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Pol

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Tout ce qui a été posté par Pol

  1. Dans un conflit ouvert entre Israël et l'Iran, la Russie se gardera bien d'aller alimenter l'Iran. Moscou ne peut pas se permettre de se mettre Israël à dos, ceci pour diverses raisons. La possibilité de voir les israéliens amener une aide militaire à l'Ukraine est sans doute en haut de ces raisons.
  2. Vu la tendance, ce sera un tout électrique
  3. Nous voyons tous ce qu'il se passe, je me demande pourquoi nous ne voulons pas comprendre. Israël n'est pas dans une perspective de donner une bonne leçon au Hamas puis de repartir en espérant l'émergence d'une alternative. Israël mène une politique qui vise à rendre Gaza invivable dans le but d'amener une majorité de la population à émigrer. Cela passera par la création d'une situation humanitaire scandaleuse ou ceux qui se plaindront du sort des palestiniens seront "invités" à les accueillir chez eux. La bande de Gaza se transforme en un terrain vague, les israéliens détruisent méthodiquement chaque habitation. On demande aux populations de quitter les zones, l'aviation bombarde un maximum, puis quand ça vient au sol vous avez une armée de bulldozers qui vient finir le travail. Le Hamas est devenu secondaire. La finalité c'est quoi, un immense camp de réfugiés vivant dans une grande misère, des zones importantes de la bande de Gaza qui seront sous occupation israélienne, puis ça va chercher des portes de sorties pour réduire considérablement la population présente. S'il n'y a pas de pays volontaires pour accueillir X quantité de palestiniens, je pense que petit à petit les israéliens vont les pousser de force, que ce soit dans la Cisjordanie, la Syrie ou je ne sais quoi. Puis il sera fortement possible qu'après cela il y ait une grosse pression qui se fasse en Cisjordanie pour la colonisation et la prise de territoires. La guerre peut s'arrêter demain (ce n'est toujours pas le cas, les destructions continuent et ça s'amplifient même au sol), la bande de Gaza n'a déjà plus la place pour que les populations vivent décemment, même avec une assistance humanitaire importante. Si par le passé des opérations israéliennes à Gaza amenaient quelques destructions, que la bande de Gaza recevait de l'extérieur des aides (Qatar etc...) permettant la construction de logements, là on est dans un tout autre monde...
  4. On a peut-être une trentaine d'avions d'origine soviétique qui sont assez rincés, un taux de disponibilité assez bas, dont seulement une partie ont été modifié pour tirer des munitions occidentales (AASM, SCALP, HARM, GBU...). Le groupe suédois SAAB semble avoir été retenu pour les moderniser (quand et comment ça va se passer, mystère) Ensuite il faut voir les appareils occidentaux. D'ici fin 2025, ce sera 6 Mirage livrés ainsi que 52 F-16 (24 des Pays-Bas, 19 du Danemark, 6 de Norvège, 3 de Belgique). La Belgique prévoyant encore de livrer 27 autres F-16 d'ici 2028. Mais il y a d'autres possibilités qui sont en cours. Peut-être un nouveau don venant de la France, des Gripen venant de Suède, il y a encore de la perspective de croissance de la force aérienne ukrainienne. En tout cas, ce qu'on peut dire, c'est qu'à mesure que le temps avance, le potentiel aérien ukrainien augmente. Au-delà du nombre d'avions, c'est aussi des avions plus nombreux qui vont avoir des capacités à utiliser un plus grand nombre de munitions. Très bientôt les ukrainiens vont être demandeurs d'un plus grand nombre de munitions qu'ils pourront mettre sous les ailes des avions. La France donne 50 AASM par mois, sachant que très souvent elles sont lancées par deux, il devient logique de voir une vingtaine de frappes par mois, ceci réalisé par des appareils d'origine soviétique modifiés (au nombre très limité). Idem pour la bombe américaine GBU-39, plus petite qui voit son usage augmenter. L'armée de l'air ukrainienne commence à entrer de plus en plus dans un rôle de frappes au sol qu'elle ne faisait plus depuis le début du conflit. N'en doutons pas, il va y avoir une augmentation de l'usage de l'aviation du côté ukrainien. Chez nous, Safran qui produit l'AASM continue à augmenter sa production qui a déjà quadruplé depuis 2022 (200 embauches prévus cette année).
  5. J'invite ceux que ça intéresse à aller voir sur google earth les installations de Barkhane ou de la MINUSMA qu'on a laissé sur place. Il y a des images récentes du mois dernier, notamment pour Gao, Tessalit ou Kidal. C'est intéressant pour comprendre un peu la situation de "reprise" de ces installations. Alors oui nous et l'ONU avons vidés les lieux, laissant généralement sur place que des constructions, souvent de simples abris (armatures avec toit en tôle) ou des installations type algeco qui auraient été plus coûteux à ramener qu'à laisser. Mais pour qui veut faire l'effort d'une reprise, franchement vous avez une bonne base, en plus des diverses fortifications qui sont là. Il faut entretenir, développer les sites. Quand on voit les sites, on comprend vite que c'est laissé à l'abandon. Là ou vous aviez Barkhane à Gao avec 1200 personnes et plusieurs centaines de véhicules, vous avez aujourd'hui peut-être quelques dizaines de maliens une poignée de véhicules. Du côté de l'ONU (le plus grand camp), une zone qui était encore plus vaste, qui grouillait de vie, c'est la même chose, on comprend bien que malgré l'étendue de la base, tout est abandonné, inoccupé et non entretenu. Je pense qu'on doit avoir grand maximum 600 ou 700 maliens avec une petite centaine de véhicules (pour la plupart des pick-up et dans quel état?) dans une zone qui auparavant comptait déjà autant de maliens (leur camp est juste à côté) mais aussi facilement 4000 forces étrangères avec des moyens sérieux, des centaines de véhicules. L'armée malienne a pris possession de ce qui était une énorme base, de ce qui de loin sur une photo satellite semble toujours énorme, mais qui est totalement vide. On voit bien que l'abandon du camp commence déjà par se voir, les diverses intempéries (tempêtes de sables, les pluies) vont éroder l'ensemble petit à petit, ce qui est en toile ne va pas tenir longtemps, les tôles vont s'arracher, etc. Du côté de Kidal c'est pareil, la base est devenue une poubelle. Pourtant c'était elle qui était au coeur de l'enjeu de reconquête de Kidal par le régime de Bamako. On sait que l'ONU à défaut d'avoir le temps a laissé sur place certaines choses et qu'elle a détruit divers éléments plus sensibles (munitions, véhicules etc...). Comme ailleurs, les structures d'habitats, on s'en fout un peu. Les touaregs étaient passés avant l'armée malienne, ils avaient eux aussi déjà pillé ce qu'ils pouvaient, brûlant eux aussi certaines choses comme des véhicules qui de toute façon ont été rendus inutilisables par l'ONU. On peut voir sur ces images satellites que cette base est également largement abandonnée et qu'il y a très peu de vies, avec des zones brulées , des zones poubelles. Comme ailleurs, aucun investissement sera réalisé pour faire vivre cette base, même pas qu'ils vont aménager des trucs, tout va rester comme c'est. C'est pareil, vous avez peut-être 300 types dans la base, vous en avez une centaine à Tessalit, quand je vois la base à Aguelhoc c'est le désert. Du côté d'Anéfis qui a été la zone étape dans laquelle l'armée malienne qui était dans la reconquête de Kidal a fait une pause d'un mois tant l'éloignement et l'usure de la force (600 maliens + 200 russes à bord d'une centaine de véhicules) devenait logistiquement complexe, aujourd'hui c'est pareil, on doit avoir 150 hommes. N'oublions pas également l'échec russo-malien de venir installer un autre détachement à la frontière algérienne (l'embuscade contre Wagner ou encore le drone abattu par l'Algérie...), des pertes sèches non sans importances. Ce que je veux faire comprendre, c'est que l'armée malienne peut sembler nombreuse sur le papier, d'autant plus qu'avec les putschistes on joue sur les chiffres. Dans la réalité l'armée de terre malienne doit avoir environ 30 000 hommes sur les rangs, près du tiers doit déjà se concentrer sur la capitale. Ensuite vous allez avoir un véritable éclatement de l'armée en une multitude de camps qui généralement n'ont pas plus de 100-200 hommes mais surtout un grand nombre de petits détachements qui vont comporter une cinquantaine d'hommes voir moins. Le Mali est très grand et plus vous vous éloignez de la capitale, plus ces postes/camps de l'armée deviennent peu nombreux et très distants les uns des autres (isolement). Ils peuvent avoir 400 blindés sur le papier, mais c'est pareil, la moitié doit sans doute stationner à Bamako, puis le reste on va les éclater de droite à gauche et vu que le soutien est du genre "ça roule tant que ça peut, on bricole comme on peut", ben très vite ces blindés restent dans les bases, indisponibles ou au mieux postés à une entrée pour dissuader et faire office de protection supplémentaire en cas d'attaque. L'assaut du camp dont on parle n'est pas l'assaut d'un camp isolé et faible, c'est celui d'un camp qui est relativement "communs". Je veux dire qu'ailleurs il ne faut pas s'attendre à grand chose d'autres. Que même des bases comme à Gao ou Kidal, les types ils viennent à 500, c'est jouable (peur, fuite, surprise...). Il n'y a pas de gros hub de l'armée malienne ni même des russes (qui sont éclatés de la même manière) en dehors de Bamako qui peut poser des difficultés majeures à ce qu'on peut trouver en face. Les quelques aéronefs qu'on va avoir sur certains endroits sont presque anecdotiques, souvent même ils n'interviendront pas à temps. Là on a un camp qui a été quasiment effacé de la carte et il ne faut pas croire que derrière l'armée malienne a le potentiel de le reprendre et d'y remettre ce qu'il y avait, même si ça parait peu. Ils reviendront sans doute pour dire "nous l'avons repris", le temps d'une petite vidéo, mais ils repartiront en laissant croire que tout va bien, qu'ils ont traqués et éliminés les commanditaires. Puis on attendra la prochaine attaque d'un camp plus loin pour comprendre que ce n'est pas trop ça. Gare à l'effet domino et au moral qui peut amener des revendications, des désertions et une non combattivité de plus en plus importantes.
  6. Il n'a jamais été épargné, il est même l'épicentre des problèmes de la région. Il n'y a que l'interdiction de certains médias, le contrôle de l'information et surtout une tactique ou on évite les problèmes pour faire croire que tout va bien (limite même qu'on voulait "négocier" à un certain moment), laissant à l'ennemi le temps de s'organiser et de s'adapter avant d'agir. Comme il a été dit, au-delà du coup militaire, ce genre d'attaques amènent à des prises de guerre qui font grossir le potentiel adverse, lui donne confiance pour réitérer la chose. Du côté de Bamako on va minimiser comme toujours et on continue de rester sur une obsession "Kidal" en délaissant tout le reste. D'ailleurs la communication officielle a vite dévoilé une vidéo ou l'on voit un drone (sûrement un TB2) frapper un véhicule et une habitation en présentant cela comme une preuve d'efficacité de la lutte contre les terroristes. Mais cela a été pris près de Kidal et on peut s'interroger sur la nature réelle des cibles tant on a désormais l'habitude des vengeances et autres actes à l'encontre des civils. Les russes sur place n'ont pas beaucoup de moyens, ils vont peut-être dispatcher des soldats ici et là, mais c'est loin de ressembler à ce que nous avions avec Barkhane. Comprenons déjà que nous, quand nous y étions, on ne pouvait pas tenir l'immensité du pays, on refilait cette mission aux forces maliennes et onusiennes pour nous concentrer sur des missions opérationnelles (on traque les terroristes, on fait du ratissage). En perdant Barkhane, le Mali a perdu la force qui traquait les terroristes et ils n'ont pas pris la relève, même s'ils faisaient croire qu'avec 3-4 drones (au rayon d'action limité) ou 2-3 vieux avions venant de Russie ils pourraient faire la même chose (combien ont déjà été perdus ou qui ne sont plus opérationnels?). En ayant fait partir la MINUSMA, c'est ne force de 10 000 hommes qui a laissé un gros vide dans diverses emprises, une force qui exerçait tout de même son effet, réalisait des patrouilles. L'armée malienne a donc été contrainte de combler le vide en prenant possession des camps, mais en y plaçant des volumes de forces très faibles, en dégarnissant d'autres secteurs. Ce qui fait que là ou on pouvait avoir une présence de 200-300 soldats maliens il y a 5 ans, vous en avez plus que la moitié. L'obsession du Nord a également poussé l'armée malienne à y concentrer des troupes et des moyens qui vont faire défaut ailleurs. Les russes là-dedans, jouent presque un rôle psychologique, les soldats maliens se sentant moins seuls, pensant qu'avec eux ça se passera bien, un peu comme avec les français. Sauf que je pense que ce sentiment qui a été fortement entretenu par la propagande et le mythe de l'efficacité russe s'érode à mesure que le temps passe. On se souvient de l'attaque près de la frontière algérienne ou 50 russes ont été tués. Des attaques comme celles-ci n'aident pas, la propagande peut annoncer avoir repoussé l'attaque, peut annoncer que son aviation a détruit les terroristes fuyant les lieux, mais c'est juste gagner du temps chez ceux qui ne veulent pas voir leurs espoirs et leurs idées être remis en cause. Ce genre d'attaques continueront jusqu'au moment ou en face ils décideront que c'est le bon moment pour une offensive de terrain, celle ou ils décideront de prendre et tenir des villes importantes un peu comme nous l'avons vu en 2012, comme nous le voyons ailleurs dans d'autres pays.
  7. Oui, ça aussi je l'ai souvent précisé. Il y a en Russie beaucoup plus de "cibles" qu'il n'y en a en Ukraine. Tout allait bien pour Moscou dans le scénario ou la guerre se fait chez l'autre, mais ça se complique quand la guerre s'invite à la maison. Surtout quand on porte une attention sur l'infrastructure énergétique. Les ukrainiens vont prendre de moins en moins de gants pour viser ce qui fait la fortune de la Russie, son infrastructure pétrolière et gazière. Financièrement les pertes que peuvent infliger les ukrainiens avec des drones sont largement supérieures à celles que les russes peuvent infliger aux ukrainiens. Et non, ce n'est pas juste des actions pour détourner l'attention comme on l'entend depuis le début chez ceux qui cherchent à minimiser les coups que peuvent porter les ukrainiens aux russes. Aujourd'hui on voit un peu ce que l'effort ukrainien des armes à longue distance peut donner, qu'en sera t-il dans 6 mois? dans 1 an? Forcément côté russe on va s'interroger et se questionner sur les dérives de cette guerre, peu importe que derrière il y ait 500 drones shahed envoyés en Ukraine ou qu'un nouveau champ de patates a été conquis dans le Donbass, les russes vont voir les centaines de drones ukrainiens qui tombent chez eux et ce qu'ils occasionnent, du pourquoi l'armée russe (et Poutine) n'est pas capable d'y mettre un terme.
  8. Non c'est juste la tendance du conflit. Je l'ai déjà indiqué plusieurs fois, plus ce conflit va durer, plus il débordera en Russie. Nous le voyons bien depuis un petit moment, les ukrainiens se dotent de plus en plus d'armes à longue portée. Ils cherchent à développer des drones, des missiles pour frapper en profondeur, sur le territoire russe. Au début du conflit, on ne voyait que la Russie tirant sur l'Ukraine, cette dernière n'ayant tout simplement pas les moyens. Au mieux on pouvait assister à quelques attaques symboliques, souvent à coup d'un seul projectile. Ces frappes en profondeur, c'était presque le seul truc sur lequel les russes arrivaient à se différencier et à instaurer une pression constante. Puis les occidentaux ont commencés à fournir des missiles à longue portée, mais interdisant l'usage sur le territoire russe. Kiev a entrepris le développement de drones et de missiles à longue portée dans une logique de faire subir à la Russie le même scénario. Si le début a été lent, c'est désormais une priorité pour Kiev, ils font ces drones à grandes échelles. Il y a 3 ans, il était impossible et très dangereux (attention à l'escalade...) pour l'Ukraine de frapper la Russie. Il y a 2 ans c'était limite du symbole, histoire de dire "vous voyez, il ne se passe rien de plus). Il y a un an on pouvait avoir des raids ponctuels (limite un dans le mois) qui concernaient parfois 10 ou 20 drones. Puis il y a quelques mois ça devenait presque journalier mais dans des proportions assez faibles encore. Là depuis quelques temps on arrive à des volumes de plusieurs centaines et ça va s'accentuer. Quand on regarde les médias et d'autres, on voit qu'on est encore dans les mêmes habitudes. On dit que les russes produisent et lancent de plus en plus de drones, qu'on est là encore à compter les interceptions ukrainiennes et à savoir si on va pouvoir donner aux ukrainiens les moyens de se défendre. Mais on semble passer à côté de ce que fait l'Ukraine, de l'augmentation du volume de drones produits et lancés sur la Russie, du développement de missiles à longue portée. Comprenons que dans ce "jeu" ou auparavant on avait un lanceur de projectiles (Russie) et un intercepteur (Ukraine) ou le débat était de savoir comment on fera pour faire face à la continuité et la hausse des projectiles envoyés pour savoir qui gagne le duel. Désormais on entre dans un jeu ou on va chercher à envoyer autant si ce n'est plus de projectiles dans la profondeur de la Russie. Ce n'est plus un truc à sens unique et je pense que ces derniers jours n'ont rien d'exceptionnels, qu'ils deviendront quotidiens et que les matins on parlera autant des projectiles tombés en Ukraine que ceux tombés en Russie, dans des volumes qui ne seront pas si éloignés que ça. Même si l'Ukraine n'aura sûrement jamais la même quantité de missiles que les russes, sur les drones il ne faudrait pas s'avancer trop vite. Il ne serait pas impossible même que d'ici quelques mois les ukrainiens parviennent à balancer plus de drones que les russes avec leurs Shahed. Récemment ce sont les allemands qui amènent une aide pour accélérer et amplifier le développement de ces armes à longue portée. https://allemagneenfrance.diplo.de/fr-fr/actualites-nouvelles-d-allemagne/02-europe/2720180-2720180 Comprenons que les russes ne sont plus en sécurité derrière leurs frontières et que le genre d'attaques qu'ils lancent sur l'Ukraine, ils vont y goûter de la même façon. Comme il a été dit également par moi et d'autres, il y a en Russie beaucoup plus de cibles intéressantes pour des drones que l'inverse. Est-ce qu'on aura les mêmes personnes qui vont compter le coût des missiles intercepteurs russes par rapport aux drones ukrainiens comme ils le font dans l'autre sens depuis 3 ans? Pour l'instant je n'ai vu personne le faire...
  9. Visualisation du même site en plus large
  10. C'est là aussi tout le succès des ukrainiens qui dans ce conflit auront toujours été ceux qui vont surprendre. Côté russe, depuis 3 ans, on est bien loin d'obtenir des coups militaires symboliques et impactant à l'image et aux forces adverses. On a vraiment l'impression qu'en dehors de continuer ce qu'elle fait en ce moment, c'est à dire balancer des drones ou faire des progressions minimalistes à la Pyrrhus , la Russie n'a plus grand chose qui va surprendre. Les russes aimeraient bien pouvoir faire de gros coups militaires, mais il n'y a rien, on se dit qu'hormis balancer une bombe nucléaire, on ne voit pas ou un matin on serait surpris d'une action russe durant ces 3 ans en dehors du premier jour de l'invasion. Avec les ukrainiens c'est autre chose, on se dit qu'on ne sait jamais à quoi s'attendre, même des choses improbables comme l'a été l'entrée de leurs troupes en territoire russe. Mais je vais me répéter, plus ce conflit dure, plus il se portera sur le territoire russe.
  11. C'est surtout qu'on a là plusieurs équipes (même si on semble affirmer en avoir capturé un). Si pluralité il y a, on a un vrai risque que ça puisse recommencer. Sans doute qu'ailleurs on a des éléments qui parviennent à assembler ce genre de drones au sein même de la Russie. C'est donc une opération qui pourrait se refaire, ailleurs et pour d'autres choses. On peut penser à des sites énergétiques, d'autres bases aériennes etc... Du côté russe, ça doit plus que s'inquiéter. Manquerait plus que ceux qui font cela soient des russes, vas-y pour les identifier dans les contrôles. Hmm, je ne pense pas à 40, ce serait vraiment énorme, mais pour l'instant on a le retour que d'une seule base.
  12. Une attaque comme celle-ci (loin du front en territoire russe) était assez prévisible à mesure que le temps passe, que la routine s'installe, que les services infiltrés s'organisent. Une menace qui reste permanente et qui le restera sans doute même après la guerre. Les russes "payent" leur pratique à laisser leurs aéronefs à vu et en dehors d'abris. Là encore on doit en tirer rapidement un enseignement et considérer cette menace de drones comme permanentes, même en temps de paix. Même si nous avons déjà de l'infra existante, il faut des abris durcis pour tous nos aéronefs, il faut prendre l'habitude de les y mettre. Il faut penser aussi aux aéronefs projetés, concevoir des structures modulaires (complémentaires aux bashmann) qui vont venir créer une protection, pourquoi pas également des filets ou d'autres dispositifs (brouillage...) permanents. Ces drones sont et vont devenir une vraie plaie qui dépassera très vite le cadre militaire.
  13. Non, soit la critique est constante et on continuera avec les russes à faire les mêmes critiques qu'avec les américains, soit on est dans un parti pris ou on cherche à excuser les russes sous prétexte des américains. Est-ce que ceux qui 20 après rappellent l'illégitimité et les mensonges américains pour envahir l'Irak seront dans 20 ans à nous rappeler les mensonges et l'illégitimité de l'invasion de l'Ukraine par la Russie? J'ai un énorme doute. Ce que je vois déjà aujourd'hui, c'est cette manière systématique à vouloir amener de la légitimité chez les russes, à les excuser, à les comprendre en faisant passer cela pour une position "objective et neutre" dans le conflit. Les mensonges russes sont vites oubliés, mis de côté alors qu'ils sont largement plus ridicules, répétitifs, nombreux que celui des armes de destructions massives américaines. Je le répète, ceux que tu critiques ne sont jamais là à dire ou à faire comprendre que les américains avaient raisons, qu'ils fallait les comprendre, qu'il faut les excuser. Va falloir arrêter de croire que ceux qui critiquent la Russie, c'est l'équipe de Bush au moment ou ils envahissaient l'Irak, putain 22-23 ans que c'est passé. Quand vous balancez cela vous n'êtes aucunement à remettre l'église au centre du village, c'est un discours creux, vide qui gravite en permanence dans le milieu anti-américain, anti-occidental, un discours ou on pense fermer la bouche de ceux d'en face, détourner l'attention, comme pour la guerre russe en Ukraine. En gros on termine sur une logique "si les américains l'ont fait, les autres peuvent le faire, circulez il n'y a rien à voir" Mais de quoi on parle? Les "règles" internationales c'est la charte des nations unis. Ce n'est pas parce que les américains vont mettre un veto sur un truc qui concerne Israël qu'il faut tout de suite généraliser à "nous". Nous continuons de respecter les règles de l'ONU, si d'autres pays ne veulent pas les respecter, ce n'est pas nous qui nous asseyons dessus. Ce n'est pas parce qu'il y a une haine des américains, de leur politique qu'il faut nous mettre dans le même sac. Je sais que certains aiment bien croire que l'occident ça se résume aux USA, mais arrêtons un peu le délire, nous ne sommes pas les américains et nous ne sommes pas à leurs pieds. Les israéliens ne respectent pas les règles internationales, donc ça veut dire que "nous" ne respectons pas ces règles? Les américains refusent que l'ONU sanctionne Israël, donc ça veut dire que nous nous asseyons dessus? C'est quoi la critique? Qu'au final nous ne livrons pas des armes au Hamas et que nous ne faisons pas la guerre à Israël? N'allez pas me faire croire que si demain Macron déclare "on s'en fout des règles internationales", vous allez être rassuré, que vous allez tout d'un coup tout comprendre, changer votre discours. Il y a des règles internationales, ce n'est pas parce que nous n'agissons pas de la même manière contre Israël que contre la Russie que cela veut dire que nous ne respectons pas les règles internationales. Chaque pays reste libre et indépendant d'agir ou il veut et quand il veut s'il en a la légitimité. Nous ne sommes pas plus forcé à agir contre Israël que la Bolivie n'est forcé à agir contre la Russie, ça ne veut pas pour autant dire que la Bolivie est dans un faux semblant de respecter les règles internationales. De la même façon que ce n'est pas parce que des pays ne veulent pas sanctionner la Russie que ça va en faire des pays qui soutiennent la Russie. Chaque pays a ses propres intérêts et ses propres raisons d'agir. Ce n'est pas parce que l'Europe agit contre la Russie (on ne lui fait pas la guerre non plus) dans une guerre qui se passe en Europe, qu'elle "doit" en faire autant pour un conflit qui se passe au Proche-Orient, en Somalie, dans le Caucase, en Afrique ou à Haïti. Il ne faut pas conclure que c'est de l'hypocrisie, que c'est de l'acceptation ou je ne sais quoi, c'est seulement du désintérêt. L'occident n'a pas été mandaté par l'ONU pour être gendarme du monde, tous les pays membres de l'ONU ont signés sa charte et en conséquence accepté ses règles, ses principes. La France en dehors de son rôle permanent au conseil de sécurité, n'a pas plus d'obligation à faire respecter ces règles, que l'Inde, le Mexique ou Madagascar. Ces règles et ces principes s'appliquent avant tout à nous mêmes, ce n'est pas nous qui devons les imposer aux autres. Quand le pays concerné nous est hostile de diverses manières, comment donc considérez vous le soutien de à ce pays? Il y a des conflits ou on peut se considérer comme totalement neutres, comme le conflit entre Israël et la Palestine. Des conflits ou on peut se placer comme un observateur, choisir de défendre tel ou tel, expliquer les raisons de l'un ou de l'autre. Mais ce n'est pas le cas avec la Russie, si vous ne comprenez toujours pas notre position, c'est qu'il y a un gros problème. Vous n'êtes pas dans un débat de politique intérieur à être pour ou contre le gouvernement, ce n'est pas vous qui définissez la neutralité ou non des positions de la France ni vous qui allez faire changer d'approche la Russie sur nous. Au bout d'un moment il faut se comporter comme un citoyen qui défend la position de son pays et arrêtez de jouer au citoyen qui conteste la position de son pays au profit de la position du pays qui lui est hostile. Ce n'est pas qu'une opinion qu'on partage ou pas, ce n'est pas une vision ni un droit à l'opposition (je répète ce n'est pas un débat intérieur, on parle d'une puissance étrangère), mais c'est un devoir patriotique qui prend en considération la défense du pays dans son ensemble. Que des gens auraient aimé que nos relations avec ce pays soient différentes ne doit pas aveugler sur ce que sont nos relations avec ce pays dans la réalité.
  14. Comme toujours et ce n'est pas faute de l'avoir plusieurs fois indiqué, la Russie est ici un sujet qui est très "sensible" pour certains. Il ne faut pas la critiquer, il ne faut pas la dévaloriser, il faut sans cesse relativiser, il faut justifier ses actes malveillants, il faut la comprendre, il ne faut tout bonnement pas y être opposé. Ceux qui ne font pas cela, attention, car ce ne sont pas ceux qui vont s'opposer à eux qui vont recevoir des points ou qui seront bannis. Mais tout va bien, j'ai le souvenir d'une période pas si lointaine ou le forum était presque mort après toutes les purges, sur le fil Ukraine il restait plus que G4lly faisant son compte rendu journalier des blogs russes qui valorisent les progressions russes et 2 ou 3 autres "relativistes". Aujourd'hui c'est encore la même chose, toujours les mêmes qui se doivent d'intervenir pour relativiser, excuser, défendre la Russie. En effet les arguments de la guerre en Irak et de l'interventionnisme des occidentaux, celui du Kosovo qui déjà en 2014 devait donner un "droit" à la Russie d'annexer l'Ukraine, c'est du classique. On passe 20 ans à critiquer une guerre illégitime des américains, peu de monde défendait les américains ou allait leur chercher des excuses sur la guerre en Irak, voilà que la Russie lance une guerre tout aussi illégale, en toute logique on doit s'attendre à ce que ceux qui critiquaient la guerre d'Irak soient les plus grands contestataires, mais non, c'est tout le contraire, ils sont presque là à dire "les américains l'ont fait, pourquoi pas les russes?". Le pire là-dedans c'est que ces gens vont s'imaginer que ceux qui s'en prennent aux russes sont comme eux, mais dans l'autre sens, c'est à dire qu'ils défendent les américains de la même façon. Mais si demain les américains lancent leur armée pour annexer le Canada, je vous le dis, tout le monde prendra parti pour le Canada. C'est un non sens qui rejoint ce que j'ai déjà observé depuis des années, l'antiaméricanisme a conduit nombre d'individus à prendre la Russie comme une alternative, une opposition aux américains, donc à en faire quoi qu'il arrive un "bon pays" qu'il faut respecter, admirer, défendre. Peu importe ce qui est fait, on reste dans une idéologie ou soutenir la Russie c'est manifester son sentiment anti-américain de la même manière qu'en Afrique soutenir la Russie c'est être contre les occidentaux. Mais ce n'est pas pour rien, la nature profonde du modèle russe c'est d'être contre l'occident, contre son influence, contre sa morale, contre son modèle politique, contre ses valeurs, contre tout un tas de choses. Au final l'alternative russe au monde occidental, on ne sait même pas ce que c'est, c'est un peu comme des anarchistes qui veulent détruire l'état, qu'on leur demande "pour faire quoi derrière?", il n'y aura rien de clair. La politique russe est totalement impérialiste mais on va continuer à faire de la Russie une "victime" qu'il faut comprendre et défendre. Non, il n'y a rien à comprendre à un pays qui va vous raconter toutes les salades possibles et imaginables pour cacher une unique réalité, celle ou on a encore à la tête du Kremlin des gens qui vivent dans un passé, qui ont les frontières de l'URSS en référence et qui ne supportent pas la nouvelle réalité géographique de leur pays. Ils ne supportent pas de voir des pays comme l'Ukraine qui vont de leur propre chemin, ils ne supportent pas de voir leur influence s'envoler mais se refuseront à comprendre que leur politique qui se base sans cesse sur une recherche de contrôle, de domination, de corruption, de pression militaire (quand ce ne sont pas les guerres), de pressions économiques, que cette politique est responsable de tout cela. Ce n'est pas l'Otan qu'on fait presque passer comme une horde de nazis homosexuels qui cherche à avancer vers la Russie, ce sont bien les voisins de la Russie qui cherchent à s'éloigner d'elle. Mais Moscou ne le comprend pas et continue à accentuer encore plus cette politique de la peur, de la pression ou on croit que c'est la seule voie vers l'obtention du respect, de l'influence, de la grandeur. Le soft power en Russie n'existe pas, c'est soit de la puissance la plus brute possible (militaire et diplomatique) soit c'est de la dépendance (politique et économique). La Russie n'est pas une "victime", ses actions n'ont pas pour but de se protéger de je ne sais quoi. Il s'agit d'un pays impérialiste dans un modèle du siècle dernier ou ses dirigeants continuent à vouloir conquérir et redessiner les frontières. Nous sommes, occidentaux, des cibles, nous sommes l'ennemi idéologique de cette Russie, nous sommes combattu depuis des années par diverses manières (les russes par exemple, pour le cas de la France, ne sont pas venus en Afrique après 2022), nous sommes les cibles d'une propagande, on cherche à créer le bordel chez nous, si on proposerait à Poutine de signer une feuille à laquelle on lui proposerait une guerre civile en France, il signerait sans hésitation. Qu'il y ait des gens qui ne comprennent toujours pas dans quel camp ils sont, qu'ils ne comprennent toujours pas qu'en défendant la Russie ils défendent un pays qui nous est hostile. Nous ne sommes pas à contempler un match de foot derrière un écran. Désolé si certains ont voués pendant des années un amour à la Russie, mais ce pays aujourd'hui n'est ni défendable, ni fréquentable, ni excusable, ni à mettre en valeur, ni quoi que ce soit. C'est un pays qui s'il veut redevenir fréquentable, aura beaucoup à faire et à donner en retour, mais visiblement là encore, du côté du Kremlin on reste dans l'idée que le problème, ce sont tous les autres et que tous les autres doivent donner ce qu'il réclame et désire.
  15. Bien entendu qu'il y a la réalité géopolitique et militaire à considérer. Mais le problème c'est que la pensée "nationaliste" amène ces idées de grandeurs et de puissances qui mènent vers des actions guerrières. Vous pouvez trouver ces idées dans presque tous les pays en Europe, certains rêvent de ce genre d'agrandissement, sur base historique (un jour c'était à nous), sur des bases linguistiques, sur des bases géographiques ou simplement reprendre une forme de vengeance vis à vis d'un voisin qui à un moment donné, n'a pas été sympa. On trouve cela même dans des pays qu'on ne soupçonnerait pas sur l'instant, entre les nationalistes hollandais qui se diraient que ce serait pas mal de se "partager" la Belgique avec la France ou que dire des USA qui viennent du jour au lendemain évoquer sérieusement l'annexion du Canada. Le truc c'est qu'il y a une remontée de ces nationalistes et que des pays étrangers soutiennent ces mouvements, qu'on cherche à influencer, convaincre, corrompre les gens pour la valoriser. Au bout d'un moment on a ces nationalistes qui arrivent au pouvoir, la situation fait qu'ils ne peuvent pas mettre à exécution leurs rêves de grandeurs, mais ils restent dans une logique ou ils cherchent à modifier la situation, ils sont comme en embuscade. On attend et on espère que d'autres nationalistes similaires émergent pour amener de la division, pour amener du soutien, pour créer du blocage, de l'affaiblissement. Du côté de Moscou c'est pareil, on rêve de voir les américains abandonner les européens et en foutant en l'air l'Otan, on rêve de voir les européens se la jouer "solo" en foutant en l'air l'UE et on serait très facilement prêts à refaire des accords avec certains pays pour faire des guerres communes pour se partager certains autres pays. Combien de fois on a vu la propagande du Kremlin, avec des responsables politiques du pouvoir afficher une carte de l'Ukraine avec des zones que les polonais occuperaient, d'autres que la Roumanie occuperait, une petite partie pour la Hongrie. Bref cette idée du "partage" des conquêtes, c'est un truc qui reste dans l'idéologie russe et qu'on cherche à faire revivre chez les européens. Après il ne faut pas se dire que le passage à l'acte est impossible. Le cas de la Serbie peut nous le rappeler et dans ce pays l'idéologie nationaliste reste très marquée et la guerre pourrait bien réapparaitre du jour au lendemain, malgré le rapprochement avec l'UE. Là c'est pareil, les russes exercent encore le maximum de leur influence sur les politiciens (souvent la corruption se fait au bas de l'échelle) et cherchera à y foutre le bordel si elle voit que ce pays passera totalement dans le camp occidental. Quand on voit Orban en Hongrie, on a vraiment l'impression d'avoir également un cheval de Troie de Moscou. Ce pays est dans une logique d'opposition systématique à l'UE dès lors que ça touche un peu aux intérêts de la Russie. Les aides à l'Ukraine, les sanctions à la Russie et tout le reste, on a toujours des "nationalistes" qui sont en opposition. Prenons encore le cas récent du plan de réarmement de l'UE, 150 milliards pour divers projets, on se dit que dans le contexte global, pourquoi s'opposer? 26 pays ont acceptés, la Hongrie s'est abstenu, car de toute façon on allait passer cela à une majorité et non pas à une unanimité. On ne se rend pas compte des semaines et des mois de retards sur diverses initiatives en faveur de l'Ukraine ou à l'encontre de la Russie qui sont le fruit du blocage de la Hongrie, c'est systématique et il faut vraiment être aveugle pour ne pas comprendre que la Hongrie semble chercher à obtenir des choses de Moscou en jouant ce jeu. L'UE a engagé récemment la fin de l'achat de gaz (y compris GNL) et de pétrole russe d'ici 2027, autant dire que ce qui était hier une dépendance et qui permettait le plus à Moscou de corrompre par de "bons accords" énergétiques certains politiciens/pays, d'exercer une influence ou tout autre chose, ça va disparaitre. C'est terminé les Nord stream, Turkish stream et autres projets qui brassaient des milliards et par lesquels on avait l'impression que nous n'avons pas le choix, que la Russie est incontournable. La Hongrie d'Orban a été un pays qui a largement profité de "bons accords" négociés avec les russes. De bons prix permettant derrière des gains politiques. Tout comme les subventions de l'UE, vous voyez quand on menace de les couper, ça rentre dans le rang. Petit à petit, on voit quand même que l'UE évince l'influence russe et que même pour les nationalistes, le contexte global fait qu'il devient de plus en plus difficile de se montrer russophile, ce qui est au fond est totalement normal.
  16. Je vais le répéter, mais attention aux discours, même chez les allemands. Nous voyons bien que côté russe, la livraison de ces missiles semblent créer une pression ou ils en viennent même à dire que ce serait une déclaration de guerre venant des allemands . Bien entendu ce sont des menaces qui n'accoucheront de rien, mais l'objectif n'est pas d'informer d'une chose qui va se passer, mais d'influencer des oppositions en Allemagne pour éviter une telle chose. Berlin a récemment changé sa politique de communication, il n'y aura plus le détails de ce qui sera fournis aux russes, le débat ne sera plus publique, ceci pour éviter que les russes se préparent. Il se pourrait que la décision a été déjà prise mais qu'on fait semblant d'être encore dans le doute, dans la réflexion pendant qu'en fait derrière, on va préparer les avions pour qu'ils puissent les tirer. On va offrir ainsi aux ukrainiens l'effet de surprise, c'était exactement la même chose avec l'ATACMS, l'administration Biden disait tout le temps "non" (pas assez de missiles pour le besoin américain, risque d'escalade et j'en passe) puis ils ont été livrés discrètement et du jour au lendemain, les ukrainiens l'ont utilisés pour frapper l'aéroport qui abritait des hélicoptères au nord de Berdiansk, conduisant à des pertes et surtout conduisant les russes à faire quasiment disparaitre les hélicoptères de cette zone. Avec le Scalp, c'était un peu la même chose, quand on en parlait pour la première fois, c'était une hypothèse, mais en fait la décision était déjà prise et le temps qu'on laissait croire à l'hypothèse, derrière on modifiait les aéronefs et on formait les pilotes à l'utiliser. Pourtant là aussi, le Scalp aura amené son effet, la flotte de Sebastopol est désormais bien plus loin, les aéroports de Crimée n'ont eux aussi plus beaucoup d'aéronefs. Pourtant les occidentaux continuaient de s'imposer des limites à l'usage de ces missiles, autorisé uniquement sur les territoires occupés (même la Crimée c'était déjà exceptionnel) puis dans la zone de Koursk sur une certaine profondeur. Les ukrainiens de leur côté cherchant à développer des drones et des missiles pour pouvoir frapper plus loin en territoire russe, mais là aussi, pendant combien de temps on leur a demandé de viser uniquement du "militaire", que même les frappes sur les raffineries soulevaient des oppositions. Là on a quand même l'impression qu'on entre dans l'acceptation des frappes ukrainiennes en Russie, on semble comprendre que le territoire russe "inviolable" sous peine d'escalade n'a été qu'une vision de l'esprit, une propagande russe et qu'au final ce n'est que jouer le même jeu que les russes. Les allemands viennent de signer un accord pour aider les ukrainiens à développer des drones et des missiles capables de frapper la Russie en profondeur, sans aucunes limites. On peut mettre en avant la production des drones que les russes envoient quotidiennement sur l'Ukraine, mais il faut aussi voir et comprendre que côté ukrainien on entre également dans la même logique. Ce qui (frappes en profondeur) il y a 3 ans était une exclusivité des russes ne l'est plus aujourd'hui. Il y a 2 ans on pouvait compter les drones ukrainiens frappant la Russie sur quelques doigts. Il y a 1 an on commençait par avoir des frappes plus intenses mais encore très ponctuelles, depuis quelques temps ça devient quotidien et ça prend des volumes pouvant atteindre des volumes proches de ce que vont envoyer les russes. J'ai pourtant tout le temps l'impression qu'on ne regarde qu'une augmentation côté russe, laissant croire qu'on est tout le temps dans une logique des ukrainiens qui se défendent face aux attaques russes, qu'on est tout le temps à croire que la seule équation est de savoir ce que l'Ukraine arrêtera. Pourtant je pense (et c'est sans doute la tendance en cours) qu'il existe une autre alternative, celui ou la meilleure défense est l'attaque. C'est de donner aux ukrainiens les capacités de faire en Russie ce que les russes font en Ukraine. Il n'y aura peut-être pas le même volume ou alors pas tout de suite, il n'y aura sans doute jamais autant de missiles que côté russe, mais il ne faut pas négliger cet aspect là. Les russes commencent par voir des attaques de plus de 100 drones sur leur territoire, cela devient même de moins en moins rares. Ils vont derrière chercher à se venger en lançant de gros raids sur les ukrainiens, mais ça ne va pas les dissuader de continuer. On doit bien voir cette évolution, on doit sortir du concept ou le dilemme c'est défendre l'Ukraine face aux raids russes, donc de regarder seulement les missiles intercepteurs, leurs quantités, pour croire que la victoire se fera quand les ukrainiens ne pourront plus rien intercepter. Il ne faut pas négliger la défense, mais il faut désormais privilégier les frappes en Russie, il faut faire comprendre aux russes que ce jeu ne marche pas que dans un sens et qu'ils ont beaucoup à perdre, que ça va aller en se dégradant. Je l'ai déjà dit plusieurs fois, l'Ukraine a bien plus de "cibles" en Russie pour lesquelles des drones sont suffisants que l'inverse. Le Taurus s'inscrit dans cette optique là, ce n'est pas juste de savoir ce qu'il peut frapper en Crimée, mais ce qu'il peut frapper en Russie. On a vu du côté de la Crimée (qui pourtant ne manquait pas de défense sol-air) que le SCALP passait, idem du côté de Koursk, ne pensons pas que les russes vont facilement les intercepter, ce sont des missiles de croisière qui volent bas (30-40m du sol) avec des capacités furtives et de contremesures. Même s'il n'y en a que 100, le potentiel est là pour frapper diverses cibles de hautes valeurs stratégiques/financières. N'oublions pas aussi les F-16, je sais que pour certains le temps ne s'écoule pas vite, mais la situation actuelle n'est pas celle d'il y a 1 an ou les premiers appareils arrivaient et ou il manquait des pilotes. Le trou se comble, les Pays-Bas viennent d'annoncer la livraison finale du dernier lot de leur don de 24 avions. Le Danemark a lui annoncé il y a 3 mois avoir livré 12 des 19 avions promis et la Norvège a déclaré livrer le dernier de ses 22 avions en 2025. La Belgique de son côté commencera à livrer 4 avions cette année (avec d'autres livraisons plus tard). Alors oui, il y a 2 ans on disait que ça prendra au moins 2 ans, oui savait aussi que certains devaient subir une grosse remise en état avant de vraiment donner une capacité aérienne aux ukrainiens, mais on y est. Alors oui ils ont perdus 2 avions, mais on parle d'un volume de 69 F-16 d'ici 6 mois. Ajoutons à cela nos 6 Mirage (d'autres viendront peut-être plus tard), on aura quand même amené 75 aéronefs en 1 an et demi aux ukrainiens. Dans le même temps on a appris que SAAB allait moderniser et redonner du souffle aux appareils d'origine soviétique que l'Ukraine dispose. Les suédois dans le même temps fournissent 2 avions radar et envisage de fournir des Gripen. Cette capacité aérienne ukrainienne monte discrètement mais sûrement. Ils ne sont pas si "rares" que ça au point de considérer chaque perte comme catastrophique. Faut pas croire que ces avions ne serviront qu'à détruire quelques drones, il y a une liste de munitions qui amène l'aviation ukrainienne à poser des contraintes supplémentaires aux russes. Si hier on pouvait sûrement compter une ou deux mains les appareils d'origine soviétique modifiés capables de balancer des Scalp ou des AASM (et équivalents), on va entrer prochainement dans une quasi généralisation de la flotte ukrainienne. Il suffira de fournir quelques AIM-120 pour poser une problématique aérienne aux russes, du JAASM (ou Taurus) pour de la frappe en profondeur, des Harpoon pour frapper des navires, ou des bombes guidées en tout genre pour l'air-sol pour que les russes soient déjà moins à l'aise dans leurs méthodes, leurs positions. Moi j'ai dis en fin d'année dernière que les russes s'activent car ils se sont mis dans l'idée que Trump amènera en 2025 l'Ukraine à capituler, qu'il est donc nécessaire pour l'armée russe de prendre le maximum de positions et de se placer en position de force pour négocier. Dans le même temps je pense que les ukrainiens parient sur un échec des négociations, qu'ils vont s'économiser et se préparer à un conflit qui va devoir continuer, que Trump au pire abandonnera l'Ukraine, au mieux retournera sa veste contre la Russie. On joue d'un côté à gagner du temps car on pense renforcer ses positions, de l'autre on cherche à démontrer à Trump que la Russie ne veut pas la paix et qu'il faut chercher à affaiblir la Russie pour l'a contraindre à négocier. Pour l'heure on voit bien que les négociations façon Trump n'ont rien donné, on sent bien que les russes se jouent du temps. Côté ukrainien on a signé un accord avec Trump qui lui a offert un gain politique mais sans aller jusqu'à la mise sous tutelle qu'on imaginait. On voit les livraisons d'armes qui reprennent et même si le discours des armes "remboursables" a remplacé le discours des armes "offertes", l'idée de voir Washington abandonner totalement le fourniture d'armes aux ukrainiens, d'empêcher d'autres de le faire, semble improbable. Le retournement de veste pourrait se faire plus vite qu'on ne le pense et Trump pourrait très bien annoncer un formidable "deal" pour l'Ukraine, Kiev avec le soutien des occidentaux "achetant" pour 100 milliards d'armes aux USA (c'est déjà presque écrit dans le "deal" sur les terres rares...).
  17. Moscou cherche à faire passer l'Otan pour une menace car cela va servir sa politique. Aucun pays qui rejoint l'Otan aujourd'hui ne va le faire dans l'esprit de rejoindre un club qui aurait pour ambition d'envahir la Russie, pourtant la propagande russe cherche à faire passer cela ainsi ou il font comme si ces pays seraient des conquêtes de l'Otan, des pays désormais soumis, vassaux qui n'ont plus leur indépendance. Faut pas croire cette propagande on peut même la retrouver chez nous. Mais la réalité c'est que ce sont bien des pays qui ont une liberté de choisir, une indépendance qui peuvent entrer ou quitter l'Otan, nul ne va leur faire la guerre s'ils ne sont pas d'accord. L'inverse est-il vrai? La Russie respecte t-elle l'indépendance et la souveraineté des pays? Leurs choix? J'ai quand même l'impression que la Russie pour éviter qu'un pays ne rejoigne l'Otan est prête à lui faire la guerre, c'est juste qu'une impression... Si demain on a un changement politique en Biélorussie, que ce pays décide de rejoindre l'Otan, à votre avis la Russie va respecter le choix souverain de ce pays? Non on aura droit très certainement à une invasion avec tous les prétextes possibles et imaginables pour essayer de justifier l'injustifiable. Car en vérité, le vrai problème de l'Otan pour la Russie, ce n'est pas un danger militaire, c'est la perte d'influence sur des pays qu'elle continue de convoiter, c'est se retrouver dans une situation complexe ou l'usage de l'armée devient bien plus compliqué que si elle serait face à des pays isolés, sans alliance. D'où cette effort permanent et constant de la Russie à investir sa propagande, sa politique, son argent pour favoriser le rejet de l'Otan à travers toute l'Europe et sur la relation transatlantique. Un discours qui fera dire que c'est pour notre bien, pour notre souveraineté, notre indépendance, notre grandeur alors que le dessein derrière ce n'est qu'une volonté d'affaiblir encore et encore. Souvenez vous au début de la guerre en Ukraine, les menaces (qui cachent une crainte) de Poutine de voir les occidentaux réagir en soutien à l'Ukraine, pourtant non membre de l'Otan. Il était limite dans une logique de celui qui imposerait la fin de l'expansion de l'Otan, celui qui ferait même sortir les nouveaux membres (pour quelles raisons à votre avis?) comme les Pays Baltes. A t-il obtenu gain de cause? Non les occidentaux aident l'Ukraine, l'Otan a même pris plusieurs membres historiquement neutres et l'Ukraine est loin d'avoir été conquise. La Russie poutinienne est encore prise dans son passé soviétique, elle est encore dans une vision de la guerre froide post 2e guerre mondiale. Elle ne supporte pas de voir ces nouveaux pays indépendants qui fût à un certain moment une partie de (l'empire) russe. L'expansion de l'Otan c'est quoi pour le Kremlin aujourd'hui? C'est une forme d'échec et mat, c'est faire une croix sur l'option militaire. Quand on regarde un peu ce qui se dessine pour les années à venir, nous sommes quand même dans un renforcement important des pays membres de l'Otan. Oui on sait, tout ne se fait pas en 6 mois, mais quand hier l'objectif était de 2% du PIB, désormais c'est 3,5% + 1,5% à de la sécurité au sens large d'ici 2032. Alors oui on peut dire que les russes ont considérablement augmenté leurs dépenses, que pour eux c'est déjà une réalité depuis 3 ans alors que nous ça va juste réellement commencer, mais c'est normal, ils sont dans une grosse guerre, ils ont des besoins, ils ont des pertes. Nous ne sommes pas dans la même situation qu'eux, la guerre n'est toujours par terminée pour eux, ils vont également passer des années à retrouver une armée qui pouvait ressembler à celle de février 2022, mais qui aura toute de même perdue une énorme force de dissuasion, celui de son héritage soviétique, de ses énormes stocks. Aborder l'Otan dans 5 ans pour la Russie sera bien plus compliquée qu'elle ne l'est aujourd'hui. On l'a déjà dit, mais Poutine est très loin de gagner le combat pour lequel il a engagé son armée en Ukraine. Ne faisons pas croire que son objectif était de se retrouver dans la situation actuelle et qu'on assisterait à des exploits militaires. L'armée ukrainienne c'était pour les russes presque du gâteau en janvier 2022, limite qu'ils pensaient prendre le pays sans vraiment combattre. On a tous été "surpris" des déconvenues des russes, car on a pendant longtemps surestimé leur potentiel militaire (car on avait la grande armée rouge de la guerre froide, voir de la 2e guerre mondiale en référence). Concrètement nous avons vu et nous voyons les limites de l'armée russe. C'est quoi l'image aujourd'hui de l'armée russe au front? Qui va sérieusement me dire que les occidentaux ont été engagés à fond dans le soutien de l'Ukraine? Pas un seul soldat de l'Otan ne combat l'armée russe et ne me faisons pas croire non plus que cette guerre épuise le potentiel militaire de l'Otan. Nous n'avons jamais été dans un effort de guerre, pourtant on continue encore aujourd'hui à mettre sur le même plan la Russie qui est à fond dans sa guerre et l'Otan qui va continuer de suivre un renforcement de ses capacités en temps de paix sans avoir connu les pertes que les russes continuent d'avoir dans une guerre ou même leurs objectifs secondaires (les 4 régions) sont bien difficiles à atteindre. L'Otan que Macron pouvait encore déclaré en état de "mort cérébrale" a repris du poids, de l'intérêt, de l'importance grâce à la Russie. Tout ce que la Russie cherche aujourd'hui à obtenir, c'est de sauver un peu les meubles, de sauver politiquement le Kremlin, chercher à gratter une partie d'une Ukraine qui lui est désormais hostile pour des décennies.
  18. Qu'il y ait un paquet de types qui ici peuvent raconter des offensives imaginaires des russes qui ne se réalisent pas ne te dérangera pas. Tu es déjà intervenu pour dire à quelqu'un qu'il s'est trompé sur une offensive russe qui ne s'est pas produite? Non jamais, car au fond, ce qui semble tant te perturber, c'est encore et toujours les gens qui envisagent un mauvais scénario aux russes, de ceux qui critiquent la Russie. Je n'y peux rien si mes commentaires qui évoquent des scénarios d'offensives ukrainiennes semblent pour toi des prophéties. Ce ne sont que des scénarios, pas plus insensés que les scénarios d'offensives russes qui ne se réalisent pas non plus et contre lesquels tu n'apportes jamais d'opposition quand ils sont émis. Venir 6 mois ou 3 ans après pour essayer de te donner raison et pour discréditer celui d'en face, cela relève d'une thérapie psychologique personnelle. Mais c'est comme vouloir essayer de remonter une épave du fond de l'océan pour la refaire flotter, ça ne servira à rien, elle sombrera pour les mêmes raisons que la première. Cette manière également de décontextualiser les analyses pour se donner raison aujourd'hui est également assez pathétique. Désole de le redire, mais n'importe qui qui analysait l'armée russe à l'automne 2022 ne voyait pas une armée qui allait bien, en sureffectif ou je ne sais quoi. Faut pas venir 3 ans après pour dire que la situation n'est plus la même (on se rassure, on se rassure...) en prenant pour des menteurs ceux qui disaient que l'armée russe a été sur un fil rouge. Si ça n'avait pas été le cas, si tout allait bien, elle ne se serait pas repliée de nombreux endroits, elle n'aurait pas poussé à mobiliser ses réservistes ni chercher à augmenter ses forces. Ton problème a toujours été de ne pas accepter et d'entendre que les russes ont des difficultés ou que ça puisse mal aller pour eux. C'est un truc impensable contre lequel tu va t'évertuer à t'opposer et ceux qui sont face à toi deviennent tes cibles pendant des mois, des années. Combien ont reçus des points? Combien ont été bannis juste parce que leurs commentaires étaient trop critiques, qu'ils montraient un peu trop les pertes des russes, qu'ils étaient trop pour l'Ukraine? Ton parti pro-russe non assumé a finit par avoir raison de toi-même, te poussant à te bannir pour chercher à fuir ce lot de "coups" qui te mettais à fleur de peau du matin au soir. Tu es là, accroché comme une moule à un rocher à espérer, prier que les russes vont bien s'en sortir. On est dans l'idée que tout va bien chez les russes et tout va mal chez les ukrainiens, bref on est dans la propagande russe qu'on cherche à imposer. Non forcément les types qui disent que les russes s'épuisent dans cette guerre sont des menteurs, qui racontent n'importe quoi, il n'y a que chez les ukrainiens et leurs soutiens que tout va mal. On pourrait aussi se dire que ça fait 3 ans qu'on répète que les ukrainiens n'ont plus d'hommes et que pourtant l'armée russe toujours plus nombreuse ne semble pas faire des miracles. Que ça fait 3 ans qu'on dit que l'armée russe se bat avec un bras dans le dos et qu'elle se retient par charité, que. Que ça fait 3 ans que l'on dit que les occidentaux ne pourront plus rien donner après 6 mois. Que ça fait 3 ans qu'on répète que les russes produisent tellement plus que nous, que nous n'avons pas la capacité à suivre. Mais ces contradictions ne te heurteront pas et tu n'interviendras jamais pour rappeler à ceux qui le disent ici qu'ils racontent de la merde et devraient se taire. Non car tout cela c'est le narratif qui va te permettre de bien dormir. Tout ce que je vois encore, c'est qu'après 3 ans, il y a encore tout un tas de personnes qui cherchent à se rassurer sur les capacités de la Russie à tenir une guerre contre l'Ukraine alors qu'avant la guerre, il était certain que l'Ukraine ne pourrait pas tenir très longtemps face à la puissante armée russe. Est-ce que l'armée russe aujourd'hui est meilleure qu'il y a 3 ans? Certainement pas. Est-ce qu'on tire plus d'obus aujourd'hui ou il y a 3 ans côté russe? Est-ce qu'on voit le front être inondé de blindés tout neuf qui sortent d'usines ou alors on continue de voir des reliques de l'ère soviétique qu'on va mélanger de plus en plus avec des véhicules civils, des buggys, des motos? Il y a 3 ans on pouvait encore parler de la prise de villes comme Odessa, Kharkiv, Sumy ou même Kiev comme étant à portée des moyens russes, est-ce encore réaliste aujourd'hui? Il y a 3 ans il était presque inconcevable d'imaginer les ukrainiens frapper en territoire russe, on en est ou aujourd'hui? Quand on voit les ukrainiens être capables d'entrer en territoire russe, d'y rester des mois et qu'en face ce sont des soldats coréens qui viennent soutenir l'armée russe, que faut-il penser du renforcement de l'armée russe qu'on vante depuis 3 ans? Alors voilà, Poutine a déclaré avoir augmenter le volume de l'armée, donc prenons cela comme un fait et non comme de la dissuasion,ainsi en un discours l'armée russe est devenu plus forte qu'avant guerre, c'est logique. Dans le même temps le camp pro-russe fait tous les jours une prière devant la statue de Donald Trump pour qu'il arrête de soutenir l'Ukraine alors qu'on répète depuis 3 ans que les aides occidentales ne changent rien, qu'elles sont insignifiantes et que de toute façon elles ne pourront pas tenir sur la durée face à l'effort de guerre russe. Désolé de le dire, mais les russes ne sont toujours pas en position de dire que "c'est gagné". Ils continuent de maintenir une pression pour garder l'initiative (être à l'offensive) mais ils marchent sur un fil qui dépend de beaucoup de facteurs et sur beaucoup d'espoirs qui rend la fin de la guerre toujours incertaine. Donc si tu aimes dire qu'il ne fallait pas enterrer trop vite la Russie, n'en fait pas autant avec l'Ukraine. Et comme déjà dit, plus cette guerre continue, plus elle va se porter sur le territoire russe, les armes à longue portée sont de moins en moins une exclusivité russe et qui ne vont que dans un sens.
  19. C'est fou toutes ces offensives saisonnales... Sur le site internet du ministère russe de la guerre y est marqué : "Revenez à la prochaine saison, on rase gratis" Toutes les saisons on revient voir, en espérant que ce sera la bonne! En tout cas, on voit que certains attendent et rêvent d'une grande offensive russe, sans doute que le besoin de faire venir des milliers de coréens pour pouvoir libérer la zone de Koursk n'a été qu'une ruse pour masquer le potentiel offensif russe qui va fondre sur l'Ukraine.
  20. Ce n'est pas parce qu'on va chercher pire dans l'Histoire que ça va minimiser les pertes de ce conflit et relativiser sa longueur. Dans le passé la guerre c'était essentiellement un affrontement d'humains, aujourd'hui il y a un paquet de matériels qui entourent l'humain. Mais on va redire encore une fois, dans le conflit ukrainien, les deux parties sont complètement rincées. Un front beaucoup trop large ou généralement on a juste les moyens de tenir une ligne défensive sans réelles capacités offensives. Je l'ai dit très souvent, mais les offensives auxquelles on assiste ce ne sont pas des offensives d'armées, ni même de divisions, même pas de brigades, on est généralement sur des offensives de l'ordre d'une à plusieurs sections, des offensives localisées ou derrière il n'y a rien qui suit. On est sur une ligne de front globalement gelé avec un no man's land de plusieurs km de large dans lequel on évite de mettre trop d'hommes car c'est désormais le terrain de chasse des drones (75% des pertes). C'est la conséquence d'un manque de moyens des deux côtés. Ce n'est pas non plus une guerre de positions comme en 14-18 avec des tranchées garnies d'hommes qui réalisent au quotidien des offensives avec des centaines ou des milliers d'hommes. La question de savoir si 150 morts c'est peu ou pas par rapport à 2 ou 3 autres conflits dans l'Histoire se pose très mal. Car ce qui compte dans une guerre, c'est la justification des pertes. Pour les ukrainiens c'est assez simple, on se défend contre l'envahisseur, on cherche à le repousser. Pour les russes il faut trouver des excuses pour continuer à subir les pertes. La propagande fait son travail, le pouvoir politique se donne lui aussi des raisons, mais dans la réalité, nous assistons à une guerre qui continue car le Kremlin, n'est pas dans une position victorieuse. Pour Poutine, il y a la nécessité d'obtenir bien plus, d'où les concessions exigées à l'Ukraine, d'où cette quasi recherche de capitulation. Le bouchon a été poussé si loin au départ, dans la propagande, dans les discours que les russes se retrouvent dans un bourbier ou ils peinent à avancer sérieusement et ou ils fantasment tous les jours de l'effondrement adverse en laissant croire qu'ils saignent les ukrainiens comme pas possible. Cela fait des mois que l'on regarde la carte à la loupe, qu'on parle d'une grande avancée quand un camp avance de 200m sur un point d'un front de 1500km de long. Les russes peinent à trouver des victoires militaires décisives qui mettraient en avant leur supériorité militaire car tout simplement ils ne l'ont pas cette supériorité. 3 ans de guerre, 3 ans de combats, mais ou donc l'armée russe a obtenu une victoire militaire décisive? Vous allez me dire Bakhmut ou autres, mais ce sont des victoires à la Pyrrhus ou derrière il n'y a rien eût à part devoir faire la même chose sur les villes d'après. Sauf que les villes d'après ne sont pas tombées, même celles plus petites. On semble côté russe rechercher idéologiquement son nouveau Stalingrad qui irait épuiser l'armée adverse et qui va la faire reculer, mais ça n'arrive jamais. on rêve d'encerclement de masse, de chaudrons, mais ils n'y arrivent là aussi jamais. Ces idées transpirent en permanence dans le camp pro-russe, dans la propagande, les discours ou les milbloggers. Il y a en plus de cela cette crainte permanente de voir les ukrainiens faire des "coups". Le problème russe reste d'avoir les yeux plus gros que le ventre et de fantasmer une victoire qui ne leur tend pas du tout le bras. Ils vont se répéter et se raconter des centaines de fois tous leurs volontés, leurs rêves, mais derrière ce n'est pas atteignable militairement. Ceux qui savent, vont se cacher derrière l'espoir que l'occident abandonne l'Ukraine, les mêmes qui répètent que la Russie va vaincre l'Otan, que les armes occidentales à l'Ukraine ne changent rien, bref tout le discours cohérent habituel qu'on connait bien et qui va placer la Russie comme celle qui gagnera de toute façon. C'est écrit de toute façon, les autres sont vraiment idiots de perdre du temps, de l'argent, des moyens sur le dos des pauvres ukrainiens à vouloir poursuivre la guerre contre la Russie. On connait le refrain. Mais n'oublions pas une chose, c'est la Russie qui a les pieds dans un bourbier, ce ne sont pas les ukrainiens qui sont embourbés chez eux. Il n'y a pas un réel avantage militaire sur le terrain qui donne à l'armée russe une aisance au point d'obtenir des victoires sérieuses, décisives. Qu'on cherche dans l'Histoire ou quand et comment un tel conflit a été profitable à l'agresseur sur la durée. Poursuivre une guerre avec 150 mort par jour pour prendre quelques champs de patates et rester bloquer des mois, des années devant la moindre villes que le défenseur aura choisi de défendre, même en Russie ce ne sera pas aussi facile à soutenir qu'on le croit. Bientôt les volontaires devront se payer 10 000€ par mois et se posera peut-être la question d'envoyer les jeunes appelés au front et là déjà, on franchira une étape d'acceptation...
  21. Attention aussi, les allemands viennent d'entrer dans un mode de communication proche de celui de la France. Ils taisent désormais sur ce qu'ils font et comptent faire pour l'Ukraine. Ceci pour éviter que les russes soient informés et qu'ils s'y préparent C'est un peu comme nous avec le SCALP, bien qu'il y avait des bruits de couloirs, on a appris sa livraison presque en même temps que son utilisation. Pourtant avant cela il y avait forcément des discussions, des accords et surtout l'adaptation des appareils soviétiques à tirer ce missile. Idem pour les AASM. Je pense que la question des Taurus, c'est comme celle des ATACMS, ils ne seront pas annoncés avant la première utilisation.
  22. Le Kremlin fait croire que les russes "acceptent" les pertes, limitent qu'ils sont tous prêts à mourir pour la "sainte mère patrie". Mais on est là dans une propagande qui va jouer avec l'idée de la grande guerre patriotique afin d'instaurer l'idée que peu importe les pertes, la finalité c'est que la Russie gagnera. Donc le Kremlin cherche en permanence à donner l'impression (pour les russes comme pour l'étranger) que la Russie gagnera quoi qu'il arrive, qu'elle ne peut tout simplement pas perdre malgré tout ce qu'elle peut endurer. Pourtant quand on enlève un peu le masque, on constate comme bien souvent que l'acceptation de la guerre n'est pas propre à une exceptionnalité du peuple russe, mais à un "système". Un système qui a arrêté d'évoquer des pertes depuis bien longtemps (le dernier chiffre officiel doit remonter à mars 2022). Les médias officiels ne parlent jamais des pertes russes, ne montrent jamais les images qu'on peut observer chez nous. Chez eux tout est contrôlé, ce n'est pas juste une information orienté ou si on change de chaine on va avoir un autre son de cloche, non, on change seulement le décors et les têtes. Internet est lui aussi très contrôlé, en fait ils vivent dans leur propre bulle, car le système le veut depuis des années, il n'y a pas d'opposition à la guerre car elle n'est tout simplement pas autorisé, il n'y a pas le droit de critiquer ou de révéler des choses embarrassantes sous peine de devenir un agent à la solde des étrangers, si ce n'est pas une glissade d'un balcon. Ajoutez à cela une masse d'informations, de commentaires qui vont tous dans un sens et vous avez vite le sentiment d'être isolé et à contre courant. Bien que vous allez avoir des types qui vont fouiner sur internet pour voir un peu ce que nous voyons très facilement ici, ces gens restent dans leur coin et sont très loin de la majorité qui vont se contenter de la bulle dans laquelle ils sont. Pour le russe lambda, la guerre en Ukraine est là, il sait qu'il y a des pertes, mais il n'en mesure pas l'étendu. Le "volontaire" qui s'engage, il le fait après avoir vu un beau spot publicitaire qui lui promet des sommes considérables d'argent. Les morts sont là, mais ils sont invisibles, sauf aux familles. On joue sur le "volontariat" pour éviter de donner l'impression que le système n'oblige pas aux sacrifices, on joue sur le versement d'argent pour faire taire les gens, les morts russes ne sont pas des "victimes". Étant donné qu'ils ne sont pas des victimes, le système ne va pas se plaindre de leur sort. On ne va pas avoir tous les jours aux infos la liste des morts, leurs photos, leur situation familiale avec tout un système médiatique qui va justement en faire un drame. C'est là toute la différence qu'on peut soulever avec une société occidentale, ce n'est pas que le peuple est moins résilient, mais c'est que nous avons un système qui va victimiser les pertes militaires, qui va mettre en avant nos pertes et qui va laisser une transparence de l'information, des oppositions, des contestataires etc. Les gens ne sont pas différents, c'est le système dans lequel ils sont qui va rendre cela différent. En cas de guerre qui amènerait des pertes plus importantes, le système devrait s'adapter. Il y a plusieurs niveaux avant d'arriver à un extrême, tant dans le contrôle de l'information que dans la répression de ceux qui portent une opposition, une contestation. Il y a toujours une forme de conditionnement inconscient qui amène à des habitudes, des routines. Prenons le cas des israéliens, revenez 3 ans en arrière, de l'avis général, chaque mort ou otage israélien devenait un événement particulier, inacceptable. On pouvait se dire légitimement qu'une telle société ne pourrait pas accepter de mener une guerre ou les morts pourraient se compter en dizaines, en centaines voir en milliers. Puis est venu le 7 octobre, une attaque amenant à des centaines de morts, des otages bien loin de se compter sur les doigts d'une main. Avons nous assister à une société israélienne qui a capitulé ou à une société qui est allé dans un tout autre sens et qui aujourd'hui accepte plus facilement des pertes dans une guerre? On serait resté comme avant le 7 octobre, jamais le gouvernement n'aurait pût mener une guerre comme il le fait à Gaza, au bout de 10 ou 20 morts la société israélienne aurait cherché l'arrêt des hostilités pour éviter plus de morts. En fait c'est un effet assez bizarre, mais des choses qu'on pense inacceptable, intolérable en temps normal deviennent acceptable en temps de guerre, même dans des proportions plus folles. Mais on peut prendre un exemple plus français. Avant 2015, on n'aurait jamais pût penser que la société pourrait encaisser psychologiquement une attaque comme le 13 novembre. Quand moins d'un an plus tard on a l'attentat à Nice, la société était moins surprise de l'événement et on avait déjà un système qui commençait à nous dire que ce genre d'attaques peuvent devenir un quotidien. Il y avait déjà une forme d'acceptation de ces pertes qui s'installait aussi terribles et lourdes qu'elles soient. On avait une société qui commençait par se radicaliser et qui aurait accepté diverses initiatives militaires que nous n'aurions pas accepté en temps de paix, avec les risques liées. Bon cela ne s'est pas fait, mais l'ambiance à ce moment c'était ça. Le même genre d'ambiance qui a amené les américains à faire leurs guerres après le 11 septembre ou on peut même remonter à Pearl Harbor. Ce sont ces points de bascules qui changent une société et qui vont les amener à accepter des choses qu'elle n'étaient pas prêtes à accepter et comprendre juste avant. On peut poser la question aujourd'hui pour savoir si par exemple les français sont d'accord pour perdre des milliers d'hommes dans une guerre, tout le monde ou presque va vous dire que non en laissant l'option ouverte "si vraiment il le faut". Je pense qu'en revenant quelques années en arrière, si on avait posé la même question aux russes, la réponse aurait été la même. Chez eux aussi, un russe mort en Syrie, un avion qui s'écrase, ben c'était traité comme chez nous avec nos morts en opex, médiatisation, mise en valeur de la "victime", limite qu'on construisait une statue pour chaque mort. Tout cela est une question d'habitude et d'inhabitude des pertes, c'est con mais ce qui était exceptionnel finit par devenir une banalité, un quotidien. On peut passer d'une logique de guerre zéro mort à une logique de pertes importantes plus vite qu'on ne le pense et dans toutes les sociétés du monde, il n'y en a pas qui sont plus disposés que d'autres, il y en a juste ou il y a un système plus adapté à le gérer que d'autres. Notre système en occident n'est pas très adapté, les russes peuvent jouer dessus, mais ils se trompent en pensant qu'une guerre ne le remettrait pas en question. De la même manière qu'ils se sont trompés sur la combattivité des ukrainiens qui ont transformés une opération militaire spéciale en une véritable guerre dont la finalité n'est nullement écrite d'avance contrairement là aussi à ce que veulent croire les russes. Il y a une expression qui dit qu'il faut se méfier de l'eau qui dort. Les russes se sont déjà lourdement trompés sur l'inaction de l'occident pour soutenir l'Ukraine, non membre de l'Otan ou d'une quelconque alliance officielle. Ne les sous-estimons pas à se tromper sur notre réaction à défendre un membre de l'Otan. Le problème n'est pas de savoir si la Russie se sent en confiance d'affronter l'Otan, c'est de savoir si la Kremlin pense que l'Otan ne lui fera pas la guerre pour des "petits pays", qu'il pense par exemple pouvoir aller vite pour ne pas laisser le temps d'une réponse, qui placerait l'Otan dans une situation ou il faut attaquer la Russie et non plus défendre un allié attaqué. Beaucoup pensent que les russes sont dans ce genre de prise de risques et ce n'est pas des types comme Trump qui pousse dans le sens inverse. En tout cas, Moscou n'est pas en situation d'agir tout de suite et d'ici quelques années, il y a un fort risque d'avoir des armées européennes plus à même de faire une guerre qu'avant 2022. Tout ne se fait pas en 6 mois chez nous, mais tout ne se fait pas en 6 mois chez eux non plus. Entre une Pologne qui prend du volume, des frontières qui se renforcent et qui se minent carrément, des budgets qui gonflent, le temps qui passe n'est pas favorable à la Russie pour ambitionner une confrontation avec l'Otan.
  23. Petites vidéos pour rappeler un peu la complexité d'un nettoyage de zones à l'échelle d'une équipe. L'ennemi peut se cacher partout, même dans des zones qui semblent dévastées, vides, ceci sur un tout petit périmètre. Grosse consommation de grenades, les menaces de drones etc. On peut aussi s'interroger sur l'ensemble de ces soldats (des 2 bords) qui semblent se cacher un peu partout, isolés et sans doute même considéré comme perdus par leurs unités. Ils sont généralement totalement en marge, cherchant à se cacher et se faire oublier pour ne plus participer aux combats, attendant que le temps passe et espérant un développement plus favorable. Alors quand c'est l'ennemi qui frappe à la porte, on a ceux qui ont déjà abandonné toute idée de résistance puis se rendre et les autres, ayant peut-être été bien endoctriné sur l'idée qu'il ne faut pas se rendre ou qu'en face on fait les pires sévices aux prisonniers, qui vont faire une dernière résistance. .
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