Ciders

N'oublie pas que nous prenons les gens pour des abrutis, c'est la base de la pensée simple dans ce fil... Vivement demain, que la guerre se finisse. Ou après-demain, il n'était pas sûr.

On te dira que ce n'est rien, que l'URSS a gagné avec plus de pertes en 1945, que les chiffres ne reflètent pas la réalité du terrain et qu'ils se remplumeront vite, même s'ils ne représentent pas une menace. Antienne bien connue et bien délimitée. De toute façon, les pertes, les ordres de bataille, c'est dépassé tout ça.

Bruxelles ayant accueilli le peuple celte le plus vaillant, dixit un ex-futur empereur, les revendications de Rome sont nulles et non avenues. En plus, ils n'arrivent pas à faire leur deuxième ligne de métro. Les nuls.

L'Ukraine perd ? C'est la faute aux Occidentaux. La Russie perd ? C'est la faute aux Occidentaux. C'est tout bénéfice. Dans tous les cas, l'Occident est le grand méchant de l'Histoire. D'ailleurs, il est aussi à l'origine de la guerre, du renversement du gouvernement et de la chute de l'URSS. Tout est lié. --- Quelle curiosité que cet Occident surpuissant ne soit pas capable de faire plus.

Pour taper du GAT, c'est trop. Pour emmerder les voisins, se garantir d'une intervention extérieure et effrayer les opposants par contre...

De ce point de vue, la situation est loin d'être critique, en tout cas dans les unités de chasse. La soixantaine de Su-30MKA acquise dans les années 2010 permet de voir à moyen terme. Du côté des MiG-29, c'est plus âgé et plus divers (ne parlons pas des SMT qu'ils ont acheté puis renvoyé en Russie) mais il y a de quoi faire avec une petite trentaine d'exemplaires qui sont encore à peu près potables. Leur principal souci, c'est la flotte de Su-24 (variantes M, MK et MR). Là, ça commence à sentir la mite mangeuse de métal ou le dépôt de Rjev, et c'est pour cela que l'on agite périodiquement depuis au moins six ans l'idée d'un achat de Su-34 (et aussi pour emmerder les Marocains, bien évidemment). Mais rien ne vient. Ce n'est peut-être qu'un problème d'argent même si pétrole qui rentre dans les caisses (vous avez tous pensé "lesquelles ?", je le sais !) et parce qu'il leur a fallu encaisser un gros achat (Su-30, MiG-29 et Yak-130) dans les années 2010. Ou alors c'est un problème d'argent et de priorités, parce qu'il fallu financer des gros achats pour la marine (corvettes chinoises, sous-marins et missiles antinavires russes) et l'armée de terre (la connexion allemande, plus les blindés russes). Ou peut-être qu'ils sont juste très mauvais (le lobby marocain, je vous vois !). Dans tous les cas, ils ont pu acheter, ils ont acheté mais il leur reste à acheter. Reste un léger problème. Acheter à qui ? Politiquement, c'est compliqué. L'Algérie s'est enferrée et n'a pas le même soft power que le Maroc. Impossible pour elle d'aller draguer les Américains et difficile de trouver un fournisseur en Europe, en tout cas pour du chasseur ou du chasseur-bombardier. Elle pourrait prendre des M-346 italiens pour remplacer ses Aero L-39, ce serait plus facile... mais des Rafale ? Des Typhoon ? Peu probable. Les Sud-Coréens n'ont pas vraiment manifesté d'intérêt pour l'Afrique du Nord (pour le moment) mais pas sûr que ça les intéresse non plus pour leur FA-50. Reste l'option chinoise mais remplacer des Su-24 par des J-10CE ? Ca pourrait se faire mais ce n'est pas vraiment la même viande. A moins que - coup de théâtre - la Chine ne leur propose le Shenyang J-16. Mais là... on entre dans autre chose.

Parce qu'historiquement, l'URSS/Russie est le principal fournisseur des forces armées locales. Qu'une part importante des équipements en service sont toujours d'origine soviétique/russe. Et que la Russie demeure le principal allié de l'Algérie, notamment à l'ONU. La Chine ne pèse pas autant, même si elle a percé dans les constructions d'infrastructures (suscitant force hurlements et manifestations de mépris de la population algérienne) et fournit désormais une partie de la marine algérienne. N'oublions pas au passage que du côté terrestre, les Allemands sont très présents depuis quelques années, sans tambours ni trompettes. Sûrement que vendre des armes à un régime autocratique et kleptocratique pose moins de problèmes à Alger qu'à Riyad. Je me rappelle, il y avait du retard quand la Russie avait saisi une partie des pneus en cours de finition pour les déposer sur les ailes des Tu-95 à Engels. Encore la faute des Ukrainiens ça. --- Elle me dépite cette rumeur d'acquisition du Su-57. Qui y croit encore ?

Tout comme les Chinois ont pu/su s'appuyer sur les importantes communautés chinoises expatriées (parfois depuis fort longtemps) en Malaisie, à Singapour ou en Thaïlande. Ce qui leur a valu quelques problèmes, notamment en Indonésie à la fin des années 1990. Mais là où les Chinois sont relativement unis, les Indiens sont extrêmement différents. Sans même parler du domaine religieux, il y a des myriades de différences entre villes et campagnes, régions et castes. Ça rend difficile tout établissement d'une volonté expansionniste qu'historiquement, l'Inde n'a jamais pu/su mettre en œuvre. Que ce soit au Sri Lanka dans les années 1980-1990 ou au Bangladesh, voire en Afghanistan dans les années 2000. Si ils ont cet objectif, ils ont encore beaucoup de boulot. Là où la Chine franchit trois étapes à la fois.

Oui enfin, tous les militaires en fin de contrat ne vont pas se vendre sur le marché libre non plus. Sinon, va falloir que je dise deux mots du côté familial, j'ai pas eu ma part de leurs dividendes. Après, et sans retirer le mérite à une institution qui a - douloureusement et avec une bonne masse de coups de pieds au cul entièrement mérités, notamment après les premières campagnes en Afghanistan - su évoluer sur ce point, tout traitement amélioré pour les sorties de service et avant pour la gestion de carrière est indispensable. On revient quand même des BDD et de Louvois, ce n'est pas rien mais il reste du boulot.

On va finir par être à court de Jupiler. Voilà maintenant qu'il y a DEUX clients exports. Il arrive quand le Su-34 sinon ?

Ils se font régulièrement évincer au profit des Chinois et inversement, comme aux Maldives. Pour le reste, on rappellera que d'ici 2050, il y a de plus grandes chances que les Indiens se battent entre eux que l'inverse.

Pas de nouvelles des F-16 mais peut-être un deuxième escadron de FA-50PH à l'horizon. https://www.scramble.nl/military-news/possible-contract-for-additional-kai-fa-50

Ils semblent s'en être remis, ce n'est pas pareil. Prévoir, c'est bien. Voyons le résultat maintenant.

De façon générale, je serais d'accord mais dans ce domaine précis de la sécurité nationale, je me réfère toujours au cardinal de Richelieu. Et sans être trop pessimiste, niveau traitement de l'affaire, on est quand même loin ici de l'affaire Dreyfus.

Disons que le French Lover a nettement plus la cote quand il est embarqué sur un SNLE, attaché à l'ambassade de Moscou ou ingénieur en physique nucléaire. On a raté notre vocation je crois. Ça me parle mais je ne sais pas si cela est avéré. Dans tous les cas, le sexe n'était qu'une des facettes du recrutement. Et cette facette a été utilisée pour tenter de compromettre l'ambassadeur Dejean par exemple.

On rappellera cependant que ça ne se résume pas qu'à des chiffres et qu'il est de notoriété publique que la croissance chinoise a été surévaluée par le gouvernement et les autorités locales chinoises depuis au moins cinq ans. Après, on peut s'apitoyer sur les chiffres, oui. On rappellera aussi que fut un temps pas si éloigné, les économistes affirmaient qu'une croissance chinoise en dessous de 6 %, c'était problématique pour eux. Sauf que les Indiens vont déjà avoir beaucoup de problèmes à gérer en interne et que leurs voisins ne sont pas aussi mal armés que Taiwan face à la Chine.

A un moment donné, si un officier français n'envisage pas qu'aller vendre des formations en Chine peut poser problème... il va falloir sérieusement envisager de modifier les cursus de formation dans les écoles. Après, s'il faut encore pondre des lois hyper-restrictives ou renforcer drastiquement la procédure d'attribution des accréditations, d'accord. Mais de façon plus simple, mettre un peu de plomb dans la tête de certaines grosses têtes serait déjà une bonne chose. On ne va quand même pas devoir mettre dans les règlements "pas de permission de saillie avec une étudiante chinoise que vous ne connaissez que depuis deux Gin-tonic" "pas de mission rémunérée avec un attaché culturel russe dans une arrière-taverne après minuit" quand même. Un peu de neurones que diable.

L'Ukraine de mars-avril 2022 n'a pas fait peur aux Russes à Kharkiv et Kherson. Elle a chassé, armes à la main, les Russes. Posons ici un délicieux paradoxe. Il conviendrait de donner à l'Ukraine suffisamment de capacités de dissuasion pour empêcher les Russes de la dévorer (au passage, j'ai souri quand tu as indiqué que, à cause de l'Occident, la Biélorussie était désormais un oblast russe. Personne n'a obligé Loukachenko à le faire, il s'y est astreint de lui-même). Cependant, chaque fois qu'un pays essaie de se donner suffisamment d'air par rapport au Kremlin, cela entraîne systématiquement des hurlements, des imprécations, des injures et des menaces. Et je ne parle pas que du vocal puisque nous savons désormais que les Russes usent aussi d'opérations physiques ou virtuelles pour s'attaquer à ces mêmes pays. Sachant au passage que la description de la menace pour Poutine va du déplacement de monument aux morts à l'adhésion à l'OTAN en passant par l'apprentissage obligatoire de la langue du pays balte dans lequel un citoyen russe habite. Dans de telles conditions et en rappelant que les autorités russes ont enfreint tous les traités de sécurité qu'ils avaient avec l'Ukraine (sûrement pour de bonnes raisons type invasion de rats nazis conçus en laboratoire ou établissement imminent d'une démocratie libérale) et que le degré de confiance vis-à-vis des engagements russes est désormais très faible (la bise depuis Damas et Erevan), le fameux "modèle finlandais" ne peut s'appliquer ici. Parce que personne n'y croirait, surtout pas les voisins de la Russie.

Disons surtout que des messages mentionnaient explicitement l'exclave de Kaliningrad. D'où ma remarque. Sinon oui, il y a des S400 autour de Saint-Pétersbourg. Pour la Biélorussie, ils ont quelques lanceurs à eux et il faut aussi compter sur ce que les Russes ont peut-être encore sur place, mais il me paraîtrait délicat de penser que ce puisse être un équipement biélorusse qui soit en cause. Politiquement parlant, ce serait une prise de risques.

Je ne disais pas cela. Je pensais surtout à toutes ces "personnalités" à qui on donne un blanc seing pour enfreindre les règles parce que "connues". On en a beaucoup ces derniers temps dans les médias ou chez nos politiques. Ce qui est ennuyeux ici, c'est que si ce n'était pas sorti, on aurait hurlé tout autant. Je préfère que ça sorte et qu'on se trompe, que d'apprendre des années après que tout le monde a fait et que personne n'a réagi.

Je rebondis juste là-dessus. Un officier non intègre, ça ne fait pas bien juste dans un film de guerre. C'est juste les fondations de ce qu'un officier doit être. Un officier non intègre ou pire, corrompu et compromis, ça doit finir à la benne. Et c'est pour ça qu'il existe des services qui - normalement - font ce travail de recherche sur ce genre de cas. Je sais bien qu'en ce moment, on a tendance à éliminer cet aspect des choses, notamment dans le domaine médiatique et politique, mais je tenais à rappeler ce point. --- En résumé, si il y a des biscuits moisis à sortir du buffet, qu'on les sorte. Si Chuet est un traitre, que la justice s'en occupe. Mais qu'on ne fasse pas de compromission ou mine de détourner les yeux au motif que "oui bon, peut-être que c'est une cabale". Sortez les dossiers.

Ce qui est bizarre vu qu'il a été question (preuves satellites à l'appui) que l'essentiel sinon toutes les batteries locales de S400 ont été déménagées l'année dernière. Il en reste peut-être une, ou des éléments radar.

Il convient toujours de rappeler que les "négociations d'Istanbul" sont à ranger dans le même sac que "la promesse de non extension de l'OTAN" ou de "justice russe indépendante". Il n'y a jamais eu de volonté russe de négocier autrement qu'une annexion de l'est de l'Ukraine et toutes leurs actions ne font que le hurler, malgré les actions de plus en plus désespérées des thuriféraires du régime et des "réalistes".

Les oléoducs camarade, les oléoducs. Ça faisait longtemps. C'est même encore plus délicat côté russe. Sans l'argent occidental, ils auraient eu du mal à maintenir leur production après 1991.

Et une croissance économique encore en baisse, malgré les bidouillages statistiques.