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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Je pense que la définition correcte est : deux fois plus que ce que gagne les travailleurs honnêtes la moyenne des autres. Deux fois pas grand chose, ça ne va peut-être pas bien loin, mais c'est suffisant pour motiver un garde national.
  2. @Conan, Complètement HS, mais au sujet des citations que tu rappelles dans ta signature, je crois que Gengis Khan les dépasse : « La plus grande fortune d’un homme, c’est de vaincre son ennemi, de voler ses richesses, de monter ses chevaux et de jouir de ses femmes ! » « Je suis le châtiment de Dieu. Si vous n’aviez pas commis de grands péchés, Dieu ne m’aurait pas envoyé pour vous punir ! »
  3. Ça peut encore tout à fait déraper davantage, cette histoire... Ukraine: possible envoi de troupes dans l'est et le sud (officiel) Il paraît assez évident qu'il faut envoyer des émissaires à des régions réticentes lorsqu'on est un pouvoir récemment établi dans des conditions que toutes les parties du pays n'acceptent pas. Des négociateurs, pas des troupes armées ! "Engagement à la frontière russo-ukrainienne" peut tout aussi bien être la raison réelle de ce déploiement - mais alors pourquoi une "garde nationale" fraîchement établie à partir d'éléments sans doute divers et légèrement armée, plutôt que des troupes avec des armes lourdes ? Pourquoi parler de "régions criminogènes" s'il s'agit de dissuader une intervention militaire russe ? Surtout que l'effet pourrait bien être inverse. En motivant / donnant prétexte à (rayer la mention inutile suivant vos préférences idéologiques) une intervention militaire russe dans l'Est. Ukraine: la Russie protègera ses citoyens si nécessaire
  4. Étrange idée... les partis eurosceptiques donneront-ils suite ? --- Autre chose, RIAN croit savoir, de "sources diplomatiques américaines et européennes", quels sont les scénarios de sanctions envisagés par EU et UE Les troisième et quatrième scénarios semblent effectivement les plus plausibles. A noter que les sanctions décrites pour le troisième scénario ne sont guère effrayantes. Restrictions de visa, boycott d'événements sportifs et restriction sur les livraisons d'armes (futures, à n'en pas douter... la France veillera au grain :D ) ne feront pas grande différence, tandis que des sanctions financières type gel / réquisition seraient à n'en pas douter compensées par des sanctions équivalentes russes de réquisition d'actifs financiers occidentaux en Russie. Je ne sais pas trop penser des sanctions décrites pour le quatrième scénario. Du point de vue UE ce serait sans surprise : "pas immédiatement", comprendre jamais ce qui serait effectivement le bon sens pour ne pas se laisser entraîner trop loin dans le piège américain. Du point de vue américain, les sanctions "très sévères" pourraient aussi bien être des mesures en apparence sévères en réalité pas si graves compte tenu des faibles relations économiques entre Etats-Unis et Russie, que des mesures réellement sévères - par exemple si les EU faisaient pression sur des pays tiers pour qu'ils isolent la Russie ce qui pourrait effectivement gêner sérieusement la Russie. Mais dans ce cas les représailles russes risqueraient aussi d'être sévères. Et Moscou a effectivement les moyens de gêner sérieusement Washington : - fermeture de la route de retrait d'Afghanistan, laissant les troupes américaines passer par le territoire de leur bon allié pakistanais - politique libérale de vente de S-300 voire S-400, à Téhéran et aux autres amis de l'Amérique - boycott complet du dollar et des obligations américaines - etc. Il me semble que le gouvernement américain a plus de chance de préférer l'option "beaucoup de bruit pour rien". A voir...
  5. Au risque d'apparaître comme un indécrottable optimiste et d'être démenti par les événements, je ne crois pas à une détérioration sérieuse et de longue durée des relations Europe / Russie suite à l'affaire de Crimée. Les menaces de sanctions ne pourront qu'être suivies de certains effets - sauf à déconsidérer encore davantage la parole publique - mais ils seront minimes, et les contre-sanctions russes aussi. Il y a trop d'interdépendances pour que les choses aillent trop loin, sauf à imaginer un emballement nationaliste-scrogneugneu qui ne me semble pas d'actualité de la part de l'Europe de l'Ouest. (*) Je reste d'avis que les risques se situent en Ukraine même - sans la péninsule de Crimée. Il y a tout de même : - un gouvernement à Kiev qui n'est pas reconnu par la totalité des Ukrainiens, - un parti néofasciste qui a pris des positions fortes dans l'appareil de sécurité et peut craindre de les perdre, - une capacité sujette à caution à obtenir paiement des impôts et reconnaissance des actes du pouvoir de Kiev de la part de plusieurs régions du Sud-Est, - des trous énormes dans les caisses de l'Etat, - un partenaire prêt à cesser tout traitement de faveur envers l'Ukraine (la Russie), - un partenaire prêt à profiter de la faiblesse du pouvoir de Kiev pour imposer ses conditions (UE jointe au FMI) Ça fait vraiment beaucoup. L'état qu'il est raisonnable et réaliste de souhaiter pour l'Ukraine est celui de catastrophe économique. :( Pour parvenir à cette situation, il faudrait d'abord en effet que les Ukrainiens s'abstiennent de la guerre civile, puis qu'ils trouvent un modus vivendi ou accord quelconque permettant au mieux l'émergence d'un gouvernement véritablement légitime, du moins une possibilité pour les régions rétives et le pouvoir central de ne pas trop se gêner mutuellement (formule de fédéralisation) La catastrophe économique est donc la version optimiste de l'évolution de l'Ukraine à court terme. A mon avis, l'affaire de Crimée, aussi désagréable soit-elle pour les Ukrainiens, est loin d'être le plus pressant de leurs problèmes. (*) Quant au pouvoir américain, le mieux à faire pour les Européens est de l'ignorer.
  6. Oué. Manquent les Chinois, tiens. La glorieuse République populaire ne souhaiterait-elle pas faire rayonner la paix de Mao au-delà de ses frontières ?
  7. Dans la guerre des mots, Kerry et Merkel passent la vitesse supérieure Kerry : "Des mesures très sérieuses", Merkel : "Des dommages économiques et politiques massifs" 1. Je me demande ce qu'ils espèrent accomplir. Pensent-ils vraiment que Moscou va tout-à-coup refuser d'avance un souhait de rejoindre la Russie si les Criméens l'expriment ? Pensent-ils que Poutine va tout-à-coup donner l'ordre aux hommes armés polis en vert qui se baladent en Crimée de rejoindre la Russie ? Sont-ils en train de supplier le gouvernement russe de faire au moins un petit geste qui leur serve de feuille de vigne pour cacher leur impuissance à changer le fait accompli en Crimée et pour pouvoir prétendre "Poutine a pris en compte nos exigences, donc maintenant la Crimée peut rejoindre la Russie sans que cela soit un camouflet pour nous" ? Sont-ils en train de préparer une véritable confrontation économique et politique, et pour la justifier de l'annoncer d'ores et déjà : "On va vous mettre le feu" ? 2. C'est moi, ou le ton un tant soit peu strident de ces annonces est un signe clair de faiblesse ?
  8. Ce post contient peut-être du cynisme, mais il est à mon sens très réaliste quant à l'état d'esprit de nos amis de la Maison Blanche. Il faut simplement être conscient que parmi les "voisins" que l'on pourra exploiter plus aisément... se trouve la France.
  9. En ce qui concerne une entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, il y faudrait l'unanimité des membres actuels du Traité de l'Atlantique Nord. Pas exactement probable... Quant au déploiement d'armes nucléaires américaines sur le territoire ukrainien, cette étude de l'opinion américaine est révélatrice : Résumons : - Une forte majorité d'Américains souhaite avant tout ne pas s'impliquer dans l'affaire Russie - Ukraine - Seule une minorité de la minorité prête à s'impliquer serait prête à envisager des options militaires, pour soit 8% du total des Américains S'il s'agissait non seulement d'une action militaire, mais encore d'une action militaire mettant en jeu des armes nucléaires - tel que leur déploiement dans un Etat actuellement dénucléarisé - l'approbation serait encore nettement inférieure à 8%... Les Américains ne sont pas fous. En ce qui concerne le "chercheur" Nicolas Roche, auteur de l'article du Monde que tu citais... je ne serais pas si affirmatif ;) :lol: !
  10. Mouais c'est surtout le journaliste du Kyivpost qui se laisse aller au sensationnalisme... En réalité Dempsey a seulement dit : Ce qui revient à dire que les Etats-Unis "si nécessaire" respecteront leurs obligations vis-à-vis de leurs alliés dans l'OTAN et interviendront pour les défendre. - Qui sont ces alliés ? Eh bien Pologne, pays baltes, Roumanie... - Qui en revanche n'est pas dans l'OTAN - et peut toujours rêver d'y entrer ? L'Ukraine, entre autres Dempsey n'a fait qu'enfoncer une porte ouverte. :lol: Au demeurant, dans le cas -improbable au point d'être fantasmagorique- où la Russie attaquerait Pologne ou Lituanie... nous aussi nous contribuerions à les défendre !
  11. L'Ukraine a un PIB par habitant inférieur à celui de l'Albanie. C'est le deuxième pays le plus pauvre d'Europe après la Moldavie. Cela dit : - L'industrie même peu compétitive exporte. En Russie et dans le reste de l'union eurasienne. - L'agriculture est en progression, même si elle part d'assez bas avec des rendements limités compte tenu du très grand potentiel du pays. - La main d'oeuvre est réputée bien formée, d'où un potentiel important comme immigration à bas prix renvoyant au pays une partie de ses gains. Dans ma compréhension, les sanctions discutées ne portaient pas sur l'arrêt des investissements, mais bien sur le gel / la confiscation des avoirs de la Russie dans les pays occidentaux. Il semble bien que Moscou soit immunisé contre de telles sanctions : si tout ou partie des 160 milliards russes sont bloqués ou confisqués, il sera facile à la Russie de se payer sur tout ou partie des 248 milliards occidentaux.
  12. L'Ukraine prise globalement a un PIB par habitant inférieur à la moitié de celui de la Roumanie, inférieur même à celui de l'Albanie. Les régions ouest de l'Ukraine, en cas de partition, formeraient un pays au PIB encore inférieur à celui de l'Ukraine actuelle prise dans son ensemble. De loin le pays le plus pauvre d'Europe. Naturellement, ayant poussé à la roue pour attirer l'Ukraine à elle, les pays riches de l'UE auraient dans cette hypothèse une responsabilité morale de faire le nécessaire pour que l'Ukraine de l'Ouest ne souffre pas économiquement de cette partition. En pratique, remplacer le financement venu des régions orientales plus riches de l'Ukraine par des fonds de développement européens. Des dons, pas les prêts piégés avec fil à la patte type-FMI habituels ! Le genre de fonds de développement qui est versé aux pays membres les plus pauvres de l'UE. En un mot, l'UE aurait le devoir de placer l'Ukraine de l'Ouest sur trajectoire accélérée d'entrée dans l'UE comme membre de plein droit. (*) Cela aurait l'avantage aussi de fournir un levier suffisant pour demander en échange l'interdiction pure et simple du parti fasciste Svoboda et mettre fin à cette aberration historique d'avoir des fascistes à des leviers de commande importants dans un pays européen, pour la première fois depuis 1945. Je ne dis pas que c'est ce qui arriverait. Je dis seulement que c'est ce que la morale la plus élémentaire commanderait. "Qui casse paye" (*) Je ne sais pas estimer les sommes en jeu. L'Ukraine de l'ouest aurait une population de l'ordre de 25 millions d'habitants, donc il paraît raisonnable de supposer qu'il s'agit de plusieurs dizaines de milliards d'euros. Certainement pas de simples milliards. Probablement pas une centaine de milliards. Encore une fois : des dons, pas des prêts. Malgré la crise, ce genre de montant est tout à fait accessible pour les pays d'Europe de l'Ouest, surtout réparti sur 5 ou 10 ans. Donc si ce genre d'aide n'est pas accordé, ce ne sera pas pour cause de crise, mais pour cause d'irresponsabilité et d'égoïsme.
  13. Un post intéressant du blogueur "Vineyard's Saker". Ce site est très orienté, dans le sens pro-russe. Les faits qu'il rappelle demeurent corrects il me semble, et ils aident à replacer dans leur contexte les menaces récentes de "sanctions économiques"
  14. Pour aider à convaincre les Criméens, Poutine met au pot. (en bleu) "La Crimée devrait s'attendre à ajuster salaire moyen, pensions de retraite et autres prestations sociales au niveau moyen de la Fédération de Russie" ...Il fallait s'y attendre, bien sûr.
  15. Pas d'accord. Il n'y aucune raison de souhaiter que Klischko bénéficie d'un petit-déjeuner au polonium. ^_^
  16. Nous y sommes. Voilà que même le Ministre de l'Intérieur du nouveau gouvernement de Kiev dit que les tireurs embusqués qui ont massacré presque cent personnes sur la place de l'Indépendance à Kiev, menant à la chute de Ianoukovitch, étaient les agents d'une tierce partie, n'étaient pas d'Ukraine ! Il n'y a que deux pays qui auraient pu organiser une telle opération sous faux drapeau. - La Russie Elle aurait décidé de provoquer la chute de Ianoukovitch, de laisser un gouvernement hostile à la Russie arriver au pouvoir à Kiev, ruinant la perspective de voir l'Ukraine se joindre à l'union eurasienne ... juste pour pouvoir s'emparer de la petite province de Crimée - Les Etats-Unis Ils auraient décidé de faire tomber un gouvernement pro-russe, de retourner l'Ukraine vers l'UE aux dépens des intérêts de la Russie, de faire s'installer à Kiev un gouvernement pro-OTAN et de poursuivre le refoulement des intérêts russes toujours plus loin en Europe de l'Est Chacun a le droit d'avoir son opinion sur qui a le plus de chance d'être l'origine du crime, entre ces deux puissances. Une seule chose est certaine : c'est l'un de ces deux-là. Jamais l'Allemagne n'aurait pu oser organiser une chose pareille et à part Russie, Etats-Unis et Allemagne personne n'est suffisamment intéressé par l'Ukraine.
  17. A mon avis ils auraient davantage intérêt à rester indépendants, ne serait-ce que parce que cela laisserait la porte ouverte à une réunification, à terme indéterminé. Si une partition a lieu, la perspective de réunification ne sera sans doute pas la priorité numéro un de part et d'autre (oui, c'est ma grosse litote de l'après-déjeuner, j'ai le droit, non :P ?), il n'empêche qu'elle pourrait arriver plus tôt que prévu. Il y a bien une identité ukrainienne même si elle est actuellement tiraillée et menace de se déchirer du fait du manque d'entente entre Europe de l'Ouest et Russie, et elle pourrait réémerger à terme pas si lointain. En gros, quand Europe et Russie cesseront de se tourner le dos ! Ne pas oublier que dans la petite moitié de l'Ukraine qui formerait dans cette hypothèse la partie est, si les russophones sont largement majoritaires, les Russes sont minoritaires. La majorité à la fois se considère ukrainienne et est russophone sans trop d'intérêt pour parler l'ukrainien. Un peu comme à Edimbourg et à Glasgow on se considère Ecossais, mais l'intérêt pour l'apprentissage du gaélique est... euh... anecdotique.
  18. J'ai bien noté que tu n'as pas traité de Poutine de Hitler ni de Staline - et je reconnais que certains commentateurs n'ont pas cette prudence ! :lol: - mais c'est dire que Poutine ferait du fascisme comme tu le faisais qui est excessif. Il n'y a pas de politique raciste, il n'y a pas d'agressivité militaire (à la place de la Russie, Etats-Unis comme France ou Grande-Bretagne auraient réagi pareil sur la Crimée, sans même parler de l'agression géorgienne de 2008), il y a des élections présidentielles et si Poutine avait la même popularité que Hollande ou même qu'Obama il aurait un vrai problème ce dont au contraire un fasciste pourrait se fiche... Il y a des manifestations interdites, un contrôle sur les médias grand public (télévision), un discours nationaliste, de très fortes inégalités économiques et surtout le plus dangereux : pas de personnalité alternative crédible pour faire un futur président. Le régime politique russe pose plusieurs problèmes sérieux. Savoir si ces problèmes sont plus ou moins sérieux que ceux du régime politique américain ou du régime politique français ou autres est sujet à discussion (*). Mais comparer un tel régime, avec tous ses problèmes, avec un régime fasciste est franchement excessif. (*) Mon opinion personnelle est que le régime politique américain pose plus de problèmes que le russe, mais que le français en pose moins. Mais bon c'est sujet à débat j'en suis bien conscient ! :)
  19. Oui, ça se trouve là par exemple Franchement, je ne comprends pas trop pour quelle raisons les Criméens et Poutine précipitent tant les choses. Du simple point de vue de leur intérêt bien compris, ne vaudrait-il pas mieux attendre le référendum de dimanche et ensuite que le parlement en tire les conclusions ? Indépendamment de toute opinion sur la légitimité de leur action, elle ne paraît pas bien pensée... Est-ce que Vladimir perd la main ? Est-ce que les Criméens par manque d'expérience se prennent les pieds dans le tapis ? Est-ce que la Russie presse le tempo pour ne pas laisser au bloc euro-atlantique le temps de trop monter en température avant que les faits soient pleinement accomplis ?
  20. Cet article est plus équilibré : Courtisés par les autorités prorusses, les Tatars de Crimée hésitent à choisir leur camp En effet, il parle non seulement des craintes de certains Tatars de Crimée, d'ailleurs bien compréhensibles dans une période troublée, mais aussi des efforts de Moscou pour les apaiser, et notamment de l'action des Tatars du Tatarstan - une république membre de la Fédération de Russie.
  21. Ben la raison est très simple : c'est que ça n'en est pas. :) Ça ne rend pas ce genre d'actes acceptable bien sûr. Mais l'idéologie du parti Svoboda est connue, elle est clairement fasciste (incomparable par exemple avec celle de partis anti-UE tels Front National chez nous ou UKIP chez les Britanniques : l'équivalent chez nous ce serait à peu près le Bloc Identitaire, mais en beaucoup plus gros) tandis que les miliciens rattachistes de Crimée n'ont pas d'idéologie fasciste. Tout ce qui est excessif est insignifiant. Certains des Américains opposés et scandalisés par Bush le traitaient d'Hitler. Ça ne faisait pas de GWB un nouveau Führer. Pas davantage fascistes qu'islamistes. En revanche, les errements de la politique de promotion d'un "réalignement" de l'Ukraine - dont Mme Nuland-Fuck se vantait que son pays y avait consacré "cinq milliards de dollars" - les ont mis dans la situation d'avoir à soutenir un pouvoir fortement infiltré par un parti fasciste, de même qu'ils s'étaient laissé amener à soutenir une rébellion anti-Assad fortement infiltrée par des djihadistes type Al Qaeda. Ça les mets probablement un peu mal à l'aise - difficile de croire qu'ils ne soient pas informés précisément de ce qui se passe à Kiev - mais ils n'ont pas la possibilité / le courage / la rectitude morale de corriger le tir et préfèrent la politique de la fuite en avant. Ce qui n'est pas si grave de leur point de vue : après tout il ne s'agit que d'Ukrainiens, ce n'est pas comme si la réélection de l'un de ces puissants personnages pouvait en être menacée.
  22. "Potentiellement engagé" à Kiev ? Je trouve cette expression bien optimiste... Je ne sais pas si tu as eu l'occasion de voir ce post d'il y a deux semaines. J'en recopie une partie : Voici des scènes filmées en Ukraine dernièrement. Les échanges sont en russe, mais je vais résumer. - Au Conseil municipal Le sujet est la requête que la milice Maidan dépose les armes. L'homme en treillis debout qui parle fort en mettant sur la table sa Kalash et en sortant son couteau est en train de dire "Qui va m'enlever mes armes ? Je les garde". Les hommes silencieux qui l'écoutent docilement sont les membres du conseil municipal. Scène qui a du se reproduire plus d'une fois à n'en pas douter. - Vos papiers ! La scène est filmée par une caméra portée par un milicien de Maidan. L'homme qui interpelle un policier dans sa voiture, puis un autre, puis discute avec une vieille dame est en train d'exiger de contrôler leurs papiers. Son discours est en gros "Donne-moi tes papiers. Tu es armé mais moi aussi. C'est moi qui fait la loi, c'est le parlement qui l'a dit. Pourquoi es-tu hors de ta zone de regroupement (mais je suis juste sorti acheter à manger !)". La femme interpelle le milicien en lui disant "et tes papiers", elle a moins peur que les policiers car elle comprend qu'à elle le milicien ne peut pas faire violence. Effectivement il discute un peu avec elle mais au final il parvient bien à contrôler les papiers du deuxième policier, qui lui aussi aura compris qu'il s'agit de retourner dans sa zone et de filer doux. Rappelons que ces policiers ne sont pas des unités anti-émeute Berkut. Ce sont des policiers ordinaires, dont le parlement a enlevé le pouvoir et qu'il a placés sous contrôle de la milice Maidan. - Voici encore une autre vidéo Une réunion de conseil municipal dans une ville proche de Kiev. Sans commentaires... Je suis d'accord sur un point "On va juger aux actes". Pour l'instant, le moins qu'on puisse dire est que les actes des fascistes de Svoboda à Kiev sont sans ambiguïté.
  23. Si "nous" désigne les Etats-Unis et l'Europe occidentale, je ne pense pas que "nous" allons avaliser l'indépendance de la Crimée et son rattachement à la Russie. Pas de danger. Simplement, il n'y a pas de danger non plus que cette non-reconnaissance ait une quelconque conséquence pratique vraiment sérieuse quant à la situation sur le terrain. Voir Kosovo, Chypre du Nord, Ossétie du Sud, Mayotte, Tibet... le statut effectif de chacun de ces territoires est non-reconnu par une partie importante de la communauté internationale, parfois par sa quasi-totalité. Les conséquences pratiques ? C'est Chirac qui les décrivait le mieux... "Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre"
  24. Si on regarde les choses en face, la Crimée est une affaire pliée : - Il y a toutes raisons de s'attendre à ce que la majorité choisisse le rattachement à la Russie dimanche prochain - Il est certain que nul en Occident ne s'y opposera militairement, et extrêmement probable que le pouvoir de Kiev ne s'y essaiera pas tout seul. S'il commettait cette folie, le résultat de toutes façons n'en serait pas modifié - Le rattachement de la Crimée à la Russie ne sera probablement pas reconnu par beaucoup de pays, mais cette non-reconnaissance n'aura guère d'impact pratique - Du point de vue politique et des relations économiques, ça va couiner et faire de grands gestes et des mesures symboliques encore un moment du côté EU / UE, et de l'autre côté on élèvera aussi le ton et on "ripostera" avec autant de mesures symboliques... "Beaucoup de bruit pour rien", en somme -_- On continuera à en discuter pendant des années : cette action de la Russie était-elle justifiée ou scandaleuse, pire ou meilleure que ce que tel ou tel a fait, fait ou fera, au Kosovo, en Iraq, à Chypre nord, à Mayotte, au Tibet ou sur Mars. Ce sont des discussions assez théoriques à mon sens, pour ne pas dire des discussions sur le sexe des anges. Le principal, c'est que lorsqu'une grande puissance est suffisamment motivée pour imposer sa volonté militairement, les autres puissances ne font rien de sérieux pour la bloquer. Cela s'est vu en Géorgie, en Irak, au Kosovo et autres lieux, cela se voit en Crimée, cela se verra ailleurs. Ce qui n'est pas plié du tout, et donc à la fois plus intéressant... et beaucoup plus dangereux, c'est ce qui va se passer dans l'Ukraine réduite aux 95% qui restent une fois la Crimée partie. Je vois trois questions principales : - L'avenir du régime du 23 février Le pouvoir de Kiev se stabilisera-t-il ? Si oui, les éléments fascistes seront-ils marginalisés avec le temps - et les élections - ou parviendront-ils à maintenir leur pouvoir sur le long terme ? - Le risque de guerre civile Le conflit Ouestiens / Estiens dégénérera-t-il en guerre civile et en divorce sanglant ? Dans ce cas, sera-t-il arbitré par les bons soins de la Russie seule, ou bien les Etats-Unis et l'OTAN participeront-ils à l'arbitrage militaire ? - L'unité de l'Ukraine Si la guerre civile est évitée, l'Ukraine ira-t-elle vers un divorce à l'amiable ? Ou bien une solution de compromis sera-t-elle trouvée - ce qui supposerait pour commencer que les Ukrainiens la recherchent, appuyés par leurs mentors étrangers respectifs ? Dans ce cas : à base fédérale ? A base unitaire ? Je ne parle pas de l'avenir de l'économie ukrainienne -il sera très difficile voire douloureux, c'est l'évidence- ni de l'alignement futur d'une potentielle Ukraine unie à moyen terme -elle serait alignée sur l'Ouest initialement bien sûr, mais les dix dernières années ont montré que l'Ukraine zigzague continuellement d'un côté à l'autre et une Ukraine unie même sans la Crimée resterait suffisamment divisée contre elle-même pour que les zigzags continuent.
  25. Très fin en effet. Cela dit, sauf erreur de ma part tu ne votes pas en Crimée et ne fais pas partie du public visé, et moi non plus... donc je ne pense pas que nos goûts et couleurs aient quoi que ce soit à voir dans l'histoire.
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