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Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
L'un des principaux indicateurs permettant d'évaluer la force relative d'un acteur est le nombre de centres de pouvoir ou d'influence auquel il est relié positivement. La Turquie n'est certes pas une grande puissance, mais c'est tout sauf un pays négligeable vu sa géographie, son armée et son économie. La Hongrie est évidemment plus faible, mais c'est un membre de l'UE et le traiter comme un délinquant à mater n'améliorera pas précisément le niveau d'amour des peuples européens envers la superstructure UE. Une stratégie "Qui n'est pas avec moi est contre moi" (et je le punirai) est un moyen sûr de se couper d'autant d'acteurs que possible, et au final d'affaiblir sa position. Mais s'agit-il seulement d'une stratégie... ou d'un mélange d'idéologie et de réflexes conditionnés ? Pour le dire autrement : y a-t-il quelqu'un dans ce b...el qui sert de direction politique en France, en Allemagne, Etats-Unis et autres lieux qui essaie de penser un tant soit peu, et pendant qu'on y est de s'éloigner un tout petit peu de l'hubris ? La stratégie de la Russie est clairement "Qui n'est pas contre moi est avec moi" (et je serai son ami)... stratégie beaucoup plus efficace. Quos vult perdere Jupiter dementat (Quand Jupiter veut perdre un homme, il lui ôte la raison) Bon D..., pas besoin d'être Einstein pour le comprendre ! Le mot clé est "court terme" La valeur du rouble est au final garantie par les réserves de gaz et de pétrole russes. Ceci dans une économie peu endettée et à la balance des échanges structurellement excédentaire. La valeur du dollar est au final garantie par la capacité d'impression de la Banque Fédérale américaine. Ceci dans une économie nettement plus endettée que la française ou l'italienne et à la balance des échanges structurellement déficitaire. Si on ajoute le PER bas des actions russes, il y a sans doute de très belles affaires à saisir en ce moment à la Bourse de Moscou.... ... J'ai pas les capitaux pour ! -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Sarkozy se positionne en conciliateur par rapport à une position plus opposée à la Russie de la part de Hollande. (il s'agit des relations avec la Russie certes, mais dans le contexte de la crise ukrainienne, donc il me semble que cette information a plutôt sa place dans ce fil) -
terrorisme Daesh
Alexis a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Politique etrangère / Relations internationales
Une couverture assez sympa de Courrier International d'octobre... ... Variation sur une affiche bien connue de la seconde guerre mondiale vantant la capacité des femmes américaines à travailler dans les usines d'armement :lol: Allez les filles ! -
terrorisme Daesh
Alexis a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Politique etrangère / Relations internationales
La sortie d'une conception essentialiste et totalisante de l'islam - islam comme mode de vie, comme "solution" universelle à tout problème, comme règle à imposer à tous - n'est possible que de l'intérieur, c'est clair. L'époque est en apparence bien peu favorable à une telle démarche. Mais d'un autre côté, des signes dans ce sens commencent à apparaître. Un mouvement de balancier en sens inverse peut être espéré. D'autant plus que les tentatives en ce sens ont une histoire plus longue qu'on ne le croit souvent. Trois exemples : 1. Le fondateur des Frères Musulmans entre-deux-guerres et théoricien de l'islamisme moderne Hassan al-Banna, avait un jeune frère Gamal al-Banna, lui aussi théologien musulman... mais pas vraiment de la même école ! :lol: 2. La quatrième (eh oui !) religion révélée, le bahaïsme, est née en Iran au XIXème siècle. Son fondateur a pris la même position que Mahomet accusant les juifs et les chrétiens d'avoir falsifié leurs écritures saintes et s'affirmant le messager d'une révélation corrigée... sauf qu'il a rajouté les musulmans à la liste des falsificateurs :P (et les bouddhistes pour faire bon poids) Le plus important étant que le message de Baha ul Lah (la "porte de Dieu") est un message religieux humaniste, débarrassé des règles de vie et interdits de l'islam. De ce fait, il peut être considéré comme une évolution - une mutation ? - de l'islam, une réaction contre une conception totalisante de cette religion, sauf bien sûr que cette réaction-là en fait sortir. Les bahaïs sont aujourd'hui une dizaine de millions (presque aussi nombreux que les juifs). Dans les pays musulmans, ils sont une minorité persécutée, leur sort étant bien pire que celui des chrétiens et des juifs. Pourtant, leur nombre continue à augmenter... 3. Après les années 1990, et clairement au moins en partie en réaction aux crimes perpétrés par les islamistes pendant la guerre civile algérienne, un nombre non négligeable (dizaines de milliers pour le moins) d'Algériens se sont convertis au christianisme (plus souvent le protestantisme). Certes, l'Algérie n'est pas devenue un pays chrétien, mais les convertis sont suffisamment nombreux pour former des communautés religieuses de centaines de personnes et fonder des églises ou des temples dans des religions où vingt ans auparavant ne se trouvait pas un seul chrétien. Là aussi, réaction à des inconvénients devenus trop évidents d'une conception totalisante de la religion et de la place de Dieu dans la vie civile. Réaction qui fait sortir de l'islam, comme la conversion au bahaïsme, à la différence des interprétations théologiques islamiques d'un Gamal al Banna ou d'autres imams. Je suis personnellement convaincu qu'à un certain moment de l'avenir, les seuls musulmans seront des "descendants théologiques" du genre de théologiens dissidents dont Gamal al Banna est un exemple. Je ne pense pas voir ce jour, il me semble qu'il y faudra pas mal de temps, mais il viendra. -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Les Russes sont bien loin de nier que la civilisation russe commence à Kiev. Cela fait partie de l'histoire du pays. Trop d'entre eux en concluent un peu vite que l'Ukraine n'a pas de véritable existence comme entité séparée. Une idée que la majorité des Ukrainiens conteste, y compris - et c'est crucial - parmi ceux qui ne parlent que russe et pour qui l'ukrainien est langue étrangère. A souhaiter que la guerre civile actuelle n'aille pas jusqu'à changer cela... A la décharge de ceux des Russes qui ont du mal à accepter voire même ne serait-ce qu'à comprendre l'idée que l'Ukraine soit un "vrai" pays séparé, il faut imaginer un parallèle où la France et l'Allemagne se reconnaissant toutes deux "descendantes" des Mérovingiens et de Charlemagne... la France par exemple n'aurait existé depuis comme Etat séparé que pendant deux courtes périodes isolées en un millénaire ! Les Allemands seraient-ils vraiment convaincus que ce "pays", qui porterait le nom de "Mark" (une marche, c'est le sens de "ukraine" en russe !), soit autre chose que la province occidentale de l'Allemagne ? Et si c'est l'Allemagne qui ne s'était séparée de la France que si rarement en mille ans, les Français accepteraient-ils si facilement que la Marche (le nom de ce "pays") soit séparée pour de bon de la France dont elle aurait été si longtemps partie intégrante ? -
Le Ciel t'entende, Nemo ! :lol: Plus sérieusement : oui, parfaitement d'accord avec toi. Je crois d'ailleurs que "loin de l'idée d'un Islam essentialisé" est vrai à deux titres : - Ceux qui croient que les pays musulmans ne peuvent qu'être islamistes, ou abandonner l'islam, se trompent : il est faux de penser que la religion islamique n'aurait qu'une seule interprétation possible, celle des légalistes, docteurs en fiqh et autres Tartuffes contre lesquels le Christ déjà prophétisait (ce qui n'a certes pas empêché aussi les chrétiens de produire ce type à l'occasion...) - Ceux qui sont islamistes le sont devenus par la faute d'une interprétation essentialiste de l'islam. Pour que ça change dans l'autre sens, il est nécessaire qu'ils s'éloignent d'une idée de l'islam essentialisé
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Petit intermède hors affaires nucléaires. Le sujet ? Des photos des années 60 ! Et une devinette... mais quel est ce pays ? La beauté en mini-jupe verte... quelle est sa nationalité ? Ces étudiants jeunes hommes et jeunes femmes travaillant et s'amusant ensemble... de quel pays ? Ce cours à la faculté de médecine où tous étudient à visage découvert... quelle contrée ? Et voici enfin Miss 1967 ! Ou mais Miss... quel pays ? Des jeunes qui s'amusent et dansent dans la capitale... sommes-nous à Paris ? A Rome, ou à Londres ? Allons, pour la réponse, c'est par là ! Eh oui ! F....us ayatollahs, islamistes, et autres pharisiens, hypocrites et Tartuffes associés ! Rien n'obligeait les pays qu'ils ont mis sous leur contrôle à suivre leurs élucubrations. Rien ne les y forçait dans leurs traditions, leur religion, leur manière de voir. Rien n'était prédéterminé d'avance. Et pourtant les réactionnaires, les rancis et les hypocrites ont bien réussi leur coup. Une leçon à méditer : cela peut donc arriver ailleurs...
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Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Je suis d'accord, il n'y a pas de preuve absolue. Mais la photo malheureusement est en accord avec ce que l'on sait de ce bataillon, avec d'assez nombreuses photos et documents déjà connus sur l'arrière-plan idéologique de ce groupe. Ce qui la rend vraisemblable. -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne crois pas que les propagandistes pro-Kremlin auraient trop de scrupules à le faire... ils sont au même niveau moral que les pro-Washington... et d'ailleurs, nos "services" à nous seraient-ils plus regardants ? Mais ils n'ont aucun besoin de faire quoi que ce soit. Le gouvernement de Kiev s'enferre tout seul comme un grand ! Voir par là pour quelques détails sur le bataillon Azov, ses hauts faits, et le soutien que lui apporte le Ministère de l'Intérieur maïdaniste (c'était en page 364 de ce fil, ce qui certes ne nous rajeunit pas ;) :lol: ) Comme le disait un conseiller du Ministère de l'Intérieur : Les maïdanistes sont certainement scandalisés que l'Occident ne se soit pas levé comme un seul homme pour faire la guerre à la Russie aux insurgés du Donbass aux terroristes pro-russes. Non seulement les néo-nazis, mais ceux qui sont seulement leurs alliés, comme le ministère de l'Intérieur qui n'est contrairement à d'autres pas contrôlé par Svoboda. Si les hommes politiques étaient moins cons, si nous autres les hommes étions moins cons et si plus généralement le monde était dirigé par les Bisounours, le conflit entre pro-occidentaux et pro-russes en Ukraine serait réglé par un concours de beauté et non par les armes. Le vieux principe de la lutte entre champions, porté à un stade supérieur totalement non-létal. Ah, ça serait bien ! -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Au sens strict, je ne pense pas. Mais bien sûr ce petit extrait de Wikipédia concernant le stade anal peut créer le doute :lol: -
Recrudescence du néo-nazisme en Europe
Alexis a répondu à un(e) sujet de Kiriyama dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est une partie du problème en effet : voter non sur le fond, mais pour faire comme les copains. Noter toutefois que tout le monde ne tombe pas dans ce piège : Israël a beau être généralement pro-américain, voter non ou s'abstenir pour protéger les néo-nazis était "trop" pour eux et ils ont voté oui. Et ce n'est pas limité à Israël : la liste des pays qui ont voté "oui" est extrêmement diverse du Brésil à la Corée du Nord et ne constitue certainement pas un "groupe de copains". Ce sont des pays comme Etats-Unis, Canada, Ukraine, et les pays européens qui constituent un groupe clair de copains. Ou de coquins, on peut préférer le mot. Mais le problème va plus loin : ce qui est vraiment remarquable concernant des pays comme France et Allemagne est que comme tu le rappelles ils ont des lois anti-nazies internes très strictes, mais que cela ne les a pas empêché pas depuis le début de la crise ukrainienne de soutenir les alliés et participants au gouvernement Maïdan que sont les groupes néonazis ukrainiens ou le parti Svoboda, celui dont l'excellent ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius affirmait qu'il était "un peu à droite" (sic). Autrement dit : je me protège chez moi de gens que je sais dangereux. Mais si c'est chez des Ukrainiens que ces gens sévissent, alors oui bien sûr je peux les utiliser pour mes intérêts. Ce qui est vraiment écœurant est l'incroyable mépris dont font preuve Ouest-Européens et Américains mêlés envers les Ukrainiens. Je ne sais pas si ce mépris a quelques racines racistes, ou s'il s'agit "seulement" d'un mépris anti-pauvres. Je n'ai pas envie d'étudier la chose, je n'aime pas étudier le contenu des poubelles des autres, même s'il serait peut-être instructif. Ce que je sais, c'est que ce mépris est intolérable. -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
:lol: ! Tsk, tsk, mais le Su-30 n'égalera jamais notre Rafalou. Lui il est combat proven plusieurs fois, c'est un recordman du genre ! C'est aussi ce que je me suis demandé. D'un autre côté, je ne suis pas un expert, mais je n'ai pas vu de signe de manipulation de l'image, qui me semble authentique - sauf si quelqu'un trouve des indices contre. Puis le genre de types qui peut être néo-nazi ne se distingue pas nécessairement par une kolossale finesse. Et malheureusement les dirigeants actuels de Kiev non plus. Le ministère de l'intérieur des maïdanistes ne se cache pas de soutenir et d'encadrer ces gentils combattants antirusses... -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Amusant c'est certain... mais enfin la vérité est que ces braves garçons se montent un peu le bourrichon au sujet de l'OTAN. Malgré les postures martiales et autres attitudes "fermes" et "courageuses" des dirigeants occidentaux soutenant le gouvernement de Kiev, il est très peu probable que ces partisans de Bandera, d'Adolf et de l'Europe reçoivent des renforts militaires OTAN :) On les soutient à l'ONU, ce n'est déjà pas si mal ! -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Au sujet de certains groupes paramilitaires parrainés par le ministère de l'intérieur de Kiev, notamment le bataillon Azov qui s'est illustré dans la région de Marioupol Rien de nouveau bien sûr, tout cela est déjà connu, mais enfin une photo a l'avantage d'être parfois plus claire qu'un long discours. -
Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
"Deutschland, wie viele (Panzer) Divisionen ?" - l'Allemagne, combien de divisions (blindées) ? Sérieusement, c'est la réaction évidente lorsque la chancelière de l'Allemagne réunifiée manie un langage martial pour interdire à la Russie d'avoir des relations avec les pays d'Europe de l'Est indépendamment du contrôle de Berlin. L'article du Point est basé sur des sources allemandes (Der Spiegel) et semble - malheureusement - exact. Quelques-unes des "perles" de Madame Angela : Je doute que la Bundeswehr impressionne beaucoup le président russe. Jusqu'ici Merkel pouvait être considérée comme l'élément le plus raisonnable parmi les dirigeants occidentaux. Ce revirement vers le bellicisme - désolé, il n'y a pas d'autre mot - est inquiétant. Il semble y avoir une contagion parmi les dirigeants et hommes d'influence occidentaux en direction de l'affrontement. Et l'effet-miroir joue à plein, un raidissement du côté russe justifiant a posteriori une escalade verbale à tonalité hystérique du côté occidental. Faut-il penser que le risque d'une vraie guerre en Europe n'est plus négligeable comme il l'était encore il y a trois mois ? Si la raison a quoi que ce soit à y faire, le risque est négligeable et le restera. Mais n'est-on pas en train de donner congé à Dame Raison ? -
Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, tout cela est vrai, et tout cela est juste et judicieux. Mais date de 2010. C'est là le problème : la citation que je rapportais date d'il y a quelques jours. Et c'est maintenant que Poutine se met à justifier la cruauté du régime de Staline, non en soi, mais comme ayant évité de plus grands maux : "La cruauté des dirigeants a sans doute joué aussi un certain rôle [dans la victoire]. Nous pourrions bien sûr en disputer et émettre des avis politiques. Il est simplement difficile de dire si nous aurions pu gagner la guerre si les chefs n'avaient pas été aussi cruels, s'ils étaient comme ceux du temps de Nicolas II. C'est très difficile à dire. Et quelles auraient été les conséquences, si nous avions perdu ?" (ma traduction) Autrement dit, Poutine entre 2009 ou 2010 et maintenant a clairement changé d'interprétation au sujet de plusieurs faits historiques. Et ces changements vont dans le sens d'une part du rejet de toute critique envers la patrie, surtout une critique perçue à tort ou à raison comme venant de l'Occident ou instrumentalisée par lui. D'autre part, c'est le plus ennuyeux, d'une justification a priori de toute mesure y compris tyrannique si c'est dans le cadre d'une guerre où la survie du pays est en jeu et pour éviter de pires maux. Le problème évidemment c'est que cette attitude peut avoir vocation à s'appliquer aujourd'hui et à l'avenir. Et la justification est fausse car s'il est vrai qu'il faudrait préférer le règne d'un tyran (Staline) à l'extermination physique par un ennemi (Hitler), ce n'est pas ainsi que les choses se sont passées : - Les destructions énormes perpétrées par Staline n'ont pas gêné Hitler, mais l'ont aidé, comme je l'expliquais plus haut - La "cruauté" d'un régime n'aide pas son armée à se battre c'est tout simplement complètement faux. A preuve, l'armée française qui pendant la première guerre mondiale a soutenu des taux de perte ahurissants et a cependant "tenu", certes avec des lois dures contre les déserteurs mais qui n'ont abouti au final qu'à quelques centaines d'exécutions tout au plus (pour peut-être huit millions d'hommes ayant combattu) et ceci naturellement sans détruire la démocratie. Les millions - littéralement - de soldats soviétiques envoyés au goulag n'ont pas aidé la résistance de l'armée soviétique. C'étaient des morts inutiles, non un mal nécessaire comme le prétend Poutine ! Et la tyrannie de Staline n'avait aucun avantage pour ce genre de guerre vitale ("guerre sacrée" comme on dit en russe) par rapport à une démocratie pratiquant l'union sacrée comme celle de la France en 1914. Mon impression générale est que Poutine a changé depuis son retour à la présidence en 2012. Et ce n'est pas la politique anti-russe actuelle de l'Occident, assez évidente en ce qui concerne la crise ukrainienne, qui va le modérer. Bien au contraire, un effet de miroirs avec radicalisation des oppositions entre directions occidentales et russe est à craindre, s'il n'est pas déjà largement à l'oeuvre. L'effet miroir, avec une doctrine officielle en gestation à Moscou comme quoi un pouvoir "fort" étant nécessaire en temps de crise, il faut lui passer d'éventuels excès voire "cruautés" (le mot de Poutine), pourrait potentiellement aller loin. Une raison de plus d'essayer d'arrêter au plus vite la dérive vers la radicalisation. Ce ne sont naturellement pas les bruits et cris divers de sanctions venus de l'Ouest qui y aideront. -
[OTAN/NATO]
Alexis a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est très "guerre froide" tout cela. Le fait que chacun envoie des espions chez les uns et les autres n'a rien de remarquable, ça se pratique couramment depuis fort longtemps. Mais suivant la qualité de la relation entre les pays, les cas d'espions vraiment détectés seront traités discrètement et sans faire de vague, ou au contraire démonstrativement et avec fracas. Voire même, des diplomates seront expulsés sans qu'ils aient été détectés comme espions, juste comme ça pour montrer l'humeur. Deux cas coup sur coup d' "espions" détectés précisément en ce moment par deux pays OTAN, auxquels la Russie répond bien vite en détectant encore davantage d' "espions"... le concert diplomatique se transforme en véritable cour de recréation pour maternelle. Tous des sales gosses, j'vous dis ! Où est la maîtresse ? Angela, viens vite ! :lol: .... Oh zut ! Elle en est aussi, elle jette des boules puantes comme les autres :( -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Illogisme foncier et évident à traiter une région en pays séparé tout en lui faisant la guerre pour éviter qu'elle ne devienne un pays séparé. Mais encore incantation sur incantation en effet.... c'en est impressionnant. Car enfin Poroshenko n'est certainement pas stupide et il sait bien que la situation économique va continuer à se dégrader gravement et pendant pas mal de temps. C'est dangereux pour son pouvoir de promettre monts et merveilles, sachant qu'il ne pourra pas tenir ses promesses. Faut-il l'interpréter comme une fuite en avant ? C'est-à-dire : la situation est si grave qu'on pare au plus pressé, sans se soucier moindrement ne serait-ce que du moyen terme ? [idée noire] L'hélicoptère de Poroshenko chauffe-t-il déjà sur le toit du palais présidentiel... prêt à décoller à tout instant vers des cieux plus cléments ? <_< [/idée noire] -
terrorisme Daesh
Alexis a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Politique etrangère / Relations internationales
Voilà une question intéressante, et absolument pas limitée au monde musulman, encore moins à sa fraction fanatique. Tous les hommes sont au fond les mêmes, nous sommes tous construits sur le même modèle, "chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition" comme disait Montaigne. Donc une universalisation des comportements, au moins tendancielle, en théorie, pourquoi pas ? Une telle uniformisation est certainement possible, c'est dû à la nature même de l'homme. Non seulement c'est possible, mais encore cela a toujours été possible, puisque la nature de l'homme a fondamentalement toujours été la même depuis cent mille ans au moins que notre espèce existe : très peu de variations génétiques depuis et sur rien de fondamental. Ce qui peut commencer à créer un petit doute tout de même... des millénaires que l'universalisation est possible, et elle n'est toujours pas advenue ? <_< On pourra dire : les moyens de communication n'étaient pas les mêmes. Pardon : le commerce à longue distance existe depuis les temps préhistoriques, l'archéologie l'a prouvé. Et si les contacts n'étaient pas aussi rapides, ils se faisaient tout de même : les inventions, les idées, les religions, les langues, se transportaient d'un continent à l'autre déjà il y a des millénaires. Et ces échanges n'ont pourtant pas entraîné d'universalisation. Si une véritable universalisation survenait, ce serait un phénomène nouveau. Et certes tout un courant d'idée considère qu'un tel phénomène arrivera sûrement. Ce courant n'est pas nouveau, puisqu'il s'agit du messianisme juif, pardon chrétien, pardon démocratique, je veux dire matérialiste marxiste, je veux dire matérialiste libéral ...ouf j'y suis enfin arrivé ! Et le fait que les attentes successives de ces divers messianismes aient été comblées de la manière que nous savons laisse bien augurer que celles du dernier messianisme en date le seront tout autant ;) Il existe bien sûr à notre époque des phénomènes tout à fait impressionnants d'influence culturelle à grande échelle, souvent appuyée sur des technologies nouvelles - de l'Internet à la pilule, souvent associée à un certain nombre de langues "impériales" au premier rang desquelles l'anglais. Une période brillante technologiquement et culturellement, appuyée - ou appuyant c'est selon - un empire actuellement centré sur les Etats-Unis après l'avoir été au XIXème siècle sur l'Angleterre. Oui, mais de l'empire grec après Alexandre à l'empire arabe après Mahomet, de l'empire romain après la destruction de Carthage à l'empire mongol après Gengis Khan, j'en passe et des meilleures... des phénomènes de ce genre ont déjà eu lieu, certes jamais de la même manière exactement, certes pas nécessairement avec la même productivité culturelle ni étendue géographique, mais enfin les hommes qui se retrouvent réunis sur une aire géographique plus grande qu'ils n'auraient pu l'imaginer, les idées qui circulent tout à coup bien mieux qu'avant... le monde a déjà vu cela, et le résultat n'a pas été une quelconque universalisation des comportements. Il y a probablement plusieurs raisons à cela. La plus profonde à mon sens, c'est que les phénomènes unificateurs sont toujours ambigus. D'une part on s'unit très souvent contre quelqu'un d'autre - même si on n'en est pas toujours conscient, d'autre part une influence culturelle forte sera reçue différemment par des populations différentes par leur passé, leur situation et leurs valeurs profondes et provoquera toute une palette de réactions... allant immanquablement dans certains cas jusqu'au rejet. Les courants wahhabite, salafiste, takfiri et autres par exemple sont clairement des réactions à l'influence culturelle extérieure - que nous nommons modernité - ce sont en cela des mouvements modernes au sens où ils sont moins traditionnels par rapport à la civilisation musulmane que réactionnels par rapport à la situation présente et au monde actuel. Je ne crois pas beaucoup à la capacité de ces courants à définir une alternative véritablement fonctionnelle dans la longue durée - quoique on peut toujours être surpris - mais le fait est que dans d'autres cas, d'autres réactions de rejet ou disons d'adaptation par la différence et la confrontation seront plus efficaces. Les exemples ne sont pas difficiles à trouver, de la réaction juive à l'empire séleucide lorsqu'il voulut imposer les dieux grecs aux Hébreux - révolte des Macchabées qui fut couronnée de succès, jusqu'à la réaction intellectuelle allemande au défi posé par la Révolution française et la défaite prussienne de 1806, réaction qui aboutit à la création d'une Allemagne unie... voire un peu plus. Et ce ne sont là que deux exemples rapides, il ne serait pas difficile d'en trouver d'autres, en histoire des idées, ou en histoire religieuse. A mon sens nous arrivons plutôt à la fin d'un cycle avec l'ascension de puissances possédant un fond culturel nettement différent du fond anglo-saxon qui pour le meilleur et pour le pire tient le haut du pavé depuis un bon siècle et demi voire deux siècles. Laquelle ascension risque de se combiner avec une tendance à la stagnation technologique dans le présent siècle, voire au pire possiblement à de fortes régressions. Le tout aboutissant probablement à une clôture de la période technologiquement et culturellement particulièrement brillante qui a commencé au XIXème siècle. Période qui dans ce scénario n'aurait pas été la première, et ne serait pas la dernière... mais enfin ce genre de phénomène ne se voit pas tous les quatre matins, et aucune personne aujourd'hui vivante ne verrait la suivante. Enfin ça c'est juste ce qui me semble le plus probable. Quoi qu'il en soit, et même si la période de créativité et de communication particulièrement large et aisée que nous connaissons devait se poursuivre encore longtemps, je ne crois pas à une quelconque uniformisation ni universalisation des comportements. Aucune fin de l'histoire à la Hegel ou à la Fukuyama en vue. Ce n'est pas que je ne croie à aucune universalisation ni fin de l'histoire. Je suis moi aussi un bon petit Occidental. :lol: Mais je laisse en ce qui me concerne cette croyance sur le terrain exclusivement et explicitement religieux. Or, il a été explicitement et clairement dit de ne pas se soucier du moment (Matthieu 24, 23-27 notamment), de ne pas chercher à connaître, prévoir ou autre ce moment. A mon sens, que l'on soit croyant ou que l'on rejette toute religion explicite, il est recommandable de se méfier en tout cas des religions profanes, ces doctrines qui cachent qu'elles sont religieuses, qui n'avancent pas "franco" à découvert mais dissimulent leur véritable nature. Et je pense que Hegel et Fukuyama quels que soient par ailleurs leurs mérites sont tombés dans ce piège. -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, c'est vrai. Le discours officiel ukrainien affirmant ouvertement "Oui, nous menons des opérations sur l'arrière de l'ennemi" est nettement plus inquiétant. -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Selon le même conseilleur du ministre de l'Intérieur ukrainien Zorian Chkiriak, Kiev mène une "guerre de partisans" sur les arrières des forces de Donetsk. Enfin, les armes lourdes ce n'est pas pour une guerre de partisans. C'est pour autre chose. Ça pue de plus en plus, impossible de le nier. -
Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce n'est pas la question d'être méchant ou gentil. :) Il faut quand même noter quelques perles assez ahurissantes dans son discours au club des historiens il y a une semaine. 1) Mixée dans des critiques envers les accords de Munich - qui ne posent pas de question - se trouve une justification pleine et entière de l'accord germano-soviétique de 1939... Le fait que la Pologne mit à profit les accords de Munich pour occuper la région de Teschen originellement tchécoslovaque est critiqué, mais l'alliance Hitler - Staline de 1939, le défilé de la victoire commun à Brest-Litovsk après la glorieuse victoire sur la Pologne remportée par les deux armées allemande et soviétique combinées... cela ne saurait être critiqué ! En effet, "c'étaient les méthodes de l'époque". Et puis "si l'Union soviétique ne voulait pas combattre, où est le mal ?". Ceci quelques phrases après une critique sévère des accords de Munich et de l'attitude de la Grande-Bretagne et de la France ! Ce qui est intéressant est qu'en 2009 une polémique avait éclaté au sujet de cette période, des historiens russes prétendant que certes le pacte avait été nécessaire, que bien sûr il n'y avait rien eu de mal... Le premier ministre, un certain V. V. Poutine, avait alors condamné clairement le pacte germano-soviétique, tout en soulignant - à raison - les responsabilités partagées par les autres puissances. En somme, Poutine était raisonnable il y a cinq ans en ce qui concerne l'histoire, et nettement moins aujourd'hui. Toute critique de la patrie, toute introspection historique même équilibrée cherchant les erreurs de tous et non de la seule Russie... semble devenue intolérable par essence. 2) Moins aberrante, mais tout aussi fausse, l'idée suivant laquelle la cruauté du pouvoir soviétique a joué un rôle dans la victoire de l'URSS. "Il est difficile de dire si nous aurions pu gagner la guerre si les chefs n'avaient pas été si cruels". Quand la réalité est bien sûr que la cruauté terrible de Staline a bien aidé l'entreprise d'Hitler ! Extermination de la majorité du haut-commandement de l'armée lors des purges de 1936, total refus de croire les signes de l'offensive allemande qui se préparait si bien que Staline le paranoïaque le spécialiste des complots... tomba de l'armoire le 22 juin 1941, persécutions effroyables contre les peuples soviétiques si bien que beaucoup accueillirent les Allemands avec espoir avant de se rendre compte que Hitler réussissait à être encore pire que Staline tandis que des centaines de milliers de Soviétiques combattirent jusqu'au bout au côté des Allemands.... -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
"La politique, c'est l'art du possible". Le fait est que la Russie, au plus tard à la fin août, a mis son veto à la reconquête militaire du Donbass par Kiev, lequel n'a ni les moyens militaires de lever ce veto, ni les alliés disposés à faire la guerre à sa place. Et Moscou ne donne aucun signe de vouloir renoncer à son veto : que les récents renforts soient destinés à préparer une nouvelle offensive séparatiste - version publiée par Kiev - ou à dissuader une nouvelle offensive loyaliste, de toutes façons ils sont une confirmation d'un soutien russe dans la durée. Moscou n'est pas prêt à échanger l'écrasement de Donetsk contre la levée des sanctions antirusses occidentales. Il n'y a rien à gagner pour Kiev à repartir à l'offensive. Cela ne garantit pas qu'il n'y repartira pas, seulement que dans ce cas c'est une "politique du pire" qui serait recherchée : par exemple pour focaliser les mécontentements internes contre un ennemi extérieur en espérant les détourner du gouvernement. La possibilité existe, mais dans ce cas la décision ne serait pas basée sur un calcul économique. Abandonner officiellement le Donbass serait sans doute politiquement irréaliste. Mais Kiev ne serait pas obligé d’acquiescer officiellement. Après tout, Chypre n'a sauf erreur de ma part pas abandonné sa partie Nord, ni la Serbie le Kosovo, ni la Géorgie l'Abkhazie, ni la Chine Taïwan... ces pays se sont contentés de constater qu'ils étaient dans l'impossibilité physique de recouvrer ce qu'ils estiment être leur intégrité territoriale. Un conflit gelé ce n'est pas une très bonne situation, mais il y a largement pire. -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Il est un peu provocateur de suggérer que le gouvernement de Kiev pourrait voir quelques avantages à une véritable reprise des combats dans le Donbass, je le reconnais. C'est une possibilité réelle je pense, mais il est possible aussi que Kiev ait une peur bleue de nouvelles opérations militaires se soldant par un nouveau fiasco et de groupes armés se retournant contre lui en le prenant comme bouc émissaire de la défaite. Difficile de savoir. Ce qui semble certain c'est que dans le cas où la guerre ne reprendrait pas, Kiev risque d'avoir toutes les peines du monde à garder tranquilles les groupes militaires - sans parler de les désarmer comme ils devraient l'être... - puisque ce qu'il a à offrir dans l'immédiat voire le moyen terme à la population du pays n'est rien d'autre que des larmes et davantage de pauvreté. -
Ukraine II
Alexis a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Politique etrangère / Relations internationales
Moins sous les feux des projecteurs que l'aéroport de Donetsk ou les mouvements de troupes de part et d'autre dans le Donbass ... mais probablement plus important pour l'avenir de l'Ukraine Des réformes ou un putsch, prévient l'armée (issu du Journal de Montréal) Je ne sais pas ce qui va se passer en Ukraine. Mais le fait même que ce genre de discours puisse être ouvertement tenu, et de manière répandue, montre que la stabilité du pays est fragile. Sans compter que le contrôle que le gouvernement exerce sur au moins une partie de ces groupes militaires semble pour le moins ténu. L'article ne fait que confirmer des indications déjà apparues ailleurs : leur financement est privé (oligarques ici Kolomoïski), leur idéologie pas toujours modérée (c'est une litote), ils font la loi localement (voir le coup de fil "explicatif" au directeur du théâtre), certains ont été accusés d'exactions et les objections éventuelles du gouvernement de Kiev ne les empêcheront pas d'agir (cas du bataillon Azov) La guerre dans le Donbass si elle reprenait aurait pour le gouvernement de Kiev du moins l'avantage de focaliser les mécontentements de la population et les énergies des groupes militaires. Mais elle pourrait aussi ne pas reprendre.