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Akilius G.

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Tout ce qui a été posté par Akilius G.

  1. Mettre Odessa en plus dans le "deal" irait au delà des exigences initiales de la Russie. Or, l'annexion de principe limitée à 4 oblasts conditionnait probablement l'acceptation de la Chine à une forme de neutralité bienveillante à son égard. Aller au delà car les circonstances le permettent donnerait une tournure opportuniste et militariste qui ne plairait pas à la Chine. Même si le front évoluait rapidement au bénéfice de la Russie, on n'en est par encore là, il faudrait de mon point de vue de nombreuses erreurs de l'Ukraine et de l'Occident pour permettre une validation par la Chine d'une avidité territoriale russe.
  2. Comme par ailleurs Sébastien Lecornu a précisé : «pas question d’envoyer des troupes au sol combattantes» en Ukraine (lefigaro.fr) et que la réaction des divers partis politiques suite à leur entretien avec le PR semble mesurée, j'en conclu que le PR a lancé indirectement les discussions internationales sur l'avenir de l'Ukraine sur le thème "on arrête les frais, tout en sauvant l'essentiel". Dans ces discussions, les ukrainiens ne devraient maitriser que l'aspect militaire, à savoir le territoire conservé. Ils subiront probablement le reste. La posture de départ "pas touche à la rive droite du Dniepr" serait une base de négociation cohérente du point de vue occidentale. Néanmoins cette base ne recoupe pas l'intention russe exprimée par l'annexion de 4 oblasts. Tant que la Russie obtient ses 4 oblasts, elle peut proclamer une victoire fut-elle excessivement coûteuse et absurde. A moins d'une volonté sérieuse de l'Occident d'accroitre encore le coût de gain territorial pour la Russie - par des dons ou l'envoi de troupes comme envisagé par le PR - l'Ukraine risque d'être contrainte en cas de défaite militaire d'abandonner une partie de cette rive droite.
  3. Par conséquent, la perte de Kharkov serait acceptable... Et comme Odessa est naturellement protégé par le Dniepr, le PR signale indirectement que ce qui est probablement accessible pour les russes restera admissible pour la France. Pour revenir au sujet : que pourrait faire techniquement la Russie en cas d'effondrement militaire ukrainien, mon opinion est que cet effondrement est très possible à terme mais que la faculté de l'armée russe de tenir les zones urbaines reste limitée. Je ne crois pas que l'armée russe serait en mesure de tenir toute la rive est du Dniepr sans rencontrer une multitude de difficultés durables. Croquer un morceau d'Ukraine, soit. Mais pour le reste un changement de régime à Kiev est l'objectif le plus intéressant vu de Moscou. Dans ces conditions la fameuse ambiguïté stratégique française, peut se traduire par la validation des objectifs russes ou encore la possibilité de se faire entrainer dans des combats.... Néanmoins, elle offre quand même une opportunité aux russes de nous contraindre à agir s'ils arrivent à être assez astucieux pour le faire et y trouvent un intérêt.
  4. après de telles annonces, je ne vois pas comment : - le gouvernement pourrait éviter de lancer un plan de renforcement des capacités militaires en urgence, soit avant fin mars pour les premiers débats. Soit Attal s'y colle soit il démissionne immédiatement ; - le PR pourrait éviter de préciser devant le parlement, s'il estime avoir la capacité d'initier - sur sa propre initiative personnelle - cette participation de forces françaises aux combats en Ukraine.
  5. Ces deux sujets se télescopent en effet : le souhait des populations que l'on préoccupe de leurs difficultés concrètes et la valorisation des dons d'équipements à l'Ukraine. Il est important qu'il y ait quelques débats sur ce sujet. Valoriser un bien est toujours délicat et plus encore pour un bien militaire parfois usagé. Quelques méthodes ont été employées de longue date, bien qu'aucune ne soit totalement satisfaisante : - valeur d'acquisition historique potentiellement dépréciée suivant l'état ou usure du bien ; - valeur de remplacement : combien coûte l'équipement de remplacement? - valeur de marché : le prix sur le marché, pas celui du fournisseur privilégié.. - dires d'experts (bof sur les armes).. Pour un VAB donné à l'Ukraine par exemple, le raisonnement peut être très circonstanciel : si l'on considère que l'équipement est trop vétuste, cela peut conduire à une valeur très faible. Si le don entraine la contrainte d'une acquisition d'un matériel plus onéreux, une valeur de remplacement exprime mieux les dépenses à venir générées par le don ; la différence de valeur peut alors être considérable. Pour un Obus de 155 mm, la valeur d'acquisition peut dépendre d'un fournisseur national ou international. La valorisation exprime-t-elle alors le vrai prix du bien ou un avantage procuré à un fournisseur national? La liste des questions est infinie. Ces débats conduisent à s'interroger sur les besoins à venir de l'armée et sa structure de coûts, ce qui souvent fort utile...
  6. Rybar avait un peu survendu la poussée russe post abandon d'Adviika.
  7. Obscure seconde classe : si comme moi, tu avais été dans les presque-premiers-de-cordées, disons les premières classes, tu émargeais à 621 francs le mois! Un étudiant perdait nécessairement du temps avant le service sur la période étude-service et après pour trouver du boulot et tes 10 mois de service comptent 3 trimestres pour la retraite, ce que j'ai toujours trouvé mesquin. Dans le contexte de l'époque, un étudiant était nécessairement perdant à faire un service militaire. C'était logique et rationnel d'esquiver le service dans le contexte de l'époque ; cette même logique reste toujours indirectement véhiculée. Pour ma part, avec un oncle qui a connu la guerre d'Algérie et les grands pères la SGM, l'idée de l'esquiver m'aurait mis à l'aise, pourtant aucun d'entre eux n'étaient militaristes.
  8. Oui, il y a les champions USA et Chine, leurs alliés/lieutenants/inféodés (dont nous) et une grande masse indécise qui se garde prudemment de prendre position. Les termes de l'accord écrit ou tacite entre les champions leur appartient. Si les alliés/lieutenants/inféodés ne les ont pas devinés/compris c'est regrettable pour eux... Dans cette situation globale, le drame ukrainien n'est qu'un élément périphérique. Pour en revenir à une possible intervention européenne, supposons que notre PR fédère d'autres puissances européennes pour aider militairement l'Ukraine à défendre son indépendance et récupérer son territoire dont la Crimée. Supposons, que cela semble faire la différence militairement et mettons de côté l'usage d'armes nucléaires. Que ferait la Chine? Resterait-elle neutre? Je ne pense pas. La Chine a impérativement besoin de la Russie comme source de matière première. Le partenariat n'est sans doute pas équilibré, mais la Chine ne peut avoir une Russie à la botte de l'Occident. Si elle pense qu'une intervention militaire occidentale pourrait conduire à un changement de régime en Russie, elle interviendra pour soutenir la Russie. Les routes de la soie permettent de faire transiter bien d'autres choses que des containeurs. Donc se dire, on intervient en Ukraine, c'est notre choix et nos droits, soit, mais la Chine peut tenir ce même raisonnement. Poutine joue un jeu dangereux ; il se place en inféodé à la Chine pour jouer sa partition nationale. Il considère qu'une Ukraine indépendante est moins vitale pour l'Occident, qu'une Russie anti-occidentale l'est pour la Chine.
  9. Le fil du Monde dédié à l'Ukraine corrige le en en à la , mais je n'ai pas écouté le discours pour vérifier : « Il faut mettre en échec la Russie sans faire la guerre à la Russie, c’est le cadre qu’a fixé le président de la République (…) et le cadre de la cobelligérance ne doit pas être atteint. » « Nous n’avons jamais franchi le stade de la cobelligérance et nous ne le franchirons pas », a ajouté M. Séjourné. « La France parle dans un cadre un peu différent, c’est une puissance dotée [de l’arme nucléaire] ; je pense que la France peut parler d’égale à égale à la Russie », a-t-il poursuivi. « Les messages qui ont été renvoyés par la France et par les Européens aussi, c’est un élément de rapport de force » avec la Russie, a-t-il affirmé. « Notre conviction, c’est qu’il faut continuer à soutenir l’Ukraine », a-t-il ajouté. « Si l’Ukraine tombe, probablement la Russie aura des velléités, et si la Russie a des velléités, on a un risque de guerre ; il y aura des conséquences en cascade, et je ne donne pas trop cher de l’Union européenne (…), il faut éviter ce scénario », a-t-il lancé. Je comprends du discours officiel français, que notre diplomatie nationale n'est guère capable de parvenir à un consensus avec ses alliés historiques. Fiat Lux: c'est peut-être qu'il faut changer de diplomate ! Mon analyse personnelle : les sondages aux prochaines élections ne doivent pas être favorables aux intérêts gouvernementaux. Je suis entièrement d'accord avec toi sur le fait : (i) que la chute de l'Ukraine génère des risques mais ne pose pas de problème existentiel pour l'UE. (ii) que pour établir un parallèle avec l'histoire, le contexte est plus proche de celui de 1914 que celui de 1939. Au petit jeu des analogies (à pratiquer avec modération), ce ne serait donc pas une grande guerre qui nous guette, mais deux guerres pour deux générations! Sur le (i), je serai à titre personnel très déçu d'un effondrement de l'UE, mais il faut aussi avoir en tête que si une organisation s'effondre du fait de l'action d'une autre plus faible, c'est peut-être qu'elle avait perdu le sens des réalités. A mon avis, nous n'en sommes pas là. Le sens du danger est un élément d'auto préservation, à voir comment ce sens se développe collectivement. La panique est aussi dangereuse que la léthargie. L'Ukraine me semble poser pour l'UE un problème bien plus compliqué que pro ou anti Fédération de Russie. Elle est et restera plus proche de la Russie sur un plan culturel et spirituel, et très probablement sur divers aspects sociaux et administratifs. Je ne critique pas les ukrainiens et je n'entend pas la jeter dans les bras de Poutine, c'est juste que certaines choses se jouent sur le temps long pas sur le temps d'une élection, ni même d'une génération.. Si l'Ukraine devait gagner cette guerre - j'en suis dubitatif - le sentiment de sécurité qui en résulterait serait illusoire. Ce pays souffre d'une instabilité existentielle, de sorte qu'il pourrait nous exploser à la figure dans 25 ans. Si on trouve encombrants certains de nos alliés comme la Hongrie, avec l'Ukraine ce serait la gamme au dessus, surtout si toute la bonne société occidentale signale à la terre entière que les ukrainiens ont sauvé la civilisation...
  10. Ok, il y a des problèmes de gestion dans les diverses fonctions publiques. Néanmoins, on réduit systématiquement les impôts sur la fortune et le capital et après on se demande comment couper les "dépenses de dingues" envers les assistés? N'oublions pas la liste infinie des crédits d'impôts aux copains... Là pas besoin d'études d'impact... En pleine pandémie de Covid (plan de relance à 100 Md€), Lemaire engage la quasi-disparition de la CVAE (env. 20 Md€ an), impôt payé par les grandes entreprises qui ne sont globalement pas en voie de disparaître : Lemaire diminue une recette dynamique et pérenne au nom d'un effet temporaire de relance. La France ou la Nation ce n'est pas la même chose qu'une marque commerciale. Pourquoi et pour qui les milieux populaires se battraient-ils ?
  11. La formation est un enjeu spécifique en temps de guerre. Les japonais ont été mauvais sur la formation de pilotes durant la SGM. Pour gagner en temps de formation, l'idéal est de spécialiser les tâches et ne pas viser immédiatement la polyvalence. Ce qui n'empêche pas les équipages de blindés ou d'avions d'être affectés ultérieurement à des tâches polyvalente quand ils ont maitrisés celles de bases. Cela va dans le sens d'équipements spécialisés ou a minima vers une utilisation spécialisée par équipage. Pour les blindés de transport russes, une formation de base aller de A vers B - y déposer des troupes - avec du soutien au canon - ne doit pas être trop complexe. Avons nous des indices selon lesquels le taux de perte de ces équipages serait supérieur à ceux de l'infanterie ou des artilleurs? C'est dommage que l'on manque de statistique sur les pertes d'équipages de blindés. Je ne sais pas si les ukrainiens communiquent sur ces pertes sous couvert du secret. Les israéliens avaient communiqué des chiffres durant la guerre du Liban montrant une probabilité importante que l'intégralité de l'équipage ne soit pas décimé lorsque le blindage est perçé. Cela tient aussi à plusieurs facteurs, le premier étant la particularité du merkava qui est un char hyper lourd et d'un combat dans des conditions favorables contre le Hezbollah. Là en Ukraine, c'est la totale : champs de mines, ATGM en pagaille, drones, chars ennemis, etc... A Gaza, on n'a pas de chiffre mais il est certain que la formation au RPG tir à 30/50 m n'est pas très longue...
  12. ou alors il faut refaire un système de convois. Ce qui est un peu agaçant dans cette situation, c'est qu'aucun armateur ne paie véritablement d'impôt, mais c'est un autre débat.
  13. Ce parallèle est intéressant mais me semble partiellement adapté. Il y a la production d'armes en temps de paix, en économie de guerre et en situation de guerre totale. Dans cette dernière situation où un pays ne vit que pour la guerre (une forme d'aberration contrainte par les évènements), la production militaire est conduite par de nombreux facteurs avec la particularité que nombre d'entre eux échappent aux calculs monétaires/pécuniaires (exemple recours au travail forcé dans la cas de l'Allemagne, réquisitions voire spoliation, etc). Dans cette situation, il y a bien sur des notions de productivité et donc de coûts (un Y à calculer) mais celui-ci intègre plus facilement les facteurs de production directs (main d'oeuvre, matières premières, etc...) et moins le média que constitue l'unité monétaire. Plus concrètement, le facteur primaire limitatif s'impose plus vite. Dans le cas du IIIème Reich, où l'Allemagne avait un besoin vital du fer suédois, il fallait faire des choix de production : des chars? des sous-marins? un super-cuirassé? Avec une population plus éduquée et des ressources matérielles plus limitées que l'URSS, les calculs conduisent à des choix techniques différents, cela ne dépend pas que des ingénieurs. Autrement dit, produire (exemple théorique) un Tigre était-il moins rationnel que produire 2 Panzer IV dans le contexte de l'époque? Je ne sais pas s'il est facile de répondre à cette question quand on intègre l'ensemble des conséquences d'un tel choix, ce qui implique aussi d'avoir le carburant et la logistique pour deux chars au lieu d'un...
  14. https://www.jpost.com/israel-hamas-war/article-790180 rumeur de démission en masse des communicants de l'armée Israël démentie par son porte parole. La chaine d'extrême droite channel 14 serait à l'origine des rumeurs....
  15. Akilius G.

    Le F-35

    le ministre de la défense de Singapour fait la promotion du F35 pour dire qu'il a subi l'épreuve du feu : We started evaluating the F-35s in 2004, 20 years ago. First as a Security Cooperation Participant, then we dipped our feet in the water, tentatively ordered four for evaluation. But since then, as Ms Poh Li San recognised, events have overtaken that. Because since that period, the F-35s have been deployed by other air forces for real missions, which is the final test of any evaluation, final test of any combat platform. For example, the US' and UK's F-35s conducted successful strikes against ISIS in the Middle East. More recently, the US used their F-35s to locate and identify surface-to-air missile sites of Russian units in Ukraine, and this information was shared with NATO countries. A la base, il y a l'argument de tout vendeur de tapis/aspirateur : j'en ai vendu un à votre voisine. Il est vrai qu'un matériel répandu a ses intérêts. Pour le reste le message singapourien est ambigüe. Pour frapper l'ISIS pas besoin de F35.... Le passage en gras est plein de sous-entendus sur le mode "on se comprend bien" : - identifier des sites de missiles sol-air russe en Ukraine : cela suppose que l'avion a permis de mener des actions que des stations fixes ou mobiles de détection électronique ne permettraient pas aisément. - que les informations ont été partagées avec des alliés dans une optique militaire, et donc on comprend entre les lignes avec l'Ukraine. Le Ministre de la Défense sous-entend que la discrétion radar de l'appareil lui a permis de réaliser des missions sur le sol ukrainien. C'est peut-être un argument pipeau par un ministre qui touche une commission. Je ne pense pas que l'éventuelle utilisation non-offensive du F35 change la donne en Ukraine. Que des avions aient réalisé des missions en Mer Noire, c'est connu. Si de telles missions ont été réalisées dans l'espace aérien ukrainien, elles peuvent permettre aux russes d'accroitre leur connaissance sur l'appareil américain qui s'approche de ses radars sans balancer de pralines. Cette réaction singapourienne me semble indiquer que les américains ont bien de la peine de maitriser l'information sur leur avion fétiche.
  16. C'est peut être un article foireux mais l'introduction est la suivante : Singapore’s Minister of Defense, Ng Eng Hen, has announced that American F-35s have been actively engaged in missions over Ukraine. Je comprends Over comme "au dessus du territoire ukrainien"
  17. surprenant : ce serait l'ancre du Rubymar qui aurait endommagé les câbles ! Un litige en perspective pour les assureurs ... Ce qui veut dire aussi que les houthis peuvent localiser facilement ces câbles s'ils ne l'avaient pas fait...
  18. Pour l'option 1 : il faut qu'il ne prépare pas ses réunions avec le corps diplomatique... Il a beau avoir un melon Présidentiel Olympien, je ne crois pas qu'il en soit à ce stade... Option 2 : Il avait donc plus ou moins prévu la levée de bouclier. Soit il y a un calcul de politique interne, mais dans ce cas, c'est fragiliser les travaux du corps diplomatique en rendant ses démarches illisibles. Sans compter, une potentielle fragilisation de l'institution militaire, les français n'ayant pas nécessairement envie de s'engager pour se fritter avec une puissance nucléaire qui ne menace pas nos intérêts vitaux. Bien sur cela énerverait nos alliés. Soit il y a un calcul de politique internationale, mais lequel? Sur le plan "méthodologique" d'une discipline non encore officiellement reconnue que j'appellerai "l'intriguologie", il faut distinguer : (i) les jeux de positionnements - oratoires ou non - qui visent à obtenir des effets - soit par cohésion de groupe (je suis avec vous!) - soit par ricochet (l'ennemie de mon ennemie est mon ami) - soit sous condition résolutoire (s'il se passe ceci, ma position prendra son sens). Le prince de Machiavel en est une figure. (ii) des jeux à positionnement contraires : lorsque l'on soutient simultanément deux options résolument contraires. Cela peut être un signe d'indécision, ou un simple instinct de survie lorsque l'on fait figure de tranche de jambon pris entre deux condiments... Ces jeux se distinguent du (i) lorsqu'ils ne résultent pas d'une contrainte extérieure. Leur forme la plus aboutie est l'intrigue d'eunuque à la Cour Impériale de Chine. Les ministres de la main droite et de la main gauche maintiennent une opposition constante et l'Empereur marque l'unité céleste de toute chose... (iii) des jeux de positionnement auprès des "anges et des démons". On est dans l'intrigue religieuse par excellence. Elle vise à se positionner sur des éléments plus profonds que l'enjeux politique et d'en tirer des effets, parfois à des horizons de temps plus lointains que sa propre existence, ce qui rend ces intrigues redoutables car peu visibles... Judas est une figure des risques attachés. De manière très générale, l'intrigue est une anomalie de la vie sociale. C'est tout aussi vrai en politique nationale qu'internationale. Néanmoins, on sait que sur un plan militaire, la ruse peut être aussi utile que la force. L'intrigue se place donc sur le thème des exceptions permises au principe sous couvert d'en supporter le coût. L'intriguologue a pour fonction d'identifier les coûts et risques attachés à l'intrigue, car il y en a toujours. Il est important de savoir si le risque supporté est du type (i), (ii) ou (iii)...
  19. je ne saurais conseiller l'Ukraine. Le fait est qu'elle a un passif historique important avec certains de ses voisins par exemple la Pologne, le genre de passif que l'on croit oublié mais qui ressurgit très vite..
  20. Il y a un dépôt de munitions hérité de l'ère soviétique en Transdniestrie, apparemment bien pourvu selon les standards soviétiques. Les munitions sont sans doute vieilles, mais les ukrainiens doivent lorgner dessus, vu la pénurie actuelle et qu'il est à quelques kilomètres de la frontière. C'est peut être une démarche préventive de Moscou du style : "si vous continuez de penser ce que vous pensez, et moi de faire ce que je fais, et bien laissez moi vous dire ce que je dis. A bon entendeur salut! " L'Ukraine y aurait songé au printemps 2023 et la présidente moldave avait de mémoire évoqué la possibilité de laisser passer les troupes ukrainiennes en cas de besoin. C'est tentant sur le papier, mais le problème ukrainien est multiple : (i) il y a des chances que les russes fassent sauter le dépôt plutôt que de le laisser aux mains ennemies (ii) c'est clairement une extension du conflit... c'est pas terrible sur un plan international (iii) une fois la Transdniestrie prise - les russes ne sont pas en mesure de l'empêcher - les chausses trappes sont nombreux. Tension avec la population et risque de passer pour des méchants. Et qu'en faire ? s'en servir de monnaie d'échange avec la Russie n'est ce pas se fâcher avec la Moldavie?
  21. ce dispositif est particulièrement moche. Signalons aux russes que notre étiquette ne nous permet pas d'accepter un tel manquement à l'élégance. Bref, on n'en veut pas.
  22. L'EM ukrainien a probablement du faire face à diverses contraintes : d'une part venir en soutien à des unités restées trop longtemps à adviika et essorées au dernier degré sur un plan moral et matériel et d'autre part organiser une retraite ordonnée ce qui n'est pas un exercice facile et demande un encadrement rodé. Les rotations d'unités ne se font jamais sans risque, surtout sous le feu ennemie et dans un contexte géographique compliqué. La brigade Azov a pu répondre à ces critères... La retraite ukrainienne n'est pas terminée ; le bilan pourra être fait lorsque la ligne de front sera reformée. Si dans une guerre, il y a toujours une tension entre gestion des pénuries et planification stratégique, là les ukrainiens sont à plein dans le gestion des pénuries.
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