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Picdelamirand-oil

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Tout ce qui a été posté par Picdelamirand-oil

  1. La prochaine conférence organisée par l'Académie de l'Air et de l'Espace se tiendra le Mardi 28 Janvier, à 18h00, dans le Grand auditorium de la Médiathèque José Cabanis, Toulouse, sur le thème : "Rafale : programme et innovations", présentée par Jean-Claude Hironde (SUPAERO 1968), ancien directeur général technique adjoint de Dassault Aviation, directeur technique du Rafale, membre de l’Académie de l’air et de l’espace.
  2. Le coronavirus Chinois il ne s'appellerait pas Boeing ? Ce qui expliquerait qu'on cherche comment éviter la contagion aussi bien en Chine qu'aux US Ou alors il s'appelle peut être ALIS (c'est un gros virus)
  3. Dedefensa s'est emparé du dossier! Notes sur Boeing versus USA
  4. Quand je disais que la valeur du MAX pouvait tomber à zéro, on a des signes avant coureur Boeing 737 MAX : la crainte d'une grande "braderie" des prix
  5. Picdelamirand-oil

    Achat suisse

    Ben le F-35 est mono réacteur
  6. C'est assez actuel même si il y a eu des évolutions, on avait déjà un outil pas mal.21 ans quand même.
  7. En fait tu réponds à une remarque de @herciv que j'approuve mais rendons à Cesar....
  8. (former BAe AirOps director Chris Yeo, Flight International 1999) Pour bien situer Chris Yeo je vous propose ce lien: https://www.aerosociety.com/news/audio-classic-lecture-series-chris-yeo-on-the-eurofighter-typhoon/ Et son évaluation du Rafale! VI/ Rapports de pilotes 1999 - Chris Yeo, ancien directeur de BAe AirOps Dans le Falcon qui m'amène à Istres pour piloter le dernier né des chasseurs Dassault, je pense que c'est un honneur et un bonheur de participer à une mission dans un chasseur aussi moderne et efficace : le Rafale. Soyons clairs : il ne s'agit ni d'un essai ni d'une évaluation, mais d'une démonstration des capacités du système d'armes sous la forme d'une mission d'attaque qu'un pilote de Rafale F2 pourrait exécuter. Mon pilote sera Philippe Rebourg, chef adjoint du pilote d'essai en charge du département des avions militaires de Dassault Aviation. Philippe Rebourg a accumulé plus de 5000 heures de vol, est diplômé de l'Ecole de l'air et a volé sur Mirage IIIE, a suivi le cours de l'Ecole de pilote d'essai de l'USAF (promotion 1990A) à Edwards. Il a volé 400h sur le Rafale (et en plus 700 sur des planeurs). Notre avion, le B302, est le troisième des avions de série et le deuxième biplace de série. Il a effectué son premier vol en décembre 1999 et est utilisé pour le développement de la norme F2. Il est équipé d'un radar à balayage électronique RBE2 de Thales avec des modes air-air et air-sol et, selon les besoins, d'un système de guerre électronique SPECTRA, optronique à secteur frontal (OSF) ou à entrée vocale directe (DVI). Pour ce vol particulier, nous disposons d'un OSF de développement avec le capteur TV uniquement. Ni le SPECTRA ni le DVI ne seront disponibles sur ce vol. Avec 2 tours d'acquisition Magic II, 2 faux MICA EM et un réservoir supersonique de 1250L sous le fuselage, notre poids est de 16400 kg. Le réservoir externe qui apporte la capacité de kérosène à 6550L est limité à mach 1.6. Le B302 est motorisé par 2 moteurs SNECMA M88-2 Etape 1 de 7500 kgp de poussée chacun. Chaque vol à bord d'un avion de chasse commence par un passage au service d'équipement pour le briefing nécessaire sur le siège éjectable, la réception de la combinaison de vol, les sous-vêtements ignifuges, la combinaison G, les gants spéciaux, le casque ' Cette mission étant considérée comme un vol expérimental, 2 ingénieurs d'essais suivront nos évolutions depuis la salle d'essais. Grâce à la liaison de données, ils écouteront en permanence les communications radio et les conversations dans le cockpit. En approchant du Rafale, je suis immédiatement frappé par les dimensions de l'avion. Le temps des petits chasseurs Dassault est bien terminé. Voici un autre monde : même le train d'atterrissage de la version aérienne est massif, le cockpit est très haut et la dérive culmine à 5,34 m. Nous sommes accueillis par Jacques Izquierdo, technicien en chef en charge du B302. Chez Dassault, les pilotes d'essai ont une confiance totale dans les techniciens et la vérification avant vol n'a aucune raison d'être. Avec un peu d'excitation, je monte dans le cockpit arrière, en prenant soin de ne pas marcher sur l'avant-plan canard. Avec l'aide de Klaüs Brückner, le technicien, je m'accroche au siège éjectable zéro zéro du Mk16F de Martin-Baker, équipé d'un harnais très simple, un avantage sur le Jaguar MK4 ou le MK10 des Mirage F1 et 2000. Le Rafale est équipé d'un système de sécurité intégré pour les jambes et les bras qui minimise les blessures en cas d'éjection à grande vitesse. Le Rafale est équipé d'un système OBOGS qui élimine le besoin d'une alimentation en air dangereuse et d'un système de génération cryogénique intégré qui évite le stockage et la manipulation d'azote liquide. Autre nouveauté, le système de sécurité centralisé permet au pilote de mettre automatiquement en sécurité depuis le cockpit toute charge largable (armes, réservoirs, fusées éclairantes, paillettes' ). Un artifice n'est plus nécessaire au départ ou au retour d'un avion armé pour sécuriser chaque charge avec une goupille. Bien que le chasseur soit équipé d'un APU intérieur, le démarrage s'effectue avec un GPU au centre d'essais en vol de Dassault. La procédure est très simple : il suffit d'appuyer sur deux boutons de "stop" à "iddle" et de tourner un rotacteur à droite puis à gauche (inversement pour démarrer le moteur gauche avant le moteur droit, il n'y a pas d'ordre préférentiel). Ensuite, tout est entièrement automatique et les M88 sont prêts en moins de 2 minutes. Philippe Rebourg sélectionne le mode INU (centrale de navigation inertielle) sur l'écran de gauche et me demande de lancer la séquence d'alignement du gyroscope à l'aide de l'écran tactile. Au bout de 4 minutes exactement, les 2 SAGEM INU sont alignées. Pour un décollage d'urgence, un alignement rapide est réalisé en 1,30 min, la précision est moindre mais peut être considérablement améliorée par l'hybridation du GPS. Le Rafale intègre un système de navigation complet avec ordinateur de mission + ordinateur d'élaboration de la trajectoire + INU. Pas moins de 600 points de navigation peuvent être programmés et le système calcule automatiquement la trajectoire, les temps de vol, la disponibilité du carburant en fonction de la consommation. Pendant que Philippe Rebourg effectue les vérifications avant vol et les tests d'instrumentation, j'examine le cockpit. L'ergonomie a été particulièrement travaillée par les ingénieurs et le pilote dispose d'une interface très soignée. Le tableau de bord est dominé par l'affichage grand angle (20° x 20°) haute résolution (1000 x 1000), collimaté à l'infini. Les deux écrans LCD tactiles situés de chaque côté de l'écran central ont une résolution de 500 x 500. Sur la console de gauche, un petit écran tactile est utilisé pour la sélection des modes air-air ou air-sol, tandis qu'un écran auxiliaire sert à vérifier les modes de pilotage automatique. Chaque visualisation est compatible avec le NVG et la scène avant est enregistrée par une caméra placée sous le HUD holographique grand angle (22° X 30°) et visualisée par le siège arrière sur un écran vidéo avec la symbologie et le réticule associés. Le pilote peut dialoguer avec l'avion en manipulant HOTAS, des écrans tactiles, un pavé tactile, le DVI (inactif aujourd'hui) et les 2 allumettes. Il s'agit de deux commandes qui dépassent du tableau de bord et qui peuvent être manipulées sans avoir à relâcher la manette des gaz et le manche. Des impulsions vers la gauche, la droite, le haut ou le bas appellent les menus primaires sur les écrans latéraux. L'avion est équipé d'un système d'autodiagnostic, avertissant le pilote à chaque fois qu'une anomalie pouvant affecter la mission se produit (panne de niveau 2 ' ). Après avoir testé le système FBW, nous sommes prêts à rouler. En approche de la piste, Philippe Rebourg fait signe d'armer le siège éjectable avec l'interrupteur de sécurité latéral. Pendant que j'abaisse les 2 visières de mon casque, Philippe Rebourg aligne l'avion sur la piste 33. Le Rafale est si puissant qu'il n'est pas possible d'utiliser la poussée sèche maximale lors du freinage : le coefficient de frottement n'est pas suffisant pour arrêter l'avion et les pneus seraient endommagés. La meilleure technique consiste à passer du ralenti à la post-combustion complète en relâchant le freinage. Le FADEC gère tous les paramètres des moteurs sans aucune intervention humaine. Comme sur le Mirage 2000, le Jx, la valeur de l'accélération longitudinale au décollage, apparaît sur le HUD et montre que les moteurs donnent leur poussée optimale. À 130 nœuds, Philippe Rebourg appuie sur la gâchette et nous effectuons un décollage à froid après 700 m. Après quelques secondes, nous atteignons notre hauteur de transit à basse altitude. Premières impressions : le cockpit est très spacieux et le siège éjectable très confortable. Même si les 2 avant-plans canard cachent le sol du siège arrière, la visibilité est excellente et je peux facilement voir à six heures. Avec les Alpilles devant notre avion et le mont Ventoux à tribord, nous tournons à 400 kts et 1000 pieds vers Arles et notre premier point de navigation, avant de nous diriger vers le nord. Pendant le transit, Philippe Rebourg me montre la souplesse du système de navigation. À chaque instant, si les ordres ont été modifiés ou si la situation tactique a changé, le pilote peut rapidement élaborer un nouveau plan de vol. Pour les besoins de la démonstration d'attaque à distance, une configuration virtuelle comprenant deux SCALP sous les ailes est créée. Lors de la préparation de la mission, un logiciel spécial a déterminé le domaine géographique de tir afin que les missiles puissent survoler leurs premiers points de navigation. A l'approche de la zone de tir, Philippe Rebourg sélectionne le mode d'attaque et la page air-sol est affichée sur l'écran de gauche. Le symbole ALN apparaît sur le HUD, ce qui signifie que nous devons initier l'alignement du SCALP INS. Comme je l'ai appris dans le simulateur, je lance la procédure par une pression sur l'écran tactile. Un nouvel ordre apparaît sur le HUD, rappelant au pilote de faire un jingle pour aligner le gyroscope des missiles ; Philippe Rebourg incline l'avion et appuie sur la gâchette : nous faisons un virage à droite puis à gauche pour revenir sur notre trajectoire. Avant de tirer, je dois lancer les moteurs SCALP, pas trop tôt pour économiser du carburant. Sur l'écran central, l'immense domaine, en forme de croissant, s'affiche et dès que nous entrons, le pilote tire sur le manche pour commencer une montée raide en maintenant le vecteur vitesse du HUD entre les 2 barres de tendance verticales. Cette montée est essentielle car les pylônes sont conçus pour larguer le SCALP sous un facteur de charge positif. Philippe Rebourg appuie sur le bouton de largage simulant le tir des 2 missiles et sort immédiatement sur la gauche car, lors d'une attaque réelle, la collision avec le SCALP volant à la même vitesse que l'avion peut se produire. Dès que les missiles sont lancés, leurs ailes se déploient et ils commencent leur voyage vers la cible. Les fonctions air-air et air-sol peuvent être activées simultanément, explique Philippe Rebourg. C'est la véritable innovation qui donne au Rafale sa supériorité sur ses concurrents. Lors de l'attaque SCALP, les fonctions air-air et air-sol peuvent être activées simultanément, explique Philippe Rebourg. Le mode aérien était actif avec un radar et un OSF dédiés à cette fonction. Naturellement, le radar a suivi certaines cibles et l'OSF a verrouillé la cible classée comme la plus dangereuse par le système. Une seule poussée aurait été suffisante pour engager cette cible. La séquence de tir complète peut être réalisée par le pilote automatique par de simples impulsions données avec le coolie du manche. Sur le Rafale, le pilote automatique est complètement intégré au système de contrôle du vol : il fait partie de la chaîne de commandement comme la fonction de freinage par exemple. Après le tir simulé, nous sortons à très basse altitude et Philippe Rebourg engage le système automatique de suivi du terrain. Les collines du Vivarais sont un environnement idéal pour démontrer cette capacité. Les 2 cartes sécurisées du système de navigation multi-couloirs élaborent en permanence 2 trajectoires, soit avec les données d'un fichier numérique de 300 000 km² au sol, soit avec les informations d'une radiosonde pour les déplacements en mer. Un profil au sol est calculé sur les 10 km supplémentaires, ce qui permet à l'avion de se faufiler sous la couverture radar, automatiquement, de jour comme de nuit, par tous les temps. Ce système totalement passif permet de voler à 300 pieds, cette altitude n'étant que temporaire, l'objectif final est de 100 pieds. Le RBE2 possède un mode de cartographie 3D permettant de voler à très basse altitude au-dessus d'un terrain non enregistré dans le fichier. Avant le vol, Philippe Rebourg a sélectionné l'altitude de vol souhaitée, 500 pieds dans ce secteur, et a ajouté 100 pieds, la hauteur des structures artificielles les plus élevées dans cette zone. Selon la discrétion nécessaire, le pilote peut choisir entre 3 options de vol : doux, moyen et dur. En mode dur, les facteurs de charge sont presque doublés par rapport au Mirage 20000D et N et le domaine de vitesse est considérablement plus grand. Pour ce vol, l'option soft a été utilisée pour prendre soin de moi. À 450 nœuds, l'avion est remarquablement stable. Le mode anti-turbulence, une fois envisagé, n'a finalement pas été installé car le FCS s'est avéré parfaitement capable de gérer les rafales de vent lors des crêtes de saut. Un système révolutionnaire d'anticollision au sol est en cours de développement pour la norme F2. Grâce au fichier numérique, l'ordinateur de bord connaît l'altitude exacte de l'avion par rapport au sol. En cas de situation dangereuse, par exemple si le pilote est désorienté lors d'un combat aérien, dans les nuages et plonge vers le sol, le système l'avertira et il pourra passer en mode de suivi du terrain. Dans la norme F3, l'ordinateur sera capable de passer automatiquement en mode de suivi du terrain pour éviter un crash. Interception Le Rafale est un avion de type "swing role" qui a été conçu pour exceller dans les domaines air-sol et air-air. Pour le combat aérien ou l'interception, le pilote dispose de 3 capteurs - radar, OSF, SPECTRA - le système de fusion de données prenant en compte le système le plus précis pour un critère donné lors de l'identification ou de la localisation d'une cible. L'OSF sera le système préféré pour la résolution angulaire, le radar pour la télémétrie à longue distance (télémètre laser OSF à plus courte distance) et le SPECTRA pour l'identification passive des menaces (par comparaison avec une base de données). Cette capacité de fusion de données entre les différents capteurs est certainement le point le plus significatif du système d'arme Rafale, explique Philippe Rebourg, c'est une révolution par rapport aux avions de la génération M2000 ou F16 dont les pilotes doivent construire une image de la situation tactique en analysant les informations fournies par le radar ou le système d'alerte de la menace. Avec le Rafale, les équipages peuvent obtenir une vue claire de toute la bataille aérienne d'un seul coup d'œil et en tirer profit". Toutes les données enregistrées par les différents capteurs sont fusionnées puis présentées sur un écran central. L'image OSF peut être affichée sur le même écran ou une loupe peut être activée pour vérifier qu'un seul tracé n'est pas un raid de plusieurs avions volant en formation serrée. En mode RWS (range while scan), le RBE2 peut suivre 40 cibles dont 8 par un mode de poursuite renforcée pour la désignation des missiles. Les moteurs M88-2 peuvent accélérer du ralenti à la poussée de réchauffement maximale en moins de 3 secondes, ce qui permet au Rafale d'accélérer rapidement. Le FBW numérique donne une très bonne agilité et la position très inclinée du siège éjectable permet au pilote de résister à des facteurs de charge plus élevés. Soudain, à la sortie d'un virage, le RBE2 acquiert un contact à moyenne altitude, Philippe Rebourg déclenche immédiatement une interception aérienne, en accélérant. La cible est automatiquement suivie par le système d'arme et le pilote valide l'option proposée en appuyant sur un bouton de la manette des gaz. Pour des raisons évidentes, aucune performance de radar ou d'OSF ne sera divulguée ici. Nous sommes hors de portée du MICA et nous devons encore nous rapprocher mais l'OSF ayant verrouillé la cible au début de l'interception montre une image d'un Transall malgré une fine couche de nuages nous séparant de la cible. Le système de télévision de l'OSF fonctionne en fait dans le proche infrarouge visible et son large champ de vision permet de suivre des objectifs de haute visée. Le pilote peut choisir entre deux domaines de tir : portée maximale ou pas de zone de fuite. La portée maximale est matérialisée par une ligne pointillée et l'absence de zone de fuite par une ligne continue entourant la cible. En combat WVR, une distance de tir minimale est matérialisée sur l'écran tactique. Dès que nous sommes à portée de tir, le système d'arme signale qu'il faut "tirer" sur le HUD. En passant d'un contact à l'autre, le pilote peut immédiatement engager les autres cibles, et le deuxième missile est automatiquement verrouillé sur la cible n+1. Les MICA peuvent être tirés toutes les 2 secondes, ceux des points de la cellule sont éjectés jusqu'à 4G tandis que les pylônes des ailes peuvent libérer des MICA jusqu'à 9G. La phase propulsée est très courte (quelques secondes) et le tir est quasiment indétectable, aucune fumée n'est produite par le moteur de la fusée. Pour l'interception à longue distance, le missile suit une trajectoire inertielle vers des coordonnées continuellement rafraîchies par la liaison de données puis utilise le chercheur avant d'atteindre la cible. Le temps de vol du missile est indiqué sur le HUD et la durée de la liaison de données apparaît comme un tracé de camembert décroissant. Attaque de précision La simulation d'une attaque LGB utilisant la GBU-12 contre la balise Faraman à l'extrémité sud du delta du Rhône mettra en lumière cette démonstration. Philippe Rebourg commence par une course à hauteur moyenne ; première action : il a d'acquérir un point de décalage pour mettre à jour le système de navigation. Le système de navigation connaissant précisément les coordonnées, le relèvement et la distance de la cible par rapport à ce point de décalage calculera précisément le point de largage de l'arme. A 20 000 pieds et 15 NM de Port Saint Louis où une jetée servira de point de décalage, l'OSF est verrouillé et le télémètre laser est brièvement activé pour déterminer la distance. Après avoir été positionné, le pilote autorise l'attaque en appuyant sur une gâchette du stick latéral et l'ordinateur déclenche 3 des 4 GBU-12 simulés. Avec le GBU-12, le domaine de largage est petit. Le pilote doit suivre le réticule". Pour une deuxième attaque, en un jet, on s'envole à 20 NM avant de revenir à la balise. A 18 000 ft, Philippe Rebourg fait un roulis inversé et plonge à 23°. Avec un ordre sur la manette des gaz, il place le losange de désignation sur le triangle marquant la position de la cible calculée par le système. Il utilise la fonction zoom de l'OSF pour viser plus précisément, dès que l'ordre est donné sur le HUD il remonte à 5,5G en suivant le réticule de guidage, le dernier GBU-12 est lancé. La manoeuvre nous amène à 10 000 pieds hors de portée des missiles à courte portée et de l'AAA. Acrobaties aériennes Grâce à son FBW, le Rafale est extrêmement manoeuvrable. Selon la configuration, il existe 2 domaines de vol : air-sol avec de lourdes charges (5,5G max et 160°/s de roulis) ou combat aérien (9G max et 280°/s de roulis). En cas d'urgence, le facteur de charge max peut atteindre 11G. Lors des vols d'essai pour l'ouverture du domaine de vol à très basse vitesse, l'avion a volé à une incidence de plus de 100° et à des vitesses négatives de 40 nœuds sans perte de contrôle. Nous considérons que les tirs après un cabré brutal comme celui d'un Cobra sont risqués pendant le combat car des problèmes de séparation des armes peuvent survenir et le pilote peut se trouver dans une situation très dangereuse s'il ne parvient pas à détruire son adversaire(s). Nous préférons utiliser une arme très agile, comme le MICA et un viseur monté sur casque", explique Jean Camus, pilote d'essai et ancien directeur de l'école de pilotage EPNER 5 (France) et ancien pilote d'essai du M2000. Radar air-sol et combat Nous prenons la direction d'Istres pour acquérir une carte radar de basse altitude en utilisant la fonction DBS (Doppler beam sharpening) du RBE2. Grâce à cette fonction, le pilote peut s'approcher d'un objectif à basse altitude, s'approcher brièvement pour enregistrer la cartographie puis plonger pour couvrir et travailler sur l'image mémorisée. Le DBS sera remplacé par un mode SAR donnant une image encore plus détaillée. Le contrôleur signale qu'un Mirage 2000N est sur le point de croiser notre trajectoire de vol par la gauche. Par une simple action sur un bouton de la manette des gaz, le pilote active le mode de combat et le 2000N est immédiatement verrouillé par le RBE2 pendant qu'il travaille en mode de cartographie au sol. Grâce à l'intégration d'une unité de visée montée sur casque au standard F3, cette acquisition (bien qu'extrêmement rapide) sera encore plus rapide pour les objectifs situés en dehors du FOV radar et évitera les manœuvres agressives. Le chercheur d'un des "Magics" verrouille la cible et Philippe Rebourg se tourne agressivement pour tirer. Quelques secondes plus tard, tout est terminé et le sort de M2000 est décidé. La voix féminine du système vocal signale le Bingo, malheureusement, il est temps de rentrer à la maison. Première action : réduire la vitesse. Cela se fait en tirant sur l'accélérateur, en freinant et en déverrouillant l'automate : ce système ajuste le retard de toutes les surfaces aérodynamiques et la poussée des moteurs pour suivre une pente très précise. Dans le dernier virage, Philippe Rebourg prend les commandes et prend soigneusement contact avec la piste. Tout en gardant le nez en l'air, il allume la postcombustion et tire fermement sur le manche : on se retrouve à la verticale ! Atterrissage court : à 120 noeuds, le freinage aérodynamique n'est pas très efficace et les pilotes d'essai de Dassault conseillent de mettre immédiatement le train principal sur la piste afin de freiner rapidement. L'avion s'arrête en moins de 500m. Chris Yeo, ancien directeur de BAe AirOps (Flight International 1999) Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
  9. Il apporte quand même ça: [....] Voilà, voilà 2% - 0,5% =1,5% ==> L'élection de Trump est en danger. Ça c'est décevant Et tous ces calculs ne tiennent pas compte du plus gros risque: Que les passager refusent de voyager en 737 MAX. Déjà Boeing a du concéder que les pilotes doivent passer sur simulateur avant d'être autorisé à piloter de nouveau le MAX, et c'est sans doute parce que le personnel navigant des compagnies aériennes refusait de reprendre du service sur cet avion. Si les passagers boudent, l'avion ne sera plus rentable et sa valeur tombera à zéro. Les 800 Max déjà produit représentent 80 milliards à comparer avec les 10 milliards que coûte officiellement la crise du Max actuellement, ça impliquerait une baisse de la croissance de 4 % !!! Suivi d'un manque à gagner de 57 MAX par mois soit 69 Milliards par an.
  10. https://fr.wikipedia.org/wiki/Division_du_monde_dans_l'islam
  11. C'est pas le fait qu'il y ait eu un accident qui est exceptionnel, c'est que ce soit perçu comme une conséquence du comportement de Boeing. La confiance est perdue, pour les voyageurs chez Boeing le fric passe avant la sécurité. Ce sera long à disparaître.
  12. Picdelamirand-oil

    L'Inde

    Oui mais ils ont un problème d'argent et pendant un an ou deux ils n'importent plus rien pour les armées
  13. Ils ont relâché Parrikrama mais ils l'ont bien amoché
  14. Les compagnies aériennes ne vont pas pouvoir absorber tous les Max d'un coup, donc ils vont remettre en service mettons 100 Max par mois, ça permet de modifier le câblage de 80 MAX par mois et de reprendre la production à petite cadence ~20 par mois cela pendant 6 mois puis cadence 40 pendant 6 autres mois et enfin cadence 57. Ils auront éclusé le problème 1 an après l'autorisation de re-voler. Mais il faut s'attendre à ce que les voyageurs soient réticent à voler sur le MAX pendant 6 mois.
  15. Il va falloir modifier le câblage des 350 737 MAX déjà livrés et des 400 qui sont stockés avant de les remettre en service car il faut modifier la douzaine de points où il risque d'y avoir des courts circuits...
  16. Boeing doesn’t expect 737 MAX will be cleared to fly again until midyear Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) Boeing ne s'attend pas à ce que le 737 MAX soit autorisé à voler à nouveau avant le milieu de l'année Boeing prévoit maintenant que le 737 MAX n'obtiendra pas l'autorisation de vol de la Federal Aviation Administration (FAA) avant le milieu de l'année, soit environ trois mois plus tard que prévu, ce qui pourrait allonger la durée d'immobilisation de l'avion à plus de 15 mois. "Nous estimons actuellement que l'immobilisation au sol du 737 MAX finira à la mi-2020", a déclaré Boeing dans un communiqué après en avoir informé la FAA et les compagnies aériennes mardi matin. "Nous reconnaissons et regrettons les difficultés persistantes que l'immobilisation au sol du 737 MAX a présentées à nos clients, nos régulateurs, nos fournisseurs et le public voyageur". Auparavant, l'industrie avait prévu que la FAA, qui, avec d'autres régulateurs du monde entier, avait interdit l'utilisation de la technologie MAX en mars 2019 après deux accidents mortels, achèverait son processus de vérification d'ici fin mars ou début avril. On s'attend maintenant à la fin juin ou juillet, selon une personne ayant une connaissance détaillée de la dernière projection de Boeing. Un fonctionnaire d'une compagnie aérienne américaine a averti que cette fois-ci, Boeing est très prudent et que l'autorisation de vol de la MAX "pourrait arriver plus tôt". Le nouveau calendrier signifie probablement que l'arrêt de la production de 737 MAX à Renton sera également prolongé. Cela fera craindre aux employés que Boeing soit obligé de licencier certains travailleurs. Toutefois, Boeing a déclaré mardi que "l'annonce d'aujourd'hui ne modifie pas les plans d'emploi précédemment partagés avec les coéquipiers en décembre". Boeing a déclaré que les employés de Renton préparent les lignes de production des 737 pour la future montée en puissance ou ont changé de programme, et que ces réaffectations se poursuivront. American Airlines, Southwest Airlines et United avaient prévu un nouveau retard et accordaient également un mois à six semaines supplémentaires après l'autorisation pour préparer leurs MAX au sol et former leurs pilotes. Ainsi, même si l'autorisation était prévue pour avril, tous trois avaient déjà retiré les MAX de leur programme jusqu'au début du mois de juin. Avec l'annonce de mardi, cependant, ces compagnies aériennes doivent maintenant prévoir de se passer de l'avion pendant presque toute la haute saison estivale. United a annoncé mardi ses résultats du quatrième trimestre, mais n'a pas mentionné le MAX. La direction de la compagnie aérienne devrait aborder l'impact du déménagement de Boeing lors d'une téléconférence sur les résultats prévue mercredi. American et Southwest ont leurs appels sur les résultats jeudi. En amont de ces discussions publiques, le responsable de la compagnie aérienne a déclaré que Boeing est délibérément conservateur et fournit ce qui est considéré comme un calendrier du pire. En conséquence, il a déclaré que "pour l'instant, nous ne cherchons pas à changer notre date" de début juin pour le retour du MAX dans le programme de vol. Si le pire des cas se produit, le responsable de la compagnie aérienne a déclaré : "l'été est la période la plus chargée de l'année pour toutes les compagnies aériennes américaines et le fait de ne pas avoir les avions que vous attendiez aura donc un impact". Boeing publiera la semaine prochaine ses propres résultats financiers pour le quatrième trimestre, et mettra à jour le coût prévu de l'immobilisation au sol du MAX. Les analystes s'attendent à de nouvelles charges importantes en plus des 9,2 milliards de dollars de coûts prévus jusqu'en septembre, soit les six premiers mois de l'immobilisation au sol. Il s'agit d'une radiation de 5,6 milliards de dollars pour couvrir les indemnités versées aux clients et aux fournisseurs des compagnies aériennes, plus 3,6 milliards de dollars pour l'augmentation des coûts de fabrication futurs des 737 en raison de la période prolongée à des taux de production plus faibles. Mercredi prochain, Boeing doit maintenant mettre à jour ces projections de coûts pour une période supplémentaire de neuf mois, de septembre à juin. Dans une interview, le porte-parole de Boeing, Gordon Johndroe, a déclaré qu'en raison de l'attente des résultats trimestriels, "à des fins de planification financière, nous devons faire certaines estimations et hypothèses (sur le calendrier de remise en service). Nous voulons être aussi transparents que possible et transmettre cela aux clients et à la FAA". La déclaration de Boeing suggère qu'elle a prévu un délai supplémentaire pour tenir compte des questions encore inconnues qui pourraient surgir lors de l'examen rigoureux que la FAA et les autorités étrangères de réglementation de la sécurité aérienne appliquent dans leur examen du système de contrôle de vol du 737 MAX. Le calendrier mis à jour reflète "notre expérience à ce jour du processus de certification" et "nos tentatives continues pour traiter les risques connus du calendrier et les développements ultérieurs qui pourraient survenir". Ce mois-ci, deux nouveaux problèmes sont apparus, sans rapport avec le logiciel de contrôle de vol - le Maneuvering Characteristics Augmentation System (MCAS) - que Boeing a mis à jour après avoir été impliqué dans les deux accidents mortels de MAX en Indonésie et en Ethiopie. Tout d'abord, les ingénieurs ont déterminé qu'il y avait une "possibilité théorique" de court-circuit électrique dans un faisceau de fils qui pourrait potentiellement déplacer la queue horizontale du MAX et pousser le nez du jet vers le bas. Ce problème de câblage n'a pas été pris en compte dans la certification d'origine de la MAX car Boeing utilisait à l'époque une hypothèse approuvée par la FAA selon laquelle les pilotes répondraient à une urgence dans les quatre secondes. Après les deux crashs de la MAX, Boeing utilise une hypothèse beaucoup plus prudente dans sa nouvelle analyse de sécurité du système sur la MAX mise à jour, selon laquelle les pilotes pourraient mettre 15 secondes à réagir. Cette hypothèse implique que les courts-circuits électriques qui se produisent dans une douzaine d'endroits près de la queue de l'avion et dans la baie électronique pourraient avoir un impact beaucoup plus important que prévu et doivent donc être définitivement évités. Le problème est toujours en cours d'évaluation et Boeing rencontre des experts de la FAA pour décider si ses protections contre les courts-circuits électriques - allant du blindage à l'isolation en passant par les disjoncteurs - sont suffisantes, ou si une séparation physique des fils sera nécessaire. Puis, la semaine dernière, Boeing a reconnu que lors d'un examen technique préalable à la finalisation du nouveau logiciel du jet, les ingénieurs ont découvert un autre problème. Un logiciel de contrôle conçu pour vérifier les systèmes de l'avion lors de la mise sous tension du jet n'était pas correctement lancé. Une personne connaissant les détails a déclaré que le problème de surveillance du logiciel n'est pas la raison du nouveau retard, mais qu'il est révélateur du type de problème imprévu qui peut survenir et pour lequel Boeing estime désormais devoir laisser un tampon dans le programme. Dans le cadre de la révision réglementaire intensive du MAX, la prochaine étape majeure devait être quelques jours de vols de certification de la FAA qui, jusqu'à récemment, devaient avoir lieu ce mois-ci. Or, selon la personne qui connaît les dernières projections, ces vols ne sont pas attendus avant fin février ou début mars. Après ces vols, la FAA passera une semaine ou plus à analyser les données avant de poursuivre son processus de certification. Et parallèlement à cela, le Joint Operations Evaluation Board mis en place par la FAA doit finaliser les exigences de formation des pilotes. La décision prise par Boeing ce mois-ci de recommander la formation sur simulateur de vol MAX pour tous les pilotes avant qu'ils ne pilotent le jet mis à jour signifie que les procédures du simulateur devront également être certifiées. La personne qui connaît les détails a déclaré que le calendrier révisé était le résultat de l'apprentissage par l'expérience de la compagnie que chaque étape du processus de certification "prend plus de temps que ce que nous avions prévu". Boeing a souligné que c'est la FAA qui décidera en dernier ressort de la date à laquelle le MAX sera autorisé à voler. "Toutefois, afin d'aider nos clients et fournisseurs à planifier leurs opérations, nous leur fournissons périodiquement notre meilleure estimation du moment où les autorités de réglementation commenceront à autoriser le retrait de l'immobilisation au sol du 737 MAX", a déclaré Boeing. En décembre, la FAA a publiquement reproché à Boeing et à Dennis Muilenburg, alors directeur général, d'avoir publié des déclarations indiquant que le MAX pourrait reprendre du service dans un mois environ. L'administrateur de la FAA, Steve Dickson, a interprété ces déclarations comme étant irréalistes et destinées à faire pression sur son agence pour qu'elle agisse plus rapidement. Depuis lors, Boeing s'est abstenu jusqu'à mardi de donner des indications sur le calendrier du MAX, s'en remettant à la FAA. Plutôt que d'exercer des pressions pour que la MAX vole plus tôt, les nouvelles directives de Boeing vont plus loin que toutes les attentes précédentes. Cela signifie que l'immobilisation au sol de la MAX sera prolongée d'au moins 15 à 16 mois. La FAA, dans une déclaration, a déclaré qu'elle suit "un processus approfondi et délibéré pour vérifier que toutes les modifications proposées au Boeing 737 MAX répondent aux normes de certification les plus élevées", ajoutant que "nous n'avons fixé aucun délai pour l'achèvement des travaux". L'action Boeing a chuté de 10,78 $ mardi pour clôturer à 313,37 $, soit une baisse de plus de 3 %, et atteindre son plus bas niveau depuis la mi-décembre 2018, quelque six semaines après le premier crash du 737 MAX.
  17. How a Hidden Parliamentary Session Revealed Trump’s True Motives in Iraq Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) Comment une session parlementaire cachée a révélé les véritables motivations de Trump en Irak Depuis que les États-Unis ont tué le général iranien Qassem Soleimani et le chef de la milice irakienne Abu Mahdi al-Muhandis au début du mois, le récit officiel a soutenu que leur mort était nécessaire pour prévenir une vague, mais prétendument imminente, menace de violence envers les Américains, bien que le président Trump ait depuis déclaré que le fait que Soleimani ou ses alliés irakiens représentent ou non une menace imminente "n'a pas vraiment d'importance". Bien que la situation entre l'Iran, l'Irak et les États-Unis semble s'être considérablement améliorée, du moins pour l'instant, il est utile de revenir sur la période qui a précédé les tensions récentes entre les États-Unis, l'Irak et l'Iran, jusqu'à l'assassinat de Soleimani et d'Abu Mahdi al-Muhandis sous le mandat de Trump, afin de comprendre l'un des facteurs les plus négligés mais les plus pertinents de la politique actuelle de Trump à l'égard de l'Irak : empêcher la Chine d'étendre son emprise au Moyen-Orient. En effet, il a été allégué que même le moment de l'assassinat de Soleimani était directement lié à son rôle diplomatique en Irak et à sa volonté d'aider l'Irak à obtenir son indépendance pétrolière, à commencer par la mise en œuvre d'un nouveau contrat pétrolier massif avec la Chine. Alors que la rhétorique récente dans les médias s'est attardée sur l'étendue de l'influence de l'Iran en Irak, les récentes transactions de la Chine avec l'Irak - en particulier dans son secteur pétrolier - sont à l'origine d'une grande partie de ce qui s'est passé en Irak ces derniers mois, du moins selon le Premier ministre irakien Adel Abdul-Mahdi, qui joue actuellement un rôle de gardien. Une grande partie des pressions exercées par les États-Unis sur le gouvernement irakien en ce qui concerne la Chine se seraient déroulées secrètement et à huis clos, ce qui a permis de dissimuler largement les préoccupations de l'administration Trump concernant les liens croissants de la Chine avec l'Irak, peut-être parce qu'elle craignait qu'une bagarre publique n'exacerbe la "guerre commerciale" entre les États-Unis et la Chine et ne mette en péril les efforts visant à la résoudre. Pourtant, quelles qu'en soient les raisons, les faits suggèrent fortement que les États-Unis sont tout aussi préoccupés par la présence de la Chine en Irak que par celle de l'Iran. En effet, la Chine a les moyens et la capacité de saper de manière spectaculaire non seulement le contrôle des États-Unis sur le secteur pétrolier irakien, mais aussi l'ensemble du système pétrolier dont dépend directement le statut de superpuissance financière et militaire des États-Unis. Bien que Trump ait publiquement promis de réprimander l'Irak pour l'expulsion des troupes américaines par le biais de sanctions, la menace de couper l'accès de l'Irak à son compte à la Banque de la Réserve fédérale de New York a été transmise en privé et directement au Premier ministre, ajoutant une crédibilité supplémentaire aux affirmations d'Abdul-Mahdi selon lesquelles les tentatives les plus agressives de Trump pour faire pression sur le gouvernement irakien sont faites en privé et dirigées vers le Premier ministre du pays. Bien que les pressions de Trump aient cette fois-ci visé à empêcher l'expulsion des troupes américaines d'Irak, ses raisons peuvent également être liées aux préoccupations concernant l'implantation croissante de la Chine dans la région. En effet, alors que Trump a maintenant perdu la part qu'il souhaitait avoir dans les revenus pétroliers irakiens (50 %) au profit de la contre-offre chinoise de 20 %, le retrait des troupes américaines d'Irak pourrait voir les troupes américaines remplacées par leurs homologues chinoises également, selon Tom Luongo. "Tout cela est dû au fait que les Etats-Unis maintiennent la fiction qu'ils doivent rester en Irak... Donc, l'arrivée de la Chine est le moment où elle se met en travers de la route et de la ceinture", a expliqué M. Luongo. "Cela contribue à renforcer les relations économiques entre l'Irak, l'Iran et la Chine et à éviter que les Américains ne restent là-bas. A un moment donné, la Chine aura des atouts sur le terrain qu'elle voudra défendre militairement en cas de crise majeure. Cela nous amène à la prochaine chose que nous savons, que Mahdi et l'ambassadeur chinois ont discuté de cette même chose à la suite de l'assassinat de Soleimani". En effet, selon les informations, Zhang Yao - l'ambassadeur de Chine en Irak - "a fait savoir que Pékin était prêt à fournir une assistance militaire" si le gouvernement irakien le demandait peu après l'assassinat de Soleimani. Yao a fait cette offre un jour après que le parlement irakien ait voté l'expulsion des troupes américaines du pays. Bien que l'on ignore actuellement comment Abdul-Mahdi a répondu à l'offre, le moment choisi a probablement suscité l'inquiétude de l'administration Trump quant à la diminution rapide de son influence en Irak. "Vous pouvez voir ce qui va se passer ici", a déclaré Luongo à MintPress à propos de la récente offre chinoise à l'Irak, "la Chine, la Russie et l'Iran essaient de séparer l'Irak des Etats-Unis et les Etats-Unis se sentent très menacés par cela". La Russie joue également un rôle dans le scénario actuel puisque l'Irak a entamé des discussions avec Moscou concernant l'achat éventuel d'un de ses systèmes de défense aérienne en septembre dernier, le même mois où l'Irak a signé huit accords, dont l'accord pétrolier avec la Chine. Puis, à la suite de la mort de Soleimani, la Russie a de nouveau offert les systèmes de défense aérienne à l'Irak pour lui permettre de mieux défendre son espace aérien. Dans le passé, les États-Unis ont menacé les pays alliés de sanctions et d'autres mesures s'ils achetaient des systèmes de défense aérienne russes plutôt que ceux fabriqués par des entreprises américaines. Les efforts des États-Unis pour freiner l'influence et la présence croissantes de la Chine en Irak dans le cadre de ces nouveaux partenariats et accords stratégiques sont toutefois limités, car les États-Unis s'appuient de plus en plus sur la Chine dans le cadre de leur politique à l'égard de l'Iran, en particulier dans leur objectif de réduire à zéro les exportations de pétrole iranien. La Chine reste le principal importateur de pétrole brut et de condensats de l'Iran, même après avoir réduit ses importations de pétrole iranien de manière significative suite aux pressions américaines l'année dernière. Pourtant, les États-Unis tentent maintenant de faire pression sur la Chine pour qu'elle cesse complètement d'acheter du pétrole iranien ou qu'elle fasse face à des sanctions, tout en essayant de saboter en privé l'accord pétrolier entre la Chine et l'Irak. Il est très peu probable que la Chine cède aux Etats-Unis sur ces deux fronts, si tant est qu'elle le fasse, ce qui signifie que les Etats-Unis pourraient être contraints de choisir le front politique (l'"endiguement" de l'Iran contre les accords pétroliers de l'Irak avec la Chine) auquel ils accordent le plus d'importance dans les semaines et les mois à venir. En outre, la récente signature de la "première phase" de l'accord commercial avec la Chine a révélé une autre facette potentielle de la relation de plus en plus compliquée des États-Unis avec le secteur pétrolier irakien, étant donné que l'accord commercial implique la vente de pétrole et de gaz américains à la Chine à très faible coût, ce qui suggère que l'administration Trump pourrait également voir dans l'accord pétrolier entre l'Irak et la Chine un concurrent potentiel pour les États-Unis dans la vente de pétrole bon marché à la Chine, le premier importateur mondial de pétrole. Le pétrodollar et le fantôme de Pétroyuan Dans ses déclarations télévisées de la semaine dernière à la suite de la réponse militaire de l'Iran à l'assassinat du général Soleimani par les États-Unis, M. Trump a insisté sur le fait que la politique américaine au Moyen-Orient n'est plus dirigée par les vastes besoins en pétrole des États-Unis. Il a déclaré spécifiquement que : Au cours des trois dernières années, sous ma direction, notre économie est plus forte que jamais et l'Amérique a atteint l'indépendance énergétique. Ces réalisations historiques ont modifié nos priorités stratégiques. Ce sont des réalisations que personne ne pensait possibles. Et des options se sont présentées au Moyen-Orient. Nous sommes désormais le premier producteur de pétrole et de gaz naturel au monde. Nous sommes indépendants et nous n'avons pas besoin du pétrole du Moyen-Orient. (c'est nous qui soulignons)". Derrière le rideau, un récit différent pour les tensions entre l'Irak et les États-Unis Le Premier ministre intérimaire de l'Irak, Adel Abdul-Mahdi, a fait une série de remarques le 5 janvier, lors d'une session parlementaire qui a étonnamment peu retenu l'attention des médias. Au cours de cette session, qui a également vu le Parlement irakien approuver le retrait de toutes les troupes étrangères (y compris américaines) du pays, Abdul-Mahdi a fait une série de déclarations sur la préparation de la situation récente qui a placé l'Irak au cœur des tensions entre les États-Unis et l'Iran. Pendant cette session, seule une partie des déclarations d'Abdul-Mahdi a été diffusée à la télévision, après que le président irakien de la Chambre - Mohammed Al-Halbousi, qui a une relation étroite avec Washington - ait demandé que le flux vidéo soit coupé. Al-Halbousi a curieusement assisté à la session parlementaire alors qu'elle était boycottée par ses alliés sunnites et kurdes. Après la coupure du flux, les députés présents ont noté les remarques d'Abdul-Mahdi, qui ont ensuite été transmises à l'agence de presse arabe Ida'at. D'après cette transcription, Abdul-Mahdi a déclaré que Ce sont les Américains qui ont détruit le pays et qui l'ont ravagé. Ils ont refusé de terminer la construction du système électrique et les projets d'infrastructure. Ils ont négocié la reconstruction de l'Irak en échange de l'abandon par l'Irak de 50% des importations de pétrole. J'ai donc refusé et j'ai décidé de me rendre en Chine et de conclure un accord important et stratégique avec ce pays. Aujourd'hui, Trump tente d'annuler cet important accord". Abdul-Mahdi a poursuivi ses remarques, notant que la pression exercée par l'administration Trump sur ses négociations et les transactions ultérieures avec la Chine s'est considérablement accrue au fil du temps, entraînant même des menaces de mort pour lui-même et son ministre de la défense : Après mon retour de Chine, Trump m'a appelé pour me demander d'annuler l'accord, j'ai donc refusé et il a menacé de me faire tomber lors de manifestations massives. En effet, les manifestations ont commencé, puis Trump a appelé, menaçant d'escalader en cas de non-coopération et répondant à ses souhaits, selon lesquels une tierce partie [présumée être des mercenaires ou des soldats américains] viserait à la fois les manifestants et les forces de sécurité et les tuerait du haut des plus hauts bâtiments et de l'ambassade américaine pour tenter de faire pression sur moi et se soumettre à ses souhaits et annuler l'accord avec la Chine". "Je n'ai pas répondu et j'ai présenté ma démission et les Américains insistent encore aujourd'hui sur l'annulation de l'accord avec la Chine. Lorsque le ministre de la défense a déclaré que ceux qui ont tué les manifestants étaient une tierce partie, M. Trump m'a immédiatement appelé et m'a menacé physiquement, ainsi que le ministre de la défense, au cas où l'on parlerait davantage de cette tierce partie". Très peu de médias de langue anglaise ont rapporté les commentaires d'Abdul-Mahdi. Tom Luongo, un analyste indépendant basé en Floride et éditeur de la lettre d'information The Gold Goats 'n Guns, a déclaré à MintPress que les raisons probables du silence médiatique "surprenant" sur les déclarations d'Abdul-Mahdi étaient que "cela n'a jamais vraiment été diffusé sur les chaînes officielles..." en raison de la coupure du flux vidéo pendant la session parlementaire irakienne et du fait que "c'est très gênant et que les médias - puisque Trump fait ce qu'ils veulent qu'il fasse, être belligérant avec l'Iran, ont protégé les intérêts d'Israël là-bas". "Ils ne vont pas le contredire sur ce point s'il joue le jeu", a ajouté M. Luongo, avant de poursuivre que les médias "le garderont néanmoins pour référence future....Si cela se révèle pour de vrai, ils l'utiliseront contre lui plus tard s'il tente de quitter l'Irak". "Tout à Washington est utilisé comme levier", a-t-il ajouté. Étant donné le manque de couverture médiatique et la coupure du flux vidéo des remarques complètes d'Abdul-Mahdi, il convient de souligner que le récit qu'il a présenté dans son discours censuré correspond non seulement à la chronologie des récents événements dont il parle, mais aussi aux tactiques connues pour avoir été employées à huis clos par l'administration Trump, en particulier après que Mike Pompeo a quitté la CIA pour devenir secrétaire d'État. Par exemple, la délégation d'Abdul-Mahdi en Chine s'est terminée le 24 septembre, avec les protestations contre son gouvernement que Trump aurait menacé de lancer le 1er octobre. Des rapports faisant état de tirs d'une "troisième partie" sur des manifestants irakiens ont été repris par les principaux médias de l'époque, comme dans ce reportage de la BBC qui a déclaré Les rapports disent que les forces de sécurité ont ouvert le feu, mais un autre compte rendu dit que des tireurs inconnus étaient responsables....une source à Karbala a dit à la BBC que l'un des morts était un garde d'un sanctuaire chiite voisin qui passait par là. La source a également déclaré que l'origine des tirs était inconnue et qu'ils avaient visé à la fois les manifestants et les forces de sécurité. (c'est nous qui soulignons)". Les protestations soutenues par les États-Unis dans d'autres pays, comme en Ukraine en 2014, ont également montré qu'un "troisième camp" avait tiré sur les manifestants et les forces de sécurité. Après six semaines d'intenses protestations, Abdul-Mahdi a remis sa démission le 29 novembre, quelques jours seulement après que le ministre irakien des affaires étrangères ait fait l'éloge des nouveaux accords, dont celui du "pétrole pour la reconstruction", qui avait été signé avec la Chine. Abdul-Mahdi est resté depuis lors Premier ministre dans un rôle d'intérimaire jusqu'à ce que le Parlement décide de son remplacement. Les allégations d'Abdul-Mahdi concernant la pression secrète exercée par l'administration Trump sont renforcées par l'utilisation de tactiques similaires contre l'Équateur, où, en juillet 2018, une délégation américaine aux Nations unies a menacé le pays de mesures commerciales punitives et du retrait de l'aide militaire si l'Équateur allait de l'avant avec l'introduction d'une résolution des Nations unies visant à "protéger, promouvoir et soutenir l'allaitement maternel". Le New York Times a rapporté à l'époque que la délégation américaine cherchait à promouvoir les intérêts des fabricants de préparations pour nourrissons. Si la délégation américaine est prête à utiliser une telle pression sur les nations pour promouvoir l'allaitement maternel plutôt que les préparations pour nourrissons, il va sans dire que cette pression derrière les portes closes serait beaucoup plus intense si une ressource beaucoup plus lucrative, par exemple le pétrole, était impliquée. En ce qui concerne les revendications d'Abdul-Mahdi, Luongo a déclaré à MintPress qu'il convient également de considérer qu'il aurait pu s'agir de n'importe quel membre de l'administration Trump qui aurait menacé Abdul-Mahdi, et pas nécessairement Trump lui-même. "Ce que je ne dirai pas directement, c'est que je ne sais pas si c'était Trump à l'autre bout du fil. Mahdi, c'est à son avantage politique de tout mettre sur le dos de Trump. Cela aurait pu être Mike Pompeo ou Gina Haspel parlant à Abdul-Mahdi... Cela aurait pu être n'importe qui, ce serait très probablement quelqu'un avec un démenti plausible... Cela [les affirmations de Mahdi] semble crédible... Je crois fermement que Trump est capable de faire ces menaces mais je ne pense pas que Trump ferait ces menaces directement comme ça, mais ce serait absolument conforme à la politique américaine". Luongo a également fait valoir que les tensions actuelles entre les dirigeants américains et irakiens ont précédé de plusieurs semaines l'accord pétrolier entre l'Irak et la Chine, "Tout cela commence avec le Premier ministre Mahdi qui a lancé le processus d'ouverture du poste frontière entre l'Irak et la Syrie et qui a été annoncé en août. Ensuite, les attaques aériennes israéliennes ont eu lieu en septembre pour essayer d'empêcher cela, les attaques contre les forces du PMU au poste frontière ainsi que les attaques par largage de munitions près de Bagdad... Cela a attiré la colère des Irakiens... Mahdi a ensuite essayé de fermer l'espace aérien au-dessus de l'Irak, mais la question est de savoir dans quelle mesure il peut faire respecter cela". Quant à savoir pourquoi il serait à l'avantage de Mahdi de blâmer Trump, Luongo a déclaré que Mahdi "peut faire des édits toute la journée, mais, en réalité, dans quelle mesure peut-il réellement empêcher les États-Unis ou les Israéliens de faire quoi que ce soit ? Sauf pour la honte, la honte diplomatique... Pour moi, cela [les affirmations de Mahdi] me semble parfaitement crédible parce que, pendant tout ce temps, Trump est probablement ou quelqu'un d'autre le secoue [Mahdi] pour la reconstruction des champs de pétrole [en Irak]... Trump a explicitement déclaré "nous voulons le pétrole". Comme l'a noté Luongo, l'intérêt de Trump pour que les États-Unis obtiennent une part importante des revenus pétroliers irakiens n'est pas un secret. En mars dernier, Trump a demandé à Abdul-Mahdi "Et le pétrole ?" à la fin d'une réunion à la Maison Blanche, ce qui a poussé Abdul-Mahdi à demander "Que voulez-vous dire ? Ce à quoi Trump a répondu "Eh bien, nous avons fait beaucoup, nous avons fait beaucoup là-bas, nous avons dépensé des billions là-bas, et beaucoup de gens ont parlé du pétrole", ce qui a été largement interprété comme une demande de Trump pour une partie des revenus pétroliers de l'Irak en échange des coûts élevés du maintien par les États-Unis de leur présence militaire désormais malvenue en Irak. Abdul-Mahdi ayant rejeté la proposition de "pétrole pour la reconstruction" de Trump en faveur de celle de la Chine, il semble probable que l'administration Trump se mette par défaut à utiliser la tactique dite de la "diplomatie des gangsters" pour faire pression sur le gouvernement irakien afin qu'il accepte l'accord de Trump, d'autant plus que l'accord de la Chine était une bien meilleure offre. Alors que Trump exigeait la moitié des revenus pétroliers de l'Irak en échange de l'achèvement des projets de reconstruction (selon Abdul-Mahdi), l'accord qui a été signé entre l'Irak et la Chine verrait environ 20 % des revenus pétroliers de l'Irak aller à la Chine en échange de la reconstruction. Outre la perte potentielle des revenus pétroliers de l'Irak, il y a de nombreuses raisons pour que l'administration Trump se sente menacée par les récentes transactions de la Chine en Irak. L'accord pétrolier entre l'Irak et la Chine - un prélude à quelque chose de plus ? Lorsque la délégation d'Abdul-Mahdi s'est rendue à Pékin en septembre dernier, l'accord "pétrole pour la reconstruction" n'était qu'un des huit accords conclus. Ces accords couvrent une série de domaines, dont les finances, le commerce, la sécurité, la reconstruction, la communication, la culture, l'éducation et les affaires étrangères, en plus du pétrole. Pourtant, l'accord pétrolier est de loin le plus important. En vertu de cet accord, les entreprises chinoises travailleront sur divers projets de reconstruction en échange d'environ 20 % des exportations de pétrole irakien, soit environ 100 000 barils par jour, pendant une période de 20 ans. Selon Al-Monitor, Abdul-Mahdi a déclaré à propos de l'accord : "Nous avons convenu [avec Pékin] de mettre en place un fonds d'investissement commun, que l'argent du pétrole financera", ajoutant que l'accord interdit à la Chine de monopoliser des projets en Irak, obligeant Pékin à travailler en coopération avec des entreprises internationales. L'accord est similaire à celui négocié entre l'Irak et la Chine en 2015, lorsque Abdul-Mahdi était ministre du pétrole irakien. Cette année-là, l'Irak s'est joint à l'initiative chinoise "Belt and Road Initiative" dans le cadre d'un accord qui prévoyait également l'échange de pétrole contre des projets d'investissement, de développement et de construction et qui a permis à la Chine de se voir attribuer plusieurs projets. A l'instar des événements récents, cet accord a été suspendu en raison des "tensions politiques et sécuritaires" causées par les troubles et la montée en puissance de l'ISIS en Irak, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'Abdul-Mahdi voie l'Irak rejoindre à nouveau l'initiative à la fin de l'année dernière par le biais des accords que son gouvernement a signés avec la Chine en septembre dernier. Notamment, après les tensions récentes entre les États-Unis et l'Irak au sujet de l'assassinat de Soleimani et le refus ultérieur des États-Unis de retirer leurs troupes d'Irak malgré les demandes du Parlement, l'Irak a discrètement annoncé qu'il augmenterait de façon spectaculaire ses exportations de pétrole vers la Chine pour tripler le montant établi dans l'accord signé en septembre. Compte tenu des récentes déclarations d'Abdul-Mahdi sur les véritables forces à l'origine des récentes protestations de l'Irak et des menaces de Trump à son encontre, qui sont directement liées à ses relations avec la Chine, cette décision semble être un signal pas si secret d'Abdul-Mahdi à Washington qu'il prévoit d'approfondir le partenariat de l'Irak avec la Chine, au moins aussi longtemps qu'il restera dans son rôle de gardien. La décision de l'Irak d'augmenter considérablement ses exportations de pétrole vers la Chine est intervenue juste un jour après que le gouvernement américain ait menacé de couper l'accès de l'Irak à son compte de banque centrale, actuellement détenu à la Banque fédérale de réserve de New York, un compte qui détient actuellement 35 milliards de dollars de revenus pétroliers irakiens. Ce compte a été créé après l'invasion et l'occupation de l'Irak par les États-Unis en 2003. L'Irak retire actuellement entre 1 et 2 milliards de dollars par mois pour couvrir les dépenses essentielles du gouvernement. Perdre l'accès à ses revenus pétroliers stockés sur ce compte conduirait à "l'effondrement" du gouvernement irakien, selon les responsables du gouvernement irakien qui se sont entretenus avec l'AFP. Pourtant, étant donné le rôle central du récent accord pétrolier entre l'Irak et la Chine dans l'orientation de certaines des récentes mesures de l'administration Trump en matière de politique au Moyen-Orient, il semble que ce ne soit pas le cas. La distinction réside peut-être dans le fait que, même si les États-Unis sont désormais moins dépendants des importations de pétrole du Moyen-Orient, ils doivent continuer à dominer la façon dont le pétrole est échangé et vendu sur les marchés internationaux afin de maintenir leur statut de superpuissance militaire et financière mondiale. En effet, même si les États-Unis importent moins de pétrole du Moyen-Orient, le système pétrodollar - forgé pour la première fois dans les années 1970 - exige que les États-Unis maintiennent un contrôle suffisant sur le commerce mondial du pétrole pour que les plus grands exportateurs de pétrole du monde, dont l'Irak, continuent à vendre leur pétrole en dollars. Si l'Irak devait vendre son pétrole dans une autre devise, ou échanger du pétrole contre des services, comme il prévoit de le faire avec la Chine dans le cadre de l'accord récemment conclu, une part importante du pétrole irakien cesserait de générer une demande de dollars, violant ainsi le principe clé du système pétrodollar. Comme l'ont noté Kei Pritsker et Cale Holmes dans un article publié l'année dernière dans MintPress : Ce qu'il faut retenir du phénomène du pétrodollar, c'est que tant que les pays auront besoin de pétrole, ils auront besoin du dollar. Tant que les pays auront besoin de dollars, les États-Unis pourront continuer à s'endetter massivement pour financer leur réseau de bases militaires mondiales, les sauvetages de Wall Street, les missiles nucléaires et les réductions d'impôts pour les riches". Ainsi, l'utilisation du pétrodollar a créé un système dans lequel le contrôle américain des ventes de pétrole des plus grands exportateurs de pétrole est nécessaire, non seulement pour renforcer le dollar, mais aussi pour soutenir sa présence militaire mondiale. Il n'est donc pas surprenant que la question de la présence des troupes américaines en Irak et la question de la pression exercée par l'Irak pour obtenir l'indépendance pétrolière contre la volonté des États-Unis soient devenues étroitement liées. Notamment, l'un des architectes du système pétrolier et l'homme qui a infâmement décrit les soldats américains comme "des animaux stupides et idiots à utiliser comme pions en politique étrangère", l'ancien secrétaire d'État Henry Kissinger, conseille Trump et oriente sa politique à l'égard de la Chine depuis 2016. Ce point de vue a également été exprimé par l'économiste Michael Hudson, qui a récemment fait remarquer que l'accès des États-Unis au pétrole, la dollarisation et la La récente politique de Trump en Irak vise à "intensifier la présence américaine en Irak pour garder le contrôle des réserves pétrolières de la région" et, comme le dit Hudson, "à soutenir les troupes Wahabi d'Arabie Saoudite (ISIS, Al-Qaida en Irak, Al-Nusra et d'autres divisions de ce qui est en fait la légion étrangère américaine) pour soutenir le contrôle américain du pétrole du Proche-Orient en tant que soutien du dollar américain". Hudson affirme en outre que ce sont les efforts de Qassem Soleimani pour promouvoir l'indépendance pétrolière de l'Irak au détriment des ambitions impériales américaines qui ont servi l'un des principaux motifs de son assassinat. L'Amérique s'est opposée au général Suleimani avant tout parce qu'il luttait contre l'ISIS et d'autres terroristes soutenus par les États-Unis dans leur tentative de démanteler la Syrie et de remplacer le régime d'Assad par un ensemble de dirigeants locaux conformes aux exigences américaines - le vieux stratagème britannique "diviser pour mieux régner". À l'occasion, Souleimani avait coopéré avec les troupes américaines pour combattre les groupes de l'ISIS qui s'étaient "écartés" de la ligne de conduite du parti américain. Mais tout indique qu'il était en Irak pour travailler avec ce gouvernement qui cherchait à reprendre le contrôle des champs de pétrole que le président Trump s'est vanté si fort de s'être emparé. (c'est nous qui soulignons)". Hudson ajoute que "...les néoconservateurs américains craignaient le plan de Suleimani pour aider l'Irak à affirmer le contrôle de son pétrole et à résister aux attaques terroristes soutenues par les Etats-Unis et les Saoudiens sur l'Irak. C'est ce qui a fait de son assassinat une pulsion immédiate". Si d'autres facteurs - tels que la pression des alliés des États-Unis comme Israël - ont également joué un rôle dans la décision de tuer Soleimani, la décision de l'assassiner sur le sol irakien quelques heures seulement avant qu'il ne rencontre Abdul-Mahdi dans un rôle diplomatique suggère que les tensions sous-jacentes causées par la poussée de l'Irak pour l'indépendance pétrolière et son accord pétrolier avec la Chine ont effectivement joué un rôle dans le choix du moment de son assassinat. Il a également servi de menace à Abdul-Mahdi, qui a affirmé que les États-Unis avaient menacé de le tuer, lui et son ministre de la défense, quelques semaines auparavant, en raison de tensions directement liées à la poussée vers l'indépendance du secteur pétrolier irakien vis-à-vis des États-Unis. Il semble que le rôle omniprésent du pétrodollar dans l'orientation de la politique américaine au Moyen-Orient reste inchangé. Le pétrodollar a longtemps été un facteur déterminant de la politique américaine envers l'Irak en particulier, puisque l'un des principaux éléments déclencheurs de l'invasion de l'Irak en 2003 a été la décision de Saddam Hussein de vendre le pétrole irakien en euros plutôt qu'en dollars à partir de l'année 2000. Quelques semaines seulement avant le début de l'invasion, Hussein s'est vanté que le compte de recettes pétrolières de l'Irak, basé en euros, rapportait un taux d'intérêt plus élevé que s'il avait continué à vendre son pétrole en dollars, un signal apparent aux autres exportateurs de pétrole que le système pétrodollar ne bénéficiait réellement aux États-Unis qu'à leurs propres dépens. Au-delà des efforts actuels pour éviter l'indépendance pétrolière de l'Irak et maintenir son commerce pétrolier aligné sur celui des États-Unis, le fait que les États-Unis cherchent maintenant à limiter le rôle toujours croissant de la Chine dans le secteur pétrolier irakien est aussi directement lié aux efforts connus de la Chine pour créer son propre concurrent direct au pétrodollar, le petroyuan. Depuis 2017, la Chine n'a pas caché ses projets concernant le pétrodollar, un concurrent direct du pétrodollar, en particulier après que la Chine a éclipsé les États-Unis en tant que premier importateur mondial de pétrole. Comme l'a fait remarquer CNBC à l'époque : La nouvelle stratégie consiste à s'assurer le concours des marchés de l'énergie : Pékin pourrait introduire une nouvelle façon de fixer le prix du pétrole dans les mois à venir - mais contrairement aux contrats basés sur le dollar américain qui dominent actuellement les marchés mondiaux, cette référence utiliserait la propre monnaie de la Chine. Si elle est largement adoptée, comme l'espèrent les Chinois, cela marquera une étape vers la remise en cause du statut du billet vert comme monnaie la plus puissante du monde... Le plan consiste à fixer le prix du pétrole en yuan en utilisant un contrat à terme adossé à l'or à Shanghai, mais la route sera longue et ardue". Si les États-Unis continuent sur leur lancée et poussent l'Irak plus loin dans les bras de la Chine et d'autres États rivaux, il va sans dire que l'Irak - qui fait maintenant partie de l'Initiative chinoise Belt and Road - pourrait bientôt favoriser un système pétrolier plutôt qu'un système pétrodollar, d'autant plus que l'administration américaine actuelle menace de prendre en otage le compte de la banque centrale irakienne pour avoir mené des politiques que Washington juge défavorables. Cela pourrait également expliquer pourquoi le président Trump est si préoccupé par l'emprise croissante de la Chine en Irak, car elle risque non seulement de provoquer la fin de l'hégémonie militaire américaine dans le pays, mais pourrait également entraîner des problèmes majeurs pour le système pétrodollar et la position des États-Unis en tant que puissance financière mondiale. La politique de Trump visant à mettre un terme aux liens croissants entre la Chine et l'Irak a clairement l'effet inverse, montrant que la "diplomatie des gangsters" de cette administration ne sert qu'à rendre d'autant plus attrayantes les alternatives offertes par des pays comme la Chine et la Russie.
  18. Sais tu si la nouvelle voie IR est un développement 100 % Français ou si il est partagé avec Samtel en Inde?
  19. Je ne suis pas très au courant des relations actuelles, je parlais d'une manière générale, depuis des décennies!
  20. Je pense qu'on sous estime les Italiens et que ça les vexe beaucoup, du coup ils sont très proches des US !
  21. Ah! ok c'est le nombre de pilotes formés par an, j'avais compris que c'était la durée de formation.
  22. Il y a une raison qui explique la différence 1-2/an contre 4-6/an entre ENJJPT et Cazaux?
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