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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Pas vraiment d'accord. Il y a beaucoup de perdants certes, à des degrés divers, d'autres gagnent et perdent à la fois. Et il n'y a qu'un seul grand gagnant... mais il n'est pas cité dans ton message. Je dirais : - Grande perdante évidemment l'Ukraine, même si elle parvenait finalement à sauvegarder son indépendance dans des frontières réduites. Pertes humaines, pertes matérielles, pertes territoriales - et c'est encore le meilleur des cas imaginables. L'autre c'est une réédition du partage de la Pologne en 1795, disparition de l'Etat ukrainien, les Ukrainiens intégrés de force à un Empire ayant "bouffé" leur pays - Perdants les Européens de l'ouest et du centre. Au minimum perte de l'accès aux ressources énergétiques russes bon marché dans des termes politiquement défendables. Éventuellement obligation de dépenser beaucoup plus pour la défense (achats d'armes américaines) pour conserver les faveurs de Washington. Voire de reconfigurer la défense du continent dans le contexte du départ des troupes américaines et de la fin de la protection des Etats-Unis, avec des coûts et des tracas supplémentaires - Gagnants et perdants les Européens de l'est c'est-à-dire la Russie. Pertes humaines et matérielles importantes, perte de l'accès au marché européen entraînant une dépendance économique donc politique accrue envers la Chine. Mais intégration (pour la plupart forcée) de jusqu'à 30 millions de nouveaux citoyens sujets de la Fédération avec l'espoir que leurs enfants se seront faits à la situation et changeront leur loyauté, permettant de contrebattre dans une large mesure le déclin démographique de tous les autres pays européens, prestige et influence internationale de la seule puissance à avoir gagné une guerre de haute intensité contre un adversaire sérieux à l'ère moderne (en humiliant Américains et Européens au passage) - Gagnante et perdante l'Amérique. Avantage concurrentiel renforcé sur les Européens avec la fin de leur principale source d'énergie bon marché, achats européens supplémentaires d'énergie et d'armes américaines, choix souverain entre deux bonnes options rester en Europe mais en faisant davantage payer les Européens (plus d'achats d'armes) ou s'en dégager largement économisant les coûts et les risques. Mais perte supplémentaire de prestige et d'influence après l'échec (certes indirect) dans une guerre clairement plus importante que l'Afghanistan 2021, affaiblissement de la "puissance perçue" des Etats-Unis donc de leur capacité à dissuader ailleurs dans le monde, et ce qui est peut-être le pire l'accélération de la transition hors du dollar (même si elle prendra des années) puisque les autres puissances mondiales ont vu très clairement le risque à laisser un rôle exclusif à la monnaie d'un pays qui peut si rapidement décider de l'utiliser pour tenter d'abattre une grande économie (sanctions économiques décidées le 27 février 2022) - Grande gagnante la Chine, avec au moins trois avantages majeurs : la Russie passe de partenaire junior à partenaire largement dépendant, l'Europe perd en compétitivité ce qui facilite encore la conquête industrielle chinoise, l'Amérique compromet un de ses avantages structurels majeurs le dollar ce qui ouvre des perspectives à Pékin pour le yuan ou pour tel système monétaire international alternatif qu'il lui plaira de proposer. Ces trois avantages sont en fait trois cadeaux, de la Russie de l'Europe de l'Amérique respectivement, que ces trois acteurs ont décidé d'offrir en l'espace de quelques jours vers la fin février 2022 ==> Les trois principales parties du monde qui se rattachent à la civilisation européenne (Amérique du Sud exceptée toutefois) décident ensemble de se tirer chacune une balle dans le pied, au bénéfice de la Chine ! Tout ce que Pékin a à faire est de rester tranquille. Et d'engranger. Si l'on parle en termes civilisationnels, les gains réalisés par certaines de ces puissances sont tous internes - aux dépens d'autres Européens de civilisation. Les gains économiques américains ne sont qu'aux dépens des Européens. Les gains territoriaux et démographiques russes ne sont qu'aux dépens des Ukrainiens, d'autres Européens comme eux. Les pertes en revanche sont soit dans l'absolu (morts, traumatismes, destructions matérielles), soit relatives aux puissances d'autres civilisations (la Chine d'abord, l'Inde dans une certaine mesure) ==>Le grand perdant de cette sombre affaire, c'est la civilisation européenne au sens large
  2. Je dirais plutôt que l'AASM n'était pas intégrée pleinement au SNA du Mirage 2000 il y a un an. Si vraiment la France donne des Mirage 2000-D à l'Ukraine en février, l'affaire doit se préparer depuis un an - c'est de début 2023 que datent les premières rumeurs - ce qui paraît un délai vraisemblable pour former des pilotes et des mécanos. Alors, le projet M2000-D + AASM + Scalp-EG datant de début 2023, il y a bien du y avoir le temps de réaliser une intégration pleine et entière de l'AASM au SNA du Mirage 2000 entre temps ? D'accord avec @olivier lsb sur le sujet, je mise sur le M2000-D qui doit être quand même beaucoup plus praticable qu'un Sukhoï-24 voire un F-16 La carte serait attirante SI - Nous avions "un peu de rab" dans l'AAE. Ce n'est absolument pas le cas, nous le savons tous OU SI - Dassault pouvait détourner quelques appareils de sa production. Mais je n'y crois pas, ils ont des engagements fermes envers des clients étrangers qu'il n'est pas question de décevoir... sauf si Paris avait pu négocier avec tel de ces clients (lequel ?) un peu de retard dans le calendrier de livraison en échange de tel avantage ? Il faudrait aussi tenir compte de la disponibilité du missile Meteor, arme de supériorité qui serait très intéressante pour Kiev mais dont nous n'avons qu'un faible nombre d'exemplaires (160 commandés) Et bien évidemment de la nécessité de former pilotes et mécanos... en plus de ceux qui s'occuperaient des Mirage 2000 ! Bon, maintenant si on venait à apprendre que le A-50 qui semble avoir été abattu c'était un Rafale ukrainien tirant un Meteor... c'est vrai que ça ferait du bruit !
  3. Je pense que ça en dit surtout long sur l'idée que se font beaucoup de dirigeants, en Europe et à mon avis aussi aux Etats-Unis, des chances de l'Ukraine de l'emporter. A tort ou à raison, c'est un autre débat
  4. Je mets un lien vers ce post que j'ai placé sur le fil Géopolitique (parce que ses conséquences sont générales) mais qui en fait concerne tout aussi bien ce fil-ci Nous avons maintenant une source crédible pour le total des pertes ukrainiennes
  5. Ça pourrait être dans le fil sur les combats, mais je crois que c'est mieux ici car c'est d'importance générale pour la suite de la guerre. Nous avons maintenant une source crédible pour le total des pertes ukrainiennes (Et c'est effarant) Yuriy Lutsenko est ancien procureur général et ancien ministre de l'intérieur. Il était interviewé à la télévision ukrainienne le 2 janvier. Proche de l'ancien président Petro Poroshenko, malgré son âge il a fait un passage dans l'armée en 2022. Son propos était l'urgence de convaincre les Ukrainiens de la nécessité de s'engager. Il a dit que les dirigeants ukrainiens devaient annoncer la demande de mobiliser un demi-million d'hommes, et que pour l'appuyer il était nécessaire de dire le chiffre des pertes militaires à ce jour - à ce moment, le visage de la journaliste se ferme elle est manifestement gênée - parce que les Ukrainiens ont le droit de le savoir, que ce sera certes un choc mais que ce choc est nécessaire pour les "sortir de leur zone de confort" et les motiver à s'engager afin de sauver le pays Honnêtement, je dis 500 000, et si on le divise en mois c'est 30 000 par mois. Et on comprend ce qui se passe sur le front. Tués et blessés graves Voici la vidéo. Sa déclaration commence au temps 5'25''. Il faut mettre les sous-titres automatiques, puis l'option qui permet de les traduire automatiquement en français Bien sûr, 500 000 divisé par 22 mois de guerre ça fait 23 000 par mois, non pas 30 000. Peut-être le chiffre de 30 000 est-il plus récent et les pertes sont-elles en train de s'aggraver du fait de combats plus intenses ? Peut-être ces totaux sont-ils en fait approximatifs à 10 ou 20% près ? Quoi qu'il en soit du chiffre précis, 500 000 pertes en excluant les blessés légers donc seulement les morts et les blessés graves est un total effarant. Je ne sais pas évaluer le nombre de morts par rapport à ce total, mais c'est certainement plus que le quart, étant donné que l'évaluation "1 mort pour 3 blessés" inclut aussi dans ma compréhension des blessés plus légers. J'ai déjà écrit plusieurs fois des arguments comme quoi les pertes ukrainiennes sont probablement nettement supérieures dans l'absolu aux pertes russes, mais je ne pensais pas que cela serait à ce point. L'Ukraine est dans la situation de la France en 1915 - mais sans alliés combattant à ses côtés, et sans industrie sérieuse, et avec une population 4 fois inférieure à son adversaire. Ou bien elle est dans la situation des Confédérés en 1864
  6. Attention, corrélation n'est pas causalité. La corrélation entre "regard positif sur Trump" et "compréhension pour la Russie" ne signifie pas que l'un cause l'autre. Et s'il y avait causalité, resterait d'ailleurs à savoir dans quel sens
  7. C'est vrai, et dans l'hypothèse où des Mirage 2000-D non rénovés seraient donnés, ils ne seraient pas totalement démunis en air-air. On parlerait cependant d'auto-défense seulement, et avec une arme mise en service en 1986. C'est mieux que rien, mais il faut quand même espérer ne pas avoir à taquiner de trop près un chasseur russe...
  8. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais je soupçonne qu'il y a un juste milieu entre "appareil juste rénové" et "épave qui ne peut voler qu'une semaine" Parmi les 67 Mirage 2000D dans l'arsenal français en 2016, 55 sont en train d'être rénovés et améliorés pour servir j'imagine une dizaine d'années encore, ce qui en laisse effectivement douze. Ces 12 là sont issus d'un lot de production entre 1993 et 2002, même si ce sont sans doute les plus usés des 67 il ne s'agit probablement pas d'épaves qui tiennent avec des bouts de ficelle ils doivent bien avoir encore quelques centaines d'heures de vol de potentiel. Bien suffisant pour servir à la défense de l'Ukraine, que ce soit comme porteurs de Scalp EG / Storm Shadow ou de AASM. L'intérêt de cette dernière arme étant qu'elle est à la fois assez courante - il est pensable que la France en donne plusieurs centaines, une chaîne de production fonctionne - et précise jusqu'à 70 km Mais nous sommes dans la spéculation, même s'il faut reconnaître que ça semble se préciser. Et cela supposerait que les travaux nécessaires aient été faits en parallèle pour que le M2000-D puisse tirer l'AASM, la possibilité en est confirmée, mais nous n'avons pas de confirmation que ces travaux ont bien été réalisés En revanche, toujours dans cette hypothèse, le Mirage 2000-D non rénové ne tire pas le missile air-air MICA. Seule la version rénovée le peut. L'Ukraine ne pourrait donc guère utiliser ces appareils pour mettre en danger les avions russes - ce serait plutôt j'imagine le boulot de F-16 s'ils ont été dotés d'AMRAAM. Edit - Je trouve d'ailleurs ce post de @Kovy avec une belle photo. Les essais d'adaptation ont bien eu lieu Edit 2 - A noter aussi que Safran avec l'AASM Evolution a réussi à partir de 2017 à baisser le prix HT de la munition de 120 à 80 k€... oui, la rationalisation et la production en masse ça ouvre des possibilités d'économie "Cette commande conduit l'industriel à développer un nouveau standard de l'armement permettant une réduction très sensible de son coût à performances identiques", avait expliqué le 5 janvier dans un communiqué la DGA sans donner plus de précisions. Une bombe AASM pourrait valoir autour de 80.000 euros hors taxe, contre 120.000 euros actuellement. Comment Safran parvient à réduire le coût du programme? Principalement en changeant un certain nombre de composants qui seront moins chers à produire, explique-t-on à La Tribune. Mais aussi en donnant une visibilité à l'industriel
  9. Il est vrai qu'éclairer les enjeux, les acteurs et les événements devient de plus en plus difficile, tout cela se complexifie de plus en plus. Il y a bien cet essai de résumer les derniers événements, mais il m'a laissé un peu sur ma faim On a le moral à Téhéran. Voilà des gens qui aiment le risque Le Pakistan est un pays à l'armée tout à fait sérieuse, incidemment doté de l'arme nucléaire. Il a des ravitailleurs en vol, et si Islamabad le décidait un bombardement de représailles serait tout à fait envisageable. Par exemple, le nouveau terminal pétrolier iranien à Jask sur le golfe d'Oman est à moins de 600 km de la base aérienne pakistanaise de Pasni sur l'océan indien
  10. Voilà Sans plaisanter maintenant, au-delà des "bonnes dispositions" de la génération actuelle des Européens, ce qui donne quelque confiance dans la prolongation de la période de paix générale en Europe de l'ouest et centrale - je ne parle pas de l'Est - c'est le fait que la puissance démographique comme économique tend à s'y disperser - Les quatre premières économies de la région sont Allemagne, Grande-Bretagne, France et Italie... mais même le 4ème de la liste a 50% du PIB du premier. Ce n'est vraiment pas "un gros plus des petits". C'est "Plusieurs gros, même si à des degrés un peu différents". Et même des économies qui pèsent moins se sont tout de même rapidement développées dans les dernières décennies. La Pologne pèse presque 20% du PIB allemand, elle est certes comparativement petite mais elle n'a pas non plus un poids négligeable - Les six plus grandes populations sont Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Espagne et Pologne... mais même le 6ème de la liste a presque 50% de la population du premier. La puissance démographique est encore plus dispersée que l'économique - Ajoutons qu'aucun des principaux pays de cette région ne présente de faiblesse régionale à son unité qui pourrait devenir une vulnérabilité à exploiter par un agresseur potentiel. A supposer même que l'un des pays de la région se donne un dirigeant à visée agressive du genre de Poutine ou Erdogan, il ne trouverait pas un voisin à l'unité fragile où il pourrait appuyer un irrédentisme. Tous les pays de la région sont solidement unifiés (même ceux où on négocie beaucoup la place de langues différentes, comme notre voisine la Belgique ) et aucun projet de "Grande France", "Grande Allemagne", "Grande Italie" etc. ne pourrait trouver de concours locaux à une conquête (Naturellement ce n'était pas encore le cas vers 1990... Raison la plus fondamentale sans doute pour laquelle un certain pays s'est alors réduit / a alors été réduit en confettis. Mais les confettis de ce qui fut autrefois la Yougoslavie semblent avoir retrouvé une certaine stabilité, à l'exception certes de Bosnie et Kosovo) Lue suivant cette grille, la situation de l'Europe de l'est est de fait différente : - Un pays de cette région dépasse tous les autres de très loin, à la fois par le poids économique et démographique. L'Ukraine qui est deuxième n'avait avant la guerre que 30% de la population et 10% de l'économie de la Russie - L'Ukraine est un pays à l'unité très récente - même si le peuple ukrainien lui-même est ancien - et particulièrement fragile. Déjà dans les années 1990 et 2000 les opinions et élections y étaient fortement typées régionalement, et la violence y apparaissait comme acceptable pour régler les conflits entre Ukrainiens Les poids relatifs, et la fragilité intrinsèque du "N° 2", ont ouvert le champ du possible à un dirigeant russe pour choisir un nouvel impérialisme et le projet d'une Grande Russie. Les êtres humains étant ce qu'ils sont, peut-être était-il presque fatal qu'une telle occasion, une telle vulnérabilité, ne reste pas sans être exploitée. Que ce soit par Poutine ou par un autre Rappelons cette formule "bien sentie" de De Gaulle lors de son annonce en 1959 de la nécessité pour la France de se doter d'une dissuasion nucléaire On peut imaginer, non sans effroi, ce que serait un conflit, demain. Il n'en est pas moins vrai que ce conflit est tout à fait possible. Nous sommes une espèce et notre espèce a sa loi. Eh oui, nous les êtres humains sommes une espèce agressive.
  11. ... Y en a ? Il est vrai que les géopoliticiens sont souvent - par nécessité méthodologique - de grands simplificateurs. Est-il vraiment nécessaire de s'intéresser aux détails et au second ordre ? Il est vrai aussi que la simplification peut être poussée trop loin. Un pays de 38 millions d'habitants n'est pas forcément si facile à faire rentrer dans l'épaisseur du trait. Bon ce qui suit n'est pas de bon goût. Ne regardez pas si vous êtes quelqu'un de bien. Par exemple, si vous êtes Polonais.
  12. Le mystère pour moi c'est la raison de choisir des médiocrités pour des postes importants.Je n'aime pas la sélection raciale ni sexuelle, comme plus généralement le racisme ou le sexisme, mais si on y tient absolument, pourquoi ne pas choisir une personne qui soit en plus compétente ? On ne me fera pas croire que parmi les millions de femmes américaines de souche non européenne il n'y ait que des médiocres ? Ça ce serait du racisme contre les Américains "de couleur" plutôt que de souche européenne... Ce problème n'est bien sûr pas limité aux Etats Unis. Heureusement que la politique française est hors charte, parce qu'il y aurait énormément à dire sur notre personnel politique
  13. Enfin un espoir dans cette guerre si cruelle Avec sa victoire en Iowa hier, Trump prend la direction de l'investiture et ensuite de la Maison Blanche. Il a été pleinement rassurant sur le sujet de la guerre Russie-Ukraine (Si j'avais été aux affaires) La Russie n'aurait jamais attaqué, Israël n'aurait jamais été attaqué (...) Et nous allons résoudre tout cela. Nous allons le résoudre très vite. J'ai dit pour l'Ukraine, je connais très bien le Président Poutine, je connais très bien Zelensky, je vais les mettre ensemble, nous allons résoudre ça très rapidement. Ca n'aurait jamais du arriver (...) Nous allons l'arrêter, mais c'est si triste, ça n'aurait jamais du arriver. Des gens morts, et une culture détruite, on ne pourra jamais remplacer des bâtiments vieux de milliers d'années (*), les plus beaux dômes dorés, des églises, tout cela en ruines (...) Voilà, ce n'est plus "24 heures" comme autrefois, c'est "très rapidement". Trump va mettre "le Président Poutine" et "Zelensky" dans une pièce, il va résoudre ça très vite. Du moins si l'on en croit son discours. Ce qu'à mon avis lui croit à fond - il est sincère sur ce sujet, il est vraiment persuadé de ses talents pour maintenir ou rétablir la paix. On va trouver un accord. On va négocier un truc tellement génial que tout le monde se serrera la main. "The Art of the Deal", ce livre publié par Trump sous son nom quoique écrit en fait par un rédacteur qu'il avait rémunéré... Dans le cas cependant où les talents de négociateur de Trump seraient pris en défaut - je ne suis pas sûr qu'il en envisage la possibilité, mais moi si - je soupçonne que c'est l'autre message de Trump sur le sujet qui le motivera alors. C'est-à-dire le souci de protéger le Monde et les Etats-Unis de la catastrophe d'une "troisième guerre mondiale" - Trump dit que nous serions au bord. Si sa négociation ne fonctionne pas, il aura à cœur de protéger les Etats-Unis de ce supposé risque d'emballement, c'est-à-dire qu'il éloignera bien vite l'Amérique de cette affaire, et parlera de tout autre chose. (*) "des bâtiments vieux de milliers d'années" s'agissant d'églises orthodoxes en Ukraine... Hmmm
  14. L'élément manquant me simple assez simple, c'est la volonté de protéger l'Allemagne des conséquences d'un tsunami. Une plaisanterie oui... mais je pense en fait pas tant que ça. On a tendance à mon avis à surestimer le degré de rationalité des décisions géopolitiques / politiques / économiques. Sans doute la raison froide et dépassionnée y a souvent une grande place, mais elle n'est pas exclusive. Et parfois la raison est déconnectée, c'est la passion qui est à l'oeuvre. Dans le cas de la décision d'Angela Merkel et des autres dirigeants allemands de sortir complètement du nucléaire, je ne parlerais pas tant d'irrationalité que de pensée pré-rationnelle. "Il y a eu une grande catastrophe au Japon" / "Elle est associée à une catastrophe nucléaire, même si l'aspect nucléaire en lui-même n'a fait pratiquement aucun mort" / "Le nucléaire c'est extrêmement dangereux et vraiment totalement irresponsable !" / "Sortons du nucléaire le plus vite possible !". S'il avait été formulé explicitement puis soumis à discussion et critique, ce raisonnement aurait pu être démonté et remplacé par une analyse réelle menant à de meilleures décisions. Mais il ne l'a pas a été. Tout s'est passé comme si ce raisonnement restait à un stade inférieur - pré-rationnel - de pensée, comme s'il était demeuré une réaction pure, presque une pulsion. Il n'a donc jamais pu être soumis à une critique, laquelle aurait mené à le rejeter. Merci pour ce résumé éclairant et percutant. Quelques commentaires de ma part L'importance prépondérante accordée à l'économie est probablement spécifique à l'Allemagne, ou du moins à peu de pays. Mais imaginer "les autres peuples veulent nous ressembler"... c'est un travers très humain et beaucoup plus général. Américains, je soupçonne aussi les Chinois... Quant aux Français ? Ah non, nous pas du tout. Non, vraiment pas. Regardez ailleurs, voyons ! C'est accessoire à ce dont nous discutons, mais la France n'était pas dans la position d'être sauvée par les Anglo-Saxons en 1918, elle était plutôt aux commandes. Et si nous avons été sauvés par nos alliés en 1944, ce n'est pas du à une quelconque action adroite de notre part ("réussi à se faire sauver") c'est grâce à l'incapacité stratégique spectaculaire de notre ennemi Hitler, du fait de sa forte "idéologisation" et de la nature de son idéologie, qui nous a offert des alliés sur un plateau en attaquant l'Union soviétique et en déclarant la guerre aux Etats-Unis. La différence je dirais est que le choc sur le coût de l'énergie est cette fois-ci asymétrique. Le prix du pétrole a été multiplié dans les années 1970 de façon uniforme pour tout le monde. Le prix du gaz naturel est multiplié aujourd'hui pour les pays (européens) qui profitaient du gaz naturel russe bon marché, pas pour ceux qui l'achètent maintenant à la Russie (la Chine, qui profite d'ailleurs de la situation dans laquelle s'est mise Moscou pour obtenir des rabais supplémentaires) ni pour ceux qui produisent du gaz en même temps qu'ils relancent leur industrie et peuvent subventionner l'une par l'autre (Etats-Unis) Compte tenu de la concurrence économique globale, compte tenu du choc de productivité qui commence à apparaître en Chine (application de l'IoT à l'industrie), compte tenu de la logique protectionniste et subventionniste qui s'affirme aux Etats-Unis (pour les Américains seulement)... l'industrie allemande fait face à une situation difficile, voire dangereuse. Et comme l'Allemagne est le dernier grand pays européen à avoir conservé une industrie forte (l'Italie vient loin derrière, la France est dans les choux, presque réduite au niveau du Royaume-Uni), c'est en fait l'industrie européenne qui fait face à une situation difficile et dangereuse. Il a été une bonne affaire oui. Le gaz russe bon marché pourrait-il redevenir une bonne affaire à terme pas trop lointain ? Ce n'est pas exclu : - Emmanuel Todd l'essayiste français renommé (il avait prédit l'effondrement de l'URSS dès 1976) et peu adepte du politiquement correct soutient que l'entente germano-russe est tellement naturelle, tellement inscrite dans la géographie et dans la nature et la complémentarité des peuples russe et allemand que même les événements actuels et la volonté appuyée des Etats-Unis de la contrer ne l'empêcheront pas indéfiniment - Cependant, la Russie est en train de réorganiser ses exportations gazières. De nouveaux clients sont trouvés - Pékin a le sourire. Si l'Allemagne revient bientôt sur les rangs, il y aura davantage de concurrence, donc les volumes seront plus faibles et les tarifs moins bas - Les plus forts déterminants sont en fait politiques plutôt qu'économiques. Si le risque de victoire russe en Ukraine se concrétise, il sera d'autant plus difficile à Berlin de justifier (y compris face à la population allemande) une nouvelle Östpolitik. De ce point de vue, un accord et un compromis pour mettre fin à la guerre serait idéal aussi pour l'Allemagne, mais vu les ambitions confirmées de Poutine, et maintenues depuis le début de la guerre, un tel compromis politique me semble peu probable C'est une remarque intéressante en effet. Non que les autres pays soient étrangers à ce genre de fonctionnement, mais peut-être est-il plus marqué en Allemagne. Cela dit, la catastrophe "inattendue" (hum...) se profile nettement à l'horizon. De mon point de vue le scénario le plus probable est la combinaison victoire russe en Ukraine + réélection de Trump, dans un ordre ou un autre, disons entre mi-2024 et mi-2025. Si je me trompe, tant mieux. Mais si c'est effectivement ce qui se passe, l'Allemagne, et pas seulement elle, entrera en phase de "réaction" à brève échéance. Sera-t-elle unilatérale ? Frénétique ? Je ne sais pas. Disons que le fait que pas mal de pays européens subiront ce choc au même moment ouvre au moins la possibilité de coordonner un tant soit peu la réaction.
  15. Il y a aussi cette possibilité là en effet. D'autant que le scénario d'une méprise et d'un tir ami, même s'il est sans doute plus crédible qu'un tir de Patriot ou Aster depuis le front, reste quand même limite
  16. C'est la reprise d'une plaisanterie de Poutine en 2016. J'avais donné le contexte ici, avec le lien sur la séquence originelle du président russe. Le problème bien sûr n'est pas que Poutine ait plaisanté - dans le contexte initial, il n'y a pas de doute que c'était une simple plaisanterie. Le problème, c'est que la formule a plu auprès d'une certaine population - pas les plus calmes des Russes, je veux dire - et que ça a été repris depuis, à la frontière de la Russie avec l'Estonie ("Chers amis estoniens, bonsoir..."), sur cette affiche à Moscou...
  17. Si un A-50 a bien été perdu, et si c'est du fait de l'Ukraine, alors il ne peut s'agir de défense sol-air. La zone est à au moins 150 km du front, bien au-delà de la portée des Patriot ou des Aster. Il ne reste guère que la chasse ukrainienne. Ce qui supposerait une incompétence assez frappante de la part de la chasse russe. Les Ukrainiens n'ont sans doute pas de Rafale avec Meteor ! Attendons la confirmation d'abord en effet.
  18. Je ne suis pas sûr que ce soit absolument réaliste, mais c'est amusant Et bien sûr il faut le regarder jusqu'au bout pour bien comprendre La conclusion pour les Européens s'impose d'elle même
  19. Je précise un peu ce que j'ai écrit. Je ne me moquais certainement pas des Ukrainiens. Les discussions actuelles dans divers cercles sur un accord à trouver avec la Russie - et des pressions certainement - mettent en avant l'idée que l'Ukraine à la place de l'intégration dans l'OTAN dont elle rêve recevrait des "garanties". Certains optimistes échevelés vont jusqu'à imaginer que ces "garanties" pourraient être un peu sérieuses, plutôt qu'un simple cache-sexe pour du rien. Voici que l'un des États de la coalition soutenant l'Ukraine - l'un des plus volontaires et atlantistes, ami précieux de Kiev ô combien ! - prend les devants. Il donne déjà ces garanties. Et une clause de l'accord suggère bien sûr que d'autres États occidentaux feront de même. Le contenu de ces garanties ? ... Eh bien le cache sexe n'est pas épais dites donc !
  20. Je précisais "sur le front en France", pas la première guerre mondiale en général. Les civils serbes par exemple ont beaucoup souffert de l'occupation austro-hongroise. Et bien sûr il y a le génocide des Arméniens. En France comme en Belgique, j'avais en tête le chiffre de 6 000 morts au total dans diverses exactions et bombardements. Ce qui ne se compare absolument pas aux pertes militaires de ces deux pays. Le chiffre de "300 000" morts civils en France me surprend beaucoup. A regarder la source donnée par Wikipédia il s'agit d'un livre, pas en ligne, qui parle de "famine". Le problème c'est qu'il n'y a aucune autre source... En revanche, il y a beaucoup de sources pour parler de restrictions et de pénuries. Même pas de disette. Encore moins de famine. C'est en Allemagne que la famine résultant du blocus britannique a tué des centaines de milliers de civils vers la fin de la première guerre mondiale.
  21. Si je comprends bien, le RU s'engage, dans l'éventualité où la Russie attaquerait à nouveau l'Ukraine après la fin de cette guerre là... à refaire exactement la même chose qu'il fait actuellement. Pour Kiev, c'est à la fois rassurant, et pas si rassurant que ça en fait.
  22. ... Et tout le monde le sait. C'est le moment de citer Leonard Cohen "That's how it goes... And everybody knows"
  23. Même en prenant pour base l'hypothèse basse du nombre des civils tués à Marioupol soit 25 000, si on ajoute que cette ville est certes la plus grande mais pas du tout la seule des villes du Donbass réduites en ruines par l'artillerie surtout russe (Severodonetsk, Bakhmout...), si on ajoute les morts des bombardements ailleurs que dans le Donbass, l'invasion russe a tué en deux ans au moins un nombre élevé de dizaines de milliers, possiblement plus de cent mille civils ukrainiens. Cela reste probablement moins que le total des morts militaires des deux camps, mais il ne s'agit pas d'une guerre où les morts civils seraient rares - comme la première guerre mondiale sur le front en France.
  24. La Russie il est vrai doit faire face de son côté à l'escalade destructrice de l'armée ukrainienne, par exemple dans l'attentat terroriste à Belgorod. Attentat terroriste dont il est permis d'ailleurs de se demander comment l'idée en est venue aux forces ukrainiennes ? Enfin ce n'est pas comme si le gouvernement russe avait quoi que ce soit de provocant ?
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