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olivier lsb

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Tout ce qui a été posté par olivier lsb

  1. As-tu seulement des preuves (à part invoquer la rationalité des russes, sacré argument hein) qu'un complexe militaire était présent ? Dans le Kharkiv qui était assiégé pas plus tard qu'en 2022, les Ukrainiens s'y seraient précipités à la libération, après le retrait d'avril, pour y planquer leurs industries les plus stratégiques, dignes d'une frappe d'Iskander ? Alors même que la production de chars (historiquement basée à Kharkiv) n'a, à titre d'exemple, jamais repris ? Frapper la population est une des composantes de la trinité clausewitzienne, ce n'est pas incongru, ni du jamais vu dans l'Histoire. Mais les thuriféraires zélés de la Russie pensent encore qu'en 2024, elle a les mains propres sur chaque vidéo de missiles qui frappent un centre ville.
  2. C'est tout le drame du conflit actuel: une bonne partie de nos amis européens connaissent intimement ce prisme, qui n'est pas le leur, mais qui est soviétique et leur a été transmis au cours de l'Histoire, et trouve encore à s'appliquer dans la Russie actuelle (avec quelques évolutions, mais pas tant que çà). Quant à l'Ukraine, je n'en parlerais même pas: elle connait le prisme propre à la Russie. De là que vient, AMHA, l'identification d'une bonne partie de concitoyens européens à cette guerre existentielle, et l'extrême sensibilité de leurs réactions et de leurs inquiétudes, qu'on serait bien imprudent de ne pas considérer à leur juste valeur. Le mal est profond, il a bouturé sous Poutine, après avoir eu des racines plus anciennes. On a beau dire que c'est de la propagande quand ça sort de la bouche des Ukrainiens ou des Polonais, l'Histoire leur donne souvent raison.
  3. Je parlais de la fin de Poutine, qui arrivera inexorablement elle, pas de la possibilité que la Russie gagne. Elle peut remporter une forme de victoire, c'est certain. Un scenario dans lequel une paix réelle mais insatisfaisante, proposée et contrainte à l'Ukraine, est un futur tout à fait envisageable. Et peut être qu'en même temps, une Russie exsangue (elle l'est au propre, bientôt au figuré), à court de cash (c'est en cours), qui restitue quelques territoires, en conserve la majeure partie, sera un scenario de fin de guerre des plus probables. Par la suite, Poutine finit flingué par un establishment qui accélère sa succession et décide de se refaire des pertes causées par la guerre, en prenant le pouvoir avec quelques années d'avance sur la mort naturellement prévue du Tsar. Tout y est: l'argent parti en fumée, la succession qui sera probablement sanglante, la défaite de l'Ukraine, la victoire de la Russie: les deux ne sont pas antinomiques. Ce n'est pas une paix, c'est un armistice de 20 ans disait Focha l'époque. Je décèle dans ton propos l'attribution des plus hautes valeurs morales à un camp plutôt qu'un autre: une grave rupture de votre devoir de commentateur impartial très cher ! J'attends la description détaillée de la 2e proposition, celle après le "OU" ;) Qui a pour moi autant de chance d'arriver que l'effondrement à une échelle stratégique des défenses Ukrainiennes Je parlais de batailles, d'échecs militaires dans la guerre en cours: Kiev, Kherson, la région élargie de Kharkiv, Koursk. Seul le Donbass présente quelques avancées intéressantes. Suffisantes au regard des sacrifices humains, matériels et financiers consentis ? J'en doute, je ne suis pas sur qu'avec un tel bilan au sein d'une mafia, j'arrive à défendre ma tête encore très longtemps auprès des autres boss. Un constat qui tient à aujourd'hui toutefois, on peut toujours miser sur une grande victoire plus tard. Une Russie dirigée par un autre que Poutine aura tout intérêt à se débarrasser du bilan actuel de cette guerre, en la soldant une bonne foi pour toute: Poutine survit à 500k tués et blessés et tout ce qui s'en suit, parce qu'il est Poutine: 25 ans de métier, un récit, des réseaux, une influence taillée sur mesure. Un tel bilan repris par un successeur, dans le cadre de la continuation de cette guerre, finira par tuer ce nouveau serviteur. Est-ce que le salut viendra de l'étranger ? J'en doute, mais à l'inverse, protéger et parier sur un dirigeant âgé ne relève pas non plus d'une grande clairvoyance. Les choses ne sont pas manichéennes. On est d'accord sur son certificat de santé, pour ce qu'on en sait. Pour le reste, je n'en serais pas si sûr: contrairement à la Chine (moins vrai sous Xi) ou le PCC organise la transition politique, contrairement à la CdN où la dictature est héréditaire, contrairement à l'Iran ou elle est religieuse et cooptée par le clergé, aucune règle ni aucune organisation ne préside légitimement à l'organisation de la succession en Russie. Enfin aucune, à part peut être le FSB. Mais si tu veux qu'on s'étende sur les règles du jeu au sein de FSB, je pense déjà qu'on en connaît les conclusions. On est d'accord, c'est bien à ce genre de politique, "simple" et "modeste" en apparence, auxquelles je pense. On ne voit pas encore la grande prise de conscience nécessaire au nouveau désordre mondial. Car si ça n'a pas d'utilité en Ukraine, ça en aura malheureusement peut être un jour, une utilité ailleurs (suivre mon regard vers l'extrême orient divisé).
  4. Encore une douzaine de missiles balistiques qui ont malencontreusement heurté un édifice civil du rez de chaussée, à l'occasion de leur passage vertical et à destination d'une base militaire ukro-nazi. Mais la Russie ne cible jamais sciemment d'infrastructures civiles. Il n'y a que des erreurs ou des incompétents. Rien à voir avec Kharkiv l'insoumise, qui n'accueilla pas les Russes avec des roses.
  5. Je me souviens avoir suscité l'incompréhension il y a quelque temps en évoquant les responsables politiques à l'Ouest corrompus par la Russie. Un excellent article de synthèse des cas connus, et de ceux très fortement suspectés aux US. L'opacité assumée de l'organisation des financements de campagnes et de partis aux US semble être un vrai point faible dans leur dispositif pour traquer l'argent russe. https://newrepublic.com/article/180630/russia-corruption-network-europe-buying-politicians-america?utm_source=Twitter&utm_medium=social&utm_campaign=SF_TNR
  6. 1 - la fin de Poutine ne peut être démontrée encore une fois, écartons ces faux désaccords: on parle d'avenir, inutile de dire qu'aucune démonstration n'est possible. 2 - On est d'accord, au bémol près que VZ est une cible pour la Russie, que de multiples tentatives ont été intentées à sa vie, et qu'on ne sait toujours pas ce qui est réellement arrivé à Fico. L'Ukraine ayant une importance renouvelée pour l'Europe, la Russie a de facto enfreint partiellement cet accord implicite. Soit on répond, soit on se couche une nouvelle fois. C'est là ou je pense qu'il existe une marge pour agir. 3 - Aucun acteur se positionne sur le fin de Poutine ? Tout le monde serait convaincu de son immortalité physique et politique, après le désastre de sa guerre en Ukraine ? Je veux bien qu'on dise qu'ils sont cons, et je ne le pense pas, et encore moins à ce point. Parce qu'aucun héritier n'est naturellement désigné, que son entourage de confiance est très vieillissant, il y a d'autant plus préparation de sa suite que les jeux sont très ouverts. 4 - "Parler puissance" et "frappes de longue de portée", me semblent être, quoique non exclusives l'une de l'autre, deux propositions franchement synonymes et cohérentes l'une avec l'autre. 5 - La Géorgie fut un feu vert pour l'Ukraine, après que NS alla entériner politiquement et diplomatiquement le coup de force de Poutine. Le maintien d'Assad nous envoya directement des millions de réfugiés en Europe, où la cécité ensuite de certains dirigeants fit le reste et où la situation bordélique nous mit dans une situation de chantage vis à vis de la Turquie. Par comparaison, le bordel pour nous en Europe ne fut pas le même avec l'Egypte, même après la victoire (certes de courte durée) des fréristes de Morsi. 6 - Est-ce que contribuer à tirer sur le territoire russe est une expression de puissance ? War is Peace ? Freedom is Slavery ? Même réponse qu'au 4 7 - La focalisation sur la Russie n'est pas exclusive des autres endroits du monde où l'attention de nos services et dirigeants devrait être portée: nous sommes multi-tâches. 8 - En matière de fourniture d'armes à longue portée, celles qui causent de gros soucis aux Ukr, alors si l'axe est plus solide. 9 - Rien à rajouter, sinon que ça ne devrait pas justifier un quelconque immobilisme de notre part: j'ose dire qu'US et Russie, chacun pour des raisons différentes, ont pourtant intérêt à ce que l'UE ne bouge pas trop. Si on commence à systématiquement pointer du doigt nos voisins pour mieux justifier de ne rien faire, on fait leur jeu.
  7. Quelqu'un aurait-il accès à cet article de Libé ? Merci par avance ! https://www.liberation.fr/societe/police-justice/telegram-dans-les-coulisses-de-laffaire-pavel-dourov-lhomme-qui-en-cachait-trop-20240830_E6T2FXGS3RBPLAEH4S2UXHKVQA/
  8. La prospective ne peut de toute façon pas apporter la preuve de ce qu'elle avance, elle n'en demeure pas moins indispensable pour aiguiller nos politiques. VVP finira dans ce conflit soit à court d'argent, soit flingué par ses successeurs. Il a survécu à de multiples échecs militaires, à la mort d'un nombre impressionnant de russes, à la liquidation de l'héritage en matériels soviétiques, aux sanctions etc... Il s'était bien préparé, il n'est pas inédit de faire le constat, bien que politiquement incorrect, que pour faire bouger les lignes, il faudrait faire sans lui. Car les intérêts des dirigeants des puissances mondiales sont bien entendus et implicites: on ne se tue pas entre nous, car les représailles pourraient entraîner un cycle interminable et non maitrisé. Ce n'est pas le pays qu'il convient de changer, ni l'intégralité de son administration: ça ne regarde bien que les russes. Mais on pourrait se demander ce que nous, pays occidentaux, aurions à gagner dans un accord de dupe avec la Russie des dernières années de Poutine. Plutôt qu'un scenario à l'Irakienne, c'est le coup de pouce qui manque à l'inévitable succession de l'après Poutine. C'est le moment, entre les différents acteurs qui se positionnent, d'aider celui qui nous donnera le plus de garanties à la paix, plutôt que de continuer cette politique de l'autruche. Et pour bien se faire comprendre, le soutien militaire devrait être plus affirmé (frappes à longue distance): c'est ainsi qu'on fera respecter nos frontières et qu'on se fera respecter par les puissances qui ne sont pas irénistes. C'est à dire à peu près tout le monde, sauf l'UE. Aucun problème, on discute calmement, j'entends ce que tu dis sur le fond. Qu'on le veuille ou non, depuis la Géorgie, la Crimée, le pourtour méditerranéen et le maintien au pouvoir d'Assad, l'Europe est de facto déstabilisée par les actions russes, depuis longtemps maintenant. Reprendre le contrôle des événements, c'est obliger les russes à y réfléchir à deux fois avant de faire les couillons dans ce qui est aussi notre arrière cours stratégique. On ne s'opposera pas de façon crédible et efficace aux russes si on ne parle pas la même grammaire, celle de la puissance, mais il faut être capable d'avoir d'abord confiance en nous européens, de se faire confiance. C'est le fondement de mon approche, de mes constats et de la critique de fond que j'adresse aux responsables européens, à des degrés divers. Le langage parlé n'est pas encore le même et la grammaire européenne n'est pas encore au niveau de celle que nous impose Moscou. Les risques sont réels, mais si on ne s'intéresse pas à cette conflictualité et si l'on n'est pas prêt à prendre de risques calculés, alors la conflictualité et la guerre s'intéresseront à nous, qu'on le veuille ou non. On peut toujours professer le pire, qui est toujours incertain en quasiment toutes circonstances. Ca nous conduit à subir les événements, plutôt que de les précipiter le plus possible à notre convenance. Le spectacle offert par les débats et désaccords minables à l'OTAN sur l'emploi des armes à longue portée sur le sol russe, n'est pas à la hauteur des enjeux. Surtout face à un axe Iran-Russie-CdN qui se moquent pas mal de ces considérations et pourraient même trouver surprenant qu'on ait pas encore entamé la réciproque. Les US neutralisent toute tentative, un tant soit peu audacieuse, des européens pour bousculer les règles du conflit, dès lors que par miracle, ces derniers arrivent majoritairement à se mettre d'accord sur quelque chose. Comment être respecté par la suite, si on est incapable de penser la puissance ? Tu le résumes assez tristement bien par l'expression "petit coup de canifs". Voilà ce qu'on pèse dans nos propres enjeux sécuritaires pendant que les protagonistes se sabrent durement tous les jours à notre frontière: des petits coups de canifs plutôt qu'un grand coup d'épée, de peur qu'une foudre improbable finisse par frapper le ring. Et on espère peser sur Poutine avec çà ? Avec "loyauté", retenue et effort minimum ?
  9. Ce qui était désigné dans l'article du Monde par "rébellion armée russe" sont les dissidents russes, qui depuis l'Ukraine, se sont constitués en unités militaires (la plus connue étant la Légion des volontaires russes) sous commandement du GUR, le renseignement militaire Ukrainien. L'article indique que le GUR a été tenu hors de la planification de Koursk (chapeau à l'armée Ukr d'avoir fait sans la branche du rens mili), et les responsables russes de ces unités expliquent que l'Ukraine rechigne à les envoyer en Russie (leur pays donc) pour commencer à administrer les territoires, de peur de s'aliéner les occidentaux (et par rivalité Sirskyi - Budanov). Et les occidentaux ont peur de tout ce qui ressemble de près ou de loin à des actions de changement de régime (comme si Koursk présidait à la destinée du pays... ridicule mais passons). Les histoires de Satan ou de Boulava hors de contrôle, c'est de la science fiction qui a beaucoup plus fait pour vendre des films américains que pour pacifier les relations entre la Russie et son voisinage. D'ailleurs de quoi a-t-on peur au juste ? Que la république indépendante de Belgorod rase Novosibirsk ? Que le Pakistan la Russie dissémine la bombe nucléaire à la Corée du Nord Mongolie ? Ils feront comme à la mort de Staline à l'époque, comme après l'effondrement du mur: l'establishment sécuritaire flinguera les plus faibles ou les plus dangereux, et le FSB et son demi-million de personnels installeront leur prochain représentant. D'ailleurs conseil d'ami: ils feraient bien de le faire avant la fin de la guerre en Ukraine et le retour des troupes de l'armée: la seule entité en Russie qui, dans l'Histoire post tsariste, aie toujours effrayée ses dirigeants, n'eut jamais le pouvoir et en fut toujours tenue à longue distance.
  10. C'est lâche parce que dans les chancelleries, on sait bien que la fin de la guerre passerait par un changement de dirigeant, on le reconnait, mais on refuse de s'engager dans cette voie là, même de façon très lointaine et très indirect. Là ou les ingérences russes n'hésitent pas à pousser un dirigeant plutôt qu'un autre chez nous, en fonction du chaos localement créé dans nos démocraties. Alors je veux bien admettre que l'expérience a été un échec total pour l'Irak des années 2000, pour ce qui concerne les intérêts occidentaux. Précisément parce qu'il y en avait si peu au départ. Là on parle de notre sécurité collective, de la sécurité alimentaire mondiale, de l'hygiène dans notre débat public, rien d'équivalent dans l'Irak de l'époque. Et c'est parce qu'on colle "nucléaire" à coté de chaque fait ou événement associé à la Russie, qu'on tient là une conclusion valable et solide pour ne rien faire. L'URSS des années 20 nous a foutu la paix, et ce fut la merde quand justement elle commença à stabiliser sa situation intérieure. Bis repetita dans les années 90, avec le premier arsenal nucléaire mondial. Y-t-il eu une immigration russe hors de contrôle propre à déstabiliser les démocraties de l'époque ? Un million de russes a déjà quitté le pays depuis le début de la guerre, et en grande majorité, ils ne sont pas allés en Europe. Nous voilà donc rassurés, de toute façon on leur a raconté plein d'horreurs sur l'Europe. Je n'ignore pas que les chancelleries analysent comme "faisant partie de nos intérêts de ne pas déstabiliser la Russie". Je critique précisément cette conclusion: la balance risque / bénéfice me semble en faveur d'un changement de tête au Kremlin: Poutine est grillé, il n'a préparé aucune succession et quoiqu'il arrive, ça se terminera mal pour lui. Autant accélérer le chrono de dix ans. Même les Kim en Corée du Nord savent mieux préparer l'avenir et leur propre disparition. La fin de Poutine ne signifiera pas une nouvelle révolution: il y aura juste une guerre des gangs, mais elle est de toute façon programmée depuis le début. Ils ont leur règle, ils vont se tirer dessus, grand bien leur fasse, mais ils sont trop intelligents pour aller se détruire au nuke. La société russe, meurtries de ses forces les plus vives, fera ce qu'elle a toujours fait chaque fois que son niveau d'asservissement était maximal: le dos rond.
  11. Pas mal d'informations assez inédites (ie encore jamais lues ici) dans cet article. Tout d'abord, la confirmation (si besoin en était...) que les unités de volontaires Russes sont bien rattachées au GUR et non à l'armée, et que celles-ci ont été sciemment écartées de l'offensive de Koursk en raison de la rivalité Budanov - Sirsky. Quelques informations très intéressantes sont données, notamment sur la difficultés à constituer des unités de russes, et les hostilités très politiques qui existent à leur confier l'administration des zones occupées. On y retrouve encore une fois, toute la misère et la lâcheté occidentale, superbement résumé par cette citation cynique et laconique: « Nous manquons de soutien en Europe et aux Etats-Unis, car personne ne veut d’un changement de régime en Russie, constate-t-il. Les Occidentaux en ont peur. » Lorsqu’il effectue le tour des capitales occidentales, M. Ponomarev dit rencontrer « de plus en plus de responsables qui confient en privé ne pas croire à une fin du conflit sans changement au Kremlin, mais qui préviennent qu’ils ne le diront jamais publiquement. Ils ne veulent avoir aucun lien avec une rébellion armée russe ». https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/30/les-rebelles-russes-pro-ukrainiens-tenus-a-l-ecart-de-l-offensive-de-koursk_6299574_3210.html
  12. Je ne veux pas enfoncer le clou, mais je vais le faire quand même. L'hystérie anti-presse, anti-élite, anti-tout prend parfois des proportions lunaires et déraisonnables. Ci-après l'éditorial, en date d'aujourd'hui, du Monde au sujet de la vente de Rafales. Un article d'opinion assumé, donnant l'occasion de servir sans faute de style, le fond de cuve du "Néo-Marxisme". https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/08/30/des-rafale-a-surveiller-en-serbie_6299309_3232.html Chacun pourra constater que la tonalité générale est franchement très proche, à tous les niveaux, de ce qu'on peut lire ici: un mélange de satisfaction contrariée et inquiète. Un commentaire élogieux est même fait sur les performances de l'appareil.
  13. Je ne serais pas si dur à ta place, je ne peux pas croire que tu découvres que l'argent est le nerf de la guerre: les russes se battent pour du fric et non pour l'honneur, et c'était déjà la réponse de Surcouf en son temps à l'Anglais. Si j'étais taquin, je dirais même que la Russie a perdu dans cette guerre l'occasion d'une démonstration de sa (supposée) grandeur, puisqu'il faut convaincre en espèces sonnantes et trébuchantes plutôt qu'en gloire et honneur. Tout se perd, cette âme Slave n'est plus ce qu'elle était... O tempora, O mores La conversion au cours actuel en euro est un peu hors sujet, pour des hommes qui ne s'imaginent riches qu'en Russie, même si ça donne un ordre de grandeur utile. Et je ne vois pas comment la rémunération de la troupe influencerait ou non la commission de crimes de guerre, un éléments d'appréciation particulièrement critique pour qui s'inscrit dans la démarche d'une paix durable. Les tares sont à chercher ailleurs. Dans le fond, le pouvoir de Poutine sur la Russie n'a jamais été autre chose que la mise en service d'un Etat au profit des intérêts d'une organisation mafieuse, celle des Siloviki. Et le contrat social qui est actuellement proposé, c'est la constitution d'une armée de Sicario de taille continentale, en cela autorisée par la rente pétrolière et l'accumulation d'excédents. Je l'écris depuis 2022: ce sont les réserves de cash, encore plus que le matériel, qui conditionneront la fin de la guerre coté russe. C'est pour moi une donnée encore plus sensible que le nombre de morts et de blessés. Staline disait que "la mort d'un homme est une tragédie. La mort d'un million d'hommes est une statistique". Il avait raison en cela que les ordres de grandeurs deviennent très abstraits et difficiles à se représenter. La perte supplémentaire d'une vie dans ce conflit devient totalement anecdotique, par l'effet marginal qu'elle produit sur la société, passé un certain seuil. En matière de budget, pour la Russie qui a historiquement accumulé de grosses réserves, c'est tout l'inverse car la progression va décroissante. Le rythme auquel le Kremlin brûle ses réserves rapproche immanquablement la Russie du moment "zéro", le moment où: - les liquidités en devises étrangères viendront à manquer et chaque rouble ou dollar marginalement dépensé, un peu plus douloureux à décaisser, - le déficit de plus en plus payé par la planche à billets et l'inflation progressivement hors de contrôle, - les impayés et les coupes budgétaires drastiques se multiplieront et diffuseront progressivement le message dans la société que le pays est ruiné alors qu'il n'a pas terminé l'OMS, - la baisse en quantité et en qualité de l'armement déployé, faute de finance, atteindra un seuil tel qu'il commencera à produire des effets militaires défavorables. On en est encore loin, mais c'est ce qui leur pend au nez un peu plus chaque jour.
  14. C'est pas gagné la culture du compromis et de la modération en France... Et sinon l'article, une remarque ?
  15. L'envoyé spécial du Monde, prudemment sceptique. Pas de meteor, incertitude si F3R ou F4. Un bon point si l'article dit juste: c'est la diplomatie Fr qui aurait poussé le contrat. Cette dernière est très maltraitée par le PR depuis son accession au pouvoir (Jupiter, "l'état profond" etc...), donc c'est une bonne chose s'ils ont repris un peu de confiance et de responsabilités. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/30/emmanuel-macron-vend-des-avions-rafale-a-la-serbie-en-esperant-faire-rompre-belgrade-avec-moscou_6299002_3210.html
  16. @Manuel77 que penses-tu de l'enquête du procureur Allemand sur le sabotage de NS1 et 2 ? Est-ce qu'en Allemagne, une responsabilité Ukrainienne est désormais considérée comme acquise ? Ou y a t-il encore débat à ce sujet ? Spiegel : le suspect de l'attentat à la bombe contre le Nord Streams s'est enfui de Pologne en Ukraine dans une voiture de l'ambassade ukrainienne Fin mai 2024, quelques jours avant que la Chambre de la Cour fédérale d'Allemagne n'émette un mandat d'arrêt à l'encontre du participant présumé à l'attentat à la bombe du « Nord Streams », un citoyen ukrainien, Volodymyr Zh. Selon certaines sources, le 22 mai, Vladimir Zh. et sa famille ont fait un petit voyage en voiture en Europe. Au moment où ils se sont arrêtés à Berlin, le suspect ukrainien « était déjà dans le collimateur du parquet et des services de renseignement » en Allemagne, indique l'article. Cependant, ils n'avaient pas de mandat d'arrêt à l'époque. Début juin, Vladimir Zh. a été inscrit sur la liste européenne des personnes recherchées et, le 21, le mandat a été envoyé à la Pologne. En réponse, le bureau du procureur polonais a promis à l'Allemagne d'arrêter immédiatement le suspect, mais le 6 juillet, il a réussi à quitter le territoire polonais et à entrer en Ukraine, selon les sources. À Berlin, comme l'indique l'article, il est certain que Varsovie a prévenu Vladimir Zh. de poursuites pénales et que les collègues polonais n'allaient pas l'arrêter, car ils le « considéraient comme un héros ». Vladimir Zh. a probablement réussi à franchir la frontière polono-ukrainienne à bord d'une voiture portant des plaques d'immatriculation diplomatiques, utilisée par l'ambassade d'Ukraine à Varsovie, selon l'article. Traduit avec DeepL.com (version gratuite) https://x.com/nexta_tv/status/1829216834387673117
  17. On peut penser que le CIEEMG s'est penché sur la question avant la dissolution, vue la complexité de ce genre de dossier. La "validité politique" de son avis me parait, vu de très loin, plutôt garantie. Est-ce que dans le fond, on ne pratique pas le même jeu que les US (Grèce / Turquie), à notre petite échelle ? Est-ce que justement, libre de tous leviers de pression par les européens qui nous refusent des achats significatifs, on se donne les moyens d'exploiter au maximum cette liberté politique qui résulte d'un boycott de fait ? Je reste partagé, je comprends ta réaction. Je suis moins inquiet par les conséquences géopolitiques (l'armement est complexe, très dépendant de son pays fournisseur) sinon par les risques malheureusement fréquents, de corruption de dirigeants politiques en matière de contrat d'armement avec des pays aux pratiques et aux relations parfois douteuses.
  18. Vous me permettrez de relayer l'article, souvent bien renseigné, du Figaro sur cette magnifique vente de la glorieuse maison-mère https://www.lefigaro.fr/international/dassault-aviation-conclut-la-vente-de-douze-rafale-a-la-serbie-20240829 Et plus sérieusement, deux points m'intriguent: - ni le communiqué de Dassault ni le "communiqué bis" dans le Figaro, ne donnent de montant à la transaction portant sur les 12 appareils, en dépit d'un chiffre qui circule: 2,7 milliards. Ca fait beaucoup pour 12 appareils. D'autres matériels et consommables sont-ils inclus ? Ou est-ce qu'on va entendre parler rétro-commissions et argent russe dans quelques années ? - le chef de l'état a mentionné "une ouverture sur un changement stratégique malgré beaucoup de pressions, qu'il faut souligner." C'est lourd de sous-entendus et je ne crois pas avoir souvenir d'un contexte publiquement aussi tendu pour un contrat Rafale... Je n'ai aucun doute que @Patrick a du vraiment foutre une pression de dingue au CIEEMG
  19. Un article extrêmement intéressant sur la bascule de l'économie russe, autour de l'Opération Militaire Spéciale. Et une particularité de ce conflit, au sein de la société russe: un calcul économique macabre proposé le Kremlin sous-tend le ruissellement des richesses du pays. L'article décrit très bien par quels mécanismes l'économie russe se porte aujourd'hui plutôt bien, le confort à court terme que cela procure au Kremlin, le compromis terrible qui est proposé aux familles russes. Seul angle mort du sujet, sur lequel j'ai souvent écrit et qui finira immanquablement par arriver: encore combien de temps ? Avec quelles réserves monétaires ? Que se passera-t-il dans la société quand des années de thésaurisation de la manne pétrolière auront été consumées ? https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/29/en-russie-l-economie-de-la-mort-dope-la-croissance_6298235_3210.htm
  20. Petite actualité matos, avec des YPG-765 nouvellement aperçus au sein de la 33e BM, suggérant une poursuite régulière des livraisons annoncées.
  21. Je suis d'accord sur le fond, mais il faut bien comprendre qu'avant d'aller discuter, chacun souhaite avoir la meilleure main. C'est logique, naturel, entendable. Les professionnels de la politique que sont VZ, VVP et les autres, savent faire la part des choses entre politiques et communication. Pas plus tard qu'aujourd'hui, je partageais un article sur l'autre fil, expliquant le jeu de tartuffes entre Biélorussie et Ukraine, chacun tour à tour bluffant et surréagissant (donc produisant une communication d'apparence contreproductive) pour en réalité, se ménager l'un et l'autre. En matière politique, il faut bien dissocier les objectifs formels des objectifs réels. Jamais les Américains nous diront "on veut vous prendre vos secrets industriels les plus précieux et par tous les moyens, pour les rapatrier chez nous et vous les revendre ensuite". Ils diront plutôt "Il est très important pour la bonne marche des affaires internationales que les mauvaises pratiques de gestion, pouvant impliquer partout dans le monde des actes de corruption, ne soient pas commis par l'intermédiaire d'un produit ou d'un service soumis directement, ou indirectement, à une réglementation américaine". Comprend moi bien aussi que "juste" ou "pas juste" pour l'Ukraine, ce n'est pas mon débat non plus. Constatons que VZ, la société Ukrainienne, l'armée, semblent collectivement estimer, au sein de leur démocratie infiniment plus libre que la russe, que le moment n'est pas venu d'accéder à des compromis douloureux. Poutine non plus. Dont acte, mais ne faisons pas de l'Ukraine un protagoniste plus coupable que l'autre. Au petit jeu des "vies qui se valent toutes, piétaille comme gradé, russe comme ukrainien", la raison et les chiffres commanderaient d'abord à Moscou de demander une halte au conflit. Ce qui m'inquiète, c'est le refus encore plus obstiné que Kiev par Moscou, de démarrer des négociations sérieuses. Ca m'inquiète pour nous, pour l'Europe. On ne mesure pas à quel point la plus effroyable des armes russes n'est pas sa dissuasion, le Su-57, l'Armata ou feu ses 12 000 chars en réserves, mais la placidité, l'impassibilité et l'asservissement de sa population. Cette incursion prouve autre chose à mes yeux: l'existence d'un calcul permanent et finalement assez banal d'un couple risques / bénéfices. Je pense qu'au départ, russes comme ukrainiens étaient intéressés par les perspectives d'un accord. Contrairement au barouf des discussions en Turquie, annoncées avant même d'avoir commencé, à des fins de communications politiques et sans que les russes aient jamais été réellement disposés à des concessions de bonne foi, ces discussions à Doha étaient tenues parfaitement secrètes. Preuve à mon avis du sérieux des protagonistes. Hélas c'est la guerre.... Les discussions ont-elles mal tourné dès le départ ? En cours de discussion ? Les Ukrainiens ont-ils estimé qu'ils valaient mieux tenter Koursk, pour ses bénéfices espérés, plutôt que de poursuivre ces discussions ? L'Histoire le dira peut être un jour, mais l'avenir doit encore l'écrire. Ce n'est en tout cas pas un problème de méthode: les diplomates font ce qu'ils peuvent avec les directives qui leurs sont imposées par leur autorité de tutelle. La diplomatie n'est qu'un moyen, pas une fin en soi: elle sert des objectifs politiques et rien d'autre. Et si ces objectifs commandent de ne rien faire, de ne rien discuter, alors chaque partie mettra (momentanément, on ne peut que l'espérer) de coté ces discussions, s'il est possible de tirer un meilleur partie des actions militaires, économiques ou clandestines ou les trois à la fois. Quant aux intérêts des pays annexes au conflit... Combien de matériels ? Quels leviers ? Voilà à peu près en résumé la grille d'appréciation des Ru et Ukr pour jauger du sérieux des pays tiers et de la considération qu'il convient de leur accorder. Hélas c'est la guerre.
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