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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2011535/sikhs-inde-politique-canada-immigration (20 septembre 2023) Je vous donne un exemple concret et révélateur auquel j'ai assisté il y a quelques années, alors que je préparais, pour le magazine L'actualité, un long portrait de Jason Kenney (Nouvelle fenêtre), qui était à ce moment le ministre de l'Immigration du gouvernement de Stephen Harper. C'était une journée chaude de mai 2012, dans la circonscription de Brampton, en banlieue de Toronto. Jason Kenney était assis en tailleur sur une mince couverture grise recouvrant une immense scène extérieure. Il balayait du regard la foule dense de quelque 20 000 Canadiens de religion sikhe, vêtus de costumes et de turbans multicolores, venus célébrer la Vaisakhi — fête qui commémore chaque année la fondation de cette communauté originaire du nord-ouest de l’Inde. Visiblement, il n’aimait pas ce qu’il voyait. Jason Kenney peinait à esquisser le demi-sourire de téflon du politicien. Il bouillait intérieurement. Devant lui, une douzaine de drapeaux jaune et bleu du Khalistan fendaient le rassemblement en direction de l’estrade, portés par des gaillards qui combattaient le chaud soleil de ce début de mai en t-shirt noir. L’homme au micro, qui haranguait la foule en pendjabi, augmentait la cadence et radicalisait le ton. Il parlait de génocide, d’affrontements et de l’indépendance du Khalistan — pays qu’une faction de nationalistes sikhs aimerait créer à l’intérieur de l’Inde, dans le Pendjab. C’en était trop. Jason Kenney, qui avait appris de nombreux mots en pendjabi depuis qu’il était devenu ministre de l’Immigration et de la Citoyenneté, en 2008, s'est levé en plein discours, a traversé la scène et est sorti sous le regard médusé des trois députés conservateurs de la région, encore assis sur la scène, qui hésitaient à suivre ce poids lourd du gouvernement Harper, devenu majoritaire lors des élections précédentes, en 2011. Au bas des marches, Jason Kenney a remis ses souliers en vitesse et a porté la main droite à sa tête, avec l’envie de retirer le bandana orange que tout visiteur doit obligatoirement porter sur les lieux du Rexdale Sikh Spiritual Centre — y compris les journalistes. Il a pris une grande respiration et s'est retenu de le faire. Un organisateur sikh s’est approché, l’air contrit. Jason Kenney l'a apostrophé sans ménagement. « Vous tentez d’exploiter ma présence ici!, a lancé le ministre, le regard planté dans celui de son interlocuteur au turban blanc. Ce n’est pas une façon civilisée d’agir. Je vous avais prévenu et vous l’avez fait quand même. Je sais que vous voulez recevoir le premier ministre ici l’an prochain. Oubliez ça! Il ne viendra pas ». Tout avait pourtant bien commencé, 25 minutes plus tôt. La célébration battait son plein. Les gens chantaient et dansaient dans tous les coins au son d’une musique traditionnelle indienne. Des centaines d’enfants s’amusaient dans les jeux gonflables installés en bordure du boulevard à quatre voies. Les odeurs d’épices et de poulet rôti des barbecues géants chatouillaient les narines. Jason Kenney était monté sur scène avec les compliments réservés à un invité d’honneur. Le ministre avait vanté les réalisations de son gouvernement, notamment la création, au sein du ministère des Affaires étrangères, du Bureau des libertés religieuses, qui assure la promotion et la défense de toutes les confessions. Il avait souligné que la Vaisakhi est maintenant une tradition canadienne, puisqu’on la célèbre chaque année sur la colline du Parlement, à Ottawa. C’est après son discours, une fois qu’il était assis sur scène, que les drapeaux du Khalistan étaient apparus… À l’entrée des lieux congestionnés, de longues minutes se sont écoulées avant que le chauffeur du ministre puisse s’approcher avec le VUS Nissan noir. Dès que nous sommes montés à l’intérieur, Jason Kenney s’est tourné vers moi. « Je suis désolé », a-t-il dit en français. Il a finalement retiré son bandana et m’a expliqué que les nationalistes sikhs mènent maintenant leur combat au Canada. Ils espèrent convaincre les Canadiens de confession sikhe, dont la majorité vit en banlieue de Toronto et de Vancouver, de faire pression sur leur famille restée en Inde, mais également sur le gouvernement canadien, pour que celui-ci appuie leurs revendications. Ils veulent qu’Ottawa reconnaisse un génocide dont les sikhs auraient été victimes en 1984, en Inde. En 2012, il y avait environ 450 000 Canadiens sikhs. Ils sont maintenant 770 000 au pays, selon le plus récent recensement, soit la plus grande diaspora sikhe au monde. Tous ne sont pas militants pour la création du Khalistan, évidemment, mais plusieurs le sont. « C’était un discours extrémiste », m'a alors dit Jason Kenney, dans sa voiture de fonction qui quittait la fête dans le parc industriel de Brampton. « Je devais quitter la scène, sinon la communauté aurait pensé que je cautionne ce genre de manifestation. Certains groupes essaient parfois d’utiliser ma notoriété pour faire avancer leur cause. Je dois être sur mes gardes. Il ne faut pas les encourager à reproduire ici les tensions de leur pays ». Ce message aux différentes communautés culturelles, celui de ne pas reproduire dans leur pays d'accueil les tensions qui secouent leur pays d'origine, tous les ministres de l'Immigration et de la Sécurité publique du Canada, peu importe le parti au pouvoir, le martèlent sans arrêt d’un bout à l’autre du Canada. Ils en parlent aux indépendantistes sikhs, aux dissidents chinois, aux opposants iraniens, aux dissidents russes, aux indépendantistes tamouls, et ainsi de suite. Ce ne sont pas les contentieux qui manquent sur la planète et qui se répercutent ici… Parfois, c'est un coup d'éclat très public, comme celui de Jason Kenney à Brampton, en 2012, qui force la main du ministre et sa prise de position. Mais la plupart du temps, c'est une conversation discrète du ministre ou de son chef de cabinet avec le leader d'une communauté, en marge d'une cérémonie ou d'une prière dans un temple, une synagogue ou une mosquée, afin qu’un sage qui a l'oreille de sa communauté passe un message d'apaisement, de tolérance ou de patience. Les ministres utilisent également les journaux ou les sites d'informations en ligne ethniques pour passer leur message. Dans le cas de l’assassinat d’Hardeep Singh Nijjar, ce ne serait pas les frictions entre les communautés sikhe et hindoue au Canada qui seraient à l’origine de sa mort, mais carrément l’implication d’une puissance étrangère, l’Inde, et de ses services secrets, qui considèrent les militants pour l’indépendance du Pendjab comme des terroristes, en raison d’attentats commis dans le passé. « Le gouvernement indien et nationaliste hindou actuel a fait de la lutte au mouvement indépendantiste sikh partout dans le monde une arme politique, étant donné l’impopularité de ce mouvement ici », expliquait mardi à Midi info le correspondant de RFI à New Delhi, Sébastien Farcis. « La mort de quelqu’un qu’on présente comme un militant de la cause du Khalistan n’est pas de nature à faire pleurer grand monde ici ». Le gouvernement indien reproche depuis des années au gouvernement canadien, peu importe la couleur politique, de laisser trop de marge de manœuvre au mouvement sikh du Khalistan sur son sol. La communauté sikhe en général est parmi les mieux organisées au Canada, et est très influente politiquement dans tous les partis canadiens, ce qui déplaît aux nationalistes hindous au pouvoir à New Delhi – le premier ministre Norendra Modi est en place depuis 2014. N’empêche, participer à un assassinat ciblé, si l’information se confirme, est une marche de plus dans l’escalier de l’ingérence étrangère, tout comme l’était la découverte des postes de police secrets de la Chine, le printemps dernier, avec l’ouverture des enquêtes de la GRC. « La Chine est en haut de la liste des menaces, mais elle n’est pas le seul pays à surveiller. Il y a la Russie, l’Iran, la Turquie, l’Inde… Il y en a plusieurs qui intimident leurs ressortissants ici. Ça fait des années que les diasporas se plaignent d’être suivies, photographiées, menacées, harcelées par leur pays d’origine, pour faire taire les dissidents ». Une citation de Thomas Juneau, expert en sécurité nationale et professeur adjoint à l'Université d'Ottawa
  2. Quelque 770.000 Sikhs vivent au Canada, constituant 2% de la population, avec une minorité active réclamant la création d'un État indépendant du Khalistan. https://fr.wikipedia.org/wiki/Immigration_au_Canada Résidents permanents admis au Canada selon la nationalité 2023 Inde 139.785 Chine 31.780 Philippines 26.965 Afghanistan 20.180 Nigeria 17.465 https://indianexpress.com/article/explained/explained-history/how-sikh-migration-canada-began-8953009/ (30 septembre 2023) Le Canada abrite la plus grande population sikhe en dehors de l'Inde. L'arrivée des sikhs au Canada a commencé avec le jubilé de diamant de la reine Victoria en 1897. Kesur Singh, major Risaldar dans l'armée des Indes britanniques (25e cavalerie, Frontier Force), est considéré comme le premier colon sikh à s'installer dans le pays cette année-là. Il faisait partie du premier groupe de soldats sikhs arrivés à Vancouver dans le cadre du régiment de Hong Kong, qui comprenait des soldats chinois et japonais en route pour célébrer le jubilé. La première vague d'immigration sikhe au Canada a toutefois été déclenchée dans les premières années du XXe siècle. La plupart des sikhs émigrés ont rejoint le pays en tant qu'ouvriers - dans l'exploitation forestière en Colombie-Britannique et dans l'industrie manufacturière en Ontario. « L'immigration initiale était peu importante, un peu plus de 5 000 personnes, et composée d'hommes à la recherche d'un emploi à l'étranger, mais qui n'avaient pas l'intention de s'installer. Les immigrants étaient des voyageurs classiques, désireux de ne pas rester plus de trois à cinq ans et de rapatrier le plus possible de leurs économies ». En 1914, un navire à vapeur japonais, connu sous le nom de Komagata Maru, a atteint les côtes de Vancouver. Il transportait 376 passagers sud-asiatiques, dont la plupart étaient des Sikhs. Les immigrants sont détenus à bord du navire pendant environ deux mois, puis escortés hors des eaux canadiennes, ce qui renvoie le navire en Asie. Il est devenu difficile pour le Canada de maintenir une politique et une pratique d'immigration fondées sur des préférences raciales après son adhésion aux Nations unies et à sa déclaration contre la discrimination raciale, et son appartenance à un Commonwealth multiracial de partenaires égaux. Troisièmement, il y a eu un « déclin de l'immigration en provenance d'Europe et le gouvernement canadien s'est tourné vers les pays du tiers monde pour “importer du capital humain” ». https://pivot.quebec/2024/08/14/les-canadiens-sikhs-et-sud-asiatiques-nouvelles-cibles-de-lextreme-droite-anti-immigration/ (14 août 2024) Un porte-parole de l’Association de la presse sikhe (APS) juge aussi que l’extrême droite canadienne « politise » la haine. « Le Canada semble connaître un pic inquiétant de la force du sentiment anti-sikh. Des milliers de Canadien·nes vont quotidiennement sur les médias sociaux pour répandre la haine contre toutes les minorités du pays, et il semble y avoir un venin particulier contre les communautés sikhes, qui sont accusées d’infiltrer le gouvernement, de monopoliser l’industrie du camionnage et, en même temps, de dégrader la qualité de vie au pays », a déclaré l’APS à PressProgress.
  3. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-lundi-14-octobre-2024-8390100 Avec une caméra cachée, deux ouvrières ont infiltré une usine Mattel en Chine. Cadences de travail infernales, pas de protection pour manipuler des figurines de cire encore chaude, si bien que Channel 4 a dû retirer de la chaîne de montage l'une de ses journalistes infiltrées qui s'était brûlée les mains. Les ouvrières de l'usine Mattel en Chine ne touchent qu'un salaire de misère, rapportent également les quotidiens Irish Independent, le Times et The Independent : elles gagnent l'équivalent de 2 centimes d'euros par poupée Mattel, soit moins de 16 euros par jour, pour 11 heures de travail. Ces ouvrières "sont souvent obligées de travailler plus de 100 heures supplémentaires par mois, soit près de trois fois la limite légale en Chine". Mais la chaîne télévisée britannique Channel 4 note que le conseil d'administration de Mattel a récemment accordé au PDG de Mattel, Ynon Kreiz, un homme, "11 millions de livres sterling en actions parce que, selon eux, son leadership a transformé l'entreprise."
  4. (suite) Au cours des trois dernières années, la prise de conscience historique allemande s'est déréglée, la détermination à éradiquer l'antisémitisme étant passée de la vigilance à l'hystérie. Chaque demande de financement ou d'emploi est examinée à la loupe pour y déceler des signes. Les allégations d'antisémitisme, quelle qu'en soit la source, constituent un motif de révocation des prix et des contrats de travail ou d'annulation des expositions et des spectacles. Bien que les statistiques de la police montrent que plus de 90 % des crimes de haine antisémites sont commis par des Allemands blancs et de droite, les musulmans et les personnes de couleur ont été les plus visés par des campagnes médiatiques qui ont coûté leur emploi à plusieurs d'entre eux. La caractéristique la plus étonnante de cette fureur philosophique est la manière dont elle a été utilisée pour attaquer des Juifs en Allemagne, y compris certains descendants de survivants de l'Holocauste et les quelque 40 000 Israéliens qui vivent actuellement dans ce pays. Au nom de l'expiation des crimes de leurs parents et grands-parents, des Allemands non juifs accusent publiquement d'antisémitisme des écrivains, des artistes et des activistes juifs. Bien qu'un siècle se soit écoulé depuis que l'influent historien juif Salo Baron a décrié ce qu'il appelait la conception larmoyante de l'histoire juive comme un récit de malheurs sans fin, c'est la conception à laquelle la plupart des Allemands s'accrochent. Par conséquent, les Juifs dont la vie n'est pas centrée sur la souffrance juive sont, au mieux, déroutants et, au pire, légèrement suspects. C'est ignorer toute la tradition de l'universalisme juif, qui est aussi ancienne que le verset biblique qui enjoint aux Juifs de se souvenir qu'ils étaient des étrangers en Égypte, et qu'ils ont donc l'obligation particulière de s'occuper de ceux qui sont des étrangers où que ce soit - même s'il se trouve qu'ils sont palestiniens. L'universalisme juif est la réponse au nationalisme juif. C'est la tradition des prophètes et des sommités juives allemandes, de Moïse Mendelssohn à Karl Marx, en passant par Albert Einstein et Hannah Arendt, dont on déplore régulièrement l'absence dans la République fédérale. Il est plus facile d'apposer l'image de juifs morts sur des timbres-poste que d'explorer les idées qui les ont rendus célèbres, et les juifs qui refusent de mettre l'accent sur la souffrance juive n'ont pas leur place dans le plan de cours de l'après-guerre. Selon la logique allemande, de tels Juifs pourraient minimiser l'importance de l'Holocauste, et donc la culpabilité des Allemands. Il n'est pas rare que les Allemands qualifient leur pays de « Täternation » (nation des bourreaux). Il semble donc que les Juifs constituent une éternelle nation-victime. Par conséquent, un pays gouverné par une coalition de centre-gauche a une politique étrangère située quelque part à droite de l'AIPAC. En 2019, le parlement allemand a adopté une résolution déclarant que toute personne soutenant le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) ou ses objectifs était antisémite et donc inéligible pour apparaître dans un théâtre, un musée, une salle de conférence ou une autre institution culturelle financée par l'État. Le mouvement BDS est un mouvement palestinien fondé en 2005 pour s'opposer à l'occupation de la Palestine en substituant le boycott au terrorisme. En 1933, les nazis ont appelé au boycott des entreprises juives, l'une des premières mesures discriminatoires qui ont conduit à l'étoile jaune et, plus tard, à Auschwitz. Par conséquent, la proximité avec quiconque envisage une forme quelconque de boycott d'Israël préconise la première d'une série d'actions qui pourraient se terminer dans la chambre à gaz. Si cette chaîne de raisonnement était explicite, ses failles seraient évidentes. Mais la raison n'est pas très présente dans les discussions actuelles. À Berlin, le mot « apartheid » peut vous faire annuler plus rapidement que le mot « N » à New York. Contrairement au mot « N », le mot « apartheid » n'est pas une insulte raciste, mais un terme juridique technique désignant des systèmes juridiques différents pour des peuples différents. En Israël et aux États-Unis, les juristes débattent encore de la question de savoir s'il s'applique aux parties d'Israël situées à l'intérieur de la ligne verte, mais la plupart s'accordent à dire qu'il s'agit d'une description parfaitement exacte des conditions régnant en Cisjordanie. Les organisations israéliennes de défense des droits de l'homme, ainsi que Human Rights Watch et Amnesty International, ont plaidé en faveur de l'utilisation de ce terme. Lorsqu'Amnesty a publié « Israel's Apartheid Against Palestinians » en 2022, sa section allemande s'est publiquement distanciée du rapport et a refusé d'en discuter. En novembre 2022, deux étudiants universitaires juifs ont accusé une pièce de théâtre d'être antisémite. Refusant l'offre du metteur en scène d'organiser une autre représentation au cours de laquelle l'antisémitisme allégué pourrait être débattu, les étudiants ont menacé d'exiger que la ville retire son financement au Metropol Theater si la pièce n'était pas annulée. La pièce a été annulée et un débat s'est engagé. La pièce en question, Birds, a été écrite par l'auteur libano-canadien Wajdi Mouawad en consultation avec l'historienne Natalie Zemon Davis, qui est juive. Elle raconte l'histoire de deux étudiants de troisième cycle qui tombent amoureux dans la bibliothèque de l'université Columbia. Ce qui fait d'eux des Roméo et Juliette modernes, c'est qu'Eitan, un jeune généticien, descend de survivants de l'Holocauste, tandis que Wahida, une jeune historienne, se décrit comme une Arabe d'origine marocaine. L'histoire de leur romance devient l'histoire d'un traumatisme familial : le père du jeune homme, qui est farouchement hostile à toute liaison entre un Juif et une Arabe, s'avère être un Palestinien adopté. La fin fait écho à Nathan le Sage, le plaidoyer pour la tolérance religieuse de Gotthold Ephraim Lessing datant du dix-huitième siècle, qui fut la première pièce que l'Armée rouge occupante autorisa à être jouée dans les ruines bombardées de Berlin après la guerre. Le débat s'est poursuivi pendant des mois, certains soutenant le plaidoyer de Mme Davis pour que la pièce soit jouée afin que le public puisse juger de son contenu par lui-même, tandis que d'autres affirmaient que la liberté artistique ne devrait jamais prendre le pas sur la lutte contre l'antisémitisme. Cette pétition de principe élude la question de savoir si la pièce est réellement antisémite, mais l'allégation est suffisante, dans l'Allemagne d'aujourd'hui, pour effrayer toute personne dont le travail est financé par des fonds publics. Trois ans avant que le scandale n'éclate, Birds se produisait dans quatorze villes allemandes avec des critiques enthousiastes, après des représentations acclamées en France, au Canada et en Israël. En 2020, le Land allemand de Bade-Wurtemberg décernait à Mouawad son premier prix européen de dramaturgie. Certaines évolutions récentes de la politique allemande expliquent comment la culture a changé si rapidement. En 2017, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) est devenue le premier parti d'extrême droite depuis la guerre à obtenir suffisamment de voix pour entrer au parlement. Dans son alerte, le gouvernement a commis une série d'erreurs. La première a été de créer un bureau fédéral de lutte contre l'antisémitisme, qui a été rapidement suivi par des bureaux au niveau des Länder. Aucun des commissaires n'a été élevé en tant que juif, bien que l'un d'entre eux se soit converti peu après sa nomination ; la plupart d'entre eux n'ont qu'une compréhension limitée de la complexité ou de la tradition juive. (Le commissaire fédéral a été photographié en train de défiler avec l'un des groupes sionistes chrétiens dont la mission est de déclencher une apocalypse dans la terre promise qui convertira ou anéantira les Juifs. Sa participation était innocente ; il a simplement vu un drapeau israélien et a supposé qu'il devait s'y joindre). Pour compenser leur méconnaissance, les commissaires s'appuient sur deux sources d'information sur les Juifs, les Israéliens et les Palestiniens : l'ambassade d'Israël et le Conseil central des Juifs d'Allemagne, l'une des organisations juives les plus à droite du monde. Plus important encore, ils s'appuient sur ce qu'ils ont appris de l'histoire de l'Allemagne depuis des décennies, qui considère toutes les questions juives à travers le prisme de la culpabilité allemande. En 2020, le fils aîné de M. Netanyahou, Yair, est apparu comme la tête d'affiche d'une publicité de l'AfD qualifiant l'Union européenne d'organisation « diabolique et mondialiste » et espérant que « l'Europe redeviendra libre, démocratique et chrétienne ». Pour réfuter davantage les soupçons de néonazisme, l'AfD a commencé à essayer de recruter des Juifs en Allemagne, dont moi, en leur racontant des histoires de musulmans meurtriers. La proposition qu'ils ont présentée au parlement en 2019 a connu un succès bien plus grand : Le BDS devrait être interdit en Allemagne. Comment [les autres partis] pouvaient-ils permettre à l'AfD de les surpasser en matière de philosémitisme ? Leur solution a été de s'unir pour soutenir la résolution interdisant à toute personne « proche du BDS » de s'exprimer, d'exposer ou de se produire dans des lieux financés par l'État. Contrairement à la résolution de l'AfD, cette résolution légèrement différente semblait compatible avec les protections constitutionnelles de la liberté d'expression, bien que tous les tribunaux devant lesquels elle a été contestée l'aient déclarée inconstitutionnelle. Qu'elle soit inconstitutionnelle ou non, la résolution est régulièrement utilisée. Sa première victime a été le spécialiste du judaïsme de renommée internationale Peter Schäfer, qui a été poussé à démissionner de son poste de directeur du musée juif de Berlin après que M. Netanyahou se soit plaint de lui auprès du ministre allemand de la culture. Plus récemment, elle a été utilisée pour licencier Matondo Castlo, un Allemand d'origine congolaise de vingt-neuf ans, de son poste d'animateur d'une émission de télévision pour enfants. Son crime ? Avoir participé à un festival écologique pour enfants en Cisjordanie. Emily Dische-Becker, directrice juive de la branche allemande de Diaspora Alliance, une petite ONG qui se consacre à la lutte contre l'antisémitisme et l'utilisation abusive des allégations d'antisémitisme, m'a dit que la plupart des Allemands ne peuvent pas supporter de voir la vérité en face : « Ils voulaient qu'Israël soit le happy end de l'Holocauste. Ils ne peuvent pas accepter le fait qu'il n'y a pas de happy end ».
  5. https://www.eurozine.com/germany-genocide-and-gaza/ (22 mars 2024) Il y a tout juste cinq ans, Susan Neiman, la directrice d'origine américaine du Forum Einstein de Potsdam, nous informait dans un livre très remarqué, Learning from the Germans, que ses compatriotes (et les femmes) pouvaient et devaient s'inspirer des Allemands en matière de « travail de mémoire », en particulier lorsqu'il s'agit d'affronter le lourd héritage du racisme, de l'esclavage et de Jim Crow dans leur propre pays. Elle a depuis fait marche arrière, affirmant récemment dans les pages de la New York Review of Books que la Vergangenheitsbewältigung [travail de mémoire] allemande avait « déraillé » [1]. Que s'est-il passé ? En deux mots, ce qui a été rapporté après le 7 octobre sur la « répression » allemande des manifestations pro-palestiniennes à l'intérieur du pays est « ce qui s'est passé ». Mais ce n'est pas tout à fait exact. Neiman, comme un certain nombre d'autres universitaires et intellectuels publics, s'était distanciée de ses arguments antérieurs avant les récents événements au Moyen-Orient, en grande partie à la suite d'une controverse lancée par A. Dirk Moses en 2021. Dans un essai polémique, l'historien d'origine australienne, qui enseigne aujourd'hui à la City University of New York, a mis en évidence le côté obscur de la culture mémorielle allemande : une « lecture » distincte de l'Holocauste qui non seulement emmure les « élites » allemandes face à la souffrance d'autres groupes (lire : les Palestiniens), mais les rend même hostiles à l'égard de ces groupes. [1] https://www.nybooks.com/articles/2023/10/19/historical-reckoning-gone-haywire-germany-susan-neiman/ (19 octobre 2023) Les efforts des Allemands pour faire face à l'histoire criminelle de leur pays et pour éradiquer l'antisémitisme sont passés de la vigilance à un maccarthysme philosophique qui menace leur riche vie culturelle. Certaines nations oscillent entre une mémoire héroïque et une mémoire de victime - on pense notamment à la Pologne et à Israël. Mais jusqu'à très récemment, aucune nation n'a jamais fondé son récit historique sur le fait d'avoir été l'auteur de crimes qui ont bouleversé le monde. Qui pourrait imaginer qu'il s'agit là d'un moyen de construire une identité nationale ? C'est pourtant ce qu'a fait l'Allemagne au cours des dernières décennies. Il est facile de dire qu'elle n'avait pas le choix, que les atrocités de la Seconde Guerre mondiale exigeaient une expiation. Mais pendant quarante ans, très peu d'Allemands (de l'Ouest) ont vu les choses de cette manière : au lieu de cela, ils ont cultivé un récit qui les présentait comme les principales victimes de la guerre. Pourtant, pour comprendre non seulement l'Allemagne d'aujourd'hui, mais aussi la manière dont la plupart des États abordent les aspects les plus difficiles de leur histoire, il faut savoir que le sentiment de victimisation a été ressenti aussi profondément et aussi vivement dans l'Allemagne d'après-guerre que partout ailleurs où l'on a subi les dévastations de la guerre. Ce que la plupart des gens ont vu, c'est le chancelier ouest-allemand Willy Brandt s'agenouiller avec honte devant le mémorial du ghetto de Varsovie en 1970. Brandt faisait pénitence pour ses compatriotes, bien qu'il n'ait lui-même rien à se reprocher, ayant quitté l'Allemagne pour s'exiler en Norvège quelques mois après la prise de pouvoir par les nazis. Pour les étrangers, son geste était parfaitement logique, mais la plupart de ses concitoyens ont été consternés par sa tournée d'excuses. L'Allemagne de l'Est a fait plus, à tous les niveaux, pour dénazifier que son voisin anticommuniste de l'Ouest. Davantage de nazis ont été jugés, condamnés et démis de leurs fonctions. Des monuments commémoratifs ont été érigés en l'honneur des victimes et un nouvel hymne national a été composé. En Allemagne de l'Est, les plans de cours, les films et les programmes télévisés mettent l'accent sur les méfaits du nazisme ; en Allemagne de l'Ouest, l'éducation et la culture populaire évitent totalement le sujet. À l'Ouest, le 8 mai, jour de la fin de la guerre, est appelé le jour de la capitulation inconditionnelle ; à l'Est, il est célébré comme le jour de la libération. Bien sûr, le gouvernement est-allemand a instrumentalisé son récit antifasciste, qui était incomplet et tendancieux. Mais sa teneur était celle que le reste du monde pouvait partager. Les nazis étaient mauvais, les vaincre était bon, cela n'a jamais fait de doute d'un côté du mur. À l'Ouest, en revanche, cette simple affirmation était empreinte d'ambivalence. Les références répétées de l'Allemagne de l'Est au nombre de nazis au sein du gouvernement ouest-allemand ont été rejetées comme de la propagande communiste, mais les Allemands de l'Ouest savaient qu'elles étaient également vraies. C'est l'une des sources de pression qui a finalement poussé l'Allemagne de l'Ouest à se dénazifier plus sérieusement après que les États-Unis et la Grande-Bretagne eurent mis fin à leurs propres programmes de dénazification timorés lorsque la guerre froide s'est intensifiée. (Les anciens nazis étaient trop précieux pour affronter l'Union soviétique pour croupir en prison ou dans l'obscurité). Plusieurs ouvrages, dont l'un des miens, Learning from the Germans, ont retracé le processus par lequel les Allemands sont passés du statut de victimes à celui d'auteurs de crimes, mais dernièrement, il est devenu à la mode d'affirmer qu'aucune véritable transformation n'a eu lieu. Les nombreux rituels et commémorations annuels des crimes nazis ont été qualifiés de « théâtre mémoriel ». Mais ceux d'entre nous qui se souviennent de l'époque où les Allemands répétaient sans vergogne des clichés antisémites tout en se considérant comme des victimes remarquent des différences spectaculaires. Mais comme le rappelle un proverbe allemand, le contraire de « bon » est « bonne intention ».
  6. https://www.eurotopics.net/fr/327570/ukraine-ceder-des-territoires-pour-entrer-dans-l-otan La Stampa croit que l'Ukraine devra renoncer à son ambition de conditionner un cessez-le-feu à un retrait total des troupes russes (11 octobre 2024) : «Pour mettre un terme à la guerre, l'Ukraine doit réussir à ne pas avoir combattu pour rien. C'est le dilemme du plan de paix ukrainien. Comment mettre fin aux hostilités tout en exigeant des garanties de sécurité pour se prémunir contre les agressions russes futures, mais aussi contre une ingérence politique visant à ramener le pays entier dans l'orbite de Moscou ? Zelensky affirme que le document sera prêt en novembre. On peut envisager un cessez-le-feu dans lequel les territoires occupés par la Russie restent aux mains de la Russie, mais sans que sa souveraineté soit reconnue.» En raison du passage de l'ouragan Milton en Floride, le président américain, Joe Biden, a reporté la réunion du groupe de Ramstein. Frankfurter Allgemeine Zeitung fait le commentaire suivant (9 octobre 2024): «Dans la phase finale de la campagne présidentielle, les démocrates ne peuvent pas prendre le risque de créer l'impression qu'une guerre lointaine, qui fait rage en Europe, importerait davantage à leurs yeux que les catastrophes naturelles qui dévastent leur propre pays. Cet état d'esprit ne se volatilisera pas complètement au lendemain du 5 novembre. Et l'Europe doit s'y préparer. Autre constat frappant : ce ne sont pas les Européens qui décident si réunion il y aura - le groupe de Ramstein compte en effet pas moins de 50 Etats membres. ... In fine, ce sont les Etats-Unis et non les Européens qui déterminent la politique occidentale dans cette guerre, la pire que l'Europe ait connue depuis 1945.»
  7. https://www.eurotopics.net/fr/327500/quelle-efficacite-pour-les-politiques-natalistes La Russie prévoit d'interdire légalement de revendiquer le choix de ne pas avoir d'enfants, écrit le politique en exil Maxim Katz dans Ekho (5 octobre 2024) : «Deux projets de loi visant la prohibition du 'childfree' (sans enfant par choix) sont en cours d'examen à la Douma. Le premier interdit de faire la promotion de ce choix dans les films, les publicités et les médias. Le second porte sur le catalogue de sanctions envisagées, sur le modèle de celles existant contre la 'propagande LGBT'. ... Interdire bêtement l'idéologie 'childfree', ou faciliter l'admission aux études supérieures aux filles qui seront mères, cela n'améliorera pas le taux de natalité. Mais ceux qui vont bientôt docilement voter pour l'interdiction de la posture 'childfree' s'en soucient peu. Alors pourquoi le font-ils ? Parce qu'une impression flotte dans l'air en Russie : le pays est en train de perdre la bataille démographique, et cela ne colle pas avec l'image générale propagée, celle du triomphe et du refus de se mettre à genoux.» En raison des changements en cours, Radio Kommersant FM se demande prudemment dans quelle mesure il est encore permis d'avoir un avis personnel en Russie (2 octobre 2024) : «Au niveau actuel de développement du pays, peut-on s'exprimer sur un sujet et dire tout haut son désaccord ? Et le faire publiquement ? L'idée même est abominable ! Est-ce un tout petit peu possible, sur les sujets les plus élémentaires ? Sans renverser la table, juste parce que ce sont des sujets qui intéressent les petites gens. On peut parfois avoir l'impression que tout a déjà été réfléchi et décidé à leur place. La réponse est évidente. Il est certes possible de ne pas applaudir haut et fort, et se laisser par la suite persuader du contraire. Voila qui facilite la vie pour tout le monde.»
  8. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture/prix-nobel-de-litterature-qui-sera-le-laureat-ou-la-laureate-cette-annee-9938897 (10 octobre 2024) L'autrice sud-coréenne Han Kang a reçu le prix Nobel de littérature 2024. Fille de l'écrivain Han Sung-won, cette autrice de 53 ans écrit des nouvelles ("La Végétarienne"), romans et poèmes, et a reçu le prix Émile-Guimet de littérature asiatique en 2024. Six de ses romans ont été traduits en français, dont Impossibles adieux (Grasset), lauréat du prix Médicis de littérature étrangère en 2023.
  9. Peut-être paradoxalement, Stephen Kotkin n'est pas loin d'être d'accord avec toi. À un moment dans l'interview que je n'ai pas sous la main, je peux le retrouver si ça t'intéresse, il se moque des gens qui avaient calculé que les sanctions allaient faire plier Poutine, alors que ce genre de dictateur est effectivement en mesure d'imposer des souffrances à une population, parce que son calcul n'est pas le même que celui des dirigeants d'un pays démocratique. Pourquoi les dirigeants occidentaux se sont-ils trompés ? Parce qu'ils pensaient que Poutine réagirait comme eux en tant que dirigeant occidental. Mais selon Emmanuel Todd, le système occidental et le système russe sont très différents : https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/emmanuel-todd-l-occident-est-composee-d-oligarchies-liberales-la-russie-est-une-democratie-autoritaire (12 janvier 2024) "L'Occident est composé d'oligarchies libérales, la Russie est une démocratie autoritaire"
  10. Stephen Kotkin est un historien, et il dit qu'il n'est pas madame Soleil. Est-ce surprenant ?
  11. https://en.wikipedia.org/wiki/Bataan_Nuclear_Power_Plant#2020s Dans le contexte de la crise énergétique mondiale de 2021-2023, le président Bongbong Marcos, dans son discours sur l'état de la nation de 2022, a exprimé son souhait de voir les Philippines relancer la recherche sur l'énergie nucléaire[48]. En 2022, l'administration Biden s'est engagée à renforcer la coopération avec les Philippines en matière de planification de l'énergie nucléaire, notamment en autorisant la vente de la technologie nucléaire américaine aux Philippines[49] Les alliés de Marcos et les fervents partisans de la centrale nucléaire BNPP, dont le représentant Mark Cojuangco, ont accueilli favorablement cette nouvelle, notant qu'ils étaient également disposés à demander l'aide de la Chine et de la Corée du Sud[50]. [Toutefois, des analystes de l'énergie, dont Bert Dalusung et Gerry Arances[48], ont déclaré que la centrale nucléaire pourrait être moins importante pour les priorités de financement du gouvernement que la mise en place d'un système d'énergies renouvelables distribuées, soulignant leur nouveau caractère bon marché ; des avocats et des militants locaux, tels que Derek Cabe et Dante Ilaya, ont également promis de lutter contre la relance de la centrale nucléaire BNPP[51][50]. En octobre 2024, un accord a été annoncé entre le ministère de l'Énergie et Korea Hydro & Nuclear Power, selon lequel ce dernier mènera une étude de faisabilité pour la réhabilitation de la centrale nucléaire sans frais pour le gouvernement philippin[52].
  12. https://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_nucléaire_de_Bataan La centrale nucléaire de Bataan est construite en 1976 aux Philippines, à Bataan, sur une faille géologique. Elle n’a jamais produit d’électricité. La centrale est construite sous le règne du dictateur Ferdinand Marcos, arrivé au pouvoir par un coup d’État en 1965. La construction génère une dette colossale, son coût étant estimé entre 1,9 et 2,3 milliards de dollars.[réf. nécessaire]. En 1986, l'arrêt des travaux sur les installations est ordonné par la présidente Corazon Aquino en raison des problèmes de corruption et de sécurité1. En 2004 la Présidente Gloria Macapagal-Arroyo annonça vouloir convertir la centrale nucléaire en centrale thermique au gaz. Début 2008, une mission d'étude des conditions d'un potentiel démarrage est menée, sous les auspices de l'Agence internationale de l'énergie atomique2. En 2011, le Philippine Daily Inquirer dénonce le coût d'entretien de la centrale de 155 000 dollars par jour pour un équipement qui n’a jamais produit le moindre watt depuis 35 ans3. Six mois plus tard, la centrale est ouverte aux touristes4. En 2014, le ministre de l’énergie philippin Jericho Petilla espère pouvoir soumettre un plan de remise en état la centrale d’ici fin 20165. Selon le Président actuel [2010-2016] Benigno Aquino III - le fils de Corazon Aquino - la centrale de Bataan ne sera jamais utilisée conformément à son objectif initial.
  13. On ne sait pas ce qu'il fera, car il, Poutine, improvise, mais pour l'instant il ne l'a pas fait. Donc ce "il ne l'a pas fait" est candidat au statut de constante dans son attitude et dans son calcul. Je n'ai pas dit qu'on devait dormir sur nos deux oreilles. Ce n'est pas parce que la société ne décide pas qu'elle n'a pas un pouvoir d'influence. Et ce pouvoir d'influence de la société fait partie du calcul du dirigeant. Le dirigeant peut outrepasser le "véto" de la société, mais il y a un prix à payer qui fait partie du calcul du dirigeant.
  14. https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/armee-ce-qu-il-faut-savoir-de-la-visite-du-president-macron-dans-les-camps-militaires-du-grand-est-ce-mercredi-3043290.html (9 octobre 2024) Le président de la République Emmanuel Macron est attendu ce mercredi dans le Grand Est. Il se rendra dans deux camps militaires de la région afin de rencontrer les troupes ukrainiennes qui s’entraînent actuellement au combat. https://infos.rtl.lu/actu/frontieres/a/2239390.html (9 octobre 2024) Le président Emmanuel Macron a pu échanger mercredi avec les soldats ukrainiens dans un camp militaire du Grand Est non identifié pour des raisons de sécurité. https://www.republicain-lorrain.fr/defense-guerre-conflit/2024/10/09/macron-a-la-rencontre-de-militaires-ukrainiens-formes-dans-le-grand-est (9 octobre 2024) « La brigade Anne de Kiev sera formée et équipée grâce à la solidarité de la France », a-t-il [Zelensky] écrit sur X à son arrivée dans le camp, dont la localisation exacte reste confidentielle pour des raisons de sécurité.
  15. https://www.ouest-france.fr/politique/emmanuel-macron/emmanuel-macron-en-visite-dans-un-camp-de-formation-de-soldats-ukrainiens-dans-lest-de-la-france-66c7116a-8611-11ef-b49e-ab2f8fa8efa0 (9 octobre 2024) Emmanuel Macron en visite dans un camp de formation de soldats ukrainiens, dans l’est de la France Ce mercredi 9 octobre 2024, le président de la République Emmanuel Macron se rend dans un camp de formation de soldats ukrainiens dans l’est de la France, près de Reims. Des entraînements « en conditions réelles » dispensés par l’armée de Terre qui se base sur « des retours d’expérience » sur le champ de bataille. Le « camp militaire dans le Grand Est », près de Reims, a commencé à entraîner, sous l’égide de l’armée de Terre, 2 300 soldats ukrainiens sur les 4 500 qui composent la brigade, soit l’état-major, trois bataillons d’infanterie avec leurs appuis (génie, artillerie, surveillance sol-air et reconnaissance). https://www.ouest-france.fr/europe/ukraine/guerre-en-ukraine-pres-de-metz-la-france-forme-2-300-soldats-dune-brigade-ukrainienne-13de3a68-8590-11ef-a461-dc3a2eb2c9d7 (8 octobre 2024) Près de Reims, la France forme 2 300 soldats d’une brigade ukrainienne
  16. Cela pose la question si j'ai bien compris, des intentions russes après une éventuelle victoire russe en Ukraine, ce qui est un grand "si", avec lequel on mettrait Paris en bouteille. Est-ce qu'après une victoire en Ukraine, la Russie attaquerait ou Varsovie, ou Riga ou Tallinn ou Vilnius ou Helsinki ? Une première réponse est donnée par Stephen Kotkin : https://forum.air-defense.net/topic/6454-russie-et-dépendances/page/448/#comment-1749554 (10 septembre 2024) 01:41:32 Je n'ai aucune idée de ce qu'il [Poutine] va faire. Et il ne le sait pas lui-même. Il improvise. Voilà ce que je sais : il n'a attaqué aucun des pays de l'OTAN qui fournissent l'Ukraine en armes. (...) Il respecte une ligne rouge qui est de ne pas attaquer l'OTAN cinétiquement. Une autre réponse est fournie dans cet article du National Interest : https://nationalinterest.org/blog/buzz/uncertain-future-russian-army-213120 (8 octobre 2024) Les soldats [russes] ordinaires s'attendent à être libérés une fois la guerre terminée. Leurs familles s'attendront également à ce qu'ils le soient. En outre, les centaines de milliers de soldats russes blessés qui ont survécu à la guerre s'attendent, à juste titre, à ce que le gouvernement russe consacre des ressources à leur prise en charge. Décevoir ces attentes en maintenant une armée russe nombreuse et en ne consacrant pas de fonds aux soins des vétérans blessés pourrait s'avérer déstabilisant. Les décideurs économiques et les chefs d'entreprise russes voudront également que les soldats soient libérés de l'armée afin qu'ils puissent retourner travailler dans l'économie russe, qui a connu de graves pénuries de main-d'œuvre en raison de la guerre. Ne pas libérer les soldats pour qu'ils travaillent dans l'économie russe ne servira à long terme qu'à affaiblir l'économie russe et, par conséquent, l'armée russe qu'elle soutient. Bref, alors que les Ukrainiens et les Occidentaux craignent à juste titre ce qu'un Poutine qui se croit victorieux de l'Ukraine et de ses soutiens occidentaux, fera de sa grande armée éprouvée après la fin de la guerre en Ukraine, des pressions politiques, sociales et économiques pourraient bien émerger et encourager, voire contraindre, Poutine à réduire la taille et les capacités de l'armée russe par la suite.
  17. Automne 2007. On parle beaucoup de la ligne de Délos, autour d'Athènes, mais ce n'est pas la première ligue, puisqu'elle est précédée par ce qu'on appelle improprement la ligue du Péloponnèse, autour de Sparte, improprement parce que toutes les cités du Péloponnèse n'en faisaient pas partie et parce que des cités hors Péloponnèse au contraire en étaient membres. Deux points à retenir de ce cours de Donald Kagan : 1) l'existence d'une ligue définit l'hégémon et l'hégémonie : le leader s'appelle hégémon et le leadership s'appelle hégémonie ; 2) ne passons pas trop de temps à étudier le processus de décision formel au sein de la ligue, et tenons-nous en aux faits réels, plutôt qu'au droit théorique. 17:55 J'en reviens à Tégée [une cité du Péloponnèse au Nord de Sparte] pour le moment, parce que c'est le premier cas que nous fournissent les sources, et c'est le modèle : lorsqu'ils vainquent les Tégéens, au lieu de simplement annexer leur territoire, d'assujettir la population à l'ordre spartiate, ils [les Spartiates] font quelque chose de différent : ils offrent aux Tégéens une alliance. 18:41 L'État qui était vaincu acceptait le leadership de Sparte - et le mot impliqué ici est "hegemonia", et le leader est appelé "hegemon" et c'est quelque chose de différent du maître ou du despote ; c'est un peu moins ou du moins c'est l'impression que vous voulez donner - et d'avoir les mêmes amis et ennemis que Sparte, et de les suivre où que les Spartiates les conduisent. Bref, ils remettaient leur politique étrangère aux Spartiates et acceptaient leur commandement à la guerre. En échange, les Spartiates ne prenaient pas leurs terres, ne détruisaient pas leurs maisons, ne les réduisaient pas à l'esclavage. De plus, ils leurs fournissaient une protection contre l'attaque d'un tiers. Dès lors que la ligue du Péloponnèse est en place, l'une des conséquences, la plupart du temps, est la fin des guerres entre les États du Péloponnèse. 21:42 Il y a toujours un débat [entre historiens] sur le contenu de l'alliance. Les Spartiates étaient-ils libres de faire tout ce qu'ils voulaient en politique étrangère, ou bien devaient-ils recueillir l'approbation de leurs alliés avant d'entrer en guerre ? Je parle maintenant d'une question de constitution plutôt que d'une question de réalité. 22:11 Mon sentiment personnel est que la constitution de la ligue, quelle qu'elle fût, importait moins que la réalité. Ce qui revient à dire que tous les États de l'alliance spartiate n'étaient pas égaux. Certains étaient grands et fortement peuplés et forts militairement, ou encore riches. Et certains étaient éloignés de Sparte. D'autres étaient petits, faibles, pauvres, et proches de Sparte. 22:54 Plus vous étiez proches, plus vous étiez petits, plus vous étiez faibles, plus vous obéissiez à ce que les Spartiates vous disaient. Cela vous choque ? Et vice versa. Plus vous étiez forts, éloignés, riches, et plus vous étiez indépendants des Spartiates. La plupart du temps, la plupart des gens faisaient ce que les Spartiates disaient, mais nous avons des exemples où des États refusaient et même faisaient barrage aux Spartiates. Je pense que souvent, lorsque les Spartiates avaient quelque chose à faire, ils conviaient une réunion de l'alliance, ils consultaient leurs alliés, mais il n'est pas nécessairement vrai qu'ils organisaient un vote. Parfois ils le faisaient, parfois pas. Tout dépend de la situation. Si vous voulez que vos alliés viennent se battre avec vous, il est préférable de faire en sorte qu'ils le fassent volontairement plutôt que sous l'injonction d'un ordre. Cela explique qu'ils aient convié des réunions interalliées, sans qu'ils aient forcément été obligés de le faire. 24:55 Dans le récit de la guerre du Péloponnèse de Thucydide, des États importants comme Thèbes et Corinthe disent simplement "non". Et quand les Spartiates leur demandent pourquoi, ils concoctent une belle histoire à dormir debout appuyée sur des motifs religieux, et les Spartiates doivent s'en tenir pour dit. 25:34 Donc à la fin du 6e siècle, il y a cette alliance spartiate, et parmi les cités grecques, seule Sparte est une puissance hégémonique, capable de mobiliser une force plus vaste que les Grecs n'aient jamais connue, si bien que lorsque surviennent les guerres médiques, il n'y aura aucune hésitation et aucun doute : la ligue grecque qui combattra les Perses sera commandée par Sparte.
  18. Déjà, bravo d'avoir écrit "qu'Hitler" avec une apostrophe. Ça me hérisse quand les gens disent et écrivent "que Hitler". Hitler c'est le cas extrême qui correspond peut-être à notre besoin d'avoir une figure pour incarner le mal absolu, faute de pouvoir croire au diable. Dans son cas, il ne faut peut-être pas le prendre par la fin, mais par le début : est-ce que le bébé Hitler que Mme Hitler berçait dans son berceau était le mal absolu ? Mais tu as certainement entendu parler de ceux qu'on appelle les vichysto-résistants : Mitterrand, Couve de Murville etc... Il y a des retournements de veste et de situation. Ou Claus von Stauffenberg, le candidat au titre d'assassin d'Hitler, il a eu une première vie de loyal soldat du Reich nazi.
  19. Il y a aussi chez Trump l'idée de rendre le dollar plus attractif en éliminant ce qui le rend repoussant, à savoir les sanctions :
  20. https://youtu.be/vkWpqyXM1PE 1er octobre 2024. Le titre de la vidéo, un peu racoleur est "L'Allemagne s'effondre, c'est bien pire qu'on pensait". 12:51 Le taux de chômage est remonté ce mois-ci pour atteindre 6% contre 4,9% en 2019, et devrait encore progresser pour atteindre 8% l'année prochaine. 13:03 Le secteur automobile emploie 16,5% de la population active du pays, et il a déjà réduit les effectifs de 6% l'année dernière. Et l'autre activité industrielle dominante, la chimie, 5 % du PIB et 466 000 salariés, est aussi touchée. 13:30 Il y a quand même trois bonnes nouvelles. L'inflation est enfin descendue sous la barre des 2% en août, les prix de l'énergie baissent aussi depuis la fin de l'année dernière, et enfin, les taux directeurs ont commencé leur descente en juin. 14:12 La Deutsche Qualität est devenue obsolète, la transition énergétique, la révolution numérique et l'émergence de nouveaux concurrents sur la scène internationale remettent en question sa suprématie industrielle.
  21. Il est marrant parce qu'à 6:54 il cite Giscard, et en fait il a exactement la même intonation, le même phrasé que Giscard, avec ces phrases qui commencent lentement, et qui se terminent en accéléré inaudible, à moins que ce soit l'inverse. Il ne lui manque que le chuintement auvergnat. À 17:36 il dit « En tant que Chinois, ce que je peux dire... », donc il est chinois. C'était la première chose à dire dans la présentation de l'invité, et non "président d’AEC et vice-président du comité France-Chine" qui sont des éléments d'importance secondaire, et qui ne veulent rien dire au Béotien qui ne connaît pas ces sigles et ces comités Théodule. 21:38 « C'est beaucoup plus la politique des pays occidentaux qui ont jeté Poutine dans les bras de Xi Jinping, que véritablement une attirance mutuelle entre les deux chefs d'États » : voilà une phrase que ne contredira pas le général Mattis : https://forum.air-defense.net/topic/6454-russie-et-dépendances/page/448/#comment-1749624
  22. Je dis qu'il y a une ambiguïté. Je n'ai pas fait ma religion. Je vis dans un monde d'incertitude où l'on ne sait pas exactement ce que les gens veulent dire, sont capables de faire, et où il y a des surprises. Je ne surdétermine pas le futur en fonction du passé. Je n'élimine pas pour autant la possibilité que tu aies entièrement raison, que le type soit juste un gros fasciste qui rêve de conquérir le monde. Mais je pense que les gens les plus dangereux ne sont pas ceux qui le crient sur les toits. Ce type est surtout très bavard. Il a peut-être cultivé de très mauvaises amitiés. Même s'il n'était que cela, cela ne détermine pas entièrement son destin. Le curé d'Ars disait, parlant d'un suicidé : « entre le tablier du pont et la Saône, il y a le temps d'un repentir ».
  23. Et qu'est-ce qui empêche quelqu'un de reprendre métaphoriquement ce concept de "Russie qui n'a pas de frontière" pour lui faire dire quelque chose de métaphorique dans le domaine culturel ou scolaire, puisque c'est un prof qui parle ? Je rappelle que le concept de "frontière" aux États-Unis était un concept de conquête militaire, que ce soit contre le Mexique ou contre les Indiens. Concept militaire suffisamment documenté également.
  24. C'est peut-être une métaphore, comme lorsque John Kennedy parle de "nouvelle frontière" à propos de l'Espace. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Frontière « Mais je vous dis que nous sommes devant une Nouvelle Frontière [...], que nous le voulions ou non. Au-delà de cette frontière, s'étendent les domaines inexplorés de la science et de l'espace, des problèmes non résolus de paix et de guerre, des poches d'ignorance et de préjugés non encore réduites, et les questions laissées sans réponse de la pauvreté et des surplus1. »
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