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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. - Voici copie de la partie importante de l'article original. La déclaration du ministre est rapportée par des journalistes a priori professionnels, pas des amateurs. Ces journalistes écrivent la déclaration entre guillemets, ce qui signifie de leur part affirmation que les termes ont été exactement ceux-là. Je ne vois pas de raison de mettre en doute la parole de ces journalistes. - Concernant Fabius "pas un prince de la parole", je l'ai écouté plusieurs fois à la télévision, j'ai même assisté à une conférence qu'il donnait - il y a longtemps - et je crois que sa syntaxe ne pose strictement aucun problème. Je ne risque personnellement pas de me tromper en disant "Al Nosra fait du bon boulot", quand en fait je veux dire "Laurent Fabius a dit qu'Al Nosra faisait du bon boulot", ma maîtrise de la langue atteint ce niveau. Et je ne crois pas que Fabius soit pire que moi sur ce point - Soit dit en passant, si l'on fait envers et contre tout l'hypothèse que les journalistes auraient déformé ses paroles, ou que sa langue aurait fourché, vu le tollé qu'ont provoqué ses remarques, il lui aurait été tout à fait loisible de préciser un peu plus tard ses propos, par exemple en disant qu'il rapportait les positions d'autres personnes, sans nécessairement les reprendre tel quel à son compte. Il ne l'a pas fait. Cette déclaration a marqué les esprits c'est un fait, mais ce n'est pas seulement parce qu'elle est scandaleuse. C'est aussi parce qu'elle correspond bien aux résultats concrets de la politique de soutien à la rébellion choisie par le gouvernement. En début d'année, la Direction du Renseignement Militaire évaluait officiellement - audition au Sénat du général Didier Castres - à 100 000 combattants les effectifs des groupes rebelles, "dont la France estime que 80 000 d’entre eux appartiennent soit à des groupes terroristes désignés comme tels par les Nations Unies, soit à des groupes salafistes extrémistes". C'est-à-dire que 80% des rebelles - en excluant l'Etat islamique - sont des groupes qui partagent l'idéologie d'Al Qaeda et de Daech. Quand une politique - certes pas définie par la France seule loin de là, mais suivie avec persévérance et parfois plus de détermination que le Grand Frère américain lui-même - donne certains résultats qu'il est permis de considérer négatifs, on peut se poser la question si c'était exprès ou non. En somme, si "ils sont nuls" ou si "ils sont d'un cynisme de fer" - ce qui n'exclut pas d'ailleurs que en plus leur politique soit stupide. L'affirmation sourcée, publique et claire de Laurent Fabius permet de répondre à cette question.
  2. En fait, il est assez difficile de manipuler ces chiffres en dollar : - parce que le taux de change variable d'une année sur l'autre introduit pas mal de "bruit", et des distortions potentiellement significatives - et encore parce que des chiffres différents de PIB circulent, le PIB nominal c'est-à-dire compté en vraie monnaie avec les prix déterminés sur un marché, et le PIB en PPA c'est-à-dire en modifiant les prix pour qu'ils soient comme on pense qu'ils "devraient" être, pas comme des gens échangeant des biens sur un vrai marché les déterminent. Et il est très facile par exemple d'utiliser sans le faire exprès le chiffre en vraie monnaie du budget et le chiffre en prix modifiés du PIB Le remède c'est d'utiliser les chiffres directement en monnaie nationale. Le budget 2016 de la Défense russe est prévu à 3 145 milliards de roubles. D'autre part le PIB russe en vraie monnaie nationale - qu'il faut vraiment aller chercher sur les sites spécialisés - est prévu aux alentours de 92 trillions de roubles (en faisant une règle de trois sur les chiffres du bas de la page) On parle donc de 3,145 / 92 = 3,4% du PIB pour la défense russe en 2016. S'agissant des Etats-Unis, le budget de la défense au sens strict du terme était de 583 milliards de dollars en 2015, pour un PIB de 17,95 trillions de dollars cette année-là. Soit 3,2-3,3% du PIB pour la défense. Le problème, c'est que de nombreux postes de dépenses sont comptés hors du budget, les pensions aux vétérans, l'assistance militaire à l'étranger, les services de renseignement... et jusqu'aux armes nucléaires. Ce qui rend le budget total de la défense américaine assez difficile à évaluer... d'autant qu'on ne parle pas de petits montants. Les pensions aux vétérans en 2016 c'est 178 milliards... Le total réel est donc sans doute proche des 800 milliards, soit de l'ordre de 4,5% du PIB pour la défense américaine Certains sites entreprennent des calculs plus précis, par exemple celui-ci qui arrive à 829 milliards pour 2016, mais le compte est contestable : les dépenses pour les vétérans oui, mais pourquoi avoir inclus l'aide économique à l'étranger, et d'un autre côté pourquoi ne pas avoir inclus les armes nucléaires ? Pour résumer, les dépenses de la défense américaine sont en partie dissimulées par un écran de fumée, mais la part du PIB pour la défense semble nettement plus élevée aux Etats-Unis qu'en Russie. Même si on doit conserver une réserve, car après tout il est possible que certaines dépenses militaires russes aussi soient dissimulées par un écran de fumée...
  3. - Tenter de décrédibiliser un discours en affirmant qu'on ne le trouverait que chez des "fascistes" ou des "gauchistes", en somme que qui le tient est forcément soit un gros méchant, soit un gros irréaliste dogmatique... est-ce une méthode d'argumentation saine, franchement ? - S'agissant de la citation exacte de Fabius par Le Monde à cette occasion, tu fais une erreur. Le ministre n'a pas dit "tous les Arabes étaient vent debout" contre la position américaine, "parce que, sur le terrain, du point de vue de nos amis arabes, ces groupes font un bon boulot". Il a dit : "tous les Arabes étaient vent debout" contre la position américaine, "parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot" Fabius, qui était ministre des affaires étrangères et - je crois - sait choisir les mots et faire des phrases, qui s'exprimait dans un cadre officiel - pas des remarques à l'emporte-pièce en parlant avec un copain autour d'un verre - a dit clairement et distinctement que l'antenne d'Al Qaeda en Syrie faisait un bon boulot sur le terrain. C'est lui qui le disait, il ne rapportait pas les propos d'autres personnes, parce que quand on fait cela on choisit d'autres mots, par exemple ceux que j'ai suggérés "du point de vue de (Untel)", ou autres tournures de phrase claires. Je comprends que tu sois dérangé par la citation, et tu n'es pas le seul, moi aussi et encore pas mal d'autres ! Le problème sous-jacent n'est pas hélas que Fabius serait trop inculte pour savoir aligner une phrase correcte. Le problème, c'est tout simplement son excès de franchise... car à lever le rideau sur la réalité de la politique française en Syrie, ce ne sont ni des belles choses ni des choses raisonnables qui apparaissent...
  4. On est d'accord que nous sommes encore à quatre semaines de l'élection, et que même si tous intéressés par le sujet aucun de nous n'est Américain ? Et pourtant, le niveau de passion a commencé à sérieusement diverger dernièrement... Je ne veux pas imaginer à quoi ressembleront les règlements de compte à OK Corral débats contradictoires entre partisans de l'un et de l'autre aux Etats-Unis la dernière semaine avant le jour du vote C'est Laure Mandeville je crois qui dans l'entretien que je citais il y a 2 ou 3 pages parlait de "schizophrénie" concernant le regard que l'Amérique porte sur ces candidats. Ce n'est pas forcément une exagération... Ca me rappelle aussi ce passage du commentaire de David Goldman (tendance républicaine) Trump Will Win the National Battle for Legitimacy Tu utilises une hypothèse optimiste, que la phase hystérique ne durera qu'un temps, seulement quelques jours. Je me demande sérieusement si l'hystérie baissera de manière un tant soit peu notable d'ici le 8 novembre...
  5. Les gars c'est pas pour dire mais le fil sur la troisième guerre mondiale c'est à côté. Ici on s'insulte tranquillement autour d'une bière entre ceux qui détestent plus Clinton que Trump et ceux qui font tout à l'envers. Mais la guerre de tranchées, non
  6. Aucune raison de penser le contraire aujourd'hui, c'est très clair. L'imagination, c'est autre chose, on peut toujours rêver au moteur à téléportation. Mais c'est un rêve voilà tout. La propulsion chimique, et même la ionique, sont ridicules quand il s'agit de voyage interstellaire tout-à-fait d'accord, à cause de leurs vitesses d'éjection très petites. La fonction exponentielle est redoutable... Sur le dernier point en revanche, on peut théoriser dès aujourd'hui plusieurs types de propulsion capables de vitesses d'éjection de quelques % de c, donc potentiellement adaptées à un voyage interstellaire au long cours. Pas "théoriser" dans le sens où on écrit un roman de SF, mais théoriser dans le sens de pré-études de ce que serait une telle propulsion et comment on s'y prendrait dans les grandes lignes. J'en citerai deux : - la propulsion par fusion pulsée, pour Véjection jusqu'à ~ 8% de c - la propulsion par fragments de fission, pour Véjection = ~ 3 à 5% de c Aucune n'est maîtrisée, et il faudrait développer beaucoup de nouvelles technologies pour y arriver. Mais toutes deux semblent bien de l'ordre du possible, la première au prix d'un changement d'échelle - il est vrai absolument énorme - par rapport à des machines comme le Laser Mégajoule en France ou son équivalent le NIF aux Etats-Unis, la seconde en apprenant à alimenter un réacteur nucléaire avec des nanoparticules de plutonium et à laisser s'échapper le "gaz" qui en résulte. - La première est probablement la plus difficile et lointaine dans l'avenir, à cause du changement d'échelle dantesque. Elle seule permettrait une colonisation interstellaire par vaisseau générationnel - parce qu'il y faudrait des centaines de milliers de tonnes de carburant, et le deutérium est plus facile à trouver que le plutonium nécessaire à la propulsion par fragments de fission. On en a parlé en long, en large, en travers et dans les autres dimensions dans un fil dédié. - La seconde pourrait servir aux premières sondes interstellaires, parce qu'elle est probablement technologiquement plus accessible. Un petit calcul sur un coin de table : - Supposant une masse de 100 tonnes pour une sonde incluant la propulsion, les réservoirs, le bouclier anti-poussières interstellaires, la voile magnétique de décélération et la charge utile - ce qui est peut-être optimiste mais tu peux multiplier par 2 ou 10 si tu le souhaites - Imaginant 200 tonnes de plutonium - c'est beaucoup par rapport aux stocks mondiaux actuels, mais l'utilisation future de la sur-régénération pourrait permettre d'en produire beaucoup, beaucoup plus - Une vitesse d'éjection en milieu de fourchette de 4% de c signifierait une capacité d'accélération de 0,04 * LN ( (100 + 200) / 100 ) ~ 0,044 c, donc la voile magnétique étant utilisée pour le freinage une vitesse de croisière égale à 4,4% de c - Un transfert vers Proxima du Centauri durerait alors 4,24 / 0,044 = 96 ans, plus le temps perdu en accélération et décélération, soit un total probablement de l'ordre de 110 à 120 ans - la puissance du réacteur limitant la poussée à une valeur très faible, et la voile magnétique ne fournissant elle aussi qu'une force très faible Bref, un délai qui historiquement a été acceptable pour des projets comme la construction d'une cathédrale. Et qui pourrait l'être à l'avenir pour le retour d'informations directes sur ce qui se passe au juste sur Proxima b, ou une autre cible parmi les étoiles les plus proches. Oui l'énergie serait absolument énorme. Dans le calcul sur un coin de table que j'ai proposé, de l'ordre de 200 tonnes x ( 0,04 * c )² / 2 soit 1,44 1019 joule, c'est-à-dire une dizaine de jours de la consommation mondiale d'énergie actuelle. Mais le nucléaire peut fournir ce genre d'énergie - pas les fossiles qui représentent 85% de nos sources actuelles d'énergie, certes . D'autant qu'il ne s'agirait pas d'un projet pour demain, mais pour la fin du siècle si l'on veut être d'un optimisme échevelé, pour un siècle à venir s'il faut être plus réaliste. Des propositions de nouvelles théories, c'est-à-dire des idées pas encore testées voire très difficiles à tester, peut-être. Je n'en connais pas. As-tu un exemple ? Des théories au sens de quelque chose qui ait le moindre soubassement expérimental, non. Une précision importante - si c'est à ça que tu pensais - l'intrication quantique ne permet absolument pas de transmettre quoi que ce soit, ni masse ni information, à une vitesse supérieure à celle de la lumière. Elle est expérimentalement vérifiée sur des distances macroscopiques, mais ne crée pas de contradiction avec le fait que ni matière ni information ne voyagent plus vite que la lumière. Un "petit" détail au sujet de la métrique d'Alcubierre - qui n'est pas une théorie distincte de celle d'Einstein, mais plutôt une solution particulière des équations de la relativité générale d'Einstein - c'est qu'elle présuppose l'existence de matière de masse négative. Dont on n'a aucune preuve qu'elle n'existe pas, mais aucune indication non plus qu'elle existe. Un peu comme les fées et les lutins, en somme. Peut-être un jour aura-t-on une énorme surprise et découvrira-t-on de la matière avec une masse négative. Il ne faut pas insulter l'avenir et d'ailleurs ça marche aussi pour les fées et les lutins. Mais en attendant, la solution trouvée par Alcubierre, pour brillante qu'elle soit, n'est qu'une simple curiosité mathématique et physique. Plus précisément la théorie d'Einstein est incomplète. De même que la théorie quantique, et pour la même raison : l'une comme l'autre ont un (très large) domaine de validité, leurs deux domaines de validité sont d'ailleurs complémentaires... mais elles sont incompatibles entre elles. Et les tentatives pour construire une compréhension du monde qui englobe et dépasse et l'une et l'autre n'ont à ce jour pas abouti - on semble en être encore loin. On ne peut exclure totalement que la construction d'une telle "théorie physique totale" fasse découvrir une possibilité de voyage interstellaire à grande vitesse. Mais il n'y a pas non plus spécialement de raison de le penser. Et il n'y a aucune piste à l'heure actuelle si par "rapide" on sous-entend plus vite que la lumière. Si l'on parle de 10% de la vitesse de la lumière, là c'est certainement physiquement possible, c'est "seulement" un problème technologique... il est vrai gigantesque. Ben je conseillerais de jeter un oeil sur les commandes déjà, ça pourrait permettre d'en savoir plus. Puis on pourrait demander aux Chinois, le retro-engineering ils connaissent
  7. Ou encore, il pourrait sortir la même chose concernant la guerre que mène l'Arabie saoudite au Yémen, où une partie de la population est menacée de malnutrition pendant que les bombardements sur les villes continuent. Ou même, il pourrait se demander comment au juste les habitants de Mossoul risquent de vivre l'offensive annoncée contre l'E.I. dans cette ville par une coalition... dont la France fait partie. M'est avis que la situation sera difficile et dangereuse pour les civils de Mossoul, tout comme elle l'est pour les civils d'Alep-Est. C'était déjà le cas à Falloujah lorsqu'elle a été libérée de l'E.I. au printemps dernier. Et je ne dis pas qu'il ne faut pas faire la guerre à l'E.I. Mais que la guerre, c'est aussi ça. Le devoir de tout pays qui mène ce genre de guerre, c'est de faire tout son possible pour réduire les morts d'innocents au minimum, sachant qu'il y en aura tout de même. Je ne connais pas de comparaison indépendante entre la manière dont des pays comme la Syrie et la Russie - à Alep - et des pays comme l'Irak, les Etats-Unis et la France - à Falloujah - se sont acquittés, ou non, de cette obligation légale et morale. Je me garderais de faire des hypothèses trop agréables ni chauvinistes sur ce que serait le résultat d'une telle comparaison. Rappelons que la bataille de Falloujah en novembre 2004 a causé plusieurs milliers de morts civils, et je ne suis pas sûr que les Etats-Unis aient changé de méthodes depuis. Oui. En tant que Français, deux réactions possibles face à cela : descendre au trente-sixième dessous pour se cacher, ou la colère. J'ai choisi la colère, parce que la honte ne servirait à rien - même si les Fabius, les Ayrault et leur chef Hollande me font honte effectivement et pas un peu.
  8. De fait, il est difficile de dire que l'un ou l'autre ait pris un véritable avantage. Tous deux étaient très "durs" avec le candidat d'en face et aucun n'a craqué ni n'est sorti de ses gonds. On a bien eu droit à quelques montées en chauffe de Trump, mais interrompues au bout de quelques secondes - quelqu'un lui a fait la leçon et/ou il sait qu'il n'a pas le choix il doit se maîtriser. On a bien eu droit à quelques sourires ultra-crispés - masques de Joker - de Clinton, mais enfin ce n'est pas nouveau. Ils ont vraiment "sorti" tout ce qu'ils avaient l'un sur l'autre. Si je voulais être moqueur - mais bon tout le monde sait que ce n'est pas mon genre - je dirais que chacun a parfaitement réussi à démontrer que le candidat d'en face n'est pas un choix prudent pour la présidence des Etats-Unis. Une brillante réussie, Madame, Monsieur ! Mon sentiment perso, c'est que Clinton commence à vraiment me faire peur. Je parle de la Syrie. Elle a confirmé en termes forts qu'elle voulait une action de force des Etats-Unis contre les forces syriennes. Or elle sait parfaitement - les hauts responsables militaires américains l'ont dit publiquement (*) - que c'est impossible sans faire en même temps la guerre à la Russie. La situation a été clarifiée sur ce point, il n'y a plus d'ambiguïté ni d'espoir de pouvoir faire l'un (guerre à la Syrie) sans faire l'autre (guerre à la Russie). Cependant, Clinton n'a pas changé sa position. Et elle l'a encore dit plusieurs fois : à un moment on lui pose une question si elle veut vraiment une action militaire américaine directe en Syrie, elle évite de répondre - personne ne l'a reprise - en disant seulement qu'elle n'enverra pas de troupes au sol. L'hypothèse optimiste, c'est que c'est un politicien cynique, donc qui connaît et respecte les rapports de force. Ce ne serait alors qu'un discours verbal ... mais alors, pourquoi le maintient-elle aussi dur, voir semble-t-elle le durcir ? Trump, qui a sorti fin 2015 une c....rie sur le test de religion pour interdire aux musulmans l'entrée aux Etats-Unis, s'est depuis dédit sans l'avouer en remplaçant la proposition par "une enquête très approfondie sur le passé" des immigrants musulmans. Pourquoi Clinton n'a-t-elle même pas initié un mouvement de retraite comparable ? L'hypothèse pessimiste... Si on prend en compte la position de Pence le colistier de Trump, qui a récité un catéchisme va-t-en-guerre comparable à celui de Clinton, et dont Trump s'est expressément et clairement distancé hier soir "Je ne suis pas d'accord avec lui" - sa position sur la Syrie était frappée au coin du bon sens - on pourrait dire aussi que : - L'hypothèse pessimiste est qu'un partisan de la guerre contre la Russie va être élu à la présidence le mois prochain - L'hypothèse optimiste est qu'un partisan de la guerre contre la Russie va être élu à la vice-présidence le mois prochain. Rappelons qu'un vice-président est en permanence "à un battement de cœur" du pouvoir... (*) Voir le général Joseph Dunford, chef de l'Etat-major américain, témoignant devant le Sénat fin septembre
  9. C'est dans l'autre sens que ça pourrait se passer. Ce ne serait pas la Russie qui agirait, mais l'Amérique, en bombardant les forces syriennes, lesquelles sont défendues par des systèmes sol-air russes. C'est le gouvernement américain qui décidera - ou pas - de passer à l'attaque. Pas le gouvernement russe.
  10. C'est vrai, mais depuis que j'ai étudié cette chanson en cours d'allemand au lycée lors de sa sortie, j'ai développé à son encontre une puissante aversion... je veux dire, le ton geignard de la chanteuse, plus la moraline obligée du professeur ah oui la guerre c'est pô bien - pas que ce soit faux sur le fond, c'est que c'est fort creux - plus les complexités des déclinaisons allemandes, ça peut créer un traumatisme durable mince !
  11. Je me suis posé exactement la même question... et une visite sur le site officiel de l'ONU ne m'a pas permis de trouver la réponse - c'est probablement normal s'agissant de simples projets, seules les résolutions adoptées doivent être publiées. Un président américain est investi le 20 janvier de l'année suivant son élection. Si Hillary Clinton est élue, elle deviendra présidente dans trois mois et demie. Voici "Take me out" par le groupe Franz Ferdinand https://www.youtube.com/watch?v=GhCXAiNz9Jo J'aime bien le nom de ce groupe, qui ne rappelle mais alors aucun souvenir de classe d'histoire...
  12. Hmmm Vlad oui, mais... a-t-il déjà fait la couverture de Playboy ? That is the question, comme on dit couramment. Réponse à 3 heures du mat' cette nuit pour les fous qui voudront y assister en direct. Dans la journée de demain pour les autres. Sinon, un entretien informé, réfléchi et pondéré de Laure Mandeville au sujet de Trump, qu'elle suit depuis le début de sa campagne. Quelques extraits - et le reste du long texte est intéressant aussi, notamment les infos sur l'enfance et la famille proche du Donald.
  13. Le ton a changé dans la communication russe à la population. La dénonciation d'une rhétorique russophobe de la part des "partenaires" de l'OTAN n'est pas nouvelle. Cette fois-ci cependant, le ministre des affaires étrangères Lavrov - dont la parole est généralement des plus mesurées - dénonce des "mesures agressives, qui portent réellement atteinte à nos intérêts nationaux et mettent en danger notre sécurité" (dans l'original : "об агрессивных шагах, которые реально задевают наши национальные интересы, ставят под угрозу нашу безопасность") ceci dans un entretien ce dimanche à la première chaîne de télévision russe. La population russe pourrait être en train d'être préparée à l'éventualité d'une guerre. Ce qui signifierait que le gouvernement russe estime réaliste le scénario du déclenchement d'une guerre par les Etats-Unis. Situation dangereuse, quoi qu'il en soit des actions et projets réels du gouvernement Obama et du prochain gouvernement américain. Même si aucun projet d'attaque n'est envisagé, le simple fait que "ceux d'en face" le craignent pour de vrai crée des risques de dérapage.
  14. Concernant la vulnérabilité des systèmes sol-air russes même les plus avancés à une frappe surprise coordonnée saturante au missile de croisière - voir le post N°2 sur ce fil - voici quelques précisions sur la mobilité du S-300VM Antey-2500, la toute dernière version que le MinDef russe a annoncé il y a quelques jours avoir déployé en protection de leur base aérienne en Syrie. D'autre part, une combinaison typique est six TEL à quatre missiles 9A83ME par batterie, soit 24 missiles immédiatement disponibles - plus des missiles de recharge. Il est clair qu'une attaque coordonnée de 50 missiles de croisière arrivant à très basse altitude - donc détectés avec faible préavis - serait suffisante pour détruire les radars et le centre de contrôle, neutralisant la batterie. Les Etats-Unis pourraient assez facilement détruire ce système.
  15. Une autre possibilité - assez théorique car difficile du point de vue politique il faut le reconnaître - serait d'expliquer que compte tenu de la finitude du monde, du plafonnement des ressources notamment énergie fossile et de l'excès d'épargne, la seule manière d'obtenir des rendements intéressants à long terme, ou même simplement positifs, est de financer les projets visant à dépasser ou repousser ces contraintes de ressources. Projets qui sont à la fois de grande dimension, à long terme, et risqués. En pratique, faire gérer une grande partie des capitaux recherchant une rente de long terme par une agence d'Etat chargée de financer ou de garantir le financement des projets du type : - nucléaire de quatrième génération et solaire spatial (pour l'énergie), - captage du CO2 atmosphérique excédentaire (pour l'environnement), - recyclage avancé voire exploitation des astéroïdes proches (pour les matériaux) - etc. ... étant entendu que cette agence ne versera de pensions qu'en cas de et dans la mesure de la réussite de ces projets. Oui, je sais. Je suis en train de rêver. Et pourtant ce serait bien la chose à faire ! Dans un monde fini dont les ressources s'épuisent, comment imaginer que les retraités de demain soient servis convenablement, comment imaginer que leurs capitaux conservent ne serait-ce qu'une fraction importante de ce qu'ils croient qu'ils valent ?
  16. Une étude a été publiée détaillant les diverses options envisageables pour Proxima B - à quoi peut-elle bien ressembler ? Proxima b : une exoplanète recouverte d’un océan ?
  17. L'argument est très valable, mais la conclusion est seulement que ce n'est que justice d'agir dans les deux cas de la même manière, et de ne pas faire reposer sur des contribuables qui n'ont pas eu le choix le "sauvetage" de banques qui ont fait n'importe quoi, ou pour parler plus franchement le racket destiné à combler leurs pertes. Dans les deux cas, ceux qui n'ont pas eu le choix doivent être protégés d'un racket par ceux qui ont eu le choix, qui ont mal choisi, et qui ont perdu beaucoup d'argent en conséquence. De même qu'une très forte remise sur la dette publique grecque ne serait que justice - pas une annulation car comme tu le dis il y a une part de responsabilité en Grèce tout de même - laisser la Deutsche Bank se débrouiller toute seule pour rembourser - ou non - ses dettes ne serait que justice. Tondre Hans et Kurt sous prétexte que Evangelis et Konstantinos ont été tondus ne ferait qu'élargir l'injustice. Y compris si lesdits Hans et Kurt, trompés par une propagande populiste et fausse issue du gouvernement allemand, ont en leur temps approuvé la tonte d'Evangelis et de Konstantinos.
  18. C'est pour cela que j'écrivais que le risque de poursuite de l'escalade par les Américains serait ouvert. Ne pas oublier cependant que les populations des deux pays seraient partagées entre la fureur d'avoir été attaqués (Russie) ou d'avoir eu un navire majeur coulé (Etats-Unis, dans mon scénario, mais ça la riposte russe pourrait aussi viser une autre cible qu'un porte-avions)... et la peur de la suite. Même si en réalité le risque de passage au nucléaire serait extrêmement bas, tout le monde y penserait. L'homme de la rue où que ce soit n'a pas l'habitude que l'une de ces guerres lointaines contre des "terroristes" débouche sur une situation où l'atomisation de sa ville pourrait être possible... et n'est sans doute pas prêt à l'accepter ! A mon avis, les voix poussant à stopper l'escalade seraient très fortes, des deux côtés. La différence étant que la Russie serait le pays initialement attaqué, et le président y a plus de pouvoirs. Deux raisons pour que les voix réclamant l'arrêt de la guerre y soient un peu moins fortes qu'en face. C'est pourquoi à mon sens une riposte "dure" de la Russie à l'attaque américaine en Syrie serait probable, mais une riposte ponctuelle suivie d'une proposition discrète de s'en tenir là. L'article 5 vise le cas où un pays membre a été agressé. Pas celui où un pays membre a tiré sur un autre pays et celui-ci ne s'est pas écarté assez vite du chemin du missile ! Il serait complètement inapplicable dans le cas d'espèce.
  19. Traduction anglaise d'une communication aujourd'hui du porte-parole du MinDef russe le général Konashenkov au sujet de la situation en Syrie. Le ton est intéressant...
  20. La règle historique il y a un siècle était de fait que la couverture-or devait représenter un minimum de 40% de la monnaie émise. Non pas 100%. Au début des années 1900 lors de l'apogée du système de l'étalon-or, chaque monnaie était définie à la base comme un certain poids d'or - par exemple ( 90 / 15,5 ) gramme d'or fin pour la pièce de 20 francs français qui est restée connue comme "le Napoléon", soit 1 franc = environ 0,29 gramme d'or - et la règle de la couverture était simple à exprimer et surtout fixe. Le raisonnement je crois est que la totalité des détenteurs de francs - ou de livres, dollars, marks... - ne déciderait jamais en même temps de convertir leur monnaie en or, puisque la confiance dans le système justement était maintenue, donc une couverture à 100% aurait été superflue. La convertibilité de la plupart des monnaies européennes a été suspendue début août 1914, pour une raison assez facile à deviner. Les tentatives de la rétablir - avec un taux différent - dans l'entre-deux-guerres ont fait long feu, et c'est en 1936 que le franc a définitivement cessé d'être convertible. Le dollar a cessé d'être convertible pour les particuliers en 1933 - décision de Roosevelt - et pour les banques centrales étrangères en 1971 - la fameuse décision de Nixon. Le franc suisse a été la dernière monnaie convertible, jusqu'en l'an 2000, avec couverture à 40% par le stock d'or suisse - depuis en large partie dispersé. Le système monétaire actuel, dénué de toute référence ni couverture par quelque métal précieux que ce soit, ni autre ressource rare dont le stock n'augmente que lentement, est absolument sans précédent historique. Il est déjà arrivé, et à d'assez nombreuses reprises encore, qu'un pays ou un empire passe à une forme de monnaie entièrement fiduciaire sans lien avec le métal précieux, ce dès l'antiquité. Mais ce n'était à chaque fois qu'un exemple isolé, les autres pays ne suivaient pas, et ces systèmes fiduciaires se terminèrent tous de la même manière c'est-à-dire une très forte inflation et la ruine de ceux qui avaient fait confiance à la monnaie - le terme "assignat" doit dire quelque chose ... De deux choses l'une : - Soit la règle ancienne éprouvée lors de plusieurs millénaires ne s'applique plus - Soit c'est une faillite maousse costaud que nous nous préparons, et le dollar comme l'euro et les autres monnaies auront un jour la même réputation que les assignats Personne ne sait quelle interprétation est la bonne. De mon côté, je soupçonne très fortement que c'est la seconde. Et l'augmentation indéfinie des masses monétaires des banques centrales depuis 2008 (pour "lutter contre la crise", sans guère d'effet probant d'ailleurs), d'une manière qui est dans les faits politiquement impossible à arrêter, et avec des chiffres assez impressionnants, par exemple presque x 3 pour l'euro, plus de x 4 pour le dollar, et x 10 pour le franc suisse... n'est pas pour me faire changer d'avis. Bon, tout ceci est cependant HS. Le jour où le dollar perdra sa valeur, l'euro ne vaudra plus grand chose non plus. Et vice versa. Pas moyen pour l'un des protagonistes EU / UE de prendre l'avantage par ce biais
  21. Comme dit Carl, SNAFU est de manière générale préférable à FUBAR. Je crois qu'une bonne partie des électeurs de Trump verrait plutôt la situation de cette manière. SNAFU n'est en effet préférable à FUBAR... que si SNAFU n'implique pas un train qui accélère dans la pente avec un joli ravin au bout. L'existence - ou non - d'une pente et d'un ravin est peut-être la différence d'opinion la plus fondamentale entre ceux qui se résignent - pas de gaieté de cœur - à voter pour une Clinton et ceux qui se résignent - sans certitude du résultat - à voter pour un Trump.
  22. En ce qui concerne le strict théâtre d'opérations syrien voire moyen-oriental, s'ils décidaient d'agir les Etats-Unis ne devraient pas avoir trop de mal à l'emporter assez rapidement. Le déclenchement pourrait être l'imposition d'une zone d'interdiction de survol : - soit que le gouvernement américain lance un ultimatum à la Russie et à la Syrie d'avoir à cesser toutes opérations aériennes, et attaque en force dès que cet ultimatum est violé - je pense qu'il le serait - soit de manière plus lente mais à peu près aussi sûre que les EU n'interdisent qu'une certaine zone, et ne fassent au début que protester devant les violations, avant d'abattre un seul avion, et de laisser la situation progressivement pourrir jusqu'au point où l'attaque en force serait lancée Dans les deux cas, l'action étant illégale du point de vue du droit international et ne s'appuyant sur aucune résolution de l'ONU, il faudrait probablement un ou plusieurs événements traumatisants pour les opinions occidentales pour la motiver. Sans aller jusqu'à parler d'attaque sous faux drapeau, la déformation d'événements réels pour les rendre beaucoup plus choquants pourrait être utilisée. Voir le massacre de Račak en prélude à la guerre du Kosovo en 1999 pour exemple Les opérations, que la guerre commence d'une manière ou de l'autre, seraient essentiellement la neutralisation des défenses aériennes russes et syriennes de manière à obtenir la suprématie aérienne en Syrie. En pratique, destruction des batteries sol-air russes (S-300V, S-400 ?) et beaucoup plus facile de leurs équivalents syriens, puis des bases aériennes russes sur place et éventuellement des chasseurs russes ou syriens qui pourraient continuer à voler. Le tout menant à une situation où les forces syriennes perdraient leur avantage sur les rebelles, permettant à ces derniers de reprendre l'avantage, ou du moins de "ne pas perdre", ce qui serait l'objectif du gouvernement américain. Washington prendrait la décision consciente de n'attaquer aucune unité navale russe en Méditerranée, afin de tenter de limiter l'affrontement au strict territoire syrien. Pour la même raison, aucun porte-avions américain ne stationnerait en Méditerranée orientale au moment de l'assaut. En revanche, d'éventuels Su-33 décollant du porte-avions Admiral Kouznetsov seraient pris pour cible s'ils s'aventuraient au-dessus de la Syrie. Les unités engagées seraient d'une part un sous-marin nucléaire Ohio modifié en lanceur de missiles de croisière, éventuellement assisté de bombardiers B-52 tirant d'autres missiles à distance de sécurité, et destinés à la destruction des batteries sol-air russes. D'autre part des F-15, F-15E et quelques F-22 pour établir et maintenir la suprématie aérienne en attaquant tout appareil russe ou syrien volant au-dessus de la Syrie ainsi qu'en détruisant les pistes et dépôts de carburant des bases aériennes locales. Le Ohio opérerait probablement depuis la Mer Rouge, afin que les croiseurs russes en Méditerranée orientale ne détectent pas le lancement de ses missiles de croisière. Les B-52 pourraient être basés à Diego Garcia. Les chasseurs-bombardiers seraient basés en Irak, Jordanie voire Arabie saoudite, avec renfort éventuel des F-18-E/F d'un porte-avions depuis la Mer Rouge voire le Golfe. Le plus difficile tactiquement, c'est-à-dire la neutralisation des S-300/S-400 - au minimum destruction de leurs radars, même si tous les TEL ne sont pas mis hors de combat - serait réalisé par une frappe coordonnée massive au Tomahawk. Les S-300/S-400 peuvent se défendre contre des missiles de croisière, mais ils ne possèdent que quelques douzaines de missiles et pourraient donc être submergés. Ils sont mobiles, mais il leur faut au minimum plusieurs minutes pour changer de position, et ils ne les auront pas si les missiles de croisière volent bas. Enfin, ils sont évidemment détectables assez facilement, ne serait-ce qu'à cause de leur radar. La dernière version du Tomahawk - Bloc IV - dispose soit dit en passant d'une capacité de re-ciblage en vol. Chaque Ohio - les Etats-Unis en possèdent quatre - porte 154 missiles de croisière, et la moitié de ce total serait certainement suffisante pour détruire une batterie de S-300/S-400, sachant que la Russie n'en a certainement pas beaucoup sur place. Les B-52 peuvent quant à eux jusqu'à 12 à 20 missiles de croisière chacun. La réaction de la Russie serait bien sûr la grande inconnue. Dans une telle situation, elle ne jouerait pas moins que son influence au Moyen-Orient, voire une bonne partie de son statut de grande puissance. Et Vladimir Poutine jouerait sans doute sa réélection en 2018, ce qui n'est pas à négliger. J'ai beaucoup de mal à imaginer la Russie "lâcher le morceau" et se contenter de ripostes "pour le principe". Moscou n'aurait cependant pas les moyens militaires d'empêcher la défaite de son allié syrien et la destruction à plus ou moins court terme du régime, façon Libye 2011. - Des ripostes sur les bases américaines dans la région, ou du moins certaines d'entre elles, seraient envisageables, voire très probables. Elles ne pourraient cependant pas obtenir un résultat militaire probant, ni même faire vraiment très mal aux Etats-Unis - il y aurait certes des dégâts importants - parce que la Russie n'a probablement pas beaucoup de missiles de croisière Kalibr ni d'autres types, et parce que ses forces aériennes modernes - peu nombreuses - seraient en infériorité numérique notable, et ses forces aériennes anciennes plus nombreuses en infériorité qualitative grave - L'option d'une escalade militaire pourrait être tentante, afin d'équilibrer "symboliquement" la situation d'une manière que des ripostes limitées sur des bases aériennes ne permettraient pas. Il pourrait s'agir d'une attaque en masse contre un porte-avions américain - le neutraliser voire le couler serait certainement suffisant pour équilibrer les "offenses". Cette attaque serait réalisable avec 1 ou 2 sous-marin nucléaires lanceurs de missiles de croisière type 949-A Antey, chacun porteur de 24 grands missiles spécialisés pour cet objectif, coordonnés probablement avec un vol de Tu-22M et / ou Tu-160, chacun porteur de missiles supplémentaires, l'objectif étant bien sûr d'atteindre une masse critique de missiles frappant en même temps, afin de submerger les défenses. La manœuvre viserait premièrement à "laver l'affront", deuxièmement à proposer discrètement aux Etats-Unis de s'en tenir là et compter à terme sur la déstabilisation de la Syrie - façon Libye en pire - pour faire regretter à Washington son attaque et reprendre l'avantage symbolique au final "On peut faire mal à la Russie, mais attention vous aussi vous aurez très mal, et au final vous n'avez provoqué que des catastrophes car c'est nous qui avions raison". Le risque bien sûr, c'est que Washington pourrait très bien continuer en coulant le porte-avions russe et en "se faisant" quelques sous-marins russes - relançant la guerre et augmentant le coût pour Moscou. - Je ne crois pas trop à des ripostes "créatives" sur l'économie. Des cyberattaques sur des infrastructures civiles, ou encore sur les Bourses, sont peut-être possibles - ou peut-être pas - l'interruption des livraisons de gaz russe en Europe est certainement possible. Mais il ne serait pas dans l'intérêt de Moscou de s'attaquer aux peuples directement, quand il cherche plutôt à se les gagner. Les deux raisons principales de s'abstenir du point de vue américain, c'est : - La politique interne. Il serait très difficile d'expliquer à la population américaine que déclencher une guerre contre une grande puissance, pour le compte d'un pays dont bien peu se soucient, qui plus est de fait en soutien de troupes djihadistes - même si pas seulement - serait une bonne idée. Les inévitables pertes seraient difficiles à faire accepter, sauf à imaginer une propagande vraiment très efficace. Quel genre de scandale survenant en Syrie pourrait être un levier suffisant ? Et comment être sûr à l'avance que les Américains suivront ? - Les conséquences mondiales de long terme. Certes, humilier militairement la Russie pourrait être agréable sur le moment - si celle-ci ne choisit pas d'escalader trop durement cependant - mais à long terme ce serait le meilleur moyen de faire s'éloigner les Européens, qui seraient véritablement inquiets à l'idée que Washington est capable de prendre ce genre de risques, de rendre furieux les Russes, sans doute pas le pire, mais encore et surtout d'inquiéter véritablement les Chinois. C'est surtout cela qui serait dangereux pour l'Amérique, parce qu'à ce jour Pékin ne dépense qu'une faible partie de son PIB pour la défense, et déjà c'est une puissance militaire considérable. Et si la Chine véritablement effrayée par l'agressivité américaine décidait de dépenser 5% du PIB pour la défense, comme on le fait aux Etats-Unis ? Alors, Pékin deviendrait une superpuissance militaire... et Washington aurait fait apparaître le "peer competitor" dont toute sa stratégie mondiale vise justement à empêcher l'émergence !
  23. Je propose de discuter dans un nouveau fil dédié du scénario de Guerre américano-russe en Syrie. Une possibilité certes hypothétique, mais pas totalement improbable si l'on observe la situation générale comme les événements récents ou l'énervement perceptible de part et d'autre. C'est par là ===> Guerre américano-russe en Syrie
  24. Ce scénario devrait, si la rationalité prévaut, ne jamais se réaliser, car les conséquences pourraient en être graves pour toutes les parties. Cependant, dans l'Histoire, ce n'est pas toujours la rationalité qui a prévalu. Les passions, et encore les intérêts personnels ou de groupes - à différencier des intérêts d'une nation entière - s'en sont mêlés. Le scénario d'affrontements armés américano-russes en Syrie, dérivant ou non vers une guerre localisée, dérivant ou non vers une guerre généralisée, ne peut pas être écarté totalement. Il peut être intéressant de l'étudier en tant que tel. Je propose les paramètres suivants : Point de départ = Similaire à la situation début octobre 2016, soit une guerre civile syrienne toujours indécise, mais avec l'un des côtés qui semble sur le point de remporter un succès important voire peut-être décisif - interdisant à l'autre d'espérer remporter la victoire finale voire de simplement sauver quelques meubles dans une négociation. Aujourd'hui, c'est bien sûr le régime syrien qui pourrait être dans cette position, s'il réussit à reconquérir la totalité d'Alep. Déclenchement = Voulant empêcher la défaite de son champion, l'une des deux principales puissances extérieures au conflit s'implique directement en force en Syrie même, d'une manière qui ne peut que mener à affrontements armés avec l'autre puissance. Plus précisément, d'une manière qui force l'autre à choisir entre retirer ses troupes déjà présentes donc "se coucher", et riposter directement. Aujourd'hui, la Russie étant engagée directement sur place en soutien du gouvernement syrien, ce sont les Etats-Unis qui pourraient décider de la forcer à choisir, en s'impliquant eux-mêmes directement. Ce que d'assez nombreuses voix à Washington poussent à faire, même si d'autres crient au casse-cou. Objectifs = La puissance qui augmente brutalement son niveau d'engagement veut empêcher la défaite de la partie à la guerre civile qu'elle soutient, elle est prête à risquer des combats directs contre l'autre pour cela, mais elle ne recherche pas cette guerre en tant que telle. Dans toute la mesure du possible, elle souhaitera donc laisser à son adversaire une voie de repli - que celui-ci décide ou non de l'emprunter - et si elle initie les combats directs, elle aura à cœur de laisser la possibilité à l'autre de ne pas escalader l'affrontement encore plus loin - par exemple sur d'autres terrains. Elle en fera donc le minimum, sous réserve d'atteindre son objectif principal c'est-à-dire empêcher la partie adverse de remporter la guerre civile. Opérations = A vous de choisir ! - A la fois les actions de la puissance qui décide de s'engager directement et beaucoup plus, et les réactions de l'autre. - A la fois sur le plan strictement militaire, et sur les plans économiques ou autres - cybersécurité, attaques financières, etc. - Et encore les réactions éventuelles d'autres puissances, Syriens, rebelles, Etat islamique, Turcs, Européens de l'ouest, Iraniens, Saoudiens, Irakiens, Chinois... - Et enfin les conséquences à long terme... Fin du scénario = Même si les conséquences de long terme sont un sujet en soi, le scénario doit se terminer au moment où les opérations armées en tant que telles s'achèvent, qu'il y ait accord de paix ou simple "guerre gelée" type péninsule coréenne depuis 1953. Limites = J'en propose deux principales 1. La plus fondamentale : aucune arme nucléaire ne sera utilisée par personne, et ceci pour une raison très simple c'est que tout le monde les réserve au cas où l'existence même de la nation est en danger - les fameux "intérêts vitaux". Même la pire humiliation militaire envisageable par l'un ou par l'autre dans une opération extérieure ne serait pas suffisante pour ne serait-ce qu'évoquer les intérêts vitaux. 2. Il me paraît raisonnable aussi de poser comme hypothèse que ni Etats-Unis ni OTAN ne commenceront une action armée sur le territoire russe en Europe, ceci parce que les Européens seraient debout sur les freins à la simple évocation de cette possibilité. Ce qui n'interdit pas bien sûr d'imaginer des affrontements armés sur le territoire d'autres Etats européens - Ukraine... - si vous le souhaitez.
  25. L'Ukraube t'a donné des doutes ? Ben mon vieux... Sérieusement maintenant : je ne suis pas dans le secret des dieux, et la question de la politique syrienne et russe après une victoire à Alep se pose effectivement. Mon impression est que la possibilité de viser une victoire complète, si elle se présente effectivement, serait trop tentante pour Damas. Par "complète" je veux dire le contrôle de tout l'ouest de la Syrie, moins la zone kurde et la zone E.I. dans l'est, mais ça devrait inclure 80% des zones peuplées avant-guerre donc ne serait pas loin d'être complète au sens exact. La question est : Moscou suivrait-elle ? Là, je pense que c'est la relation Etats-Unis - Russie qui serait importante. Dans l'hypothèse où Washington ne serait pas prêt à agir militairement en Syrie - zones d'interdiction de survol etc - il me semble que la relation avec Moscou est suffisamment dégradée pour qu'au Kremlin on ne se soucie pas exagérément de "sauver la face" des Américains. Dans l'hypothèse où Washington agirait militairement, euh... La meilleure option serait que Etats-Unis et Russie améliorent leur relation et que Washington puisse sauver la face sans rien faire de dangereux. Enfin ça restera peut-être une simple spéculation. Les loyalistes n'ont pas encore gagné. Tu veux dire 25 millions je pense. Asma el-Assad, épouse de Bachar, est issue d'une grande famille sunnite. Elle est effectivement "mariée à la bonne personne" Allez, une présidente pour la Syrie ! Sérieusement, je suis comme Gally, je n'y crois pas.
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