Pol
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Car tout simplement il n'y a pas un embargo de la Russie. Je sais, surtout dans la communication russe, qu'on fait passer les sanctions et mesures occidentales comme un embargo de la Russie (sur presque tout), mais c'est faux. La Russie n'est pas soumise à un embargo économique de la part de l'occident ou du monde. Un grand nombre de sanctions sont liées à des personnalités, certaines entreprises ou à un système financier, mais faut pas croire qu'actuellement une entreprise française qui souhaite vendre par exemple un matelas en Russie ne peut pas le faire, l'inverse pour l'importation c'est pareil. En vérité il n'y a que pour les produits (certains) et les investissements dans les zones occupées par la Russie (depuis 2014) qui sont soumises à un quasi embargo. Il n'y a pas autour de la Russie une armada de navires qui bloquent ses ports ni personnes qui empêche un russe de visiter la Grèce ou un roumain d'aller passer ses vacances en Russie. Alors peut-être que la procédure administrative est plus contraignante qu'avant, qu'il y a un risque et des inquiétudes, mais faut sortir du cliché d'un pays qui est sous un embargo total (de type Cuba). Cette image est bien utile chez ceux qui aiment défendre l'idée d'une Russie qui ne serait pas si "isolée" ou qui s'en sort bien toute seule, voir que d'autres pays contourneraient un embargo pour commercer avec la Russie ou pour se moquer des sanctions occidentales. Mais si l'Inde veut acheter du pétrole aux russes, ils peuvent, c'est juste que s'ils veulent utiliser certains transporteurs occidentaux (qui dominent le marché), ils doivent acheter le pétrole russe à un maximum de 60$ le baril. De plus seul le brut est concerné, les produits raffinés ne le sont pas. En fait on est plus sur un détachement énergétique des européens vis à vis de la Russie. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Plus le temps passe, plus on se demande de ce qui va rester de la flotte russe de la mer noire (qui a pourtant été renforcée avant le début du conflit). Même si ce n'est qu'un navire tous les 2-3 mois, l'attrition est là. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Mais n'oublions pas le 4e pote putschiste de Guinée qui devait déjà ouvrir l'accès à l'océan... En vérité, nous assistons à des pays "rêveurs" d'une grandeur et d'une puissance qu'ils n'ont pas, qui veulent se donner un rôle qu'ils n'ont pas, qui veulent se donner une importance qu'ils n'ont pas. Ils s'illusionnent d'une sécurité à leur portée, pensent pouvoir créer un nouvel "âge d'or" en se racontant à longueur de journées qu'ils sont plein de ressources et richesses humaines naturelles, qu'il n'y a qu'à creuser un peu et le monde entier viendra leur serrer la main pour les faire prospérer. Avec un tel ego, on a vite fait de se froisser avec l'étranger, un débouché sur la mer ça entretient l'idée qu'ils vont de l'avant selon le "plan" alors qu'en réalité, personnes n'a jamais empêché ces pays d'avoir accès à des ports de la côte (qu'ils ont toujours à certains endroits) pour leurs importations et leurs exportations. Le problème c'est qu'ils se sont fait tout seul des ennemis, chose qui complexifie désormais certains accès. Mais rappelons le, même avant, sans ces problèmes relationnels liés aux putschistes, l'accès aux ports n'amenait pas plus de richesses et de prospérités à ces pays. On entre dans un cycle de léthargie avant d'entrer dans un cycle de remise en question et sans doute de "bordel". -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Alors ils disparaitront, ce n'est pas mon problème ni de ma faute, ce n'est pas ton problème ni de ta faute, c'est leur problème car ils n'auront pas essayé comme je le dis, de faire une concession qui soit en rapport avec la situation actuelle. Les palestiniens n'ont pas "accepté de sacrifier 78% de leur territoire", ils l'ont perdu. Dire aujourd'hui que c'est une concession, c'est faux, c'est la partie irrécupérable de ce qu'ils avaient, qu'ils veulent le comprendre ou non n'est pas mon problème. Je vais le répéter que tu l'acceptes ou non, je m'en cogne, si les palestiniens ne veulent pas faire des concessions qui apporteraient des "gains" dans la situation actuelle d'Israël, ils n'obtiendront jamais rien en retour, Netanyahu ou un autre. Ces concessions ce n'est pas renoncer à ce que les israéliens possèdent déjà, que ce soit du fait des frontières de 1967 ou de sa colonisation, mais ce qu'Israël aimerait posséder. c'est pour cela que j'ai donné l'exemple de Jérusalem et de ses environs. Le rapport de force il est là et il n'y a que ces gains qui pourraient faire réfléchir Israël (avec une pression internationale) pour établir un état palestinien. Le jour ou cette situation se posera, que les israéliens la refuseront, alors tu pourras me dire que j'étais qu'un con qui ignore tout et je te dirai que les israéliens sont des connards. Pour l'heure on est dans des supputations et sur des histoires de frontières qui ne sont pas du tout, je le redis, des concessions palestiniennes. De la même façon que peut-être dans 2 ans, en Ukraine, la Russie aura un tel rapport de force qui lui est favorable, qu'elle ne cessera d'avancer, que céder la Crimée ou le Donbass contre la paix ne sera plus une concession de l'Ukraine aux yeux de Moscou, c'est vrai. Oui dans une telle situation ou les gains sont les gains, ou le rapport de force dans la durée continue de vous faire gagner du territoire, oui il est normal d'exiger des concessions qui dépassent ce que vous avez déjà perdus! C'est la loi du vainqueur sur le vaincu. Si le Kremlin dans une telle configuration n'exigerait pas plus de l'Ukraine, il serait stupide et ce n'est pas moi qui viendrait critiquer cette situation. Pour l'heure en Ukraine les jeux ne sont pas faits et le rapport de force n'est pas là pour que l'un ou l'autre cède, donc il faut tout faire pour y arriver. C'est bien différent entre Israël et la Palestine ou il y a une écrasante supériorité d'Israël, peu importe qu'on voit les palestiniens comme courageux, ils restent les vaincus de l'affaire, l'inacceptation de faire des concessions sérieuses en faveur du vainqueur pour obtenir la paix, revient à s'effacer de l'Histoire. La guerre pour la Palestine est pour moi terminée depuis octobre 1973 (guerre du Kippour), c'était la dernière tentative arabe de se sauver la face suite à la guerre des 6 jours. Après cela ce n'est que de la guerre de "résistance" ou de désespoir, que ce soit au Liban, les intifadas, les guerres à Gaza, le Hezbollah, tout cela est devenu de la nuisance qui ne va jamais rebattre les cartes du devenir de la Palestine. La paix dans le conflit israélo-palestinien, ce n'est pas un accord gagnant-gagnant, ce n'est pas un accord perdant-perdant, mais c'est bel et bien un accord gagnant-perdant qui est la clé pour réussir un deal. Il est toujours difficile pour le perdant d'accepter son sort, les palestiniens ne l'acceptent pas, ils doivent donc assumer la conséquence de la situation. Ne pas satisfaire les exigences du vainqueur , ne pas assumer sa position de vaincu, pensant jouer à jeu égal ou avec des droits supérieurs autour d'une table de négociation, c'est 60 ans d'erreurs palestiniennes et de frustration du monde arabe. Pourtant c'est la loi de la guerre, depuis... toujours. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Donc place à quoi maintenant? La guerre? On en voit le résultat, j'espère que tu souhaites que ça continue. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Libre à toi et à d'autres de passer le reste de votre vie à déblatérer ainsi, c'est typiquement le pourquoi du comment il n'y a pas d'issues au conflit israélo-palestinien. Je dis une chose qui se base sur la situation actuelle et le rapport de force, qu'elle se fasse ou non n'est pas de mon initiative. Si les palestiniens et leurs soutiens ne font pas de concessions sérieuses (et non pas réduire leurs exigences), ils perdront tout et le peuple palestinien finira par disparaitre en quelques générations. Et si on pense comme un colonel russe? Car visiblement encore une fois, pour toi, pour herciv et compagnie, ce genre de critiques et de compassions sur le fil de la guerre en Ukraine, c'est le jour et la nuit. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Mais encore une fois, c'est logique au vue de sa situation actuelle qui n'est pas celle de 1967. Les palestiniens cherchent dans le passé de quoi gratter du territoire qui a depuis été rongé par Israël ici et là. Qu'on critique légitimement cette colonisation, d'accord, mais c'est encore et toujours sa position de dominant. C'est pour ces raisons que j'évoque des "concessions" comme pour Jérusalem. Le problème des palestiniens c'est qu'ils continuent de croire qu'ils ont le pouvoir d'obtenir des concessions d'Israël, au mieux en visant les frontières de 1967 mais tu sais comme moi que beaucoup ont même encore en tête la volonté de retrouver la Palestine de 1948 quand ce n'est pas l'éradication d'Israël au profit d'une nouvelle Palestine, idéologie qui peut se lire jusqu'en Iran. Donc si les palestiniens ne font pas de réelles concessions qui vont faire "plaisir" aux israéliens, ben ces derniers vont continuer de se satisfaire de la situation actuelle ou ils peuvent avancer leurs pions. Mais encore une fois, les palestiniens plutôt qu'offrir une telle alternative va se retrouver avec un Hamas à Gaza qui va avoir comme unique obsession que de faire la guerre à Israël et de tuer des juifs. Faut pas s'étonner aussi qu'avec ce genre de comportements, le risque de voir un état palestinien "revanchard" pèse sur une certaine classe politique israélienne. Donc en plus des concessions territoriales, il faudrait une concession d'ordre sécuritaire, des garanties. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Non mais il n'y a pas de problèmes, le Hamas vaincra Israël, puis-ce qu'on te dit que tout va bien pour eux dans la bande de Gaza. Le déni dans tout cela, c'est de ne pas reconnaitre qu'Israël a le rapport de force avec elle et qu'on cherche à établir une paix qui n'a aucun sens au vue de sa situation. Dans une situation ou le rapport de force permettrait aux palestiniens de gagner des choses, je ne dirai pas que la lutte est inutile et vaine, mais ce n'est pas le cas. Les exigences palestiniennes qui reposent sur la reprise de territoires d'Israël sur la base de cartes ou d'accords d'il y a 70 ans, l'inacceptation de céder quoi que ce soit, c'est cela qui a permis et permet à Israël d'avancer ses pions. Vous avez des palestiniens qui sont là en électrons libres et qui petit à petit continuent de perdre. Au bout d'un moment va falloir comprendre que soit on sauve les meubles, soit on perd tout, ce n'est qu'une question de temps. Alors les réfractaires à cela chercheront la lutte, mais se feront écrasés, nous le voyons à Gaza. Ce n'est pas mon envie qui parle, ce n'est pas que ça me fait plaisir, ce n'est pas un parti pris, c'est une réalité. On peut assister à cela encore 50 ans, conspuer les israéliens pendant tout ce temps, mais les faits sont ainsi, Israël continuera de grignoter des terres tant qu'elles ne seront pas clairement délimités et reconnues internationalement. Désolé pour les palestiniens, mais c'est eux qui sont dans la position des perdants de cette histoire, c'est à eux de faire des concessions sur lesquelles ils partiront pour construire un état palestinien. Qu'ils renoncent à Jérusalem et sa périphérie qui regroupe l'essentiel des colons israéliens, qu'ils disent se contenter du reste de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Israël s'engageant à retirer ses colons dans ses terres comme elle l'avait déjà fait un temps dans la bande de Gaza. Là dans un tel scénario, les palestiniens amèneraient une solution nouvelle intéressante pour Israël et difficile à refuser, même s'il y a des éléments de négociations à approfondir. C'est con mais les palestiniens doivent donner une victoire aux israéliens, s'ils ne le font pas, ils disparaitront totalement , que ce soit dans 20 ans ou dans 80 ans, ce ne sera qu'une question de temps. Leurs concessions actuelles permettra d'éviter de perdre plus sur le long terme, mais je peux vous l'assurer, ils ne sont pas prêts à les faire. On continuera donc d'assister encore longtemps à cette situation, Israël qui s'imposera, qui colonisera, des palestiniens qui devront s'assimiler pour devenir comme d'autres, des arabes israéliens. Les mécontents partiront de gré ou de force, il n'y aura pas une bascule démographique en leur faveur, on le voit dans la bande de Gaza, Israël pourrait très bien pousser toute la population en dehors, aux autres de gérer les réfugiés, pas nouveau. Ainsi la Palestine disparaitra, ainsi les palestiniens rejoindront comme tant d'autres peuples dans l'Histoire, celui des peuples disparus, pas qu'ils seront exterminés, mais qu'ils deviendront des israéliens, des jordaniens, des syriens, des libanais, des égyptiens et autres. Je le redis, ce n'est pas ma volonté ou mes envies, c'est juste ainsi que ça se passe et je ne demande pas que tu applaudisses. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Les occidentaux ne veulent plus donner de sous? Il ne faut pas interpréter les discours d'opposants ou le marchandage avec des opposants pour la volonté des états. Ce n'est pas Biden, Scholtz, Macron et j'en passe qui disent qu'ils ne veulent plus rien donner, bien au contraire. Mais on aime entendre ce qu'on veut entendre, on prête donc plus d'attention à monsieur X ou Y qui va faire croire qu'il y a des "réticences" occidentales à apporter plus d'aides alors que visiblement on ne veut pas comprendre les raisons du blocage des aides, que ce soit sur la question de l'immigration aux USA, ou pour un déblocage financier pour la Hongrie en Europe. Tout cela je l'ai déjà répété c'est du chantage par des partis qui ont compris l'urgence et le besoin de l'aide à l'Ukraine, qui ont compris qu'il y avait là de quoi obtenir des choses. Mais ce n'est pas une remise en question de l'aide à l'Ukraine en soit, ce n'est pas les dirigeants occidentaux qui disent qu'ils ne veulent plus rien faire, ce sont leurs oppositions et c'est bien sur ces oppositions que semblent se porter l'espoir de beaucoup qui veulent une victoire russe. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Les faits sont les faits, Abbas est et reste le représentant de l'autorité palestinienne. Qu'il soit impopulaire, qu'il soit contesté n'y change rien, on pourrait faire le tour du monde et trouver un paquet de présidents impopulaires et contestées ou qui sont au pouvoir d'une manière douteuse. Le Hamas n'est pas le représentant d'un pays, il n'est pas une armée officielle, il n'est pas du tout en position de s'assoir à une table pour négocier avec Israël comme s'il négocierait d'état à état en imposant ses conditions. Avec ses actes et sa situation actuelle il l'est encore moins. C'est la même chose que pour un parti comme le Hezbollah, ce n'est pas Nasrallah le président ou le représentant du Liban, peu importe son poids, peu importe sa popularité, il n'est pas plus représentant de cet état qu'un groupe rebelle d'un pays africain, qu'un groupe de narcos en Amérique latine ou qu'un groupe d'islamistes de type Daesh ou Al Quaïda ailleurs dans le monde. Toutes ces entités existent par les armes, non par la démocratie et leur légitimité reconnue internationalement. Aujourd'hui les palestiniens doivent se poser la question de savoir ce que le Hamas dans sa "quête" anti-israélienne a apporté à la bande de Gaza et sa population. Je vais le répéter, mais sans son action le 7 octobre, Gaza et sa population n'en serait pas là, les bombes israéliennes sont la conséquence d'une cause. Inutile de refaire 70 ans du conflit israélo-palestinien pour trouver une excuse au Hamas, si c'est ça le projet du Hamas, alors que ses soutiens en assument les conséquences et qu'ils appellent à ce que la guerre dure encore et encore. Ou alors les palestiniens peuvent se dissocier du Hamas pour que ça s'arrête, dans ce cas il faudra bien se ranger derrière un représentant, pour l'heure, il n'y a qu'Abbas qui peut jouer ce rôle. Ce n'est pas le Hamas qui va négocier la paix dans l'actuelle guerre de la bande de Gaza, soit les palestiniens se liguent et se retournent contre lui, soit Israël continuera à l'éradiquer pour ensuite faire ce qu'elle veut de la bande de Gaza. Et peu importe qu'il reste des membres ou des représentants du Hamas à cette fin, ils n'auront plus les moyens de devenir ce qu'ils étaient. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Et pourtant le Dniepr c'est pour moi les Ardennes de la ligne Maginot russe. Confiant par cet obstacle naturel qu'ils pensent (à raison) compliqué à franchir sérieusement, ils ont assurément bien moins de troupes et de dispositifs défensifs (champs de mines, tranchées etc.) qu'ils n'en ont ailleurs. S'ils "galèrent" en ce moment pour reprendre les quelques positions ukrainiennes, c'est très certainement parce qu'ils ont sur zone que très peu de troupes, sans doute qu'ils n'ont qu'une force assimilable à une troupe d'occupation avec quelques postes avancés qui font office de "clochettes" le long du fleuve. On voit bien qu'ils n'y mettent pas trop d'efforts, ils rationalisent leurs forces et leurs moyens pour les concentrer sur les points chauds du front. Qu'on se rappelle également de la destruction du barrage hydraulique en pleine offensive ukrainienne, on sent que les russes craignaient une opération de franchissement qui viendrait titiller une zone ou ils ont peu de moyens. Je ne pense pas que ça a fondamentalement changé, par contre ce qui est sûre c'est que le coup du barrage ne peut pas se réitérer et qu'on observe bien que dans les ukrainiens arrivent à se fixer sur la rive d'en face et que les russes qui devraient avoir ce qu'il faut pour les déloger n'y arrivent pas. On peut se dire qu'actuellement ce n'est pas ça qui va faire une percée, mais on peut aussi se demander ou on en sera dans 6 mois? Car une tête de pont peut se faire et s'élargir pour ensuite établir un franchissement plus important. Les moyens aujourd'hui sont bien entendu trop limités pour faire plus, mais si une opération peut se planifier (sans l'annoncer publiquement) avec le soutien de ses fournisseurs occidentaux, des moyens peuvent arriver. Mise en place de moyens de brouillage pour perturber fortement les drones, mise en place de quelques systèmes anti-aérien à longue portée pour perturber l'aviation, une artillerie tournée vers la contre batterie et des frappes en profondeur, pourquoi pas la mise en oeuvre des premiers F-16 et vous avez l'environnement propice à un franchissement. Ensuite pour le franchissement en lui même, il ne faut pas imaginer un pont unique qui va rester planter là au milieu de nulle part. Ce sera forcément une opération complexe, c'est à dire "l'activation" de plusieurs points de débarquements (de préférence de nuit) pour distraire l'attention et les moyens russes avec derrière 2 ou 3 points principaux pour le gros des troupes. Pour les petits points de débarquement, de l'infanterie sur des canots et autres petites embarcations sera suffisante. On peut imaginer une dizaine de zones qui seront alimentés par 20 ou 30 embarcations (de tout genre, du zodiac au jet ski voir par hélico) avec des rotations, peut-être que d'ici là il y aura déjà divers endroits que les ukrainiens auront sous leur contrôle de l'autre côté du fleuve pour faciliter certains mouvements qui ressembleront alors plutôt à des renforcements. Pour les gros points de franchissement, qui pourront se colocaliser avec les plus petits, on sera plutôt sur des ponts flottants motorisés faisant des navettes plutôt que sur un pont qui pourrait lui, intervenir ultérieurement. Mais pour moi un franchissement du Dniepr restera avant tout une action à dominante infanterie avec quelques véhicules (quelques dizaines). Ce sont des choses qui peuvent se faire relativement discrètement, il n'y a pas à dissimuler un débarquement d'ampleur façon opération fortitude. Il ne s'agit pas d'y faire débarquer non plus 50 000 hommes, mais il s'agit d'exploiter ce qui est sans doute aujourd'hui le ventre mou de la présence russe en Ukraine, une zone ou avec peu de moyens il est possible de prendre pas mal de terrains. Cela forcera les russes à détourner leurs moyens ailleurs, car même si les ukrainiens n'ont que 5000 hommes engagés, tant qu'ils pourront avancer ils avanceront et plus ils avanceront plus il sera compliqué de taper l'arrière, donc la zone de franchissement, ce qui peut amener un effet boule de neige. Car même si globalement les russes ont de quoi renforcer la zone, la topographie de la zone fait qu'il n'y a pas beaucoup d'axes pour faire venir des renforts. En regardant une carte, on voit que par exemple les ukrainiens (dans le cadre d'une frappe de préparation la veille d'un franchissement) peuvent en frappant quelques ponts (ils sont petits), couper les voies principales par lesquelles les russes amèneraient des renforts. Alors bien entendu on me dira que les russes ont les moyens de poser une traverse à côté, mais l'enjeu n'est pas la capacité de le faire, c'est de savoir s'ils peuvent le faire rapidement et que ça puisse durer. Les canaux sont intéressants pour la défense face à un ennemi qui progresse, comme pour certains cours d'eaux. Mais ils peuvent également devenir un obstacle à ses propres forces pour un renforcement d'une zone. Le canal (à sec) qui relie la Crimée est une parfaite limite sur laquelle les ukrainiens pourraient définir le périmètre d'une première opération dans la région. C'est à sa portée, peut-être pas au jour d'aujourd'hui, mais ça pourrait très vite le devenir au fil des mois à venir dès que les aides seront débloquées et si une décision concertée allait dans le sens d'une opération de franchissement. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
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2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
On a beau chercher des problèmes ou de grosses déconvenues aux israéliens, dans les faits ils avancent en permanence. Pour une guerre qui est à ce point urbaine, les pertes israéliennes pour 2 mois dans la zone, ben elles sont faibles au vu de ce qu'ils ont mis dans la bataille. Le Hamas a beau dire et répéter qu'il résiste, qu'Israël ne pourra pas le vaincre, il a beau poster quelques vidéos ou il va toucher l'armée israélienne, mais constatons qu'il recule, infliger une perte à l'ennemi ne veut pas dire qu'on gagne ou qu'on maitrise la situation. L'armée israélienne avance et fait un gros nettoyage, laissant derrière elle des zones désertes et détruites. La société et l'armée sont toujours dans un esprit de vengeance du 7 octobre, la guerre ne va pas devenir impopulaire rapidement en raison de pertes qui restent relativement faibles. Si par le passé, le moindre soldat tué, le moindre otage pouvait émouvoir la société, aujourd'hui la psychologie est totalement différente. Les morts sont bien plus acceptés et on se retrouve même dans une situation ou des otages sont tués par l'armée israélienne sans que ça ne choque plus que le collectif (associations, familles..) des proches des otages. Avant le 7 octobre, un tel événement aurait amené à une crise politique intérieure et à de grandes contestations populaires. Ce que je veux dire, c'est qu'Israël n'est pas prêt d'arrêter ses opérations, qu'il peut y avoir encore plusieurs centaines de morts, tant que le "nettoyage" avance, que l'esprit de vengeance est là, il y aura un soutien populaire. Il est difficile d'imaginer ce que le Hamas pourrait amener de plus dans cette configuration ou l'ennemi est prêt à raser des bâtiments au moindre coup de feu, dans un environnement ou il n'y a plus les civils pour jouer au bouclier humain et ou il n'y a pas un acteur externe qui lui amène l'armement et les munitions (voir les vivres) pour continuer son combat. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Va falloir qu'on comprenne bien que les USA ne sont pas une autocratie dirigée par un seul homme. Le président a son rôle, son pouvoir, mais il est bien plus contraint par le "système" que dans d'autres pays (y compris la France). le président ne fait pas ce qu'il veut comme il veut, nous l'avons vu avec Trump, nous le voyons avec Biden, il y a constamment un duel démocrates/républicains qui se joue et qu'il faut satisfaire, il y a une complexité "fédérale" et constitutionnelle, il y a un mandat des échéances électorales (mid terms) qui vont souvent freiner un président sur son court mandat de 4 ans. Trump a déjà été président, alors oui on a vu un comportement politique qui sortait de l'ordinaire, faisant la joie des médias, mais au final c'est quoi le bilan? Non mais concrètement qu'on me dise ce que Trump a profondément changé en dehors de son comportement et ses déclarations personnelles? Il n'a pas changé le système, il n'a pas renversé la table, ses grandes idées pour séduire le petit peuple sont devenues de petites actions. Trump qui devait presque bloquer la frontière avec le Méxique pour que plus rien ne passe, qui devait presque dégager un grand nombre de méxicains, aujourd'hui on voit que les républicains jouent sur l'aide à l'Ukraine pour obtenir un accord sur l'immigration... Trump qui devait faire le ménage dans le système politique américain, il aura peut-être remplacé quelques responsables ici et là, mais le système est toujours là, d'ailleurs ce même système continue de le trainer dans des affaires judiciaires. Trump devait dissuader l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire, mais au final, avec ou sans lui, la situation est la même aujourd'hui qu'il y a 10 ou 15 ans, pareil pour la réconciliation avec la Corée du Nord. Du côté de l'Otan, aucun changement notable, quelques déclarations qui ont fait peur, mais comme pour tout le reste, on a fait avec le caractère un peu "spécial" du personnage, le temps est passé et la présence américaine bien que soumise sous un certain chantage (parfois financier) n'a pas été remise en question. Alors quand je vois encore tant de personnes qui semblent "attendre" l'élection de Trump en pensant que c'est la clé de la victoire de la Russie par abandon de l'Ukraine, je m'interroge, j'ai l'impression qu'il s'agit plus d'un espoir personnel que d'une réalité qui s'imposera. Car même s'il revient, ce sera la même chose, il ne va pas du jour au lendemain déclarer mettre fin a tout le soutien apporté à l'Ukraine comme si la décision ne dépendait que de lui. Il ne va pas imposer à Kiev la défaite pour parvenir à une victoire russe. Alors oui il fera son petit numéro qu'on connait, oui il va sans doute chercher à faire une paix mais on se doute bien que les russes chercheront à imposer des conditions qui seront inacceptables pour Kiev, donc que les négociations n'aboutiront à rien et que la guerre continuera. On se souvient de Trump "l'ami de Poutine", pourtant on avait bien vu qu'il a été très vite contraint par le système (influence sur les élections etc...) a devoir tenir une position de fermeté face aux russes et à Poutine. Il n'a pas levé les sanctions mais il en a même valider d'autres. Il a dénoncé des traités et même amené à des tensions sur le dossier syrien (frappes) que même Obama n'osa pas franchir. Alors oui quand on est opposant et qu'on n'a pas de responsabilité, tout peut être dit et on se place automatiquement dans une ligne opposée au pouvoir en place. Mais comprenons bien que les USA sont ce qu'ils sont, qu'ils ont une position et des intérêts à défendre pour lesquels un nouveau président devra s'y adapter. Alors un Trump dans une opposition à Biden va aujourd'hui jouer la carte contraire, mais une fois au pouvoir il ne va pas faire le jeu des russes en abandonnant brutalement les ukrainiens comme beaucoup se l'imaginent. L'intérêt américain, dans sa globalité, c'est tant du côté démocrate que républicain d'éviter une victoire russe car elle n'est en rien profitable aux intérêts et à l'influence américaine, peu importe les sentiments d'un président qui ne fera de toute façon qu'un passage de 4 ans. Justifier l'abandon de l'Ukraine ce n'est pas juste se dire qu'ils vont arrêter de dépenser de l'argent, il va falloir expliquer le pourquoi ils ont investis tant d'argent pour rien, le pourquoi il est bon de laisser une victoire aux russes, il va falloir convaincre et expliquer l'avantage géostratégique à tout cela. Croyez moi que ce n'est pas une chose aisée que Trump va faire entre le fromage et le dessert d'un jour lambda à la maison blanche. Entre ce qui est acceptable pour le peuple américain, pour le "système" américain, pour les ukrainiens ou pour les européens, ce n'est pas un président qui garde l'étiquette de quasi marionnette des russes ou de l'homme providentiel propice à leurs intérêts qui va l'imposer. C'est aussi pour ces raisons que je le redis, l'aide actuellement bloquée pour l'Ukraine n'est pas une remise en question de l'aide apportée aux ukrainiens par les USA, le chantage se fait sur l'immigration pour satisfaire un besoin républicain, mais cette aide sera débloquée dans le classique jeu des concessions qui fait le "système" des américains. L'arrivée au pouvoir de Trump ou d'un autre républicain ce n'est pas les USA qui basculent dans un autre camp sur la scène internationale ou ils feront tout l'inverse de ce qu'ils font en ce moment. Croire en cela c'est croire en un système autocratique ou un seul homme fait et gère tout selon ses envies, ce n'est pas la Russie de Poutine. Moi je me dis même que Trump est parfaitement le genre de type qui aujourd'hui (en opposant) joue la carte d'une aide américaine qui serait "inutile" pour prendre l'habit (en poste) de celui qui fera plus pour que l'Ukraine gagne rapidement dès lors qu'il comprendra que Poutine ne va pas concéder grand chose qui irait dans l'intérêt américain. Croire que le seul intérêt américain aujourd'hui c'est d'arrêter les frais financiers pour l'Ukraine c'est faire preuve d'un grand aveuglement géostratégique, c'est méconnaitre l'état profond, c'est ignorer son système. -
Le YEMEN en voie de "Somalisation"
Pol a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
Sauf que visiblement certains "autocrates" ne comprennent pas que l'occident n'est pas engagé militairement dans un conflit. Les russes mènent une guerre très usante pour ses forces et qui l'empêche très clairement aujourd'hui comme pour de nombreuses années à imaginer jouer un rôle principale dans un second conflit ni même à avoir le poids d'influencer comme elle pouvait le faire avant février 2022. L'Iran qui joue avec ses proxys, est-il en train d'affaiblir l'occident et d'obtenir des gains et un avantage? Le Hamas va sans doute passer à trépas dans les mois à venir, retirant de facto à l'Iran un acteur qui pouvait jouer sur un front supplémentaire. Il lui restera essentiellement le Hezbollah mais on peut se demander si Israël ne va pas faire d'une pierre deux coups après son opération à Gaza. Car sans le Hamas, il devient évident que pour Israël le risque du "double front" laissera place à une situation géostratégique différente ou la menace sera celle qui reposera uniquement sur la zone Nord en excluant l'aspect balistique/drone pouvant venir d'Iran, d'Irak ou du Yémen. Le problème justement de la guerre à Gaza pour l'Iran c'est d'assister à l'éviction d'un proxy qui participait à une nuisance/dissuasion régionale. Israël sortira renforcé par la "neutralisation" militaire de la bande de Gaza. Les Houthis jouent un jeu dangereux, montrer qu'ils sont une nuisance est une chose, mais encore faut-il faire le poids si demain certains répliquent. C'est un peu comme le Hamas, ça balance des roquettes, ça fait un raid en Israël, mais après? Sortent-ils renforcés de cette affaire? Le Yémen reste encore divisé, les Houthis ne sont pas dans le contrôle total du pays, il y a des forces qui lui font face et ils ont encore de nombreux ennemis régionaux. Il n'est pas insensé d'imaginer la renaissance d'une opération militaire avec l'appui de nombreux pays qui pourrait se limiter à reprendre le contrôle de la bande côtière avant la zone montagneuse. Là encore, ce serait plus (pour l'occident) dans l'appui de forces terrestres yéménites (voir d'autres pays de la région) que par une invasion façon Irak 2003. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le CAS ce n'est pas pas d'avoir les avions au plus proche de l'ennemi, c'est d'entreprendre une action aérienne au plus proche des troupes amies. Si par le passé, les moyens amenaient à des méthodes qui étaient obligatoirement de proximité, aujourd'hui ce n'est plus forcément le cas. Oui du CAS peut se faire avec un Rafale (ou autres) qui va balancer une bombe à 50km de distance sur la base d'une désignation d'un opérateur au sol. Alors forcément en fonction de la menace, dans certains conflits on ne pourra pas utiliser des drones, des hélicos ou certains avions comme on le ferait face à un ennemi dont on sait qu'il n'a pas de moyens anti-aérien. Rappelons une chose, dans la supériorité aérienne à l'occidentale, en amont de tout, il y a toujours la recherche et la neutralisation des principales menaces anti-aériennes, ce n'est pas qu'on engage les avions en laissant l'adversaire faire ce qu'il veut avec ses avions, ses systèmes sol-air. Il y a tout une panoplie de moyens qui permettent de rechercher, détecter, identifier, leurrer, frapper avec précision ces éléments néfastes à la supériorité aérienne, tout cela se fera toujours avant des actions CAS. Les évolutions et le développement de l'aviation en occident suit cette logique. La Russie n'en déplaise à certains a un train de retard. Son aviation reste d'une autre époque et c'est bien pour ces raisons qu'elle ne lui sert pas à grand chose. Elle n'a pas d'options pour le CAS que d'avoir des avions qui vont s'exposer à proximité de l'ennemi, elle est également loin d'être dans une configuration ou les troupes au sol ont des JTAC et des procédures d'appuis aérien comme on en a chez nous. Chez eux un CAS c'est encore un pilote d'aéronef qui fait une action à sa sauce en fonction de ce qu'il voit et comprend de la situation (parfois aidé d'une liaison radio). C'est tout le problème d'une aviation comme celle de la Russie qui n'a pas pleinement développé des bombes guidées avec tout l'environnement nécessaire à sa pleine exploitation. Sans cela le CAS ne peut pas se faire autrement qu'à l'ancienne avec les risques inhérents, ce qui amène à ne pas utiliser l'aviation . Non les bombes bricolées qui vont planer ne sont pas guidées (et ne sont pas analogue aux JDAM contrairement à l'imaginaire de nombreux internautes) et ne servent pas à faire du CAS, les missiles balancés par un Tu-22 non plus. Ce n'est pas parce qu'on trouve des bombes guidées russes sur wikipédia ou exposées à des salons d'exposition d'armements que ça veut dire que l'armée de l'air russe en a dans son inventaire (autre qu'anecdotique) et qu'elle a ses vecteurs ainsi que le reste qui va avec. Bien avant ce conflit, nombre de personnes prétendaient que les bombes guidées ce n'était pas un truc pour les "grosses" guerres, qu'il est préférable de balancer une masse de bombes lisses plutôt que quelques bombes guidées. Pourtant ce conflit montre bien que si vous n'avez pas les bombes guidées (et tout le système qui gravite autour pour son efficacité d'emploi) ben vos bombes lisses elles ne servent à rien car vous devez exposer considérablement vos aéronefs à ce qui représente la plus grosse masse sol-air du champ de bataille, celle qui se trouve à courte et moyenne portée. Comme je le disais plus haut, une aviation moderne à l'occidentale cherchera à neutraliser les systèmes sol-air (bien plus rares) à longue portée avant d'engager plus sereinement ses avions. Prenons la situation ukrainienne actuelle, c'est à dire celle d'une ligne de front fixe ou les deux acteurs s'affrontent. Sur cette ligne de front la disposition des systèmes sol-air suit la même logique que leurs caractéristiques, on retrouvera la courte portée (manpad..) au devant de la ligne, la moyenne portée se trouvera au moins à distance de l'artillerie adverse et la longue portée encore plus loin en profondeur. On se retrouvera donc par exemple avec un système moyenne portée permettant une interception à 40km qui sera en vérité à 25km ou plus derrière la ligne de front, qui va donc en vérité plus efficace sur une une pénétration de l'aviation et beaucoup moins sur l'interception dans la profondeur du territoire ennemi. C'est pour ces raisons que l'essentiel des interceptions se font à proximité du front, les systèmes sol-air sont en retraits pour qu'ils soient protégés (c'est encore plus vrai dans un scénario ou les drones se baladent partout). Donc dans cette situation, les aéronefs des uns et des autres ont quand même une certaine profondeur de manoeuvre en "zone amie", c'est pour ces raisons que les russes utilisent des bombes planantes, ce n'est pas qu'ils font du CAS, ce n'est pas qu'ils ont trouvés du jour au lendemain un moyen de transformer des bombes non guidées en bombes guidées, c'est qu'ils ont trouvé un moyen d'envoyer des bombes à distance de sécurité. Maintenant comprenez qu'une aviation qui disposerait de bombes guidées avec tout le système qui va avec pour l'optimiser, peut se permettre de tirer cela à 20km de la ligne de front en étant dans une sécurité relative. Ainsi un CAS peut se faire bien plus facilement et efficacement, ainsi les tranchées adverses peuvent être identifiées et frappées par l'aviation. Des bombes de 250kg qui tombent là ou il faut vont bien évidemment avoir un impact plus important que des obus d'artillerie, vous pouvez envisager des avancées et des ouvertures bien plus facilement. Les F-16 que l'Ukraine va recevoir ce n'est pas juste des avions qui vont remplacer du Mig-29/ Su-24 , c'est un vecteur capable de balancer des bombes guidées, donc cela amènera une capacité nouvelle sur laquelle ils pourront envisager des frappes plus intéressantes notamment pour le CAS -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
...soigneusement sélectionnées pour aller dans la logique profitable à un camp! Moi bien entendu, je bâtis mes posts en lisant les blagues de Carambar. Bref, l'occident c'est de la merde ils sont cuits, les ukrainiens subissent et les russes vaincront. Derrière cela Israël c'est l'horreur absolue quand ils font la guerre par rapport aux russes, les houthis des génies et les chinois vont gagner à tous les coups. Voilà en une phrase la tendance de toutes tes interventions. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Une guerre c'est une succession de phases et de batailles. La contre-offensive ukrainienne, j'ai l'impression que beaucoup continuent à en faire comme si c'était l'ultime bataille, que si ça merde, l'Ukraine capitulera. Aujourd'hui encore on continue de donner cette impression que désormais il n'y a rien derrière qui va suivre jusqu'à la capitulation de l'Ukraine, comme si l'occident avait tout donné, que désormais tout est foutu. Je vois cette impression qui parfois semble être chez certains une volonté. Mais comme je l'ai indiqué, il y aura une autre phase qui va s'écrire, peut-être qu'en ce moment ça va perdre un peu de temps pour le déblocage financier, mais il va y avoir un autre programme pour équiper/former les ukrainiens. Il y aura une nouvelle stratégie qui va se réfléchir, s'organiser en prenant en compte la situation, amenant à apporter des besoins spécifiques. Désolé, mais c'est encore tes envies qui parlent. Tu es le parfait représentant de l'imaginaire qu'on a sur la Russie et son armée. On continue de présenter la Russie comme ayant une stratégie réfléchie de productions de masse d'équipements simples et faciles d'emplois face à un occident incapable de faire de la masse car trop hightech. Mais tout cela est faux, non la Russie n'a pas une telle industrie, non elle ne produit pas de T-34 à la pelle comme du temps de la 2e guerre mondiale, oui son renouvellement de matériels depuis des années suit, quand ils ont les moyens, la même route que l'occident. L'avenir du char russe depuis 10 ans c'était le T-14, l'avenir de l'aviation c'est l'avion de 5e génération, tous les blindés, les systèmes de missiles et j'en passe se veulent hightech et les médias propagande en Russie n'ont de cesse de vanter la super technologie russe qui égale ou dépasse les produits occidentaux, ceci depuis au moins 15 ans. C'est du côté russe qu'on a même l'impression depuis des années qu'on cherche à être le plus évolué en tout afin de plaire et satisfaire une envie d'égaler et de surpasser l'occident. Non les russes en réponse au F-22 n'ont pas développé un avion simple et low cost qu'ils vont produire dans un multiple de 100, ils ont sortis le Su-57 qu'ils ont mis un temps fou à créer et dont ils sont incapables d'en produire les quantités. C'est la même chose pour le T-14 et pour tout un tas d'autres choses, tout un tas de projets qui ne sont même pas sortis des cartons. Manque de compétences, manque de moyens, les russes ont bien souvent été contraints de maintenir l'acquisition d'anciennes productions qu'ils ont cherchés à optimiser (y compris par l'étranger, ce n'est pas pour rien qu'on va retrouver des moyens de communication, des optiques français dans leurs blindés par exemple). Ce n'est pas un choix ni une doctrine, mais une contrainte par laquelle ça fait bien 30 ans qu'on ne voit plus des productions de masses chez eux et que pendant un long moment leur industrie dépendait des ventes à l'export pour maintenir leurs chaines ouvertes. Faire croire que les russes (ou les chinois) continueraient de produire en masse des équipements simples par "stratégie" c'est vivre dans un passé qui n'existe plus (d'où cette référence au T-34) et c'est mal interpréter et mal comprendre que lorsqu'ils vont piocher dans les stocks de l'URSS, c'est parce qu'ils n'ont rien d'autres. Tu cherches à valoriser et à faire passer les russes comme s'ils savaient ce qu'ils faisaient depuis le début, comme si tout faisait parti du plan et que tout est prévu, car tu veux te rassurer sur leur victoire (en feignant le contraire). Ainsi quand tu vas dire qu'ils ne font pas d'attaques majeures, pour toi cela devient une stratégie offensive "claire" et non l'expression qu'ils sont incapables de faire plus que ça. Ils vont prendre le coin d'un champ à un endroit et une lisière de forêt à un autre et ça devient des avancées "significatives". Quand ils vont prendre un vieux T-64 tu vas dire que c'est un avantage par rapport à un char moderne. Le stock russe n'est pas la production russe. Va falloir arrêter d'imaginer qu'actuellement les russes produisent du matériel à la pelle, là ils vont vider leurs stocks, mais derrière il ne va pas y avoir une production de T-34 qui va voir venir dans l'armée russe des milliers de chars par mois. Sans compter l'idée que les russes peuvent subir des pertes comme si ça n'avait aucunes incidences, comme si on continuait d'y voir ce puits sans fond que j'évoquais dans le précédent commentaire. Non les capacités industrielles de l'Otan ne sont pas à contre temps de celles des russes ou des chinois, c'est bien ton imaginaire qui est dans un autre temps. Les russes et les chinois démontrent depuis des années que leur modernisation militaire, que leurs productions sont dans une forme de rattrapage technologique pour égaler ou surpasser l'occident, ils ne continuent pas à produire des Mig-21 par paquet de 100 quand chez nous on parle de NGF, de F-35 etc. Combien d'avions l'occident produit par an? Désolé de le dire mais la Russie semble plus proche d'une production à la française (trente rafale par an) que d'une production massive qui laisserait l'occident dans un autre temps, un occident dépassé par le nombre. Faut arrêter un peu avec cet imaginaire ou les russes se battront à 10 contre 1 face à l'occident et qu'ils vont produire si massivement des équipements "simples" que l'occident serait vaincu par la complexité de ses équipements et de sa faible production. On en revient sur l'imaginaire de la 2e guerre mondiale ou on présente l'URSS du T-34 contre les allemands et son Tigre, ça rassure ceux qui veulent croire que rien a changé, pourtant tout a changé, la production russe en 2023 n'est pas la production de l'URSS en 1943. Si les russes pourraient produire 500 chars Armata par mois, ils le feraient peu importe sa "complexité". S'ils pourraient produire 500 T-90 par mois plutôt que piocher 500 vieux T-64 qui moisissent sur un parking à ciel ouvert, ils le feraient. Mais ils ne le peuvent pas! Ne faisons pas semblant que prendre le T-64 est un choix rationnel et réfléchit, c'est qu'ils n'ont rien d'autre pour faire de la masse et compenser la perte de leurs meilleurs équipements. Sauf que le temps qui passe n'aide pas, les stocks ne sont pas infinis, les productions neuves on se demande ou sur le champ de bataille nous les voyons, peut-être qu'on va e rejouer le refrain de l'armée secrète qui attend au milieu de la Russie ou que les russes font le choix de "préserver" ses meilleurs équipements en vue d'une deuxième phase du conflit (même refrain qu'au début du conflit quand il s'agissait d'expliquer/justifier les limites de l'armée russe par rapport à ce qu'on imaginait). -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Dans notre système on aime voir nos problèmes, dans le système russe on aime voir le problème des autres. L'occident a un potentiel industriel commun largement plus important que celui de la Russie. Mais nous continuons à croire que l'industrie russe c'est celle de l'URSS et que son potentiel évolutif en temps de guerre c'est celui de la grande guerre patriotique. A l'inverse on aime continuer à prendre l'industrie occidentale comme faiblarde et incapable de produire de la masse en cas de guerre. Mais l'industrie russe ce n'est pas ça, elle est incapable de renouveler ses pertes, incapable de produire de la masse pour renforcer, soutenir et équiper ses conscrits. L'augmentation des effectifs humains n'est pas accompagné de l'augmentation du feu de l'artillerie, de l'aviation, de blindés et j'en passe. Les russes vont peut-être dire qu'ils ont 600 000 hommes en Ukraine mais ils vont tirer moins d'obus, faire rouler moins de chars, voler moins d'hélicos que lorsqu'ils en avaient 150 000 au début du conflit. Tout décroit constamment également chez eux, pourtant on continue de faire comme si le contraire se passait. Ils ne vont pas chercher en Corée du Nord des obus pour augmenter leur feu d'artillerie, mais pour durer un peu, pas bien différent que les ukrainiens qu'on aime toujours présenter à sec car en occident on ne produirait pas 20 millions d'obus par an. Le trop peu trop tard, je l'entends depuis l'été 2022 et l'Ukraine semble toujours là, les russes ne semblent pas avoir pris un quelconque avantage qui précipiterait Kiev dans une défaite rapide. Le "trop peu trop tard" c'est le discours de ceux qui voyaient la guerre se terminer en quelques mois. Il y a 1 an et demi on disait que bientôt les américains ne pourront plus livrer de Stinger, que les russes pourront faire voler leurs aéronefs, qu'il faudra 2 ans pour refaire les stocks. Aujourd'hui on en est où? Trop peu trop tard? Non on voit qu'il y a des solutions autres, que le temps qu'on pensait si "long" pour recompléter des Stinger, des Caesar ou pour attendre la livraison de tel ou tel équipement, ben ce temps n'est jamais trop tard car cette guerre ne s'est pas arrêté en quelques mois et qu'elle s'entretient sur la durée. On fait toujours comme si l'occident voyait tout à court terme sans envisager la guerre à long terme, pourtant on voit bien dans les plans de livraisons que depuis le début du conflit, des livraisons ou des productions avec une échéance de parfois plus d'un an se font, cela démontre qu'en occident on n'est pas juste sur de la courte durée. Le trop peu trop tard c'est la vision d'une guerre courte pour ceux qui pensent que pour gagner la guerre, il faut avoir un chrono dans les mains. L'occident a un énorme potentiel militaire, le souci encore une fois c'est notre regard qu'on a sur lui, nous ne voulons voir que les problèmes. La guerre en Ukraine n'a pas entamée les armées occidentales comme elle a entamée l'armée russe. Les russes ont, nous le savons, consommés une grosse partie de leur armée d'active, de leurs matériels en service, donc ceux qui étaient dans le meilleur état. Depuis ça pioche et ça bricole dans les vieux stocks, n'alimentant que marginalement son potentiel militaire de productions neuves. L'armée ukrainienne a elle aussi largement été rongée par la guerre, mais le soutien occidental lui apporte des équipements qui sont souvent plus qualitatif que ce qu'elle possédait. Pour éviter d'entamer le potentiel de ses armées, l'occident a largement pioché dans des matériels en fin de vie, de vieux stocks. Faut faire la différence entre une armée russe qui va chercher dans ses vieux stocks car ses équipements les plus modernes et adaptés disparaissent petit à petit comparativement à l'occident qui se débarrasse de vieux équipements (à quelques exceptions près) pour recevoir des produits neufs. Pour l'instant l'occident se limite encore dans beaucoup de choses, il continue même à s'interdire des livraisons, les russes eux sont à fond de ce qu'ils peuvent faire et pourtant ils n'arrivent pas à prendre concrètement le dessus ou à imposer une masse qui mettrait en doute ce qui serait le "trop peu trop tard" de l'occident. Il y a 1 an on discutait des "masses" de missiles russes et de drones (d'origine iranienne) qui tombaient sur l'Ukraine et qui allait consommer tous ses missiles sol-air, qui allait mettre l'occident sous tension et incapable de fournir assez de missiles par rapport au potentiel russe. On en est ou aujourd'hui? Les russes ont bien entendu augmenté des productions, mais il y a des limites, ils ne produisent pas ce que nous imaginons être incapable de produire dans les mêmes temps, les mêmes quantités. C'est important de le comprendre, car sinon on donne le faux sentiment d'un occident en galère et incapable de tenir sur la durée et d'une Russie ou tout va bien qui peut continuer ainsi des années. Les américains ne sont pas non plus dans un dilemme comme s'ils seraient engagés sur plusieurs fronts. Au contraire, les américains ne sont engagés dans aucun conflit d'envergure en ce moment, l'ensemble de leur outil militaire est "disponible". Celui qui pense que l'aide américaine apportée à l'Ukraine ou encore à Israël affaiblirait les USA et empêcherait d'agir si ça explose ailleurs, c'est n'importe quoi. Taïwan c'est une île, une agression chinoise revient à devoir engager des moyens maritimes et aériens, qu'on me dise ou la marine et l'aviation américaine serait empêché d'agir en raison de 60 milliards amenés à l'Ukraine et qui concerne essentiellement une aide "terrestre". J'ai parfois l'impression que dans le monde de l'anti-américanisme (je ne dis pas que tu l'es, je parle de l'idée générale), une explosion de conflits qui seraient coordonnés empêchant les USA d'agir avec force, perdants alors certaines de leurs positions au profit de leurs ennemis est un scénario espéré. La réalité actuelle pour les américains, c'est que c'est la première puissance militaire qui a tout son potentiel militaire de disponible, elle est plus en capacité d'intervenir à un endroit, malgré son aide à l'Ukraine ou à Israël, qu'elle ne l'était pendant ses interventions en Irak et en Afghanistan. Les américains sont pas embourbés en Ukraine et ce sont bien les russes qui risquent d'avoir des conflits multiples sur lesquels ils ne pourront pas s'impliquer comme ils aimeraient, pensons déjà à celui du Haut Karabagh... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Attention à bien comprendre qu'on est depuis plusieurs semaines et particulièrement ces derniers temps dans un jeu d'influence. Aux USA, les républicains veulent que Biden agisse sur l'immigration pour qu'ils acceptent un compromis, ce n'est pas un débat pour ou contre l'aide à l'Ukraine. Toute l'influence de la peur de la Russie sert à convaincre quelques élus pour qu'ils préfèrent libérer les fonds pour l'Ukraine en laissant de côté les mesures sur l'immigration au prochain vote. Que ce soit les déclarations de tel ou tel (y compris des responsables ukrainiens), comprenons que ce ne sont pas des "informations", ne les traitons pas ainsi. La Russie s'ingère également dans ce jeu d'influence ces derniers temps. Pour elle, le discours c'est donner l'illusion que tout va bien pour elle, qu'elle poursuivra son combat jusqu'à la fin et qu'aider l'Ukraine n'est qu'une perte d'argent, que ça ne sert à rien, que ça ne fait que repousser l'inévitable. Là aussi nous ne sommes pas face à une information, c'est de l'influence, de la psychologie qui vise même plus les étrangers que la population russe elle même. Moscou a besoin que l'occident abandonne l'Ukraine pour gagner, si l'aide occidentale n'avait pas d'impact sur ses chances de victoires, elle n'en parlerait pas, elle se concentrerait sur sa force militaire et ses capacités pour l'emporter de force. Vous ne pouvez pas dire d'un côté que l'aide occidentale ne change rien quand dans le même temps votre armée s'est depuis plus d'un an mis en position défensive en raison de difficultés militaires. On discute durant des semaines pour savoir si l'armée russe à avancer de 100m à deux ou trois endroits de la carte, ceci n'est pas la preuve que la Russie domine la situation ou écrase l'armée ukrainienne, car au fond cette dernière peut en faire autant à d'autres endroits du front. La situation est ce qu'elle est, c'est à dire que ni l'Ukraine ni la Russie n'a une quelconque supériorité militaire, que même si l'aide occidentale na va pas balayer l'armée russe en 1 mois, elle permet à l'armée ukrainienne de l'user. Peu importe ce que vont dire Poutine et compagnie, cette guerre ne se déroule pas comme une simple formalité dont la victoire est garantie, comme si ce serait écrit à l'avance. Même s'ils donnent l'impression qu'il n'y a pas de problèmes avec la ressource humaine, les munitions, les matériels et qu'ils font comme si ce n'est qu'en face que ça subit l'usure, c'est encore de l'influence, de la psychologie et non de l'information. Nous sommes encore beaucoup à maintenir l'imaginaire d'une armée russe qui serait un puits sans fond d'hommes, d'équipements et de munitions. Faire cela amène à considérer que dans cette guerre d'usure, on ne ferait que compter le temps avant que l'Ukraine perde, qu'il n'y a que l'Ukraine qui risque de manquer de matériels, de munitions, d'hommes. Soulevez un instant l'idée contraire, c'est à dire que le temps et l'usure de la guerre amènera la Russie à s'affaiblir au risque de perdre, ça devient pour certains une chose impossible, inimaginable. Mais je vais le répéter, quand je vois aujourd'hui que pour le Kremlin on semble dépendre d'un abandon occidental de l'Ukraine pour envisager la victoire militaire, pour moi ce n'est pas du tout l'expression d'une confiance dans ses chances de l'emporter par ses propres capacités (en sa possession ou à venir). Là ça fait plusieurs semaines que les aides sont limitées, qu'on a un front qui reste fixe. Je le répète, ce n'est pas 50m en 3 semaines à un endroit qui doit faire dire que les russes "avancent" et que les ukrainiens sont en difficultés, pas plus qu'on peut le faire sur la rive gauche du Dniepr en inversant les rôles. La nouvelle aide occidentale qui se négocie aux USA et en Europe, ce n'est pas rien. C'est elle qui détermine la suite de la guerre et qui va définir la phase suivante. C'est bien elle qui va permettre de faire évoluer la situation, que ce soit en accélérant et en augmentant l'usure des russes ou pour donner aux ukrainiens des moyens pour prendre un avantage militaire. Mais si on continue à se dire que l'usure n'affecte pas les russes, alors forcément on va vouloir se dire que cette aide ne va rien changer. Pourtant quand on regarde le terrain, est-ce qu'on observe une armée russe qui continue de consommer son vieux stock de matériel soviétique ou une armée russe qui serait là à déballer une masse de productions neuves pour remplacer et densifier ses forces armées? Je pense qu'on est tous d'accord pour dire qu'on est dans le premier cas, je pense qu'on est tous d'accord pour comprendre qu'on ne verra pas venir un bouleversement militaire côté russe, qu'ils vont continuer la guerre à l'image de ce qu'on voit aujourd'hui mais sans rebond capacitaire. Ce n'est pas pour rien qu'ils espèrent l'abandon occidental de l'Ukraine, qu'ils veulent en finir au plus vite, l'armée russe n'est pas plus forte à mesure que le temps passe. Il ne faut pas douter, l'aide occidentale sera débloquée, les uns ou les autres auront cédés sur tel ou tel point. On va à nouveau assister à des dons proche de ce qu'on voyait en début de cette année, des dons à la semaine plus proche des 1500 millions que des 150 millions. On aura de nouveau droit à une sorte de "programme" global qui va inclure la mise en formation de troupes, l'équipement et la définition d'une stratégie offensive à venir. Pour les USA, les 61 milliards ce sera jusqu'à septembre 2024 (année fiscale) que ça pourra se développer, pour info entre février 2022 et maintenant les américains ont dépensés environ 45 milliards. Comprenons le rapport volume/temps que cette aide va amener, bien entendu faut pas croire non plus que tout ce qui a été donné auparavant a été détruit par les russes. Pour les européens, il y a de nombreux pays (y compris la France) qui attendent le déblocage des 50 milliards de l'UE. Il y a 17 milliards dedans qui servent à rembourser la valeur de ce qu'on donnera aux ukrainiens, beaucoup de pays en "profiteront" On est aujourd'hui dans un flottement tactique sur lequel les ukrainiens et les russes attendent le déblocage de la prochaine vague d'aides occidentales. Les choix (dons) qui seront faits auront une influence certaine sur ce conflit. Il y aura en quelques mois autant qui sera donné qu'en presque 2 ans. Il ne faut pas seulement s'obséder sur les obus de 155mm pour penser que l'occident est à bout de ce qu'il peut offrir. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Non, il y a une réelle volonté de beaucoup à y voir un problème bien plus grand qu'il ne l'est afin de se conforter sur un épuisement ukrainien favorable à la Russie à qui on continue de prêter une image d'un puits sans fond pour tout. Une guerre qui mobilise de force un peuple amènera toujours des problèmes, ce que connait l'Ukraine, la Russie le connait également et s'il y a un rapport démographique de 1 à 3 entre les deux pays, croire que les russes accepteront de perdre des centaines de milliers d'hommes, si ce n'est de millions juste par ce qu'ils se disent qu'un jour les ukrainiens n'auront plus d'hommes pour se battre, c'est un extrémisme de pensée qui n'a aucun sens, surtout pour un pays qui reste et restera toujours l'agresseur qui ne joue pas sa survie, peu importe ce que la propagande raconte. C'est typiquement encore l'idéologie russe qui continue de valoriser la grande guerre patriotique qui persiste dans les têtes de beaucoup, dans la propagande, dans les discours officiels. Cette idéologie c'est celle d'un peuple qui sait souffrir, un peuple qui sait se sacrifier, un pays qui ne manquera jamais d'hommes pour se battre et ou tout adversaire finira par s'user pour connaitre la défaite. L'idée d'un pays qui va entrer dans une superproduction militaire qui va submerger l'adversaire par le nombre. L'imaginaire de l'armée russe en occident et ailleurs (car leur propagande jouait dessus) c'était quoi? Une invasion de chars à n'en plus voir l'horizon, des déluges d'artilleries qui vont tout raser avant même qu'on ne réagisse, un combat se faisant à 1 contre 30 et une industrie qu'on fait passer comme produisant en masse des matériels "simples" quand nous on serait à incapable de sortir en nombre des matériels "évolués". Qu'on vienne me dire sincèrement que j'ai faux, tout le monde agissait ainsi vis à vis de l'armée russe et ceux qui osaient remettre cela en question devenaient des russophobes racontant n'importe quoi. La guerre en Ukraine a donc été un choc pour ceux qui ont "découvert" une armée russe bien différente qu'elle ne l'était dans leur imaginaire. Mais restons factuel, ce n'est même pas l'Otan qui a lui a mis le coup d'arrêt, c'est l'Ukraine. Faut-il ressortir ce qu'on disait de l'armée ukrainienne avant février 2022 par rapport à ses capacités face à l'armée russe? Le défilé de chars par centaines submergeant par le nombre l'ennemi il est ou aujourd'hui? L'artillerie qui écrase tout par un déluge massif donne quoi? Humainement les russes sont-ils sérieusement dans une masse écrasante par rapport aux ukrainiens? L'industrie russe se trouve t-elle à produire ces masses de matériels simples et peu coûteux comme on se l'imaginait? Voyons nous sérieusement des produits sortis d'usines qui viennent remplacer et renforcer les forces russes? On a rien de tout cela, tout s'est évaporé et aujourd'hui on ne se rend même plus compte de la disproportion entre ce que pouvait représenter l'armée russe avant février 2022, ce qu'elle pouvait montrer au début du conflit et ce qu'elle montre maintenant. On est là à comparer 2 armées qui se valent sur le terrain, ce n'est pas une progression de 50m ici ou là qui démontre que les russes sont en position de supériorité, qu'ils ont une masse qui écrase les ukrainiens. L'occident dans tout cela, dans son soutien à l'Ukraine, nous l'avons déjà répété, il se fait bien souvent sur la base de ce qu'on peut se débarrasser sans que cela n'impacte nos propres capacités. Bien souvent nos productions (pour lesquels on accélère parfois la cadence) vont servir à remplacer nos propres moyens dans un cycle de renouvellement presque transparent. On va recevoir des Jaguar on va leur filer des AMX10RC. On va leur fourguer de vieux VAB, d'autres vont leur donner de vieux M113, on va leur sortir de vieux Léopard 1 ou les reliques de l'URSS dans les pays de l'Est. Des matériels récents ou sortis d'usines qui vont en Ukraine, c'est assez rare. Alors je sais bien, certains vont prendre et reprendre le cas des obus de 155mm comme étant LA référence pour dire que tout va mal dans les fournitures occidentales. Du côté russe on donne l'impression qu'on combat l'Otan/l'occident, c'est aussi pour cette raison que beaucoup soutiennent la Russie à travers le monde. Pourtant cette guerre n'épuise pas l'Otan, ce n'est pas un écart temporaire de quelques mois dans les stocks d'obus de certains pays qui doit faire croire qu'on est à sec. Nos armées ne s'épuisent pas dans cette guerre, au contraire même, on voit que ça se renforce et que ça va continuer à le faire dans les années à venir. Qu'on a moins de vieux trucs à donner aux ukrainiens ne doit pas faire croire que nous n'avons plus rien à donner. Nous sommes constamment dans une forme de renouvellement de nos moyens, que ce soit des VAB qui se font remplacer par des Griffons aux F-16 qui se font remplacer par des F-35. Parfois on va devoir gérer un calendrier décalé de quelques mois pour les nouvelles livraisons mais comprenons bien que nos forces armées gardent leurs potentiels, car ce qu'on donne est "acceptable" ou parfois sans incidences quand on va piocher dans des parcs de matériels qui ne sont plus en service. L'Otan c'est un paquet de pays avec un complexe militaro-industriel qui n'est pas comparable à la Russie. On a beau revenir systématiquement sur la production de x ou y munitions pour dire "oh la la qu'est ce qu'on est limité et incapable" , mais il faut regarder en global. Cette guerre use l'armée russe, chaque jour. Prétendre que l'armée russe se renforce ça repose sur quoi fondamentalement? La vidéo de quelques drones suicides et de drones qui filment les ukrainiens rouler sur des mines? Non mais honnêtement qu'on me dise aujourd'hui ce que la production industrielle russe amène sur le front pour renforcer et donner un avantage à cette dernière, qu'elle construit réellement une armée plus forte. Car Poutine a beau dire que l'industrie produit massivement, qu'elle répond aux demandes, aux besoins, qu'elle est la meilleure, la vérité de ce discours s'adresse avant tout à l'occident, pour perpétuer l'idée d'une Russie qui peut continuer la guerre éternellement. L'objectif de Poutine c'est que l'occident cesse son aide à l'Ukraine pour pouvoir gagner la guerre, le camp pro-russe rêve d'un Trump par exemple. L'armée russe actuellement continue à épuiser son stock soviétique, continue à bricoler son stock soviétique, continue à chercher jusqu'en Corée du Nord après avoir piocher chez le voisin biélorusse ainsi qu'aux iraniens de quoi continuer le combat. Chaque jour qui passe ils ont des pertes, c'est constant, la production neuve ne compense pas les pertes et n'augmente pas les capacités de l'armée russe, sinon ça se verrait. L'aide occidentale n'est peut-être pas suffisante pour que l'Ukraine balaye l'armée russe, mais elle est suffisante pour continuer à l'user sans que ces aides n'affectent fondamentalement et durablement le potentiel des armées occidentales. L'an dernier on disait que les russes allaient épuiser les missiles sol-air ukrainien grâce à ses drones iraniens, que l'occident serait incapable de lui fournir ce qu'il faut, on en est ou aujourd'hui? Qui gagne cette bataille? Qui balance des missiles de croisière au coeur de Sebastopol face à l'armée qu'on prétendait être la mieux équipée du monde en moyens sol-air? L'armée de l'air russe est toujours aux abonnés absents, alors oui certains vont vanter la superbe "adaptation" des russes en bricolant de vieilles bombes (non guidées) pour les faire planer, mais bon sang, de quoi on parle là? On vantait les hélicoptères Ka-52, mais on en est ou aujourd'hui? Quelques missiles de croisière ont frappés certains sites ça a finit de les éloigner si loin du front qu'ils se font rares. La marine russe elle en est ou de son blocus des ports ukrainiens et de son contrôle sur la mer noire? La situation globale de la Russie ne s'améliore pas dans ce conflit face à un scénario ou l'occident continue son soutien à l'Ukraine. Cela fait quelques mois déjà qu'on a les américains se font une guéguerre politicienne à l'intérieur sur l'enveloppe destinée à l'Ukraine (ce n'est pas l'aide qui est remise en question, mais la volonté des républicains de faire un chantage sur l'immigration). Donc oui il y a une baisse des aides et les européens attendent aussi que ça se débloque pour coordonner comme en début d'année un nouveau plan global ou forcément les américains imposeront le cadre. L'Ukraine attend également cela, elle s'est mise dans un mode d'hivernage en attendant que ça se débloque, mais il ne faut pas considérer que cette situation est la démonstration d'une armée ukrainienne qui a tout donnée dans son offensive et que tout ce qu'on lui a refilé a été détruit. Les ukrainiens ont très rapidement arrêtés leur offensive face aux champs de mines, ils n'ont pas persisté pendant des mois, nous n'avons pas vu pendant des mois les mêmes images des 15 premiers jours avec le désormais célèbre point regroupant Bradley et Léopard 2, montrés dans tous les sens par les russes. Le temps qui passe est-il réellement profitable aux russes? Non, car plus le temps passe, plus on voit que les russes perdent en capacités. L'artillerie n'est plus ce qu'elle était. L'aviation doit toujours se tenir éloigné car la menace sol-air est toujours là, peu importe la grande mise en scène de la destruction d'un Patriot qui allait on avait l'impression, donner la victoire à la Russie contre la défense sol-air occidentale. La marine russe toujours plus mise à mal. Au sol, les soldats sont de plus en plus à pieds, les blindés de plus en plus rares. On campe dans des tranchées derrière des champs de mines à faire voler des drones, on a des chefs qui tentent des offensives qui ne mènent à rien, mais tout va bien, les ukrainiens seront bientôt à court d'hommes... Non mais vous ne voyez pas ces images de drones russes avec ces montagnes de cadavres ukrainiens? N'allons pas me dire encore aujourd'hui qu'il n'y a que les ukrainiens qui diffusent les images et que la censure ukrainienne empêche les russes de dévoiler des vidéos. L'occident a les moyens de faire évoluer l'armée ukrainienne, de la renforcer rapidement (oui quelques mois c'est rapide), ce que la Russie ne peut pas faire pour elle même. Moscou fait durer le conflit mais je pense que tout le monde a bien compris qu'elle ne va pas sortir du jour au lendemain un lapin de son chapeau magique (je ne parle pas du général) qui va bousculer quoi que ce soit. C'est bien l'occident qui peut comme cette année envoyer 2 ou 3000 blindés, en quelques mois, c'est bien l'occident qui peut amener des nouveautés qui peuvent amener divers changements sur le champ de bataille. Les russes restent et resteront dans une position ou ils vont devoir s'adapter et faire avec, subissant ces changements, ne faisant que renforcer ce qu'ils font déjà. Mais les ukrainiens avec l'aide de l'occident ne vont pas refaire la même chose de la même façon pour percer le dispositif russe. Oui dans quelques semaines (quand les américains auront débloqués leur budget) on va avoir droit à une nouvelle réunion qui va définir la nouvelle vague de contributions des occidentaux à l'Ukraine. Cela définira la nouvelle stratégie. S'en suivra les annonces, les formations. Il y a 31 Abrams en Ukraine, on peut se dire bêtement que ce n'est pas suffisant pour faire la différence, comme on peut comprendre qu'ils sont une bonne base pour former sur place un nombre important d'équipages d'ici à ce que quelques centaines d'autres arrivent, car ça viendra, on sait que les américains ont ce qu'il faut. -
En fait le problème n'est pas vraiment le prix. Si admettons on voudrait 10 000 MMP, cela coûterait 2mds€ (à 200k€ le missile). Présenté ainsi ça peut sembler une grosse somme, mais quand on se dit qu'un tel contrat s'étalerait sur une dizaine d'année, on en serait sur un 200 millions par an, rien de fou. Le problème du MMP ce n'est pas la quantité de missiles en stock, c'est que c'est un système AC qui nécessite du personnel spécialisé et que ce personnel spécialisé est présent dans un faible volume dans les unités. Une équipe MMP sera toujours limité à ce qu'elle peut transporter, que ce soit sur le dos ou dans un véhicule, qu'il y ait ou non un gros volume dans un dépôt de munitions pour les réapprovisionner n'y change rien, ils auront leurs 4 missiles et s'il y a 10 véhicules en face qui surgissent ils ne pourront pas en tirer plus. Que le missile coûte moitié moins cher ne leur en apporteront pas deux fois plus. Dans un combat, l'usage d'un missile AC ne se limite pas à la destruction d'un char. L'ensemble des véhicules sont concernés, du pick-up en passant par le transport de troupes ou le camion de ravitaillement. Une cible est une cible. Un regroupement de combattants à pieds sont également une cible, une infrastructure derrière la quelle se trouve des types c'est également une cible. On comprend alors l'intérêt d'un MMP qui va avoir différents modes (AC qui actionne la charge tandem, l'anti-infra qui actionne uniquement la charge principale quant à l'anti-personnel il est commun aux deux, il y a des billes d'acier dans l'enveloppe du missile), l'intérêt de l'observation avec le tir en cloche, l'intérêt de pouvoir changer de cible en vol pour prendre une autre cible (on partait sur un camion, on voit un char, ben on choisit le char...) Donc quand vous êtes limité en missiles, vous devez faire des choix pour ne pas le gaspiller pour tout et n'importe quoi. Car forcément quand vous avez un engin comme le MMP, on serait tenter d'en tirer à la pelle pour tout et n'importe quoi, sauf que le volume n'est pas là, mais encore une fois ce n'est pas le volume du stock national qui pose problème, mais le volume disponible à l'instant T pour un poste, une équipe MMP. On a déjà dans nos unités les AT4, son intérêt est évidemment d'offrir sur l'immédiat et à la disposition du plus grand nombre une roquette à courte portée dans un moment de contact. Ces munitions il n'y a pas vraiment à réfléchir, vous l'avez sous la main, vous l'utilisez contre une cible qui se présente à vous. Un nouveau missile plus accessible revient en vérité à densifier et faciliter le tir à l'échelle d'une compagnie d'infanterie. C'est donc un missile qui sera un peu plus nombreux dans la dotation et pour lequel on pourra se permettre d'en tirer sans trop se poser de questions. Le MMP se retrouvant derrière dans une forme de couverture plus large du champ d'action des unités, par lequel le TALVD pourrait s'élargir avec l'utilisation des munitions rôdeuses. L'important n'est donc pas systématiquement de se focaliser sur X quantité de missiles ou de drones qu'on disposerait au niveau national, c'est de voir les utilisateurs potentiels, voir si on va devoir créer des spécialistes ou si ça sera du tout venant. Si au final on se retrouve à devoir spécialiser 500 personnels sur un lanceur spécifique, forcément ça ne sert à rien d'avoir 50 000 missiles en stock. C'est aussi pour ces raisons qu'on cherche de plus en plus, notamment au niveau des munitions rôdeuses, du "vite fabriqué" afin de pouvoir les utiliser intensivement sans se soucier des pertes ou de la valeur des cibles adverses. Ce n'est pas tant le "low cost" qui est intéressant que la capacité à en fabriquer rapidement et en nombre en cas de besoin. Un nouveau missile AC n'est donc pas une remise en cause du MMP, de ses capacités, de son prix. C'est une remise en question de la roquette NG qu'on aimerait voir évoluer vers un missile portable, qui sera très certainement sans poste de tir, donc d'un missile proche du NLAW, d'un missile qu'on utiliserait comme des AT4.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le 09/12/2023 à 13:33, herciv a dit : Adievka va devenir le focus médiatique des prochaines semaines. Et stratégiquement parlant ça va permettre aux Ukrainiens de repartir sur une nouvelle phase défensive apte à éroder efficacement les moyens russes. Non il n'y aura pas un focus médiatique sur Advivka car le focus médiatique pour ces prochaines semaines restera sur Gaza. Stratégiquement parlant Advivka ne pèse rien, pris par les russes ou défendu par les ukrainiens, le sort de la guerre ne s'y trouve pas, c'est une bataille comme tant d'autres. les russes y ont mis des moyens pour la prendre, les ukrainiens y mettent des moyens pour l'éviter, rien d'exceptionnel dans le déroulé. Le 09/12/2023 à 13:33, herciv a dit : Pendant ce temps-là Robotyne est abandonnée, Siversk est à nouveau menacé, le sud de Donesk aussi, et la tête de pont de Krinky va servir de hors-d’œuvre aux russes comme les canadien en 43 pour les allemands. Non le front est globalement figé, le reste c'est comme souvent, bien plus tes envies qui parlent, largement influencées par tes habitudes à côtoyer les blogs, sites et autres intervenants pro-russes. Le 09/12/2023 à 13:33, herciv a dit : SI ces emprises sont conservées alors on pourra dire que les russes racontaient des bêtises. Perso je n'ai pas du tout l'impression que les ukrainiens vont toutes les conserver parce qu'ils ont bouffé leurs moyens humains et matériels pour y arriver. On pourra dire? Certainement pas toi. Quand je dis que les russes racontent des bêtises, je parle de cette manière (que tu reprends, pas par hasard) à vouloir donner l'illusion que du côté ukrainien ça ramasse comme pas possible et que chez eux tout va bien. Non, cette manière de faire vise une seule chose, faire accepter les pertes russes pour peu de résultats concrets sur le terrain. On a donc ce narratif russe qui traine depuis un long moment qui est de faire croire qu'ils saignent et épuisent les ukrainiens avec méthode, que c'est un choix, que s'ils n'avancent pas c'est pour ces raisons et non en raison de la résistance des ukrainiens qui leur inflige de lourdes pertes. Donc les gens comme toi continuent alors à ne voir qu'une usure ukrainienne dans cette guerre, l'ensemble de tes commentaires cherchent à fixer cela dans la tête, échec de l'Ukraine, échec de l'Otan, incapacités de ceci ou de cela, plus de munitions, plus d'argent, plus d'hommes etc. La moindre référence que tu trouveras sur internet allant dans ce sens, tu viendras ici la mettre en avant, comme missionné pour le faire, l'inverse ne s'est jamais observé. Le 09/12/2023 à 13:33, herciv a dit : Pour l'instant on sait que les fonds sont coupés temporairement. Mais on ne sait pas encore si ça sera définitif. Je crois que tu sous-estimes très nettement à quel point les républicains vont pouvoir appuyer où ça fait mal jusqu'aux élections grâce à ce sujet. D'ici là les ukrainiens ne recevront plus grand chose et vont devoir faire des choix. Après les élections il faudra voir comment le vent aura tourné mais j'ai toute la peine du monde à imaginer que les ukrainiens auront suffisamment retourné la situation pour attirer de nouveaux moyens. Les fonds ne sont pas "coupés" temporairement. Aux USA on vote un budget annuel (en réalité l'exercice fiscal se fait de septembre à septembre) . Actuellement le budget 2023 voté en 2022 est épuisé, les petites aides récentes viennent d'une autre ligne budgétaire. Le débat qui coince est sur le budget 2024, dès lors qu'il sera voté, les républicains ne feront plus rien jusqu'aux élections. Ce sera également encore l'administration Biden qui va voter le budget 2025 même si elle ne remporte pas les élections. La politique aux USA est ce qu'elle est, le président a des pouvoirs limités. Quand le budget 2025 sera voté, imaginons qu'on ait encore 100 milliards pour aider l'Ukraine, imaginons que ce soit Trump qui soit au pouvoir, ben il ne pourra pas du jour au lendemain dire "stop", il devra faire accepter cela au congrès (sénat + parlement), il devra le justifier. La politique aux USA c'est une "machine" ou le président a beaucoup moins la main que dans des pays comme la Russie ou la France. On se souvient que Trump a été bien emmerdé pour mettre en place ce qu'il voulait, cesser l'aide à l'Ukraine est facile à dire comme candidat d'opposition, ce sera une autre paire de manche à la faire accepter. La centaine de milliards destiné à l'Ukraine couvre la période de septembre 2023 à septembre 2024. Donc il y aura 100 milliards à dépenser sur 9 mois soit 11 milliards par mois, c'est ce qui viendra. Arrête de dire, de croire et d'espérer que "d'ici là" les ukrainiens ne recevront plus grand chose jusqu'aux élections, car il y a un truc que tu n'as visiblement pas compris dans le fonctionnement de la politique américaine. Cela va faire déjà presque un an que certains comme toi sont rivés sur l'espoir d'un changement présidentiel aux USA pour qu'il y ait un arrêt de l'aide à l'Ukraine. C'est l'espoir de Poutine, c'est l'espoir de tous ceux qui veulent la victoire russe et quand tu dis que tu as peur que Trump foute en l'air l'Otan, en vérité c'est ce dont tu as envie. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Reisner = Autriche = pays non membre de l'Otan Dans toutes les guerres il y a des phases. Nous avons assisté à 3 phases: la première c'est l'échec de l'offensive russe, la seconde c'est le passage de la Russie en une position défensive pour préserver un territoire qui était dans ses moyens, la 3e a été le passage à l'offensive ukrainienne. Aujourd'hui nous sommes dans une nouvelle phase, celle ou les acteurs sont coincés dans une guerre de positions. Faire croire que l'échec de l'offensive ukrainienne c'est la fin de la guerre au profit de la Russie c'est juste un état d'esprit et non une réalité du terrain. Car sur le terrain, les russes peuvent raconter ce qu'ils veulent, ils n'arrivent pas plus à avancer que les ukrainiens. Ce n'est pas le témoignage d'un groupe de soldats ukrainien sur un seul point du front (Advivka) ou l'on sait parfaitement que les russes y mettent de gros moyens depuis plusieurs mois qui doit servir de référence à la situation globale d'une supériorité russe. On a beau trouver un témoignage ici ou là qui va dire que les russes "s'adaptent", mais concrètement la situation ne change pas pour autant. Les russes jouent parfaitement sur l'idée que pour eux tout va bien, que l'usure de la guerre n'est pas un problème, qu'ils ont une industrie qui tourne à merveille, que les munitions ne manquent pas. Ils ont une propagande qui a pour mission d'insérer cela dans nos têtes quand de notre côté, dans nos démocraties de la transparence, nous cherchons toujours à dire ce qui ne va pas. Gardons le à l'esprit, nous sommes face à 2 systèmes bien différents, l'un ou on a toujours le sentiment que ça va bien, l'autre ou ce sentiment est que tout va mal. Ce n'est pas de "l'information". Les américains n'abandonnent pas l'Ukraine, comprenons bien là aussi leur système. Actuellement le problème n'est pas de savoir s'ils vont ou pas continuer à soutenir l'Ukraine, c'est une querelle budgétaire intérieur ou les républicains cherchent à obtenir des choses (c'est presque comme ça chaque année) en s'opposant à l'adoption budgétaire. Mais la finalité ça sera un accord, avec des concessions sur la politique migratoire au profit des républicains, en vrai l'aide à l'Ukraine n'est pas un problème. Alors bien entendu les arguments des démocrates vont jouer sur la peur de la Russie, de Poutine pour obtenir une acceptation républicaine quand ces derniers vont jouer sur un faux esprit de doutes et de m'enfoutisme pour donner le sentiment que le sort de l'Ukraine leur est indifférent. Mais tout cela c'est le jeu politique, c'est de la négociation d'influence. Ce déblocage financier est important, ce débat intérieur aux USA traverse les frontières et amènent des responsables en Europe, en Ukraine à intervenir pour influencer. Il est normal alors de retrouver du discours qui se veut alarmiste ici et là, mais il faut bien comprendre que l'intérêt de ces discours, ce n'est pas de nous informer, mais d'influencer des politiciens d'oppositions qui jouent leurs propres intérêts. Forcément, dans ces conditions, l'aide américaine de ces derniers temps est limitée car le budget n'est pas là. Ce n'est pas que la maison blanche se lasse, qu'elle abandonne progressivement l'Ukraine, qu'elle est désabusée de la situation, c'est qu'elle ne peut pas faire plus étant donné qu'il n'y a pas l'argent. Mais tu verras que dès que le budget sera débloqué, on va voir revenir de gros dons. L'an dernier on avait assisté un peu à la même chose, au mois de janvier qui s'en est suivi avait été organisée une réunion avec l'Otan, c'est dans cette réunion qu'on avait décidé de réaliser les dons pour l'offensive ukrainienne à venir, les lots de véhicules, les VCI, les chars, chacun y apportant une pierre à l'édifice. Dans quelques semaines ce sera pareil, on va refaire une telle réunion ou on va coordonner les dons et les assistances de chacun pour établir un nouveau plan d'actions pour une nouvelle phase de la guerre. On est dans un flottement pour toutes ces raisons, mais il faut comprendre les causes et non se faire influencer par les impressions. Faire croire que du côté de l'Otan, on a tout donné, c'est l'échec, qu'on ne peut pas faire plus, c'est assez ridicule. Nous le savons et le voyons depuis le début, la plupart des choses qu'on a donné aux ukrainiens sont nos "vieilleries" qui étaient soit déjà sorties de nos inventaires ou qui devaient l'être. Les productions neuves au profit de l'Ukraine sont exceptionnels et bien souvent elles finissent chez nous (exemple Caesar) en échange de plus vieux qu'on leur a donné. Pourtant on voit se dessiner de plus en plus un complexe productif en Ukraine, les suédois parlent de produire conjointement près de 1000 CV90. Rheinmettal compte produire des Fuchs et des Lynx. BAE c'est pareil pour des armes légères ou des canons de 105mm. Alors oui tout ne va pas se faire en 6 mois, mais il est faux de laisser croire qu'une guerre longue n'est pas prise en compte ou au sérieux du côté occidental, faux de croire qu'on va continuer à regarder uniquement sur nos stocks d'armement sortis de nos inventaires ou en passe de l'être pour dire ce qu'on peut ou non faire. Prenons le cas du Caesar encore une fois, on en produisait 2 par mois avant la guerre, on va pouvoir en produire 8 par mois désormais. On sait depuis un moment qu'on prépare l'arrivée d'avions, certains diront que ce n'est pas avant plusieurs mois, ben oui, mais cette perspective de livraisons ne démontre t-il pas justement que du côté occidental cette guerre se conçoit sur un temps assez long? La finalité de la guerre n'est pas de savoir si les ukrainiens pourront ou non tenir Advivka durant l'hiver et on continue encore côté russe/pro-russe à miser sur Trump pour que l'occident cesse de soutenir l'Ukraine afin qu'ils obtiennent la paix. Je me dis que si les russes seraient confiants dans leurs capacités militaires, s'ils étaient confiants sur cette terrible usure qu'ils prétendent infliger aux ukrainiens, l'aide occidentale ne serait qu'un détail sans importance. Alors depuis quelques mois ils sont contents que les ukrainiens ont échoués leur offensive, mais au final ils ne sont pas plus avancés que cela. On va rejouer la peur de l'armée russe qui se rassemble et se renforce comme l'an dernier ou on l'a voyait déboulé de Biélorussie, mais en fin de compte, ils ne feront pas plus qu'ils ne font en ce moment et ce sera encore l'aide occidentale qui va déterminer la prochaine phase à laquelle les russes chercheront à résister en espérant ensuite que Trump soit élu pour qu'en 2025, il décide d'abandonner l'Ukraine, entrainant de facto tout l'occident à le suivre. Pour Poutine, le plan c'est ça, la victoire militaire n'est possible qu'avec l'abandon du soutien occidental. On est du côté ukrainien à nouveau dans une position défensive, on préserve les moyens au maximum en attendant de voir venir la nouvelle programmation occidentale qui permettra de planifier une nouvelle action. Là aussi si on aime dire que les russes s'adaptent qu'il ne faut pas les prendre pour des cons, faut pas prendre non plus l'occident et les ukrainiens pour des cons pour qui l'adaptation serait uniquement l'abandon et la capitulation. L'usure de la guerre est une réalité, mais pas que pour un seul camp, c'est juste que du côté russe on veut donner l'illusion que tout va bien. L'échec de l'offensive ukrainienne n'est pas la fin de ce que pouvait donner l'Ukraine et qui marque la fin de l'aide occidentale. C'était une phase, il en viendra une autre qui va s'adapter au dispositif russe et va bénéficier d'un nouveau plan global d'aide occidental qui comprendra notamment un volet "aviation" dans lequel les américains n'y ont pas encore mis leur patte. -
Venezuela
Pol a répondu à un(e) sujet de tharassboulbah dans Politique etrangère / Relations internationales
On a préparé une fusée Ariane pour accueillir les réfugiés... Plus sérieusement, la région concernée c'est peut-être 150 000 habitants. Partons sur un principe d'une moitié qui fuirait une hypothétique invasion, on se retrouverait avec 75 000 réfugiés. La plupart passeront sur le territoire du Guyana non concerné par l'annexion. On se retrouverait peut-être au pire avec 25 000 réfugiés qui sortiraient totalement du pays pour aller à l'étranger, donc à diviser par X pays susceptibles de les accueillir. Il n'y a pas non plus une autoroute vers notre Guyane , c'est peut-être proche sur une carte, mais c'est compliqué d'y aller, ce n'est pas non plus un eldorado qui va pousser vers cette direction. Par contre notre proximité pourrait nous voir jouer un rôle (ce dont je doute) en cas d'intervention militaire contre le Venezuela, pas seulement la Guyane, mais aussi aux Antilles. C'est également le cas pour les Britanniques ou les américains (Iles vierges etc...) ou on a de l'infra maritime et aérienne. Donc le Venezuela n'est pas à l'aise dans le coin si ça décide d'intervenir contre lui, peu importe si sur le papier on a l'impression qu'il a un paquet d'hommes, ce qui compte c'est la puissance aéromaritime. Là le Venezuela peut rapidement se faire balayer.