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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.nytimes.com/2025/05/30/technology/trump-palantir-data-americans.html Trump choisit Palantir pour compiler des données sur les Américains L'administration Trump a élargi le travail de Palantir avec le gouvernement, en diffusant la technologie de l'entreprise - qui pourrait facilement fusionner les données sur les Américains - dans toutes les agences. Cette initiative a permis d'intégrer un produit clé de Palantir, appelé Foundry, dans au moins quatre agences fédérales, dont le D.H.S. et le département de la santé et des services sociaux. L'adoption à grande échelle de Foundry, qui organise et analyse les données, ouvre la voie à M. Trump pour fusionner facilement les informations provenant de différentes agences, ont déclaré les représentants du gouvernement. La création de portraits détaillés d'Américains à partir de données gouvernementales n'est pas une simple utopie. L'administration Trump a déjà demandé l'accès à des centaines de points de données sur les citoyens et d'autres personnes par le biais de bases de données gouvernementales, y compris leurs numéros de compte bancaire, le montant de leur dette étudiante, leurs demandes de remboursement de frais médicaux et tout statut d'invalidité.
  2. https://www.theguardian.com/world/2025/jun/24/donald-trump-nato-summit-mark-rutte-the-hague Les messages flagorneurs du Néerlandais [Mark Rutte] avaient comparé le projet de l'OTAN d'augmenter considérablement les dépenses de défense aux bombardements américains des sites nucléaires iraniens au cours du week-end : "Félicitations et merci pour votre action décisive en Iran, qui était vraiment extraordinaire et que personne d'autre n'a osé faire".
  3. https://responsiblestatecraft.org/us-strikes-iran-europe/ (23 juin 2025) La réponse de l'Union européenne aux frappes américaines sur l'Iran samedi a révélé plus qu'une simple hypocrisie - elle a révélé une vassalisation si profonde que les capitales européennes sapent désormais volontairement à la fois le droit international et leurs propres intérêts stratégiques. En légitimant le « droit des puissants » à mener des guerres préventives, l'UE sape fatalement la cause de l'Ukraine et crée un précédent que ses adversaires ne manqueront pas d'exploiter. Si les frappes préventives sont autorisées pour les États-Unis et Israël, pourquoi ne le seraient-elles pas pour la Russie, la Chine ou toute autre puissance prétendant représenter une « menace » ? Pourquoi les nations du Sud devraient-elles se rallier aux appels de Kiev à la Charte des Nations unies alors que l'Europe elle-même excuse les violations flagrantes des puissances occidentales ? Pire, cette vassalisation de l'Europe s'avère stratégiquement inutile. Aucune preuve que l'administration Trump ait même pris la peine d'avertir ses « alliés » européens avant son attaque contre l'Iran n'a encore été révélée, une indication accablante, si elle se confirme, du mépris de l'administration Trump pour ses principaux alliés européens de l'OTAN, qui se précipitent alors bon gré mal gré pour défendre les violations flagrantes du droit international commises par Washington. La chronologie est on ne peut plus éloquente. Quelques jours avant un sommet critique de l'OTAN, cet épisode confirme ce que les observateurs sobres savaient déjà : la servilité de l'Europe ne lui vaut ni respect ni réciprocité de la part de Washington. L'incapacité apparente de l'administration Trump à consulter les E3 - malgré leur engagement diplomatique continu avec l'Iran - prouve que les décideurs américains considèrent l'Europe non pas comme des partenaires, mais comme des laquais que l'on peut ignorer à volonté.
  4. Aux États-Unis, la technocratie fait son entrée par la grande porte dans la politique au moment de l'ère progressiste. Qui est une réforme de la période précédente où il y avait beaucoup de corruption, beaucoup d'incompétence. - https://fr.wikipedia.org/wiki/Ère_progressiste https://en.wikipedia.org/wiki/Progressive_Era Les progressistes étaient de fervents modernisateurs, croyant que la science et la technologie étaient la grande solution aux défauts de la société. Ils considéraient l'éducation comme la clé permettant de combler le fossé entre la société actuelle, gaspilleuse, et la société future, éclairée par la technologie. Le progressisme se caractérise notamment par une attitude favorable à l'égard de la société urbaine et industrielle, la croyance en la capacité de l'humanité à améliorer l'environnement et les conditions de vie, la croyance en l'obligation d'intervenir dans les affaires économiques et sociales, la croyance en la capacité des experts et en l'efficacité de l'intervention de l'État[26][27]. La gestion scientifique, promulguée par Frederick Winslow Taylor, est devenue le mot d'ordre de l'efficacité industrielle et de l'élimination du gaspillage, avec le chronomètre comme symbole[28][29].
  5. Alexandre le Grand lui-même voulait se faire assimiler, en organisant les noces de Suse : https://fr.wikipedia.org/wiki/Noces_de_Suse Selon Arrien, Alexandre célèbre son propre mariage en même temps que celui de ses plus proches officiers[3]. Il prend pour épouses Stateira, fille de Darius III, ainsi que Parysatis, en plus de sa première épouse, Roxane. Son favori Héphaistion épouse la sœur de Stateira, Drypétis, afin que leurs enfants respectifs soient cousins[3]. Cratère épouse une nièce de Darius, Amastris. Perdiccas épouse la fille d'Atropatès. Ptolémée et Eumène épousent les filles d'Artabaze, Artacama et Artonis. Séleucos épouse la fille de Spitaménès, Apama. Enfin Néarque épouse la fille de Mentor[4]. Tous les autres compagnons d'Alexandre reçoivent pour épouses « les filles des plus illustres Perses et Mèdes » au nombre de quatre-vingt[3]. De même, Alexandre encourage fortement tous ses soldats à prendre épouse parmi les Perses et envoie, toujours selon Arrien, un cadeau de noces à chacun des couples de jeunes époux. ou en introduisant la proskynèse, la salutation perse : https://fr.wikipedia.org/wiki/Proskynèse Alexandre le Grand tente de l'imposer vers 327 av. J.-C. mais il est confronté à la résistance des Macédoniens tenants de la tradition, avec Callisthène en tête, lors de l'affaire de la proskynèse à Bactres. Alexandre abandonne par la suite cette idée[3]. Le rituel est ensuite adopté par certains rois hellénistiques comme chez les Séleucides[4]. C'est une fusion culturelle des deux entités qu'il visait. Ou on peut faire un parallèle avec les rois barbares, Clovis et compagnie, qui se sont convertis au christianisme pour se faire assimiler dans la culture romaine des peuples qu'ils conquéraient.
  6. En fait longtemps, l'OTAN a servi de cerveau à l'Europe. Peut-être que ce cerveau est en état de mort cérébrale, mais le problème c'est qu'on n'avait pas un cerveau de souveraineté européenne de rechange. La voiture a un pneu crevé, mais on n'a pas de roue de secours. Donc on erre comme un canard sans tête.
  7. Les Australiens aussi, peut-être, dans une posture "on ne critique pas ouvertement les Américains, mais on ne les soutient pas ouvertement non plus"... enfin sauf lorsque Trump parle de paix. https://theconversation.com/muted-response-from-albanese-government-on-us-attack-on-iran-259510 (22 juin 2025) Le cabinet du Premier ministre a publié une déclaration d'un porte-parole du gouvernement, mais il n'était pas prévu dimanche après-midi qu'Anthony Albanese ou un autre ministre s'adresse aux médias. Le gouvernement n'a cessé d'appeler à la désescalade du conflit au Moyen-Orient. La déclaration du porte-parole du gouvernement reconnaît la menace que représente le programme nucléaire iranien, mais ne fait pas spécifiquement référence à l'action militaire américaine. Il a déclaré : "Nous avons été clairs sur le fait que l'Iran a un programme nucléaire : « nous avons clairement indiqué que le programme nucléaire et de missiles balistiques de l'Iran constituait une menace pour la paix et la sécurité internationales ». "Nous prenons acte de la déclaration du président américain selon laquelle l'heure de la paix a sonné. "La situation en matière de sécurité dans la région est très instable. "Nous continuons à appeler à la désescalade, au dialogue et à la diplomatie. "Les Australiens qui se trouvent en Israël, en Iran et dans la région doivent continuer à suivre les informations sur la sécurité publique fournies par les autorités locales, et notamment à s'abriter sur place si nécessaire. "Le ministère des affaires étrangères et du commerce communiquera directement avec les Australiens inscrits sur les préparatifs des départs assistés.
  8. Je ne savais pas que ça se jouait en France et que ça avait un nom en français. Pour moi c'était juste une expression idiosyncratique, indispensable pour comprendre la pensée d'Obama : https://www.cbsnews.com/news/obama-america-cant-play-whack-a-mole-with-militant-groups/ (22 juin 2014) Et comme je l'ai dit hier, nous ne pouvons pas penser que nous allons simplement jouer au whack-a-mole et envoyer des troupes américaines occuper divers pays partout où ces organisations [djihadistes] apparaissent.
  9. En fait beaucoup plus que celui de l'OTAN, c'était le cerveau de la souveraineté française - ou de la souveraineté européenne pour ceux qui préfèrent - qui était en état de mort cérébrale.
  10. Ou peut-être qu'une déclinaison militaire du problème, ce serait : est-ce que l'objectif chiffré de x% du PIB consacré à la défense, notamment dans l'OTAN garantit une bonne défense ? Par exemple en Angleterre où « Une enquête réalisée l'année dernière a révélé que seuls 11 % des jeunes âgés de 18 à 27 ans seraient prêts à prendre les armes pour défendre la Grande-Bretagne, 48 % d'entre eux affirmant qu'il s'agit d'un « pays raciste » ». https://forum.air-defense.net/topic/21512-royaume-uni/page/51/#comment-1812546
  11. Merci. Je ne connaissais pas. Une recension par Jacques Le Goff ici : https://shs.cairn.info/revue-projet-2015-6-page-90?lang=fr (21 janvier 2016)
  12. https://www.newsweek.com/aoc-trump-impeachment-iran-giuliani-2089177 (23 juin 2025) Les démocrates qui réclament la destitution du président Donald Trump en raison des frappes militaires américaines contre l'Iran devraient être « jugés pour trahison », a déclaré Rudy Giuliani.
  13. https://www.spectator.co.uk/article/even-ireland-cant-remain-neutral-forever/ (3 avril 2025) Traditionnellement, l'Irlande s'enorgueillit de sa neutralité ou de son « non-alignement militaire », tout en bénéficiant d'un long passé de service au sein des forces de maintien de la paix des Nations unies, notamment au Congo et au Sud-Liban. Mais le luxe d'une neutralité militaire formelle fait l'objet d'un examen de plus en plus minutieux. Actuellement, les Irlandais consacrent 0,2 % de leur PIB à la défense. Ce chiffre est le plus bas de l'UE, où la moyenne est de 1,9 % - et cette moyenne sera bientôt augmentée. La nécessité d'une augmentation massive des dépenses ne fait aucun doute, et la situation est la même depuis des années. L'armée irlandaise manque cruellement d'effectifs, est sous-financée et démoralisée, l'Irish Air Corps est pratiquement inexistant et dépend de la RAF pour patrouiller dans le ciel irlandais, tandis que la marine n'avait, en février, qu'un seul navire en état de marche opérant dans les eaux irlandaises. Surtout, à l'heure où les incursions russes dans les eaux territoriales irlandaises se multiplient, il n'existe pas de capacité radar pour surveiller l'activité russe au large de la côte ouest. Compte tenu du nombre de câbles transatlantiques dans la région, il s'agit d'un casse-tête non seulement pour les Irlandais, mais aussi pour le Royaume-Uni et l'UE. Cette situation grotesque a été mise en évidence en janvier 2022 lorsque l'ambassade russe à Dublin a informé le gouvernement irlandais que sa marine prévoyait de mener des manœuvres de cinq jours dans les eaux de la zone économique irlandaise. En fin de compte, la marine russe a quitté la zone parce que, dans un merveilleux exemple de défi irlandais, les bateaux de pêche locaux ont refusé de quitter la zone, obligeant les Russes à se retirer. Un pays qui doit compter sur le courage de ses pêcheurs, plutôt que sur celui de sa marine, pour repousser une menace étrangère ne peut prétendre être en mesure de se défendre. La principale pomme de discorde reste le « Triple Verrou » de l'Irlande, qui exige un mandat des Nations Unies, ainsi que l'approbation du cabinet et du Dail pour déployer plus de 12 soldats irlandais dans une même opération. Le cabinet a déjà approuvé des plans visant à supprimer le triple verrou. Selon eux, le fait d'exiger un mandat de l'ONU pour le déploiement signifie que les Russes peuvent simplement utiliser leur position au Conseil de sécurité pour opposer leur veto à toute opération irlandaise qu'ils n'approuvent pas, telle que la contribution à une force opérationnelle de l'UE en Ukraine. En revanche, les partisans du triple verrou affirment que l'idée d'un veto russe est un malentendu délibéré sur les protocoles de l'ONU et que toute excursion à l'étranger nécessiterait simplement l'approbation de l'Assemblée générale. Le mantra des colombes est qu'elles ne veulent pas envoyer leurs enfants mourir dans des guerres étrangères. L'aile plus interventionniste, qui tend à être représentée par des personnalités résolument pro-UE, affirme que l'Irlande ne peut espérer être considérée comme un pays européen à part entière si elle n'est pas prête à partager le fardeau militaire avec ses voisins.
  14. https://www.bbc.com/news/articles/c994x95yygyo (23 juin 2025) Ouverture d'une enquête nationale sur les soins de maternité du NHS Le ministre de la santé, Wes Streeting, a déclaré que « nous devons agir maintenant » en annonçant une enquête nationale sur les soins de maternité en Angleterre. Cette enquête « rapide » se penchera d'urgence sur les services de maternité et de néonatalogie les moins performants du pays, notamment ceux de Leeds, du Sussex, de Gloucester et de Mid and South Essex. M. Streeting a rencontré des parents qui ont perdu leur bébé à la suite d'une série de scandales survenus dans certains services de maternité du NHS et a déclaré que l'enquête permettrait de « s'assurer que ces familles obtiennent la vérité et la responsabilité qu'elles méritent ».
  15. Est-ce que tu pourrais préciser ce que tu appelles "gouvernance par les nombres" ? Est-ce qu'on n'a pas toujours gouverné par les nombres, en tout cas depuis qu'on a ce qu'on appelle des "civilisations", c'est à dire des sociétés humaines dotées de systèmes d'écriture ? Est-ce que les plus anciennes tablettes cunéiformes ne sont pas des comptes ou des inventaires ? L'écriture inca, le quipu n'était-elle pas avant tout un système de notation des nombres, dans un but comptable ? On parle "d'économie palatiale" : https://fr.wikipedia.org/wiki/Économie_palatiale Une économie de palais, économie de redistribution ou encore économie palatiale[1], est un système d'organisation économique dans lequel une part substantielle de la richesse passe par le contrôle d'une administration centralisée, le palais. Ensuite le palais diffuse et redistribue la richesse vers la population. Il était traditionnellement justifié par le principe que le palais était le plus à même de distribuer efficacement les richesses au profit de la société. La civilisation mycénienne succède à la civilisation minoenne. La connaissance de l'organisation politique de la société mycénienne est meilleure à l'échelle locale, grâce aux sources administratives en linéaire B provenant des palais de Pylos et de Cnossos, ou encore de Thèbes[9]. Les produits des terres agricoles environnantes ont été collectés, enregistrés et stockés dans les palais, comme en témoignent le grand nombre de magasins et de pithos (pots de stockage) récupérés. La découverte de tablettes en Linéaire A et Linéaire B, répertoriant les produits dans les zones d'archives du Palais de Knossos, suggère une bureaucratie très organisée et un système de tenue de registres qui contrôlait tous les produits entrants et sortants. À Pylos, des archives similaires montrent que le palais prélevait des taxes en nature sur des membres des communautés rurales, sans doute en tant que redevance contre l'attribution de terres palatiales[10]. De plus, la métallurgie est également documentée à Pylos par une série de tablettes qui montre que le palais distribuait du bronze à des forgerons qui devaient ensuite rendre le produit fini. L'écriture et les nombres, c'est des technologies. Mais si on remonte encore plus loin, même les singes savent compter. On parle de "compétence numérique" chez les primates non humains.
  16. Trump ne saurait être plus dissonant avec ce qu'avait dit un ancien secrétaire d'État, futur président américain, John Quincy Adams : « Elle (l'Amérique) ne va pas à l'étranger à la recherche de monstres à détruire » (she goes not abroad, in search of monsters to destroy). https://jqas.org/jqas-monsters-to-destroy-speech-full-text/ Discours prononcé à la demande d'un comité des citoyens de Washington, à l'occasion de la lecture de la déclaration d'indépendance, le 4 juillet 1821.
  17. https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts/2247 (22 juin 2025) 37:20 Nicole Gnesotto : L'enjeu majeur de cette guerre, indépendamment de la situation régionale, c'est de savoir si nous, en particulier les Européens, on se range du côté de la défense du droit international, ou si on se range devant la défense des intérêts de l'Occident. Et c'est un choix absolument déterminant pour l'avenir de la stabilité mondiale. Si l'on choisit le droit international, alors il faut condamner l'attaque d'Israël sur l'Iran : la guerre préventive est contraire au droit international, et la frappe préemptive n'est valable que si l'on peut prouver qu'il y avait une menace imminente. Trois jours avant la CIA avait fait un rapport disant que l'Iran n'était pas prêt d'accéder à l'arme nucléaire. Et quant au rapport de l'AIEA, il dit que l'Iran enrichit à 60% mais qu'il faut arriver à 90% pour faire une arme nucléaire. 38:12 Donc Israël était dans l'illégalité pour cette attaque. Deuxièmement, le regime change par la force, est également contraire au droit international, et on a vu en 2003 que la France, notamment mais l'Allemagne aussi, s'étaient opposée à l'intervention américaine en Irak au nom du domino démocratique. Si on choisit au contraire la défense des intérêts occidentaux comme tout le monde a l'air de le faire de Mme Von der Leyen au chancelier allemand Mr Merz, à ce moment-là on applaudit Israël, doucement mais enfin on applaudit quand même, et on dit qu'Israël fait le sale travail pour le Occidentaux. À ce moment-là, on accepte de rentrer dans un système international où le droit du plus fort l'emporte, et demain si les Chinois ont envie d'envahir Taïwan, ils le feront, et si la Russie a envie d'envahir l'Estonie, ils le feront. Je crois que c'est un enjeu majeur. 39:05 Et mon deuxième point, c'est à quel point je trouve que la position des Européens est condamnable. Le Moyen-Orient et en particulier l'Iran, avait été un des points forts de la diplomatie européenne depuis 2003. Nous avions convaincu les Américains de signer ce fameux traité JCPOA. Ce sont les Américains qui en sont sortis en 2018. (...) Les Européens ont toujours défendu la solution diplomatique, toujours sur la question iranienne, toujours été contre la prolifération nucléaire aussi, et là, tout d'un coup, sans aucune explication, les Européens changent de braquet, et se mettent du côté du plus fort, du côté israélo-américain. Et ça, je crois que les Européens vont le payer très cher, à l'avenir, en particulier sur la question iranienne.
  18. Cela me parait simplificateur et caricatural. Une partie des milices chiites irakiennes est influencée par l'ayatollah irakien Al Sistani, et non par l'Iran : https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/sistani-vs-militias-future-iraqi-sovereignty (14 septembre 2021)
  19. https://www.ifri.org/sites/default/files/2025-06/ifri_haym_election_coree_sud_2025.pdf (20 juin 2025) Lee Jae-myung réussit ainsi un retour politique spectaculaire alors qu’il est lui-même poursuivi pour des malversations financières et électorales. Lee Jae-myung entre en politique dans les années 2000 au sein du parti qui deviendra par la suite le Parti démocrate. Il se présente à la primaire du Parti démocrate en 2017, mais s’incline face à Moon Jae-in qui remportera l’élection présidentielle. Il sera le candidat démocrate à l’élection présidentielle de 2022, mais sera battu dans un mouchoir de poche par Yoon Suk-yeol, avec 0,76 % d’avance seulement. Le parcours politique de Lee a été jalonné de controverses et d’affaires judiciaires, dont plusieurs accusations de corruption. Dernier rebondissement en date : le 1er mai 2025, la Cour suprême coréenne a annulé la décision de la Cour d’appel ayant relaxé Lee Jae-myung dans une affaire de corruption. Son élection lui procure désormais l’immunité présidentielle, repoussant sine die son procès qui devait se tenir en juin 2025. Fort de la majorité absolue remportée par le Parti démocrate aux élections législatives d’avril 2024, Lee Jae-myung dispose d’une large marge de manœuvre pour gouverner – une situation qui contraste fortement avec celle de son prédécesseur, dont le mandat avait été largement entravé par une Assemblée nationale dominée par l’opposition. Le parti conservateur de Yoon Suk-yeol, avait alors subi une défaite électorale cinglante, à la suite de la forte hausse des prix de l’alimentation, d’une série de scandales impliquant le président et son épouse, et de divisions internes. Yoon s’était alors retrouvé dans une situation de blocage, incapable de faire adopter la moindre mesure par le Parlement. Depuis le milieu des années 2000, de nouveaux clivages politiques ont émergé, atténuant les divisions régionales traditionnelles marquées par un vote majoritairement conservateur à l’est du pays et progressiste à l’ouest3. Un clivage générationnel s’est installé, les jeunes électeurs soutenant les progressistes, et les aînés les conservateurs. Un nouveau clivage entre les genres est également apparu, les hommes votant davantage conservateur, et les femmes davantage progressiste. Cette tendance s’est accentuée chez les jeunes avec 74 % des jeunes hommes ayant la vingtaine et moins qui ont voté pour les candidats conservateurs, alors que 58 % des femmes du même âge ont choisi Lee Jae-myung. Le ralentissement de la consommation, l’incertitude des exportations liée à la politique douanière américaine, ainsi que les prévisions de la croissance économique du pays abaissée de 1,5 % à 0,8 % pour 2025, ont fait de l’économie un des sujets principaux de la courte campagne présidentielle6. Un autre défi de taille attend le nouveau gouvernement : la natalité. La Corée du Sud connaît le plus faible taux de natalité au monde (0,75 enfant par femme en 2024), bien loin du seuil de renouvellement des générations de 2,1 enfants par femme. Lee Jae-myung prévoit d’augmenter les aides aux jeunes parents, en combinant avantages fiscaux et création de logements sociaux destinés aux jeunes couples. Cependant, ces promesses de campagnes, qui s’inscrivent dans la continuité des politiques précédentes visant à aider financièrement les jeunes parents, risquent de ne pas produire de résultats différents. D’autres mesures plus fortes annoncées pendant la campagne, telle que la semaine de quatre jours et demi, et de 35 heures, ou la baisse du prix de l’immobilier en augmentant l’offre plutôt qu’en faisant baisser la demande et augmenter les impôts, pourraient avoir un impact plus significatif si elles étaient mises en œuvre. Lee Jae-myung se trouve également confronté à la guerre commerciale lancée par les États-Unis. Depuis le 12 mars 2025, une surtaxe spécifique de 25 %, portées à 50 % le 4 juin, frappe les exportations sud-coréennes d’acier et d’aluminium. La Corée du Sud, quatrième fournisseur d’acier des États-Unis, en subit les effets avec une baisse de 19,3 % de ses exportations vers les États-Unis en mars 2025 par rapport à la même période l’année précédente8. Le secteur automobile est également visé, avec des droits de douane de 25 % entrés en vigueur le 2 avril 2025. Toutefois, ces mesures tarifaires ont été abaissées à 10 % le 8 avril pour une durée de trois mois. Cette décision offre à Séoul un répit temporaire et une fenêtre de négociation. Le 6 juin, Lee et Trump ont convenu de conclure rapidement un accord, tandis que Séoul a mis en place, le 16 juin, un groupe de travail dédié aux discussions tarifaires avec les États-Unis9. Moon Jae-in s’est par exemple gardé d’adopter le vocable « Indo-Pacifique », considérant que cette notion, telle que promue par Washington, visait à contenir la Chine. De même, tandis que l’administration Moon s’était montrée réticente à tout rapprochement avec le Dialogue quadrilatéral pour la sécurité (QUAD) – composé des États-Unis, du Japon, de l’Australie et de l’Inde –, craignant de provoquer Pékin, Yoon a affiché publiquement sa volonté de le rejoindre. De ce point de vue, Lee Jae-myung semble vouloir faire évoluer les positions traditionnelles de son parti en matière de politique étrangère. Pendant la campagne présidentielle, il a centré ses propositions sur l’importance de l’alliance avec les États-Unis et la présence des forces américaines en Corée du Sud. Le 18 mai, il déclarait : « Il est clair que l’alliance entre la Corée du Sud et les États-Unis doit rester le fondement de notre diplomatie et de notre sécurité, et qu’elle doit être renforcée… Mais nous ne devons pas mettre tous nos œufs dans le même panier14. » Malgré son apparente ambivalence, cette déclaration souligne la priorité accordée aux États-Unis. Lee Jae-myung a également reconnu que les troupes américaines en Corée du Sud « jouent en réalité un rôle essentiel dans la politique américaine d’endiguement de la Chine15 ». Fin mai 2025, l’hypothèse du redéploiement de 4 500 soldats vers une autre zone de l’Indo-Pacifique a été démentie par le général Xavier Brunson, commandant des forces américaines en Corée. Celui-ci a toutefois souligné la nécessité d’une « flexibilité stratégique » pour garantir la stabilité régionale, suggérant la possible mobilisation des forces américaines en Corée sur d’autres crises régionales au besoin16. [Chine] Il a éludé la question de la réaction sud- coréenne en cas d’invasion de Taïwan par la Chine, en répondant énigmatiquement qu’il y réfléchirait « quand les extraterrestres tenteront d’envahir la Terre18 ». La Chine renforce sa présence, notamment dans la zone de mesures provisoires (PMZ), espace maritime disputé avec la Corée du Sud19. Pékin y a installé trois structures présentées comme des fermes piscicoles, mais perçues par Séoul comme une tentative d’extension territoriale, en violation des accords interdisant les constructions fixes dans cette zone. [Japon] Lee Jae-myung, alors gouverneur de la province du Gyeonggi, avait soutenu la décision du président démocrate Moon Jae-in d’annuler l’accord bilatéral sur la question des « femmes de réconfort » signé en 2015 sous la présidence conservatrice de Park Geun- hye22. Lee avait également participé au boycott des produits japonais lancé en 2019, arguant que cela renforçait la capacité de négociation de la Corée du Sud face à Tokyo23. Il avait par la suite multiplié les critiques à l’encontre de l’approche jugée trop conciliante du président conservateur Yoon Suk-yeol à l’égard de Tokyo, l’accusant de porter une « diplomatie de la soumission qui porte atteinte à la fierté nationale » alors qu’il avait convoqué un sommet en mars 2023 pour résoudre le contentieux de l’indemnisation des victimes du travail forcé24. Lee Jae-myung s’est progressivement démarqué de cette ligne lors des campagnes présidentielles de 2022 et 2025, en adoptant un positionnement plus pragmatique. Lors de la campagne présidentielle de 2025, Lee a invoqué une « diplomatie pragmatique », affirmant qu’il fallait « distinguer les questions du passé de celles de l’avenir » et que « l’intérêt national [primait] avant tout »25. Contrairement à Moon Jae-in, qui avait appelé successivement Washington, Pékin puis Tokyo après son élection, Lee Jae-myung a choisi de s’entretenir d’abord avec son homologue japonais, avant la Chine. Vis-à-vis de la Corée du Nord, le président Lee Jae-myung s’inscrit dans la lignée de Moon Jae-in en prônant une politique de dialogue visant à instaurer une paix durable sur la péninsule coréenne, selon un processus graduel de dénucléarisation, tout en conservant l’option des sanctions économiques si le régime nord-coréen ne respectait pas ses engagements27. Le débat sur l’acquisition par la Corée du Sud de l’arme nucléaire a été relancé en janvier 2023, lorsque Yoon a évoqué la possibilité de développer un arsenal indigène face aux progrès du programme nord-coréen et à la crainte d’un éventuel désengagement américain. Selon un sondage de février 2024, face à la progression du programme nucléaire nord-coréen, 72,8 % des Sud-Coréens se disaient favorables au développement d’un arsenal nucléaire33. En outre, dans le contexte d’une démographie en rapide déclin et faisant pression sur les recrutements de l’armée, l’option nucléaire permettrait à la Corée du Sud de maintenir une posture dissuasive vis-à-vis du Nord. En effet, le nombre de soldats conscrits passera de 330 000 en 2020 à 186 000 d’ici 2039, nécessitant une refonte du système de conscription et de la stratégie de défense sud-coréenne34. Les démocrates sont traditionnellement opposés au développement d’armes nucléaires. Lee Jae-myung ne fait pas exception sur ce point et on ne devrait pas voir d’évolution concrète sur ce dossier durant son mandat. Au mois de mars 2025, Lee avait qualifié de « fanfaronne » la possibilité émise par le gouvernement de se doter de la dissuasion nucléaire en moins d’un an, ajoutant que cette rhétorique avait contribué à l’inscription de la Corée du Sud sur la liste américaine des « pays sensibles », une décision qu’il a décrite comme un échec diplomatique majeur35. Lors de son discours d’investiture le 4 juin 2025, le nouveau président sud-coréen a en effet annoncé vouloir « construire une paix sur la péninsule coréenne », car « la défense la plus certaine, est une paix qui ne nécessite aucun conflit »36.
  20. Ce que tu appelles un "régime", terme généralement dépréciatif, à savoir la mandature Yanoukovitch, était issu d'une élection reconnue comme libre et démocratique par les institutions qui font ce type d'évaluation. En particulier ce "régime précédent" avait organisé le championnat de football "Euro 2012", au cours de laquelle l'Allemagne avait offert sa coopération en offrant des formations aux policiers dudit "régime". source : https://photo.unian.net/photo/257530-boycy-specpodrazdeleniya-berkut (27 janvier 2010) Soldats de l'unité spéciale Berkut en tenue de police lors de la remise d'équipements et de tenues de police pour l'EURO 1012 par l'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République fédérale d'Allemagne en Ukraine, à Kiev, le mercredi 27 janvier 2010. L'Allemagne soutient les préparatifs de l'EURO 2012 en fournissant des équipements pour les unités de police et les troupes internes, ainsi qu'en organisant des échanges sur le soutien à la sécurité lors d'événements publics, de séminaires et de visites de travail en Allemagne. Dans le cadre de la coopération policière, le ministère fédéral de l'Intérieur a financé un certain nombre de réunions d'experts, de séminaires et de voyages d'information. En outre, une aide à l'équipement d'un montant total de 350 000 euros a été fournie. Ce jour-là, l'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République fédérale d'Allemagne en Ukraine a remis 14 casques de police en titane, 180 casques de police et 230 équipements de protection au vice-ministre de l'intérieur de l'Ukraine et au commandant en chef adjoint des troupes de l'intérieur de l'Ukraine. La coopération en matière de sécurité se poursuivra jusqu'à la fin de l'EURO 2012. Photo par Oleksandr Sinitsa / UNIAN Plus de photos ici : https://photo.unian.net/theme/16293-germaniya-okazyvaet-pomoshch-v-podgotovke-k-evro-2012.html https://charter97.org/en/news/2014/3/5/89236/ (5 mars 2014) Avant l'UEFA EURO 2012, l'Office fédéral allemand de police criminelle a organisé des séminaires de formation pour l'unité de police spéciale ukrainienne « Berkut », qui a été dissoute fin février 2014 par les nouvelles autorités. Le gouvernement allemand a conseillé ses collègues ukrainiens, en particulier le service de sécurité ukrainien, sur les questions de sécurité entre 2009 et 2013. L'Allemagne a également fourni des casques et des gilets pare-balles légers aux Berkut. https://www.wsj.com/articles/SB10001424052702303369904579420682438276994 (5 mars 2014) L'Allemagne affirme avoir fourni du matériel et une formation à la police antiémeute ukrainienne L'Allemagne a soutenu les forces de l'ordre ukrainiennes avant le tournoi de football de l'Euro 2012 Je ne fais ici que relire mes notes du 6 mai 2014 : https://forum.air-defense.net/topic/18353-ukraine-ii/page/196/#comment-763992
  21. https://www.justiceinfo.net/fr/146407-pourquoi-hongrie-quitte-cpi.html (12 juin 2025) Pourquoi la Hongrie quitte la CPI Le climat politique qui a permis ce départ de la CPI se reflète dans les rues de la ville. Sur des affiches placardées tout au long de la route menant à l'aéroport de Budapest, des images des dirigeants de l'UE et du président ukrainien sont accompagnées d'un appel direct : « Ne les laissons pas décider à notre place ! », démontrant le scepticisme profond à l'égard de toute autorité extérieure. Mais les réflexions franches d'un député hongrois de l'opposition, présent à l'événement organisé par Epicon [initiative de dialogue trilatéral européen-palestinien-israélien], révèlent également quelque chose de plus ancien : l'amertume envers l'Occident pour ne pas être intervenu lors de la répression soviétique du soulèvement de 1956. « Nous avons alors appris que le droit international ne nous protège pas », explique un autre participant. Il existe aussi une méfiance plus générale à l'égard des tribunaux pénaux internationaux. De nombreux Hongrois considèrent la CPI comme le prolongement du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), critiqué par beaucoup pour son inefficacité et sa sélectivité politique. L'héritage du TPIY demeure, non seulement en Hongrie, mais dans toute l'Europe centrale et orientale, où il est considéré comme un instrument de justice des vainqueurs, appliqué de manière sélective, et comme une mise en garde contre toute intervention judiciaire extérieure. Péter Szitás, chercheur à l'Institut du Danube, un groupe de réflexion national-conservateur basé à Budapest, étroitement lié au gouvernement Fidesz et financé par celui-ci, explique que le retrait de la Hongrie ne doit pas être interprété comme un rejet de la justice en soi, mais plutôt comme un rejet d’une application sélective de celle-ci. « Le gouvernement hongrois soutient que la CPI est devenue un organe à motivation politique et souligne que l'exercice de la compétence pénale est un élément essentiel de la souveraineté de l'État », dit-il en marge d’Epicon. Szitás insiste sur les désillusions : « Les violations impunies des normes internationales, telles que le bombardement illégal de la Yougoslavie [en 1999 par les forces de l'OTAN] ou la guerre tout aussi illégale en Irak [en 2003 par les États-Unis], offrent des exemples pertinents pour expliquer pourquoi de nombreuses personnes dans le monde ont perdu confiance dans le droit international. Tant qu'il sera possible que les tribunaux internationaux agissent avec fermeté à l'encontre de certains acteurs tout en se montrant indulgents, voire paralysés, à l’égard d'autres acteurs, il sera légitime de se demander si leur objectif ultime est véritablement de faire respecter l'État de droit ou plutôt de servir des intérêts politiques spécifiques », dit-il. « Lorsque l'Occident a violé les règles qu'il avait lui-même établies [dans les années 1990 et 2000], il a en fait codifié la violation future des normes au sein du système international. » Le long du Danube, le mémorial des chaussures de fer, rendant hommage aux victimes juives de la terreur fasciste hongroise, est obsédant. Il crée également un cadre complexe pour la diplomatie actuelle du gouvernement. À Budapest aujourd'hui, contrairement à de nombreuses autres villes européennes, des affiches appelant à la libération des otages israéliens restent visibles. La Hongrie est l'un des plus fidèles alliés régionaux d'Israël et a toujours dénoncé le prétendu parti pris anti-israélien de la Cour. « Je pense que le président hongrois fait partie de ces soi-disant « amis d'Israël » qui, en réalité, rendent les ennemis inutiles », confie [Mohammed Daraghma, journaliste palestinien chevronné] lors d'une conversation en aparté, commentant les conséquences à long terme de la destruction. « Il soutient l'expansion des colonies, le minage de la solution à deux États et les crimes de guerre, autant d'éléments qui ne servent en rien les intérêts d'Israël. Les colonies éliminent toute possibilité de solution politique et créent l’existence d’un seul État fondé sur l'apartheid, qui finira par nuire à Israël à long terme. » La décision de la Hongrie en dit aussi long sur la dérive de l'Europe. L'UE s'est longtemps présentée comme la défenseuse d'un ordre fondé sur des règles, mais sa réponse à Gaza est apparue fracturée et, parfois, hésitante. Alors que des pays comme l'Irlande et la Norvège ont appelé à un engagement fort de la CPI, d'autres ont tergiversé. La Hongrie est allée plus loin en rompant complètement ses liens. Le fait que cela n'ait pas suscité beaucoup de réactions de la part des autres États membres de l'UE est révélateur. Si le bloc ne défend pas la CPI (même symboliquement), comment peut-il prétendre soutenir le droit international ? La Hongrie n'est pas la seule à entretenir une relation sélective avec le droit pénal international. D'autres États, dont Israël, la Russie et les États-Unis, ont refusé la compétence de la CPI ou se sont activement opposés à ses enquêtes. Mais ce qui rend la décision de la Hongrie si controversée, c'est son appartenance à l'UE. Contrairement à ces pays, la Hongrie fait partie d'un bloc qui prétend respecter les normes juridiques internationales. Selon Szitás, l'objectif de la Hongrie n'est pas de réformer le droit international public. « Au contraire, son objectif déclaré et plus explicite semble être de garantir que le fonctionnement de l'Union européenne – en particulier celui de la Commission européenne – respecte les traités fondateurs. À l'heure actuelle, ce n'est pas le cas : la Commission s'éloigne de plus en plus de son rôle de gardienne des traités et assume une fonction gouvernementale, ce qui va à l'encontre des intérêts des États membres », affirme-t-il.
  22. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/07/le-soudan-rompt-ses-relations-avec-les-emirats-arabes-unis-accuses-de-fournir-des-drones-aux-paramilitaires_6603755_3212.html (7 mai 2025) Mardi 6 mai, le Soudan a rompu ses relations diplomatiques avec les Emirats arabes unis, accusés d’armer les paramilitaires avec des drones qui ont notamment visé Port-Soudan, le siège provisoire du gouvernement, depuis trois jours. Ces frappes, attribuées par l’armée régulière aux Forces de soutien rapide (FSR), mais non revendiquées par les paramilitaires, ont endommagé des infrastructures stratégiques du principal port du pays. L’aéroport, une base militaire, une station électrique et des dépôts de carburants ont été touchés, selon des sources concordantes qui n’ont pas fait état de victimes. Les rares stations-service encore ouvertes ont été prises d’assaut et la ville a été privée de courant, selon la compagnie nationale d’électricité. Longtemps épargnée par le conflit, la ville de Port-Soudan, par où transite l’aide humanitaire et qui abrite des agences de l’ONU et des milliers de réfugiés, essuie depuis dimanche des attaques de drones. « Personne ne s’attendait à une escalade aussi rapide ni à ce que les FSR puissent frapper aussi loin », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le chercheur soudanais Hamid Khalafallah. Des infrastructures civiles ont également été frappées à Kassala (Est), une ville jusque-là considérée comme un « lieu sûr pour les civils plusieurs fois déplacés par ce conflit dévastateur », selon la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan, Clementine Nkweta-Salami. Des témoins ont rapporté à l’AFP qu’un drone avait ciblé l’aéroport de Kassala. Au Darfour (Ouest), un « bombardement paramilitaire » du camp de déplacés d’Abou Chouk a fait au moins six morts et plus de 20 blessés, selon un groupe de secouristes bénévoles. Abou Chouk, situé près de la capitale assiégée du Darfour du Nord, El-Fasher, est en proie à la famine, comme d’autres régions du pays en guerre, selon l’ONU. Privées d’avions de chasse, les FSR, qui ont perdu plusieurs positions ces derniers mois – dont la capitale, Khartoum, en mars – s’appuient sur des drones, artisanaux ou sophistiqués, pour mener leurs opérations aériennes. Le but est de couper les approvisionnements de l’armée, selon des experts. Mardi, la principale base militaire de Port-Soudan a été bombardée, selon une source au sein de l’armée. Des témoins ont affirmé qu’un hôtel proche avait été aussi ciblé. Ces sites voisinent avec la résidence actuelle du général Al-Bourhane. Un drone a aussi frappé « la section civile de l’aéroport » de Port-Soudan, entraînant la suspension des vols dans le dernier aéroport opérationnel du pays, a déclaré à l’AFP un responsable de l’aéroport, sous le couvert de l’anonymat. Dimanche, la base militaire de l’aéroport avait déjà essuyé des frappes de drones attribuées aux FSR, dont les positions les plus proches sont à quelque 650 kilomètres. Lundi, la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l’ONU, a rejeté une plainte du Soudan accusant Abou Dhabi de complicité de génocide pour son soutien aux FSR. La CIJ s’est déclarée « incompétente », à la satisfaction des Emirats arabes unis. https://opiniojuris.org/2025/06/04/the-end-of-treaty-reservations-as-we-know-them-not-yet-reflections-on-sudan-v-uae-and-the-normative-weight-of-the-dissent/ (4 juin 2025) Le principal obstacle était la réserve des Émirats arabes unis à l'article IX de la Convention sur le génocide, qui exclut la compétence de la CIJ sur les différends liés à ce traité. Face à cette situation, la Cour avait deux options : elle pouvait soit rejeter les mesures conservatoires tout en continuant à examiner sa compétence, soit - comme elle l'a finalement fait - rejeter purement et simplement l'affaire, en invoquant un « défaut manifeste de compétence » et, ce faisant, en privilégiant l'« économie judiciaire ». Ajoutant une couche de complexité à l'affaire, la Serbie est intervenue en vertu de l'article 63 du statut de la CIJ. Soutenant officiellement la position des Émirats arabes unis sur les réserves juridictionnelles, la démarche de la Serbie semblait avoir un double objectif. D'une part, elle visait à protéger la Serbie d'un imbroglio juridique, compte tenu des informations selon lesquelles des armes qu'elle avait vendues aux Émirats arabes unis avaient été utilisées par la suite par les forces de soutien rapide. D'autre part, il s'agissait peut-être d'une réponse à la reconnaissance du Kosovo par le Soudan. Pourtant, l'intervention de la Serbie n'a pas apporté de contribution juridique substantielle, se contentant de faire écho à une jurisprudence constante autorisant les réserves juridictionnelles, pour autant qu'elles n'aillent pas à l'encontre de l'objet et du but de la Convention.
  23. https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts/2214 (15 juin 2025) Philippe Meyer : Après des heurts à Los Angeles sur fond d’expulsions d’immigrés en situation irrégulière le président américain a envoyé le 7 juin la garde nationale dans la ville, contre l’avis des autorités locales. Désormais, 4.800 membres de la garde nationale de Californie et marines se trouvent déployés autour des bâtiments fédéraux, pour apporter leur soutien à la police locale et aux agents de l’ICE, l’agence chargée de l’immigration. Officiellement, il s’agit de protéger bâtiments et agents fédéraux. Le choix de cibler la Californie n’a rien d’anodin. « Le déploiement sans fondement de la garde nationale par l’administration Trump est manifestement une mesure de rétorsion contre la Californie, bastion des communautés immigrées, et s’apparente à une déclaration de guerre à l’égard de tous les Californiens », a dénoncé l’ACLU, influente organisation de défense des libertés civiles. Depuis son retour à la Maison Blanche, soutenu par un Congrès à majorité conservatrice, la confrontation s’est envenimée. Véhicules électriques, protection des transgenres, gestion de l’eau : aucun domaine n’échappe à la croisade. Plus que jamais ciblée, la Californie riposte dans l’arène judiciaire. Lors du premier mandat de Trump, l’État avait intenté plus de 120 recours contre son administration, en majorité remportés, se dressant notamment contre le décret anti-immigration Muslim Ban, le démantèlement des protections des jeunes sans papiers et la sortie de l’accord de Paris sur le climat. Depuis janvier, le rythme s’est accéléré. Seule ou alliée à d’autres États, la Californie a déjà déposé plus d’une vingtaine de recours : contre la remise en cause du droit du sol, contre l’accès du DOGE (le département de l’Efficacité gouvernementale) au système de paiement du Trésor, contre les coupes dans la recherche médicale ou contre l’augmentation des droits de douane. Sur le plan économique, l’escalade commerciale avec la Chine menace lourdement l’État de la côte ouest, dont les ports jouent un rôle majeur dans les importations venues d’Asie. Sur le sujet central de l’immigration, la « résistance » californienne passe aussi par la loi. Fin 2017, malgré les menaces répétées de l’administration Trump, les élus de l’État avaient adopté une loi limitant strictement la coopération entre polices locales et agents fédéraux chargés des expulsions. Surnommée « loi sur les valeurs californiennes », cette législation a fait de l’Étatle premier « sanctuaire » du pays pour les immigrés sans papiers. Validée en 2019 par la justice, elle reste une épine dans le pied de l’administration Trump, qui accuse la Californie d’entraver sa politique migratoire. Jeudi, le sénateur Padilla, successeur de Kamala Harris, a été arrêté et menotté pour avoir interrompu la conférence de presse de Kristi Noem, Secrétaire à la sécurité intérieure et vigoureuse promotrice des lois anti-immigrés. Samedi, de grandes manifestations ont été organisées pour s’opposer la politique du président Républicain, tandis que la présidente Démocrate de la chambre des représentants du Minnesota était assassinée. Richard Werly : Je suis rentré des États-Unis il y a trois semaines, mais je n’étais pas en Californie, mais dans le Colorado, où j’ai fait un reportage sur les pratiques des services de l’immigration — ou plutôt, ce qu’on devrait appeler aujourd’hui les services anti-immigration — qu’on désigne là-bas sous l’acronyme ICE. Je crois qu’il faut commencer par un rappel : Trump fait ce qu’il a promis. Il avait annoncé qu’il mobiliserait la Garde nationale dès qu’il le jugerait nécessaire, et il le fait. Il avait dit qu’il utiliserait l’armée à l’intérieur du territoire si besoin, et il le fait avec les Marines. Et cela, juste à la veille de sa parade militaire, qui a eu lieu samedi, officiellement en l’honneur du 250ème anniversaire de la création de l’armée américaine, mais officieusement, cela tombait le jour de son anniversaire, le 14 juin. Tout cela était annoncé. Et il faut le souligner, car pour l’électorat MAGA, c’est un élément crucial : Trump tient ses promesses. On reproche souvent aux politiciens de ne pas les tenir, et lui les tient, coûte que coûte. C’est sa logique constante : imposer par la force. Troisièmement, la Californie est le bouc émissaire idéal pour Trump. D’abord, c’est un État puissant — donc un rival politique de poids. Ensuite, Gavin Newsom, son gouverneur Démocrate, semblait affaibli au début de la séquence, notamment à cause des incendies, pour lesquels il avait été très critiqué — tout comme la maire de Los Angeles. Trump a sans doute misé sur un échec de Newsom, mais il s’est trompé : celui-ci a plutôt bien géré la situation. Lionel Zinsou : Ce qui me frappe, c’est que le président Trump est devenu, en 100 jours, le président le plus impopulaire des États-Unis après une investiture. Donc, oui, il est constant et il fait ce qu’il dit — mais il y a tout de même des déceptions dans son électorat. Il est aujourd’hui plutôt minoritaire dans l’opinion. Trump est devenu impopulaire à une vitesse sidérante, mais il conserve une fidélité absolue de 90% au sein du Parti républicain. Ce sont les autres forces politiques qui se sont désolidarisées. Par exemple, quand vous vous promenez autour de la Maison-Blanche, vous êtes dans un quartier extraordinairement huppé. Et à 500 mètres de là, vous entrez dans une zone de non-droit, où règne une peur réelle. On cite encore le jour où Barack Obama est allé, à seulement quelques centaines de mètres de la Maison-Blanche, manger un burger. C’était perçu comme un acte de bravoure. Imaginez Emmanuel Macron allant du Faubourg Saint-Honoré à la rue Royale en se disant : « j’ai pris un risque ». C’est un peu ça, l’ambiance actuelle aux États-Unis. Antoine Foucher : Je pense toujours à cette formule dans le Dictionnaire amoureux de la géopolitique d’Hubert Védrine, à propos de Donald Trump : « impensable, donc impensé ». Il faut penser ce qui paraît impensable — ici, une guerre civile aux États-Unis. Richard Werly : Je ne peux que vous recommander la lecture de Blick, dans lequel je publie actuellement une série de reportages réalisés en Virginie-Occidentale, État très rural, très blanc, historiquement minier, est aujourd’hui qualifié de « rouge rubis », autrement dit, intégralement acquis à la cause trumpiste. Cet État donne une image très nette de l’électorat MAGA, qui continue de croire en un président qui lui a redonné un sentiment de fierté, et surtout le sentiment d’être à nouveau entendu. C’est exactement la thèse développée par J.D. Vance, aujourd’hui vice-président, dans son livre Hillbilly Elegy : la force de la droite dure américaine, c’est d’avoir fait entendre une population que tout le monde croyait exclue de la sphère politique.
  24. Il y a un parallèle saisissant entre le résumé par Tucker Carlson de l'idéologie de Ted Cruz : "En tant que chrétien, si je crois en Jésus, je suis obligé de soutenir l'État moderne d'Israel", qui est une forme de théocratie, et l'idéologie du pouvoir iranien, où Khamenei s'est fait nommer "imam", qui le place au même niveau que Mahomet dans l'islam, donc au même niveau que Jésus dans le Christianisme. Autement dit, pour Ted Cruz, Netanyahou est "l'imam caché". Enfin, pas si caché que ça. https://www.thebulwark.com/p/what-happens-after-khamenei-dies Après que le Mouvement vert de 2009 a confronté la République islamique à son plus grand défi politique depuis 1979, Khamenei a adopté le préfixe « imam » - un terme réservé par la coutume chiite aux douze descendants masculins de Mahomet. Khomeini avait utilisé ce titre en Iran et, en réponse à la crise de 2009, Khamenei s'est arrogé le même titre honorifique pour garantir et consolider son autorité politique.
  25. https://unherd.com/2025/06/irans-rebels-have-lost-their-nerve/?us=1 (20 juin 2025) Reza Pahlavi, le fils en exil du dernier shah d'Iran, que ses détracteurs appellent « Quart Pahlavi » en l'honneur d'une pièce de monnaie de valeur intermédiaire portant le nom de la dynastie de son père, a appelé sans succès à un soulèvement de masse contre le régime. Le prince héritier autoproclamé a fait mauvaise impression lorsqu'il a été interviewé par Laura Kuenssberg de la BBC dimanche dernier. "Tout ce qui affaiblit le régime, a-t-il déclaré, est positif. Visiblement choquée, Laura Kuenssberg lui a demandé : « Êtes-vous en train de dire que le fait qu'Israël bombarde votre pays, que des civils soient tués en Iran, est une chose positive ? » L'ironie est que, à court terme du moins, la guerre a rendu les Iraniens moins enclins à renverser leurs dirigeants, et non pas plus. Il y a quelques semaines à peine, le pays bouillonnait d'agitation politique, les chauffeurs routiers entamant une grève nationale et les Iraniens protestant contre les échecs du gouvernement, tels que les pénuries d'eau, la pollution et la pénurie de gaz naturel dont le pays est si généreusement pourvu. Depuis deux ans, le régime n'a pas été en mesure d'obliger les millions de femmes qui ont abandonné le hijab lors des manifestations « Femme, vie, liberté » de 2022-2023 à remettre leur foulard. Les effets dévastateurs des sanctions sur l'économie et l'attente de la disparition imminente de Khamenei ont conduit de nombreuses personnes à croire qu'un changement de régime se produirait de manière organique et sans stimulus extérieur. De nombreux Iraniens, s'ils doivent choisir entre Khamenei et Netanyahou, opteront - avec le cœur le plus lourd - pour le premier. Les États européens et autres doivent relancer la diplomatie sans tarder, en commençant par la réunion prévue entre les ministres des affaires étrangères britannique, français et allemand, d'une part, et le ministre des affaires étrangères iranien, d'autre part, à Genève vendredi. Cette rencontre doit aller au-delà d'une récapitulation polie de l'exigence de Trump d'une « reddition inconditionnelle » et jeter les bases d'un processus diplomatique revitalisé visant à permettre à l'Iran un enrichissement de l'uranium strictement contrôlé et un allègement des sanctions. Si cela ne se produit pas et que Khamenei choisit de se battre, non seulement les 92 millions d'Iraniens souffriront de manière injustifiée, mais leur pays rayonnera d'instabilité régionale et mondiale pour des années à venir.
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