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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Il y a une troisième option, qui est d'être un pays à la défense indépendante, suffisamment armé pour intervenir lorsque ses intérêts sont gravement menacés, suffisamment peu pour que ça n'obère pas la prospérité du pays. C'est accessible pour la France par exemple. Nous n'en sommes d'ailleurs pas si loin, et nous y serions sans conteste si la diminution des dépenses de défense en part de PIB s'était arrêtée il y a quelques années plutôt que de continuer sans fin. Ce qui pourrait se corriger assez facilement, là encore en l'espace de quelques années. Contrairement à la première option que tu cites - un sujet politique européen capable d'avoir une armée - c'est réaliste plutôt qu'un voeu pieux. Contrairement à la seconde option cela permet d'avoir une politique étrangère et de défendre les intérêts et les amis de la France, notamment mais pas seulement en Afrique. Etre des auxiliaires des Etats-Unis, nous le sommes depuis longtemps déjà, et de manière totalement assumée depuis 2008 au plus tard. Et ça n'a pas d'intérêt pour nous étant donné que cela consiste à nous mettre à la remorque de la politique mondiale d'une superpuissance qui d'une part recherche ses intérêts et pas les nôtres - nous serions fous de le leur reprocher - d'autre part qui a davantage été une source de désordres internationaux que d'ordre depuis au strict minimum une décennie, plus sûrement presque un quart de siècle, ce à quoi nous ne pouvons strictement rien. Avoir une défense et une politique étrangère indépendante, c'est ce que font à des niveaux divers la plupart des pays du Monde, de l'Inde à la Russie en passant par Turquie, Iran, Brésil, naturellement la Chine, Israël, le Pakistan, etc. C'est la majorité des pays européens qui ont abandonné cela et qui se placent à l'écart de la majorité des pays du Monde. Mais rien ne nous oblige à faire comme eux. En ce qui concerne les autres pays européens, nous avons certes intérêt à continuer les coopérations avec eux pour les fabrications militaires lorsque c'est expédient - c'est d'ailleurs en large partie déjà le cas, des hélicoptères de combat franco-allemands à la défense sol-air franco-italienne, demain peut-être des drones de combat franco-britanniques - mais cela n'impose pas de partager la même position politico-stratégique qu'eux. Si les uns veulent jouer les utilités des interventions militaires américaines dans l'espoir que Washington les protégera, si les autres ont comme nous leur propre version d'une politique militaire indépendante, si d'autres encore choisissent la neutralité armée à la manière de la Suède ou de la Suisse, c'est strictement leur choix et cela ne doit être ni une condition ni un obstacle à une coopération avec la France pour des matériels de défense construits en commun. La France quant à elle n'a pas besoin de l'incertaine protection d'un parrain, et compte tenu des liens multiples qui l'attachent à d'autres continents la neutralité armée ne lui convient clairement pas.
  2. Messieurs, un vent mauvais souffle sur ce fil de discussion ! Ce qui est l'occasion de sortir, oui, je sais...
  3. Au-delà des nombres et des statistiques, un peu de chair et beaucoup de témoignages... (article datant d'avril dernier)
  4. Les protéines animales sont la seule source réellement praticable pour les acides aminés essentiels - ceux que notre corps ne sait pas fabriquer par lui-même - car ils sont en concentration trop faible dans les protéines végétales. C'est pourquoi le régime végétalien - ni viande, ni produits laitiers, ni oeufs - est dangereux pour la santé. Nous sommes des omnivores, nous ne pouvons pas devenir des herbivores. En ce qui concerne le végétarianisme - non à la viande, mais oui aux produits laitiers et aux oeufs - je n'ai pas d'expérience directe, la question de savoir s'il est praticable sur le long terme sans effet nocif me semble ouverte. Imaginer faire passer les habitants des pays développés en masse au végétarianisme me semble quoi qu'il en soit hors d'atteinte, même si c'était sans impact sur la santé. En revanche, il faut noter que les pays actuellement développés, qui il y a quelques générations consommaient environ 20% de kilocalories d'origine animale, en sont à 40% environ. Un retour à la proportion originelle, donc diviser la viande et les produits laitiers par deux et augmenter les céréales pour compenser, est certainement plus faisable qu'une conversion à un végétarianisme strict qui n'a jamais existé dans l'histoire sauf dans de petites communautés religieuses. Le problème, c'est que ce ne sont pas les pays développés qui alignent leur consommation de viande sur celle de la masse de l'humanité... ce sont les pays en cours de développement rapide qui augmentent leur consommation, comme les développés actuels l'avaient fait à partir de la fin XIXème siècle ! Eh oui, une constante humaine est que quand on s'enrichit, on veut devenir davantage carnivore... la viande est un signe de richesse fondamental. Sauf à limiter les effets de cette constante au moyen d'une motivation suffisamment forte, fonder une nouvelle religion peut-être , ce ne sont pas des restrictions volontaires qui limiteront la proportion des kilocalories d'origine animale... mais tout simplement le prix de la viande. Qui dépend du prix des céréales dont se nourrissent les bêtes, donc devrait augmenter en tendance de long terme au vu de l'augmentation de la population jointe aux limites physiques sur la production agricole et à la possible baisse tendancielle de la productivité par limitation des intrants nécessaires à l'agroindustrie. Le problème est bien sûr que la partie la plus pauvre de l'humanité dépend des céréales pour sa subsistance quotidienne et doit déjà consacrer plus de la moitié du budget familial à son alimentation. Donc avant que le prix de la viande n'augmente vraiment, le nombre de malnutris devrait augmenter très fortement. Une formulation cruelle, mais malheureusement littéralement juste, de ce problème est que les cochons de Chine mangent avant les enfants d'Egypte. Ceci parce que les Chinois réussissent à développer leur pays, donc ont les moyens d'acheter la nourriture animale nécessaire à leur consommation de viande en augmentation. Tandis que les Egyptiens n'ont guère réussi à se développer à ce jour, et dépendent d'ailleurs depuis peu des subsides saoudiens pour payer les importations massives de céréales nécessaires à leur nourriture.
  5. Tout à fait. La nouveauté de cet appel étant qu'il est pour la première fois unifié. Il est vrai qu'entre mettre d'accord les représentants des différentes tendances de l'islam de France, et apprendre à des chats à vivre en troupeau... ce n'est pas le premier qui est le plus facile ! :lol:
  6. Crucial, en effet ! Rien ne serait pire que de renforcer l'unité et les effectifs des gens véritablement dangereux, en repoussant vers eux les exaltés juvéniles qui depuis ont refroidi, ceux qui sont effrayés des crimes qu'ils ont vu, sans oublier les simples déçus ("Comment ça, c'est pas comme dans un jeu vidéo ?") La priorité doit être de les isoler, ce dont les déclarations obligées des autorités religieuses ne sont que le commencement (l'appel unifié cité plus haut à "prendre conscience de l'ampleur de la gravité des crimes dont ils pourraient se rendre complices, ainsi que de la lourde responsabilité, devant Dieu et devant l'humanité, d'une telle complicité"). Sachant que les plus raisonnables et récupérables parmi les anciens de Syrie seront des candidats idéaux pour, disons, "contribuer" à la bonne information des autorités compétentes sur les agissements des individus les plus dangereux. Les services adéquats ne manqueront sans doute pas de souligner que là est la voie royale pour se racheter... ;)
  7. Le chef de l'administration russe Serguei Ivanov a déclaré à une délégation de parlementaires français que «Le Mistral, c'est le problème des Français - cela les regarde» et qu'un éventuel dédit coûtera à Paris 1,5 milliard d'euros, que Moscou investira dans sa construction navale. La décision de livrer ou non devra être prise rapidement, en principe d'ici le 31 octobre, la livraison du Vladivostok étant prévue le 1er novembre d'après le contrat. En attendant, le bâtiment est en essais à la mer avec son équipage russe. Je parierais plutôt sur une livraison. D'une part la stupidité de cette "sanction" qui fait bien davantage mal à Paris qu'à Moscou est suffisamment évidente. D'autre part, la condition définie par Hollande pour décider de livrer ou non était que le cessez-le-feu tienne, ce qui semble être le cas. Je ne crois pas que le gouvernement soit tellement solide politiquement qu'il puisse se permettre de perdre 1,5 milliard sans une très bonne raison à présenter, qu'il n'a pas. Bien sûr, si la France livre, il faut s'attendre à de nouvelles dénonciations et pressions de la part de Washington, Londres et plusieurs pays européens. Après qu'ils se soient fâchés contre nous parce que nous vendions des armes à Moscou, après avoir fâché Moscou contre nous, nous allons en "remettre une couche" avec les premiers.
  8. Quand de vilains garnements de tous les côtés se sont battus, ont détérioré les meubles et cassé la vaisselle, on ne peut avoir qu'un seul souhait : que des adultes reviennent aux commandes, pour commencer à recoller les pots cassés. Fule serait-il l'un de ces adultes ?
  9. Obama a beau avoir refusé d'envoyer des troupes américaines au sol, la France quant à elle intervient déjà au sol avec ces 700 combattants. Oui, oui, je sors... Pas taper M'sieur, pas taper ! :lol:
  10. L'Afghanistan a été la première grande guerre de l'OTAN loin du territoire européen. Guerre menée en soutien d'une politique américaine irréfléchie, explosant complètement l'objectif initial de détruire la structure d'Al Qaida dans le pays (atteint à fin 2001) pour se transformer en un protectorat sur un pays entier qui n'en voulait pas. Avec le résultat que l'on connait. Je souhaite qu'elle reste la dernière. Bon je vais me laisser aller à un peu de contre-trolling :P ;) In order to ensure our security and continuing stability, the Republic will be reorganized into the first Galactic Empire, for a safe and secure society, which I assure you will last for ten thousand years. (...) By bringing the entire galaxy under one law, one language, and the enlightened guidance of one individual, the corruption that plagued the Republic in its later years will never take root. Regional governors will eliminate the bureaucracy that allowed the Separatist movement to grow unchecked. A strong and growing military will ensure the rule of law.
  11. Une précision importante : le titre de la vidéo est "Regardez les Russes comment l'Ukraine de l'ouest reçoit les HEROS DE L'UKRAINE tombés" Cette scène se passe dans l'ouest de l'Ukraine. Je ne sais d'ailleurs pas s'il faut comprendre par là un oblast quelconque de l'ouest, ou bien l'un des trois oblasts de l'extrême ouest issus de l'ancienne Galicie, là où le parti néofasciste Svoboda (dont le chef dénonçait la "mafia judéo-russe" gouvernant selon lui l'Ukraine) avait 30% des voix en 2010 (pour 10% seulement à l'échelle du pays), là où on a pris d'assaut les postes de police en février dernier et confisqué les armes, refusant d'obéir à Kiev puisque Yanoukovitch y gouvernait. Vu le contexte, j'aurais tendance à penser qu'il s'agit de la Galicie. Mais il serait intéressant d'en être sûr... Si quelqu'un a le moyen de savoir ? Je ne vois pas comment Poroshenko pourrait savoir combien il y avait de VEV (Volontaires En Vacances) russes dans le Donbass il y a un mois, ni combien il y en a maintenant :lol: Sa déclaration doit être comprise comme "Je veux faire la paix et d'ailleurs tout est en train de s'arranger" L'affaire de l'accord de libre-échange va dans le même sens : il ne sera pas mis en oeuvre avant janvier 2016 au plus tôt, on temporise et on "donne du temps au temps" en arrêtant de passer en force comme jusqu'ici. Mesure d'apaisement, là encore. Je rêve, ou il y a maintenant des raisons d'être optimiste et de croire que le cessez-le-feu va tenir ?
  12. L'objectif commun me semble pourtant assez clair : trouver une cause, un ennemi commun qui permette de perpétuer l'organisation appelée OTAN. La crise en Ukraine comme l'émergence de l'EIIL fournissent d'excellentes opportunités d'atteindre cet objectif. Une remarque importante, aussi paradoxal que cela soit au vu des origines de l'OTAN... l'objectif poursuivi ne nécessite aucune action militaire efficace. C'est suffisamment évident dans le cas de l'Ukraine : de simples gesticulations suffisent amplement. C'est presque aussi vrai dans le cas d'EIIL : il y aura certes peut-être quelques apports minimes des alliés européens de l'Amérique, mais ce sera peu de chose à côté de l'action de l'Amérique elle-même et d'ailleurs l'efficacité militaire de ces mini-contributions n'a qu'une importance marginale. Ce n'est pas l'efficacité militaire qu'on en attend, mais un soutien politique européen et un effet de justification de la perpétuation de l'organisation OTAN. Dans ce contexte, le mot "terroriste" a la même fonction que "communiste" en son temps, "fasciste" dans d'autres contextes, "anarchiste" il y a un siècle. Ce mot signifie "grand méchant". Celui contre lequel on ne peut que se dresser sans autre discussion. Celui contre lequel l'action est forcément juste et judicieuse. Un mot commode, et utilisé en conséquence.
  13. C'est ce qui s'appelle mettre les pieds dans le plat. Pas une mauvaise chose, soit dit en passant. Au cas où certains à Kiev auraient encore des illusions sur le sujet. Etant sorti des responsabilités publiques, Strauss-Kahn a plus de liberté pour dire certaines vérités. Concernant l'hôtel... pourquoi cette question ? Veux-tu prévenir les femmes de ménage de faire attention ? ;) ----> J'suis plus lààààààà !
  14. Le dommage est estimé d'après cet article à une fourchette de 2,5 à 3,5 milliards de livres pour déplacer la base Trident sur un autre site.. Ce genre de montant me semble être de taille "ça ne fait pas du bien" plutôt que "ça casse tout".
  15. Un texte notable du stratège américain William S Lind l'inventeur de l'expression "guerre de quatrième génération" "Comment vaincre l'EIIL" (en anglais) Ma traduction de quelques passages significatifs (le texte entier vaut largement le détour pour qui lit la langue de Shakespeare)
  16. Conférence de presse d'Igor Strelkov, ancien ministre de la défense des séparatistes, hier à Moscou ... Pas piqué des hannetons, son discours :o ! Pour ne pas dire : dangereux pour la Russie elle-même, car accuser des opposants d'être une "cinquième colonne" au service de forces "qui ont détruit l'URSS" et aussi qui ont provoqué la révolution de 1917 (si !) ce qui est dans la conférence de Strelkov même si ce n'est pas dans le résumé en français ci-dessus... n'est pas exactement une politique saine (oui, je manie l'euphémisme) Strelkov se présente comme quelqu'un qui tout en assurant Vladimir Poutine de sa loyauté, le prévient que certains de ses conseillers travailleraient contre la Russie et pour le renverser au profit de puissances extérieures hostiles. Dans une autre partie de sa conférence, il ajoute : - que la modération de l'aide russe au Donbass jusqu'en août, que défendaient les dits conseillers, n'a servi qu'à provoquer plus de souffrances et à enhardir les ennemis de la Russie, alors qu'une action décidée aurait emporté rapidement la victoire et découragé la poursuite de l'attaque - que le cessez-le-feu, ne servant qu'à renforcer les forces de Kiev et à les préparer à une nouvelle offensive, sera bientôt rompu, et que le problème ne peut être résolu que par une victoire complète sur le régime de Kiev... c'est-à-dire, c'est assez clairement dit, un nouveau changement de régime à Kiev Strelkov à la fin de la conférence répond à la question de la valeur militaire du mur que le premier ministre de Kiev Iatseniouk propose de construire à la frontière avec la Russie. Il répond très habilement que l'utilité de ce mur serait politique, de la même manière que le mur de Berlin séparait une nation en deux, car Russes et Ukrainiens sont en réalité le même peuple... C'est clairement suggérer que la suppression de cette séparation serait comparable à la réunification allemande. Si les loyalistes se comportent comme Strelkov annonce qu'ils le feront, il y a une chance qu'il parvienne à convaincre Poutine d'adopter la politique qu'il préconise. Et le fait est que la Russie a la possibilité pratique et opérationnelle de changer le régime à Kiev. Personne ne l'en empêcherait, surtout pas l'armée ukrainienne livraisons d'armes occidentales ou pas, encore moins des unités OTAN. C'est le souci de ne pas couper les ponts, avant tout avec les Européens, qui a certainement retenu et peut encore retenir Poutine. Si les loyalistes reprennent le combat, il est à souhaiter que les Européens ne laissent pas croire à Moscou que les ponts de toutes façons sont rompus. S'il le laissaient croire, qu'est-ce qui retiendrait Poutine d'avaler l'Ukraine toute entière et toute crue ? Quitte à recracher ensuite pour raison de commodité la Galicie (les trois oblasts les plus à l'ouest, la citadelle des néofascistes de Svoboda qui y rassemblent 30% des voix). Si nous nous dirigeons vraiment vers une nouvelle guerre froide, autant je peux imaginer la Russie accepter que Lviv soit du côté opposé, autant il est très probablement inacceptable que Kiev soit ennemie. "Inacceptable" étant entendu dans le sens littéral du terme, c'est-à-dire le casus belli. Voici la vidéo avec les sous-titres anglais, pour qui voudrait regarder les 25 mn de la conférence.
  17. Eh bien je disais seulement que même si je sors, car j'ai lâché une blague, cette blague est basée sur une réalité.
  18. Euh... le lien que tu cites date du 7 septembre
  19. (ne pas oublier qu'un modérateur pourrait passer avec son Canadair et lâcher quelques tonnes d'eau... on a intérêt à éteindre l'incendie avant...)
  20. C'est tout de même un raccourci. Ce n'est pas Merkel qui décide toute seule de l'application ou non des règles européennes. La situation exposée par l'article est plutôt que «Il est plausible que l'Allemagne ne lève pas le petit doigt en faveur de la France» c'est-à-dire que le gouvernement allemand vote dans les institutions contre un nouveau report de la date à laquelle la France doit revenir à 3% de déficit. Là où le gouvernement allemand a raison, c'est que l'objectif et surtout la méthode pour maîtriser les déficits ont fait l'objet d'un accord européen, avec mécanisme de sanctions financières en cas d'écart : "Le pacte budgétaire européen, ratifié par la France en octobre 2012, prévoit des sanctions financières pour un pays de la zone euro placé en déficit excessif". Autrement dit, c'est le même président et la même assemblée qui ont donné leur accord à une politique et à un mécanisme de contrôle extérieur et de sanctions... contre lesquels ils demandent maintenant des exceptions. Hollande lors de sa campagne électorale avait fortement critiqué le pacte budgétaire défini au moment de la présidence Sarkozy et non encore ratifié. Il avait exigé qu'une forte politique de relance au niveau européen en soit le contrepoids. Une fois élu, il a fait ratifier le pacte tel quel, avec un simulacre de plan de relance tellement inconsistant que beaucoup de commentateurs allemands réprimaient difficilement un sourire... on s'attendait bien en Allemagne à ce que la France cède, mais probablement pas si facilement. Le gouvernement allemand a pu en conclure en toute bonne foi que Hollande était en fait prêt à appliquer la politique européenne, qu'il n'avait prétendu le contraire que pour être élu, bref que tout allait bien. Mais Hollande ne faisait en réalité que louvoyer, espérant que "la croissance revienne" comme un Deus ex machina, pour raison extérieure, ou naturelle, et qu'il ne soit pas obligé d'appliquer dans les faits ce qu'il s'était engagé à faire devant ses pairs européens. Il ne voulait : - ni prendre de position forte en interne pour appliquer les accords européens avec une politique "à droite de Sarkozy et du Medef", forçage qui n'aurait pu être possible qu'en utilisant la pleine puissance de la constitution voire en s'alliant avec l'UMP - ni prendre de position forte en externe pour forcer un changement de politique européenne permettant une politique "à gauche de Montebourg et de Mélenchon", forçage qui n'aurait pu être basé que sur un chantage du type "si vous n'êtes pas d'accord, je ne pourrai que constater que l'euro ne saurait être maintenu, et quant au marché unique on en reparlera" Hollande pensait pouvoir passer entre les gouttes. Esquiver. Il pensait que le "business as usual" était possible, une forte dose de laxisme budgétaire, une dose au moins aussi forte de béni-oui-ouisme européen, un peu de chantilly "sociétale" sur le tout, et avec la croissance ça passerait bien. Il a certainement compris maintenant que c'était une lourde erreur. Il a décidé d'appliquer les accords européens plus durement - pas encore cependant au degré exigé par l'Europe - mais la France est maintenant déjà bien engagée dans le piège baisse de la demande => baisse de l'activité et des recettes => hausse du chômage, hausse du déficit et du taux d'endettement. Même encore il louvoie, puisque sans rien faire pour tenter de sortir le pays de ce piège, il ne va pas cependant jusqu'à appliquer tout ce que ses pairs et les structures européennes voudraient le voir faire. En positif, il a réduit à pas grand chose l'espace politique de l'UMP, dont il applique peu ou prou l'essentiel des recommandations. Et même si ça remue pas mal au PS, les moyens de maintenir dans la raison les députés existent -il faut bien vivre, et surtout être réélu. Mais son niveau d'approbation est maintenant à un plus bas sans précédent, même sous Chirac, même sous Sarkozy. La possibilité d'appliquer la politique qu'il a décidée est sujette à caution, moins du fait des remous dans sa majorité que des possibles voire probables contre-coups dans le pays - mouvements sociaux et autres. Et le FN déborde digue après digue, aux européennes, aux municipales, dans les premiers sondages pour 2017... A ce stade, cette montée du vote mariniste peut encore être utile à Hollande : elle lui donne ce qui est peut-être son dernier argument face au gouvernement allemand. Il est en effet vraisemble comme dit dans l'article que "L'Allemagne, très au fait de la situation intérieure française, craint le danger représenté par le Front national" Mais c'est un argument insuffisant pour obtenir davantage qu'un minime ajustement supplémentaire à la marge. En aucun cas il ne permettra de convaincre les autres dirigeants européens du changement profond de politique à même, non de faire cesser la crise, mais du moins d'en retarder les effets. Si même il est encore temps pour une telle politique-à-la-Montebourg, ce dont il est permis de douter. Et puis, avec le dernier sondage donnant Marine Le Pen vainqueur au second tour si son adversaire était François Hollande ( ! A presque trois ans du scrutin !) la posture "Je suis le seul rempart face au FN" perd quelque peu de sa vraisemblance...
  21. "Si vous ne volez pas des trillions aux contribuables actuels et futurs pour nous les offrir... le pays s'effondrera, le cannibalisme reviendra et les morts sortiront des tombes pour dévorer les vivants" Malheureusement, la quasi totalité des politiciens se sont couchés devant ce genre de prophètes de malheur doublés de maîtres-chanteur. Et ils sont toujours prêts à se coucher lorsque les demandes de plans de sauvetages recommenceront à arriver... Exception : Grimsson le président de l'Islande. Suite à son refus du plan de sauvetage des banques islandaises, le pays a connu une crise sévère mais courte, et est depuis en train de reconstruire sa prospérité. Quant à l'Irlande, la Grèce et autres qui ont choisi de céder... leur situation est quelque part entre le grave et le catastrophique.
  22. Ben, ils deviennent des gars de la Marine, non ? >>> OK, je sors ! (mais bon, ce que j'ai dit est tout de même vrai... même si très fortement HS)
  23. Je crains que tu n'aies raison. Ce qui est surprenant du point de vue rationnel est que le fait que certains des loyalistes veuillent visiblement reprendre la guerre. Quand il devrait être évident qu'ils ne peuvent pas gagner, à partir du moment où la Russie a mis son veto à la chute du Donbass. Et ce ne sont pas les élucubrations de Iatseniouk à propos d'un mur à édifier en six mois à la frontière entre Ukraine et Russie qui y changeront quoi que ce soit ! Tout ce que les loyalistes peuvent faire en recommençant les hostilités, à part empiler les morts de part et d'autre, c'est aggraver la situation déjà désastreuse du gouvernement de Kiev. Mais la rationnalité n'est pas seule en jeu, ça me parait clair. C'est d'ailleurs probablement vrai aussi de beaucoup de dirigeants européens et américains, même si évidemment à un degré moindre que les va-t-en-guerre de Kiev. La politique de sanctions n'a aucun sens, et pourtant elle est poursuivie avec constance et aggravée doucement mais sûrement. Ceci en dépit du fait assez évident qu'elle ne poussera pas Moscou à retirer son veto à la chute du Donbass, et que ses conséquences négatives sur les plans économique et stratégique sont et seront de plus en plus partagées entre Russie, Europe et Amérique.
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