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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. L'armée d'Arakan pourrait jouer la carte humanitaire pour entrer dans le jeu diplomatique : https://thediplomat.com/2024/10/a-new-paradigm-for-supporting-the-people-of-myanmar-is-emerging-in-rakhine-state/ Alors que les analystes prévoient de plus en plus que l'armée d'Arakan (AA) pourrait bientôt vaincre et expulser les forces de la junte de l'État de Rakhine, dans le nord-ouest du Myanmar, le pays est sur le point de franchir une étape qui pourrait changer la donne. Pour la première fois depuis le coup d'État manqué du 1er février 2021, une organisation n'appartenant pas à la junte contrôlera un État entier. Comme si elle reconnaissait l'opportunité de renforcer sa position interne et de jeter des ponts vers les puissances régionales, l'Arakan Army a annoncé, au cours de la troisième semaine de septembre, qu'elle était disposée à collaborer avec les principales parties prenantes pour acheminer l'aide directement au Myanmar, en passant par la frontière du Bangladesh voisin. Les parties prenantes bangladaises chargées de la sécurité, qui jouent un rôle clé dans l'élaboration de la politique relative aux Rohingyas, ont également salué la proposition de corridor humanitaire. Toutefois, pour que la proposition soit acceptable, trois conditions doivent être remplies. Premièrement, l'armée d'Arakan « doit présenter un plan de rapatriement des Rohingyas qui bénéficie du soutien du peuple rohingya, des autorités bangladaises et de la communauté internationale ». Deuxièmement, l'armée d'Arakan « doit autoriser les responsables rohingyas, les bénévoles des communautés et les groupes de défense des droits de l'homme à retourner dans leurs propres villes et villages sous le contrôle de l'armée d'Arakan, afin de surveiller le couloir d'acheminement et la distribution de l'aide, mais aussi en signe d'engagement en faveur de la protection à long terme des droits de l'homme ». Troisièmement, « l'armée d'Arakan doit discuter de la future position politique du peuple rohingya dans l'État de Rakhine avec les responsables rohingyas, y compris dans les camps au Bangladesh, afin d'éviter une nouvelle guerre civile dans l'État de Rakhine, telle qu'elle est menée par l'armée du Myanmar, la Tatmadaw ». Fait révélateur, dans son premier grand discours politique après son entrée en fonction, le nouveau président intérimaire du Bangladesh, Mohammad Yunus, a souligné l'engagement du pays à soutenir les réfugiés rohingyas, appelant à « des efforts internationaux soutenus pour les opérations humanitaires en faveur des Rohingyas et leur éventuel rapatriement dans la sécurité, la dignité et la plénitude des droits ». L'Inde aurait invité des groupes non-junte, dont l'AA, à une réunion à New Delhi en novembre, alors que le nombre croissant de réfugiés du Myanmar fuyant vers le nord-est de l'Inde suscite de plus en plus d'inquiétudes. Le gouvernement indien tient également à protéger son projet de port et d'autoroute de Kaladan, d'une valeur de 400 millions de dollars, dans l'ouest du Myanmar, ainsi qu'un autre mégaprojet de 250 millions de dollars pour une route reliant les États enclavés du nord-est de l'Inde à la Thaïlande, en passant par le Myanmar. Alors que l'intérêt se porte sur le corridor proposé, le scepticisme règne quant à la question de savoir si l'équipe de l'ONU au Myanmar devrait ou pourrait être substantiellement impliquée : selon un ancien coordinateur résident de l'ONU, Charles Petrie, l'actuelle équipe de pays de l'ONU au Myanmar manque de leadership, de courage et d'imagination. En outre, l'ONU est accusée d'être restée inactive pendant le génocide des Rohingyas en 2017, comme le souligne un rapport commandé et accepté dans son intégralité par le secrétaire général Antonio Guterres. Ce rapport n'a jamais été pleinement mis en œuvre. En outre, les accords conclus par l'ONU depuis le coup d'État pour acheminer l'aide dans les zones contrôlées par la junte ont discrédité les agences de l'ONU en facilitant prétendument l'instrumentalisation de l'aide par la junte. Damian Lilly, expert en aide humanitaire, faisait partie de l'équipe qui a mis en place le programme transfrontalier du Tchad au Darfour l'année dernière et travaillait également au Myanmar au moment du coup d'État. Lilly est un fervent défenseur des opérations transfrontalières dans l'État de Rakhine. Paul Greening est défenseur des droits de l'homme et humanitaire au sein des Nations unies et d'ONG depuis plus de 20 ans, et travaille sur les questions relatives aux Rohingyas depuis 2008. « Je ne suis pas un défenseur de l'AA », déclare-t-il », mais nous devons adopter une approche stratégique. L'AA va bientôt régner sur l'Arakan, il faut donc passer des accords avec eux et même s'il est très probable qu'ils aient commis des crimes, il ne semble pas que ce soit une politique de l'AA, mais plutôt l'œuvre de commandants locaux ». « Le fait que l'AA ait fourni de l'aide aux Rohingyas, qu'elle ait recruté des Rohingyas dans son administration et ses forces de police, qu'elle ait demandé à la communauté internationale une aide transfrontalière et qu'elle ait collaboré avec des organisations enquêtant sur des crimes, doit être reconnu et encouragé », a-t-il déclaré.
  2. Emmanuel Macron à fond derrière le rapport Draghi : https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2024/10/02/deplacement-a-berlin-dans-le-cadre-du-global-dialogue Mais nous devons tenir nos promesses en matière de changement climatique, d'intelligence artificielle, de défense et de sécurité, et nous devons complètement remodeler notre propre modèle de croissance, car la situation est la suivante. Sur ces points clés, nous sommes à la traîne par rapport aux États-Unis et à la Chine. Ils investissent beaucoup plus, ils sont beaucoup plus en avance. Et si l'on considère la croissance et la croissance par habitant, si l'on prend les trois dernières décennies, les États-Unis ont enregistré une augmentation de 60 %, nous avons enregistré une augmentation de 30 % et ce n'est pas viable avec le modèle social que nous avons. Si nous voulons clairement être plus compétitifs et avoir notre place dans cet ordre multipolaire, il faut d'abord un choc de simplification. C'est le premier point. Soyons clairs. Il y a 25 ans, nous pensions que la Chine, en adhérant à l'OMC, se conformerait aux règles. Ce n'est pas le cas. Mais le grand changement, c'est qu'en 2022, les États-Unis ont décidé de ne pas se conformer à l'OMC, avec la loi sur la régulation de l'inflation. J'ai une suggestion : lorsque les États-Unis et la Chine ne respectent pas les règles, nous ne devrions pas être les seuls dans la salle à acheter le livre, parce que cela ne marche pas. C'est pourquoi je ne suggère pas de devenir protectionniste, c'est un mot horrible, mais au moins d'être juste, avec notre industrie, avec nos agriculteurs, avec notre population, ce qui signifie que nous devons préserver des conditions de concurrence équitables. Et lorsque vous traitez sur le même marché avec des concurrents, avec un tel niveau de subventions, qui rend le marché complètement insupportable pour votre propre acteur, vous devez y remédier. C'est pourquoi je soutiens la Commission sur les véhicules électriques avec la Chine. C'est pourquoi, de manière plus générale, je pense que nous devons protéger l'égalité des conditions de concurrence dans tous les secteurs de notre industrie. Mon troisième point est précisément que nous avons besoin d'une meilleure coordination entre la politique industrielle et la politique environnementale. Quatrième point, au-delà de l'énergie, cette logique de politique industrielle doit prévaloir dans tous les secteurs que nous avons identifiés : la défense, les matières premières critiques, les technologies numériques, les semi-conducteurs, la santé et l'agroalimentaire. Nous devons accepter d'avoir des champions européens et non 27 champions européens, et arrêter avec un retour géographique systématique et nous concentrer beaucoup plus sur notre capacité à fournir des champions à l'échelle européenne. Mais voici les éléments clés qui reflètent le rapport DRAGHI, que je soutiens. Je pense que nous devons nous concentrer et nous dépêcher de mettre en œuvre cet agenda, car c'est une question de temps. Et nous devons être très efficaces si nous voulons avoir une Europe efficace capable de générer plus de croissance pour préparer l'avenir et investir dans les piliers clés que j'ai mentionnés et préserver son modèle social. Je vous remercie de votre attention.
  3. 2 septembre 2024. Emmanuel Todd. 4:58 Les gens ne semblent pas se rendre compte de ce que ça a un rapport avec la paralysie des économies européennes qui résulte assez largement de la guerre d'Ukraine. Les sociétés qui sont mises en état de stress et de rupture par les sanctions, c'est les sociétés européennes. 5:53 Il est évident que l'existence dans le monde occidental de sociétés ou de systèmes politiques qui implosent, a une importance stratégique. C'est à dire : on est l'un des maillons faibles, en fait. 12:08 Je pense que ce qui serait plus utile et efficace pour nous qui avons nos intérêts de Français et d'Européens, c'est d'arriver à voir les États-Unis comme une puissance qui existe, qui diminue, qui fait beaucoup de mal, dont je suis persuadé que l'objectif actuel n'est plus du tout de gagner la guerre d'Ukraine mais de garder le contrôle de ses vassaux, c'est à dire nous.
  4. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/01/l-erreur-des-partis-qui-ont-prospere-en-allemagne-de-l-ouest-a-ete-de-croire-qu-ils-pouvaient-importer-leur-modele-tel-quel-a-l-est_6300761_3210.html Professeur de sociologie à l’université Humboldt de Berlin, Steffen Mau a récemment publié Ungleich vereint (« Inégalitairement réunis. Pourquoi l’Est reste différent », Ed. Suhrkamp, 168 pages, non traduit). Dans cet essai passionnant, il explique notamment pourquoi le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) fait ses plus gros scores dans les Länder issus de l’ex-République démocratique allemande. Mais l’économie n’est pas tout, et dans d’autres domaines, le rattrapage n’a pas eu lieu. Je pense d’abord à la démographie. Berlin mis à part, l’Est a perdu 15 % de ses habitants depuis 1990, alors que l’Ouest en a gagné 10 %. Plus âgée et comptant proportionnellement moins d’immigrés, la population de l’Est est également plus masculine, avec parfois des ratios de 120 à 130 hommes pour 100 femmes dans les petites villes et les zones rurales.
  5. 27 septembre 2024. Thomas Wieder, correspondant du Monde à Berlin. 10:27 Un sondage récent qui a été fait en août, indiquait que 3/4 des Allemands avaient peur de la guerre.
  6. Au-delà et malgré les arguments d' @Alexis qui sont, je dois dire, assez convaincants, je ne résiste pas quand même à répondre à ma propre question. Cela ne pourrait pas l'être parce que si ça l'était, ça voudrait dire que tous les morts qui sont morts entre avril 2022 et aujourd'hui sont morts pour rien, comme le disait l'auteur de The National, qui comme son titre ne l'indique pas, est un journal émirati : Indépendamment de la volonté plutôt cynique des dirigeants occidentaux belliqueux de se battre jusqu'au dernier Ukrainien afin d'affaiblir la Russie, cela signifie que les morts et les destructions catastrophiques de l'année dernière auraient peut-être pu être évitées. Si les États-Unis et leurs alliés finissent par exhorter Kiev à accepter un cessez-le-feu dans les mois à venir, ils devront justifier pourquoi ils ont fait le contraire en mars 2022. Cela voudrait dire que notre cher leader adoré, le grand Boris Johnson, se serait trompé, et ça, c'est impensable.
  7. Pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas être la situation de la Finlande pendant la guerre froide ?
  8. https://www.ft.com/content/ee637c3a-42f4-418d-a8f6-753f77128ec8 (Chagos Islands, British treatment and Tory rivalries, 4 octobre 2024) Pourtant, selon James Cleverly et ses mandataires de campagne, la décision du Royaume-Uni est une trahison des intérêts britanniques vitaux. Ou, si vous préférez la version des événements avancée par Tom Tugendhat et Robert Jenrick, elle cède le pouvoir à la Chine et, en plus d'être la faute des travaillistes, elle est également la faute de Cleverly, l'ancien ministre des affaires étrangères qui a lancé les négociations de 2022 qui ont abouti à ce traité ! Eh bien, pour parler franchement, en termes de rivalité mondiale, Maurice, avec l'Eswatini, sont les seules anciennes colonies britanniques d'Afrique qui ne font pas partie de la Belt and Road Initiative (BRI) de la Chine. Il semble plus probable que Maurice continue de rester en dehors de la BRI et ne tombe pas sous l'influence de la Chine si le Royaume-Uni lui verse de l'argent pour louer une base militaire dans le cadre d'un bail à long terme, que si le Royaume-Uni ne lui donne pas d'argent et insiste sur le fait qu'il ne va pas honorer sa promesse vieille d'un demi-siècle de céder les îles Chagos. Il y a là une ironie de l'histoire : jusqu'à présent, la période de 50 ans au cours de laquelle l'archipel et ses habitants ont été politiquement contestés a été une période au cours de laquelle les gouvernements travaillistes ont fait tout leur possible pour commencer par déposséder et déraciner les Chagossiens. Pendant cette période, ce sont les gouvernements conservateurs qui ont reconnu l'ampleur du problème. En 1965, lorsque le gouvernement travailliste de l'époque a considérablement réduit les engagements militaires mondiaux du Royaume-Uni, il a séparé l'archipel de 58 îles du reste de ce qui est aujourd'hui l'île Maurice, avant les négociations sur les conditions de l'indépendance de l'île. Le Royaume-Uni s'est engagé à restituer les îles dès que l'armée américaine n'en aurait plus besoin, tout en sachant pertinemment à l'époque qu'il était peu probable que cette promesse soit tenue. Le gouvernement d'Harold Wilson s'est alors lancé dans un programme systématique de déracinement et de dépossession des habitants des îles Chagos - décrits dans une note du gouvernement de l'époque comme « quelques Tarzans et Vendredis dont les origines sont obscures » - qui s'est poursuivi jusqu'en 1973. Il a fallu attendre la défaite devant les tribunaux et l'arrivée d'un autre gouvernement conservateur, celui de Margaret Thatcher, en 1982, pour qu'une indemnisation correcte soit versée directement aux habitants de l'île. Sous le New Labour, le gouvernement a utilisé la prérogative royale - des pouvoirs détenus par l'exécutif qui ne nécessitent pas l'approbation du Parlement - pour annuler les verdicts des tribunaux qui jugeaient l'expulsion des Chagossiens illégale. Le Royaume-Uni a créé une zone de protection marine qui, selon un fonctionnaire du Foreign Office cité dans un câble publié par le Guardian et WikiLeaks en 2010, garantirait qu'il n'y aurait « aucune empreinte humaine » ou « Vendredis » sur les îles inhabitées du territoire britannique de l'océan Indien. En 2016, le dernier gouvernement conservateur a annoncé un nouveau programme de compensation. C'est le dernier gouvernement conservateur qui a ouvert le bal des négociations. https://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/chagos-falklands-map-oversea-territories-b2623768.html (4 octobre 2024) L'accord a également soulevé des questions sur l'avenir des autres territoires britanniques d'outre-mer, qui sont situés dans le monde entier. Il s'agit de nations insulaires qui sont historiquement liées au Royaume-Uni par l'intermédiaire de l'Empire britannique, depuis le XVIe siècle. Le monarque britannique est le chef d'État de tous ces territoires. Aujourd'hui, le Royaume-Uni doit aider l'une des 14 nations à accéder à l'indépendance si sa population le souhaite, conformément à la Charte des Nations unies. Il s'agit d'une question complexe et permanente, qui fait l'objet de débats acharnés tant au Royaume-Uni qu'au sein de la population des territoires. Les autorités des Malouines et de l'Argentine ont réagi différemment à l'accord sur les îles Chagos. Dans une déclaration publique, l'assemblée législative des îles Malouines a indiqué que « le peuple des Malouines a choisi librement son statut politique de territoire britannique d'outre-mer autonome ». Toutefois, en réponse à l'accord, la ministre argentine des affaires étrangères, Diana Mondino, a déclaré sur Twitter / X : « Nous nous félicitons de ce pas dans la bonne direction et de la fin de pratiques dépassées. » « Les Malouines étaient, sont et seront toujours argentines », a-t-elle ajouté, promettant des “actions concrètes” à l'avenir. Parmi les autres grands territoires britanniques d'outre-mer figurent les îles Caïmans, les Bermudes, Gibraltar, les îles Vierges britanniques et Anguilla. Bien que le débat sur la décolonisation et la souveraineté se poursuive, la plupart de ces nations ne semblent pas prêtes à changer de mains de sitôt. Cela s'explique en grande partie par le fait que ces pays jouissent d'une grande autonomie, tout en bénéficiant d'une protection statutaire et de relations économiques avec le Royaume-Uni. source : https://en.wikipedia.org/wiki/British_Overseas_Territories
  9. Dans la mesure où cette information, participe d'une affirmation de la souveraineté de l'île Maurice, ne pourrait-on pas renommer ce fil "île Maurice" tout simplement. On a déjà parlé de l'île Maurice dans le fil Japon à l'occasion du naufrage du Wakashio en 2020 : https://forum.air-defense.net/topic/13188-japon/page/54/ mais ne serait-il pas temps d'avoir un vrai fil sur l'île Maurice ?
  10. https://en.wikipedia.org/wiki/Wildberries Wildberries est le plus grand détaillant russe en ligne. Il a été fondé en 2004 par Tatyana Bakalchuk. En juin 2024, Wildberries a annoncé une fusion avec l'entreprise de publicité extérieure Russ Group afin de créer un marché numérique et une plateforme de paiement[25]. La fusion a été achevée en octobre[26]. Son mari Vladislav Bakalchuk (le couple est en instance de divorce) qualifie l'opération d'OPA hostile et affirme que Tatyana est manipulée[27] Vladislav a reçu le soutien inattendu du chef de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov. Il a également qualifié l'opération d'OPA hostile et les propriétaires du Groupe Russ d'escrocs. Il accuse le chef du groupe Russ, Robert Mirzoyan, et son frère Levan de ne pas permettre à Tatyana Bakalchuk de communiquer avec sa famille et promet de « ne pas rester à l'écart »[28]. En août 2024, à la suite de la fusion, RVB LLC est créée. La nouvelle société est dirigée par le PDG de Russ Group, Robert Mirzoyan[29]. Le 18 septembre 2024, un groupe d'hommes armés dirigé par Vladislav Bakalchuk tente de pénétrer dans le siège de la société à Moscou, ce qui entraîne une fusillade qui fait deux morts[30]. Vladislav est ensuite arrêté pour meurtre.
  11. https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/comprendre-le-monde/industrie-automobile-l-ue-s-apprete-a-relever-les-taxes-pour-les-voitures-chinoises-mais-a-surtout-besoin-d-investissements_6788704.html (3 octobre 2024) Malgré les menaces de Pékin, l'UE s'apprête à confirmer, vendredi 4 octobre 2024, l'augmentation des droits de douane appliqués à ces véhicules, de 10% à 38% pendant cinq ans. Comme la France, d’autres pays comme l’Italie, la Pologne et la Grèce devraient également se prononcer pour. https://www.zeit.de/politik/ausland/2024-10/e-auto-china-strafzoll-eu-kommission (3 octobre 2024) Selon des informations d'agences, le gouvernement allemand veut voter contre les droits de douane européens sur les voitures électriques chinoises. Dans les milieux du ministère allemand de l'économie, on a déclaré vouloir une concurrence loyale, mais pas une guerre commerciale avec des droits de douane. Pour cela, l'Europe doit pouvoir utiliser pleinement son pouvoir de négociation. « La Chine agit avec toute sa force, l'Europe doit faire de même, aucune naïveté n'est de mise vis-à-vis de la Chine. C'est pourquoi nous aurions pensé qu'une autre voie que le non était préférable ». Il ne s'agit toutefois pas d'une question de foi, mais d'une question de tactique politique ; l'objectif doit être une solution négociée qui préserve les propres intérêts. Au sein de la coalition Ampel, ce sont surtout les ministères des Finances et des Transports dirigés par le FDP qui avaient insisté pour que l'Allemagne dise non à Bruxelles. Le chancelier Olaf Scholz (SPD) s'est également montré critique à l'égard de possibles droits de douane punitifs. Le ministre fédéral de l'Economie Robert Habeck (Verts) s'était prononcé en faveur d'une abstention de l'Allemagne, tout en soulignant qu'une solution sans droits de douane punitifs de l'UE serait la meilleure solution si la Chine cédait.
  12. https://www.lepoint.fr/monde/berlin-grande-manifestation-contre-la-livraison-d-armes-a-l-ukraine-et-a-israel-03-10-2024-2571829_24.php Berlin : grande manifestation contre la livraison d’armes à l’Ukraine et à Israël Des milliers de pacifistes se sont rassemblés à Berlin ce jeudi pour exiger l’arrêt des livraisons d’armes et l’organisation de négociations de paix. Ils demandent aussi que soit abandonné le projet de déploiement à partir de 2026 de missiles américains de longue portée sur le sol allemand. Les organisateurs avaient symboliquement choisi la date du 3 octobre, journée nationale allemande commémorant l'unification des deux Allemagnes. Sahra Wagenknecht, fondatrice du parti BSW et égérie du pacifisme allemand, s'est adressée à la foule sous un petit crachin glacial. Le BSW, un parti aux inclinaisons pro-russe, a réussi des scores impressionnants aux trois élections régionales qui viennent d'avoir lieu dans l'ancienne RDA. Sahra Wagenknecht très applaudie a accusé la ministre verte des affaires étrangères Annalena Baerbock d'être « un risque pour la sécurité ». Aux côtés de Sarah Wagenknecht des personnalités politiques, membres d'autres partis, étaient venues pour soutenir cette initiative : Peter Gauweiler, l'un des très conservateurs piliers de la CSU bavaroise, mais aussi Ralf Stegner, député social-démocrate au Bundestag dont la présence a suscité de nombreuses critiques au sein de son parti. Olaf Scholz n'a de cesse d'affirmer que son gouvernement soutiendra l'Ukraine « le temps qu'il faudra ». Mais les récents sondages montrent pourtant que le vent est en train de tourner au sein de la population depuis l'invasion de l'Ukraine. Selon un sondage paru au début du mois de septembre, 51 % des Allemands souhaitent que l'Allemagne cesse ses livraisons d'armes à l'Ukraine. 38 % seulement veulent qu'elles se poursuivent. Ce sondage montre que les sympathisants de l'AfD (10 %) et plus encore ceux du BSW (6 %) sont pour l'arrêt de la livraison d'armes. 74 % des Verts en revanche veulent que cet effort soit prolongé, voire intensifié. Dans le Brandebourg, 70 % des électeurs qui viennent de se rendre aux urnes déclaraient qu'ils craignaient que l'Allemagne soit entraînée dans une guerre avec la Russie.
  13. https://www.thefp.com/p/giorgia-meloni-western-values-global-citizen (30 septembre 2024) Je remercie Elon [Musk] pour les belles paroles qu'il a eues à mon égard, et pour son génie précieux pour l'époque dans laquelle nous vivons. En tant que responsable politique, vous avez essentiellement deux options : être un leader ou un suiveur, indiquer un cap ou non, agir pour le bien de votre peuple ou agir uniquement en fonction des sondages. Mon ambition est de diriger et non de suivre. Je sais que nous ne devons pas avoir honte d'utiliser et de défendre des mots et des concepts tels que nation et patriotisme, parce qu'ils signifient plus qu'un lieu physique ; ils signifient un état d'esprit auquel on appartient en partageant une culture, des traditions et des valeurs. Pour moi, l'Occident est plus qu'un lieu physique. Par le mot Occident, nous ne définissons pas simplement des pays en fonction d'une situation géographique spécifique, mais une civilisation construite au fil des siècles grâce au génie et aux sacrifices d'un grand nombre de personnes. L'Occident est un système de valeurs dans lequel la personne est centrale, les hommes et les femmes sont égaux et libres, et donc les systèmes sont démocratiques, la vie est sacrée, l'État est laïque et fondé sur l'État de droit. En tant qu'Occident, je pense que nous devons faire face à deux risques. Le premier est ce que l'un des plus grands philosophes européens contemporains, Roger Scruton, a appelé l'oikophobie, des mots grecs oikos, qui signifie maison, et phobia, qui signifie peur. L'oikophobie est l'aversion pour sa maison. Un mépris grandissant, qui nous conduit à vouloir effacer violemment les symboles de notre civilisation, aux États-Unis comme en Europe. Le deuxième risque est le paradoxe suivant : d'un côté, l'Occident se méprise, de l'autre, il se prétend souvent supérieur aux autres. Le résultat ? L'Occident risque de devenir un interlocuteur moins crédible. Ce que l'on appelle le Sud mondial exige davantage d'influence. Les pays en voie de développement, aujourd'hui largement établis, collaborent entre eux de manière autonome. Les autocraties gagnent du terrain sur les démocraties et nous risquons de ressembler de plus en plus à une forteresse fermée et autoréférentielle. En Italie, pour inverser cette tendance, nous avons décidé de lancer, par exemple, le plan Mattei pour l'Afrique [1], un modèle de coopération basé sur l'égalité des chances pour construire un nouveau partenariat à long terme avec les pays africains. Avant tout, nous devons retrouver la conscience de ce que nous sommes. En tant que peuples occidentaux, nous avons le devoir de tenir cette promesse et de chercher la réponse aux problèmes de l'avenir en ayant foi en nos valeurs : une synthèse née de la rencontre de la philosophie grecque, du droit romain et de l'humanisme chrétien. Il y a un discours auquel les régimes autoritaires sont très attachés. Il s'agit de l'idée du déclin inévitable de l'Occident, de l'idée que les démocraties ne parviennent pas à tenir leurs promesses. Une armée de trolls et de robots étrangers et malveillants s'emploie à manipuler la réalité et à exploiter nos contradictions. Mais aux partisans de l'autoritarisme, permettez-moi de dire très clairement que nous défendrons nos valeurs. C'est ce que nous ferons. L'époque dans laquelle nous vivons nous oblige à choisir ce que nous voulons être et le chemin que nous voulons emprunter. Nous pouvons continuer à alimenter l'idée du déclin de l'Occident ; nous pouvons nous rendre à l'idée que notre civilisation n'a plus rien à dire, plus aucune route à tracer. Ou bien nous pouvons nous rappeler qui nous sommes, apprendre aussi de nos erreurs, ajouter notre part au récit de cette marche extraordinaire, et gouverner ce qui se passe autour de nous, pour laisser à nos enfants un monde meilleur. C'est exactement mon choix. Giorgia Meloni [1] https://www.iai.it/en/pubblicazioni/mattei-plan-africa-turning-point-italys-development-cooperation-policy (11 mars 2024) Le plan Mattei consistera initialement en neuf projets pilotes en Algérie, en République démocratique du Congo, en Égypte, en Éthiopie, en Côte d'Ivoire, au Kenya, au Maroc, au Mozambique et en Tunisie[4], axés sur cinq piliers clés - l'éducation et la formation, l'agriculture, la santé, l'énergie et l'eau[5] -, une première mission de suivi en Afrique de l'Est étant déjà prévue pour le mois de mars. https://ecfr.eu/article/beyond-the-mattei-plan-italys-search-for-an-africa-policy/ (22 janvier 2024) Le plan porte le nom d'Enrico Mattei, un administrateur public italien qui, dans les années 1950, a plaidé pour que l'Italie aide les gouvernements d'Afrique du Nord à développer leurs économies et à mettre en valeur leurs ressources naturelles.
  14. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tirage_au_sort_en_politique De plus, pour Rousseau l'élection par le choix est mieux adaptée au régime aristocratique. https://silogora.org/le-tirage-au-sort-dans-la-democratie-de-lathenes-classique/ (décembre 2019) En effet, pour les aristotéliciens (comme pour Platon, auparavant, et certainement aussi pour l’opinion commune), le recours au tirage au sort caractérisait la « démocratie » (le pouvoir du peuple), tandis que l’élection était plutôt un système « oligarchique » (donnant le pouvoir à un petit nombre).
  15. Mais enfin, le hasard c'est la démocratie. Dans les démocraties grecques antiques, la plupart des fonctions publiques étaient tirées au sort.
  16. 24 septembre 2024. 11:00 James Mattis. Je suis originaire du service naval : l'US Navy et les marines. Et il y a une question qu'on pose aux aspirants de votre âge : que faites-vous si vous être pris avec votre navire entre une tempête au large et une côte rocheuse ? Et ils se mettent au travail, avec une mise à l'ancre, en abaissant toutes les voiles. Il y a toutes ces idées sur la manière de ce sortir de ce pétrin. Ceux d'entre vous qui font de la voile savent de quoi je parle. Mais vous savez quelle est la bonne réponse ? Ne mettez pas votre bateau ici, avant tout, imbéciles ! Comment en sommes nous arrivés à ce point, Eli, où ce que vous avez fait, c'est que vous voyez ces deux pays se mettre ensemble ? Je veux dire : depuis 1973 ou 1974, nous avions des stations d'écoute en Chine du Nord-Ouest d'où nous écoutions tous les secrets des Russes. Lorsque nous sommes allés en Afghanistan pour battre la 40e armée soviétique, ces AK 47 qui étaient donnés aux gens pour tuer les Russes, toutes ces munitions, devinez qui les fabriquait ? La Chine. Croyez-moi, nous avons toute une histoire avec la Chine, qui remonte à 1848, lorsque nous avons dit que nous voulions que la Chine soit un pays dynamique. Donc la question est : comment sommes-nous parvenus à cette situation où la Chine et la Russie sont ensemble ? C'est là qu'étudier l'histoire et appliquer une stratégie est critique. Nous avons traversé toute une période sans stratégie. Nous avons enfin une bonne stratégie, écrite par l'administration Trump, et adoptée pour l'essentiel - une "compétition de grandes puissances" - l'expression a été reprise par l'administration Biden, bien qu'elle cherche à se distancier de la période Trump, elle a été écrite à partir d'idées à la fois républicaines et démocrates. L'impératif lorsque nous avons mis en place cette stratégie à l'époque en 2017, est de ne rien faire qui attirerait la Chine et la Russie l'une vers l'autre. Et qu'est-ce que la stratégie ? La stratégie est un coupe-appétit sur certaines folies que vous ne devez pas faire, et l'autre point c'est de mettre en place des priorités. Et la priorité aurait dû être : ne faites rien quand vous vous occupez de l'Iran, de l'OTAN, de n'importe qui, qui rapprocherait la Chine et la Russie l'une de l'autre. Et aussi bien l'administration Trump, malgré l'existence de cette stratégie, que l'administration Biden n'ont pas agi stratégiquement. Donc c'est une leçon à retenir : voilà ce qui se passe lorsque vous n'agissez pas stratégiquement.
  17. Et pour continuer, voici une intervention du général Mattis à la Hoover Institution de Stanford : 24 septembre 2024. 3:28 J'ai envie de vous dire que quelle que soit votre spécialisation, que ce soit les mathématiques, ou l'intelligence artificielle, le numérique, quoi que ce soit, assurez vous d'étudier suffisamment d'histoire pour pouvoir l'appliquer. 3:52 Si c'était à refaire, si j'avais su tout que j'aurais à affronter dans ce monde, quand j'avais votre âge, croyez moi si vous voulez, c'était au millénaire précédent, j'aurais fait une licence d'histoire. Parce que lorsque vous savez ce que les hommes et les femmes ont fait dans une situation similaire, soit avec succès, soit en échouant, vous apprenez des deux et vous pouvez mieux vous guider. Si vous n'en êtes pas capable, si vous ne pouvez faire d'histoire appliquée, c'est comme si vous alliez chez le fleuriste, achetiez des fleurs coupées, les plantiez dans la terre en leur disant : "maintenant poussez !". Elles n'ont pas de racines. Elles vont mourir. Vos politiques vont mourir si vous ne pouvez pas appliquer l'histoire.
  18. Ou encore quelle histoire étudier ? sur toutes ces questions je voudrais renvoyer à ce post, peut-être aussi pour éviter de le perdre, qui explique pourquoi il ne faut pas se contenter de l'histoire récente ou contemporaine ou moderne, car suivant l'auteur, c'est l'étrangeté du passé, son dépaysement qui le rend précieux en nous préparant aux surprises du futur : Le passé est un pays étranger (The past is a foreign country) dit la célèbre citation. Malheureusement, il semble souvent que les "guerres étrangères" menées avant 1900 soient trop lointaines pour trouver leur place dans notre analyse politique. Et si nous ne comprenons pas la guerre de Sept Ans, nous ne pouvons pas comprendre pleinement les avantages possibles de la patience stratégique en Ukraine aujourd'hui. Comme l'a récemment fait remarquer Paul Lockhart, historien militaire de renom, l'écrasante majorité des historiens militaires aux États-Unis se concentrent sur des sujets postérieurs à 1900. Ils sont encore moins nombreux, environ 20 %, à étudier l'histoire militaire avant 1815. Un article récent de War on the Rocks affirmait à juste titre que l'une des principales valeurs de la pensée historique était "la capacité de penser en dehors des paramètres du présent", plutôt que de tirer des leçons concrètes. Mais en même temps, les exemples spécifiques cités dans cet article ne remontaient pas plus loin dans le temps que 1938 - toujours de mémoire d'homme. Prenons le cas de la fin des guerres, une question urgente qui préoccupe les États-Unis en Ukraine. How Wars End de Dan Reiter, la principale étude universitaire sur le sujet, ne remonte qu'à la guerre de Sécession. L'ouvrage de Gideon Rose, intitulé de la même manière How Wars End : Why We Always Fight the Last Battle (Pourquoi nous livrons toujours la dernière bataille) de Gideon Rose examine une période encore plus courte, uniquement les guerres depuis la Première Guerre mondiale. Même des institutions telles que l'Académie militaire des États-Unis à West Point réduisent l'enseignement obligatoire de l'histoire militaire avant 1900 pour les élèves officiers. L'académie a supprimé ce contenu obligatoire en 2018, bien qu'il soit toujours possible de le suivre en tant qu'option. Il s'agit d'un problème non seulement dans l'enseignement militaire professionnel, mais aussi dans la profession d'historien au sens large. Entre 2004 et 2017, environ 80 % des historiens diplômés ont étudié des sujets postérieurs à 1800, le nombre de doctorants étudiant l'époque antérieure à 1800 ayant chuté précipitamment. Compte tenu de la formation spécialisée en langues et en paléographie nécessaire pour accéder à cette partie du passé humain, il n'est pas exagéré de dire que nous perdons la capacité de former les futures générations d'historiens qui souhaitent se spécialiser dans les sujets antérieurs à 1800. On ne peut pas très bien penser en dehors des paramètres du présent si tout le monde étudie le 20e siècle.
  19. (suite) 57:47 Et ensuite on a vu le bazar sur la Géorgie où il [Poutine] provoque ce bon à rien (ignoramus) de Saakachvili pour le faire attaquer en premier. [Donc contrairement à ce que certains osent encore affirmer, c'est bien la Géorgie qui a attaqué en premier, et le concept de "provoquer un bon à rien pour le faire attaquer en premier" se prête à la réutilisation. Quid de Bush ou Obama ou Trump ou Biden provoquant ce "bon à rien de Poutine à attaquer l'Ukraine en premier le 24 février 2022" ?] 57:55 Et ensuite la Maison Blanche passe un coup de fil [à Poutine], en lui disant : « n'allez pas à Tbilissi ». Les troupes de Poutine sont à Gori. Si vous connaissez la géographie, c'est très proche de Tbilissi, la capitale, et il n'y a pas d'armée géorgienne pour lui barrer la route, parce que l'armée géorgienne qui était entraînée par les États-Unis a abandonné le champ de bataille. Elle a simplement pris la fuite, laissant ses armes et ses morts sur le champ de bataille. La route de Tbilissi était grande ouverte et le reste d'entre eux disent au téléphone aux Américains : "Vous ne comprenez pas : nous détestons Saakachvili et nous renversons son régime ». Et les Américains reviennent à la charge et disent : « ne faites pas cela ». Et d'une façon ou d'une autre, comme Truman en 1945 pour Hokkaïdo, persuade Staline de ne pas envahir le Japon métropolitain - j'ai écrit tout un chapitre là dessus dans mon livre mais je ne sais toujours pas comment Truman a fait pour convaincre Staline - la Russie s'abstient de prendre la capitale géorgienne. 59:04 Mais quoi qu'il en soit, ils détachent les deux régions séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie, et il y a la subversion du reste de la Géorgie, et la Géorgie tombe dans cette orbite [au sens de sphère d'influence] que l'administration Bush avait refusée à Poutine, mais il y réussit par ses propres moyens, et l'Ukraine tombe dans la même catégorie avec l'épisode de Crimée. Donc qu'est-ce que pense Poutine ? 59:32 Est-ce qu'il perçoit l'Occident comme étant faible ? Que les Américains ne riposteront pas ? Que les Allemands sont dépendants du gaz ? Que Biden a pris la fuite d'Afghanistan au milieu de la nuit et n'est pas un type sérieux ? Peut-être qu'il pense cela, mais encore une fois, cela fait longtemps que je n'ai pas déjeuné avec Poutine... 01:02:43 Beaucoup d'analystes de la Russie font l'erreur de croire qu'ils ne faisaient que s'enrichir. Que c'étaient des voleurs et qu'ils voulaient juste être riches et n'avaient pas d'idéologie, pas de conceptions. Mais je pense que cela n'explique pas tout, car dans leur esprit ils sont patriotes. Ils pensent qu'ils défendent Mère Russie contre le sabotage et la subversion des Occidentaux, contre les révolutions de couleur. Bien sûr, en défendant Mère Russie, ils méritent de s'enrichir, parce qu'ils accomplissent ce devoir patriotique. Donc ils méritent les compagnies pétrolières, les compagnies gazières et les mines d'or et les grands bureaux, parce qu'ils accomplissent l’œuvre de Dieu en défendant Mère Russie dans le monde aujourd'hui. Quand vous regardez ces cérémonies où Poutine leur donne des médailles, ils pleurent. Ils pleurent à cause de cette sentimentalité, à cause de ce patriotisme sentimental. 01:04:15 Et certainement ils ont volé des tas de choses, mais après tout, s'ils n'avaient pas volé tout cela, les démocrates auraient pu voler tout cela, et devenir une cinquième colonne faisant les basses oeuvres de l'Occident en Russie, en démembrant la Russie, et où serions-nous aujourd'hui ? 01:17:43 Donc si vous n'élaborez pas avec la Russie un moyen de coexister sur cette planète, vous savez, un quelconque modus vivendi, si vous ne les incitez qu'à la spoliation, qu'à l'Ukraine, qu'à plus d'Ukraine ou à de l'Ukraine éternellement, vous allez être confronté à de multiples répétitions de cela potentiellement, et vous pouvez faire le pied de grue à attendre le retour d'un Boris Yeltsine ou d'un Gorbatchev, le retour d'un dirigeant pro-occidental. Et vous savez quelle est la cote des paris : historiquement : elle est à un seul chiffre. (...) Ceux qui affrontent l'Occident sont ceux qui entrent dans les livres d'histoire. 01:20:18 Et donc avec Trump, il est possible d'avoir des surprises. Rappelez-vous, il était supposément pro-russe, il était supposément un agent russe, il s'était supposément entiché de Poutine, et ses sanctions furent plus sévères, bien plus sévères que les sanctions d'Obama vis à vis de la Russie. 01:31:00 Poutine a consolidé sa popularité au cours de la guerre, en élargissant et enrichissant une plus grande élite qu'auparavant, et en enrichissant les provinciaux [ceux qui s'engagent dans l'armée et leurs familles] d'une manière qu'ils ne pouvaient même pas rêver. 01:41:32 Je n'ai aucune idée de ce qu'il va faire. Et il ne le sait pas lui-même. Il improvise. Voilà ce que je sais : il n'a attaqué aucun des pays de l'OTAN qui fournissent l'Ukraine en armes. (...) Il respecte une ligne rouge qui est de ne pas attaquer l'OTAN cinétiquement. 01:42:46 L'idée qu'il a besoin de faire la paix pour reconstruire son armée est du grand n'importe quoi. Il a d'ores et déjà la possibilité de reconstruire son armée et c'est en cours. Il n'a pas besoin d'une paix pour faire cela. 01:43:21 Malgré le déficit de main d'oeuvre, il produit un multiple de la production de missiles qui existait antérieurement. Il a une production lourde de drones adaptés du drone iranien shaheed. Il est approvisionné en technologie duale chinoise via le Kirghizistan, le Kazakhstan ou la Turquie. 01:44:34 30 000 nouvelles recrues par mois, donc il est capable de remplacer à un contre un les pertes. Le remplacement ukrainien est une fraction minuscule du remplacement russe de troupes sur le front. [C'est contredit par l'article du Financial Times ici https://forum.air-defense.net/topic/26223-guerre-russie-ukraine-2022-opérations-militaires/page/2473/#comment-1748647 qui parle d'une égalisation par l'Ukraine, au prix d'une mauvaise formation des troupes ainsi recrutées] (...) il n'a pas besoin d'un pause pour régénérer son armée. 01:50:28 Je soutiens la politique d'éviter une guerre directe [des États-Unis] contre la Russie armée d'armes nucléaires. Je soutiens aussi la politique d'aider l'Ukraine dans son autodéfense contre l'attaque russe. 01:51:41 Oui il y a beaucoup d'atrocités, mais le nombre de civils tués en Ukraine est bien inférieur en comparaison à la Syrie où la Russie a aussi commis des atrocités. 02:09:35 La Russie pourrait devenir démocratique, et la Pologne dira toujours non au rapprochement et à la réhabilitation de la Russie. (...) Donc même si l'Allemagne se décidait pour l'Ostpolitik une nouvelle fois - c'est ce qui leur a valu a réunification, donc ils ont gagné beaucoup avec l'Ostpolitik - (...) la Russie ne peut plus rentrer dans les bonnes grâces de l'Europe, parce que la Pologne est membre de l'UE.
  20. C'est très facile de faire parler les morts pour leur faire dire ce qu'ils n'ont pas dit, mais catholique dévot, il aurait probablement épousé la vision du pape Benoît XV d'une paix sans (ou presque sans) annexion ni réparation. Pour Benoît XV, la guerre est un "suicide de l'Europe civilisée" et un "massacre inutile". Ces mots entre guillemets ne sont pas des citations mais des paraphrases qui modifient à peine le vocabulaire et l'esprit de sa "Lettre aux chefs des peuples belligérants" du 1er août 1917. https://www.vatican.va/content/benedict-xv/fr/letters/1917/documents/hf_ben-xv_let_19170801_popoli-belligeranti.html Le monde civilisé devra-t-il donc n’être plus qu’un champ de mort ? Et l’Europe, si glorieuse et si florissante, va-t-elle donc, comme entraînée par une folie universelle, courir à l’abîme et prêter la main à son propre suicide ? Nous sommes animé d’une douce espérance, celle de les voir acceptées et de voir ainsi se terminer au plus tôt la lutte terrible, qui apparaît de plus en plus comme un massacre inutile.
  21. (suite) Stephen Kotkin 14:34 Je pense qu'il faut faire très attention quand on met Poutine et Staline dans la même phrase. Staline est responsable avec Lénine de la mort d'environ 20 millions de personnes, et quoi qu'on pense de Poutine, il n'est pas dans la même catégorie. Staline est dans la catégorie qui comprend aussi Hitler et Mao, et il n'y a personne d'autre dans cette catégorie. Poutine n'est pas dans cette catégorie et la similarité est que Poutine officie au Kremlin, dans le même bâtiment où était le bureau de Staline. 17:55 Une Russie autocratique qui surinvestit dans la police secrète, qui surinvestit dans l'armée et menace ses voisins n'est pas sans précédent. Donc l'attribuer à l'expansion de l'OTAN est difficile parce que ce phénomène précède chronologiquement l'OTAN. Il précède chronologiquement l'existence des États-Unis. C'est un schéma que nous avons déjà vu dans le passé et je ne pense pas que l'expansion de l'OTAN ou que les politiques américaines soient responsables. 19:09 Cela ne veut pas dire que les politiques américaines étaient bien inspirées ou excellentes ou que je soutiens tout ce que l'Amérique et l'Occident ont fait. 19:33 La deuxième explication [qui a fleuri] est que ce serait lui, Poutine, qui serait personnellement responsable. (...) La Russie était sur une trajectoire pro-occidentale, mais brusquement ce personnage aléatoire venu du KGB entre en scène et l'interrompt, poussant la Russie sur une autre voie. (...) Et si Yeltsine avait choisi Boris Nemtsov (...) ou quiconque d'autre, peut-être qu'il en aurait résulté une trajectoire différente. Donc ce serait Poutine, capricieux, sa personnalité, son passé du KGB, tout ce que vous avez écrit à ce sujet. Cette explication a été populaire jusqu'à récemment, lorsque les gens ont commencé à voir que ce n'était pas uniquement Poutine, dans la guerre en Ukraine, que les élites russes semblaient s'aligner, pas toutes mais bon nombre d'entre elles, et la population russe ne semblait pas s'opposer massivement à la guerre. 20:46 Il est difficile de dire que n'importe laquelle des alternatives aurait été différente une fois arrivées au pouvoir. Parce que Poutine n'était pas le Poutine d'aujourd'hui quand il est arrivé initialement au pouvoir. Il est aussi difficile de comprendre comment, si elles avaient été différentes, elles auraient survécu. Parvenir au pouvoir ne veut pas forcément dire y survivre. Vous pouvez accéder au pouvoir par accident, mais survivre au pouvoir décennie après décennie n'est pas un accident. Donc cette explication selon laquelle c'est Poutine qui est personnellement responsable ne tient pas debout. 22:10 La troisième explication selon laquelle c'est l'impérialisme russe, l'ADN russe [l'âme russe ?] qui est responsable, est très populaire dans les pays Baltes, très populaire en Pologne, très populaire, bien sûr, en Ukraine, très populaire à la télévision, très populaire à Harvard et dans d'autres forums renommés. 22:49 Donc comment me situé-je entre ces trois explications ? J'ai déjà dit que je ne crois pas que ce soit de manière prédominante la politique occidentale, quoique la politique occidentale doive être discutée, je ne pense pas que ce soit de manière prédominante la personnalité d'un individu accidentel, et je ne pense pas que ce soit génétique. 24:11 Donc j'en suis arrivé à penser qu'il s'agit d'un casse-tête géopolitique (geopolitical conundrum) que la Russie tente. Elle s'imagine être une puissance providentielle d'origine divine. Elle veut être une puissance de premier rang. Et cette aspiration est partagée non seulement par les élites mais également par la population. Et cette aspiration excède ses capacités. 26:35 Et il y a une confusion entre la survie de l'État russe et la survie du régime qui tente une modernisation forcée pour combler l'écart entre les capacités et les aspirations. Et vous aboutissez à un pouvoir personnel, à une économie stagnante, et à cette confusion où la survie du régime est prise comme étant la même chose que la survie de la Russie. 28:18 Je pense que ce casse-tête peut être brisé. Dans le cas de l'Allemagne et du Japon, il a été brisé par la destruction absolue de la guerre mondiale, suivie par l'occupation, incluant les bombes incendiaires et atomiques sur les villes allemandes et japonaises. [Donc une bonne petite guerre atomique, et tout ira mieux ?] 28:49 Dans le cas des Anglais et des Français, ça n'a pas été brisé exactement de la même façon, et vous pourriez dire que ça n'a pas été complètement brisé. Les Français ont une aspiration à avoir un rôle spécial dans le monde, quand bien même ils n'en ont pas la capacité, mais ils ont un État de droit et des institutions, et ils ne menacent pas leurs voisins. Et de même pour les Anglais. Les Chinois, les Russes et les Américains sont ceux qui gardent cette aspiration. Dans le cas des Américains, les capacités sont plus proches des aspirations, bien que des gens pensent que c'est en train de glisser. Dans le cas des Chinois, ils sont en train de construire ces capacités bien qu'ils soient encore très loin de ce que vous pourriez considérer. Et dans le cas des Russes, les capacités sont bien inférieures à ce que les aspirations aient jamais été. 30:43 Je pense que c'est fondamentalement un casse-tête géopolitique et un choix de la Russie, qu'ils ne sont pas obligés de faire mais qu'ils continuent de faire, et qui continue d'imposer des coûts horribles à leurs voisins et à la population russe elle-même. 32:02 Je ne vais pas être capable de répondre à votre question sur ce que Poutine pense. J'ai maintenant un assez bon feeling de ce que Staline pensait. Je n'ai jamais rencontré Staline, mais je pense mainteant que je le comprends un petit peu. Cela ne veut pas dire que j'approuve ce qu'il a fait, mais j'ai une sorte d'empathie, pas de sympathie, pour sa pensée. Si vous vous plongez dans la mentalité de Staline, je comprends maintenant certaines des décisions qu'il a prises. (...) On m'a donné accès à ses archives. (...) Avec Poutine c'est un peu différent. Nous avons ses discours publics où il dit beaucoup, et il faut y être très attentif. Ils ne sont pas cohérents. Il y a des changements dans ses discours au fil du temps. Nous avons les témoignages de ceux qui ont été en réunion ou en entretien privé avec lui. Y compris certains qui sont en disgrâce et qui ne l'ont pas vu depuis longtemps mais aussi certains qui l'ont vu plus récemment. Donc nous avons quelques informations sur son mode de pensée, mais nous devons être prudent, parce que le régime est toujours en place. Nous n'avons pas les propos de table, nous n'avons pas ses archives personnelles, etc. 48:04 Au début et au milieu des années 2000, Poutine essaie désespérément de passer un accord avec le Japon sur les îles Kouriles que le Japon appelle Territoires du Nord, où il rétrocéderait deux des quatre îles au Japon, ou établirait un condominium, en échange d'investissements japonais massifs. Et les Japonais refusent d'envisager autre chose qu'une rétrocession complète des quatre îles. 48:38 Mais Poutine a énormément de succès en Corée. (...) Il répare les relations avec la Corée du Sud et il abandonne la Corée du Nord. (...) Il y a ce moment où il cherche à obtenir l'investissement, la technologie occidentale à grande échelle. 51:16 Le conseiller de Poutine qui écrivait des notes pour les négociations avec le Japon sur les îles Kouriles, m'a demandé un historique. Donc j'ai donné un cours et une bibliographie au principal conseiller de Poutine qui menait cette négociation. 51:40 Anatoly Tchoubaïs, un collègue que vous connaissez bien, dit que Poutine a changé, que le Poutine du début des années 2000 était différent par rapport au Poutine d'aujourd'hui. Je suis d'accord jusqu'à un certain point. 52:20 Poutine se heurte à l'impossibilité pour la Russie d'être le genre de Russie que lui et ses collègues imaginent, comme à l'ONU, avec un droit de véto [qui la place au-dessus des autres nations]. Non pas une Russie simple membre de l'Union Européenne [après tout, même le Royaume-Uni a été membre de l'UE à un moment donné], mais une Russie qui exerce un condominium avec les États-Unis sur l'Europe, comme pendant la guerre froide. Mais il n'y avait pas d'offre. Aucun dirigeant occidental n'allait concéder cela. Et Poutine devait abandonner ce projet, sous peine de perdre l'accès à l'investissement et à la technologie occidentale. Donc il y a eu cette divergence où l'Occident n'allait pas permettre à la Russie d'être ce qu'elle avait été pendant la guerre froide, tandis que la Russie n'allait pas accepter la diminution de son statut. Et aucune des parties n'a réussi à trouver un modus vivendi pragmatique.
  22. Défendre les populations russes ou russophones d'Ukraine n'est pas la même chose que défendre le régime moscovite. C'est comme si on disait que défendre les Tutsis était la même chose que défendre le régime Kagame. Ou comme si défendre les germanophones (ex-citoyens et sujets de l'empereur d'Autriche) des Sudètes était défendre Hitler. D'ailleurs si j'ai bonne mémoire, les accusés du procès de Nuremberg ont eu droit à des avocats. Donc il faut pendre les avocats ? À propos des Sudètes, je rappelle l'intervention de Nikolai Karayev, russophone d'Estonie dans Vikerkaar et republié par Eurozine : https://forum.air-defense.net/topic/19099-pays-baltes/page/6/#comment-1663778 (25 août 2023) Selon moi, il existe des parallèles entre la situation des Russes d'Estonie aujourd'hui et celle des Allemands des Sudètes en Tchécoslovaquie dans les années 1930 (ces parallèles sont beaucoup plus marqués dans le cas du Donbass, mais ils s'appliquent également à l'Estonie). Frappés d'un côté par la Grande Dépression, la pauvreté et le chômage, les Allemands des Sudètes ont fait l'objet d'une discrimination de la part de l'État. Les autorités ont imposé la langue tchèque (dans les écoles, par exemple), ce qui a favorisé l'émergence de sentiments irrédentistes, tant nazis que communistes. Hitler n'a fait qu'exploiter ces sentiments pour envahir le pays. Les Allemands des Sudètes ont été reconnus coupables en masse. Après la guerre, avec l'autorisation de la conférence de Potsdam, la Tchécoslovaquie a déporté un demi-million d'entre eux. Peu d'entre eux avaient un lien avec l'Allemagne. Personne ne s'intéressait à la question de savoir si chaque individu soutenait ou non le nazisme. Personne ne se souvient de l'héritage de la discrimination. Bien qu'il existe des cas isolés d'expulsion, il n'y a pas (encore) d'expulsions massives de Russes d'Estonie. En Lettonie, cependant, les autorités menacent maintenant d'expulser environ 17 000 citoyens résidents de la Fédération de Russie s'ils échouent à un examen linguistique. Nous n'en arriverons probablement pas là. Mais au niveau du message, tout est très clair. En Estonie aussi, des signaux disant "vous n'êtes pas des nôtres" sont émis - constamment et bruyamment. Ils sont normalisés dans le discours, souvent avec le soutien du gouvernement. On peut bien sûr dire qu'il existe d'autres signaux, de bons signaux, et qu'il ne faut pas prêter attention uniquement aux mauvais. Mais ce n'est pas ainsi que cela fonctionne. La peur suscitée par un signal fort n'est pas éteinte par les autres. Le contexte joue un rôle important. Prenons l'exemple de l'installation d'un char russe abattu sur la place de la Liberté de Tallinn. À Bruxelles ou à Stockholm, où il n'y a pas de population russe, ce serait un message ; en Estonie, où une personne sur quatre est russe et où beaucoup ont un lien quelconque avec la Russie, et où il existe une tradition de xénophobie normalisée pour des raisons nationales, le message est tout autre. Mon propre sentiment subjectif était que les autorités ont agi ainsi précisément pour approfondir la division.
  23. Il faut toujours dire ce que l'on voit ; surtout, il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l'on voit. Charles Péguy.
  24. 10 septembre 2024. Harvard. Davis Center for Russian and Eurasian Studies. 12:45 Ievguenia Albats : La Fédération de Russie a atteint un niveau de prospérité sans précédent en 2013. Jamais auparavant dans l'histoire de la Russie fût-ce dans l'empire tsariste ou soviétique, les Russes n'ont vécu aussi bien qu'entre 2008 et 2012. Non seulement dans la capitale, mais aussi dans les régions rurales. Sa croissance économique annuelle était supérieure à 3,4%, les prix énergétiques montaient en flèche, et le monde occidental ouvrait son capital et ses marchés technologiques à la Russie. Cependant l'annexion de la Crimée en 2014, suivie de l'invasion de troupes russes en Europe orientale, qui constitue l'origine de la guerre en Ukraine, a mis un terme à toute cette prospérité. Le rouble s'est effondré fin 2014, emportant dans sa chute l'épargne populaire et les prestations sociales, caractérisant la crise économique des années suivantes. Ainsi advint le 24 février 2022, et l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie. Alors professeur Kotkin, pourquoi Poutine a-t-il choisi de détruire ce que lui et son régime avaient réussi à construire jusqu'en 2014 ? Quels étaient son raisonnement, ou ses peurs ? Qui a joué le rôle de Trotsky pour Poutine et son entourage ? [Sachant que Staline a sacrifié l'intérêt du pays, notamment la préparation du pays à la guerre contre Hitler, à la lutte contre les trotskystes, en décapitant l'élite du pays] https://ru.wikipedia.org/wiki/Альбац,_Евгения_Марковна (Yevgenia Albats) En 1989, elle a reçu le prix principal de l'Union des journalistes de l'URSS, la « Plume d'or ». En 1990, elle reçoit la bourse Alfred Friendly Press, qui permet à des journalistes de pays en développement d'acquérir de l'expérience en travaillant pour des publications américaines ; la même année, Mme Albats travaille temporairement pour le Chicago Tribune. De 1993 à 2000, elle a été membre de la Commission présidentielle des grâces. En 1992, elle est experte auprès de la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie dans l'affaire du PCUS[8]. En 1996, elle obtient un master à l'université Harvard. Elle a travaillé pour le journal Izvestia, où elle a écrit une chronique hebdomadaire intitulée « Nous et nos enfants », et a également publié des enquêtes et des commentaires dans Novaya Gazeta entre 1996 et 2003. De février à avril 1997, elle est auteur et présentatrice de l'émission d'information et d'actualité « Gazetny Ryad » sur la chaîne NTV[9]. En 2004, elle termine ses études doctorales à l'université de Harvard, où elle obtient un doctorat en sciences politiques avec une thèse intitulée « Bureaucratie et transformation de la Russie : la politique de l'accommodement ». Elle a enseigné à l'université de Princeton, à l'université Harvard, à l'université de Yale, à l'université de Chicago, à l'université de Pennsylvanie et à l'université de Duke[10]. Jusqu'en janvier 2011, elle était professeur à la Higher School of Economics, où elle enseignait au département de sciences politiques générales de la faculté de sciences politiques appliquées. En mai 2016, la direction de la station de radio Ekho Moskvy a proposé un nouveau contrat à Mme Albats en raison de l'expiration de son contrat. Ce contrat contenait, entre autres, une interdiction des blasphèmes et des sujets offensants. Mme Albats a refusé de signer le contrat et a cessé d'assister aux émissions. Il a fallu l'intervention personnelle d'Alexei Venediktov[14] pour résoudre la situation. Avant la fermeture de la station de radio Ekho Moskvy en mars 2022, elle a animé l'émission d'auteur « The Complete Albats »[15] et est rédactrice en chef du magazine The New Times. Elle développe actuellement sa propre chaîne YouTube[16]. Elle est l'un des trois membres russes du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ)[17], avec Roman Anin et Roman Shleinov de Vazhnye Istorii. Le 6 septembre 2022, elle annonce son départ de Russie pour les États-Unis, où elle prévoit d'enseigner à l'université de New York[18].
  25. Donc il y a un devoir de mensonge, et la vérité est l'ennemie. Vaste programme... totalitaire.
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