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Akilius G.

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Tout ce qui a été posté par Akilius G.

  1. C'est du bon sens, mais la longueur du front pose un problème quasi insoluble. Il faut des hommes, beaucoup d'hommes. Je n'ai certes pas beaucoup étudié les cartes, mais je n'ai pas vu comment raccourcir le front... Mis à part utiliser les coupures humides au maximum. On voit néanmoins les ukrainiens chercher à tenir la rive est du Dniepr.. Les ukrainiens construiraient leur ligne de défense version Surovikine, avec dent de dragon et mines... Je suppose qu'il faudrait qu'elle soit "prête" (au moins ses tronçons critiques) pour le dégel de printemps. Elle pourrait préfigurer les ajustements de frontière suite à un gel de front. Le temps me semble une autre contrainte insoluble pour les ukrainiens : au regard de comparaisons historiques type guerre de sécession ou PGM, une différence majeur est le flux de populations Ukraine vers Europe. Plus le temps passe, moins les chances de retour des réfugiés risquent de se concrétiser et plus l'effort de guerre augmente, plus les ukrainiens sont tentés de fuir le pays. Zelenski semble hésiter sans pouvoir choisir entre une défense à tout prix - une disparition partielle du pays - et une transformation partielle sous influence russe. Tout ceci m'évoque l'opéra de "la légende de la ville invisible de Kitège" : comment s'en sortir sans miracle?
  2. Selon le Wall Street Journal, les services de renseignements américains estiment que le Hamas à perdu 20 à 30 % de ses troupes et conserverait encore des munitions pour tenir des mois. https://www.wsj.com/world/middle-east/hamas-toll-thus-far-falls-short-of-israels-war-aims-u-s-says-d1c43164?mod=world_lead_pos2
  3. Merci pour cette analyse dépassionnée. Même si le monde est plein d'imprévus, ces tendances me semblent convaincantes. Tu n'abordes pas vraiment l'Inde. Je n'arrive pas à me faire une idée si elle gagne ou perd. On pourrait dire qu'elle en sortirait plus courtisée, mais est-ce sur et le veut-elle? Quelques idées sur deux points : - c'est l'Europe au sens le plus large qui est perdante. L'Ukraine et la Russie font partie de cette culture ou civilisation européenne. Leur guerre c'est donc aussi un peu notre échec. Néanmoins, n'existe-t-il pas des moyens d'inverser cette donne? Quelques pistes très générales si l'on raisonne à long terme : (i) La Russie à une nature mixte tant européenne qu'asiatique. Cette guerre ne signale-t-elle pas pour elle la peur de perdre cet ancrage européen et la défaite un glissement inévitable vers une prépondérance asiatique? Autrement dit, une défaite de l'Ukraine ne pourrait-elle pas dans certaines conditions permettre à la culture ou civilisation européenne d'avoir un pied directement en Asie? Cette transformation de la défaite en victoire n'aurait bien sur de sens que si le peuple ukrainien y trouve sa place, (ii) la culture ou civilisation européenne a un certain don pour se réinventer ou aller de l'avant, et elle est loin d'avoir produit tout ce qu'elle contient en germe. Il faudrait donc distinguer un rééquilibrage général des pouvoirs et des ressources au niveau mondial et le fait que le monde pourrait durablement maintenir un intérêt pour cette culture ou civilisation européenne. - Pékin peut se contenter d'engranger. Tout à fait d'accord lorsque la culture ou civilisation européenne se dévore elle-même, mais un Occident créatif c'est plus compliqué à gérer
  4. Si le front se débloquais dans un sens ou un autre, ce serait une heureuse nouvelle pour le camp qui avance et donc qui peine côté logistique. Je ne sais pas comment réagirait les populations, une forte méfiance probablement. Si les pertes continuent de part et d'autres, on pourrait assister à des zones vides de troupes. Avec la possibilité d'avancer... en permettant aussi des vides pour l'ennemie si les pertes sont des deux côtés. Ce serait peut être moins un problème de pure logistique que d'instabilité générale. Il n'y aurait plus de front mais des points et des axes à tenir pour progressivement amener le territoire à soit. Avoir un Du Guesclinof ca aiderait.
  5. Poussons le raisonnement à son terme : fuck les F16, abandonner toute ligne de front et distribuer les armes à tout le monde, Zelensky et Zalousny se déguisent en babouchka avec un Kefieh et balancent des roquettes de rpg a tout va etc... Que se passerait-il? A mon avis un bordel sans nom dans un premier temps avec fuite de population, répression plus ou moins aveugle des russes, vente générale d'armes au marché noir. Les russes prendraient cher mais pas forcément plus que le maintien de la guerre conventionnelle. Au bout d'un moment les ukrainiens abandonneraient, car ils sont déjà fatigués et car les russes multiplieraient des concessions pour avoir la paix, car ils sont aussi fatigués.
  6. en visite près de la frontière avec le Liban Halevi signale que les chances d'une guerre au Liban sont en augmentation. https://www.timesofisrael.com/visiting-north-idf-chief-says-war-in-lebanon-becoming-much-more-likely/ Je ne pense pas qu'il soit du genre à chercher à impressionner avec des menaces. BN qui est attaqué de toute part sur un plan politique interne, doit envisager divers scénarios pour prolonger son pouvoir.
  7. triste réalité que ce carnage... Il n'est pas si surprenant que cela compte tenu de moyens omniprésents d'observations, d'une artillerie puissante et précise comparativement aux grandes guerres antérieures et d'une quasi absence de relief, voire de couvert végétal. Les combattants ont abordé cette guerre avec les réflexes acquis depuis 2014 "pour vivre, il faut savoir creuser" ; ils n'ont pas été très surpris. Les nombreux ukrainiens qui ont fuit le pays dés le début ont probablement pré-senti ce carnage à venir. Maintenant que va faire l'Ukraine ? Zélenski n'est probablement plus en état de changer de fusil d'épaule ; il a sabordé jusqu'ici les opportunités de le faire à commencer par le report de l'élection présidentielle de 2024, a maintenu un discours diplomatique anti-russe depuis l'automne et maintenu une posture offensive en dépit des réalités (à quoi bon infliger à ses hommes de tenir la rive est du Dniepr?). Soit un effort démesuré est demandé à la population restante (les 500 000 nouveaux mobilisés), soit le front va redevenir fluide faute de troupes ukrainiennes. Dans le premier cas, le carnage continuera, mais la fuite de population déjà énorme également. Au delà, c'est donc le devenir de l'Ukraine en tant qu'Etat indépendant qui en jeu. S'il n'y avait que la Russie poutinienne, l'Ukraine ne serait pas vraiment indépendante, mais avec l'Occident, elle est en sus privée de sa vitalité. Pourquoi donc a-t-il fallu que l'Occident participe à cette minoration flagrante des pertes alors qu'il suffisait d'afficher l'absence de données? L'Occident bourgeois joue parfaitement le rôle du "on se battra jusqu'au dernier ukrainien" que la propagande poutinienne lui attribue. Tout ceci est désespérant. Le tournant polonais envers l'Ukraine de l'automne 2023 fut bien peu élégant, mais révélateur d'une réalité du terrain. Pour les pays plus à l'ouest, la minoration des pertes humaines et des réalités du terrain conduiront très probablement à reremplir les arsenaux russes des équipements type Caesar, produits à grands frais en 2024... Vous comprenez bien chers électeurs que la sécurité de l'Europe, du monde et du pays passe avant la gestion du système hospitalier. Pouet, pouet, pouet... L'Ukraine a un beau potentiel pour finir en Etat paillasson version Liban, Syrie, Iraq...
  8. Merci, je pense que tu as trouvé l'idée générale. Manuel précisera sa pensée en cas de besoin. De ce que je comprends le concept de théorie sociologique : https://fr.wikipedia.org/wiki/Post-matérialisme fait l'objet d'une certaine transformation lorsqu'il exploité à des fins d'étude pour des groupes de populations. Exemple ci après page 10 où il est question de tendances et de valeurs, il y a une limitation du réel à une forme de consumérisme, ce que n'implique pas nécessairement le concept sociologique. https://www.entreprises.gouv.fr/files/files/directions_services/secteurs-professionnels/etudes/fiche-allemagne.pdf L'utilisation de la notion sociologique de "valeur" pour des études politiques et/ou de marché comporte de très nombreux non-dits, dont le premier est que l'étudiant doit aller à l'encontre de son étude pour justifier le bien-fondé de celle-ci. Par exemple, si l'on peut regrouper les partis écologiques européens en "valeurs" et que tous les partis écolos ne représentent pas les mêmes valeurs, c'est donc qu'ils sont mal foutus, qu'il faudrait un vrai parti européen avec une base de valeur uniformisée. Conclusion : les outils de la sociologie sont puissants, mais mal utilisés peuvent bien plus aller à l'encontre de la politique que tout système oppressif. C'est pour cela que je préfère un portrait psychologique comme Manuel avait essayé de dresser plutôt que l'utilisation de concepts passerelles transposables en apparence d'un espace/groupe à un autre. Dans ce type d'utilisation, la possibilité d'une aporie n'est pas un enjeu, même si je te rejoins sur le fait qu'en politique cette possibilité en constitue un véritable! Je n'avais jamais fait attention à cette notion. J'avoue quand même que cette définition me heurte, car elle me semble traduire un trop grand écart entre désir et réalité.
  9. J'essaie d'imaginer dans l'hypothèse où - par des moyens improbables Trump arriverait à mettre Poutine et Zelensky dans une pièce - l'effroi des diplomates devant préparer la réunion et la fameuse réunion en question... Trump : bon je sens l'ambiance un peu glaciale là, il faut se décontracter un peu. Zelensky tu nous refais le sketch qui nous avait tant fait marrer il y a dix ans? Hey Poutine, tu veux bien lâcher ta télécommande, c'est pas bon, d'être accroc aux gadgets électroniques chinois, c'est ce que j'ai toujours dit à mes enfants! Plus sérieusement, je comprends aussi le "rapidement" comme l'affirmation d'un probable désengagement à venir.
  10. J'ai le doute également en te lisant, par le terme matérialiste, est-ce le simple désintérêt des Verts au fonctionnement d'une usine et à la vie ouvrière ou est-ce à dire que les Verts constituent une résurgence de la culture idéaliste allemande du 19ème siècle dans le champ politique ? Et si tel est le cas, qu'elle destinée à l'échec - soit par un déséquilibre entre l'aspect moral et l'aspect sensible - soit par l'impossibilité pratique de confiner cette culture idéaliste à l'espace politique?
  11. au final c'est l'intégralité de la zone Liban-Syrie-Irak qui devient une zone paillasson sur laquelle on vient s'essuyez les brodequins... Et dans cette situation, aucun acteur n'est irréprochable, Occident compris. A croire que ces différents acteurs veulent créer par effet de contraste, un territoire imaginaire sur lequel un nouvel acteur pourrait agir... Sans une reconstruction étatique dans cette zone, sur des bases anciennes ou radicalement nouvelles, je ne vois pas cesser ces opérations militaires extérieures.
  12. des articles du Jerusalem Post dont la tournure d'esprit en ce début d'année me semble plus pratique et positive que certains articles d'opinion de fin d'année dernière : - https://www.jpost.com/israel-hamas-war/article-782210 des innovations testées avec succès par Tsahal dans cette guerre, du dispositif médical, de la ration, munitions, organisation, etc.. - https://www.jpost.com/israel-news/defense-news/article-782468 des risques d'escalade au Liban où même le JP s'inquiète si Tsahal ne va un peu loin dans la réplique. A noter qu'une incursion commando aurait été envoyée au sein du territoire libanais. L'article montre une photo d'obus au phosphore blanc utilisé pour créer un écran de fumée. Un tel écran sert à quelque chose mise à part à masquer une potentielle opération terrestre?
  13. un article intéressant que je n'ai pas trouvé sur la version française du journal en ligne : https://www.timesofisrael.com/is-pm-serious-about-expanding-local-arms-production-reducing-dependence-on-imports/ L'article comporte : - des précisions sur les flux importants d'aide militaire américaine : au 6 décembre, les USA auraient fourni 10 000 tonnes d'équipements avec 200 rotations aériennes et quelques navires. Les flux ont continué depuis. Je suppose qu'il faut y ajouter l'utilisation de stocks US prépositionnés. - une réflexion sur le renforcement de l'outil de production militaire israélien, là où c'est rationnel (on cite les obus, armes de précisions, drones, tanks, jeeps et éléments de radars) et l'intérêt d'avoir des fournisseurs sous la main pour la réparation des équipements endommagés. Notamment 95 % des véhicules blindés endommagés à Gaza auraient été remis en état et renvoyés sur le terrain : Faut-il y voir en creux des doutes (discrets) sur la capacité des USA à fournir des équipements en toute circonstance, une manoeuvre de plus du complexe militaro-industriel pour s'attirer des budgets au détriment d'autres domaines de la vie sociale ou une inquiétude sur l'état des équipements militaires après guerre avec les contraintes budgétaires qui se feront sentir ? En ne précisant pas de ce qui relève d'une logique de stocks et de flux, l'article permet les méprises les plus diverses. Pour les munitions, il est clair que les chaines de production occidentales sont déjà occupées pour plusieurs années et que cela n'est pas le bon moment pour acheter. Néanmoins, construire une nouvelle chaine de production nécessite d'en optimiser la production pendant de nombreuses années, pas 3 ou 4 ans. Ce qui conduit à bloquer des ressources financière sur une longue période. Par ailleurs, la stratégie d'acquisition après guerre dépendra bien évidemment d'un constat de l'état des stocks d'équipements et que le moment n'est propice pour afficher l'état réel des pertes. Plus on retarde la fin de la guerre, plus le débat public sur les choix complexes en matière de priorité sera retardé et les ressources financières seront rares. S'agissant spécifiquement des véhicules blindés, le taux de 95 % est impressionnant, mais que recouvre-t-il ? Que la conception des merkava / namer est excellente et que la stratégie défensive du Hamas reposant sur la roquette locale de rpg est un échec ? Que le blindé doit se concevoir avec un stock conséquent de rechanges, y compris en terme d'équipage (si une roquette perce l'arc frontal de la caisse et détruit le bloc moteur/transmission sans toucher le pilote, l'équipage est sauf et le char très probablement réparable, mais le coût de la réparation ne doit pas être anodin)? L'image que cette guerre nous donne sur le blindé ne semble pas celle valable en Ukraine, puisque les israéliens ne changent pas de méthode malgré les innombrables vidéos de roquettes tirées par les palestiniens.
  14. Israel retire une de ses 4 divisions de la bande de Gaza, laquelle part pour une séquence de repos et entrainement: https://fr.timesofisrael.com/tsahal-retire-lune-de-ses-divisions-de-gaza-pour-des-sessions-de-repos-et-dentrainement/ j'avais compris qu'on renvoyait des réservistes à la maison, j'ai mal compris, ou cela n'a rien à voir? Si c'est motivation et debriefing avant de relâcher les gars dans le civil c'est une bonne idée, mais je n'ai pas vu de délai...Là c'est plutôt on va reconstituer la division ... et voir ensuite quoi en faire. J'avoue ne pas bien comprendre ce que veut faire militairement Israel maintenant, ni comment ils comptent s'y prendre pour le sud, notamment la frontière avec l'Egypte... Le dernier billet de Michel Goya ne m'éclaire pas beaucoup. Le billet journalier ISW signale que le retrait de cette division sera utilisé par le hamas pour se reconstituer dans Gaza. Bon j'imagine quand même que les champions de la contrebande palestiniens vont avoir du mal à acheminer des armes au nord et que par conséquent, ils vivent sur des stocks limités. Les survivants du Hamas serviront de cadres pour la prochaine guerre... Mais est ce évitable? La dernière vidéo du Hamas est censée se passer près de Gaza ville donc dans la zone nettoyée par Tsahal... Si c'est le cas, il reste encore un Lucky-Luke du rpg qui arrive à envoyer des vidéos aux organes de communication du Hamas. Les vidéos comportent toujours autant d'effets visant à dramatiser la scène ou à masquer certains détails. A chaque fois ou presque, la même scène avec un décor dévasté et un petit groupe qui tend une embuscade à un véhicule blindé et parfois à des unités à pied. Comparativement aux videos de novembre, les gestes et les mouvements des militants sont bien plus aguerris. La destruction de la ville facilite clairement les mouvements discrets...
  15. le seul livre de Emmanuel Todd que j'ai lu est "qui est charlie?", livre écrit un peu rapidement, mais que j'ai trouvé très sympathique. Mon impression est que l'essayiste a énormément de pif, mais pas nécessairement la base conceptuelle, nécessaire pour appuyer ses intuitions. Je n'ai pas lu ses derniers livres sur la géopolitique. Cette entente germano-russe m'évoque les conceptions du 19ème d'une Europe partagée entre les puissances occidentales, centrales et orientales. Il est bien possible que la Russie trouve cette conception intéressante, car elle s'appuyait sur des dissymétries économiques/politiques/sociales qui pouvaient conduire au moins sur le papier à une forme de complémentarité... Si l'on doit creuser cette entente germano-russe, elle a du sens sur un plan industriel, il faut quand même s'interroger sur les souhaits des peuples situés entre l'Allemagne et la Russie. J'ai l'impression que dans le contexte géopolitique actuel, l'Allemagne est certaine de perdre. Venant de l'ouest, une tendance à générer des contraintes contraires à son outil industriels et venant de l'est une tendance contraire à son intégration dans l'espace européen. A moins d'une capacité à équilibrer ces tendances et à les transformer, le rêve du statu quo me semble illusoire.
  16. j'imagine que l'on pourrait installer des brouilleurs sur des navires, si cela ne génère pas d'interférence sur les équipements du navire.
  17. Les houthis cherchent effectivement à changer les règles du jeu. Même s'ils n'ont pas provoqué de bain de sang, cela n'est absolument pas anodin.. On a donc un problème houthis qui peut durer, c'est un paramètre important pour un acteur à long terme. La "manne" stratégique de la Mer Rouge est si importante que d'autres acteurs apparaîtront pour perturber le commerce, c'est inéluctable, à moins d'une forme d'entente entre pays riverains pour se partager cette "manne" et dicter des règles communes fussent-elles dérogatoires sur certains points au droit maritime actuel. On n'est pas encore là. La "coalition" qui a mené les frappes s'apparente à une coalition anti-Chine, alors qu'une coalition méditerranéenne serait plus adaptée a manier carotte et bâton de manière équilibrée. Il est vrai qu'en matière navale, la crédibilité américaine est sans pareille. Il reste quand même la question des objectifs poursuivis. Si les bombardements US ne conduisent pas - via la menace - à permettre le rétablissement de la circulation maritime en Mer Rouge à quoi servent-ils?
  18. la question n'est pas d'aimer les uns ou les autres, mais de savoir pourquoi on fait les choses et s'il en ressort quelque chose bien. il semble en première approche : - que la stratégie militaire anti-houthis US n'ait pas convaincu l'essentiel des pays européens - dont la France - pourtant impactés par les opérations houthis - que les milieux politiques anglais et américains s'interrogent sur le respect élémentaire de l'état de droit : qui est en mesure de déclarer une guerre? Les houthis posent un problème économique en menaçant les flux maritimes. On verra bien si les bombardements US rétablissent la situation. Je parie que non ; si je me trompe on pourra le constater assez vite.
  19. Je dirai logique, mais pas nécessaire, sauf si les USA sont techniquement dans l'incapacité prévisible de suivre le rythme des attaques de drones ou de missiles houthis, faute par exemple de missiles, je n'y crois pas trop à ce stade... Par ailleurs, ils auraient pu se limiter à quelques cibles. C'est bien escalatoire au final. Entièrement d'accord avec toi, le jeu risqué des houthis nécessite d'avoir de la suite dans les idées. Le risque est donc calculé. Je suppose qu'ils continueront leurs attaques de manière plus espacée dans le temps. Il y aura des répliques aériennes US. Tant que le commerce maritime est anémique en Mer Rouge ils ont atteints un objectif, et les USA sont en échec. Je n'exclurai pas que russes voire chinois informent via l'Iran les houthis des positions des navires US.
  20. j'espère en effet que l'Etat va accompagner les collectivités et territoires les plus impactés. En pratique certains schémas d'approvisionnement alternatifs peuvent s'avérer nécessaires.
  21. la main iranienne, très certainement, je ne sais pas pour la main chinoise, mais si elle intervient ce serait à mon avis via la main iranienne. De fait l'Iran a intérêt d'un équilibre des pouvoirs Chine-USA. Les assureurs considéraient plus-ou-moins la Mer Rouge comme zone de guerre, un pas de plus est franchi en ce sens. Quel armateur et assureur voudrait être le premier à vérifier l'état des stocks militaires houthis? Bref, le commerce maritime ne va pas reprendre parce que Biden a utilisé quelques missiles... Quelle durée à cet état de fait? En indiquant vouloir continuer à s'opposer à Israël, les houthis donnent un cadre temporel : le commerce mondial pâtira tant que l'agression israélienne durera à Gaza. Donc deux à trois mois minimum... Mais si la politique de la cannonière continue, les houtis peuvent dire : j'attaque les bateaux de telle nationalité sans limite de durée. Pour les Etats-Unis, c'est risquer de ne plus pouvoir utiliser le canal de Suez pour ses pièces majeures type PA. Je réfléchirai bien à la place des USA avant de montrer trop les muscles, car les houthis sont là pour durer... Dans cette hypothèse, la Mer Rouge resterait zone de guerre sans limite de durée. Maintenant quelles conséquences ? Tout dépend de la durée du blocage. J'en vois plusieurs : - sur la relation Europe-Asie, car cette situation participe au découplage économique Europe-Asie. Il peut s'agir d'un objectif poursuivit consciemment par les USA, car il n'y a pas de doute que les USA regardent en direction de l'Asie. Les allemands devraient se méfier.. - sur la situation égyptienne : pour ce pays, c'est une authentique catastrophe. Outre la perte de revenues du canal, c'est aussi sa capacité d'approvisionnement en Asie qui se renchérie... Le fait que le pays ait visiblement permis aux avions britanniques de passer au dessus de son territoire en partant de Chypre signale son mécontentement. Pour autant, l'Egypte a bien plus à perdre d'une guerre en Mer rouge à la durée inconnue qu'une limitation partielle de la navigation maritime à des opérateurs trop proche d'Israël. Sur un plan social, avec en sus une mauvaise récolte de céréales en Europe / Russie cet été, c'est le risque d'explosion sociale avec 20 millions d'égyptiens en direction de l'Europe. Si la situation perdure en Mer rouge, je ne voie que deux solutions pour l'Egypte : (i) soit l'alignement de l'Egypte sur la position houthie contre l'arrêt des hostilités maritimes (que l'Egypte réalise lui-même le semi-blocus d'israel) ou (ii) soit la participation de l'Egypte à une coalition qui irait casser la gueule des houthis à domicile... La première solution me semble plus rationnelle... Il me semble également urgent que l'UE adopte un dialogue constructif avec ce pays, même s'il s'éloigne partiellement de certaines de nos positions. Sur le fond, les houthis cherchent à promouvoir des solutions alternatives à la liberté de circulation maritime version occidentale. Le navire serait lié au port desservi. C'est probablement une conception de terrien, mais ce n'est pas forcément absurde sur certains points.
  22. Cette attaque est logique sur le papier - des navires de guerre sont ciblés - et étrange dans sa mise en forme. Les américains n'ont nullement besoin d'alliés pour se défendre s'ils courent des dangers sérieux sur leurs navires militaires. Mais là on veut présenter une forme de coalition avec un objectif que nul ne comprend : la sécurité de la navigation internationale? de navires de guerre américanos-britanniques ? le soutien à Israël? embêter l'iran? Le premier ministre britannique Rishi Sunak évoque la légitime défense mais on comprend globalement qu'il s'agit plutôt de réduire les capacités militaires houthis. «Malgré les avertissements répétés de la communauté internationale, les Houthis ont continué de mener des attaques en mer Rouge, cette semaine encore contre des navires de guerre britanniques et américains. Cela ne peut pas durer (...) Nous avons donc pris des mesures limitées, nécessaires et proportionnées en état de légitime défense». On est donc très proche d'une déclaration de guerre sans validation parlementaire. La pseudo coalition relève d'une logique d'amitié ou de copinage avec les USA, sans réflexion stratégique solide avec des objectifs que chacun comprend à sa manière.... Bref, les champions sont à la manoeuvre, ça ne sent pas bon... La modération houthie pourrait s'expliquer par divers motifs : la prudence à l'égard des USA, le souhait de maintenir une paix avec l'Arabie Saoudite dans la tempête (ce n'est pas rien au Yemen), de paraître pour une victime, car sous erreur de ma part, ils n'ont tué personne ou couler aucun navire, même s'ils se sont donner l'occasion de la faire, simplement faire durer une situation foireuse avec un faible investissement militaire.
  23. Cette synthèse me semble bien décrire le dilemme géopolitique américain actuel, avec quand même un non-dit sur l'Amérique latine. Car si tout allait mal dans le monde, il suffirait de maintenir la paix sur le continent américain pour sauver l'essentiel. Et on voit qu'une immigration non contrôlée pousse le sujet sur la table. Néanmoins dans l'ordre des priorités à choisir, une évidence s'impose : l'Europe a les ressources pour se défendre et elle bénéficie d'une proximité naturelle plus grande avec les Etats-Unis que les autres zones. Ces derniers peuvent donc dire "débrouillez-vous, vous êtes nombreux et riches" et "nous trouverons des sujets d'intérêt communs". La question est pourquoi il n'en est pas ainsi? Nostalgie d'un âge d'or post WWII idéalisé? Pression du complexe militaro-industriel pour maintenir le statu quo et les juteux dividendes d'un budget qui approche rapidement les 900 Md$? Biais intellectuel majeur conduisant à percevoir el monde sous l'angle bipolaire et non multipolaire?
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