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Pol

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Tout ce qui a été posté par Pol

  1. Comme dit depuis un moment, l'aide à l'Ukraine a toujours été un prétexte à une politique intérieure. Que ce soit pour "jouer" simplement l'opposition à Biden, pour faire du chantage à l'immigration ou pour obtenir un plus gros chèque à Israël... Quand on n'a pas la responsabilité du pouvoir et de ses conséquences, il est toujours facile (ceci dans tous les pays) de pointer l'inefficacité de ce que le pouvoir en place fait, de dire qu'on fera mieux, de vendre du rêve. Maintenant Trump et les républicains ne seront plus dans l'opposition, ils devront assumer des choix et se confronter à des oppositions tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, qu'une action amène une réaction et tout ne fonctionne pas forcément sur "je veux que". Cela circule depuis un petit moment. Beaucoup se sont mis en tête que vis à vis de l'Ukraine, Trump va seulement couper l'aide ce qui forcera Kiev à concéder la victoire à la Russie. Mais très peu de gens ont cherché à voir qu'à côté, on est dans la surenchère (plus d'aides) pour contraindre Moscou. La logique de Trump c'est qu'il se considère en position d'imposer la paix (ou du moins un cessez-le-feu) en considérant que la menace de la fin des aides va faire plier Kiev et que la menace de plus d'aides va faire plier Moscou. Du moins on parle seulement de s'assoir à une table pour négocier. Il est plus que probable que l'idée de la négociation sera acceptée, d'ailleurs cela fait déjà des mois qu'on entend à Kiev ou à Moscou qu'on est ouvert à la négociation. Le problème forcément c'est le contenu de la négociation. De mon avis, Trump va vite comprendre que côté russe, on est dans une logique ou on dicte les termes d'une capitulation et non pas dans une logique de concessions qui pourraient amener à serrer la main des ukrainiens en fin de séance. On a tendance à l'oublier, mais l'ambition du Kremlin sur l'Ukraine est énorme, un simple cessez-le-feu sur les positions actuelles ne lui est pas acceptable, démilitariser la zone n'est pas envisageable, maintenir temporairement l'Ukraine en dehors de l'Otan non plus, que le pouvoir politique à Kiev reste inchangé, que l'Ukraine reste indépendante et toujours aidée par l'occident c'est presque renoncer à l'ambition initiale de l'invasion. Tant de sacrifices pour au final simplement obtenir un gain territorial entre une Crimée déjà acquise et un Donbass lui aussi acquis, réaliser une liaison terrestre entre les deux et pousser un peu les limites territoriales tout cela sans en obtenir la souveraineté officielle, non mais qui peut croire que les russes vont l'accepter? Ceux qui se sont convaincus que le plan de Trump c'est juste arrêter les aides pour donner la victoire aux russes vont être sacrément déçus. Je pense que même du côté de Moscou, on commence à comprendre qu'en fait Trump n'est pas là pour leur donner la victoire, qu'il n'est pas celui qui vient livrer l'Ukraine à une table pour capituler. Derrière cela il faut également prendre en compte les européens qui seront quoi qu'il arrive acteurs dans les négociations (reste à en déterminer le rôle et le degré d'importance). On peut juste faire acte de présence en suivant les américains mais on peut aussi peser et nous révéler plus engagé, amenant moins de dominance américaine dans la négociation. Le facteur européen sera à prendre en considération dans les discussions, ce ne sera pas Poutine qui impose ses volontés à Zelenski et Trump qui va l'obliger à accepter, ça c'est peut-être un fantasme qu'on va côtoyer dans le monde pro-russe. Personnellement je continue de penser qu'on a une plus grande probabilité que les négociations ne donnent rien en raison d'une Russie ne voulant faire aucunes concessions. Que suite à cela, les américains et l'UE s'accordent à intensifier l'aide à Kiev. Trump poussant et réussissant à ce que les européens fournissent le plus gros effort, ainsi ça passera mieux à l'intérieur des USA.
  2. Les uniformes français? Je te le dis très clairement, comme je le dis à tout le monde ici, l'ensemble des troupes ukrainiennes qui sont en France ont leur propre uniforme, nous ne les équipons pas avec nos uniformes ou une moitié d'uniforme. La photo va montrer des effets militaires de l'armée française dans un panachage d'effets qui n'est pas du tout représentatif de ce qu'on peut observer en Champagne. Les effets militaires de ce genre vous en trouvez partout, sur internet ou dans les surplus. J'ai l'impression d'être face à un groupe d'airsoft ou autre (sans armes) qui peut se trouver n'importe ou qui a voulu chercher à faire une photo voulant mêler France, Ukraine (panachage d'effets des deux armées) et symbole nazi. Encore une fois, à qui profite cette image si ce n'est à la propagande russe qui cherche sans arrêt à vouloir faire passer les ukrainiens pour les nazis, histoire de refaire vivre l'esprit de la grande guerre patriotique, de la survie de la nation russe qui justifie tout. Moscou et ses sympathisants (qui s'assumant ou non) font rire. Le problème n'est pas de savoir s'il y a des groupes nationalistes qui vont brandir certaines références proches des nazis, ceci il y en a partout, y compris en Russie. Le problème c'est se saisir de très peu de choses pour en faire une généralité. L'Ukraine est-il un pays qui aujourd'hui ressemble à l'Allemagne nazi? Pas du tout, peu importe les symboles. Ce qui emmerde en réalité le Kremlin, ce n'est pas un "danger" nazi venant de l'Ukraine, c'est le nationalisme de ce pays qui n'est pas accepté, c'est l'indépendance de ce pays qui n'est pas accepté et comprenons bien que chez nous, en Allemagne, en Pologne, aux USA et ailleurs nous avons exactement les mêmes extrémistes nationalistes. Pourtant pour ces groupes, quand vous allez leur demander s'ils sont pro-Ukraine ou pro-Russie, tous sont très admirateur de Poutine, tous sont pro-russes. Ces groupes ne sont pas non plus des "nazis" pour Moscou, ils sont au contraire ceux sur qui les russes vont parier afin d'obtenir un bordel favorable à la désunion de l'occident (sortie de l'UE, de l'Otan etc...). Bref on comprendra qu'il y a des gentils nazis acceptables pour la Russie quand l'idéologie nationaliste est axé contre l'UE ou les américains ou qu'ils soient des isolationnistes, par contre il y a les horribles nazis d'Ukraine car eux, leur nationalisme se base sur le rejet de l'influence russe. Est-ce que l'armée russe libère le peuple ukrainien du nazisme? Est-ce qu'elle libère des camps d'extermination? Elle découvre des charniers? Ah non, en fait tout ce qu'on a d'horrible c'est peut-être un drapeau ou un emblème d'unité. Dans un pays en crise ou en guerre, le nationalisme et l'extrémisme sort toujours du bois et se fait plus entendre car la situation est extrême en soit. Côté russe il y a exactement les mêmes, ceux qu'on retrouvait dans des groupes de hooligans ou autres, mais vu qu'ils avaient juste à glorifier Poutine pour être tranquille en Russie, tout va bien. Je ne parle pas juste des types comme Dmitri Outkine cofondateur de Wagner (pourquoi choisir le nom Wagner en fait?). De nombreux chants militaires en France ont une origine allemande, dois t-on en conclure que c'est la preuve que nous avons une armée de nazis? Vu que nous avons déjà vu des militaires français poser devant des "vrais" drapeaux nazis et faisant le salut nazi, c'est là aussi bien la preuve que notre armée et notre pays tout entier est nazi? Non mais forcément, il faut être aveugle pour ne pas le voir et faire le lien! Nous connaissons tous dans notre entourage des gens qui sont très nationalistes et pour certains carrément dans un extrémisme. Demandez leur s'ils sont pour la Russie ou pour l'Ukraine. Ceux qui assumeront ne se cacheront pas de soutenir la Russie, ceux qui n'assumeront pas se cacheront dans un nombrilisme ou en fait ils ne sont pas "pour" l'Ukraine. La propagande russe et le système politique poutinien fait rêver les néonazis partout en Europe, c'est quand même étrange pour une Russie qui fait de sa guerre en Ukraine, un guerre contre le nazisme. Sans doute qu'il y a des choses plus complexes qu'il faut voir, mais j'en conviens, pour l'idiot utile à qui on ne demande pas de réfléchir, faire passer les ukrainiens pour des nazis, c'est suffisant. On a beau vouloir chercher à dépeindre les ukrainiens comme des nazis afin de justifier les actes russes, afin de chercher à ce qu'on cesse notre soutien (l'objectif de la propagande russe), la vérité c'est qu'aujourd'hui il faut être particulièrement aveugle pour ne pas voir que l'extrémisme est du côté russe. C'est du côté russe qu'on a lancé une guerre amenant à des centaines de milliers de morts. Côté russe qu'on recherche son lebensraum car on ne supporte pas de voir une Ukraine indépendante et non soumise. Une parfaite hypocrisie qui sert à justifier un parti pris non assumé par certains.
  3. Depuis le début nous savons que l'occident apporte un soutien limité à l'Ukraine. Par contre nous ne faisons pas du déstockage comme les russes le font sur du matériel retiré du service depuis parfois des dizaines d'années. En occident on est plutôt sur un aspect ou l'Ukraine reçoit des matériels anciens qui sort du service actif quand derrière la production neuve vient équiper ce qui a été donné. Pour le cas français c'est par exemple le don de 200 VAB qui est "permis" car derrière on a 200 Griffon qui viennent. D'autres vont donner des F-16 car ils reçoivent des F-35. On a d'un côté une production occidentale qui vient renouveler l'équipement des armées occidentales. Les commandes neuves sont très peu à destination de l'Ukraine. On commande ou on anticipe les futures livraisons laissant ainsi parfois un trou dans la raquette qui durera le temps que ce qui est en commande soit livré. La Russie est dans une toute autre situation que les occidentaux. Elle est réellement en guerre, elle ne fait pas juste une assistance à un pays. Son armée a perdu et continue de perdre une quantité phénoménale d'équipements. Elle vide ses vieux stocks pour continuer de "maintenir" au mieux son effort, mais la production n'est pas en capacité de répondre aux attentes. Les attentes ce n'est pas de mieux faire qu'il y a 3 ans, c'est de pouvoir être capable de remplacer ce qui a été perdu, de ce qui continue de se perdre et d'augmenter le potentiel général. Je l'ai déjà dit et tout le monde le sait bien, il viendra un moment ou il n'y aura plus grand chose à tirer des stocks et ou la Russie devra compter uniquement sur sa production neuve. Je veux bien qu'au tout début du conflit, il fallait laisser du temps pour augmenter la production, comme chez nous, mais presque 3 ans après, ça ne tient plus. Nous ne voyons pas de changements dans l'aspect qualitatif et quantitatif des matériels engagés par la Russie en dehors des drones. Donc l'argument qu'on voyait souvent en 2022 sur l'incapacité de l'occident à tenir sur la durée ou à égaler la production russe ne tient pas. C'était un argument qui devait servir à certains pour se rassurer de la victoire russe qui se baserait sur une supériorité quantitative au même titre que celui des "réserves" que la Russie possède (possédait) alors que l'occident n'avait pas de gras pour suivre très longtemps son soutien à l'Ukraine. Mais dans les faits, on sait qu'aujourd'hui il est illusoire de penser que l'occident est en incapacité de fournir l'Ukraine sur la durée. En fait cela fait un petit moment que les russes l'ont compris, car sans doute connaissent-ils plus leurs limites que nous ne les connaissons. Les russes misent plus sur l'abandon politique du soutien occidental à l'Ukraine (comme avec Trump même si j'estime personnellement que les russes risquent d'obtenir l'inverse de ce qu'ils espèrent) que sur une quelconque attrition qui amènerait l'occident dans des limites capacitaires. Car même si la propagande russe aime donner l'impression qu'ils combattent l'Otan, qu'infliger des pertes à l'Ukraine revient à affaiblir l'Otan, dans les faits les armées occidentales ne s'affaiblissent pas dans cette guerre et disposent encore d'un énorme potentiel pour faire plus. Cela fait des mois que tout le monde se prépare à s'adapter d'un changement politique aux USA. Les russes restent sur l'idée qu'avec Trump, l'Ukraine sera abandonnée, qu'elle devra capituler aux conditions de Moscou et que l'Europe "suivra". Moi je vois venir un autre scénario, celui ou Trump ne pourra pas obtenir la paix en 24h (...), ou il comprendra qu'il est politiquement difficile pour lui de faire gagner Poutine, qu'il y a tout un tas de paramètres qui aujourd'hui, en tant qu'opposant du système et candidat à la présidence, il n'a pas à assumer et à prendre en compte. Trump pense obtenir la paix en Ukraine en mettant l'aide américaine en jeu, son arrêt pour convaincre Kiev de céder certaines choses (Crimée, Donbass) mais aussi son augmentation si Moscou ne concède pas à rendre certains territoires (frontières d'avant février 2022). Le risque qu'au final, on se retrouve avec un Trump plus engagé à soutenir l'Ukraine et qui forcera les européens à en faire encore plus est presque plus probable qu'un Trump qui va arrêter l'aide unilatéralement.
  4. Pourtant cela fait presque 3 ans que j'entends que ce qui fait la différence en HI, c'est la capacité de production. Du moins cet argument est sorti quand on croit ou qu'on veut croire que la Russie est super productive par rapport aux occidentaux. Car on a toujours l'impression que dans la tête de beaucoup, la Russie c'est l'URSS, qu'elle produirait des matériels simples de manière massive quand les occidentaux produisent des choses complexes en petite quantité. Très vite on cherche à faire revivre l'idée d'une Russie produisant une masse de T-34 et des occidentaux produisant une petite quantité de Tigre. Pourquoi? Pour se convaincre qu'au final, la Russie gagnera par la masse. Pourtant cela fait 3 ans qu'on dit que les russes produisent massivement, mais ça fait 3 ans que nous ne voyons pas les effets de cette production de masse. On est face à un déstockage massif avec souvent une remise en état minimaliste de l'héritage soviétique, nous ne voyons pas une production de masse sinon on verrait sur le champ de bataille le remplacement des vieux matériels par des nouveaux ou on observerait une augmentation du volume engagé. Aujourd'hui quand on regarde un assaut blindé russe, on ne voit pas d'unités équipées de matériels neufs, on voit du vieux char, du vieux transport de troupe qui ont souvent été bricolés à l'arrache (sur le terrain) pour y mettre un blindage additionnel pour notamment contrer au maximum les drones. Alors oui, les russes ont augmenté le volume des ressources humaines, mais derrière vous n'avez pas plus de blindés, d'artillerie ou autres qui va l'accompagner. On constate même qu'avec le besoin de munitions coréennes, qu'on est déjà à une certaine limite, car ces munitions ne viennent pas augmenter le feu des russes, au mieux ça va le maintenir, un feu qui aujourd'hui est bien plus faible qu'il ne l'était il y a 2 ans. L'industrie militaire russe tourne à fond mais elle n'est pas celle qu'on croit. L'industrie occidentale n'est pas à fond mais elle aussi n'est pas celle qu'on croit. Vouloir comparer aujourd'hui la production russe à l'ensemble de la production occidentale en voulant laisser paraitre que ça se vaut, c'est chercher à se rassurer. Comme souvent certains vont s'arrêter sur ce qui arrange la production russe, dans des secteurs ou l'on sait qu'en occident on l'a délaissé. On va parler alors des obus d'artillerie ou des chars, mais tout le reste on va laisser de côté. Personne ne va débattre de la production d'avions ou la production totale de blindés pour le transport de troupes. Tout le temps on cherche à noyer la masse de l'héritage soviétique qu'utilise la Russie pour de la production et on fait comme si ce stock serait infini. On fait exactement l'inverse avec l'occident ou ça fait 3 ans qu'on dit "nous n'avons pas de stocks" pour soutenir le conflit sur la durée, que nous ne produisons pas assez. Prenons bien conscience que la Russie crame chaque jour ce qui lui donnait une grande force de dissuasion conventionnelle, c'est à dire son héritage soviétique. C'est une carte qui ne pourra pas se rejouer une seconde fois. Ce que peut se permettre la Russie dans le conflit ukrainien elle ne pourra plus se le permettre dans le futur. Déjà en temps de paix elle avait bien du mal à remplacer les équipements anciens en service, croire qu'il y aura demain un miracle économique qui va lui donner les moyens de créer par exemple un stock de milliers de chars, de blindés ou de canons c'est illusoire, déjà rééquiper l'armée d'active sera un grand défi.
  5. L'hypothèse d'une réplique au missile sur Israël si ces derniers auraient mené une attaque contre l'Iran était inenvisageable il y a 1 an ? Que les proxys comme le Hezbollah ne viendrait pas se joindre à la danse? Non vraiment cela fait des années que tout cela est très sérieusement envisagée, des années que tout cela est et fait partie de la dissuasion iranienne. Le changement est comme je le disais, le fait que cette dissuasion iranienne n'a pas fonctionné, que les proxys se font bien tapé dessus et que Téhéran aujourd'hui n'est plus à l'abri de se faire bombarder, de toute façon, sauf à rebalancer des missiles (qui sont comptés), que feront-ils de plus? Non ce n'est pas que j'aimerai le croire, c'est ainsi, c'est toi qui ne veut pas voir certaines choses. Cela fait 20 ans qu'Israël et l'occident évoquent de nombreuses fois l'hypothèse de frappes (notamment sur le programme nucléaire). La peur de la réponse de l'Iran, notamment de ses missiles, de ses proxys a toujours été le frein principal, la peur de l'escalade, la peur que toute la zone prend feu, que le détroit soit bloqué. L'Iran aujourd'hui ne peut plus vraiment compter sur ses proxys pour faire une escalade car ses proxys sont déjà pris dans des guerres. Quant aux missiles et aux réponses directes iraniennes, ils n'obtiennent ni respect, ni dissuasion, au contraire ce sont des prétextes et des excuses presque attendus par les israéliens pour enfin frapper le pays. Les américains peuvent par le jeu d'alliance, par leurs positions, par de possibles erreurs iraniennes entrer en conflit directe avec l'Iran. Avec Trump ce sera plus simple, pas automatique, mais plus simple. Ce n'est pas mon "idée", c'est la conséquence d'une surenchère militaire dans lequel les américains sont dans tous les sens du terme, au milieu. Oui faire la guerre à l'Iran serait une erreur pour les USA, mais faire la guerre aux USA et à Israël est aussi une erreur de l'Iran. Pourtant c'est bien sa politique depuis la révolution islamique. S'il fallait raisonner logiquement, nul ne ferait jamais la guerre, la Russie a t-elle eût raison de faire la guerre à l'Ukraine ? Non, pourtant elle l'a fait et va chercher une sortie victorieuse mais qui ne compensera jamais son coût. L'effet ne sera pas le même car premièrement l'Iran ce n'est pas la Russie, deuxièmement Israël n'est pas l'Ukraine. L'Ukraine n'est pas en capacité de détruire la production et l'approvisionnement en drones de la Russie. Israël peut le faire. Ensuite entre Israël et l'Iran il y a à minima 1000km. Que s'est-il passé en avril sur les drones qui devaient saturés Israël? La plupart ont été détectés des heures avant, abattus pour beaucoup alors même qu'ils n'ont pas atteint Israël, par d'autres pays! Israël n'est pas seul pour sa défense comme l'est l'Ukraine, les américains ont tous leurs moyens (radars, navires, renseignements, aéronefs, munitions, soutiens...) mis à profit des israéliens. Tu parles selon tes envies. Cela me rappel les discours de ceux qui disaient que le Hamas finira par saturer la défense anti-aérienne israélienne, que rapidement les israéliens n'auront plus de missiles à tirer et que donc le Hamas gagnera la guerre, comme si l'idée de la guerre s'arrêtait là. Nous avons vu le résultat, la guerre n'était pas juste un jeu ou il y a celui qui balance des projectiles et un autre qui va les intercepter. Avec le Hezbollah c'était pareil, on devait voir des milliers de missiles inonder Israël, que tout ce qui ne sera pas intercepté irait infliger de terribles dégâts. Crois moi que le scénario ou on verrait l'Iran vider les stocks de missiles israéliens n'arrivera pas par des envois massifs de drones n'arrivera pas. Ils le feront 2 ou 3 fois mais très vite les américains entreront en jeu. Crois moi aussi que les israéliens et les américains ont déjà une grosse base de renseignements sur l'Iran. L'Iran ne trouvera personne car nul ne voudra être en guerre contre les USA, leurs alliés européens et leurs alliés du golfe.
  6. Dans la communication du Hezbollah, on continue de "surfer" sur l'épisode de 2006, donc la destruction de Merkava est une symbolique de victoire. Forcément quand on reprend la propagande du Hezbollah, on va se satisfaire des "on dit que". Pourtant en 2006, on avait un grand nombre de vidéos côté Hezbollah qui montrait les pertes, ça participait grandement à la propagande et avait son effet sur la population israélienne. Mais presque 20 ans plus tard, au moment ou tout le monde a une caméra en poche, des drones à profusion et ou internet est partout pour transmettre, on peut se poser la question sur les pertes si terribles dont le Hezbollah se vante dans ses communiqués. Se cacher derrière l'idée que les israéliens "taisent leurs pertes" c'est être totalement déconnecté de la communication dans les guerres modernes ou les deux côtés ont tout ce qu'il faut pour filmer et transmettre leurs "exploits". Ok, il existe quelques vidéos de missiles/drones qui vont frapper des véhicules, mais très peu nombreuses. Si Gaza ou le Liban était un cimetière dans lequel on aurait des centaines de carcasses de blindés israéliens, cela se saurait, cela se verrait, cela se montrerait. Sauf que ce n'est pas le cas et cette réalité semble emmerder certaines personnes qui vont se réfugier dans des "sources qui disent que". Les israéliens ne mènent pas aujourd'hui la même guerre que 2006. Il ne cherchent pas à avancer au plus vite et au plus loin. On est sur une opération qui se veut dès le départ lente. Ils mènent une tactique qu'on peut qualifier d'escalier. Les israéliens ne veulent pas se retrouver dans un nid de guêpes, leur stratégie c'est d'avancer un peu et de nettoyer à fond la zone, c'est même de raser toute l'infrastructure présente pour préparer un no man's land une fois retiré. Pendant qu'ils font cela sur les villages de la frontière, ils préparent une deuxième zone de progression, évacuation des populations, bombardements massifs puis ils avanceront. Les vidéos ou l'on voit les israéliens raser des dizaines d'habitations (les tunnels existent mais il n'y a pas que ça) par des unités au sol sont nombreuses et plus ça va plus on en voit. Ils ont une stratégie qui vise à tout raser, une stratégie qui se base sur un temps long, une stratégie ou l'on ne veut pas retrouver le Hezbollah dans le dos, le maintenant à distance et ou on ne veut pas de civils à gérer. Le Hezbollah est en dehors de sa zone de confort et ne combat pas dans les conditions qu'il pensait (remake de 2006). L'armée israélienne se donne le temps, que le Hezbollah marque des points de résistance c'est normal, qu'il inflige des pertes également, mais très clairement la tactique destructrice d'Israël fait qu'ils pourront bombarder pendant 1 mois un village entier dans lequel il y a de la résistance, y faire tourner H24 des drones pour taper le moindre type qui va bouger avant d'y envoyer l'armée réaliser le nettoyage ultime. On est bien parti pour que cela dure des mois. Alors c'est sûre, la communauté web anti-israélienne et pro-Hezbollah va rêver de victoires et donnera l'impression que les israéliens subissent des pertes énormes, mais comme à chaque fois, beaucoup racontent et reprennent ce qu'ils ont envie.
  7. Non, un missile iranien tombant sur Israël n'était pas de la science fiction, c'était considéré comme la conséquence en cas d'attaque directe contre l'Iran, ceci en plus d'une réaction des proxys. Les missiles à longue portée c'était la dissuasion iranienne. La chose qu'il convient de comprendre, c'est que l'Iran a perdu son "pouvoir" dissuasif qu'il utilisait depuis presque 20 ans, que les événements lui sont de moins en moins favorables et que pour éviter une crise de régime, il fallait faire une action symbolique directe contre Israël. Pour faire cela, l'Iran n'avait pas beaucoup de possibilités en dehors de drones, de missiles (croisière ou balistique). La première frappe se voulait une démonstration capacitaire, elle devait soulager politiquement à l'intérieur de l'Iran. Sauf qu'elle n'a pas été dissuasive sur la politique israélienne, les pays comme l'Irak et la Jordanie n'ont pas été intimidé par les menaces iraniennes, ces pays ont participé à intercepter des projectiles et ont offerts aux occidentaux l'autorisation d'en détruire. On a donc observé qu'il y avait bien du monde pour "défendre Israël" d'une attaque iranienne, que les drones et missiles de croisière sont très peu efficace, prévisible car lent au vue des moyens de renseignements (surtout US) dans le coin. Cette frappe n'a pas été dissuasive pour les israéliens qui ont plus que continué la politique de guerre. Entre temps c'est le Hezbollah la nouvelle cible, c'est un paquet de têtes alliés de Téhéran qui ont été coupées (dont Haniyeh à Téhéran sans oublier Nasrallah...). Donc les iraniens ont lancé une deuxième frappe avec des missiles balistiques, sans les drones et sans les missiles de croisière car sans grands effets. Mais là encore, les images vont impressionner, mais l'imprécision est réelle, 200 missiles et au final on doit avoir 2-3 qui ont touchés un truc intéressant, car il ne suffit pas de tomber dans la "zone" pour marquer des points. Là aussi, on peut dire que beaucoup sont passés sans être intercepté, mais là n'est pas le dessein final, comme dans un match de foot, passer la défense est une chose, marquer un but en est une autre. Les missiles balistiques à longue portée, l'Iran n'en dispose pas des masses non plus. Ce ne sont pas des drones Shahed ou des roquettes de 122mm comme on peut les compter du côté du Hezbollah. Donc ça va faire quelques gros coups mais ce n'est aucunement "durable". On me dira que les israéliens ne sont pas plus à l'aise de bombarder l'Iran avec son aviation, que ça ne se fait pas aussi facilement que pour frapper Gaza ou le Liban, c'est vrai. Mais le problème c'est l'escalade. Israël a l'allié américain qui peut potentiellement entrer dans le jeu. Le risque que Téhéran fasse une erreur stratégique et amène les américains à entrer dans la confrontation est réelle, il le sera encore plus avec Trump à la maison blanche. On peut penser que les israéliens soient autorisé à frapper le programme nucléaire, les installations pétrolières, des choses qui ne vont pas impliquer directement les américains dans un premier temps mais qui risque d'amener les iraniens à s'en prendre à eux tant le besoin de se "venger" sera grand et demandera autre chose qu'un nouveau tir de missiles sur Israël L'Iran n'a plus la même dissuasion que par le passé, ce à quoi on assiste aujourd'hui c'est une frustration de sa perte d'influence, de pouvoir, un truc ou ils ont le sentiment que le temps joue contre eux, un truc ou ils ne maitrisent pas ce qui se passe. On peut dire 1000 fois que sans les américains Israël ne pourrait pas faire ce qu'il fait en ce moment, ça ne changera rien au fait que dans la réalité, les américains sont bien là et qu'ils sont pleinement avec Israël. Qu'il y a plus de possibilités de voir les américains s'impliquer encore plus, si ce n'est directement pour les aider que de voir un abandon. Un Israël fort et puissant militairement est dans l'intérêt des américains, cela fait partie de leur stratégie régionale, s'ils subventionnent ce n'est pas pour rien.
  8. Pour ceux que ça intéresse, sur google earth on a une "mise à jour" des cartes sur Gaza. Photos prises au 19 octobre 2023. Donc en gros une dizaine de jours de bombardements et pas mal de dégâts déjà. Je pense que si on devait voir la situation au jour d'aujourd'hui (ce n'est pas non plus terminé) on serait surpris du niveau de destruction.
  9. Il n'y a pas si longtemps, il était difficile d'imaginer Israël frapper l'Iran tant on craignait une escalade globale qui allait mettre le feu à toute la zone, qui allait voir le Hezbollah, le Hamas et d'autres faire vivre un enfer à Israël. Comme je l'avais déjà précisé sur un autre sujet relatif à la guerre au Liban, nous avons aujourd'hui une situation ou le Hamas ne représente plus une menace et ou le Hezbollah n'est pas du tout dans une position de force, peu importe sa résistance. On constate qu'Israël en prenant l'initiative militaire et en pratiquant une guerre bien différente des interventions passées, fait pencher le rapport de force de son côté. Les israéliens ne jouent pas le jeu pour lequel le Hamas ou le Hezbollah s'est préparé. Les deux misant sur les limites qu'Israël s'imposerait en raison d'une imbrication profonde avec les civils et qui amènerait la communauté internationale à faire une énorme pression on est actuellement dans un système ou Israël force les populations à déserter des quartiers, des villages, des villes pour ensuite raser l'infrastructure sans qu'il y ait ces boucliers humains. La peur de frapper l'Iran c'était lié au fait que c'était une sorte de pieuvre avec plusieurs tentacules. Le Hamas, le Hezbollah, les Houthis, la Syrie, les groupes chiites en Irak. Ces tentacules étaient une dissuasion. Mais plus le temps passe, plus ces tentacules semblent s'atrophier si ce n'est qu'elles se perdent. Actuellement c'est le Hamas et le Hezbollah, mais du côté de la Syrie avec la guerre civile, nous ne sommes plus en face de la Syrie d'il y a 10-15 ans. Les Houthis que peuvent-ils faire de plus qu'ils ne font pas aujourd'hui? Du côté des milices en Irak, là aussi, rien de fou. Bref les tentacules de l'Iran c'est bien souvent un "camp" dans des pays en guerre civile ou au bord d'une nouvelle guerre civile. L'Iran en lui même n'est pas un pays au mieux de sa forme, tant sur le point de son économie, de sa société, de sa politique. Le pays voit son influence se réduire, voit ses alliés se faire éliminer, il voit ses chefs militaires et son réseau être frappé par les israéliens un peu partout (jusqu'à Téhéran). Il se voit contraint politiquement et idéologiquement de répondre en envoyant des missiles sur Israël, une frappe qu'il pensait dissuasive mais qui au final, ne l'a pas été du tout. Il y a donc eût beaucoup de croyances et de craintes vis à vis de l'Iran et de ses alliés qui sautent petit à petit. La frappe israélienne ce n'est pas le bilan qui est intéressant, mais c'est le fait qu'aujourd'hui, frapper l'Iran n'est plus impensable, inenvisageable ou impossible. L'option militaire directe contre l'Iran est aujourd'hui pleinement ouverte et envisageable. Les américains ont une position qui va permettre à Israël de le faire, ça c'est sous l'actuelle administration. Car comprenons bien le contexte, les israéliens ont frappés des sites en Iran avec l'autorisation de Biden et que les sites ont été également validés par les américains. Les israéliens ont donc profité de cette autorisation pour faire cette frappe mais gardons nous de croire que plus rien ne se passera. Washington déclare aujourd'hui que si l'Iran lance une nouvelle attaque, ils ne "retiendront" plus les israéliens, donc ces derniers pourront choisir leurs cibles. Du côté d'Israël, l'arrivée possible au pouvoir de Trump risque de favoriser de plus en plus l'action militaire contre l'Iran. C'est en ce moment la grande inconnue sur laquelle l'Iran et Israël attendent pour adapter leur nouvelle stratégie. Téhéran sait qu'avec Trump, le risque de voir les américains entrer directement en guerre est largement plus important qu'avec l'actuelle administration ou avec Harris.
  10. Je suis convaincu que les ukrainiens ont changé de stratégie. Auparavant ils étaient dans une optique de "on lâche le moins de terrain possible", aujourd'hui ils sont dans l'optique "on ne s'obstine pas inutilement en terrain défavorable". Mais cette stratégie a un objectif, celui de préserver les ressources, sans doute dans la perspective d'une offensive importante l'an prochain. Forcément si on reste sur la même ligne d'analyse d'avant, on en vient à se dire que si les russes avancent, c'est qu'en face ils sont à bout, que ça cède, qu'il n'y a plus d'hommes, plus rien derrière. On considère alors chaque avancée comme une victoire des russes sauf que dans la guerre, les paramètres sont très nombreux. Dans la tactique et la stratégie militaire, on fait des choix, ce n'est pas parce que vous avancez à un moment que vous ne reculerez pas plus tard, ce n'est pas parce que vous contrôlez un territoire que ça y est, il ne peut plus se perdre. Si les ukrainiens se préparent à surprendre les russes dans une grande offensive, il faudra bien entendu s'y préparer, il faudra économiser les forces, il faudra accepter certains choix de terrain comme celui d'abandonner des zones défavorables , se concentrer sur des zones plus avantageuses. Quand j'observe les ukrainiens actuellement, je ne vois pas une panique devant les "avancées" russes, c'est limite "pas grave" alors qu'auparavant il y avait une grosse dramaturgie qui devait faire peur pour obtenir plus de soutiens. Bien sûre le camp pro-russe ne voudra pas le voir, pour lui cela traduira une Ukraine qui va cacher ses défaites, ses problèmes, car on cherche à mettre en valeur des "succès russes". Mais il y a un vrai changement comportementale qui pour moi est "contrôlé" et que l'image d'une armée ukrainienne qui serait à bout va servir cette nouvelle stratégie, au même titre que l'entrée des ukrainiens dans la région de Koursk est pour moi une diversion qui doit pousser les russes à y concentrer des forces, ce n'est pas un truc pour le moral, pour l'honneur, ni un territoire à échanger au moment d'une négociation. Kiev prépare ses forces à passer un hiver dans les positions les plus acceptables possibles. Sauf que ce n'est pas cela la réalité de l'armée russe actuelle. Toi comme d'autres continuent de voir l'armée russe comme un puits sans fond de ressources humaines, comme une machine industrielle qui va sortir des masses considérables de ses usines quand en face on serait sur des limites en hommes et que l'occident produirait largement moins "vite" que les russes. On est dans l'effet "2e guerre mondiale" ou on a l'image de l'URSS (Russie) productrice en masse de simples T-34 face à une Allemagne (occident) qui produirait de complexes Tigre. Cette idée est "plaisante" pour les pro-russes qui aiment l'entretenir depuis bien des années afin de se rassurer en cas d'affrontement contre l'occident. Mais je le répète, ceci est un passé qui n'est pas la réalité de la Russie actuelle. La Russie actuelle paye des sommes folles pour trouver des "volontaires" chez elle. Ce n'est pas en mettant en avant uniquement les problèmes humains côté ukrainien qu'on doit penser qu'en face c'est mieux. Des déserteurs vous en avez également un paquet côté russe, un moral à zéro aussi, des gens qui cherchent à fuir la conscription pareil. C'est "normal" dans toutes les guerres, ce n'est pas le "signe" que ça y est, les ukrainiens sont finis. Quand je vois qu'aujourd'hui les russes ont besoin des coréens pour amener de la ressource humaine (faut pas penser que c'est un truc offert par la Corée du Nord, c'est un truc que Moscou a demandé et pour lequel on "paye"), faut rester mesuré. Je ne pense pas non plus que côté russe vous avez beaucoup de monde qui se batte pour "la cause", enlevez l'aspect financier, qu'en restera t-il des volontaires? Combien de contractuels qui généralement vont signer 1 an d'engagement en Ukraine vont rempiler? Si les ukrainiens sont à une certaine limite capacitaire, il faut également reconnaitre que côté russe, c'est pareil, ce n'est pas la mobilisation de Staline de la 2e guerre mondiale et ça ne le sera pas, ce n'est pas parce qu'il y a plus d'habitants que forcément on va piocher dedans comme si ça serait un stock de kleenex. Au niveau de la production c'est pareil, il n'y a pas une production massive en Russie. La Russie déstocke massivement son héritage soviétique, c'est cela qui lui permet de maintenir une masse, ce n'est pas de la production, c'est de la remise en état. Nous ne voyons pas sur le champ de bataille des blindés flambants neufs qui sortent d'usines remplacer les anciens blindés perdus, encore moins des blindés qui viendraient augmenter les forces engagées. Il n'y a pas plus de tirs d'artillerie aujourd'hui qu'il n'y en avait il y a 2 ans et là aussi les russes peuvent dire merci à la Corée du Nord pour pouvoir maintenir un certain rythme. Nous ne voyons pas plus d'avions ou d'hélicoptères qu'avant, ils n'ont déjà pas remplacé ce qui a été perdu, la production d'avions doit s'approcher de celle de chez Dassault et ils ne vont pas former un équipage en 2 semaines. Mais tout cela n'est aucunement une constante et elle a les limites du stock. Ces limites elles ont sans doute déjà été atteintes depuis un petit moment, car l'aspect qualitatif est décroissant, on voit de plus en plus d'anciens engins qui sont engagés, des quantités de plus en plus faibles. Alors oui, la Russie a fait un effort sur la ressource humaine, mais cette dernière ne sont pas des nouvelles armées qu'on voit arriver sur le modèle de l'armée russe de février 2022. Cette ressource humaine est utilisé comme de l'infanterie légère, de plus en plus véhiculés en engins non blindés si ce n'est civil. Aujourd'hui et depuis un moment une offensive qui va exciter le monde pro-russe (blog, médias, réseaux sociaux) c'est 15 blindés qui ont été bricolés pendant des jours pour y accrocher toute la tôle et les grilles à disposition, c'est des types qu'on aura foutu sur les blindés car il n'y a pas la place à l'intérieur pour venir capturer une position ukrainienne ou ils doivent être une petite dizaine de soldats sur place. Mais on a systématiquement l'impression d'assister dans les commentaires et l'analyse de certains qu'on fait face à des avancées de divisions complètes qui iraient percer le dispositif ukrainien et qu'on serait face à des encerclements de masses des troupes ukrainiennes. Les "avancées russes" c'est ça, s'ils prennent une position il n'y a pas de brèches qui s'ouvrent dans lesquelles vont s'engouffrer 50 000 hommes ou je ne sais quoi. De même qu'il faut prendre un peu de recul sur les "encerclements", une manoeuvre d'encerclement se fait rapidement et va surprendre le défenseur. Vous n'allez pas encercler des brigades (comme on l'entend souvent) ukrainiennes en grignotant pendant des mois quelques centaines de mètres ici et là, le défenseur a largement le temps de voir venir le truc et de s'y échapper. C'est bien pour ces raisons que depuis le début du conflit, en dehors de Marioupol, les russes n'ont jamais réussis sérieusement à encercler une grosse force ukrainienne. Les réseaux sociaux pro-russes fantasment ces capitulations de masses, fantasment leurs chaudrons dans lequel ils infligeront une grosse défaite, s'excitant à dessiner de grosses flèches dans tous les sens, mais ils sont systématiquement frustrés qu'au final, ben en fait, ça n'a pas changé grand chose et qu'il faudra recommencer 5km plus loin la même chose pendant là aussi des mois. On est sur une guerre ou il est faux de croire que la Russie domine la situation, qu'elle n'a pas de raisons de douter de la suite ou que le temps joue pour elle. On est toujours dans une guerre ou ni l'un ni l'autre est en capacité de bousculer le champ de bataille pour obtenir une victoire décisive qui amènera l'autre à reconsidérer son engagement, son effort de guerre. En février 2022, pour l'occident (mais aussi pour les russes), l'Ukraine n'avait pas les moyens de tenir face à l'armée russe. L'Ukraine n'étant pas un pays officiellement "allié", au mieux on espérait que pour les russes ce ne soit pas trop facile, tablant plutôt sur une résistance à l'afghane plutôt que sur une guerre conventionnelle. Mais les ukrainiens ont surpris et les russes n'avaient pas non plus tout l'effet de surprise espéré. L'armée russe a pris une énorme déconvenue qui à la fin 2022 montrait plutôt comment elle reculait, abandonnant des zones entières, mis sous contrainte au point d'évacuer la zone de Kherson, soumise à l'offensive ukrainienne du côté de Kharkiv. Donc on peut dire ce qu'on veut, mais à cette époque, devant cette situation, on ne peut pas reprocher à l'occident de ne pas s'être plus impliqué que ça, une époque ou fournir un char était une escalade et ou l'idée de livrer des avions serait signe de guerre nucléaire avec le Kremlin. Début 2023, face à cette situation, bien sûre qu'en analysant la situation on pouvait se dire que les russes sont sur le recul, qu'ils étaient déjà passé en position défensive, bien sûre qu'on pouvait penser qu'en apportant une aide un peu plus forte, notamment avec des engins comme les chars, on pouvait espérer voir les ukrainiens continuer cet avantage. Le problème c'est que pendant des mois on disait au monde entier (dont les russes) que l'Ukraine allait faire une offensive, donc pendant des mois les russes ont axé leur effort sur la défense. Les ukrainiens étaient attendus, pas d'effet de surprise, limite qu'on connaissait la date et le lieu de l'offensive. C'est bien le contexte défavorable aux russes qui alimentait les espoirs, ce n'était pas la mise en avant de wunderwaffens d'origine occidentale sur lesquelles on imaginait une supériorité. C'est d'ailleurs plus du côté russe qu'on valorise à ce point tout ce qui vient de l'occident, détruire un Léopard 2 ou un Bradley en Ukraine et à chaque fois on a l'impression qu'ils ont vaincus l'Otan ou l'armée américaine. C'est également amusant de constater qu'au moment de l'offensive ukrainienne de 2023, les russes ont été presque "surpris" de l'avoir mise en échec, tant la pression du moment ne leur était pas favorable. Mais il est faux de croire qu'après cela l'Ukraine a perdu tous ces soutiens, par contre il est vrai que le soutien occidental à l'Ukraine n'a jamais été un soutien massif. La Russie met tous ses moyens dans la guerre et va ponctionner en Biélorussie, en Corée du Nord ou en Iran pour compléter. L'Ukraine met également tous les moyens, mais c'est un pays qu'on ne peut pas comparer à la Russie, je vais le redire, mais avant février 2022, l'armée ukrainienne aux yeux du monde entier ne valait rien du tout et paraissait bien ridicule face à l'armée russe. L'aide occidentale est essentielle pour que les ukrainiens puissent tenir, mais ce qui est sûre, c'est qu'on est loin d'être "engagé" dans ce conflit comme peut l'être la Russie. Pourtant ce peu d'aides, souvent pris sur du matériel en fin de vie ou qu'on va donner car de nouveaux équipements équipent nos forces (nos VAB ou les F-16 par exemple), ben pourtant cela suffit aux ukrainiens pour tenir, ça ne lui suffit pas pour surpasser l'armée russe qui jette tout ce qu'elle peut dans la bataille, mais cela permet d'avoir un front relativement stable dès lors qu'on ne va pas surjouer les "avancées russes". Cette guerre n'est pas terminée et c'est à sa fin qu'on en fera le bilan. On ne peut pas prendre un épisode de la guerre pour sa finalité. La guerre ne s'est pas arrêtée au moment de l'échec de l'offensive ukrainienne de l'an dernier, aussi sûrement que la guerre ne va pas forcément être la continuité de ce qui se passe en ce moment.
  11. Je pense que depuis un petit moment, l'inconnu de l'élection présidentielle US fige pas mal de choses et amène son lot d'inconnus. Trump est porteur d'espoir pour certains, une crainte pour d'autres mais ce qui est sûre, c'est que les USA depuis au moins 1 an sont dans une forme de brouillard stratégique en raison de cette élection. Israël pouvait attendre de voir le résultat de l'élection américaine (une dizaine de jours) avant éventuellement s'entendre avec Trump pour des frappes d'un autre type, mais ça n'a pas été fait. On est sur une réponse israélienne qui est encore en "accord" avec l'actuelle administration et sans doute qu'ils verront ultérieurement s'ils peuvent pousser plus loin. Pour l'Iran, Trump est un danger, c'est même une cible. Pousser une escalade avant l'élection présidentielle risque de favoriser Trump qui tient une ligne dure contre l'Iran, le faire s'il est élu risque de voir les américains entrer dans le jeu bien au delà de ce qu'ils font actuellement. Avec Trump l'idée de raids sur le programme nucléaire par exemple devient crédible. Donc en ce moment, tant du côté du conflit en Ukraine que du conflit au Proche-Orient, on attend l'élection US avec espoir, crainte, illusion, inconnu sur le futur.
  12. Le Golfe bloqué amènera quoi qu'il arrive une réponse internationale très importante, amènera l'ensemble des pays du Golfe à entrer en guerre avec une coalition de pays étrangers, USA en tête. L'Iran veut dissuader et faire peur, mais ce serait totalement stupide comme "réponse" à un raid israélien. C'est surtout la démonstration d'une certaine impuissance à pouvoir porter la guerre contre Israël d'une manière sérieuse et sur la durée. C'est comme leur 1000 missiles, c'est un beau chiffre qui va impressionner, ils vont les tirer, mais le lendemain pourront-ils le refaire? le surlendemain? Foutre le bordel dans l'approvisionnement du pétrole en essayant de bloquer le golfe, ce n'est pas juste toucher les occidentaux comme tu aimes à en faire la démonstration. La plupart du pétrole exporté dans la zone, va en Asie. Les pénuries se feront chez eux avant tout et visiblement ce que le chinois va payer en plus, l'effet économique sur la Chine ou l'Inde ne semble pas trop t'intéresser. Pourtant dans un tel scénario, un prix du baril qui explose amènera à pénaliser les pays et les populations les plus pauvres du monde. Si au départ il y a un choc, très vite la demande va se tarir car de nombreux pays ne pourront tout simplement pas se payer un baril à 230$. Qu'est-ce que l'Iran a à gagner dans cette histoire si ce n'est de devenir l'état qu'il convient de neutraliser pour restaurer la situation? L'Iran n'est pas une superpuissance, foutre le bordel est une chose, supporter la réponse en sera une autre et ce sera une toute autre affaire. La question qui se pose depuis le début, c'est est-ce que l'Iran doit se sacrifier pour sauver le Hezbollah et l'honneur de quelques têtes éliminées? Car c'est bien l'implication iranienne dans un conflit dont elle pourrait bien se passer qui amène cette situation. Donc il aurait été plus logique que tu viennes ici calmer les "ardeurs" de l'Iran au moment ou ils ont envoyé leurs 200 missiles. C'est l'Iran qui va analyser les dégâts que ça va lui faire, même s'ils pensaient peut-être que ça passerait, qu'ils seraient dissuasifs....
  13. Le Hezbollah ce n'est pas la "Palestine" ni les Palestiniens. Le Hezbollah ce n'est pas le gouvernement du Liban ni l'armée nationale. Croire que si demain un état Palestinien va se créer, on verrait un groupe comme le Hezbollah ou encore l'Iran cesser de mener une politique anti-israélienne, c'est une connerie. S'opposer à Israël est depuis des années une idéologie sur laquelle la cause palestinienne est devenue une excuse. C'est une idéologie sur laquelle une partie du monde musulman recherche une unité, c'est une forme de guerre sainte. Je vais le répéter, mais si Israël ne serait pas un état représentant des juifs qui vont chasser des musulmans d'une terre sainte, que ce serait un état musulman comme un autre, tout le monde s'en foutrait dans le monde musulman des palestiniens comme ils s'en foutent des millions de syriens, d'afghans, de somaliens, de yéménites, de soudanais. Lutter contre Israël ça "captive" et ça "passionne" , rêver de la défaite d'Israël c'est pour certains sur la même ligne que rêver à l'effondrement du système américain, c'est un parti pris idéologique, c'est un conditionnement. L'Iran cherche une influence populaire avec cet esprit de "résistance" à Israël, cette opposition, le Hezbollah fait pareil et les groupes comme le Hamas également. Mais ces acteurs là font cela pour leur propre intérêt, ils ne font pas cela pour chercher à obtenir la paix, on est depuis longtemps dans un radicalisme de haine des Israéliens, de haine des juifs et le dessein final pour eux ce n'est pas la cohabitation de deux états indépendants, c'est l'éradication d'Israël. Forcément pour tout ce petit monde qui va fantasmer la fin d'Israël, sa destruction, sa défaite, la situation actuelle est clairement agaçante, frustrante et on s'accroche comme on peut sur la croyance que tout cela joue contre Israël. Pourtant je vais là aussi me répéter, même si ça va déplaire à ceux qui embrassent l'idéologie anti-israélienne, mais les événements actuels ne sont pas à l'avantage des ennemis d'Israël. Au 7 octobre, on voyait un grand nombre de personnes applaudir l'action du Hamas, que ce soit dans Gaza ou ailleurs. D'autres se taisaient, mais comme on dit, le silence parle parfois plus que les mots. Pour assouvir et décharger une haine des juifs et d'Israël, le Hamas a amené un véritable désastre à Gaza, c'est un champ de ruines qui non seulement aura considérablement affaiblit le Hamas, mais aura amené plus de misères au peuple qui y vit. La bande de Gaza ne vivait pas une belle situation, mais désormais ce sera un terrain de misère qui va mettre 20-25 ans pour reconstruire (si les donateurs sont généreux...). On aura les israéliens qui contrôleront très certainement la frontière avec l'Egypte et rendra très improbable le même réarmement de cette zone que par le passé. Ceux qui rêvent et espèrent voir le Hamas se renforcer et se réarmer sont dans une réalité alternative. Donc un coup de menton du Hamas qui au final aura fait régresser la cause palestinienne, lui aura creusé un peu plus sa tombe, peu importe ceux qui vont chercher une défaite israélienne dans le prix des bombes larguées, des missiles intercepteurs ou dans des chiffres de tués ou de blessés dans l'armée israélienne. Du côté du Liban c'est pareil. Des gens qui se rassurent depuis des années en revisitant la guerre de quelques jours en 2006 en pensant qu'Israël vivrait un enfer s'il devrait se confronter au Hezbollah sont aujourd'hui un peu désemparé de voir que ça ne se passe pas comme ils pensaient, qu'en fait il n'y a pas des milliers de roquettes et de missiles qui tombent quotidiennement sur Israël, de voir que le Hezbollah a été décapité et qu'on est loin du scénario de 2006. Alors oui il va y avoir de temps en temps des pertes israéliennes que certains ici vont se précipiter de mettre en avant pour chercher à se rassurer et à donner l'illusion que c'est terrible pour eux, mais dans les faits les israéliens mènent une guerre prudente mais très destructrice pour ceux d'en face. Contrairement à 2006 au Liban, les israéliens ne foncent pas au plus vite et au plus loin au milieu des civils, ils adoptent la même tactique qu'à Gaza, évacuation massive des populations et on rase tout, les villages à la frontière sont rasés. Oui on peut légitimement critiquer la méthode, sauf qu'au final cette méthode radical a de fortes chances d'offrir les conditions qu'Israël recherche à sa frontière Nord. Ils vont continuer ainsi sur une certaine profondeur, ils le feront peut-être sur 1 an encore, mais il faut être particulièrement naïf pour croire qu'en ce moment le Hezbollah est dans une position avantageuse et gagnante. Les israéliens sont en ce moment dans un mode "guerre" qui n'est aucunement comparable à ce qu'on a vu par le passé. Ses ennemis trinquent sévèrement et c'est toute l'idéologie de la résistance qui s'effondre petit à petit. Cette dernière tablait sur un ceinturage d'Israël de forces qui devaient au coup de sifflet amener Israël à faire face à un soulèvement général, une guerre sur plusieurs fronts. Le Hamas représentant le front sud est aujourd'hui insignifiant. Les palestiniens de Cisjordanie, il ne faut pas en attendre grand chose, le soulèvement des palestiniens que certains espèrent, on en est loin. Côté Hezbollah on suit une pente descendante et tôt ou tard on peut parier qu'à l'intérieur du Liban, on va commencer par avoir des divisions sérieuses avec le Hezbollah et les autres camps. Le Hezbollah ne sera pas dans cette guerre le "défenseur du Liban" comme l'arc de la résistance veut le faire passer. Côté syrien, depuis la guerre civile, il ne faut plus trop compter sur un rôle actif de Damas qui a déjà du mal à gérer sa propre situation intérieure, ou des zones entières lui échappe encore. L'armée syrienne n'est plus que l'ombre d'elle même, d'ailleurs il suffit d'observer son inaction devant les frappes israéliennes sur son sol, les syriens ne sont pas en capacité et en position de subir une confrontation plus étendue avec Israël car ils savent que ça risquerait de réalimenter le conflit intérieur (rebelles, kurdes, EI, turcs...). L'Irak en dehors de quelques milices, ne joue aucun rôle malgré l'espoir de Téhéran d'en avoir la main mise quant aux Houthis, ils font la merde en mer rouge mais n'ont aucune influence sérieuse sur Israël. L'Iran enfin, misait sur cet ensemble pour peser. Finançant et armant, on voulait monter en puissance pour qu'un jour on se sente prêt à passer à l'action. Mais de nombreux événements ont entravés cet espoir, aujourd'hui les iraniens voient que leurs alliés sont bien affaiblis et qu'ils n'ont pas les moyens de les soutenir réellement. Pire que cela, l'Iran sent à juste titre, être la suite logique de cette confrontation. Bientôt on connaitra le prochain président(e) des USA, avec Trump, croyez bien que les israéliens auront carte blanche si ce n'est un appui plus important pour frapper l'Iran.
  14. Les israéliens demandent une 2e batterie THAAD aux américains (pas sûre de l'obtenir celui-là) La première est arrivée ces derniers jours via une vingtaine de vols en C-17. Un indice supplémentaire sur la plus que probable frappe à venir sur l'Iran qu'on finira par découvrir un matin au réveil.
  15. Pour 2024, il est prévu une grosse commande de Serval "appui Scorpion" (ou "VLTP-P segment haut"). Pour le segment bas (c'est aussi le remplacement du PVP) il n'y a rien de prévu et aucun matériel n'est à ce jour sélectionné. Mais il y a une très forte probabilité que le temps passant, le futur VBAE soit également le futur VLTP-P segment bas afin de gagner du temps et donner du volume à ce programme. Au même titre qu'on a différencié le Serval "Scorpion" du Serval VLTP-P segment haut qu'on a renommé "appui scorpion", on est aujourd'hui sur des appellations différentes d'un véhicule identique. Au tout départ on envisageait un autre véhicule que le Serval pour le segment haut, mais c'était devenu très rapidement logique de ne pas développer un autre type de véhicule. Sur le papier le Griffon paraissait d'origine le remplaçant principal du VAB avec à côté un Serval plus petit qu'on destinait à des forces plus légères. Environ 2660 VAB qui devaient se faire remplacer par 1872 + 978 Serval (soit 2850 engins au total), les quantités étaient "cohérentes" avec un petit plus qu'on pouvait mettre sur un trou à boucher. Mais à côté de cela on va avoir 1060 autres Serval. On a donc théoriquement 3900 blindés qui viennent remplacer 2660 qu'on a depuis une dizaine d'année. On va revenir à un chiffre proche de ce qu'on avait avant 2008, c'est à dire avant les coupes sous l'ère Sarkozy. N'oublions pas que lorsque Hollande est devenu président, les coupes de Sarkozy n'étaient pas terminées et qu'il allait remettre une couche, la cible finale c'était 2080 "VBMR". En 2016 on a mis un arrêt à cela et on a augmenté la FOT de 11 000 hommes (en rappelant qu'une bonne partie sont des postes sauvés et non pas créés, car il était en projet de diminuer pas mal au sein des régiments pour arriver aux 66 000 prévus). Quand on prend un peu de recul, on se rend quand même compte que s'il n'y avait pas eût les attentats de 2015, on serait resté en tout et pour tout sur une cible de 1700 véhicules Griffon et environ 350 Serval, il y a 10 ans le "projet" c'était ça. Désormais c'est presque 1900 Griffon et plus de 2000 Serval. Et même en rapport aux 2660 VAB qu'on remplace et qu'on maintient depuis presque autant d'années, comprenons bien qu'on va avoir une densification de blindés beaucoup plus importante. Quand à côté de cela on met la vétusté du VAB qui limitait sa dispo, on finira par prendre une réelle bouffée d'air, n'en déplaise à ceux qui ont toujours la montre en main pour dire qu'on ne voit pas la couleur des augmentations et des efforts budgétaires. Mais les trous et les manques sont tellement vastes depuis des années, qu'il convient de bien assimiler que tout l'effort ne peut pas tout débloquer en 1 ou 2 ans (il y a des limites y compris industrielles que l'argent ne peut pas toujours débloquer).
  16. Théoriquement il y a 3 ans, on voyait l'Ukraine tenir au mieux quelques semaines face à l'armée russe. En février 2022 la Russie a mobilisé toute son armée pour l'Ukraine, peu importe si certains voulaient croire qu'elle se "retenait" et avait des armées cachées en réserve ou que si Poutine prononcerait le mot "guerre" on allait voir ce qu'on allait voir.. Bref plutôt que de constater certaines limites à l'armée russe , certains ont préféré se construire une réalité alternative. Pourtant on voit en permanence que la Russie n'a pas une profusion de ressources humaines "disponible" pour se faire tuer. On voit qu'après avoir pratiquement consommé la cartouche Wagner qui vidait les prisons, les russes ont très souvent envoyé tous les contractuels au front, de différentes armées, services, fonctions. La campagne de recrutement voit les primes et soldes se gonfler presque tous les mois, car les "volontaires" ne se bousculent pas pour défendre la patrie, il n'y a que l'argent qui est devenu la vocation première d'engagement. Les pertes sont lourdes et du côté du Kremlin on semble craindre un retournement de l'opinion s'il fallait "forcer" des non volontaires (ordre de mobilisation) à mourir en Ukraine. On craint une opposition intérieure dont on sait qu'il s'agit d'une hantise du pouvoir qui fait tout pour qu'elle n'existe pas. Poutine craint que le peuple lui demande d'arrêter cette guerre, craint des tensions dans l'armée, mais tant qu'il y a des contractuels, ça passe. Mais comprenons bien qu'il y a quand même une limite à cela, pas celle de savoir à combien de personnes l'état russe peut fournir un fusil , mais combien de personnes veulent porter un fusil pour cette guerre. L'usure humaine pour la Russie est sur ce vivier là et non sur la population totale du pays et du potentiel de gens à mobiliser. Poutine craint une guerre qui deviendra impopulaire, cela peut aller très vite, il faut parfois que quelques éléments d'insatisfactions, de scandales, de déceptions, de ras le bol. En dehors de l'aspect humain, l'autre limite russe est matériel. On a beau dire (surtout en occident) que les russes produisent massivement, la réalité c'est que sur le terrain nous ne voyons pas un changement significatif, bien au contraire. L'armée russe augmente ses effectifs humains, mais vous ne voyez pas plus de chars, il n'y a pas plus d'artillerie, de blindés ou autres. Nous ne voyons pas des centaines de blindés fraichement sortis d'usines, on continue de voir les matériels soviétiques qu'on pioche dans les stocks et ils sont de moins en moins nombreux. Ainsi bien que la Russie "augmente" les ressources humaines, tout cela ne s'accompagne pas d'une augmentation matériel. On assiste donc à une armée russe qui a de moins en moins de matériels (en disant cela, je ne dis pas qu'ils n'ont rien) par rapport à une ressource humaine plus importante à qui on demande toujours plus de sacrifices. Il est assez évident que Poutine et Kim ont un accord. Ces coréens ne sont pas des volontaires et ne sont certainement pas un cadeau de Kim à Poutine, juste comme ça. La Russie manquait de munitions malgré tout ce qu'on peut croire de ses réserves ou de sa production, il lui fallait acheter des munitions aux coréens. La ressource humaine est là aussi une demande et il ne faut pas croire que c'est pour le symbolique. Il y a des manques et des limites que le Kremlin ne va pas crier sur tous les toits. Les pertes sont constantes et la ressource russe exploitable (contractuel) n'est pas si vaste qu'on pourrait le penser. Sans doute avons nous également un manque d'informations sur l'impact que peut avoir les fins de contrat qui sont souvent annuel dans le cadre actuel. Combien vont rempiler après leur passage en Ukraine? Je ne pense pas qu'ils sont nombreux, ils sont venus, ils ont vus et maintenant ils vont se dire qu'ils vont profiter de ce qu'ils ont gagnés plutôt que d'être tué/blessé et ne pas pouvoir en profiter. Donc dans la masse des contractuels, il faut prendre en compte cela, le recrutement ce n'est pas que pour combler les pertes ou pour gonfler les effectifs, c'est aussi pour remplacer ceux qui partent. Comme je le disais plus haut, vu les hausses incroyables de primes et de soldes proposées pour s'engager, la ressource doit se tarir, la propagande dira toujours que tout va bien et balancera des chiffres invérifiables pour nous en convaincre. La Corée du Nord va apporter un petit soulagement, comblant un petit trou, mais n'en doutons pas, Moscou là aussi paye pour cela (sauf que l'argent va à l'état et qu'une faible compensation iront aux militaires envoyés). Cette troupe étrangère qui sera mise sous drapeau russe est révélatrice d'un problème sur une Russie qui n'a pas les capacités à durer dans les mêmes conditions qu'actuellement et d'un pouvoir russe qui craint que sa guerre soit remise en question s'il devait forcer des non contractuels à faire la guerre. Le Kremlin risque bien d'augmenter "l'achat" de ressources humaines à la Corée du Nord dans les temps à venir, lui donnant une part croissante sur le champ de bataille.
  17. Quelques infos à découvrir ou non page 47 https://www.smallarmssurvey.org/sites/default/files/resources/SAS-HB-06-Weapons-ID-ch5.pdf
  18. Le "plan de victoire" présenté par Zelenski a sa partie "publique" et sa partie cachée. Comprenons donc que le plus "important", nous ne le connaissons pas. C'est pour l'essentiel des trucs pour "l'après guerre" qui vont définir le positionnement stratégique et sécuritaire de l'Ukraine dont ils voudraient obtenir le cadre dès aujourd'hui mais cela ne pousse pas l'Otan dans la guerre (discours russe) ni ne pousse à des décisions définitives (ce n'est pas une case à cocher pour terminer la guerre) Sur la guerre en cours, il n'y a que l'autorisation d'utilisation des armes à longue portée et l'augmentation des sanctions économiques. Les annexes secrètes peuvent tout et ne rien dire. Ce qui a également été dit, c'est que les ukrainiens n'envisagent pas de céder ou d'échanger du territoire, donc ça va balayer ceux qui depuis des mois pensent que l'offensive de Koursk c'est pour échanger un territoire. Dans les déclarations on parle aussi d'une négociation pour la paix ou la Russie serait invitée. Pour moi ça rejoint ce que je pense depuis un moment en lien au discours du 'faut négocier" en perspective de l'élection de Trump et à différents sons qu'on peut entendre du côté occidental. Ceux qui suivent un peu le sujet savent parfaitement que la Russie n'est pas dans l'idée de faire des concessions, pour elle la table de négociations c'est la table ou elle impose ses conditions. L'Ukraine veut montrer qu'avec la Russie, il n'y a pas de compromis possible par la négociation. Le plan ukrainien revient donc d'un côté à dire aux occidentaux, mettons nous tous, avec les russes, autour d'une table pour rechercher la fin du conflit, mais si ça ne marche pas, faudra imposer à la Russie une défaite militaire (cela ne veut pas dire qu'on verra les troupes ukrainiennes à Moscou et que l'armée russe n'aura plus aucun homme en uniforme). Je pense que ça fait depuis un petit moment que les ukrainiens économisent leurs forces en vue d'une "grande offensive" qui a elle aussi déjà été annoncée (publiquement même). Que la présence des ukrainiens en territoire russe n'est qu'une diversion, non pas pour "soulager le Donbass" mais en prévision de cette offensive. Les ukrainiens cherchant du côté occidental de quoi la préparer au mieux
  19. C'est ton affirmation qui vise à donner un rôle de protecteur du Liban pour le Hezbollah alors qu'il n'est qu'un "parti" jouant sa propre partition pour ses propres intérêts et ceux d'étrangers dans une guerre civile. Quid du Hezbollah contre l'envahisseur syrien? L'occupant israélien devait-il se traiter différemment du syrien? Visiblement tu adores parler sans arrêt de l'occupation israélienne du Liban, mais tu ne mentionnes jamais celle des syriens, venus avant, partis après. Le Hezbollah s'impose par la force et s'il refuse de céder ses armes au profit de l'état et de son armée nationale, ce n'est pas sans raison. Ses armes sont son pouvoir, il n'y a que les idiots pour croire qu'il veut les garder pour défendre le pays contre Israël. Si il y a quelques années le discours pouvait se tenir, on a vu avec la guerre en Syrie que le Hezbollah "agit" au-delà des frontières en se foutant royalement de l'avis du gouvernement libanais, des autres partis, mais aussi des libanais dans leur ensemble. Le Hezbollah agit pour ses propres intérêts et celui de ses "alliés" qui sont plus nombreux à l'extérieur du pays qu'à l'intérieur... Non je critique les gens comme toi qui vont très rapidement clamer que les ukrainiens doivent abandonner l'idée de reprendre leurs territoires pour obtenir la paix quand par ailleurs, du côté palestinien, on est limite à applaudir des actes terroristes qu'on fera passer pour de la résistance. Le jour ou tu diras que les palestiniens doivent céder des territoires à Israël pour obtenir la paix car c'est irréaliste d'envisager de les reprendre, j'arrêterai de faire des comparaisons avec l'Ukraine que tu ne comprends visiblement pas. Ah mais je suis totalement d'accord. Dans cette région, ceux qui s'affrontent ont leurs parts de responsabilité. Moi mes interventions ici c'est d'éviter le discours ou on aurait que le méchant Israël cherchant la guerre et les autres qui seraient des victimes demandant qu'on leur foute la paix. Un groupe comme le Hamas ou le Hezbollah sont dans une dynamique d'affrontements, de conflits qui dépassent depuis des années la cause palestinienne. On est aujourd'hui face à des groupes de haines qui vont détester les israéliens premièrement parce que ce sont des juifs. Je vais le redire, peu importe que certains ne veulent pas l'entendre, mais si Israël serait un pays de musulmans qui ferait tout pareil de ce qui est fait, le monde musulman se foutrait royalement de la cause palestinienne. Ils s'en foutraient de leur trouver des terres autant qu'ils se foutent des millions d'afghans, de syriens, d'irakiens, de soudanais, de somaliens et autres qu'on a aux quatre coins du monde. Mais certains ne veulent pas l'entendre, ne pas vouloir faire d'Israël le responsable de tout, trouver des responsabilités à d'autres devient un parti pris pro-israélien. Dire que le Hamas amène plus de merdes que de solutions pour les palestiniens, je pense qu'il suffit de regarder Gaza pour s'en convaincre. On peut accuser Israël d'en être responsable, mais redisons le encore et encore, si le Hamas n'avait pas fait son attaque, s'il ne serait pas dans une optique de "tuer des juifs", ben Gaza ne serait pas un champ de ruine. Pour le Hezbollah c'est pareil, le Liban ne se prendrait pas des bombes sur la gueule et pas besoin d'aller chercher 30 ou 50 ans en arrière un argument cherchant à justifier les actes d'aujourd'hui. Dire que tout cela c'est de la résistance pour la cause palestinienne fait presque rire. Cela fait des dizaines d'années que c'est justement ainsi qu'Israël avance ses pions, ne pas le comprendre, vouloir que ça continue, que ça se répète, c'est vouloir continuer à enterrer encore plus de quelconques revendications palestiniennes. Quand vous essayez d'arrêter un engrenage en y mettant votre doigt, que votre doigt se fait broyer, la bonne idée c'est dans mettre un deuxième pour voir et en se disant qu'avec l'aide de dieu ça marchera? Il y en a derrière leur écrans, notamment ici, qui continuent de fantasmer la défaite militaire d'Israël, c'est devenu l'espérance de leur vie, comme ceux qui rêvent de l'effondrement des USA, c'est idéologique. Le problème actuellement c'est que ce qui était espéré hier ne se réalise pas du tout aujourd'hui. Israël n'est pas dans une dynamique de défaite, bien au contraire et ce ne sont pas le moindre soldat perdu ou le moindre million dépensé qui détermine l'échec de la victoire. Le Hamas ne pèse plus grand chose militairement, la bande de Gaza est ravagée pour des années, Israël va prendre le contrôle de la frontière avec l'Egypte et va remodeler (no mans land) à sa guise, voilà pour les gains qu'aura amené la résistance du Hamas à la cause palestinienne. Du côté du Hezbollah, on a déjà une décapitation politique, militairement on est loin de ce qu'on imaginait pleuvoir sur Israël il y a encore quelques mois, donc je pense que les frappes israéliennes ne sont pas insignifiantes. On voit maintenant les israéliens faire au Sud Liban ce qu'ils font à Gaza, ils rasent littéralement toutes les infrastructures à proximité des frontières. Nous ne sommes plus en 2006, Israël mène un autre type de guerre et le Hezbollah continue dans l'idée qu'en touchant quelques blindés et en tuant quelques israéliens, en face ils vont tout arrêter. Beaucoup de personnes sont frustrés de cette situation, cela se voit dans les commentaires et dans cette recherche à trouver des déconvenues, de mettre en avant la moindre perte israélienne, de chercher des scénarios ou les israéliens perdront. Ma réponse se trouve essentiellement au-dessus. Je rajouterai que je ne met pas sur le même pied d'égalité une armée nationale et un groupe comme le Hamas. Quand à ceux qui vont trouver au Hezbollah des mérites, qu'ils se jugent eux-même. Moi je ne vais pas avoir une larme pour ceux qui ont réalisé l'attentat du Drakkar et je ne vais certainement pas mettre en avant comme une résistance, avec un sourire aux coins des lèvres, le moindre de leurs actes.
  20. Le parti pris anti-israéliens ne cherche pas des explications ou des raisons, tu peux débattre des heures, au final, la conclusion sera toujours la même, Israël coupable de tout. Le Hezbollah ce sont les opprimés, les résistants, l'attaque du Hamas le 7 octobre, la faute des israéliens qui l'ont bien cherché, faut les comprendre ces pauvres palestiniens. Par contre n'espère pas voir le même groupe conspuer la Russie sur le fil de la guerre en Ukraine, bien au contraire.
  21. Le parti pris anti-israéliens ne cherche pas des explications ou des raisons, tu peux débattre des heures, au final, la conclusion sera toujours la même, Israël coupable de tout. Le Hezbollah ce sont les opprimés, les résistants, l'attaque du Hamas le 7 octobre, la faute des israéliens qui l'ont bien cherché, faut les comprendre ces pauvres palestiniens. Par contre n'espère pas voir le même groupe conspuer la Russie sur le fil de la guerre en Ukraine, bien au contraire.
  22. A quand date le traité de paix entre Israël et la Syrie?
  23. Chercher une base légale à la présence d'une milice dans un pays c'est se foutre du monde. On ne compare pas le Hezbollah à un représentant d'un pays et on ne compare pas les troupes du Hezbollah à une nation d'un état. Quelle est la légalité du Hezbollah au Liban? Par ce qu'il a des armes depuis la guerre civile qu'il n'a pas rendu contrairement aux autres factions, il serait le représentant du Liban qui va lui garantir la sécurité et la paix? Encore une fois, posons simplement la question que serait le Liban sans le Hezbollah? Une colonie israélienne? Non, le pays serait traité par Israël comme l'est la Jordanie ou l'Egypte. Si demain on a un putsch en Syrie qui dégage Assad, les putschistes deviendraient-ils sa représentation légal qui peut librement choisir de faire dégager les russes et inviter les américains à s'y installer? Si le Hamas n'avait pas lancé son attaque du 7 octobre, assisterait-on à ce qu'on assiste aujourd'hui?
  24. Encore une fois, on regarde la carte avec une loupe pour y voir de grands changements. Je sais que nous sommes face à un conflit globalement statique, mais il ne faut pas faire passer désormais la moindre avancée comme un puissant retournement de situations, comme des percées d'ampleur. On est dans des combats qui se jouent très souvent à l'échelle d'une section ou deux, c'est 50 russes sur quelques blindés qui vont essayer de prendre une position ou on va avoir 20 ukrainiens. Puis si ces derniers sont débordés, on a des gars derrière un écran qui en parlent comme si ça serait l'encerclement des forces soviétiques autour de Kiev en 1941. Je crois qu'il y a beaucoup de personnes qui interprètent mal ce qui se passe ces derniers temps dans ce conflit. Il y a eût un changement de stratégie côté ukrainien qui amène forcément des choix. La mauvaise analyse c'est de ne pas voir ni chercher à comprendre les choix des ukrainiens pour continuer à regarder la situation comme si elle était dans la même continuité. Cela fait un petit moment que j'ai le sentiment que les ukrainiens préparent une vaste offensive et qu'ils économisent et concentrent leurs moyens pour la préparer. Les ukrainiens ne cherchent plus à tenir coûte que coûte la moindre position, ils acceptent de reculer. Si des forces peuvent tenir, tant mieux, elles vont gagner du temps, mais derrière l'EM ukrainien ne fait pas l'effort d'envoyer du renfort, ni d'amener de gros moyens. Si on ne le comprend pas, on peut vite se dire qu'en fait les russes prennent le dessus, que les ukrainiens "n'arrivent plus à tenir", donc que ça y est, c'est l'effondrement, la Russie va gagner, ils avancent! Pour moi les ukrainiens préparent une offensive en 2025. Ils cherchent avant cela à fixer les russes sur des positions favorables à la défense afin d'économiser leurs moyens. Ces points de fixations c'est généralement des villes ou l'infra permet aux défenseurs d'avoir de nombreux abris et masques. On le voit souvent, les russes passent des mois et des mois avant devant ces points, certains tiennent depuis le début du conflit. Du côté de Koursk, je pense que c'est pareil, l'objectif ukrainien c'était de prendre la ville de Soudja, pour en faire un point de fixation. Ce n'est pas un territoire qu'on cherchera à échanger, ni une action symbolique pour sauver l'honneur et réhausser le moral, c'est strictement militaire, c'est forcer l'adversaire à déployer des forces à cet endroit. L'objectif final, c'est de maintenir les russes de l'illusion de l'initiative, c'est maintenir les russes sur une fausse impression d'être en face d'une armée ukrainienne se trouvant dans les limites de ses capacités afin que l'offensive soit une surprise. Cette offensive se fera loin des zones ou les russes concentrent leurs forces, ça se fera du côté de Melitopol et autour du Dniepr. Je pense aussi que les ukrainiens se préparent à réaliser des frappes importantes à longue portée sur le territoire russe et que là aussi on préserve des moyens en vue de cela (SCALP, ATACMS, JASSM, drones...). Que les ukrainiens attendront ce moment pour exploiter à fond le potentiel aérien qui commence par se constituer, autour du F-16, mais aussi de nos Mirage 2000 dont on va donner une capacité air-sol. Nous voyons bien qu'il y a depuis un petit moment, un bien plus grand "calme" ou silence du côté ukrainien comme occidental concernant la situation. Vous voyez une panique dans les discours des officiels ukrainiens? Non, l'avancée des russes n'inquiète pas outre mesure, elle ne donne pas droit à ce catastrophisme qu'on a souvent vu pour que les occidentaux amènent plus d'aides. Là on a cette semaine Zelenski qui a fait une tournée européenne, sans grandes annonces, sans fracas médiatiques, discret. Dans le même temps on répète sans cesse qu'il vient présenter son "plan de victoire" dans lequel on avance que les ukrainiens doivent se retrouver en position de force. Alors si on doit s'attendre à une version publique de ce plan avec les grands principes de paix, la version militaire pour y arriver, elle, restera secrète jusqu'au moment de l'action. Il ne faut pas croire qu'on livre en ce moment et dans les mois à venir des dizaines d'avions de chasse, des missiles à longue portée, des milliers de blindés. L'effort actuel est le plus important depuis le début du conflit et c'est aussi celui qui est le plus discret et celui qui se voit le moins sur le terrain. On accumule, on stocke, on redonne du potentiel, on préserve. Pourtant nous le voyons tous, on se demande tous de savoir ou sont nos Caesar? Ou sont les F-16? Ou sont donc les Himars? Ou sont donc les "nouveaux" mobilisés ukrainiens en dehors de la brigade qu'on forme en Champagne? C'est sûre, côté russe, l'envie va vous répondre qu'ils ont tout détruit, que les ukrainiens n'ont plus de munitions, plus d'hommes et que c'est cela qui explique tout. Il y a côté ukrainien un choix qui a été fait et qui amène à réduire les moyens sur la ligne de front ou on assure un service minimum, profitable aux russes sur l'instant. Il faut comprendre que nous sommes face à une génération de forces côté ukrainien et non pas à un épuisement de forces ou derrière il n'y a plus rien. Pendant encore plusieurs mois on continuera de voir la même situation qu'en ce moment, des russes qui chercheront à avancer et à exploiter une situation ou ils pensent être face à des ukrainiens au bord de la rupture. On aura des forces ukrainiennes en première ligne qui seront laissées en mode "démerde toi au mieux, car tu n'auras pas plus".
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