refuge" et une zone de guerre qui ne fera sans doute pas de pitié. Les otages dans tout ça ne serviront à rien et ne permettront pas d'arrêter cet engrenage qui pourrait possiblement amener à une confrontation plus large, que ce soit avec le Hezbollah, les milices irakiennes voir yéménites, la Syrie, l'Iran, le fameux "axe de la résistance". Pour cet axe anti-israélien, il y a un risque plus que réel de voir Israël se renforcer considérablement face à la cause palestinienne, prétexte de la "résistance" devant amener à une "solidarité" arabe. Ne rien faire c'est perdre, agir c'est prendre le risque de perdre encore plus ou de gagner. Mais agir c'est aussi prendre le risque de voir les américains et d'autres entrer activement dans la confrontation. On est à un tournant et je pense malheureusement que du côté iranien et de ses alliés, on va entrer en conflit pour ne pas perdre la face et mettre à mal l'idéologie de la résistance.
  13. Personnellement, j'ai totalement arrêté de raisonner ce personnage. Quoi qu'on en pense, quoi que certains diront, la zone grise n'existe pas, elle est un leurre, il n'y a qu'un parti pris qu'on assume ou non. C'est pour ces raisons qu'on se retrouve avec de débats ridicules, des comparaisons qui n'ont aucun rapport mais vont permettre à certains "d'excuser" les actes de ceux qu'ils veulent défendre. Quelle est la proportion d'individus qui défendent par exemple la Russie (ou disons qui "relativisent" ses actes) en Ukraine et qui se trouvent à défendre Israël face au Hamas? Ceux qui jouent à faire semblant d'être dans la zone grise se mentent à eux-mêmes. Que ce soit par des années d'opposition aux américains, leurs intérêts, leurs alliés, par anti-occidentalisme ou autre, le problème pour tout est idéologique. La question Israëlo-Palestinienne est également idéologique et peu importe ce que les uns ou les autres font ou feront, le parti pris fait que très peu de monde qui se sont déjà positionnés en faveur ou en opposition de l'un ou de l'autre ne changeront pas d'avis et continueront à légitimer tout et n'importe quoi. Vous voyez bien, il y a un paquet de gens (surtout dans le monde musulman) qui vont prendre les actions du Hamas pour de la "résistance", tuer du juif, de l'israélien c'est glorieux, victorieux, festif. Mais ces actes sont du terrorisme, ce n'est pas plus "juste" que ceux qui vont allumer des gens au bataclans pour venger les "frères" qui se faisaient bombarder par nos avions à Raqqa ou pour défendre l'islam. Cela fait déjà de très nombreuses années que la frustration palestinienne a laissée place à un extrémisme terroriste ou le combat pour la Palestine est devenue un combat de martyrs pour tuer de l'israélien, du juif. La conséquence est toujours la même, dans un rapport du fort au faible, Israël lance des représailles, en face on joue les victimes, on continue sous le leadership iranien à imaginer une union musulmane contre Israël. Les palestiniens se sont retrouvés là ou ils sont par la volonté des arabes d'en finir par les armes avec Israël. Ce sont leurs échecs militaires qui ont permis à Israël de conquérir des territoires, qui ont poussés les perdants, c'est à dire les palestiniens à devoir "bouger", ces perdants qui comme la Syrie vont continuer à donner l'illusion qu'ils n'ont aucune responsabilité dans la perte du Golan par exemple. Tout ce petit monde continue encore et encore de récolter exactement l'inverse de ce qu'ils recherchent et ne se remettent pas en question. Les autorités politiques palestiniennes vont continuer à regarder une carte du partage de la Palestine de 1947 pour revendiquer les mêmes territoires, quand dans le même temps l'idéologie de "résistance" face à Israël a depuis longtemps laissé place à l'éradication d'Israël, certainement pas à une cohabitation à deux états. Qui peut aujourd'hui comprendre la résistance palestinienne quand ses soutiens admirent des gens dont les actes sont de tuer du juif dans la plus abjecte des barbaries? Cette idéologie de haine mortifère envers les juifs pour lesquels certains ferment les yeux n'est nullement excusable sous l'argument que les "bombes israéliennes tuent des palestiniens innocents". Pourquoi? Car premièrement dans la population israélienne, l'envie de tuer des palestiniens à tout prix n'existe pas, si Israël ne se prendrait pas des roquettes, Gaza ne se prendrait pas des bombes israéliennes. Ils ne bombardent pas Gaza pour "satisfaire" une haine ou une envie de tuer des palestiniens. Il y a un camp qui provoque et recherche les réactions israéliennes pour pouvoir ensuite instrumentaliser cela pour des idiots utiles viennent victimiser les palestiniens qui se font "massacrer". Alors oui, on peut critiquer la colonisation israélienne qui est réellement le seul élément qui est nuisible sur la durée d'une solution politique à deux états, mais je le redis, cette situation est la conséquence des défaites militaires arabes qui aura donné à Israël sa puissance militaire actuelle, qui lui aura donné son arme atomique, qui lui aura laissé ses soutiens occidentaux et permis son développement économique. Que les perdants soient frustrés de cette situation, c'est compréhensible, par contre qu'ils ne se remettent pas en question et continuent à vouloir jouer la même partition en s'illusionnant sur une victoire idéologique d'éradication d'Israël, ben faut pas s'étonner qu'encore une fois, le résultat va décevoir. Le Hamas a voulu faire un gros coup, il l'a fait. Les défenseurs de la cause palestinienne bien joyeux de voir des jeunes juifs se faire tuer sur un festival (dédié à la paix...), si heureux de voir des corps qu'on trimballe dans Gaza derrière un pick-up, d'ériger en héros ceux qui décapitent des bébés (mais pas que!), seront demain ceux qui vont se faire passer pour les victimes de la répression israélienne. Ils ont donné à Israël toutes les cartes et toutes les justifications possibles pour s'en prendre plein la gueule.
  14. Oui j'ai réalisé plusieurs fois le trajet. Alors bien entendu, il y a des convois qui ont rencontrés tellement de couacs (on n'abandonne pas un véhicule) qu'on pouvait aller jusqu'à un périple de plus de 20h (notamment en période des pluies), mais on ne mettait pas une semaine juste pour rejoindre Anéfis. Sur les réseaux sociaux on présente presque Anéfis comme une grosse ville, mais ça reste un village qu'on peut qualifier de "gîte étape" ou de point repère pour les locaux. Le long du chemin qui mène Anéfis on croisait souvent des petits groupes touaregs armés, mais faut comprendre que c'est vraiment Kidal qui compte. L'armée malienne qui prétend avoir "percé" une ligne de défense joue largement sur les mots, la défense d'Anéfis c'est de l'ordre d'un check point et les touaregs ont sans doute fait à leurs habitudes, harcèlement jusqu'à vider les quelques chargeurs et puis ça se casse, un retrait qui va être qualifié de victoire par l'armée malienne, qu'on présentera comme une "débandade". Je l'avais déjà indiqué, mais pour les touaregs, ils vont jouer à fond sur une bataille "éloignée" dans laquelle ils vont tirer avantage. Kidal et ses environs offre une géographie un peu différente, il y a ces roches qui font qu'on ne peut pas aller à droite ou à gauche, qu'on reste sur des passages obligés et ce sont sur ces chemins que l'essentiel des explosions de mines/IED qui ont frappés nos forces comme celles de l'ONU se sont faîtes au Nord. C'est comme la piste Kidal-Agelhoc-Tessalit, une zone propice à la pose de mines. Le problème de Bamako c'est de ne pas comprendre et de vouloir comprendre que le problème de Kidal, ce n'est pas juste d'affronter quelques touaregs dans une bataille alignée. Toute la population lui est hostile et collabore avec les groupes armés touaregs, mais le pire c'est l'isolement qui ne permet pas à une armée comme celle des maliens de garantir la logistique pour durer. Au Sud on s'est mis dans la tête que conquérir Kidal revient à y poser ses valises et que pendant 10 ans la France les en a empêchée. Aujourd'hui ils pensent s'installer dans les camps de l'ONU en pensant que la situation continuera comme si on ne faisait que remplacer les casques bleus par l'armée malienne. Malheureusement ils vont comprendre (à l'échelle du pays) que les casques bleus était dissuasif et permettait par leur présence de protéger des détachements de l'armée malienne ainsi que certaines grosses villes, chose qui va disparaitre dans quelques semaines...
  15. Israël est un pays dont la défense repose sur la réserve, donc les réservistes ancien conscrits. La mobilisation de ces réservistes est donc quasi systématique à chaque engagement militaire mais ne détermine pas forcément une intervention au sol. Gaza est devenu bien trop peuplé pour imaginer les israéliens s'y aventurer, par contre il est bien probable que les israéliens entrent dans Gaza pour y établir un "no mans land" plus large avec son mur, voir qu'ils prennent possession du point de passage avec l'Egypte pour contrôler entièrement les entrées et sorties (hors trafics) de la bande de Gaza. Donc pour moi, l'option israélienne la plus probable sera de renforcer encore plus l'isolement (blocus) et le contrôle de la bande de Gaza tout en cherchant à réduire au maximum les capacités de ses ennemis à l'aide de bombardements.
  16. Cela va faire presque une semaine que le convoi de l'armée malienne devant rejoindre Kidal depuis Gao est en route. Ils sont seulement à Anéfis qu'ils revendiquent avoir capturé. Même après avoir connu quelques accrochages, il y a de quoi se poser des questions. Faut savoir que pour nous français, un convoi entre Gao et Kidal, c'était une douzaine d'heures environ avec systématiquement des pauses pour crevaisons et autres. Là ils ne sont pas encore arrivé et sont déjà à une semaine. J'aimerai bien connaitre le niveau d'usure globale de cette force, que ce soit au niveau de la fatigue, des vivres, des véhicules, du carburant, des capacités de dépannage, du traitement des blessés, des munitions. L'ennemi est de toute façon dans une position de harcèlement et mènera "la" bataille sur Kidal, ils doivent s'y préparer. Le convoi malien va bientôt entrer dans les zones rocailleuses à l'approche de Kidal avec des points de passages obligés, donc idéal pour y poser des mines ainsi que pour tendre des embuscades. Dans quel état sera cette force malienne quand ils devront mener cette affrontement? Quelle va être sa capacité à tenir dans la durée vu la complexité logistique qu'on observe? Car si pour Barkhane ou l'ONU, la logistique jusqu'à Kidal pouvait se faire sous le "regard" des touaregs, pour l'armée malienne ça se fera sous leurs assauts. Même si en ce moment c'est la fin de la saison des pluies, quand ça va recommencer, on va se retrouver avec des unités maliennes totalement isolées au milieu de l'ennemi. Ils ont tellement envie idéologiquement de satisfaire leur volonté de "libérer" Kidal et de donner des coups aux touaregs qu'ils se précipitent dans la gueule du loup pour, on dirait, avoir du symbolique pour satisfaire le populisme pro-junte. Il suffit de voir l'excitation sur les réseaux sociaux ou tout le monde écrit ses rêves et ses espoirs en faisant passer cela pour une information, une machine à propagande et à la désinformation pour un convoi qui est aujourd'hui isolé et qui pense qu'une fois arriver à Kidal, il sera accueillis en libérateur et qu'il pourra se reposer et se ressourcer, que l'affaire sera terminée. Cette situation me fait penser à celle de 2014, pourtant à l'époque l'armée malienne occupait des positions avantageuses pour attaquer, elles étaient dans Kidal, à Anéfis etc. Tout cela ils l'ont perdus par la défaite militaire. Aujourd'hui ils ont avec quelques livraisons d'armes et avec l'aide de Wagner, l'idée qu'ils sont devenus tout puissant, mais on se dirige vers un désastre , même s'il ne sera pas immédiat. On le voit ailleurs dans le pays, l'armée malienne n'a pas les moyens de contrôler le terrain, tout leur effort depuis le début est dans cette idée de reconquête de Kidal, c'est leur obsession.
  17. Attaque surprise bien planifiée à un moment ou les israéliens ne sont pas mobilisés, sont en repos voir en commémoration (le 7 octobre est un jour férié qui plus est un samedi (=shabbat)). Dispositif sécuritaire au minimum donc. Auparavant on assistait à une guerre roquettes/bombardements voir parfois à l'incursion de quelques groupes de l'autre côté du mur, mais là c'est bien différent. Comprenons qu'à l'heure ou on parle, Gaza n'est plus ceinturé, qu'il y a une brèche (même plusieurs) par laquelle l'ensemble des forces combattantes de Gaza (Hamas, Jihad islamique etc...) peut entrer en Israël. Le risque est très important et bien qu'Israël a dans ses cartons toute une liste de cibles à frapper à gaza, le problème c'est que la guerre se porte sur son sol. Ces éléments peuvent largement pousser des civils palestiniens à travers l'ensemble d'Israël à s'activer, le Hezbollah pourrait lui aussi attendre un peu pour allumer le feu au Nord. Le Hamas a clairement réussi à ouvrir la boite susceptible de déclencher une guerre d'ampleur en Israël. Ce ne sera pas quelques suicidaires à éliminer puis Israël qui va bombarder Gaza, tous les combattants (ils sont des milliers) se trouvant aujourd'hui dans Gaza se mettront en marche et sortiront pour faire la guerre en Israël, même si ce n'était pas le plan initial, ça a juste trop bien marché pour que ça ne soit pas exploité pour "libérer" leurs haines. Vous voyez comment de l'enfant jusqu'à la vieille femme ils sont en joie devant des corps d'israéliens, ce sera une sale guerre qui s'ouvre et Israël ne prendra plus les mêmes précautions qu'avant.
  18. D'après un communiqué de la junte, une opération de ratissage autour de l'avion a permis d'éliminer 600 terroristes. Il est rappelé à la population de garder confiance dans les succès nombreux et variés des vaillantes forces armées nationales et de leurs alliés russes à la reconquête du territoire nationale. L'excellentissime chef Goïta tient à préciser que le Mali a son destin entre ses mains et qu'il sera bientôt enfin libre de l'oppression étrangère.
  19. Faut un peu arrêter de faire des plans sur la comète avec l'hiver. Il n'y a pas à étudier la question, l'an dernier on a bien vu que la guerre ne s'arrêtait pas et que les deux camps étaient dans des limites capacitaires pour faire des offensives sérieuses. D'un côté on a construit des positions défensives de l'autre on a construit une capacité offensive. Les russes cherchant au milieu de l'hiver à perturber cette tendance en poussant à effectuer des offensives avec Bakhmut au centre de l'attention. On était en fait plus sur une "pause" (au sens guerre de mouvements) opérationnelle liée à des contraintes militaires qu'à une contrainte climatique. Cette guerre montre bien qu'on combat pas uniquement pour avancer, mais aussi pour créer de l'attrition. Nous voyons tout le panel d'armement pour y arriver et qui remet en question (ahh les drones...) certaines habitudes. Pour moi l'hiver est plus problématique d'un point de vue de la végétation qu'elle ne l'est d'un point de vue de la boue. La végétation permet de masquer de nombreuses positions défensives et de couvrir certaines progressions offensives. L'enjeu de cet hiver se dessine déjà, c'est assez prévisible. Les russes vont continuer à miser sur la défense de leurs positions et miseront comme l'an dernier à vouloir plonger l'Ukraine dans le froid et le noir, quand les ukrainiens chercheront à frapper dans la profondeur russe tout en maintenant un effort offensif à divers points pour que les russes ne puissent pas tranquillement refaire des positions défensives. On sera donc dans une continuité de ce qu'on voit actuellement, une Ukraine continuant une offensive lente et prudente pour chercher son ouverture et une Russie qui s'activera à l'empêcher. Derrière cette situation sur le terrain, on aura le petit jeu des frappes en profondeur dans lequel l'Ukraine a clairement un panel de sites à frapper qui seront plus "marquants" que ce que peuvent bien cibler les russes en Ukraine. Donc forcément quand l'Ukraine ira couler un navire à Sebastopol ou détruire des aéronefs sur un aéroport, l'impact sera bien différent qu'une frappe russe sur un transformateur électrique. Donc même si les ukrainiens tireront moins que les russes, ils ont l'avantage d'avoir des cibles de "valeurs" que les russes n'ont pas en Ukraine.
  20. On le dit depuis le début, l'aventure russe en Ukraine a considérablement fait perdre à la Russie son image de puissance et de dissuasion. Je ne dis pas que la Russie a l'armée du Luxembourg ou que sa dissuasion nucléaire est une chimère, mais qu'elle ne peut plus jouer de la même "peur", de la même influence qu'auparavant. Ses difficultés en Ukraine, ses pertes ont surpris bien des gens qui voyaient dans la Russie un titan militaire contre lequel nul ne pourrait résister, un rouleau compresseur, des colonnes de blindés, le déluge d'artillerie et j'en passe de tout l'imaginaire qu'on pouvait avoir et que bien entendu la propagande russe entretenait. Nous voyons en Ukraine que l'armée russe n'est pas l'armée rouge et qu'elle n'est aucunement dans une supériorité écrasante, même face à l'Ukraine (ceci avant même que l'occident ne lui apporte le flux d'armes qu'on connait), qu'elle se félicite aujourd'hui de "tenir" face aux offensives ukrainiennes. L'image de la Russie, de sa puissance est écornée. Le conflit en Ukraine est un bourbier dont elle mettra des années pour reconstruire son armée et sa dissuasion diplomatique et militaire conventionnelle. Il y a 2 ans, Moscou pouvait obtenir des arrangements ou des succès diplomatiques en laissant planer la menace militaire, concrètement on avait peur de voir les russes envahirent l'Ukraine par exemple, donc on était prêt à faire des concessions, prêts à dialoguer. Les russes ont perdus en crédibilité et ils ne font plus peur comme avant. le problème c'est qu'à Moscou on ne l'admet pas, on ne veut pas le comprendre et on se retrouve alors dans une dissonance cognitive entre l'image de puissance qu'ils pensent encore avoir pour imposer leurs volontés et la réalité militaire qui a fait volé en éclat cette image aux yeux du monde pour qui la Russie n'est pas en position d'imposer ce qu'elle veut. Le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan suit cette logique. On voit depuis un petit moment que les arméniens se détournent sensiblement des russes, allant voir du côté américain pour dénicher du soutien. Bakou profite de l'affaiblissement de la Russie pour agir car ils savent très bien que les russes qui galèrent déjà en Ukraine ne peuvent pas se permettre de tenir un deuxième front. Les russes bien que présents n'ont pas les capacités d'agir et de s'opposer à l'Arménie, ils ne peuvent pas se permettre de voir le Caucase prendre feux, d'autant qu'il y a d'autres conflits gelés qui vont de la Tchétchénie à la Géorgie, en passant par la Syrie qui pourraient surgir pour exploiter la faiblesse actuelle de la Russie. Quand on se dit qu'il est possible que sur les mois à venir on assiste petit à petit à la destruction de la flotte de la mer noire, on peut comprendre là aussi la perte géostratégique à venir dans la région alors qu'il y a encore 2 ans on parlait de la mer noire comme un lac russe par lequel sa marine domine la zone, qu'elle débordait en méditerranée pour titiller les occidentaux en jouant sur son implantation en Syrie. On assiste bien a une perte d'influence de la Russie et de son image de puissance. Attendons nous à d'autres exploitations de cette faiblesse dans les temps à venir, le cas du Haut Karabagh est juste le plus évident, mais il est révélateur, car c'est bien l'implication de la Russie qui avait stoppé il y a 2 ans les azerbaïdjanais sur leurs positions et qu'aujourd'hui Bakou s'en moque et ira faire ce qu'il entend. La conséquence est une perte de crédibilité du soutien de la Russie pour l'Arménie, car un allié qui ne se bouge pas pour vous défendre, vous n'allez pas continuer de lui serrer la main très longtemps.
  21. Le SCALP a l'avantage d'être un "vieux" missile qui attend son successeur à horizon 2030. Il y a du côté français comme britannique un nombre de ces missiles qui doivent être déconstruits pour obsolescence dans les temps à venir et qui sur une planification peut amener à "relativiser" des dons d'autant plus qu'il y a toujours une capacité de production qui est sans doute mise à contribution, soit pour renouveler les dons aux pays concernés, soit directement à l'Ukraine. En prenant en compte le potentiel de ce que peut se permettre de donner la France, le RU et peut-être même ultérieurement l'Italie, en plus de la production, je pense qu'on peut avoir une base de 550 (300 pour le RU, 150 pour la France, 100 pour l'Italie). D'un autre côté on a l'Allemagne qui pourrait être amené à se séparer d'environ 150 Taurus après adaptation d'un porteur. Alors tout n'est pas livré d'un coup, mais ça reste raisonnable comme dons par rapport au fait que ces pays envisagent pour la plupart une réduction du volume du parc de missiles de croisière, qu'ils limitent la modernisation et qui sont dans l'attente d'un successeur par lequel sans doute ils iront réévaluer le besoin. Du côté américain c'est un peu le même refrain avec l'ATACMS. On entend ici et là une réalité par rapport à son successeur, c'est qu'il est préférable de donner aux ukrainiens des missiles plutôt que de payer leur déconstruction étant donné que son successeur va arriver. On a l'impression que du côté américain on est plus dans l'attente de recevoir le precision strike missile afin de permettre de se séparer de l'ATACMS dans une transition "naturelle" entre ancien et nouveau. Mais il ne faut pas se mentir, du côté américain il y a un gros volume qui peut arriver. L'arrivée des F-16 et peut-être encore d'autres aéronefs (Gripen etc...) ouvre la voie à une multiplication de "porteurs" et d'options pour d'autres munitions comme le JASSM. De son côté les ukrainiens (sans doute également aidés) vont poursuivre et augmenter la production de missiles locaux comme le Neptune ainsi que des drones à long rayon d'action. Les ukrainiens ne vont peut-être pas balancer des missiles dans la même quantité que les russes, mais nous ne sommes pas non plus dans une situation ou nous assistons à des frappes exceptionnelles qui vont vite s'arrêter car l'Ukraine compterait ses missiles sur les doigts d'une main. Il y a un potentiel de missiles qui n'est pas négligeable et qui peut se maintenir sur un temps très long avec des frappes épisodiques comme ce qu'on observe en Crimée. On voit que du côté ukrainien ça cherche à augmenter ce potentiel pour faire plus et plus souvent, que la frappe en profondeur devient un enjeu sur lequel la Russie n'aura plus le monopole. Je l'ai déjà indiqué, mais cet hiver ne sera pas comme le précédent, ce ne sera plus une Russie qui balance X quantité de missiles sur l'Ukraine qui va en intercepter X nombre dans une sorte de jeu de dominant à dominé. Cet hiver nous regarderons également ce scénario dans l'autre sens.
  22. Je me souviens il y a quelques mois quand les russes présentaient encore la Crimée comme un quasi sanctuaire que l'Ukraine doit se garder de cibler sinon ils feraient un malheur. Il y a un an c'était l'événement quand on pouvait par exemple voir un drone ukrainien se poser dans ce même QG pour exploser, ce qui amena à annuler les célébrations de la flotte russe à Sebastopol. Aujourd'hui on voit des missiles qui tapent les navires au coeur du port de Sebastopol, maintenant ils foutent en l'air l'essentiel du QG de la flotte de la mer noire, en plein jour, quand les bureaux sont pleins, il n'est pas impossible qu'ils aient coupé le haut du commandement (même s'ils ne sont pas tous morts, les blessés, les choqués, l'infra HS c'est à prendre en compte) Il s'est passé quoi entre ces deux épisodes? Environ une semaine. On peut penser ce qu'on veut, les missiles passent et ce n'est pas juste un coup de chance ou lié à une saturation des défenses russes. D'autres passeront également dans les temps à venir. Le risque de perdre la flotte de la mer noire est réel. Les ukrainiens vont avoir de plus en plus de drones à long rayon d'action, certains espèrent que les ukrainiens arrivent à court de SCALP dans l'idée qu'ils s'arrêteront faute de moyens, mais je l'ai déjà dit, on finira par voir venir les Taurus allemand ainsi que les ATACMS, il y aura une continuité si ce n'est un renforcement de ce potentiel côté ukrainien. Quand viendront des avions comme le F-16, on aura là aussi des plateformes aériennes adaptées et plus nombreuses pour porter des missiles de croisière. Mais tout va bien, certains vont continuer à expliquer que plus le temps passe, plus l'Ukraine recule et perd en capacité militaire...
  23. On est au Mali là ! On leur a refourguer des épaves qui ne tiennent pas un rythme opérationnel un peu soutenu (je crois modérément que tous ces aéronefs sont "abattus"). Ils n'ont ni les moyens, ni les compétences d'en prendre soin, encore moins de réaliser des réparations qui seraient de notre point de vue, largement réalisables après une expertise (on ne rigole pas avec qui prend les airs). Ne soyons pas surpris de ce qui se passe, tout est prévisible depuis un moment. Je l'ai déjà précisé comme d'autres, l'armée malienne est et reste faible, cela fait un moment qu'ils ne sortent plus de leurs bases pour éviter les mines, les embuscades et ils ne sont victorieux que grâce à des communiqués rédigés à Bamako. En face ce n'est pas juste quelques groupes de quelques dizaines d'individus, ils sont des milliers, pas forcément moins bien équipé que l'armée malienne, par contre ils ont sans doute plus d'expériences du combat, tant du côté touareg que du côté des terroristes. On va assister de plus en plus à ce genre de raids comme à Léré qui servent à se rééquiper tout en faisant le ménage. Ces attaques servent à préparer la prise de villes plus importantes dans un deuxième temps, après une petite remise en condition. Les terroristes eux chercheront à viser la capitale car ils vont vouloir la déstabilisation politique, ils chercheront à faire peur à la population et ils savent qu'en visant la capitale, ils vont pousser la junte à faire un effort localement au détriment des sites isolés qui seront pris d'assaut.
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