Ciders

Oui, mais ça ne change rien au problème financier. Rappelle-toi le coup des MiG-31 que Moscou avait prévu de livrer à Damas. Ils n'ont jamais vu la couleur d'un rouble. Les Russes ont quelques accords avec les Israéliens, et ils souhaitent vendre des armes aux pays arabes sunnites. Armer la Syrie avec du matériel de pointe, c'est se fermer pas mal de marchés et se créer quelques soucis supplémentaires. Du reste, si l'on excepte quelques missiles surface-surface modernes et sans doute une poignée de MiG-29M2, ils ne leur ont fourni que des pièces détachées ou des Hind.

De fait, la stratégie navale des Nord-Coréens a toujours été tournée vers les FAC et la poussière navale. Exceptons leur poignée de frégates, dont aucune ne dépasse les 2 000 tonnes, et leur sous-marinade. Que reste-il ? Pléthore de petites unités, armées de presque tout ce qui est envisageable : canons de gros et de petit calibre, mitrailleuses lourdes, lance-roquettes., tubes lance-torpilles, canons sans recul... Le Jane's Fighting Ships 2007-2008 dénombrait 22 patrouilleurs lance-missiles (fast attack craft - missile) : - 8 Osa I et 4 Huangfen (équivalent chinois) : quatre SS-N-2A (portée : 46 km) et deux bitubes de 30 mm - 12 Komar (dont 6 Sohung, des Komar produites sur place) : deux SS-N-2A, un bitube de 25 mm, 1 mitrailleuse jumelée de 14,5 mm - 10 Soju (des Osa agrandies et produites sur place) : quatre SS-N-2, deux bitubes de 30 mm Ensuite, il y a les unités lance-torpilles (fast attack craft - torpedo) : - 142 Ku Song, Sin Hung et Sin Hung Mod : des unités de 42 t, avec une vitesse de pointe comprise entre 40 et 50 nœuds, et une autonomie de 500 nm à 20 nœuds de moyenne. Armées chacune de deux tubes lance-torpilles (calibre 457 mm ou calibre 533 mm, selon les versions et pas sur toutes les unités) et de deux mitrailleuses jumelées de 14,5 mm - 33 Sinpo : 64 t standard, 73 t en charge, 45 nœuds, autonomie de 450 nm à 30 nœuds ou de 600 nm à 15 nœuds. Armées de deux tubes lance-torpilles de 533 mm et d'un armement variable (deux canons bitubes de 25 mm ou deux canons de 37 mm ou 6 mitrailleuses de 14,5 mm). La classe rassemble en fait 13 unités des classes P-6 et Shantou (équivalent chinois de la P-6) et 20 Sinpo (ou Sinnam, version locale des deux premières) Enfin, les patrouilleurs armés de canons. On distingue les grands patrouilleurs (large patrol craft) : - 6 Hainan - 19 SO-1 - 12 Taechong (dont 5 Taechong-II) - 6 Chong-Ju Et les patrouilleurs rapides (fast attack craft - gun) : - 59 Chaho - 54 Chong-Jin - 13 Shanghaï-II Soit au total, en comptant toutes les autres unités du même type, plus de 400 patrouilleurs. A peu près.

Les FAC ?

Ils ne sont plus vendus sur le marché, du moins neufs. On en trouve encore d'occasion. Il y a aussi un petit marché sur le créneau des AEW.

L'engagement actif de Hind ukrainiens avait donné de bons résultats il y a quelques années. Maintenant, il faudra faire attention à la DCA locale, dans une zone où les mitrailleuses lourdes et lance-roquettes sont assez répandus, et les Rooivalk assez peu blindés.

Quand on pense qu'il y a vingt ans, on comptait les appareils par centaines dans cette zone... Il faudra bientôt additionner les effectifs tchèques, slovaques, hongrois, autrichiens et des nations issues de l'ex-Yougoslavie pour arriver à 100 avions de combat. Si les Russes décident d'aller de l'avant...

Dans tous les cas de figure, ce sera difficile. D'une part parce que Moscou ne livrera aucun matériel à crédit (nous ne sommes plus en 1973 où l'URSS remplaçait dans les six mois plusieurs centaines de chars et de véhicules blindés détruits durant la guerre de Kippour, et ce quasiment gratuitement), et que Damas a des réserves de devises dramatiquement basses ces derniers temps. Et d'autre part, parce que tout envoi de matériel militaire est étroitement surveillé par les Occidentaux et les pays arabes, et que l'arrivée de nouveaux avions ou hélicoptères passera difficilement inaperçue. Et quand bien même la Syrie serait un pays standard, parler de réequipement impliquerait sans doute de remplacer plusieurs centaines d'appareils, notamment les MiG-21 et une partie de la flotte de MiG-23.

Ça fait maintenant des années et des années que l'on parle de la fourniture d'avions de combat à la Roumanie. Toutes les options ou presque ont été évoquées : Gripen, Typhoon, F-16 néerlandais ou américains, MiG-29 Sniper... Cela butait toujours sur le même problème : le budget. Bucarest n'arrivait pas à rassembler assez de fonds, même pour des appareils d'occasion. On parle de 78 millions d'euros, mais ça reste assez peu cher même pour un pays en difficulté. Maintenant, 12 F-16... à peine de quoi réequiper un escadron, alors que les MiG-29 ne revoleront plus et que les MiG-21 modernisés fatiguent.

Si les Chinois pensent tous comme ça, alors la guerre mondiale est proche. A moins qu'ils ne s'entretuent tout avant...

Il paraît que la qualité des prisons chinoises s'est nettement améliorée depuis Spy Game. :oops: Pour le reste, je me garderais bien de prendre position sur ce dossier. Si on devait écouter la presse chinoise officielle (pas qu'officielle en fait), la Chine ferait mieux pour moins cher, dans tous les domaines et le tout dans une période extrêmement courte. J'entends bien que nous vivons dans un Occident gangrené par le capitalisme, ruiné par la crise et passablement décadent, mais j'ai quand même quelques doutes sur cette rapidité et cet essor prodigieux et a priori insurpassable.

Une analyse à nuancer. Oui, beaucoup de monde est "passé" sur la Corse. Mais contrairement à Malte, aux Baléares ou même à la Sicile, la Corse avait pour elle quelques avantages : peu de ressources attirantes et surtout un intérieur très difficile d'accès. Alors oui, les côtes ont souvent été ravagées, et on connaît des pieve (circonscription administrative locale) qui ont été dépeuplées à cause notamment des raids barbaresques. Mais la zone montagneuse de l'intérieur a souvent été épargnée, du fait même de son isolement et du fait que tout envahisseur désireux de s'y rendre allait au-devant de gros problèmes, les Corses (comme beaucoup de peuples) étant enclins à mettre de côté leurs différends pour taper sur tout assaillant venu du dehors. Quant à se demander s'il reste des descendants des peuples de l'Antiquité, je crains que ce ne soit difficile, même dans des contrées plus épargnées par les guerres.

On ne peut pas donc exclure la présence sur place de tireurs de précision. Plus sérieusement, pourquoi évoquer la présence de Turcs ? Ils n'ont pas d'intérêts dans le secteur, du moins pas de quoi nécessiter l'envoi de troupes au sol.

Un esprit tordu (ou pakistanais) pourrait rétorquer qu'au rythme où ils s'écrasent, il n'en restera plus beaucoup en ligne dans 5 ans. Désolé.

J'avais arrêté à Bear and Dragon. Les Russes dans l'OTAN, quelle hérésie. ^^ Après, ce n'était pas toujours réaliste et les gentils gagnaient toujours à la fin. Et les personnages restaient les mêmes d'un roman à l'autre. Sans parler des films qui oscillaient entre le bon et le franchement ridicule. Mais c'était quand même assez divertissant, et souvent bien mené.

Les Américains ont souvent vendu au compte-goutte leurs appareils les plus modernes aux pays latino-américains. A l'exception du Venezuela, on ne trouvait pas par exemple de F-16 sur le continent jusqu'à l'arrivée de F-16 d'occasion (ex-néerlandais) au Chili (qui a ensuite acheté des exemplaires neufs). Même le F-5 était délivré avec difficulté... pensons au Mexique qui n'a jamais reçu que douze appareils de ce type. Cette retenue américaine sur le marché des avions de combat a permis aux Israéliens et aux Français, entre autres, d'effectuer de belles percées dans la zone. Pour le F-35, je pense que le matériel sera jugé trop sensible pour l'Amérique du Sud. D'où l'accent mis sur le Super Hornet au Brésil. EDIT : pour les ambitions aéronavales locales, il n'y a plus grand chose. L'Argentine a abandonné la partie, le Pérou n'en veut pas et personne d'autre sur site n'a les moyens de se procurer un PA ou un porte-aéronefs. Pour le Brésil, je crois qu'ils ont du mal avec le Foch et leurs A-4 ex-koweïtis.

Disons qu'il est infiniment plus simple de dégoter en Syrie ou dans les pays voisins des munitions russes ou américaines que des 5,56 pour Famas. Les munitions soviétiques ou russes, tout le monde en fabrique ou presque, et les rebelles peuvent utiliser les stocks des gouvernementaux (et vice-versa).

Sans compter qu'il manque toujours à l'appel quelques armes disparues lors de manœuvres, dont une Minimi.

Les forces armées haïtiennes ont fini par disparaître un peu d'elles-mêmes, avant d'être officiellement dissoutes en 1994. Ça permettait effectivement d'éviter quelques problèmes internes, et de trouver des fonds pour des choses plus urgentes. Pour le Costa Rica, le pays est un peu une aberration dans la zone mésoaméricaine : une pure démocratie, sans armée et très stable par rapport aux États voisins. Quand on voit les lenteurs et les difficultés pour amener quelques milliers d'hommes dans un pays relativement stable, avec l'appui français... trouver 10 000 soldats (et on parle de soldats, armés, entraînés et relativement efficaces), avec la logistique, l'appui et la volonté politique qui va avec, le tout dans un pays aussi tourmenté et suffisamment bien placé pour entraîner l'intervention du Soudan, du Sud-Soudan, de l'Erythrée, des milices du bassin du Congo ou des mercenaires du monde entier ? Non, clairement pas. A moins de faire le planton devant le palais présidentiel de Bangui, et encore.

On ne peut pas vraiment comparer l'opération des Nations Unies en Somalie, où on a en gros envoyé des soldats désarmés se faire massacrer sans pouvoir réagir, et les opérations kényanes et éthiopiennes qui ont été menées dès le départ avec des effectifs et la claire intention de faire le ménage sans gros soucis humanitaires vis-à-vis des milices locales. Et accessoirement, l'UA n'a pas vraiment réussi en Somalie. Le gouvernement somalien a toujours une influence réduite, les seigneurs de guerre sont toujours là, le tiers du territoire somalien s'est autoproclamé indépendant et Mogadiscio ressemble toujours à Königsberg après les bombardements soviétiques.

Pour trois raisons principales : - ça coûte cher - la maintenance et l'instruction ne suivent pas - c'est vu comme dangereux d'un point de vue politique En ce qui concerne la capacité des Africains à gérer une crise comme celle du Mali... elle est assez réduite. Seuls, ils n'y arrivent pas. Ils sont capables de frapper fort, de nettoyer le terrain et éventuellement de mettre sur pied des gouvernements intérimaires, mais c'est peu efficient sur le long terme. Un peu comme nous en fait, sauf que l'Occident a plus de moyens financiers et un peu plus de volonté politique. Aujourd'hui, il y a un grand fossé entre une poignée de forces armées quantitativement importantes et/ou qualitativement de valeur, et le reste. Certaines forces font illusion en achetant des matériels neufs, mais il subsiste souvent de gros vides capacitaires. On peut prendre ici l'exemple de l'Ouganda, ou de la Libye dans les années 1980.

Comme quoi, quand ça paraît calme... Kati, c'est chez Sanogo non ?

Sur les 40 milliards de budget militaire, le gros se concentre sur une poignée de pays, généralement bien pourvus en ressources énergétiques : (Algérie, Angola, Nigeria) ou pourvus d'une économie assez développée (Maroc) ou encore bien aidés (Egypte). Le reste, l'immense majorité, ne dispose que de budgets très limités. Et quand il y a de l'argent, cela permet rarement d'intervenir à l'extérieur. L'armée nigériane par exemple est incapable d'assurer la protection de son propre territoire, malgré son énorme budget.

La force aérienne centrafricaine est symbolique. Je ne suis même pas sur qu'il reste encore un aéronef opérationnel. Pour l'armement, à moins de trouver quelques blindés en état, ce serait surtout du technical. Mais ce n'est pas tant ça le souci que de savoir qui est dans quel camp. La majorité des dirigeants centrafricains de ces 30 dernières années est arrivée au pouvoir par un coup de force. Même le dernier en date, avant l'arrivée des rebelles du Séléka, était un ancien putschiste. Ensuite, il y a un tas de factions plus ou moins solides, et plus ou moins dissociables avec la bonne somme d'argent. Une chatte n'y retrouverait pas ses petits, et je me demande même si les Centrafricains eux-mêmes s'y retrouvent. Autrement dit, qui soutenir ? Qui mettre au pouvoir ? Organiser des élections serait une solution valable sur le plan théorique... mais comment faire ? Dans quel état sont les listes électorales ? Et quand bien même un président serait élu, quid de la suite ? En plus de ça, il faut aussi se préoccuper du Tchad, qui a permis au Séléka de s'emparer de Bangui. Car oui, c'est Déby qui soutenait cette coalition hétéroclite. Si on intervient, que va t-il faire ?

Au XVIIIè siècle, les Britanniques donnaient des couvertures infectées par la variole à certaines tribus indiennes en Amérique du Nord. Ca leur permettait de les décimer sans combattre. Il y a aussi le coup des carcasses d'animaux jetés dans les puits, qui est encore plus ancien. On peut aussi parler des armes de siège mongoles qui auraient envoyé des corps de pestiférés au-delà des murailles de forteresses génoises en Crimée (provoquant au passage la Grande Peste de 1347), mais ça n'est pas confirmé. Maintenant, est-ce que c'est légal aujourd'hui... aucune idée.

Merdé dans le sens où ils ne disposaient pas des moyens de se déplacer rapidement d'Oslo à l'île, où leur navire est tombé en panne, où leurs services de police n'ont pas su transférer les appels à l'aide des jeunes piégés sur l'île à temps, etc. Naturellement, et c'est ce que je voulais dire au départ, et cela a été redit par la suite, on ne peut pas incriminer les Kényans pour n'avoir pas su réagir à temps et de manière correcte. En fait, ils se sont plutôt bien débrouillés, dans la mesure où le gros des civils abattus l'a été lors des premières heures de l'attaque. Bien sur, ça a ensuite duré trois jours, mais globalement ils ont réussi à contrer l'attaque, à exfiltrer la majorité des otages et des civils pris au piège. Reste à savoir si le commando a pu partir ou non. Maintenant, le gros problème, c'est que des cibles aussi massives qu'une gare de banlieue, un centre commercial étendu ou un cinéma le jour de la sortie d'un blockbuster... restent des cibles difficilement sécurisables. Surtout en considérant que les assaillants seraient déterminés, insouciants de leur sort futur et bien préparés.