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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://shs.cairn.info/revue-politique-africaine-2024-3-page-145?lang=fr Dans le contexte post-crise du début des années 2010 en Côte d’Ivoire, l’idée que le soutien international à la mise en œuvre de la politique foncière participe de la reconstruction de la paix et de la réconciliation semble faire consensus parmi les acteurs de l’action publique. En milieu rural, il est généralement admis que le foncier, identifié comme un facteur majeur de tension depuis les années 1980, a exacerbé les violences du conflit. En réponse, l’administration foncière ivoirienne reçoit le soutien de bailleurs internationaux pour concevoir des programmes post-conflit visant à apaiser les tensions socio-foncières par le biais de la délivrance de documents attestant des droits fonciers des populations rurales. Une décennie plus tard, la formalisation des droits fonciers ruraux demeure un sujet prégnant en Côte d’Ivoire, mais tout lien qu’elle a pu avoir avec les programmes post-conflit du milieu des années 2010 est quasiment nié, tant au sein de l’administration foncière que chez les bailleurs de ces programmes ruraux. Comment expliquer cette transition d’une rhétorique à une autre, diamétralement opposée ? Cet article interroge la performativité des discours dans le cadrage des politiques publiques et, au-delà, la manière dont la conduite routinière de l’action publique interagit avec l’idée d’exception portée par la conjoncture de sortie de conflit. Il questionne plus largement les relations entre cadrages discursifs des politiques de développement et mise en application de ces dernières…
  2. https://shs.cairn.info/revue-politique-africaine-2024-3-page-125?lang=fr Depuis plus de vingt ans, l’espace public urbain dans le cœur historique de laville de Kinshasa fait l’objet d’une occupation massive par des marchés de rue, qui obstruent complètement l’accès à tout véhicule au plus grand marché de la ville. Le contrôle par les pouvoirs publics locaux de la rente tirée de la taxation de ces marchés de rue, qui pourtant occupent illégalement la chaussée et en détournent l’usage, est à l’origine d’un interminable conflit. Il apparaît ainsi que la rivalité qui oppose les pouvoirs publics locaux – l’Hôtel de ville et l’administration du Grand marché d’une part et les bourgmestres des communes concernées d’autre part – trouve son origine dans un processus de décentralisation administrative et politique inachevé. En effet, malgré les nombreuses nuisances provoquées par l’engorgement du centre-ville par ces marchés de rue – principalement des problèmes d’assainissement et d’insécurité –, les pouvoirs publics locaux, privés de ressources budgétaires suffisantes, encouragent leur développement car leur taxation constitue une source conséquente de revenus. Dès lors, ils entrent en concurrence pour la captation de cette rente et s’affrontent régulièrement par l’intermédiaire de leurs collecteurs de taxes et de leurs placiers, qui tentent de contrôler le maximum possible d’espaces urbains et de vendeurs de rue. Ainsi, le contrôle et la régulation de l’accès à l’espace urbain dans ce secteur de la ville deviennent un enjeu majeur de sa gouvernance. L’objectif de cette contribution est d’examiner les ressorts de l’informalité politique à l’œuvre dans la gouvernance urbaine, qui permettent d’expliquer le développement continu des marchés de rue au centre de la ville de Kinshasa…
  3. https://shs.cairn.info/revue-politique-africaine-2024-3-page-171?lang=fr « Les chrétiens vont au Vatican, les musulmans à La Mecque et les révolutionnaires à Alger », déclarait en 1968 Amílcar Cabral, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), figure centrale des luttes anticoloniales et théoricien de la révolution africaine. Cette phrase emblématique témoigne de l’exaltation des idéaux anti-impérialistes qui convergent alors vers la capitale algérienne, devenue un modèle de révolution dès 1962. Terre d’accueil pour les militants tiers-mondistes et panafricains, Alger, se positionne au carrefour des circulations révolutionnaires dans les années 1960. Elle accueille de nombreux indépendantistes de tous les continents, démontrant une hospitalité profonde, connectée aux autres pôles d’un Sud en cours de décolonisation. Si l’historiographie de l’Algérie contemporaine s’est longtemps concentrée sur un face-à-face colonial, des travaux plus récents ont procédé à un décloisonnement. En particulier, des études anglophones ont montré un intérêt croissant pour la dimension transnationale de la révolution algérienne, tant dans le domaine de l’histoire que de l’histoire de l’art et des sciences politiques. Bien que des ouvrages français aient été publiés, l’historiographie francophone reste jusqu’à présent plus limitée sur ces thèmes. La question transnationale en Algérie s’insère dans un schéma plus large de circulations des révolutions africaines qui ont permis de produire « une grammaire mondiale de la contestation localement enrichie, traduite ou interprétée, voire réinventée selon des paramètres nationaux…
  4. https://shs.cairn.info/journal-politique-africaine-2024-3-page-21?lang=en Le 16 novembre 1936, dans le journal nationaliste Ny Rariny (Justice), Jules Ranaivo, fervent militant anticolonial malgache, publia une critique cinglante de l'indigénat, le redoutable code juridique qui sous-tendait la domination coloniale française. Ranaivo critiquait la domination coloniale « fondée sur l'exploitation effrénée du sol » et le travail intensif et forcé des sujets malgaches. Le statut juridique subordonné des Malgaches inscrit dans l'indigénat, soulignait Ranaivo, reposait sur la distinction raciale entre les Malgaches, qu'il décrivait comme des tompontany, et les Indiens (Karana) et les Chinois (Sinoa). Alors que les institutions coloniales refusaient aux tompontany la jouissance de « leurs droits naturels » à la mobilité et à la protection contre la prédation de l'État, les Karana et les Sinoa ne faisaient l'objet que de peu de restrictions légales quant à leur droit d'entrer et de faire des affaires à Madagascar. À l'instar des agitateurs anticolonialistes de tout l'empire français, Ranaivo a mis à nu les contradictions entre la domination coloniale et les valeurs républicaines françaises, dans l'espoir de canaliser la fureur croissante des lecteurs nationalistes de Ny Rariny. Ce qui frappe toutefois dans le récit de Ranaivo, c'est son utilisation du terme tompontany pour désigner les habitants malgaches, plutôt que « Malgache » ou « l'ensemble de la communauté malgache » utilisés ailleurs dans Ny Rariny. Pour comprendre l'intérêt d'utiliser tompontany de cette manière, il faut savoir ce que ce terme signifiait pour ses lecteurs et comment il était lié à des revendications plus larges d'appartenance, d'autorité et de citoyenneté. https://shs.cairn.info/revue-politique-africaine-2024-3-page-5?lang=fr En mars 2009, Andry Rajoelina, le maire d’Antananarivo et leader de l’opposition à Madagascar, s’empare du pouvoir, alors détenu par le président Marc Ravalomanana. Depuis plusieurs mois, les relations entre le président et son rival se sont en effet tendues. Au plus fort de la crise, les partisans de Rajoelina marchent sur le Palais présidentiel, exigeant la démission de Ravalomanana. Aux ordres de ce dernier, l’armée tire dans la foule. Une trentaine de manifestants sont tués et bien d’autres blessés. Cependant, après une mutinerie, l’armée se retourne contre le gouvernement en place. Au cours des manifestations civiles ultérieures, l’opposition prend le contrôle du Palais présidentiel et de la Banque centrale. Andry Rajoelina devient alors président de la Haute Autorité de la transition, un statut ratifié par la Cour suprême de Madagascar. De nombreuses raisons expliquent la chute du gouvernement de Marc Ravalomanana. L’une d’entre elles est un scandale qui trouve son origine dans un article du Financial Times : il rapportait que le Président Ravalomanana avait accepté la vente de 1,3 million d’hectares de terres agricoles à la société coréenne Daewoo Logistics. En réponse, Rajoelina mobilisa l’argument patriotique de la « terre ancestrale (tanindrazana) pour attiser la colère de la population, amplifier le mouvement de contestation et justifier sa prise de pouvoir. À Madagascar, les ancêtres sont sacrés ; les descendants dépendent de leurs aïeux pour leur bien-être et leur réussite… https://shs.cairn.info/revue-politique-africaine-2024-3-page-41?lang=fr Il est un lieu commun anthropologique qui remonte au moins à l’historien Fustel de Coulanges selon lequel les sépultures et le culte des morts représentent, depuis les plus anciennes civilisations, un moyen pour des groupes humains de s’établir dans un lieu et de se l’approprier. Madagascar semble être un cas exemplaire de ce principe. Dans un classique de l’anthropologie de Madagascar, Maurice Bloch a en effet montré l’importance des morts et de leurs tombeaux dans les revendications des droits sur la terre et dans la définition des identités collectives des habitants de l’île, en particulier des Merina des Hauts Plateaux. Enterrer les morts dans la terre que leurs descendants cultivent est une manière pour ces derniers d’en revendiquer la propriété inaliénable en tant que « terre des ancêtres » (tanindrazaña), les ancêtres (razaña) désignant à Madagascar tout ascendant décédé. Parallèlement à cela, cultiver cette terre, prendre soin des ancêtres enterrés à travers les cérémonies commémoratives et le respect des interdits qu’ils ont institués est une façon pour les descendants de s’assurer la bénédiction de leurs ancêtres, nécessaire à la prospérité individuelle et collective. Mais c’est aussi une manière d’affirmer leur appartenance au groupe de descendance.Comme l’introduction à ce numéro le rappelle, ce lien entre la terre, les ancêtres et les identités collectives a été maintes fois souligné dans les ethnographies sur les différentes sociétés qui composent Madagascar. Il m’a également été confirmé par plusieurs personnes rencontrées dans les villages ruraux du nord-ouest de l’île où j’ai mené mes enquêtes de terrain pendant 22 mois entre 2015 et 2022. Pour certaines d’entre elles, ce lien pouvait aller jusqu’à prendre la forme d’une contrainte douloureuse… https://shs.cairn.info/journal-politique-africaine-2024-3-page-83?lang=en En juin 2022, les mines de Mantalimaro étaient en plein essor. Quelques mois plus tôt, le site, situé dans la commune rurale de Betsiaka, à l'extrême nord de Madagascar (voir figures 1 et 2), était actif mais peu animé, avec quelques centaines de mineurs travaillant sur des concessions produisant de petites quantités d'or. La situation a toutefois commencé à changer avec l'arrivée d'un sponsor bien financé, dont l'équipement a permis à des équipes de mineurs artisanaux de commencer à extraire de l'or à des profondeurs plus importantes. Ils ont rapidement découvert de grands gisements, et la nouvelle de l'explosion de la production s'est répandue. Des milliers de travailleurs venus de près ou de loin ont afflué vers les sites d'extraction, provoquant de nouvelles ruées vers l'or. En une seule journée de juin, les ouvriers travaillant sur deux concessions adjacentes ont extrait 67 kilogrammes d'or du sol. Mantalimaro était devenu le nouveau centre de gravité de la région. La ruée était lancée. Les récits universitaires, politiques et populaires existants sur les booms et les crises des ressources ont tendance à interpréter des cas comme la ruée vers Mantalimaro à travers un prisme économiquement déterministe. Le prix de l'or est élevé et les ruraux malgaches sont pauvres, donc lorsqu'un gisement est découvert, un afflux massif de mineurs s'ensuit. Mais les mineurs eux-mêmes racontent une histoire plus complexe. Prenons l'exemple de Laurent, un homme de 30 ans avec qui j'ai discuté à Mantalimaro. Laurent est arrivé à Betsiaka en 2016, lorsqu'il a suivi son frère aîné, Antoine, dans la région. Après avoir travaillé sur plusieurs sites au cours des années suivantes, il est parti pour s'occuper de l'entreprise familiale, puis s'est lancé dans la pêche... https://shs.cairn.info/revue-politique-africaine-2024-3-page-109?lang=fr Solofo Randrianja est professeur d’histoire à l’université de Toamasina (Madagascar). Ses recherches portent principalement sur l’histoire politique du pays au xxe et au xxie siècle. Il est l’auteur et le coordinateur de nombreux ouvrages. Il a notamment écrit Société et luttes anticoloniales à Madagascar de 1896 à 1946 (Karthala, 2001) et coécrit Madagascar: A Short History (Hurst, 2009) avec l’historien Stephen Ellis. Il a aussi dirigé Madagascar, le coup d’État de mars ٢٠٠٩ (Karthala, 2012). Ses travaux récents explorent les modes vernaculaires de la gouvernance et de la démocratie, et les interactions entre les normes locales et les systèmes juridiques occidentaux. Dans le cadre d’une réflexion sur les dynamiques d’ancrage et d’appartenance, il est interrogé par les coordinatrices du dossier, Jennifer Cole et Dominique Somda, sur les tensions, contemporaines et sur un plan historique plus large, entre citoyenneté et nationalité malgache. En partant d’une polémique récente portant sur la double nationalité du président Andry Rajoelina, Solofo Randrianja articule dans cet entretien deux références socio-spatiales particulièrement importantes dans la vie politique malgache : d’une part le « petit » tanindrazana comme « terroir » ancestral et lieu d’exercice d’une citoyenneté active, et de l’autre le Tanindrazana, la terre des ancêtres commune à tous les Malgaches, qui coïncide avec la nation entendue comme « communauté imaginée » [Cf Benedict Anderson https://en.wikipedia.org/wiki/Imagined_Communities ]. À travers la notion de mobilité sociale et la remobilisation de capitaux sociaux plus ou moins « ancrés » dans un terroir et dans une filiation, Solofo Randrianja insiste sur les dimensions sociales de l’ancrage, un ancrage que le dossier définit comme les pratiques sociales, culturelles et matérielles à travers lesquelles les individus et les groupes s’attachent à des lieux…
  5. https://shs.cairn.info/revue-politique-africaine-2024-3-page-61?lang=fr Cet article prend pour point de départ l’observation de la migration comorienne à Mayotte, île française de l’archipel des Comores qui, en 2022, compte 300 000 habitants, dont la moitié sont des étrangers – en majorité comoriens – eux-mêmes pour moitié en situation irrégulière. On peut faire remonter l’essor de cette migration aux années 1980 et la considérer comme l’épisode le plus récent d’une histoire des mobilités comoriennes dans l’océan Indien qui s’inscrit dans la longue durée. Si la circulation des personnes, des biens et des idées entre les îles de l’archipel, la côte swahili et Madagascar s’est développée sur des siècles, à partir de la fin du xixe siècle, la migration comorienne s’est particulièrement orientée vers la Grande île et son marché de l’emploi colonial, avec le recrutement de travailleurs manuels d’une part et de fonctionnaires coloniaux de l’autre. Cette migration a été brutalement interrompue, non pas lors de l’indépendance de Madagascar en 1960, mais avec le massacre de Comoriens dans la ville de Majunga en 1976, qui fut suivi d’un rapatriement massif des rescapés. Le blocage de cette voie migratoire est intervenu au moment de l’indépendance des Comores en 1975, alors que Mayotte restait française. Les habitants de Ngazidja (ou Grande Comore) ainsi que l’élite urbaine de l’île d’Anjouan ont alors développé leurs réseaux migratoires vers la France métropolitaine, tandis que les ruraux anjouanais se sont réorientés vers l’île de Mayotte toute proche, devenue département français en 2011… https://fr.wikipedia.org/wiki/Rutaka Le Rutaka ou Kafa la Mjangaya (en comorien) est un massacre de Comoriens perpétré dans la ville de Mahajanga à Madagascar en décembre 1976 qui aurait fait plus de 500 morts et a entraîné le départ en exil de plus de 15 000 ressortissants comoriens[1]. La communauté comorienne représente près du tiers de la population de la ville (15 000 à 17 000 membres). La plupart sont nés à Madagascar et un certain nombre d'entre eux ont encore la nationalité française, car trois des quatre îles de l'archipel des Comores (Grande Comore, Anjouan et Mohéli) viennent tout juste d'accéder à l'indépendance (seule Mayotte est restée française). Les hommes occupent généralement des emplois nécessitant une certaine qualification et ont, de ce fait, un statut social supérieur à celui des Betsirebaka.
  6. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/09/24/en-guinee-le-referendum-sur-la-nouvelle-constitution-recueille-pres-de-90-de-oui_6642692_3212.html Le référendum sur la nouvelle Constitution recueille près de 90 % de oui Dénoncé comme une « mascarade électorale » par l’opposition, le résultat du scrutin ouvre la voie au chef de la junte au pouvoir, Mamadi Doumbouya, pour une future élection présidentielle. Cette Constitution remplace la Charte de la transition, établie par la junte après le coup d’Etat et qui interdisait notamment à ses membres de se présenter aux élections. Or, cette interdiction ne figure plus dans la nouvelle Constitution, ouvrant la voie à une candidature de Mamadi Doumbouya, chef de l’Etat et chef des armées. Depuis qu’il a renversé le président civil élu, Alpha Condé, en 2021, le chef de la junte Mamadi Doumbouya, 40 ans, dirige le pays d’une main de fer. La junte a multiplié les restrictions des libertés. Une chape de plomb s’est abattue en Guinée sur les voix dissidentes depuis l’arrivée des militaires au pouvoir. Plusieurs partis politiques et médias ont été suspendus, les manifestations – interdites depuis 2022 – sont réprimées, et de nombreux dirigeants de l’opposition ont été arrêtés, condamnés ou poussés à l’exil. Les disparitions forcées et enlèvements se sont multipliés.
  7. https://www.lemonde.fr/international/live/2025/09/24/en-direct-guerre-en-ukraine-emmanuel-macron-salue-les-declarations-de-donald-trump-qui-estime-que-l-ukraine-peut-reconquerir-l-ensemble-de-son-territoire_6642198_3210.html Emmanuel Macron salue les déclarations de Donald Trump qui estime que l’Ukraine « peut reconquérir l’ensemble » de son territoire https://www.handelsblatt.com/politik/international/ukraine-krieg-trump-vollzieht-kehrtwende-und-nennt-russland-papiertiger/100157607.html Trump effectue un demi-tour et qualifie la Russie de « tigre de papier »
  8. L'un de ces deux évêques serait Mgr Galstanyan : https://en.wikipedia.org/wiki/Bagrat_Galstanyan Archevêque Bagrat Galstanyan (en arménien : Բագրատ արքեպիսկոպոս Գալստանյան ; né le 20 mai 1971) est un prélat arménien de l'Église apostolique arménienne qui occupe actuellement le poste d'évêque du diocèse de Tavush. [1] Il a également été primat du diocèse arménien du Canada, basé à Montréal, de mai 2003 à mai 2013.[2] En tant qu'évêque d'une région frontalière touchée par la cession de villages à l'Azerbaïdjan, il a mené des protestations contre le gouvernement arménien en 2024. Depuis juin 2025, il est détenu pour avoir prétendument planifié un putsch. https://en.wikipedia.org/wiki/2025_Armenian_coup_attempt_allegations À la suite d'une tentative du gouvernement arménien de Nikol Pashinyan visant à destituer le chef de l'Église apostolique arménienne, Garegin II, et de nouvelles réactions de l'opposition, le 25 juin 2025, le Service national de sécurité (NSS) a annoncé avoir arrêté l'archevêque Bagrat Galstanyan, qui avait mené les manifestations arméniennes de 2024, ainsi que 14 autres figures de l'opposition. Quelques jours plus tard, l'archevêque Mikael Adjapahyan a également été arrêté.
  9. On pourrait comparer aussi avec les corridors qui reliaient Berlin Ouest à l'Allemagne de l'Ouest.
  10. https://carnegieendowment.org/russia-eurasia/politika/2025/09/azerbaijan-armenia-trump-deal?lang=en (11 septembre 2025) Un autre changement concernera la révision du mandat de la mission d'observation européenne le long de la frontière arménienne [ https://en.wikipedia.org/wiki/European_Union_Mission_in_Armenia]. Les observateurs pourront rester en Arménie, mais loin de la frontière, afin de ne pas provoquer Bakou. À Washington, les deux gouvernements ont conjointement appelé à la dissolution du Groupe de Minsk de l'OSCE. Bien que ce groupe soit inactif depuis longtemps, les désaccords qui l'entourent ont rendu impossible le déblocage du budget de l'OSCE, qui doit être approuvé à l'unanimité. La dissolution du Groupe de Minsk permettrait de rétablir la capacité de fonctionnement de l'OSCE, notamment en Ukraine. Bakou insiste pour qu'il n'y ait aucun contact direct entre les Arméniens et les Azerbaïdjanais, tandis qu'Erevan exige le contrôle souverain du [corridor de Zangezur], y compris les droits de transit et les contrôles frontaliers par des intermédiaires. En cas d'accident, par exemple, les médecins et la police arméniens seraient inévitablement impliqués. Il n'est tout simplement pas possible de les remplacer par des Américains à tous les niveaux. Du côté arménien, cette zone est à l'abandon : la route est étroite et en mauvais état, et les voies ferrées ont été démantelées dans les années 1990. Pour que cette zone soit pleinement fonctionnelle, d'importants travaux de construction seraient nécessaires, voire la construction de tunnels. Yerevan avait précédemment envisagé des prêts concessionnels garantis par l'UE, Bruxelles finançant d'autres projets similaires dans ses régions méridionales. Mais Washington ne souhaite pas coordonner ses efforts avec les Européens. Si la Turquie ne prend pas l'initiative de dégeler ses relations avec l'Arménie, la vision d'une « paix par le transit » restera incomplète : l'Azerbaïdjan obtiendrait une route vers le Nakhitchevan et la Turquie, tandis que l'Arménie pourrait se retrouver avec des frontières fermées, une seule route courte supervisée par les États-Unis et des revenus de transit minimes. Il faudrait prévoir des incitations supplémentaires pour l'Arménie, que [seule] la Turquie est en mesure d'offrir.
  11. https://www.foreignaffairs.com/armenia/unlikely-road-peace-armenia-and-azerbaijan (22 septembre 2025) De manière cruciale, les deux parties ne souhaitaient pas que la Russie, puissance hégémonique traditionnelle dans la région, serve de garante à un accord, ce qui rendait l'offre de Trump d'accueillir un sommet de paix particulièrement attrayante. L'Arménie a accordé les droits de développement de ce corridor de transport de 27 miles traversant son territoire à une entreprise américaine, tout en conservant le contrôle souverain du passage, qui sera baptisé « Route Trump pour la paix et la prospérité internationales ». L'Azerbaïdjan bénéficiera quant à lui d'un « accès sans entrave » vers et depuis le Nakhitchevan. Il convient de noter que le plan TRIPP (Trump Route for International Peace and Prosperity) remplace un accord conclu en 2020 entre Aliyev, Pashinyan et Poutine qui aurait accordé à la Russie le contrôle de la route. Pour différentes raisons, tant le gouvernement azerbaïdjanais à Bakou que son homologue arménien à Erevan souhaitent se libérer de l'emprise de Moscou. Mais l'accord de paix conclu à la Maison Blanche en août reste fragile. Il ne portera ses fruits que si les États-Unis mettent en œuvre le TRIPP et contribuent à la réouverture d'autres routes fermées par le conflit. Pour ce faire, ils doivent collaborer avec l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Turquie afin de financer et de construire d'autres liaisons dans une chaîne de transport est-ouest traversant les trois pays, ce qui ferait de la route Trump une autoroute internationale et non plus un simple projet local. Les États-Unis devront également travailler en étroite collaboration avec l'Union européenne, qui investit beaucoup plus que Washington dans le Caucase du Sud, tant sur le plan politique que financier. Le soutien européen sera crucial pour faire aboutir un accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Moscou, bien sûr, souhaiterait voir échouer le rapprochement entre Bakou et Erevan négocié par les États-Unis. [Entre la Russie et l'Azerbaïdjan] les problèmes ont commencé en décembre [2024], lorsqu'un missile antiaérien russe a abattu par erreur un avion de ligne azerbaïdjanais, tuant 38 civils. Lorsque Poutine n'a pas présenté d'excuses, Aliyev a émis une réprimande inhabituellement directe, affirmant que Moscou avait tenté d'« étouffer » l'affaire. Puis, cet été, Poutine a chargé Sergueï Kirienko, un partisan de la ligne dure du Kremlin qui a mené la politique d'intégration des régions occupées de l'Ukraine à la Russie, des relations avec les pays du Caucase du Sud. Dans ce qui semblait être une provocation délibérée, la police de la ville russe d'Ekaterinbourg a arrêté en juin des Azerbaïdjanais locaux et les a accusés de crimes commis il y a vingt ans. Deux Azerbaïdjanais ont trouvé la mort. Aliyev a réagi avec fureur, annulant les visites officielles et les événements culturels russes et menant une campagne médiatique accusant la Russie de néo-impérialisme. Tout cela montre que le dirigeant azerbaïdjanais est désormais déterminé à exclure Moscou de tout nouvel accord régional. De plus en plus sceptique quant à la crédibilité de Moscou en tant qu'allié, Pashinyan a suspendu la participation de l'Arménie à l'Organisation du traité de sécurité collective, un bloc sécuritaire dirigé par la Russie, en 2024. Il s'est plutôt tourné vers les États-Unis et l'Europe pour obtenir leur soutien. En janvier, peu avant l'entrée en fonction de Trump, le gouvernement arménien a signé un accord de partenariat stratégique avec l'administration Biden, promettant des liens politiques et commerciaux plus étroits, et le parlement arménien a adopté en mars une loi appelant le gouvernement à entamer les démarches pour adhérer à l'UE. En juin, Pashinyan a annoncé qu'un complot visant à renverser son gouvernement avait été déjoué. Les autorités arméniennes n'ont pas directement accusé Moscou, mais un important homme d'affaires arménien russe basé à Erevan, Samvel Karapetyan, a été arrêté. Dans un rebondissement encore plus sensationnel, deux évêques arméniens ayant des liens avec la Russie ont été placés en détention. Le gouvernement a rendu publiques les preuves du complot, notamment une cache d'armes qui avait été découverte. La volonté de Pashinyan de s'opposer à l'Église arménienne, traditionnellement proche de Moscou, montre à quel point il est prêt à aller loin pour mettre fin à la dépendance historique de l'Arménie vis-à-vis de la Russie. Pour Aliyev, un dirigeant qui renforce son contrôle interne et ferme les organisations internationales, l'offre de Trump d'un « partenariat stratégique » avec les États-Unis – une offre que l'administration Biden a toujours subordonnée à l'amélioration par Bakou de son bilan en matière de droits humains, qui ne cesse de se détériorer – est un cadeau. Lors de la réunion d'août, la Maison Blanche n'a pas exigé de Bakou qu'elle libère les prisonniers politiques azerbaïdjanais ou les détenus arméniens. En effet, la veille de la réunion avec Pashinyan, le géant pétrolier américain ExxonMobil a signé un accord bilatéral avec la société énergétique publique azerbaïdjanaise SOCAR. Le texte ne fait aucune mention du droit des centaines de milliers de civils déplacés des deux côtés à rentrer chez eux. Il n'y a aucun processus de responsabilisation pour les crimes de guerre commis au cours de décennies de combats. Tout en parlant de paix au niveau des élites, l'Azerbaïdjan maintient également en prison un jeune militant pour la paix azerbaïdjanais, Bahruz Samadov, accusé de « trahison » pour avoir eu des contacts avec des militants de la société civile arménienne. Le traité pourrait encore échouer, car Aliyev a déclaré qu'il ne le signerait et ne le ratifierait pas tant que l'Arménie n'aurait pas modifié sa constitution afin de supprimer toute référence indirecte à son union avec le Haut-Karabakh. La modification de la constitution nécessiterait un référendum que Pashinyan tentera probablement de faire passer avant ou après les prochaines élections législatives arméniennes, prévues en juin 2026. Cela donne aux opposants nationalistes et pro-russes de Pashinyan une double cible pour mobiliser les électeurs : un Premier ministre qui brigue un nouveau mandat et un accord de paix qu'ils veulent saboter. Le pacte sur un corridor reliant l'Azerbaïdjan et son enclave du Nakhitchevan est également fragile. Bakou et Erevan doivent encore s'entendre sur des détails essentiels, tels que l'emplacement de la nouvelle route et les mesures de sécurité nécessaires à sa mise en place. On ne sait pas encore exactement comment l'accord permettra à la circulation azerbaïdjanaise de traverser le territoire arménien « sans entrave » tout en respectant la souveraineté arménienne. Téhéran souhaite conserver son statut actuel de pays de transit entre les deux parties de l'Azerbaïdjan et s'est toujours opposé à tout nouvel accord qui permettrait le stationnement de forces de sécurité occidentales le long de la route menant au Nakhitchevan ou qui donnerait trop de contrôle à ses deux voisins turcophones hostiles, l'Azerbaïdjan et la Turquie. Jusqu'à présent, les menaces de l'Iran sont restées sans effet, mais cela pourrait changer si ses camions et ses trains étaient exclus d'une route gérée par les États-Unis. Le Kremlin pourrait également tenter de faire échouer les accords conclus à Washington. La Russie accorde toujours une importance stratégique à cette portion de territoire, dont elle s'était vu promettre le contrôle après la guerre de 2020. Moscou pensait pouvoir y stationner des troupes frontalières russes, gagner en influence sur l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et obtenir ainsi la pièce manquante de son corridor international de transport nord-sud, un projet routier, ferroviaire et maritime de longue date visant à relier la Russie au golfe Persique. Jusqu'à présent, la réaction du Kremlin aux accords a été plutôt froide et dédaigneuse, plutôt qu'ouvertement conflictuelle. Le fait que les responsables américains aient à peine consulté leurs homologues turcs au sujet du TRIPP a été très mal perçu à Ankara. Cela est regrettable, car Ankara détient la carte maîtresse pour promouvoir la paix dans la région : elle a le pouvoir de normaliser les relations et d'ouvrir sa frontière terrestre avec l'Arménie, fermée depuis 1993, ce qui libérerait l'Arménie d'un carcan géographique. Le 12 septembre, la Turquie a envoyé son envoyé à Erevan et a annoncé de nouvelles mesures de confiance, mais par égard pour son proche allié, l'Azerbaïdjan, elle a tergiversé avant de déclarer une avancée décisive. Pendant ce temps, les relations entre les États-Unis et la Turquie restent tendues. Une nouvelle ligne diplomatique entre Washington et Ankara est nécessaire pour rassurer la partie turque sur le fait qu'elle bénéficiera de la stratégie de Trump et des plans américains pour la région. Depuis des décennies, des avancées « historiques » sont annoncées régulièrement dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, mais les deux pays retombent toujours dans le conflit. L'accord Trump pourrait connaître le même sort. D'une part, toute une génération d'Arméniens et d'Azerbaïdjanais a grandi dans le contexte de ce conflit. Les responsables politiques des deux pays ont instrumentalisé l'hostilité pour gagner en légitimité, en exacerbant de manière sélective les griefs à l'égard de l'autre partie. En même temps, l'époque où les États-Unis avaient un programme plus ambitieux pour cette région, comme lorsque le président américain George W. Bush s'est rendu à Tbilissi et a qualifié la Géorgie de « phare de la liberté » modèle, est révolue. Trump a apprécié les paroles flatteuses d'Aliyev et de Pashinyan à la Maison Blanche et leur enthousiasme déclaré à l'idée de le nommer conjointement pour le prix Nobel de la paix, mais il n'a manifestement pas accordé beaucoup d'attention au Caucase du Sud. En effet, peu après la réunion à la Maison Blanche, il n'a pas réussi à prononcer les noms des deux pays entre lesquels il avait joué le rôle de médiateur, les appelant « Albanie » et « Aberbaijan ».
  12. https://nationalinterest.org/feature/beijings-robot-army-isnt-science-fiction-its-already-here (18 septembre 2025) La Chine détient les deux tiers des brevets mondiaux en robotique. Son entreprise phare dans ce domaine commercialise des robots humanoïdes à un dixième du prix et dix fois plus en volume que les alternatives américaines. Les banques et les groupes d'études de marché prévoient que le marché de ces machines et des services associés atteindra 7 000 milliards de dollars d'ici 2050, et envisagent un monde peuplé de centaines de millions de robots humanoïdes. Le 14e plan quinquennal de la Chine fait de la « robotique et la fabrication intelligente » l'un des piliers de son innovation industrielle, l'objectif étant de devenir un pôle mondial d'innovation d'ici 2025 et un leader mondial d'ici 2035. Pékin est en bonne voie pour atteindre cet objectif : entre 2013 et 2022, les universités chinoises ont ajouté plus de 7 500 nouvelles filières d'ingénierie, dont près d'une centaine consacrées spécifiquement à la robotique. La production universitaire chinoise dépasse déjà les contributions américaines lors des grandes conférences sur la robotique et la vision par ordinateur. De plus, les institutions chinoises détiennent plus de 190 000 brevets liés à la robotique, soit les deux tiers du total mondial. Le pays abrite déjà plus de la moitié des meilleures entreprises de robotique humanoïde. Fondée en 2016, Unitree, championne chinoise de la robotique, vend désormais son robot humanoïde G1 au prix de 16 000 dollars, soit environ un dixième du coût des systèmes occidentaux comparables. Ses quadrupèdes, ou « chiens robots », sont encore plus compétitifs en termes de rapport qualité-prix. Pour être clair, il ne s'agit pas de contrefaçons chinoises de mauvaise qualité de produits occidentaux. Ce sont des robots qui fonctionnent bien, à des prix qui font passer les alternatives occidentales pour des produits de luxe que nul client ne peut se permettre d'acheter à grande échelle. C'est pourquoi la Chine a expédié 10 fois plus de robots que Boston Dynamics à des clients dans 100 pays l'année dernière. Nous avons déjà vu ce film. Au cours du XXIe siècle, la Chine a utilisé quelques outils – un soutien massif de l'État, une réduction incessante des coûts et un envahissement des marchés mondiaux avant que ses concurrents ne puissent réagir – pour écraser ses concurrents occidentaux dans toute une série de secteurs : télécommunications 5G, cellules solaires, batteries, drones et véhicules électriques, entre autres. À chaque fois, nous nous sommes dit que la prochaine technologie serait différente. À chaque fois, nous nous sommes trompés. Il est essentiel de noter que la robotique n'est pas simplement un autre marché de consommation à perdre. Les plateformes produites en série par Unitree pourraient inonder les marchés mondiaux, capturant des flux de données critiques qui servent de moteur au progrès dans le domaine de l'apprentissage automatique et de l'autonomie. Pour l'Armée populaire de libération, cet accès se traduit directement par un potentiel militaire dans des domaines tels que la guerre urbaine, la collecte de renseignements et les systèmes de combat autonomes. Il est à noter que des dizaines de chiens robots Unitree ont déjà été déployés en Ukraine [ https://armourersbench.com/2024/08/16/who-let-the-dogs-out-robot-dogs-in-ukraine/? ] [et ce, par l'Ukraine, pas par la Russie]. [recommandations] Tout d'abord, les États-Unis devraient immédiatement restreindre les activités d'Unitree sur le sol américain. Deuxièmement, faciliter la construction de robots aux États-Unis. Cela impliquera nécessairement d'importer en peu de temps un grand nombre de composants essentiels pour la robotique et les équipements de fabrication, notamment des actionneurs de haute précision provenant du Japon et de Corée du Sud. Les négociations commerciales en cours avec Tokyo et Séoul pourraient offrir une occasion de conclure des engagements d'achat avantageux ou d'obtenir des exemptions tarifaires pour certains équipements spécifiques qui contribueront à la relance de l'industrie manufacturière américaine. Troisièmement, accélérer les investissements privés dans l'industrie robotique américaine. Quatrièmement, élargir les possibilités pour les talents mondiaux en robotique de s'implanter aux États-Unis. La législation actuelle en matière d'immigration rend difficile pour les entrepreneurs étrangers de créer des entreprises de robotique aux États-Unis. Enfin, créer des « zones de fabrication avancée » assorties de véritables incitations. Les entreprises américaines spécialisées dans la robotique réclament une stratégie nationale en matière de robotique, comprenant notamment la création d'un bureau centralisé au sein du gouvernement, afin de promouvoir ce secteur. Dans le cadre de cette initiative, le secrétaire au Commerce Lutnick pourrait désigner des zones de fabrication avancée bénéficiant d'une procédure accélérée d'octroi des permis fédéraux, d'une protection en matière de responsabilité civile pour les essais de systèmes autonomes et d'un congé fiscal de 10 ans pour la production robotique.
  13. https://www.lefigaro.fr/international/demarche-historique-rupture-avec-washington-dilemme-de-l-allemagne-la-reconnaissance-de-la-palestine-par-macron-vue-par-la-presse-internationale-20250923 Le New York Times souligne qu’en reconnaissant l’État de Palestine, «la France et d’autres alliés des États-Unis viennent d’officialiser une rupture avec Washington qui se profilait depuis des années». Le quotidien new-yorkais met l’accent sur l’isolement croissant d’Israël et des États-Unis sur cette question, quatre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité reconnaissant désormais la Palestine. Même son de cloche du côté du Washington Post qui révèle l’ampleur des efforts américains pour faire échouer l’initiative française. À commencer par «le secrétaire d’État Marco Rubio qui a voulu tuer dans l’œuf l’initiative en envoyant en juin et ce mois-ci des télégrammes aux ambassades et consulats américains à travers le monde pour les dissuader de participer aux réunions organisées par la France et en dénonçant publiquement cette initiative comme un “cadeau fait au Hamas”». Malgré ces pressions, le Washington Post reconnaît qu’Emmanuel Macron a réussi son pari : réunir «un large rassemblement de dirigeants mondiaux et de hauts diplomates», incluant «les présidents du Brésil, de Turquie, d’Afrique du Sud et d’Indonésie» ainsi que «les premiers ministres d’Australie, du Canada, d’Espagne, de Belgique et d’Irlande ; les rois de Jordanie et de Monaco ; le secrétaire général de l’ONU ; et de nombreux autres dignitaires». Le journal cite également le sénateur démocrate Chris Van Hollen qui s’agace de la position américaine : «Les États-Unis sont complètement isolés, ce qui sape véritablement notre influence dans le monde.»
  14. Il faudrait voir avec les différentes restrictions qui ont été posées sur les partis politiques. Le bureaux du parti des régions ont été incendiés, et les députés du parti des régions généralement n'ont pas pu se représenter et être réélus. Je ne sais pas s'il y a des exceptions. Il faudrait voir avec les différents droits de l'homme qui accompagnent la démocratie, car cette dernière ne saurait se réduire à des élections. Benoît Paré a évoqué le droit à une justice équitable et la liberté d'expression. Il faudrait voir les droits linguistiques des russophones, etc... Et l'idéologie est restée. Maïdan qui a utilisé le meurtre et le mensonge comme moyen d'arriver à ses fins, a été appelé "Révolution de la Dignité" ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Révolution_de_la_Dignité ). C'est orwellien comme slogan, complétant la série"la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force".
  15. https://www.nytimes.com/2025/09/14/world/europe/russia-ukraine-drone-attacks-production.html (14 septembre 2025) Les attaques de drones russes ont commencé à s'intensifier en septembre dernier, premier mois de la guerre où Moscou a envoyé plus de 1 000 drones en Ukraine, selon un ensemble de données créé par le New York Times à partir des chiffres fournis par l'armée de l'air ukrainienne. Cette année, les chiffres ont explosé. Selon les données du Times, la Russie a jusqu'à présent envoyé plus de 34 000 drones d'attaque et leurres en Ukraine en 2025, soit près de neuf fois plus que pendant la même période l'année dernière. Parmi les drones déployés par Moscou cette année, l'Ukraine a déclaré en avoir abattu 88 % en les tirant ou en les brouillant électroniquement. Ce chiffre est en baisse par rapport aux près de 93 % rapportés par Kiev en 2024. Au cours d'une nuit du premier week-end de ce mois, la Russie a envoyé un nombre record de 810 drones d'attaque et leurres en Ukraine. Kiev a affirmé en avoir abattu environ 92 %, mais cela signifie tout de même que 63 ont réussi à passer. L'Ukraine a déclaré que 54 avaient atteint des cibles dans 33 endroits différents. Ces données n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante. Les analystes estiment que la Russie est désormais capable de produire environ 30 000 drones d'attaque par an, inspirés du modèle iranien. Certains pensent que le pays pourrait doubler cette production d'ici 2026. Les drones ont également progressé sur le plan technologique, avec de meilleurs systèmes de guidage, une résistance améliorée au brouillage et de nouveaux types d'ogives. La Russie a également modifié ses tactiques. Moscou envoie les drones d'attaque en essaims ou en vagues, et les dirige selon des trajectoires confuses afin de détourner l'attention des cibles réelles. Elle envoie également de nombreux leurres, fabriqués à partir de mousse peinte et de contreplaqué, qui contiennent parfois de petites ogives et sont impossibles à distinguer des drones réels dans le ciel. Elle contourne également les champs ouverts où opèrent les équipes de défense aérienne ukrainiennes, survolant plutôt les rivières et les forêts. Une fois que les drones pénètrent dans les villes, ils sont plus difficiles à abattre en raison des immeubles de grande hauteur et des risques pour les civils. Alors que la Russie commençait à produire davantage de drones d'attaque et à utiliser davantage de leurres, l'Ukraine s'est empressée de mettre au point de nouvelles méthodes pour les abattre. Des unités de défense aérienne ont abattu des drones et des leurres. Des équipes mobiles de soldats à bord de camionnettes abattent les drones, souvent à l'aide de mitrailleuses lourdes. L'Ukraine a également trouvé le moyen de brouiller électroniquement les drones. Les systèmes high-tech coûteux fournis par l'Occident protègent principalement les grandes villes et les infrastructures clés et sont principalement destinés à intercepter les missiles entrants. Konrad Muzyka, analyste militaire chez Rochan Consulting en Pologne, a déclaré qu'il était difficile de tirer des conclusions sur la base des chiffres officiels ukrainiens. Il a ajouté que la situation concernant la défense de l'Ukraine contre les drones pourrait être pire que ce que laisse entendre l'armée de l'air ukrainienne. « Je pense qu'ils abattent moins de drones qu'ils ne le déclarent », a-t-il déclaré. Alors que la Russie a commencé à faire voler ses drones à plus haute altitude, l'Ukraine a réagi en utilisant des drones intercepteurs bon marché, équipés de radars. Mais leur utilisation reste limitée, selon M. Kofman, analyste à la Fondation Carnegie. « S'ils parviennent à développer cette technologie à plus grande échelle, ils pourront probablement résoudre le problème de saturation à terme », a-t-il déclaré. « C'est une question de production et de déploiement à grande échelle. » Sur le front, M. Kofman a déclaré que la Russie avait comblé son retard sur l'Ukraine en matière de drones, ce qui est inquiétant pour Kiev, qui a longtemps compté sur sa supériorité dans la guerre des drones pour compenser ses réserves limitées en personnel et en armement. La Russie a été la première à utiliser à grande échelle des drones qui évitent le brouillage en se connectant à des contrôleurs à l'aide de câbles à fibre optique de plusieurs kilomètres de long. Elle a également mis en place Rubicon, une unité d'élite spécialisée dans les drones, et vise à créer une branche militaire à part entière appelée « Forces de drones ». M. Kofman a déclaré que l'avantage de l'Ukraine « s'était réduit ces derniers mois, la Russie ayant déployé ses propres formations d'élite spécialisées dans les drones et amélioré l'organisation de leur déploiement ».
  16. Le mandat Ianoukovitch sera vu par les historiens du futur comme le point culminant du rayonnement de l'Ukraine : expansion territoriale maximale - frontières de 1991, Crimée incluse, avec un statut autonome. Équilibre entre les pressions occidentales qui réclament plus de démocratie, de transparence, de jeu vers une intégration européenne avec les règles du jeu correspondantes, et les pressions russes qui réclament diverses choses sur les plans politique, économique, militaire. Équilibre entre les forces nationalistes d'Ukraine Occidentale - Galicie principalement - et les populations russophiles/russophones notamment de Crimée. Organisation de l'euro 2012. Avec un soutien allemand pour entraîner et équiper la police, les "méchants Berkut" montrés du doigt par erreur et par propagande durant Maïdan alors que ce n'est pas eux qui ont tiré, mais eux qui ont été les victimes, de tireurs embusqués sur les toits contrôlés par les pro-Maïdan.
  17. L'Ukraine fait peur à Moscou pour toutes sortes de raisons, mais sûrement pas parce qu'elle est démocrate. L'Ukraine post-Maïdan est fondée sur... Maïdan qui est un coup d'État ayant arraché le pouvoir à un président démocratiquement élu. Sur le recul démocratique en Ukraine, lire ou écouter par exemple Benoît Paré : 17 mai 2025 16:31 Euh par exemple, on savait que d'après la loi ukrainienne euh les gens n'étaient pas censés rester en détention provisoire plus de 6 mois euh avant jugement. Or le gouvernement ukrainien enfreignait cette règle en permanence, essentiellement contre les gens accusés de séparatisme. Par contre les gens qui étaient accusés par exemple à Odessa du fameux massacre d'Odessa du 2 mai 2014... Je connais au moins un gars, Serhiy Khodiyak, il était accusé de meurtre mais du côté ukrainien, il a jamais fait de détention provisoire, et il a même jamais été jugé. Son procès a commencé euh et parce que il y avait des gros bras nationalistes qui sont arrivés dans la salle et qui l'ont enlevé manu militari de la salle d'après ce que me disaient mes collègues. Je sais pas si c'est à ça, mais c'est mes collègues d'Odessa qui me racontaient la scène. Après ils ont jamais recommencé le procès et le type marchait dans la rue, il participait à toutes les manifestations pro-ukrainiennes à Odessa. jusqu'au 20 février 2022, j'ai vu ce ce Serhiy Khodiyak dans la rue en train de participer à une manifestation, le 20 février, pour protester en avance contre la future invasion russe. 31 août 2025 17:32 C'est un documentaire qui s'appelle Revealing Ukraine en anglais. Et ce documentaire a même été primé à un festival du film de mémoire en Italie, en Sicile même. Et j'avais vu à l'époque quand je travaillais à l'OSCE une information là-dessus comme quoi ce film venait d'être primé. Et ensuite, une chaîne de télévision ukrainienne, une chaîne nationale qui s'appelait Ukraina 112 au mois de juillet 2019, a voulu diffuser ce film en Ukraine à une audience nationale. Et à ce moment-là ils ont reçu des menaces publiques de la part du procureur général de l'Ukraine qui a menacé tous les gens qui seraient impliqués dans la diffusion du film sur la chaîne en question de poursuites pour haute trahison. Les menaces étaient très explicites sur Facebook. Les journalistes ont décidé de de pas se laisser intimider et de diffuser le documentaire. Sauf qu'il y avait aussi les groupes extrémistes habituels, Pravy Sector, Dimitri Yarosh et cetera qui les menaçaient. C'est pas eux de de peine de prison mais d'en répondre de leur vie, si vous voulez, s'il diffusaient le documentaire. Et le fait est que le lendemain, il y a une roquette qui a été envoyée en plein jour dans la façade de l'immeuble de la chaîne. Bien entendu, on n'a jamais trouvé les coupables. Et là, c'était un clair avertissement aux journalistes qu'ils jouaient vraiment leur vie là-dessus. Et donc à ce moment-là, ils ont acté le fait qu'ils n'étaient pas aptes à lutter contre ces forces qui s'opposaient à eux, que le gouvernement de toute façon les protégerait pas parce que le gouvernement menaçait au contraire de les poursuivre. 19:17 Donc ils ont rédigé un communiqué que je me souviens très bien avoir lu le jour même, pareil dans la dépêche de presse et le communiqué appelait à l'aide en quelque sorte les ambassades occidentales en disant l'Occident prétend défendre la liberté d'expression. Manifestement, la liberté d'expression est menacée en Ukraine, voyez par vous-même. Euh donc, on demandait l'aide des ambassades occidentales. Sauf que à l'époque, moi je guettais chaque matin les dépêches de presse et des réactions quelconque de la part d'une quelconque autorité occidentale et je n'avais rien trouvé, aucune réaction si ce n'est un communiqué d'une branche de l'OSCE qui travaille sur la liberté des médias justement, qui était présidée à ce moment-là par Harlem Désir qui est bien connu en France, l'ancien patron de SOS racisme, à qui on avait donné ce siège de haut représentant pour la liberté des médias au niveau de l'OSCE et donc il a fait un communiqué pour condamner les violences mais quand on relit le communiqué, il ne parle pas des menaces de poursuites contre les journalistes. Or si on est pour la liberté d'expression, ça pose aussi question, ces poursuites contre les journalistes, des poursuites officielles, des menaces de poursuites. 20:24 Et donc ça a été complètement passé sous silence. Et là on pouvait se rendre compte qu'il y avait quand même un un sérieux problème de liberté d'expression en Ukraine à ce moment-là. On parle de 2019.
  18. On a déjà eu Sarah Palin qui était déjà montée assez haut sur les marches du trône. Faut vivre avec son temps!
  19. https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/09/18/la-chine-interdit-a-ses-entreprises-d-acheter-des-puces-a-l-americain-nvidia_6641695_3234.html La Chine interdit à ses entreprises d’acheter des puces à l’américain Nvidia Le régulateur chinois de la cybersécurité (SAMR) a ordonné aux grandes entreprises technologiques de ne pas acheter l’une des nouvelles puces de Nvidia, baptisée RTX Pro 6000D, conçue pour les applications industrielles d’intelligence artificielle et aux performances limitées, pour ne pas tomber sous le coup des embargos américains à l’export. Cette nouvelle interdiction, révélée mercredi 17 septembre par le Financial Times, intervient alors que le SAMR a affirmé lundi que Nvidia avait « violé la loi anti-monopole » chinoise, une accusation démentie par le groupe le lendemain. Elle intervient également quelques semaines seulement après que les géants chinois de la tech ont également reçu l’ordre de cesser de commander un autre modèle de puces Nvidia, les H20.
  20. En novembre 2024, Wolfgang Münchau (auteur de Kaput, the end of the German Miracle : voir dans le fil Allemagne), partageait son espoir prudent de la réussite de Trump à faire la paix en Ukraine : https://forum.air-defense.net/topic/26674-guerre-russie-ukraine-2022-g%C3%A9opolitique-et-%C3%A9conomie/page/1087/#comment-1763208 Il réagit maintenant aux conséquences de l'échec de cette politique, exposant son peu d'enthousiasme pour la saisie des actifs russes : https://unherd.com/2025/09/europes-reckless-warmongering/ (22 septembre 2025) « Max Weber, que nous connaissons comme un réaliste austère et mélancolique, a écrit sur « cette grande et merveilleuse guerre » [de 1914, contre, entre autres, la Russie] et sur combien il était merveilleux d'être encore en vie pour la vivre, mais aussi combien il était amer que son âge l'empêche d'aller au front. » (Golo Mann) À aucun moment Weber ni beaucoup d'autres Allemands partisans de la guerre à l'époque ne semblent avoir envisagé la possibilité que la guerre ne se déroule pas comme ils l'avaient prévu. Je vois l'Europe dans une situation similaire aujourd'hui. Comme Weber, de nombreux intellectuels et politiciens de notre époque sont enthousiastes à l'idée d'entrer en guerre contre la Russie. L'un des plus grands partisans de l'intervention militaire occidentale est l'historien Timothy Snyder, anciennement à Yale, aujourd'hui à l'université de Toronto. Il a déclaré en 2023 : « Les Russes doivent être vaincus, tout comme les Allemands ont été vaincus. » [Les Allemands en question ont été vaincus principalement par l'URSS, avec quelques armes et fournitures occidentales, mais de là à comparer l'Ukraine à l'URSS et Zelensky à Staline... comment dire ? Et comme le dit Bernard Lavarini, « la comparaison ne tient pas, car à l’époque, Hitler n’avait pas l’arme nucléaire ».] Les politiciens européens aussi sont de plus en plus enthousiastes à l'idée de combattre les Russes. L'un d'entre eux est Alexander Stubb, le président finlandais. Je l'ai connu à Bruxelles, où il était alors un humble député européen, incarnation même du calme et de l'intellectualité nord-européenne. Il a déclaré la semaine dernière que les garanties de sécurité pour l'Ukraine impliquaient nécessairement que les garants soient prêts à combattre les Russes. Je ne minimise pas la menace sécuritaire que représente Vladimir Poutine. L'intrusion d'avions de chasse russes dans l'espace aérien estonien constitue sans aucun doute un acte d'agression inacceptable. L'OTAN a tout à fait le droit de les abattre et devrait clairement faire savoir que c'est ce qui se passera la prochaine fois. Mais défendre son alliance est différent de mener une guerre par procuration en Ukraine, un pays qui ne fait pas partie de l'OTAN. La guerre froide a été une période de relative stabilité, non seulement en raison de la politique d'équilibrage des puissances, mais aussi parce que les hommes politiques qui avaient connu les horreurs de la Seconde Guerre mondiale voulaient garantir la paix. La plupart des membres de cette génération ne sont plus parmi nous. À l'instar de Weber, les élites européennes d'aujourd'hui ont manqué l'occasion de mener une guerre glorieuse. La différence est qu'elles préfèrent laisser d'autres se battre à leur place. La probabilité d'une escalade vers une guerre ouverte est suffisamment élevée pour être prise au sérieux. Outre une appétence générale pour la guerre, le plus grand risque aujourd'hui est que, comme les Allemands en 1914, nous jugions mal l'ennemi. Poutine a lui aussi mal évalué la réaction occidentale à son invasion de l'Ukraine et la résilience de l'armée ukrainienne. Mais les erreurs de jugement occidentales sont plus persistantes. La plus grande de toutes était que l'économie russe était faible et finirait par céder sous la pression occidentale. Cette erreur d'appréciation comporte plusieurs niveaux. Elle a commencé par un mensonge statistique, à savoir que la Russie n'était en réalité qu'une petite économie. Si l'on mesure la taille de l'économie russe à l'aune de sa production annuelle en dollars américains, cela aurait effectivement été le cas. Au début de la guerre, l'économie russe était à peu près équivalente à celle de l'Espagne si on la mesurait en dollars américains. Mais ce n'est pas une bonne façon d'évaluer la capacité d'un pays en temps de guerre. Ce qui importe, c'est le pouvoir d'achat de sa monnaie, c'est-à-dire le nombre de chars qu'elle permet d'acheter. La réponse est qu'elle permet d'acheter beaucoup plus de chars que la nôtre. [Comme le disait récemment un article de Foreign Affairs à propos de la politique étrangère américaine au Proche-Orient, une bonne partie de notre politique étrangère fonctionne hors-sol dans un "univers parallèle"] Sur la base de la [parité de pouvoir d'achat], les dix pays qui forment une alliance avec la Chine et la Russie, les pays dits « BRICS », sont plus importants que les États-Unis, l'Europe occidentale et le Japon réunis. Nous vivons dans un monde véritablement bipolaire. Les États-Unis et la Chine sont les leaders de chaque camp. Nous ne sommes plus aux commandes, même si nous pensons l'être. Avec le temps, l'autre camp deviendra plus important, car il connaît une croissance plus rapide que le nôtre. Depuis le début de la guerre, la croissance de la Russie a dépassé celles de toutes les économies du G7. L'économiste britannique John Maynard Keynes n'aurait pas été surpris, car ce qui s'est produit est un effet classique de l'économie de guerre keynésienne. Le Royaume-Uni a connu cet effet pendant la Seconde Guerre mondiale. Poutine a réorganisé la Russie en une économie de guerre. J'insiste sur ces faits économiques, car ce sont eux qui détermineront la réalité sur le terrain en Ukraine à l'avenir. C'est l'argent qui permet d'acheter des armes. Cet argent destiné à l'Ukraine s'est tari. Les États-Unis ont accordé jusqu'à présent une aide bilatérale totale de 115 milliards d'euros à l'Ukraine, ce qui éclipse les 21,3 milliards d'euros de l'Allemagne et les 7,56 milliards d'euros de la France. Sans les États-Unis, il est absolument impossible que les Européens puissent financer eux-mêmes la guerre. Pour cela, ils doivent emprunter de l'argent. Ou bien ils pourraient puiser dans les 210 milliards d'euros d'actifs russes gelés qui se trouvent en Europe. Dans des circonstances normales, ce serait folie furieuse pour l'UE de prendre de tels risques, mais si elle souhaite continuer à soutenir l'Ukraine, c'est le seul moyen financier dont elle dispose. Maintenant que la Commission européenne a présenté une proposition visant à débloquer ces fonds, il y a de fortes chances que cela arrive. L'erreur de jugement réside dans l'idée que les 200 milliards d'euros nous permettront de tenir jusqu'à la fin du mandat de Donald Trump, qui sera remplacé par un démocrate qui se fera un plaisir de reprendre la majeure partie du financement. Friedrich Merz, le chancelier allemand, a récemment déclaré que la guerre prendrait fin lorsque la Russie serait économiquement épuisée. Telle est la stratégie occidentale. Mais nos sanctions n'ont pas réussi à paralyser l'économie russe. Rappelez-vous la définition de la folie donnée par Einstein : faire toujours la même chose et s'attendre à un résultat différent. L'UE a jusqu'à présent adopté 18 séries de sanctions contre la Russie. Une 19e est en cours de préparation. Mais la Russie a quelque chose que l'Ukraine n'a pas. La Chine est un meilleur allié pour la Russie que les États-Unis ne le sont pour l'Ukraine. Les néoconservateurs occidentaux continuent de sous-estimer la profondeur de l'alliance sino-russe, qui est le résultat de la politique étrangère inepte menée par les États-Unis au cours des dix dernières années. En imposant des sanctions et des droits de douane aux deux pays, les États-Unis ont fini par créer une alliance stratégique entre eux. Les États-Unis, quant à eux, sont beaucoup plus détachés de l'Ukraine sous Trump que sous Biden. L'idée erronée qui sous-tend les sanctions occidentales est que la Russie et la Chine dépendent des technologies occidentales telles que les puces semi-conductrices. À la grande surprise de l'administration Biden, la Chine a réussi à fabriquer elle-même des puces haute performance. La semaine dernière, la Chine a renversé la situation en interdisant l'importation des puces Nvidia. Les 200 milliards d'euros d'actifs gelés que nous pourrions débloquer sous forme de prêts à l'Ukraine peuvent également être facilement égalés par l'autre partie. La Chine pourrait accorder un prêt à la Russie, garanti par des actifs occidentaux en Chine ou par les recettes provenant d'une indemnisation légale à laquelle la Russie pourrait avoir droit à l'avenir. C'est une erreur persistante de penser que l'Occident, qui représente la plus petite partie de notre monde duopolistique, va évincer la plus grande. Les erreurs de jugement de cette ampleur sont celles qui transforment les guerres régionales en guerres mondiales. Notre armée d'intellectuels occidentaux bellicistes et adeptes de Twitter sont les héritiers de Max Weber. Ils ne me laissent aucun doute quant à l'existence d'un soutien important en faveur d'une guerre glorieuse, tout comme il y a plus de 100 ans.
  21. Est-ce qu'elle ne pourrait pas, comme un papillon sort de sa chrysalide, se transformer de veuve éplorée en femme politique à l'instar de Cory Aquino ? Soyons fou, prendre la succession de Trump à la présidence des États-Unis ?
  22. https://cepa.org/article/a-baltic-maginot-line-wont-stop-russia/ (22 septembre 2025) Une ligne Maginot balte n'arrêtera pas la Russie Les États baltes souhaitent construire la « ligne de défense balte » afin de repousser une attaque russe. Annoncé en janvier 2024. L'Estonie prévoit de construire 600 bunkers le long de sa frontière de 300 km (186 miles) avec la Russie. La Lettonie installe des dents de dragon. La Lituanie a annoncé le mois dernier un plan visant à construire un système de défense frontalier à plusieurs niveaux s'étendant jusqu'à 50 km de la frontière. La première couche, d'une profondeur de 5 km, serait située directement à la frontière et comprendrait un large fossé antichar, soutenu par des dents de dragon, puis des champs de mines, des points d'appui et des tranchées, suivis d'une deuxième ligne de tranchées. La deuxième couche comprendrait des tranchées ainsi que des ponts câblés pour être détruits, tandis que la troisième couche serait parsemée d'arbres prêts à être abattus pour servir d'obstacles, ainsi que d'autres tranchées et ponts câblés. Ce n'est pas que la ligne de défense balte soit une version 2.0 de la ligne Maginot. Mais les fortifications acquièrent une vie propre, en devenant des symboles de prestige qui compromettent leurs avantages tactiques. Après la guerre des Six Jours en 1967, Israël a construit la ligne Bar-Lev, une chaîne de postes fortifiés le long du canal de Suez. Lorsque l'Égypte a lancé une attaque surprise à travers le canal en octobre 1973, les fortifications peu garnies en personnel ont à peine entravé la traversée égyptienne, les défenseurs ont été isolés et éliminés, et les réserves blindées israéliennes, en infériorité numérique, ont été décimées alors qu'elles contre-attaquaient dans une tentative de secours vouée à l'échec. Tout cela signifie que la ligne de défense balte sera utile pour des missions limitées : ralentir une offensive russe, repousser des raids russes mineurs et exercer une légère dissuasion contre l'agression russe. Mais l'épine dorsale de la défense sera constituée par les réserves — vraisemblablement soutenues par la puissance aérienne — qui bloqueront les fers de lance russes et finiront par les expulser du sol balte. La question est de savoir si l'OTAN est prête à mettre en œuvre ce plan. Les armées des États baltes sont petites : l'Estonie compte moins de 8 000 militaires en service actif, soutenus par 230 000 réservistes légèrement armés, plus adaptés à la défense qu'à la contre-attaque. L'essentiel de la force de contre-attaque devra provenir des grandes puissances de l'OTAN telles que les États-Unis, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. En dernière analyse, la question sera de savoir combien de temps il faudra à l'OTAN pour mobiliser une armée entièrement équipée et suffisamment approvisionnée pour venir en aide aux États baltes, surtout si les États-Unis, isolationnistes, ne se joignent pas à la coalition. À ce stade, on peut se demander si une armée purement européenne pourrait être constituée à temps et avec une force suffisante. Une possibilité encore plus sombre est que l'Europe manque d'armes et de personnel, et que le soutien de l'opinion publique à une guerre contre la Russie soit incertain. Si tel est le cas, il y aura une tentation économique et psychologique de s'appuyer sur la ligne de défense [Maginot] balte pour dissuader ou arrêter une attaque russe.
  23. https://cepa.org/article/a-baltic-maginot-line-wont-stop-russia/ (22 septembre 2025) Une ligne Maginot balte n'arrêtera pas la Russie Les États baltes souhaitent construire la « ligne de défense balte » afin de repousser une attaque russe. Annoncé en janvier 2024. L'Estonie prévoit de construire 600 bunkers le long de sa frontière de 300 km (186 miles) avec la Russie. La Lettonie installe des dents de dragon. La Lituanie a annoncé le mois dernier un plan visant à construire un système de défense frontalier à plusieurs niveaux s'étendant jusqu'à 50 km de la frontière. La première couche, d'une profondeur de 5 km, serait située directement à la frontière et comprendrait un large fossé antichar, soutenu par des dents de dragon, puis des champs de mines, des points d'appui et des tranchées, suivis d'une deuxième ligne de tranchées. La deuxième couche comprendrait des tranchées ainsi que des ponts câblés pour être détruits, tandis que la troisième couche serait parsemée d'arbres prêts à être abattus pour servir d'obstacles, ainsi que d'autres tranchées et ponts câblés. Ce n'est pas que la ligne de défense balte soit une version 2.0 de la ligne Maginot. Mais les fortifications acquièrent une vie propre, en devenant des symboles de prestige qui compromettent leurs avantages tactiques. Après la guerre des Six Jours en 1967, Israël a construit la ligne Bar-Lev, une chaîne de postes fortifiés le long du canal de Suez. Lorsque l'Égypte a lancé une attaque surprise à travers le canal en octobre 1973, les fortifications peu garnies en personnel ont à peine entravé la traversée égyptienne, les défenseurs ont été isolés et éliminés, et les réserves blindées israéliennes, en infériorité numérique, ont été décimées alors qu'elles contre-attaquaient dans une tentative de secours vouée à l'échec. Tout cela signifie que la ligne de défense balte sera utile pour des missions limitées : ralentir une offensive russe, repousser des raids russes mineurs et exercer une légère dissuasion contre l'agression russe. Mais l'épine dorsale de la défense sera constituée par les réserves — vraisemblablement soutenues par la puissance aérienne — qui bloqueront les fers de lance russes et finiront par les expulser du sol balte. La question est de savoir si l'OTAN est prête à mettre en œuvre ce plan. Les armées des États baltes sont petites : l'Estonie compte moins de 8 000 militaires en service actif, soutenus par 230 000 réservistes légèrement armés, plus adaptés à la défense qu'à la contre-attaque. L'essentiel de la force de contre-attaque devra provenir des grandes puissances de l'OTAN telles que les États-Unis, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. En dernière analyse, la question sera de savoir combien de temps il faudra à l'OTAN pour mobiliser une armée entièrement équipée et suffisamment approvisionnée pour venir en aide aux États baltes, surtout si les États-Unis, isolationnistes, ne se joignent pas à la coalition. À ce stade, on peut se demander si une armée purement européenne pourrait être constituée à temps et avec une force suffisante. Une possibilité encore plus sombre est que l'Europe manque d'armes et de personnel, et que le soutien de l'opinion publique à une guerre contre la Russie soit incertain. Si tel est le cas, il y aura une tentation économique et psychologique de s'appuyer sur la ligne de défense [Maginot] balte pour dissuader ou arrêter une attaque russe.
  24. https://www.laciviltacattolica.fr/le-panafricanisme-utopie-ou-realite/ (8 juillet 2025) Le panafricanisme : utopie ou réalité ? Les prémices du mouvement panafricain peuvent être retracées jusqu’aux premières interactions entre les populations africaines et les Afro-Américains. Le Congrès des peuples africains, également appelé Premier Congrès panafricain, a été organisé par Blaise Diagne et William Edward Burghardt Du Bois. Cette réunion historique s’est déroulée à Paris les 12 et 13 février 1919. Edward Wilmot Blyden (1832-1912) figure parmi les précurseurs du mouvement panafricain. Il s’agit d’un intellectuel et homme politique originaire du Libéria. On peut également citer Anténor Firmin (1850-1911), qui était un intellectuel originaire d’Haïti. Il est le premier à souligner l’impératif d’accorder aux populations noires un statut d’égalité totale sur le plan politique et légal, en considérant qu’elles étaient équivalentes aux blancs sur le plan racial. Un groupe restreint d’intellectuels et de penseurs, principalement composé de notables noirs de l’Empire Britannique, d’anciens esclaves affranchis américains et d’intellectuels socialistes français blancs, se réunit pour soutenir les idées de Firmin, lesquelles sont souvent utilisées pour critiquer l’entreprise coloniale européenne. Les événements ultérieurs ont renforcé la mouvance panafricaniste, notamment la défaite de l’empire colonial italien lors de la bataille d’Adoua en Éthiopie en 1890, face au roi Menelik II. C’est la première fois qu’un État africain réussit à résister et à repousser de manière définitive une puissance coloniale européenne, une victoire qui permettra à l’Éthiopie de devenir le seul État africain à ne jamais avoir été colonisé par les Européens. On peut également citer Kwame Nkrumah (1909-1972). Premier président du Ghana indépendant. Son engagement militant l’a amené à poursuivre ses études aux États-Unis, où il a pris la direction de l’association des étudiants africains. Il se rend ensuite en Angleterre pour superviser l’organisation du cinquième congrès panafricain en 1945. Il soutient le droit des populations colonisées à l’autodétermination. Son engagement demeure constant et il retourne dans son pays d’origine pour participer aux manifestations contre les colons. Suite à une brève période d’incarcération, il émerge en tant que leader du mouvement indépendantiste et fonde son propre parti politique en 1949, le Convention People’s Party (CPP). En raison d’importantes victoires du CPP lors des élections, les Britanniques ont été contraints d’accorder l’indépendance à leur colonie, qui a ensuite pris le nom de Ghana en 1956. Pendant les années 1960, le Ghana était devenu un lieu de refuge pour les panafricanistes venant de divers horizons. C’est ainsi que Nkrumah accueille, entre autres, W.B. Du Bois, des artistes et intellectuels tels que la poétesse Maya Angelou, le militant Malcolm X et l’essayiste Julius Mayfield. En 1963, Kwame Nkrumah est impliqué dans l’établissement de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). Il publie également l’ouvrage « L’Afrique doit s’unir » au cours de la même année. Il recommande la mise en place des États-Unis d’Afrique. Cependant, la nature radicale de cette proposition d’union en tant que seule mesure de protection contre l’exploitation des grandes puissances suscita des divergences[4]. Il est impossible d’évoquer le panafricanisme sans faire référence à Julius Nyerere. Julius Nyerere, le président de la Tanzanie, ne partageait pas entièrement les opinions de Nkrumah, ce qui a entraîné de nombreux désaccords pratiques ou tactiques entre eux. Il avait néanmoins adhéré à la tradition « progressiste » du panafricanisme. Après le renversement de Kwame Nkrumah en 1966, il prit la relève du mouvement panafricain. Il faudrait aussi ajouter que le président sénégalais Léopold Sédar Senghor a également contribué à la promotion du panafricanisme par l’identité culturelle africaine, à travers son mouvement de la négritude. Aimé Césaire, Français de Martinique, a aussi contribué au panafricanisme par sa littérature et son engagement pour la Négritude[6] [n'est-ce pas paradoxal, de la part de ce chantre de la départementalisation de la Martinique ?], tandis que l’ancien président de la République démocratique du Congo, Mobutu Sese Seko, à travers son idéologie de l’authenticité, a tenté de promouvoir une identité africaine distincte, bien que son impact sur le panafricanisme soit plus controversé[7]. Quant à Frantz Fanon, psychiatre et essayiste français d’origine martiniquaise, il a joué un rôle crucial dans le panafricanisme à travers ses écrits et son engagement politique[8]. Fondement du panafricanisme L’un des objectifs fondamentaux de ce mouvement est de permettre aux nations africaines de gagner leur indépendance totale en se libérant de toute forme de contrôle étranger, qu’il s’agisse de la colonisation passée ou de l’exploitation néocoloniale actuelle. Cela englobe la lutte visant à obtenir l’indépendance dans les domaines politique, économique et culturel, ce qui implique la recherche de souveraineté et d’autonomie dans ces différents aspects de la vie d’une nation qui contribuent à forger l’identité panafricaine. Le but final de cette démarche est de mettre en place une structure politique unifiée regroupant l’ensemble des nations africaines. Ce projet est souvent envisagé sous la forme d’une fédération ou d’une union politique à l’échelle du continent. Les panafricanistes modernes Parmi les figures emblématiques de la lutte pour l’indépendance et le développement en Afrique, on peut mentionner le leader bissau-guinéen Amílcar Cabral, qui a joué un rôle majeur dans la lutte pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, ainsi que le président burkinabé Thomas Sankara, connu pour ses réformes progressistes et son engagement en faveur de l’autosuffisance et de la justice sociale. Cependant, après la chute du mur de Berlin en 1989, une période s’ouvre pendant laquelle le concept de panafricanisme perd de son essence et de sa signification. Pendant les années 1990 et 2000, de nombreuses personnes revendiquent leur soutien envers Mouammar Khadafi, le dirigeant libyen, connu pour financer des projets de grande envergure en Afrique subsaharienne. En plus de cela, ce dernier apporte son soutien à des mouvements de rébellion armée dans divers pays[11]. Actuellement, on peut observer l’émergence de plusieurs figures et courants panafricanistes contemporains. Le Sud-africain Julius Malema est l’une des personnalités les plus célèbres en Afrique. Il est connu pour être le leader du parti politique sud-africain appelé les Combattants pour la Liberté Économique, (Economic Freedom Fighters, EFF). Au Sénégal, Fadel Barro, qui est l’un des co-fondateurs du mouvement citoyen Y’en a Marre, s’engage activement en faveur de la promotion de la démocratie, de la transparence et de la bonne gouvernance sur le continent africain. L’activiste franco-béninois Kemi Seba (son vrai nom est : Stellio Gilles Robert Capo Chichi) s’est fait remarquer à travers son engagement militant en faveur de la lutte contre le néocolonialisme et pour la promotion de la souveraineté africaine[12]. [12] Kemi Seba est très engagé dans son panafricanisme jugé parfois sévère. Dans son ouvrage, voulant mettre l’accent sur l’autodétermination, il affirme que « la décolonisation a systématiquement échoué, car, à l’image de l’aigle conditionné voulant sortir de sa cage, une fois libres, nous avons voulu nous comporter comme le pigeon auquel le chasseur nous avait dit que nous ressemblions. Nous avons voulu gérer nos pays comme des Occidentaux, mais en vain, car le fait est qu’ontologiquement, nous ne sommes pas des Occidentaux et ne le serons jamais. Nous avons voulu fonctionner avec leurs mœurs, avec leur grille de lecture politique, que ce soit le marxisme, le léninisme, le socialisme, le radicalisme de gauche, alors qu’aucune de ces notions n’est intrinsèquement adéquate à la façon de fonctionner des Noirs ». Cf. K. Seba, Supra-negritude. Autodétermination, antivictimisation, virilité du peuple, Editions Fiat Lux, Paris, 2013, 215-216. Selon [Claudy] Siar, qui est un journaliste français d’origine guadeloupéenne et qui travaille comme animateur à la radio et à la télévision, « le panafricanisme, c’est l’amour et le respect des nôtres, pas la haine des autres ! Le panafricanisme, c’est la promesse de bâtir un monde qui nous ressemble et nous rassemble »[13]. Une personnalité féminine notable dans le contexte du panafricanisme contemporain est Nathalie Yamb, Suisso-camerounaise. Au sein des mouvements panafricanistes contemporains, on peut citer Y’en a Marre, un groupe de jeunes sénégalais engagés dans la promotion de la démocratie et la lutte contre la mauvaise gouvernance. Au Burkina Faso, le Balai Citoyen a eu un rôle déterminant dans la destitution du président Blaise Compaoré en 2014. Filimbi et La Lucha représentent deux mouvements engagés en République démocratique du Congo en faveur de la promotion de la démocratie et du respect des droits de l’homme. Évaluation/critique du panafricanisme Il est regrettable que ce soient l’ONU et l’Union européenne (UE) qui continuent à être des principaux partenaires de cet organisme africain, avec l’UE comme principal contributrice au budget de l’Union africaine. Le financement est un enjeu crucial qui influence les relations extérieures de l’UA, souvent orientées par les priorités de ses partenaires plutôt que par celles de l’Afrique. L’UA dépend ainsi largement de ses partenaires pour financer ses activités. Deux tiers de son budget 2023 provenaient de sources extérieures[14]. Sakiko Nakao évoque l’évolution du panafricanisme, qui oscille entre identité et unité. Il fait remarquer que déjà en 1962, Colin Legum notait un désir croissant d’unité mais aussi de graves tensions internes. Il attribuait la désunion africaine à des facteurs tels que le système tribal, les États non viables, les nationalismes rivaux et les divergences idéologiques. Cette dualité entre union et désunion a marqué la décolonisation africaine. La création de l’Organisation de l’Unité Africaine en 1963, censée symboliser l’unité, n’a pas échappé à ces tensions, exacerbées par les rivalités politiques et nationales. Nakao fait aussi référence à Jacqueline Ki-Zerbo pour qui les identités africaines n’ont pas convergé vers une vision collective de l’Afrique[15]. Abordant l’évaluation sous l’aspect social, Issa Shivji appelle à une redéfinition et ré-imagination du panafricanisme historique, en achevant la libération nationale et en recentrant l’attention sur les classes laborieuses. Il propose de voir le panafricanisme comme une pensée d’émancipation sociale, liée à la lutte des classes et contre le patriarcat. Il retrace également l’histoire des 500 dernières années, marquée par la domination occidentale, les pillages, les destructions et les guerres, et souligne que cette histoire doit être comprise dans le contexte de l’accumulation capitaliste mondiale. Il insiste sur la complexité de cette histoire, qui ne peut être réduite à des théories simplistes ou purement économiques[16]. Enfin, la corruption et la gouvernance déficiente dans certains pays d’Afrique sapent les initiatives panafricanistes. Ces problèmes internes ont la capacité de compromettre la crédibilité et l’efficacité du mouvement. Ces critiques montrent que, bien que le panafricanisme ait des objectifs nobles et importants, il doit surmonter de nombreux obstacles pour réaliser pleinement son potentiel[17].
  25. La vidéo apporte un plus, car si j'imaginais les larmes, je ne pensais pas à la foule qui se lève et applaudit.
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